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28/11/2008 – Entretien avec le ministre Comorien des Relations extérieures

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Mayotte Hebdo : Comment qualifieriez-vous l’état actuel de vos relations avec la France ?

Ahmed Ben Saïd Jaffar : Nos relations avec la France et notre coopération avec elle, je pense que ces relations-là sont au beau fixe. Nos relations ont toujours été des relations de partenariat clair, basées sur la collaboration et sur une certaine franchise. On a toujours dit que depuis le début, c’est-à-dire depuis que nous sommes avec ce régime pour les autorités françaises, nous avons senti que la coopération entre les deux pays s’est de plus en plus consolidée. Donc j’estime que là où on en est, cette coopération évolue assez bien, malgré bien sûr de temps en temps de petites incompréhensions, mais personnellement j’estime que cette coopération évolue très bien.

 

MH : Depuis votre arrivée au ministère en 2006, votre position sur Mayotte a-t-elle évoluée ?

ABSJ : Vous savez, la question de Mayotte préoccupe tout le monde aux Comores. L’opinion comorienne dans son ensemble est préoccupée par cette question. En ce qui nous concerne, les orientations qui ont été données d’abord par le Président Sambi, alors candidat à l’époque, restent les mêmes : le Président Sambi, comme nous autres, estime aujourd’hui que nous devons orienter notre approche sur la question de Mayotte en essayant de favoriser le rapprochement entre nos quatre îles, de sorte que l’on puisse mieux se connaître et échanger entre nous pour casser certaines barrières qui se sont créées au fil du temps. Cela permettrait d’établir de part et d’autre cette confiance qui s’est perdue au fil des années. Et à partir de là, voir de quelle manière on peut entrer dans ce processus de retour de Mayotte dans le giron comorien. Et ça, nous restons convaincus que c’est la voie la plus appropriée pour demander à ce que Mayotte revienne.

Dans le principe, pour nous tous les Comoriens en général et nous aujourd’hui autorités, Mayotte reste comorienne. Et ça, ça ne changera pas. Qu’on le veuille ou non, pour nous Mayotte est une île comorienne. Maintenant, la gestion du différend entre les deux pays peut changer d’une autorité à une autre, d’un individu à un autre. Pour nous, en ce qui nous concerne, la vision que l’on a par rapport à ce différend, c’est bien sûr de privilégier le dialogue bilatéral, voir de quelle manière on peut ensemble résoudre cette question, tout en essayant bien sûr d’accorder la plus grande attention à nos opinions. L’opinion comorienne par rapport à cette question est de plus en plus sensible, d’autant plus qu’aujourd’hui nous voyons venir cette consultation sur la départementalisation : l’opinion comorienne des trois îles a été surprise. Cette opinion a pris peur, considérant qu’une telle démarche risque d’alourdir les discussions qui ont commencé et qui évoluent très bien entre les deux pays.

 

« Permettre un retour progressif de Mayotte dans son giron naturel »

 

MH : Justement, depuis l’arrivée au pouvoir de M. Sarkozy et sa rencontre avec M. Sambi qui a permis la mise en œuvre des négociations au sein du Groupe de travail de haut niveau (GTHN), avez-vous l’impression que le nouveau Président français est plus à même de comprendre la question de Mayotte qui pour vous est un territoire comorien ?

ABSJ : C’est là où nous avons eu le plus de convictions pour évoluer dans ce dialogue. Nous avons senti que l’approche adoptée par le Président Sarkozy est plus réaliste, une approche que nous partageons également. C’est-à-dire rapprocher les îles, essayer de favoriser les échanges entre les îles et privilégier cette proximité. Ce que l’on a noté d’évolution significative dans la gestion de ce différend, par rapport aux autorités françaises, c’est de considérer que Mayotte relève en fait de cette entité comorienne. Maintenant, il reste la façon d’aborder la question et de la résoudre. Je pense que ça, c’est quand même une étape importante qui a été franchie. La mise en place de ce GTHN est un outil qui devrait permettre de mettre en œuvre ce rapprochement et faire en sorte que les Comoriens des quatre îles puisse se retrouver, mieux se connaître et établir une relation de confiance entre eux pour faire évoluer les choses et permettre un retour progressif de Mayotte dans son giron naturel.

