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29/08/2008 – Portrait de Deenice – Un nouveau studio de musique pour les artistes locaux

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"La technique, le son, la musique m'ont toujours passionné". Une passion dont Deenice a décidé de faire son métier, lui qui a commencé à jouer au piano à l'âge de 4 ans et qui possédait un ordinateur quand il avait 10 ans, au tout début de l'informatique grand public des années 1980. C'est pourquoi, une fois son bac en poche, il décide de passer un BTS Audiovisuel option Son à l'Institut supérieur des techniques du son (ISTS) à Paris. Tout au long de sa carrière professionnelle, Deenice a su allier son activité d'ingénieur, pour accompagner des artistes sur scène ou en studio, et son goût pour la composition musicale dans de nombreux groupes.
Deenice a d'abord travaillé dans différents studios d'enregistrement pour la télévision où il faisait du bruitage, du mixage et du "sound design", c'est-à-dire des effets spéciaux sonores, en créant des sons pour des publicités par exemple. Au sein des studios Ramses et Bellx-1 à Paris, il a mixé et même composé des chansons pour une centaine de pubs de voitures, a mixé le long métrage Vidocq, fait l'habillage d'un clip d'Ophélie Winter, a travaillé sur la bande-son française des dessins animés Dragon Fly ou Rapido…
"Parallèlement à ça, je faisais partie de plusieurs groupes de musique. J'ai également accompagné de nombreux artistes sur scène, beaucoup de "world music" comme Alan Stivel, des aborigènes d'Australie, des groupes tziganes et de l'électro-jazz." Car Deenice n'est pas seulement un ingé son, c'est aussi un musicien professionnel qui a fait des concerts et qui a des notions sur quasiment tous les instruments, et surtout leur interface avec l'ordinateur. Il a participé à de nombreux concerts en Métropole, notamment des festivals de jazz, et continue d'être devant la table de mixage pour beaucoup de "live" à Mayotte.
Arrivé au début de cette année avec sa femme et sa fille, il a été très bien accueilli ici et a trouvé immédiatement du travail à Clap Production : "J'ai fait des concerts avec des musiciens et ça a un peu fait boule de neige". C'est surtout le fait qu'il soit à la fois musicien et ingé son qui a séduit tous les groupes avec qui il a travaillé.

"Contribuer à ce que les artistes d'ici s'exportent"

"J'ai travaillé avec tout le monde ici : des musiciens traditionnels, des artistes M'zungu, des entreprises privées et des institutions publiques, des associations…" Son expérience professionnelle est un atout à Mayotte, lui qui a déjà produit quelques groupes quand il habitait à Lille en 2006-2007 et qui a fait le son des pubs de clients prestigieux comme Cofidis, Décathlon ou Hollywood chewing gum. Deenice a décidé de créer son entreprise au mois de mai dernier, notamment grâce au dispositif de l'Accre (Aide aux chômeurs créant ou reprenant une entreprise) qui lui permet de bénéficier d'exonérations de charges sociales pendant un an.

Avec l'aide de la Boutique de gestion, il a pu monter un dossier qui lui a permis d'avoir son local qui était à l'abandon et qui a nécessité beaucoup de travaux. Et s'équiper en "matos", avec une régie de production audio et tout l'attirail des studios d'enregistrement de qualité. Ce local est également utilisé comme salle de répétition par les groupes Maoris et Daddy Happy, avec qui Deenice a créé une association appelée Nafassi ("Liberté"), qui vise à faire de ce local un lieu incontournable de la musique à Mayotte. Tom, le vice-président de l'association et batteur de Daddy Happy explique qu'"à terme, en parallèle de l'activité de Deenice, on aimerait en faire un lieu de résidence pour des artistes de l'extérieur".
Deenice a déjà enregistré de nombreux concerts et des maquettes pour Daddy Happy, Lathéral, Maoris. Il a aussi effectué le "mastering" du dernier album d'Eliasse et créé la bande-son du Ballet de Mayotte. Il a travaillé en post-production et enregistré un titre avec Patrick Millan de 100% Mayotte et c'est lui qui va "masteriser" la voix de Djazou, la gagnante du concours Jeunes talents SFR. Et il commence à produire des artistes locaux comme Trio, Bo'Houss ou Mafio.
"Je voudrais contribuer à ce que les artistes d'ici s'exportent. J'ai été vraiment super bien accueilli par les Mahorais et tous les gens du spectacle ici. Et sans vouloir être prétentieux, les musiciens me disent souvent que nous avons des rapports agréables car je suis musicien moi-même, ce qui me permet de mieux comprendre leurs attentes."
Deenice est en train de créer un site internet pour recenser tous les artistes mahorais : "J'ai eu beaucoup de mal à trouver des informations sur Mayotte avant de venir et je crois qu'il y a un problème au niveau de la communication. Je veux faire un site qui regroupera tous les groupes pour que Mayotte ait une vitrine à l'extérieur. C'est pourquoi je sollicite tous les artistes, sans aucune obligation commerciale bien sûr".
En attendant, Deenice fait un peu de mix-live à Koropa, prépare son prochain album qui sera du "trip hop rapide" et projette de remixer des chants et de la musique traditionnelles version "électro". Une bouffée d'oxygène bienvenue pour la scène musicale mahoraise.

Julien Perrot

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