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Alzheimer : une maladie méconnue à Mayotte

Ce lundi 21 septembre s’est tenue la 22ème édition de la Journée mondiale de la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Et pour la première fois à Mayotte, une action a été mise en place hier. Il s’agit d’une permanence tenue par la FMAPAR (fédération mahoraise des associations des personnes âgées et des retraites) dans les locaux de la maison des personnes handicapées (MPH). La fédération a été créée en 2007 et parmi les actions figurant dans son statut, elle prévoir de s’occuper de la maladie d’Alzheimer sur le territoire de Mayotte par : aider les malades et leur famille à faire face à la maladie, informer les familles des malades et professionnels de santé, agir auprès des organismes publics pour une meilleure prise en charge des malades, etc. Après avoir mené une campagne de communication via la presse et la radio, elle a invité toute la population mahoraise à venir s’informer et tenter de trouver des réponses vis-à-vis de cette maladie. “C’est la première fois qu’on parle de cette maladie aussi ouvertement à Mayotte. Cela figure dans notre statut et il nous a semblé nécessaire d’organiser cela aujourd’hui” indique Issihaca Mouhamadi, trésorier général de la FMAPAR . Une vingtaine de prospectus différents parlant de la cette maladie étaient mis à disposition du public. La maladie d’Alzheimer touche près de 3 millions de Français qui sont directement ou indirectement touchés par la maladie, dont plus de 850 000 personnes malades. Avec près de 225 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, la maladie progresse. La maladie d’Alzheimer est de mieux en mieux connue des chercheurs, mais reste sans traitement curatif. Le nombre de malades devrait augmenter de 60 % d’ici 2040. “À Mayotte cette maladie n’est pas officiellement reconnue, mais on peut dénombrer aujourd’hui une centaine de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Les gens ont pris l’habitude de dire que c’est la vieillesse et ils ignorent que c’est une maladie qui existe… Il y a une fiche qui regroupe toutes les questions qui permettent de diagnostiquer cette maladie, mais à Mayotte ce n’est pas applicable. Il faut quasiment reformuler de nombreuses questions” souligne Zalia Hamada-Fakihi, bénévole à la FMAPAR . Une association pour mieux sensibiliser sur la question Avant la fin de l’année, la FMAPAR souhaiterait créer une association au nom de Mayotte Alzheimer et ensuite fédéré à France Alzheimer (seule association nationale de familles reconnue d’utilité publique dans le domaine de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées). Mais pour pouvoir fédérer à France Alzheimer il faut que l’un des membres du président soit atteint de la maladie. “Je n’étais pas au courant que cette maladie existe à Mayotte. Le fait d’être passé ici aujourd’hui m’a permis d’apprendre beaucoup de choses…

C’est la première fois que je vois ce type d’action et j’espère que cela va continuer, car c’est un bon début” dit Nasma Mohammed, une visiteuse de la permanence. À l’heure actuelle, aucun traitement curatif ne permet de guérir de la maladie d’Alzheimer, mais certains traitements médicamenteux peuvent permettre de ralentir l’évolution des troubles. Il est fortement conseillé de boire régulièrement du café, du vin, augmenter sa consommation de vitamine B, d’oméga-3, de poisson, de faire des sudokus, des mots croisés, des mots fléchés… Pour la suite des actions de la FMAPAR, elle prévoit d’envoyer un de ses agents à La Réunion pour assister à des rencontres internationales, et en décembre elle prévoit l’organisation d’u séminaire sur la prise en charge des personnes âgées dont une après-midi sera consacrée à la maladie d’Alzheimer.

Oirdi Anli

May Wild Paintball, le paintball renaît !

Une seule idée : “créer une activité de loisir accessible à tous qui pourrait intéresser les locaux, comme les métropolitains”. Ce projet, le sadois le cultive depuis deux ans déjà. Deux mois avant l’ouverture officielle du site, on pouvait déjà voir sa campagne de publicité sur les réseaux sociaux. Vidéos, photos, on s’y croyait déjà. “Je me disais que dès qu’ils auront vu, ils voudront tester !”, assure le jeune homme. Si le champ, qui lui appartient, est aujourd’hui orienté vers le paintball, le gérant ne compte pas s’arrêter là. “Commencer par un terrain en campagne, c’est un moyen d’allier d’autres activités de loisirs, en plus du paintball. Le quad pour les plus petits, la vente de produits agricoles, de fruits et de volaille, vont se développer progressivement”. Mickael souhaite ainsi faire émerger de terre un vrai champ de commerce : “Le paintball est le pilier de fondation, mais l’idée a toujours été de travailler à la campagne et de me baser sur les activités de nature en plein air”.

Étant le seul pour le moment à proposer cette activité, Mickael a conscience que la concurrence arrive très vite, mais se rassure : “Pour conserver le monopole, je compte continuer à pratiquer des tarifs attractifs et de groupes. Je suis aujourd’hui moins cher que certains centres de paintball en métropole, par exemple”. C’est dans cette optique que l’entrepreneur envisage de collaborer avec les clubs et les associations pour les faire venir en équipe, et les initier à la pratique du jeu. Pour pallier les éventuels problèmes de transports, le jeune prévoyant a pensé à tout : “On mettra en place des navettes sur réservation, mais en général, quand les gens veulent se déplacer, ils y arrivent”, plaisante-t-il.