 

MH : Mais il reste un obstacle majeur : si vous voulez atteindre cet objectif, il faut aussi convaincre la population mahoraise…

ABSJ : C’est pour ça justement qu’on essaie aujourd’hui de privilégier ce rapprochement puisque nous savons bien sûr – et ce n’est un secret pour personne – qu’aujourd’hui si nous demandons aux Mahorais leur avis pour revenir ou non avec nous, il est clair qu’ils diront « non ». Mais pourquoi les Mahorais diront « non » ? C’est une question importante qu’il faut se poser. Aujourd’hui, par rapport aux difficultés auxquelles les trois autres îles sont confrontées, les Mahorais considéreront qu’ils ne sont pas prêts à rejoindre leur giron naturel. Donc, toute la stratégie que nous avions essayé de mettre en œuvre, c’est de faire en sorte que nous puissions relever les conditions de vie des Comoriens des trois autres îles pour mettre en confiance les Mahorais, leur montrer qu’il n’est nullement question pour nous de remettre en cause les acquis obtenus par les Mahorais vis-à-vis de la France, ça ce n’est nullement dans nos intentions aujourd’hui. Et personne, au niveau des trois autres îles, ne pense qu’il faudra remettre en cause cela, considérer que nous allons faire revenir Mayotte dans son giron naturel et profiter des acquis mahorais, ce n’est pas du tout dans ce sens-là. Nous, ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est justement qu’on nous laisse la possibilité de renforcer la stabilité au niveau des trois îles et de permettre le développement socio-économique du pays. Une fois que cela sera effectif, les Mahorais jugeront d’eux-mêmes que la voie à suivre, c’est ça. Mais pendant cette période, il faudra que nous privilégiions ce rapprochement, la proximité et les échanges et nous sommes convaincus qu’à un moment ou un autre, les Mahorais verront d’eux-mêmes l’ultime nécessité de revenir avec leurs frères comoriens des trois autres îles.

 

GTHN : « Se retrouver ensemble, s’asseoir et discuter sur le devenir des Comores »

 

MH : Etes-vous satisfait pour l’instant de l’évolution des travaux du GTHN ?

ABSJ : J’estime que le travail qui a été réalisé jusque-là par le GTHN est un travail extraordinaire. D’abord, cela a permis à tout le monde de s’asseoir autour de la même table : la partie française, les élus mahorais et les responsables comoriens des trois îles. Se retrouver ensemble, s’asseoir et discuter sur le devenir des Comores, c’est déjà une étape importante qui a été franchie. Ensuite, nous avons, au sein de ce groupe de travail, touché du doigt un certain nombre de réalités qui jusque-là constituaient des obstacles pour rapprocher les quatre îles : la circulation des biens et des personnes. Quand on parle de la circulation des personnes, c’est la suppression du visa Balladur qui a été imposé aux Comoriens des trois autres îles depuis 1995. Toucher du doigt un problème comme celui-là et tout le drame qui s’en est suivi depuis la mise en place de ce visa, je pense qu’aujourd’hui c’est un travail essentiel qui a été accompli puisqu’on a convenu ensemble avec la partie française que c’est une question importante qu’il faudra discuter et voir les modalités de la suppression de ce visa.

Il est évident que dans un premier temps il va falloir travailler là-dessus, mettre les garde-fous nécessaires, mais au bout du compte il faudra que le Comorien de la Grande Comore, d’Anjouan ou de Mohéli qui souhaiterait se rendre sur l’île comorienne de Mayotte puisse au moins arriver à l’aéroport et prendre son visa s’il le faut. Mais qu’on ne vienne pas imposer un visa à l’ambassade de France. Toute la démarche qu’il faut entreprendre pour obtenir ce visa, pour nous, c’est inadmissible.

