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29/08/2008 – Nouvelle centrale électrique de Longoni – 5 énormes moteurs dans leur écrins

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

C'est une centrale clef en main. Comme si vous achetiez un meuble à monter vous-même. La comparaison est osée, mais il y a de cela. En janvier 2007, EDM passe un contrat avec la société finlandaise Wärtsilä, spécialisée dans la conception de pièces, de mécanismes et de sites pour l'ingénierie pétrolière, gazière et électrique. Pour environ 30 millions d'euros, EDM paraphe le contrat et se dote officiellement d'une nouvelle centrale électrique qu'elle recevra en février 2008. Mais pas seulement. Le contrat inclut aussi tous les aménagements annexes : le réseaux de sécurité incendie, une réserve d'eau de plusieurs centaines de mètres cube, un atelier, un magasin pour stocker les pièces de rechanges et un bâtiment administratif.
D'août 2007 jusqu'au printemps de cette année, les grands travaux de terrassement ont mobilisé une centaine d'ouvriers, chefs d'équipes et de chantier, d'ingénieurs et autres conducteurs de travaux. Cette partie, qualifiée de génie civil, fut suivie avec une extrême attention. Ici, le moindre affaissement de terrain ou un mauvais drainage pourrait avoir des conséquences dramatiques. Evidement, les constructions répondent aux normes antisismiques et les risques inhérents à l'environnement climatique ont été pris en compte.
 
 

30 millions d'euros pour une centrale clef en main

En février 2007, les pièces de la centrale arrivent dans des dizaines de conteneurs. La société Wärtsilä livre les cinq moteurs capables de produire chacun une puissance de 8 MW et dépêche sur place une équipe de techniciens pour amorcer l'assemblage.
Aujourd'hui, sept mois plus tard, la structure en elle-même est impressionnante. Les moteurs sont situés dans cinq chambres juxtaposées, reposant chacun sur un châssis de quelques centaines de kilos, qui lui-même se stabilise sur des ressorts pour éviter que l'assemblage ne transmette des vibrations au sol. Chaque salle dispose d'équipements annexes et elles sont toutes parcourues par des énormes gaines permettant l'aspiration de l'air nécessaire à la combustion qui engendre les 16 cylindres de ces moteurs en V, tout autant que l'échappement des gaz. 

Reliés à la grande cheminée, ces tubes permettent aux fumées d'être recrachées à plus de 50 mètres, ce qui facilite leur dissolution dans l'atmosphère. Sur le toit, des dizaines de ventilateurs capturent l'air nécessaire pour refroidir les moteurs. Etrangement, cela ressemble à une champignonnière géante… Le courant produit est ensuite démultiplié en passant dans des transformateurs, avant d'être dirigé vers un centre de "dispatching", qui aiguillera l'énergie dans le réseau jusqu'au consommateur.

 

Cinq moteurs d'une puissance de 8 MW chacun

Au total, la nouvelle centrale de Longoni pourra assurer une puissance installée de 40 MW. Pourtant, la capacité d'utilisation devrait être limitée autour de 30 MW. En effet, au moins un moteur doit pouvoir prendre le relais en cas de panne ou de révision. De plus, la station historique des Badamiers viendra ajuster la production en offrant des compléments.
"C'est une logique d'économie d'énergie", affirme M. Bietrix, assistant maîtrise d'ouvrage, "pourquoi lancer un moteur qui produit 8 MW lorsque l'on a besoin que d'un ou deux mégawatts ? Les Badamiers peuvent jouer ce rôle de modérateur". La station de Kawéni sera elle bientôt démantelée. De plus son fonctionnement peut être assuré au quotidien par une équipe composée de seulement 4 ou 5 personnes.

Mais le grand atout de ce type de centrale reste financier, autant par la rapidité de son installation, que son fonctionnement et sa capacité à l'adapter aux besoins. On peut en effet mettre en fonctionnement des moteurs indépendamment les uns des autres, les éteindre rapidement, et en rajouter si nécessaire. Très répandues là où l'on ne trouve pas de réseau interconnecté, comme les îles ou les zones reculées, ces centrales sont également légions en chine.
Au début de l'ère industrialisante qu'a connu l'Empire du milieu, la question énergétique devait être solutionnée au plus tôt. Pas le temps d'attendre les centrales thermiques ou nucléaires, trop coûteuses et trop gourmandes en temps pour se dresser, au risque de voir passer le train de la croissance. La décision d'implanter des dizaines de centrales au gazole a permis de produire l'énergie nécessaire encore jusqu'à aujourd'hui, même si le pouvoir central privilégie désormais la construction de grandes centrales thermiques ou le nucléaire civil.