À la question “Comment comptes -tu allier ton activité d’enseignant à celle de gérant du centre ?”, le malicieux s’amuse : “Je vais me démultiplier”. Ouvert seulement du vendredi au dimanche, Mickael espère ouvrir ensuite dès le mercredi, tout en continuant à enseigner “ne serait-ce qu’à mitemps”. En effet, cette activité lui permet “d’avoir accès aux jeunes et de leur donner envie de réussir”. Cette jeunesse mahoraise, l’homme en a fait son cheval de bataille : “J’aimerais vraiment que le département s’implique pour accompagner les initiatives des jeunes”. Et à ces jeunes qui veulent devenir entrepreneur, mais qui ne savent pas vers qui se tourner ni par où commencer, M. Attoumani a la solution : “se faire conseiller par des personnes qui ont créé. Elles seront plus à même de vous exposer les risques et les intérêts de l’entrepreneuriat”. Sur son futur métier, lui n’avait aucun doute : “Je voulais être mon propre patron, j’ai toujours voulu être entrepreneur”.

Toutefois, la détermination ne suffit pas, pour monter un projet, il faut des aides. Pour cela, l’entrepreneur a dû investir : “une bonne partie de mes ressources personnelles dans la communication et le dédouanement des marchandises. J’ai aussi sollicité un prêt à l’ADIE, un autre à taux zéro NACRE d’un certain montant, puis une subvention à la DIECCTE”. Des aides dont Mickael a eu connaissance grâce à son passage à la boutique de gestion. “La boutique de gestion m’a permis de connaître les partenaires locaux, savoir ce qu’il faut faire rapidement et trouver les aides”. Pour rentabiliser, le gérant espère avoir “au minimum quatre réservations par jour d’ouverture, de 10 à 12 personnes, pour pouvoir me rémunérer, rémunérer les salariés et penser au renouvellement du matériel et des investissements”.

Anastasia Laguerra


May Wild Paintball
0639 67 74 97
Tsingoni grande route,
direction Soulou
à partir de 12 ans
Service restauration sur place
15 euros les 50 billes
22 euros les 100 billes
29 euros les 150 billes
7 euros la tranche de 50 billes
Groupe : 190 euros le carton
de 1000 billes
pour 12 joueurs maxi

Des excursions aux quatre coins de l’île

L e Mont Choungui (594 mètres), situé au Sud de Mayotte, dans la commune de Kani-Kéli n’est pas le point culminant de Mayotte. Il est devancé par le Mont Bénara (660). Mais du fait de sa forme en pic, le mont Choungui est le plus prisé des Mahorais et des touristes. On peut y accéder à partir des villages avoisinants : Kani-Kéli, M’ronabéja, Dapani ou encore Chirongui. Leurs parcours sont néanmoins rudes.

Pour une randonnée, il faudrait quasiment une demi-journée pour atteindre le sommet. L’autre alternative est de se rendre au village de Choungui pour entamer la randonnée au pied du Mont. Nous choisirons cette seconde option. Au coeur du village, alors que l’on aperçoit des silhouettes au sommet, un sentier discret sera le départ de notre périple.

Il nous mène au milieu de maisons en tôles, de bangas en torchis (faites de terre, de bois et de paille et d’eau), nous fait traverser un champ de bananes, une coulée d’eau issue de la montagne et, où des mères de famille effectuent une partie de leurs tâches ménagères. “Bonjour !”, s’exclament les enfants aux abords du ruisseau. Les leurs probablement.

Ils nous accompagnent quelques mètres avant de rebrousser chemin. Sur les arbres, des marquages distinctifs indiquent si nous sommes sur la bonne voie : deux traits parallèles horizontaux rouge et blanc pour un oui, une croix – de mêmes couleurs – pour un non. Après un bon quart d’heure de marche combinée de quelques ascensions, et déjà la sueur coule le long du T-shirt. Voici une intersection.

En face, nous continuerions sur la piste menant au village de M’ronabéja. Mais c’est sur la perpendiculaire que nous poursuivons notre randonnée. Cent mètres plus haut à peine, et les premières racines auxquelles s’accrocher apparaissent. L’usage des mains n’est toutefois pas encore indispensable.

Un peu plus haut encore, la piste devient plus raide : cette fois il n’y a plus d’autres choix que celui d’escalader. Nous n’en finissons plus de grimper tandis que le gouffre sous nos pieds se fait plus creux. Des roches sont instables : l’attention et la concentration sont doubles.