Aujourd’hui, quand on parle également de la circulation des biens, là aussi je pense que c’est quelque chose de bénéfique pour les deux parties, c’est-à-dire à la fois les trois autres îles et Mayotte. Il est inconcevable aujourd’hui par exemple qu’au niveau des produits maraîchers, Mayotte les importe pour l’instant de la Réunion ou de Madagascar, alors qu’elle est située à 70 km d’Anjouan et que ces produits-là se trouvent là-bas. J’estime qu’aujourd’hui les travaux effectués par le GTHN évoluent assez bien puisque ce sont des travaux qui d’abord se veulent concrets. Ils concernent la vie de notre archipel, la vie de notre pays. Ces travaux avancent et nous attendons les résultats. Il était prévu la semaine dernière que le GTHN se retrouve ici à Moroni et qu’il continue ses travaux à Anjouan, malheureusement il y a eu quelques petites incompréhensions. Ca se fera normalement d’ici la fin de ce mois. Et là déjà, dans le souci de concrétiser un certain nombre de choses qui ont été prévues dans ce groupe, nous devrions poser la première pierre de l’internat de l’Ecole nationale technique et professionnelle de Ouani à Anjouan. Il est également prévu l’ouverture de l’antenne consulaire à Anjouan et la mise en circulation des produits maraîchers entre Anjouan et Mayotte à travers le Tratringa. Au-delà des discussions et des réflexions qu’il peut y avoir, nous avons le souci de concrétiser un certain nombre de choses sur le terrain, que les Comoriens puissent voir que ce n’est pas simplement des discours mais des faits qui sont prévus et qui peuvent se réaliser rapidement au niveau du pays.

 

MH : Mais il reste le problème des normes européennes à respecter en ce qui concerne la circulation des biens…

ABSJ : En ce qui concerne les nomes, je pense que là aussi la discussion continue. Si nous sommes tous convaincus qu’il faut favoriser les échanges entre les quatre îles, il faudra également qu’on puisse adapter toutes les mesures établies par exemple en Europe par rapport à Mayotte et faciliter ces échanges-là, parce que c’est d’abord une décision politique qui a été prise. Il faudra aussi qu’il y ait des mesures politiques qui accompagnent cela et voir les aspects techniques qui devront suivre. Mais la décision qui a été prise pour favoriser ces échanges-là, je crois que c’est essentiel. Maintenant ce qu’il reste, c’est de voir ses modalités. Je pense qu’au sein du groupe de travail, cette observation-là a été faite et ils sont en train de réfléchir sur ce genre d’aspects.

 

« Il n’y a aucune organisation, aucun pays qui reconnaît Mayotte française »

 

MH : Si l’accord bilatéral est signé avant la consultation des Mahorais sur la départementalisation de l’île, pensez-vous qu’il sera remis en cause ?

ABSJ : J’ai toujours dit et je le redis encore : le GHTN travaille dans le sens de concrétiser un certain nombre de choses relatives au rapprochement entre les quatre îles. En même temps, il y a cette question sur la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte. Bien sûr, notre position à ce sujet est claire : nous ne reconnaîtrons jamais les résultats qui pourraient être obtenus à ce référendum. Pour nous, ce référendum ne devrait pas avoir lieu. Si les autorités françaises décident de tenir ce référendum, ils le feront tout simplement parce qu’ils ont la force de faire cela. Mais dans le cadre de la concertation et de cette coopération entre les Comores et la France, à aucun moment on ne pourrait accepter que cette consultation ait lieu. Maintenant, considérer que cela pourrait remettre en cause la coopération franco-comorienne, je ne pense pas que cela pourrait arriver à un tel niveau. Seulement, nous sommes dans notre droit de considérer que cela est contraire à toute la dynamique engagée. A ce moment-là, on le criera à qui veut l’entendre que nous ne partageons pas la démarche qui a été engagée et nous la dénoncerons. Mais ça ne voudrait pas dire que nous arriverons à un stade de remise en cause de la coopération franco-comorienne.