 

1,6 m³ de carburant par heure et par moteur

A l'heure où tout le monde ne jure plus que par les énergies renouvelables, on peut s'étonner, ou du moins s'interroger sur le choix d'une centrale dont chaque moteur consomme 1,6 mètre cube de carburant par heure.

"Les alternatives plus écologiques existent en effet, mais elle ne sont pas encore en mesure d'offrir des volumes de production équivalent. A titre d'exemple, une éolienne peut produire 1 MW au maximum de sa capacité. Il en faudrait 40 pour se substituer à cette centrale. De même, il faut un hectare de panneaux solaires pour produire un mégawatt. Et encore, la production reste aléatoire en fonction des conditions d'ensoleillement", explique M. Bietrix.

Le ballet des camions citerne qui approvisionneront les moteurs risque donc d'être aussi spectaculaire. Tout autant qu'éphémère. En effet, la proximité du nouveau site de dépôt d'hydrocarbure permettra la construction d'un pipeline qui alimentera directement la centrale en carburant. D'ici l'année prochaine, les deux édifices devraient être reliés par une conduite, souterraine ou aérienne, cela reste à décider.

François Macone

40 millions d'euros pour 40 mégawatts de plus

La production, le transport et la distribution d'énergie électrique sont assurés à Mayotte par EDM, société d'économie mixte créée en mai 1997. Cette société, dont les actionnaires sont la CDM (50%), EDF-EDEV (25%), Saur International (25%) et l'Etat (une part) employait, en 2007, plus de 150 personnes.
Il y a pour l'instant une centrale aux Badamiers (38,8 MW) et une centrale provisoire à Kawéni (11 MW). La nouvelle centrale de Longoni, qui représente un investissement de plus de 40 millions d'euros, disposera d'une capacité initiale de 40 MW extensible à 80 MW, permettant de doubler les capacités actuelles.

14% de croissance de la consommation par an

En 2007, la consommation facturée d'énergie s'est établie à plus de 172 millions de kWh, en progression de 14% en un an et de près de 60% par rapport à 2003. Cette hausse est majoritairement imputable aux clients industriels, dont la consommation a progressé de 180% en un an. Les particuliers (clients domestiques ou professionnels dont la puissance souscrite est inférieure ou égale à 120 kWh), qui représentent plus de 70% de l'électricité facturée, ont vu leur consommation augmenter de 14% en un an et de plus de 35% par rapport à 2004.
L'augmentation de la consommation électrique à Mayotte s'explique par la forte croissance démographique, la progression du taux d'équipement des ménages, ainsi que la hausse de l'activité économique des clients professionnels et industriels.


Les actions en faveur de l'énergie solaire

Actuellement, l'énergie électrique produite à Mayotte est exclusivement le résultat de la transformation de gazole en électricité. Pourtant, de par sa situation géographique, le nombre d'heures d'ensoleillement à Mayotte est considéré comme l'un des plus élevés du territoire français. Le potentiel dans la production d'énergie photovoltaïque est donc conséquent et doit être encouragé, dans la perspective de baisser la dépendance de Mayotte aux énergies non renouvelables.

Pour favoriser le développement de l'énergie solaire, la législation nationale a imposé une obligation d'achat de l'électricité produite par les installations utilisant l'énergie radiative du soleil par l'arrêté du 10 juillet 2006. Pour Mayotte, le tarif d'achat a été fixé le 1er janvier 2008 à 0,41561 euros par kWh, voire 55 cents si les équipements de production assurent également une fonction technique ou architecturale essentielle à l'acte de construction.

Ces mesures ont encouragé les acteurs publics et privés à faire installer des panneaux solaires. Une première centrale photovoltaïque expérimentale connectée au réseau d'EDM a été mise en service en mai 2007 sur le site EDM de Kawéni, pour produire un peu moins de 5 kW crête. De plus, le CG a fait installer des panneaux solaires sur le bâtiment de la DEDD (direction de l'environnement et du développement durable), d'une capacité de 8 kW crête, soit l'équivalent de la consommation annuelle de 15 foyers mahorais. Cette initiative a été imitée en début 2008 pour la nouvelle mairie de Mamoudzou ou la société Mayotte Equipement. Actuellement, deux entreprises réunionnaises se partagent le marché : Ténésol et SCEM. Si l'électricité produite par ces équipements est encore minime, d'autres projets sont en cours ou en consultation (établissements scolaires, entreprises, DE, nouveau marché de Mamoudzou, future centrale EDM de Longoni, futur terminal pétrolier de Total, etc.), ce qui permettra, à plus ou moins long terme, de réduire significativement la dépendance énergétique de Mayotte au pétrole. EDM estime à 900 MWh les prévisions de rachat d'électricité photovoltaïque pour 2008.

Source : Rapport 2008 de l'IEDOM (Institut d'émission des départements d'Outremer)

 

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