Une heure et demie après notre départ, nous voilà enfin au sommet du mont Choungui ! La vue est imprenable. L’air est pur, la fraîcheur, douce. Le temps, idéal. Sur place, une table est cassée : elle semblait indiquer les directions des grandes villes et des grands pays du Monde. Peu importe, nous y sommes, et pourrions y rester de longues minutes, des heures mêmes à y apprécier l’île, ses villages, ses forêts, ses plages, son lagon…

Un rocher pend sur le Mont. Les moins frileux ont pour habitude de s’y poser et vivre pleinement le moment. Le temps est venu de regagner Choungui, le village. La descente n’est pas une partie de plaisir…

Nous y arriverons tout de même en 1h30, autant qu’à l’aller. Retour à la civilisation après quatre heures d’évasion. Se perdant dans nos meilleurs souvenirs, au restaurant du Mont ou sur la route du retour, promesse est faite d’y retourner. Car aussi éprouvante soit-elle, cette expérience, en famille ou entre amis, vaut la peine d’être vécue et revécue.

I.M

Nosy bé : Le Mont Passot

À une demi-heure de Hell- Ville, la capitale, on se retrouve aux pieds du Mont Passot. De là, il faut compter une heure et demie de marche pour les amateurs de randonnée, pour atteindre le sommet. Ceci à travers des champs de canne à sucre, les forêts de Ravinala et bien sûr en traversant les lacs volcaniques, dont certains abritent des crocodiles. Un parcours aussi apprécié en quad ou, pour les plus fantaisistes, en moto cross.

Pour les plus hâtifs, le sentier en direction du mont a fait peau neuve, et c’est donc sur une route parfaitement bétonnée que l’on peut atteindre le sommet, en quelques minutes. Avant de profiter pleinement du panorama du Mont Passot, sur cette même piste, une déviation routière et, à quelques mètres, une aire proposent une première vue sur l’Ouest de Nosy-Be. On fait alors face à une île mystérieuse.

Les locaux la nomment “Nosy Ratsi”, qui signifie “île maudite”. “Dans l’extrême Sud du pays, les “Antandroy”, une des 18 ethnies de Madagascar, ont pour coutume d’enterrer les bébés morts-nés sous un baobab”, raconte Cleamsy, guide touristique à l’hôtel Royal Beach.

“À Nosy Ratsi demeure le seul baobab de Nosy-Be. Alors les Antandroy de Nosy-Be vont y appliquer leur coutume, mais sans enterrer les corps. Ils se contentent de les jeter dans un grand trou ! On dit que les pêcheurs approchant l’île entendent des bébés crier… Il est strictement interdit d’y aller”, conclut-il.

Passée cette parenthèse ténébreuse, place au Mont Passot ! Au sommet duquel Nosy-Be est percevable en 360°. Un aménagement touristique a été spécialement conçu pour apprécier de la meilleure façon l’ensemble de l’île, mais aussi les îlots avoisinants et, à l’horizon, la grande île de Madagascar. Autour du Mont Passot demeurent six des douze lacs volcaniques que compose Nosy- Be. Ils font la beauté de ce lieu devenu incontournable.

Six lacs parmi lesquels les deux principaux : le lac Ampari-Bé, où une pompe à eau a été installée et alimente la population, et le lac Antsidihy, qui porte le nom du minuscule village adjacent. Au Mont Passot, les visiteurs s’y rendent la plupart du temps en fin de journée pour son coucher de soleil exceptionnel et le fameux rayon vert, “une coloration verte du bord supérieur du disque solaire” au moment où le soleil s’apprête à disparaître. “Un phénomène optique rare !”

I.M

Andjizi Daroueche : Un grand pas vers la gastronomie mahoraise

A ndjizi, aux allures vives et déterminées, nous a ouvert les portes de son futur restaurant. Situé à Pamandzi, en Petite-Terre, ce restaurant dégage d’ores et déjà une ambiance chaleureuse et conviviale. Sur la toute fin des travaux, Andjizi nous explique, avec des étoiles plein les yeux, l’aménagement du projet. Ce quarantenaire a déjà un beau palmarès à son actif. Diplômé de l’école hôtelière de Poitiers où il est resté12 années en travaillant pour Futuroscope, “c’était du lourd ! 400 cuisiniers pour 7 restaurants en tout. J’ai beaucoup appris là-bas en travaillant avec des chefs renommés et étoilés !”, s’exclame Andjizi.

De retour à Mayotte, le cuisinier a fondé sa propre entreprise, mais ce parcours est le résultat de plusieurs prises de risque. Andjizi a proposé une cuisine traditionnelle modernisée durant 3 ans au “Shisiwa Exores”, avant de fermer ses portes suite à l’opportunité de s’expérimenter chez Sodixo et Pamina, les 2 cuisines centrales de l’île. Une expérience très enrichissante. “J’ai formé de jeunes cuisiniers jusqu’à la conception des menus, ce qui a pu complémenter mes connaissances !”, confie le chef mahorais.

Déjà connu à Mayotte pour ses émissions de cuisine locale diffusées sur Mayotte Première, Andjizi souhaite à présent ouvrir “Exores” avec comme projet de faire de la restauration rapide avec des plats gastronomiques.