Vous savez, depuis l’indépendance des Comores jusqu’à aujourd’hui, ce différend a toujours existé et à chaque fois on a toujours essayé de démontrer que nous ne sommes pas d’accord avec la démarche qui a été entreprise, jusqu’à l’inscription de Mayotte dans la Constitution française que nous considérons illégale puisqu’aucune résolution aux Nations-Unies n’a été obtenue jusqu’alors. Il n’y a aucune organisation, aucun pays qui reconnaît Mayotte française. Comment pourrait-on comprendre que Mayotte soit aujourd’hui inscrite dans le Constitution française sans qu’il n’y ait une résolution quelconque, sans qu’il n’y ait un pays quelconque pour se prononcer en considérant que Mayotte est un territoire français ? C’est une décision unilatérale de la France et nous considérons que ce n’est pas normal. Mais ça n’a pas empêché que des discussions aient eu lieu, que des discussions continuent et on continuera les discussions avec les autorités françaises pour essayer de trouver une issue car nous faisons confiance au dialogue, nous faisons confiance aux autorités actuelles françaises sur la vision qu’ils ont pour la résolution de ces différends.

 

« Aucune option n’est exclue, pourvu que les autorités françaises reconnaissent d’abord la souveraineté comorienne sur l’île de Mayotte »

 

MH : Est-ce que vous pensez que l’érection de Mayotte en département d’Outremer fermera définitivement les portes de la négociation ?

ABSJ : Aujourd’hui, si on demandait aux Mahorais leur avis par rapport au fait de rester Français, pour nous la réponse est évidente. Ce qu’il y a, c’est qu’un département, cela voudrait dire un changement de statut et à ce moment-là, à notre niveau, cela voudrait dire un changement de notre orientation par rapport à la revendication de la question de Mayotte. Mais ce n’est pas pour autant qu’on considérerait que les portes sont fermées et qu’on ne pourrait plus discuter. Nous, quand nous sommes arrivés au pouvoir, après discussion avec les autorités françaises, on s’est mis d’accord pour privilégier le dialogue bilatéral et ne pas internationaliser cette question. Cette année, quand on s’est rendu compte que les autorités françaises sont déterminées à aller vers cette consultation, nous, ce qu’il nous restait à faire, c’est bien sûr d’alerter nos partenaires, leur dire que nous sommes dans la voie du dialogue avec les autorités françaises, mais que de l’autre côté il y a quand même une démarche qui a été entreprise et qui ne nous convient pas. Nous leur avons dit : « Soyez attentifs à cela, si vous pouvez nous aider à convaincre les autorités françaises de renoncer à cette démarche-là, ce serait une très bonne chose ». Donc si aujourd’hui les autorités françaises laissent entendre qu’elles iront vers cette consultation, à ce moment-là nous aussi on essaiera d’alerter qui veut l’entendre que nous ne sommes pas d’accord par rapport à cette démarche-là.

 

MH : A long terme, quelle solution envisageriez-vous, une rétrocession à l’image de Hong-Kong ?

ABSJ : On n’a jamais refusé d’ouvrir le débat sur ces aspects-là. On n’en est peut-être pas encore arrivé à ça, mais en ce qui nous concerne, aucune option n’est exclue, pourvu que les autorités françaises reconnaissent d’abord la souveraineté comorienne sur l’île de Mayotte. A ce moment-là, on peut discuter de toutes les solutions qui pourraient faciliter le retour progressif de Mayotte dans le giron comorien. Nous n’excluons rien et je le répète, nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause les acquis obtenus par les Mahorais pendant toute cette période de présence française à Mayotte. Notre détermination aujourd’hui, c’est de faire en sorte que l’île de Mayotte revienne dans son giron naturel. Dès lors que les autorités françaises accepteraient la souveraineté comorienne sur l’île de Mayotte, à ce moment-là, toutes les options pourraient être ouvertes.

