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27/08/2010 – Evènement : Médico-social

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}lle n'est pas encore ouverte mais du public y vient déjà tous les jours. "Pour l'instant c'est moi qui les reçoit comme nous n'avons pas encore d'agents d'accueil, mais s'il n'y a pas d'urgence je leur demande de revenir dans quelques semaines", explique Evie Faugas, impressionnée par la rapidité du bouche-à-oreille. La directrice de la toute nouvelle Maison des personnes handicapées (MPH) s'attelle déjà au traitement des dossiers émanant des autres administrations, tout en s'improvisant chef de chantier pour superviser la finition des travaux.

Légalement, la MPH n'existe pas encore, puisque le décret instituant sa création n'est pas paru. L'objectif est qu'elle soit parfaitement opérationnelle dès la parution du décret, prévue dans les semaines à venir. Une anticipation essentiellement due à Danielle Mouffard, directrice de la Dass, puis de l'Agence de santé de l'océan indien, qui a recruté Mme Faugas en novembre dernier pour travailler à la création de la MPH.

"La Maison des personnes handicapées est avant tout un outil administratif, un guichet unique pour le public", précise la directrice. "C'est le départ d'une politique plus vaste en faveur des handicapés à Mayotte. Il existe déjà des choses, mais qui relèvent plus du bricolage et de la bonne volonté de certains, notamment le vice-rectorat qui a fait beaucoup de choses pour la scolarisation des enfants handicapés, le conseil général qui verse des allocations et les subventions aux associations."

Née d'un travail conjoint entre la Dass, la DTEFP, le vice-rectorat, la caisse de sécurité sociale et le conseil général, la Maison des personnes handicapées est placée sous l'autorité conjointe du préfet et du président du conseil général. Rattachée pour l'heure au conseil général comme un de ses services, elle a vocation à devenir un groupement d'intérêt public, comme c'est le cas pour les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) de métropole.

 

"L'insertion professionnelle sera le thème phare de 2011"

 

"Jusqu'ici, les handicapés avaient affaire à la CSSM, à la Caf, à la Dass et au conseil général, c'était un vrai parcours du combattant, une perte de temps considérable. La MPH centralise désormais tous ces services et accompagne les personnes handicapées pour faire valoir leurs droits à la scolarisation, à l'insertion professionnelle, aux allocations… Elle s'occupe également de l'évaluation du niveau et de la situation de handicap de la personne", explique Evie Faugas.

L'autre rôle de la MPH sera de définir la situation d'un point de vue objectif, appuyé par des statistiques : combien de personnes handicapées sur l'île, quels types de handicaps, quels sont leurs besoins, leurs manques, les structures à développer, etc. Des statistiques et des indications qui devraient permettre à l'avenir de développer la prise en charge et les aides aux handicapés sur l'île.

Actuellement toutes les prestations existantes ne sont pas disponibles à Mayotte, certaines doivent être mises en place dans les années à venir, avec des montants un peu plus faibles qu'en métropole. La MPH travaillera directement avec les ministères concernés pour fixer un calendrier de mise en place.

Enfin, la MPH aura une mission de sensibilisation sur le handicap auprès du grand public, afin à la fois de permettre une détection plus rapide chez les enfants, et aussi de permettre une meilleure insertion. "L'insertion professionnelle sera le thème phare de l'année 2011. À partir du 1er janvier, toutes les entreprises de plus de 20 salariés devront obligatoirement employer 2% de personnel souffrant de handicap", prévient Mme Faugas. La MPH sera aidée dans cette tache par l'Agefiph, l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées, qui doit s'installer à Mayotte au dernier trimestre 2010 pour mettre en place des aides à l'insertion.

 

Permanences et visites à domicile

 

Dès septembre, la DTEFP doit mettre en place une information auprès des entreprises. Un travail aura lieu avec Opcalia pour délivrer des formations aux personnes handicapées selon les besoins des entreprises. Une communication aura également lieu auprès des familles pour leur faire comprendre qu'une personne handicapée peut malgré tout travailler. La MPH prendra directement part à l'insertion professionnelle en recrutant des travailleurs handicapés comme agents d'accueil, chargés de recevoir le public, de l'informer et de l'aider à remplir les dossiers.

Pour éviter au maximum les déplacements, des permanences se tiendront dans les unités d'action sociale (UAS, service du conseil général), où les dossiers pourront être retirés et déposés. De plus, dans chaque circonscription scolaire sera désigné un enseignant référent pour les familles d'enfants handicapés. Une fois remplis, les dossiers seront traités par informatique avec un logiciel spécialisé, qui permettra en parallèle de dégager les statistiques.

La MPH comprendra aussi une mission dite d'"évaluation", coordonnée par un médecin, avec un éducateur spécialisé, des infirmiers, un ergothérapeute, un psychologue… toutes ces personnes devront se livrer à une évaluation globale de la situation de la personne. "Il y aura le plus possible de visites à domicile, pour définir l'environnement de la personne, qui joue aussi dans l'évaluation de son niveau de handicap", précise Mme Faugas.

Avec le personnel de direction, ce seront en tout 18 personnes qui travailleront dans cette maison, pour la plupart des personnes travaillant déjà dans d'autres services de l'Etat ou de la Collectivité, qui seront mises à disposition du conseil général.

 

Des liens étroits avec les associations en place

 

Au-delà de ces salariés directs, la MPH travaillera en étroite collaboration avec les associations comme l'ADSM, Toioussi, etc., ainsi qu'avec le vice-rectorat pour les enfants et le CHM pour les soins. "Désormais ce sera la MPH qui orientera les personnes vers les différentes associations. Nous avons des liens très forts avec elles, nous les considérons comme des experts sur la question et elles seront associées au comité de pilotage sur le handicap qui sera réuni par l'ARS", explique Mme Faugas.

Les investissements ont été pris en charge par la préfecture, qui a récemment débloqué des fonds en raison des difficultés financières de la Collectivité. Pour le fonctionnement, la MPH a fait appel à la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), caisse publique nationale qui finance les établissements et services médico-sociaux accueillant les personnes handicapées, et qui lui a octroyé pour cette année 2010 une subvention exceptionnelle, subvention qui deviendra régulière l'an prochain, prenant en charge les trois quarts du budget de fonctionnement.

Point de départ d'une véritable politique de prise en charge, la Maison des personnes handicapées devrait être suivie de plusieurs établissements dans les années à venir. Fin 2010, l'agence de santé va lancer un appel à projets pour la création de structures existantes en métropole comme les instituts médico-éducatifs, les service d'éducation spéciale et de soins à domicile ou encore les centres d'actions médico-sociales précoces, qui permettent la détection du handicap chez les jeunes enfants.

 

Hélène Ferkatadji

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