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05/11/2009 – Tribune libre étudiante

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}n effet, il y a une autre raison qui mérite d’être évoquée, celle de la responsabilité de la République dans l’échec scolaire des étudiants mahorais. Cette responsabilité s’observe dans la réaction tardive de la République, aussi bien sur la construction  d’infrastructures éducatives que sur la scolarisation même des Mahorais.

 Il est n’est pas inutile de rappeler que Mayotte est Française depuis 1841, or la construction d’écoles dans l’île ne remonte que dans les années 1960-1970. Il est incontestable que cette réalité, celle de l’absence d’infrastructures scolaires durant un siècle, est directement à l’origine de cet échec scolaire. Durant cette période, la République n’a pas manifesté un moindre geste permettant d’affirmer qu’elle voulait faire des Mahorais des citoyens français à part entière, par le biais de l’éducation.

La conséquence de cette réalité, c’est malheureusement le retard de l’implantation de la culture de l’éducation dans la société mahoraise. En théorie, une personne termine nécessairement sa scolarité avec un niveau supérieur à celui de ses parents, c’est ce qui entraine l’augmentation du niveau scolaire intergénérationnel dans une société, mais encore faut-il que les parents aient été scolarisés. Or, si nos parents n’ont pas été scolarisés, ils sont loin d’être fautifs.

Appliquée à Mayotte, cette théorie explique malheureusement le retard du niveau scolaire observé dans la Collectivité par rapport à l’ensemble du territoire national. Depuis qu’on a entamé et accéléré la construction d’écoles, de collèges et de lycées à Mayotte, on y constate incontestablement l’augmentation du niveau scolaire. En effet, l’écart de la réussite au baccalauréat entre Mayotte et la Métropole se réduit de plus en plus ces dernières années, si bien que Mayotte rattrape de façon remarquable la moyenne nationale.

Pendant un certain nombre d’années, un enfant mahorais n’entrait en contact avec l’environnement scolaire qu’à l’âge de sept ans, alors qu’en Métropole les enfants sont scolarisés dès l’âge de 4, voire 3 ans. Il y a donc, dès le début de la scolarisation, un décalage d’au moins 3 ans entre l’élève mahorais et métropolitain, décalage qui pèsera lourd sur le niveau scolaire à la sortie de l’école primaire.

En effet, plus la scolarisation se fait tôt, plus l’enfant s’adapte vite et facilement, ce qui se traduit par une généralisation de la culture scolaire dans la société. La conséquence de ce retard de scolarisation s’observe dans le fait que l’élève mahorais entre au collège à l’âge de 13 ans, voire 15 ans, au lieu de 10 à 11 ans et qu’au final il obtient son baccalauréat à 20 ans, au lieu de 16-18 ans.

Concernant les études post-bac, la réussite passe par la construction d’université et bibliothèque universitaire à Mayotte, c’est la seule garantie que dans les prochaines années on ait à Mayotte un niveau d’étude comparable à nos compatriotes métropolitains.

Cela est d’ailleurs d’autant plus nécessaire, voire urgent, qu’une université soit construite à Mayotte, puisque de plus en plus de jeunes obtiennent leur baccalauréat à l’âge de 17-18 ans puisqu’ils ont été scolarisés à 4-3 ans; ces élèves ont donc beaucoup plus de temps à consacrer à l’enseignement supérieur que leurs ainés.

Les Mahorais ont voulu rester Français pour être libres, mais il n’y a point de liberté sans ouverture d’esprit, garantie par l’enseignement supérieure. Que la République prenne ses responsabilités : on a besoin d’une université à Mayotte pour résoudre le fléau de l’échec des étudiants mahorais !

 

Bourra Mohamed,

étudiant en master à la faculté de droit de Poitiers

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