Propos recueillis par Julien Perrot

 


 

Les aides budgétaires ponctuelles de la France

La France a aidé l’Union des Comores à payer ses arriérés de dette à l’égard de la Banque africaine de développement car elle n’est pas encore engagée dans un programme de Pays pauvres très endetté (PPTE) qui implique une annulation de la dette bilatérale et multilatérale au profit du pays. Pour l’instant, les autorités comoriennes sont encore en cours de négociation avec le Fonds monétaire international (FMI) qui exige entre autres la maîtrise de la masse salariale, la diminution du nombre de ministres au niveau de l’Union et des îles, et un programme de privatisation d’un certain nombre d’entreprises publiques.

Au moment de la libération d’Anjouan, la France a également payé des arriérés de salaires des fonctionnaires d’Anjouan à hauteur de 130.000 €.

 

L’action culturelle de la France aux Comores

La France appuie financièrement le réseau des trois Alliances franco-comoriennes présentes sur chaque île pour promouvoir la langue française et diffuser les cultures locales, régionales et internationales. C’est également un outil spécifique de formation à la langue française, avec les diplômes de Dalf et de Delf, dont la certification est garantie par l’antenne réunionnaise du Centre international d’études pédagogiques (CIEP), et qui permettent de poursuivre des études en France et dans les pays francophones.

« La situation de la langue française aux Comores est en régression », constate Monique Bauer, conseillère de coopération et d’action culturelle auprès de l’ambassadeur, « en raison de la dégradation du système éducatif. Les étudiants comoriens qui partent étudier en France, au Maroc ou au Sénégal ont souvent de très grandes difficultés à cause d’une maîtrise insuffisante de la langue ». D’autre part, cette année, 28 étudiants comoriens en 3e cycle ont pu bénéficier de bourses pour partir étudier en France ou en Afrique sub-saharienne, ce qui représente 300.000 € par an.

La France a également soutenu la création de l’Université des Comores en 2003 en développant des partenariats avec l’Université de Perpignan et l’Université de la Réunion. La France a appuyé la création de l’IUT et de filières professionnalisantes, mais aussi le domaine de la recherche avec l’appui au CNDRS (Centre nationale de documentation et de recherche scientifique) depuis sa création il y a 30 ans, grâce à la participation de chercheurs français. L’Observatoire volcanologique du Karthala (OVK) créé il y a 20 ans a également bénéficié de l’appui de l’ambassade de France, de l’Institut de la physique du globe de Paris et de l’Observatoire du Piton de la Fournaise de la Réunion.

Enfin, la France finance des actions ponctuelles pour l’organisation de manifestations sportives et des appuis structurants de formations d’encadreurs sportifs, en partenariat avec les différentes fédérations. Le Tournoi de la Concorde est une compétition de football entre les 4 îles de l’archipel qui s’est tenue pour la première fois en 2006 à Moroni, puis début 2008 à Mayotte, le prochain devrait avoir lieu dans quelques mois à Anjouan.

 

2 M€ de la diaspora au service du développemen

Sous la houlette du ministère de l’Immigration, le programme de co-développement qui s’applique au Mali, au Maroc, au Sénégal et aux Comores s’articule autour de la diaspora présente en France pour appuyer des projets de développement. Un quart de la population comorienne est établie en France et les flux financiers dépassent largement le budget de l’Etat comorien.

L’enjeu de ce programme est d’essayer de canaliser et de réorienter une partie de ces flux vers des projets plus structurants que les Grands mariages, afin de les réinvestir dans le développement. A travers ce programme, la France a l’ambition d’accompagner, à hauteur de 2 millions d’euros, des projets qui seront beaucoup plus tournés vers le développement économique.

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