“La gastronomie, ça veut dire de la recherche, créer des saveurs à partir de produits locaux de très bonne qualité. C’est ce que j’essaie de faire depuis longtemps. Alors, d’habitude, on propose ces plats gastronomiques dans des tables “honorifiques”. Moi, je choisis de les rendre accessibles à tous !”, explique Andjizi. Notre chef cuistot déborde de projets. Son horizon professionnel est bien dégagé. Il songe à valoriser les jeunes. Pour cela, il apporte ses connaissances au lycée hôtelier de Kawéni avec pour but de participer au concours “Salon gastronomique de Mayotte” qui aura lieu en mai au sein du Comité du tourisme.

Trophées de l’académie de l’art culinaire du monde créole

“Samedi 20 décembre est un jour gravé à tout jamais”, dévoile avec émotion Andjizi. Le département de Mayotte était ce jour l’invité d’honneur de la 1re édition des trophées de l’Académie de l’art culinaire du monde créole. À cette occasion le chef mahorais Daroueche Andjizi a remporté le prix dans la catégorie “cuisine moderne” avec ses fameuses recettes revisitées de la gastronomie mahoraise. La cérémonie de remise des trophées s’est déroulée à Paris, sous le haut patronage de George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer.

Marine Henquenet

Les baleines débarquent

L ’île de Mayotte est un site exceptionnel pour observer les mammifères marins. On y compte en effet vingt-trois espèces de cétacés et une espèce de siréniens, le dugong, dont il ne reste malheureusement plus qu’une dizaine d’individus dans le lagon à cause de la pêche intensive dont il a été victime avant d’être classé espèce protégée. Un quart des mammifères marins de la planète sont présents à Mayotte, ce qui fait de notre île un site unique au monde.

Le mot “baleine” est le terme générique couramment utilisé pour désigner les cétacés à fanons parmi lesquels on compte notamment la baleine bleue et surtout la baleine à bosse, l’espèce la plus facilement observable sur l’île aux parfums. Seuls les cétacés à fanons, qui se nourrissent de krill ou de plancton, sont des espèces migratrices. Les cétacés à dents, comme les orques par exemple, se nourrissent de poissons et de céphalopodes. Ils sont présents dans tous les océans et, s’ils passent de temps en temps par Mayotte, il est néanmoins assez rare d’avoir la chance de les observer.

De mi-octobre à début juillet, les baleines vivent dans les eaux glaciales de l’Antarctique, riches en plancton et en krill. Durant cette période, elles font donc d’énormes réserves de graisse pour pouvoir effectuer leur voyage dans les eaux chaudes de l’océan Indien dès l’arrivée de l’hiver austral. C’est là que les groupes actifs se reproduisent et que les femelles, qui mettent en général bas en cours de route, s’occupent de leur petit jusqu’à ce qu’il soit suffisamment costaud pour supporter les températures glaciales de l’Antarctique. En effet, si l’océan Indien possède des températures plus clémentes, ses eaux ne contiennent pas suffisamment de plancton pour nourrir ces géants des mers qui ne mangent quasiment pas de juillet à octobre.

Une femelle baleine met bas tous les deux ans et demi après une gestation qui dure de 11 à 13 mois. Elle donne naissance à son baleineau au cours du long périple qui la mène de l’Antarctique à l’océan Indien où elle reste de trois à six mois à allaiter son petit. Celui-ci reste auprès de sa mère pendant environ un an avant de pouvoir se débrouiller tout seul. Afin de veiller à sa sécurité, les femelles baleines affectionnent les fonds de 25 mètres qui se retrouvent dans le lagon ou sur les bords extérieurs du lagon, car il y est plus facile de surveiller les alentours. C’est là que les baleineaux prennent des forces et accumulent suffisamment de graisse pour supporter les températures de l’océan Antarctique où ils retournent avec leur mère au cours du mois d’octobre.

L’hiver austral est donc la période idéale pour observer les baleines. La baleine à bosse est la star du lagon, mais d’autres baleines peuvent être observées comme la baleine bleue, le plus grand mammifère marin au monde. Plusieurs prestataires proposent ainsi des sorties baleines entre le mois de juillet et le mois d’octobre comme Mayotte Découverte, Sea Blue Safari et Lagon Aventure, entre autres. Tous possèdent des pilotes formés aux techniques d’approche de ces géants des mers. Leur observation obéit en effet à des règles précises régies par un arrêté préfectoral (voir encadré). Il est indispensable de les respecter, à la fois pour la sécurité des observateurs et pour le bien-être des mammifères marins qu’il convient de ne pas troubler par une approche trop intrusive. Sur l’île depuis 14 ans, Yannick Stephan de Mayotte Découverte propose, en plus des sorties d’observation, des conférences au M’Biwi Café et bientôt au Camion Blanc sur les mammifères marins de Mayotte. Il y donne des précisions sur le mode de vie de ces animaux et la façon dont il faut les approcher pour respecter leur environnement. Ces conférences sont une mine précieuse d’informations acquises au cours de ses nombreuses années d’observations des mammifères marins de Mayotte.

