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13/11/2009 – Fait divers

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}artis le week-end dernier en amoureux pour profiter des charmes de Nosy-Be, Vera et son mari ont vu leur séjour virer au cauchemar. Si les journées de samedi et de dimanche se sont déroulées à merveille, la soirée du dimanche s'est finie de façon dramatique. "Nous sommes passés à table vers 19h et dans notre hôtel, le Nosy Lodge, il n'y avait qu'un autre couple d'Italiens. On a dit au chef de nous faire ce qu'il avait envie de cuisiner et quelques minutes après, j'ai fait remarquer à mon mari que nous étions étrangement seuls sur la terrasse". Et pour cause…

9 malfaiteurs avaient pris le personnel de l'hôtel en otage en l'enfermant dans la cuisine. Tout comme Vera, l'Italienne s'est aperçue que quelqu'un se cachait derrière le caillebotis qui délimite la terrasse. Le mari de celle-ci se lève en direction des chambres, mais tombe sur un des malfaiteurs qui lui sectionne le nez à coup de machette.

L'Italien revient vers la terrasse en sang, le mari de Vera se lève pour passer derrière le caillebotis, mais lui aussi est agressé et prend des violents coups de pierre sur la tête. "Il est revenu sur la terrasse et un des malfaiteurs a tiré avec une arme à feu dans sa direction, mais heureusement il n'a pas été touché", explique encore choquée Vera. Celle-ci a tenté de demander de l'aide en se rendant dans la cuisine, mais elle s'est retrouvée piégée avec le personnel de l'hôtel.

"Il y avait 4 hommes cagoulés et en tenue militaire. Ils nous ont ordonné de nous mettre à quatre pattes par terre et de ne pas les regarder. Je ne savais pas si mon mari était vivant, mais ensuite ils l'ont fait entrer dans la cuisine, et lui ont demandé de se mettre dans la même position que nous, mais, sonné, il ne pouvait. Ils lui ont donc donné un autre coup sur la tête qui aurait pu le tuer, c'était de la barbarie, de la violence gratuite. Pendant ce temps, leurs complices ont visité les deux chambres et ont tout volé", raconte Vera en pleurs.

Celle-ci loue la gentillesse du personnel de l'hôtel qui a réagi rapidement en prévenant la gendarmerie malgache, le consul de France, l'hôpital de Nosy-Be et en leur fournissant des vêtements. Pour le couple, la seule préoccupation était de revenir à Mayotte, malgré l'état de santé fragile du mari.

 

Obligés d'acheter des médicaments pour l'hôpital

 

"Les hôpitaux malgaches n'ont rien, il a fallu que l'on achète des médicaments à la pharmacie, alors que l'on n'avait plus rien. Nous remercions le patron de l'hôtel pour ça. Il aurait fallu attendre 3 jours et une évacuation à Tana pour faire des examens complets. Mais mon mari ne voulait pas rester à Mada. D'ailleurs, quand nous sommes arrivés à Mayotte, nous sommes allés directement à l'hôpital de Dzaoudzi", détaille Vera.

Son mari souffre de multiples fractures du crâne, ses jours ne sont pas en danger mais une évacuation sanitaire à la Réunion sera peut-être nécessaire pour une intervention chirurgicale visant à extraire un morceau d'os qui s'est enfoncé dans le cerveau.

Bien que traumatisée par ce week-end cauchemardesque, Vera n'appelle pas au boycott de Madagascar. "Il faut être prudent, puisque les jeunes désoeuvrés du centre viennent chercher l'argent sur les côtes, depuis que la crise politique a mis des tas de gens au chômage. Mon père habite à Tana, je suis née en Afrique, j'ai vécu des évacuations d'expatriés au Rwanda en 1994, au Tchad, en Centrafrique, donc j'ai vécu beaucoup de choses, mais là je n'avais jamais vu un tel déferlement de violence gratuite. Si on nous avait dit : "donnez-nous tout ce que vous avez", on l'aurait fait pour sauver notre vie ! Aujourd'hui, je suis si contente d'être en vie et tout ce que je souhaite, c'est que mon mari sorte de l'hôpital."

 

F.S.

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