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10/04/2009 – Economie : Production d’ylang-ylang

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ontrairement à ce qu'ont récemment affirmé les producteurs d'ylang-ylang dans nos colonnes, M. Oheix dit acheter l'essence "troisième" à 40 € le kg et non 35 €. Il la revend ensuite 50 € à Christian Brulé, un grossiste basé à Grasse qui travaille pour le compte de la société Bernardi, qui la négocie ensuite avec les grands parfumeurs. Il rappelle également qu'il paye les patentes de collecteur et d'exportateur, à hauteur de 600 € par an, et qu'il décante l'essence qui lui est fournie par les producteurs, pour en retirer l'eau.

Pour lui, le projet de l'Apym de court-circuiter les grossistes locaux en allant chercher directement les clients en Métropole n'est pas réaliste : "Ils croient que l'ylang se vend comme des tomates au bord de la route. Les 30% promis une fois la marchandise livrée ne seront pas payés. Ils vont donner le coup de grâce aux bacocos, comme cela a été le cas pour la coopérative Cama".

M. Oheix ne peut que constater le déclin de la production depuis une dizaine d'années : "Il ne reste que 3 producteurs à M'tsangamouji alors qu'ils étaient 37, à Poroani aussi, ils ne sont plus que 3… Aujourd'hui, il ne reste plus que quelques villages qui produisent, alors qu'il y avait plus de 400 producteurs il y a dix ans". En 1990, 27 tonnes d'essence d'ylang-ylang étaient exportées, contre 7 tonnes en 2008, dont 4,4 tonnes par M. Oheix. En 1993, ils étaient 8 grossistes, mais ils ne sont plus que 3 aujourd'hui. Pourtant, les cours mondiaux ont flambé depuis trois ans, passant de 1,15 € le degré à 2,60 € aujourd'hui.

 

{xtypo_quote}Il n'y a plus que les vieux qui travaillent{/xtypo_quote}

 

"Ici, nous sommes comme en 1929 aux Philippines. En 1928, elles exportaient 30 tonnes d'essence par an pour les Espagnols. Avec l'arrivée des Américains, en 1932, ils n'exportaient plus un seul kg et les arbres sont montés". M. Oheix se souvient de l'époque bénie où les familles allaient cueillir les fleurs le week-end avec leurs enfants en chantant. Aujourd'hui, les jeunes producteurs d'ylang-ylang ne sont plus qu'une poignée.

"Les jeunes se désintéressent du travail de la terre et croient que c'est un travail déshonorant. Pourtant, l'essence est de très bonne qualité ici." Il rappelle que les essences "premières" sont très difficiles à synthétiser et que Channel ou Dior veulent rester dans les parfums naturels. Il signale au passage que la crise internationale va faire baisser les revenus des producteurs mahorais car ces grandes enseignes vont effecteur leurs achats en octobre, alors qu'elles auraient dû le faire au mois de mai.

M. Oheix s'inquiète également de l'achat de petites fioles par les producteurs, vendues aux touristes ou aux particuliers sur l'île. "Il n'y a aucun contrôle. Si des gens vendent l'essence directement en fioles, il peut y avoir un danger pour la santé, car j'ai vu certains producteurs qui l'ont coupée avec du liquide de frein. Si des restaurants l'utilisent pour la mettre dans des plats, c'est très dangereux." Lui-même vend des fioles à trois boutiques sur l'île, ce qui représente environ 20 kg d'essence par an, une goutte d'eau…

Selon M. Oheix, la principale cause du déclin des exportations tient au fait que "c'est une culture du Tiers monde, comme pour la vanille. C'est Mohéli qui va prendre la place de Mayotte car ils ont la même qualité là-bas, contrairement à Anjouan qui fournit une essence frelatée et coupée à l'huile de ricin ou au liquide de frein". Il n'y aurait pas non plus de concurrence des producteurs malgaches car ils ne sont pas capables de fournir de l'essence "extra". "C'est malheureux car c'était le fleuron de Mayotte. On livre un combat d'arrière-garde car il n'y a plus que les vieux qui travaillent. Si Mohéli se développe, ils auront des prix beaucoup plus attractifs à cause du faible coût de la main-d'œuvre".

 

Julien Perrot

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