N.G

À la découverte du fûtar : Le repas familial du ramadan

“ En ce moment, si on n’a pas de voiture et qu’on souhaite se déplacer, mieux vaut éviter entre 18h et 19h”, conseille une piétonne de Mamoudzou. “Il n’y a pas un seul taxi qui passe !” Et pour cause, en ce mois sacré de ramadan, les taximen, en grande majorité des musulmans, cessent la besogne pour rejoindre leur domicile et interrompre le jeûne. À cette période de l’année, la vie s’arrête, d’ailleurs, à ce moment de la journée.

Le cri du silence fait taire le raffut quotidien dans les rues. Au sein des petits commerces, des hypermarchés ou des stations essences, les entrepreneurs, les salariés immobilisés sur leur lieu de travail prennent néanmoins quelques minutes, une demi-heure tout au plus, pour “casser le ramadan”, avant de poursuivre leur activité professionnelle. Seul, entre amis, collègues ou en famille, à chacun sa manière d’accomplir le fûtar.

Bibi*, elle, vit seule. Mais elle est habituée à recevoir ses deux enfants pour ce moment particulier. “Ce sont des adultes maintenant et ils ont leur vie. Parfois ils me rendent visite, mais jamais je ne les ai chez moi au même moment. C’est pour ça que je suis heureuse pendant le mois de ramadan”, s’exclame-t-elle. “Ils sont là tous les soirs, accompagnés de mes beaux-enfants et petits-enfants. On mange ensemble, on se raconte des histoires, on se remémore le passé, on rigole beaucoup… Ça fait du bien de se retrouver comme ça, en famille.”

15h. Aminati, sa fille, se libère plus tôt pour l’aider à préparer le fûtar. Il faut mettre le riz au feu, éplucher et rincer les maniocs, les bananes, les songes, faire chauffer l’huile pour les frire, il faut sortir la viande, les mabawas, le poisson, rassembler et rincer les plantes ou le gingembre pour le thé. Il faut dresser la natte, à même le sol. Y disposer les assiettes, les verres, les couverts, l’eau, le lait, les dattes, le lait concentré… Cela prend du temps, parfois une bonne partie de l’après-midi. “C’est plus simple d’être à plusieurs pour ça. On se partage les tâches, ça va plus vite”, avance la jeune femme. 17h50. Le soleil se couche, les hommes se rendent à la mosquée pour la “Salat al Maghreb” (prière du soir), tandis que les femmes de la maison finissent d’établir les différents plats. 18h. Les hommes sont de retour. Ils peuvent s’installer et, enfin, manger.

19h20. Le fûtar prend fin, peu à peu. La digestion est de mise pour cette modeste famille. Le temps d’enfiler savates ou chaussures et les hommes se dirigent à nouveau vers la mosquée pour la “Salat al Isha” (prière de la nuit). Bibi et sa fille, elles, débarrassent le sol de ces plats. Comme chaque soir, les assiettes de fritures, les bocaux de sauces demeurent à moitié pleins. Ce surplus d’aliments est appelé “kefa”. Il servira de petit déjeuner, le lendemain, avant la “Salat al Fajr” (prière de l’aube) et le passage à un nouveau jour de ramadan.

I.M

La propreté du territoire se dégrade selon un sondage

“ Le Baromètre des déchets permet de mesurer l’évolution des perceptions de la population et fournit un outil de réflexion aux acteurs du secteur des déchets à Mayotte (collectivités locales, administrations de l’État, entreprises privées). L’objectif ? Ajuster les politiques publiques mises en oeuvre aux besoins de la population.

La perception des changements en cours augmente sensiblement : 54% des personnes interrogées en 2014 étaient d’accord avec l’idée que la gestion des déchets était en train de changer, ils sont 66% en 2015.

Par ailleurs 36,7% des sondés estiment que leurs déchets sont ramassés quand il faut, soit le meilleur taux de satisfaction mesuré à ce jour (31% en 2013, 26% en 2014).

90% des sondés jugent l’ensemble de l’île “sale”

Plus largement, cette hausse des opinions favorables est également imputable à la mobilisation des différentes municipalités sur le dossier. La propreté et la gestion des déchets ont notamment constitué l’un des sujets principaux de la campagne des dernières élections municipales en 2014. Des actions ont depuis été mises en place pour tenter de pallier les lacunes existantes. 90% des sondés jugent l’ensemble de l’île “sale”, contre 74% en 2 014 et 55% en 2013. Ce fort mécontentement est corrélé à un intérêt croissant pour la question : le pourcentage de sondés ne se prononçant pas sur le sujet est passé de 17% en 2013 à 3% en 2015.

L’idée que le tri sélectif contribue à la propreté de Mayotte recule dans l’opinion générale

<89% des sondés sont “d’accord” avec l’affirmation suivante : “quand je jette mes déchets à la poubelle, je protège l’environnement”. De même, 88% des sondés sont “d’accord” avec l’affirmation : “Réduire sa quantité de déchets est encore mieux que de recycler ou de jeter dans la poubelle”. Cette adhésion est majoritaire quel que soit l’âge, la catégorie socioprofessionnelle ou le sexe des personnes interrogées.

