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14/11/2008 – Semaine de la sécurité publique

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

C’est la première fois qu’une telle semaine est organisée à Mayotte et en France en général. En effet, les actions se concentrent habituellement sur une des facettes de la sécurité – routière, civile ou intérieure – mais cette année la préfecture innove en organisant une semaine entière consacrée à la sécurité de toute la population et va faire de la prévention contre tous les types de risques qui menacent chaque jour les habitants de l’île.

Il a ainsi été décidé de rassembler sur une même période trois manifestions organisées au niveau national de manière séparée. Le directeur du cabinet de la préfecture Jean-Paul Normand explique qu' »ici, on a pensé qu’il n’était pas inintéressant de tout faire ensemble puisque ce sont souvent les mêmes participants qui interviennent. Le but cette année est de concentrer sur un court moment un certain nombre d’évènements. » Durant cette semaine, deux objectifs doivent être remplis : assurer une meilleure connaissance des acteurs de la sécurité et sensibiliser les jeunes aux risques routiers, naturels, technologiques, sanitaires et maritimes.

Pour remplir ce double objectif, deux types de manifestations ont été mises en place : la sensibilisation sur certains sites ou dans les établissements et la découverte des missions et de l’environnement des acteurs de la sécurité.

Sensibilisation aux risques routiers, naturels, technologiques, sanitaires et maritimes

En ce qui concerne la sécurité routière, il s’agit avant tout de sensibiliser le jeune public qui, selon la préfecture, paie encore le plus lourd tribut sur la route. Trois types d’actions de prévention seront mis en place : la présentation du principe de prudence dans le code de la route, l’amélioration de la sécurité des usagers les plus vulnérables et le renforcement de la sécurité des cyclistes.

Quant à la sécurité civile, l’accent sera mis sur la prévention des risques liés aux cyclones ainsi que des risques majeurs qui concernent la population au quotidien, c’est à dire les dangers domestiques, naturels, sanitaires… De nombreux fascicules seront distribués aux visiteurs afin de les informer sur ces dangers. Enfin, pour la sécurité intérieure, l’intérêt va être de mieux faire connaître le personnel chargé de son respect, soit les policiers, gendarmes, pompiers et bien d’autres, ainsi que de mettre en lumière la modernisation des moyens et la coopération des services de sécurité. Par ailleurs, au contraire de la Métropole, cette semaine se fait durant la période scolaire afin d’être sûr que le public soit au rendez-vous.

Un aspect ludique pour mieux faire passer le message

De nombreux évènements vont se dérouler au sein d’établissements scolaires, comme la sensibilisation sur l’usage des passages piétons, la sensibilisation des parents sur le port de la ceinture de sécurité des enfants, la prévention concernant les deux roues et l’équipement obligatoire, la drogue, les gestes éco-citoyens. Une trentaine d’établissements scolaires vont participer à cette semaine en accueillant de nombreux intervenants.

« Il y a un fort engouement pour cet événement. Tous les jours, des établissements appellent pour essayer d’accueillir des activités », explique M. Normand. C’est par exemple le cas du collège de Kani-Kéli dont une classe a réalisé un petit film sur la sécurité pour apporter sa pierre à l’édifice (voir encadré). Des sorties seront proposées aux élèves qui pourront se rendre sur certains sites grâce au concours des transports scolaires.

Cette semaine de prévention sera ponctuée, le mercredi 19, d’une journée d’intervention à la MJC de M’gombani qui accueillera de nombreux stands et animations présentés par des associations de secourisme et des services de l’état comme la Dass, les pompiers, la police, la gendarmerie, l’école d’infirmiers et bien d’autres.

On pourra observer durant toute la semaine des simulations d’opérations des services de l’état comme la démonstration des missions du peloton d’intervention de la gendarmerie (mercredi) ou la simulation d’un naufrage (le 20 en rade de Mamoudzou). La station Météo France ouvrira également ses portes durant la semaine.

Pour finir, la semaine sera clôturée les vendredi 21 et samedi 22 par des opérations Sam. Ce sont des soirées de prévention dans les bars qui, sur la base du volontariat, proposent aux conducteurs de conclure un pacte : ne pas boire d’alcool de la soirée (ses boissons non alcoolisées lui sont offertes) et faire un éthylotest à la sortie. Ce sera le vendredi à Koropa et le samedi au Mahaba.

Julie Baron

 


 

Les élèves scénaristes de Kani-Kéli

Une classe de 3ème du collège de Kani-Kéli a réalisé, à l’occasion de la Semaine de la sécurité, deux clips sur la sécurité routière.

A l’origine de ce projet, il y a la préfecture. Au mois de mars dernier, celle-ci lance un appel à projets pour la réalisation de cinq clips et d’un petit film sur la sécurité routière et, plus particulièrement, les conduites à risques causées par l’alcool et les drogues. Deux professeurs du collège de Kani-Kéli ont répondu à cet appel, entraînant avec eux une de leur classe.

Les dynamiques 3ème 7, encadrés par leurs professeurs plus que motivés, Valérie Calles et Antonio Da Silva Melendo, respectivement professeur d’espagnol et d’histoire-géographie, ont pris quatre jours sur les dernières vacances scolaires pour réaliser ces clips. « Nous avons été frappés par l’augmentation du chiffre des accidents dus à l’alcool et à la drogue. En 2007, 20% des accidents avaient pour cause l’alcool ou les drogues », explique Antonio Da Silva Melendo.

D’une durée de 30 secondes chacun, ces deux clips spécialement préparés pour la semaine de prévention à venir, illustrent les risques auxquels les jeunes mahorais sont exposés. De plus, les voix off qui accompagnent les clips ont été faites en shimaoré, en shibushi et en français, pour que tout le monde puisse les comprendre. « C’est l’une des premières fois que se réalise un film avec des jeunes mahorais destiné à un public mahorais », note le professeur d’histoire-géographie.

 

Marre d’être des cibles sur la route

« Notre but était non seulement de sensibiliser les jeunes aux problèmes de l’alcool au volant, mais également de montrer à ces élèves les métiers touchant à la réalisation, au montage. Il y avait derrière tout ça un projet pédagogique. L’année de 3ème est importante car on doit faire des choix d’orientation et c’est bien de pouvoir élargir le choix des élèves en leur montrant ces métiers », indique M. Melendo.

Les 28 élèves, assistés d’un caméraman et un ingénieur son de la société Clap qui a monté les clips, ont participé activement à l’élaboration de ceux-ci. Ils ont tout d’abord écrit les scénarii, puis en ont été acteurs et, enfin, ils ont fait les voix off. De plus, tout le matériel, le décor, a été apporté par les élèves et les professeurs.

Le premier clip, « Le voulé », met en scène ces jeunes qui font la fête puis qui ont, en rentrant simplement chez eux, un accident mortel. Le second montre une jeune fille fredonnant « Une souris verte » qui, on s’en rend compte à la fin, est handicapée à vie à cause d’un – malheureusement – trop banal accident de la route. Deux clips chocs mais issus de la vision d’élèves qui en ont marre d’être des cibles sur la route.

Ces deux clips seront présentés mardi prochain à tout le collège de Kani-Kéli. S’ils ont plu à la préfecture, il se peut qu’on les aperçoive bientôt sur RFO et que tous les établissements de l’île les diffusent aux nombreux élèves. En outre, les 3 clips et le petit film restant à faire pourraient également être confiés à cette même classe. C’est ce qu’espèrent le professeur qui assure que tout le monde à fait son maximum.

Julie Baron

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1086

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