En 2014, 95% des sondés approuvaient l’idée que le tri sélectif contribuait à la propreté de Mayotte. En 2015, 81,5% des personnes interrogées partagent toujours cet avis, et 80% sont également d’accord avec l’idée que le tri sélectif constitue un signe de progrès. Cette baisse de près de 14 points s’explique par un niveau d’exigence plus élevé des sondés dans ce domaine. Certains sondés trouvent que la situation ne s’est pas améliorée malgré l’apparition du tri sélectif dans l’île il y a un an. Mais cette évolution est rassurante d’une certaine manière, car elle témoigne de l’intérêt que portent les habitants de Mayotte à la salubrité dans les lieux publics et elle peut inciter les autorités à faire plus dans ce secteur”, estime Anne-Constance Onghéna, la directrice et fondatrice d’Insidens.

Le taux déclaré de pratique du tri s’avère élevé pour tous les types de déchets pour lesquels une filière spécifique existe. Seuls les déchets de soins médicaux pâtissent d’un taux de tri inférieur à 50%.

“Des moyens insuffisants par rapport aux besoins du territoire”

Si le contexte d’insatisfaction générale quant à la propreté du territoire évolue peu par rapport aux années précédentes, cette troisième édition du Baromètre des déchets de Mayotte met néanmoins en lumière plusieurs changements profonds.

De leur côté, dans un contexte financier particulièrement contraint, les communes réclament elles aussi un meilleur service pour leurs administrés au regard des sommes qu’elles doivent y consacrer. Les éco-organismes, autres acteurs majeurs pour le tri et la valorisation des déchets, se déploient à Mayotte avec des moyens insuffisants par rapport aux besoins du territoire. Les usagers souhaitent trier davantage et adhèrent aux nouvelles filières déployées, sans pour autant trouver les équipements suffisants ou disposer de l’information nécessaire.

Globalement, les attentes des usagers semblent augmenter plus rapidement que la capacité des différents acteurs à mettre en place de nouveaux services, ou à améliorer les services existants. Malgré les efforts effectués, les politiques menées (moyens et/ou efficacité) ne semblent pas à la hauteur des besoins des habitants de Mayotte. Pour réduire cet écart, un important effort, matériel et humain, semble impératif de la part de l’ensemble de la filière (du déploiement de moyens supplémentaires à une meilleure sensibilisation).”

La mairie de Mamoudzou redynamise ses cadres

Dans le cadre de son fonctionnement, la municipalité conduite par le maire Mohamed Majani a décidé de mettre en place une politique de redynamisation des ressources humaines en s’appuyant sur deux éléments majeurs, l’entretien d’évaluation et le régime indemnitaire. Pour cela, elle a sollicité l’accompagnement du CNFPT à travers l’intervention de Monsieur Gilles SIGNARD afin de former tous ses cadres. Cette formation de redynamisation des ressources humaines a débuté le lundi 6 juillet et se termine demain. Elle se tient de 8h à 14h, à la salle de formation de la mairie de Mamoudzou. Durant ces quatre jours, deux sont consacrés à l’élaboration d’une fiche de poste, et deux sont consacrés à l’entretien d’évaluation. Cette formation s’adresse donc à tous les cadres des différents services de la mairie. 19 personnes participent à la formation. L’objectif est de développer la motivation des agents pour un service aux usagers amélioré. L’idée maîtresse est que la réglementation soit utilisée dans toutes ses possibilités pour que les efforts des agents les plus méritants soient pris en compte en matière de rémunération. “Tout cadre ayant en sa responsabilité de nombreux agents se doit d’être sensibilisé à la fonction RH”, souligne Sandra Jean, directrice des ressources humaines de la mairie de Mamoudzou.

“Dans le cadre de la politique de redynamisation des ressources humaines, nous avons mobilisé deux outils. Dans un premier temps, l’élaboration d’une fiche de poste pour que chaque cadre sache élaborer cette fiche. La fiche de poste, c’est un outil très essentiel qui clarifie les missions de chaque agent, qui apporte une meilleure organisation de travail, qui aide le recrutement et la formation. Dans un second temps, on va se baser sur l’entretien annuel dévaluation qui s’agit d’un moment de rencontre entre un cadre et un agent qui vont faire un point sur l’année écoulée et ainsi définir les objectifs de l’année à venir”, indique Gilles Signard, inspecteur général de la ville de Rennes et de Rennes métropole.

Ce projet est mené de manière transparente en associant les organisations syndicales de la ville, les élus. Une réunion d’information sera faite en direction de tout le personnel de la ville sur comment se déroule un entretien d’évaluation professionnel. La formation de Monsieur Gilles S ignard a pour objectif de doter tous les cadres des outils de management et surtout pour que tout le monde soit au même niveau de compétences en la matière.

 

Oirdi Anli

Les résultats du Baccalauréat 2015 sont dévoilés

Les résultats du Baccalauréat, session juin 2015 sont donc tombés hier à partir de 8h du matin, pour l’ensemble des établissements scolaires de Mayotte. Ils étaient affichés dans les établissements où les élèves ont passé l’examen et étaient également consultables sur internet. Les plus courageux ont fait le déplacement pour se rendre au lycée, chose qui n’est pas simple pour certains ayant peur d’avoir une mauvaise surprise. Ils préfèrent donc consulter les résultats en ligne et ainsi diminuer la pression. Admis, recalés, avec mention, au rattrapage : tous les élèves de terminale se sont posé cette question.

Cette année dans toute la France, 684 734 candidats ont passé le Baccalauréat qui a commencé par l’épreuve de philosophie le 17 juin. Les examinateurs ont ainsi corrigé environ 4 millions de copies. Le plus jeune n’avait que 13 ans et le doyen était âgé de 93 ans. Au lycée Younoussa Bamana, juste après l’affichage des résultats, des rires et pleurs ont raisonné.

“Avec le travail que j’ai fait toute l’année, je savais que j’allais l’avoir. Je visais juste l’admission, mais en voyant “mention bien” cela a été pour moi un énorme choc, un grand moment de joie et surtout une grande libération. J’ai tout de suite appelé ma mère pour lui annoncer la nouvelle et elle est vraiment fière de moi. Je suis son premier enfant à obtenir le bac et elle est très contente, car elle stressait tout autant que moi. Je suis l’aînée à la maison : j’ai donc montré le bon exemple à mes frères et soeurs. Je pense maintenant à la suite et j’envisage de partir en métropole pour faire un BTS à Perpignan”, dit avec joie Abdallah Mélissa.

Entre les rires des reçus et les pleurs des recalés, celles et ceux qui seront admis au rattrapage devront très vite choisir les matières qu’ils repassent, mais pourront généralement compter sur les conseils avisés de leurs enseignants pour viser juste. Les candidats qui auront obtenu une moyenne supérieure à 8, mais inférieure à 10, passeront les oraux de rattrapage.

“Je ne pensais pas du tout l’avoir. J’avais trop la pression. Je me suis dit que j’allais aux épreuves, mais je n’avais aucun espoir. Et la veille des résultats, je n’arrivais même pas à avoir le sommeil. Mais, tout à l’heure, dès que j’ai vu mon nom sur la liste, j’ai sursauté de joie. Sur le moment, j’ai informé ma mère. Maintenant, je vais poursuivre mes démarches administratives afin de partir à Toulouse pour poursuivre mes études”, dit Houmadi Inoussa.

Une nouvelle vie démarre pour les nouveaux bacheliers, et la grande majorité d’entre eux vont quitter Mayotte pour la métropole ou La Réunion afin de poursuivre leurs études. Félicitations aux admis et bon courage à ceux qui vont au rattrapage.

 

Oirdi Anli

Terrible choc à Bandrélé

Deux voitures se sont percutées en choc frontal samedi vers 16h dans le virage de la sortie de Bandrélé en allant vers Mamoudzou. L’un des véhicules comportait 3 passagers tandis que dans l’autre il n’y avait que le conducteur. Les deux parties antérieures des véhicules ont été pulvérisées sous le choc. À part des grosses contusions, les occupants des deux voitures s’en sont sortis indemnes, ils portaient tous leur ceintures de sécurité au moment du choc.

Le foncier au rapport !

Le rapport, sorti le 18 juin dernier, pointe du doigt le rapport calamiteux de l’État avec son patrimoine en Outremer. Il s’intitule d’ailleurs, “30 propositions pour mettre fin à une gestion jalouse et stérile.

En effet, les 4 rapporteurs, dont le sénateur Thani, accusent l’État de maintenir la pression sur son patrimoine, bien que celui-ci soit trop lourd à gérer et que les moyens humains et financiers soient malingres et démobilisés.

Ils estiment donc que l’incapacité de l’État à gérer son territoire favorise “la multiplication des occupations sans droit ni titre” et limite “la protection d’espaces présentant un intérêt stratégique pour les Outremers”, en particulier les zones côtières qui sont squattées sans vergogne par des occupants sans titre qui louent cet espace à d’autres habitants.

C’est le cas à Mayotte où sur la propriété de l’État, se sont construits parfois de vrais villages de bangas en tôles. Des habitations précaires dont bien souvent les habitants ne sont que locataires, à des prix prohibitifs, pour des logements insalubres et parfois dangereux.

Par conséquent les sénateurs réclament une “remobilisation” de Paris et de ses services déconcentrés et des transferts de compétence.

À Mayotte, l’État aurait tout intérêt à confier une partie de son domaine aux communes qui manquent terriblement de foncier, à condition, bien entendu, qu’une volonté politique s’inscrive dans un projet de dynamisation de ces terres et de réappropriation de l’espace par le bien public. Ce premier rapport se consacre “à la gestion du domaine public et privé de l’État”. Le deuxième [volet] portera sur les maux de la propriété foncière privée, et en particulier les problématiques de titrement, d’indivision successorale, de cadastre et de publicité foncière. Le troisième traitera des politiques d’aménagement en évoquant les conflits d’usage, les outils fonciers, les instruments de planification et les documents d’urbanisme”. Les deux autres travaux sont attendus pour dans les trois prochaines années. Si le Sénat venait à se saisir de la question foncière en Outremer, un projet de loi pourrait voir le jour, Mais pour Mohamed Thani, cela reste encore un souhait, car il sait bien que la République est frileuse lorsqu’on touche à ces questions foncières et à sa souveraineté.

 

Adrien Theilleux

 

Retard de votre journal Mayotte Hebdo

En raison d’un problème technique, le journal Mayotte Hebdo n’a pas pu être imprimé. Il devrait être disponible en début de semaine prochaine. Il est néanmoins disponible sur notre site internet www.mayottehebdo.com

La direction évite la grève

Au terme de 9 jours de préavis de grève, un protocole d’entente entre les différents syndicats et Air Austral a abouti à la mise en oeuvre d’un programme durant le mois de juillet. Plusieurs réunions de travail et une série de rencontre avec l’ensemble des organisations syndicales de l’entreprise vont être traitées.

L’objectif est de débattre des points essentiels, mieux cerner les attentes et trouver les moyens d’y répondre dans le respect de l’équité et dans la distribution des avantages entre les différentes catégories du personnel. Les dernières discussions entre les deux parties se sont en effet déroulées de façon sereine sur les bases d’un dialogue retrouvé. “Dans un climat apaisé, cette levée unilatérale du préavis déposé par l’UNSA met fin à une période d’incertitude et d’inquiétude.” confie Marie-Joseph Malé, PDG d’Air Austral. 

Des revendications entendues
Les revendications du personnel naviguant commercial (PNC ) sont apparues à la suite de l’accord du 8 juin dernier relatif à l’augmentation des salaires du personnel de 3,5 à 6,5%. L’UNSA ne l’avait pas signé et la convention s’était transformée en préavis.
Afin d’éviter la grève, des accords ont été trouvés et prendront effets ce mois-ci. Le personnel d’Air Austral se voit doublement rassuré : “Nous sommes satisfaits. Il n’y a pas de grève, les passagers vont pouvoir voyager sereinement et sans surprise. Nous savons que le préavis n’est pas une solution. L’important pour nous, c’est que le passager ne soit pas pénalisé.” souligne Stéphanie Bégert, responsable de la communication du groupe aérien.

Fanny Dard

Édito. Ce que j’en pense : Des bases solides pour Mayotte

Il y a désormais, depuis sa signature à Mayotte par le premier ministre il y a 15 jours, un document stratégique de 24 pages, “Mayotte 2025”, qui dresse une liste de 6 priorités sur lesquelles il conviendra de faire converger les moyens de l’Europe et de la France.

Il y a enfin le Contrat de plan État région (CPER) 2015-2020 qui, avec les fonds européens, dirige vers Mayotte d’ici 2020 près de 728 M€, soit 145 M€ par an…

Mayotte pourrait, pourra disposer alors de bases (plus) solides. Car il est maintenant question d’utiliser ces fonds. Il s’agit que les responsables politiques locaux, les mairies et le conseil départemental en grande partie, mais aussi les syndicats intercommunaux, les associations, les entreprises, proposent des projets solides, bien ficelés. Ils disposent pour cela de leurs équipes en interne, mais aussi de la cellule Europe du conseil départemental, des services du Sgar et de bureaux d’études et de conseils qui sont à même de les aider.

Les besoins de Mayotte sont considérables. Avec un revenu par habitant 4,5 fois inférieur à celui de nos concitoyens de Métropole, on peut vraiment considérer Mayotte comme un territoire pauvre, le plus pauvre d’Europe. En Seine Saint-Denis, le taux de pauvreté concerne 24,8% de la population, il atteint 42% à la Réunion… On n’ose imaginer ce qu’il représente ici… Pourtant notre île a connu une croissance de son PIB de 65% entre 2005 et 2011.

Mayotte est en effet partie de loin, de très loin. Et le retard n’est pas encore rattrapé. L’explosion démographique en cours génère d’énormes soucis en termes de gestion des enfants dans les établissements scolaires. Le lycée de Mamoudzou accueille 2 400 élèves, le collège de M’gombani 1.500, quand les collèges en Métropole prévoient 600 à 800 élèves pour les plus imposants. À cause d’une montée de la délinquance et d’une faible attractivité de l’île, notamment depuis septembre et octobre 2011, les enseignants titulaires manquent cruellement, les médecins aussi. Les écoles du primaire surchargées voient le niveau scolaire chuter dramatiquement. Les évaluations nationales sont pitoyables pour Mayotte, mais reflètent la triste réalité.

Des moyens conséquents peuvent arriver à Mayotte. Il convient en urgence de les orienter vers le scolaire, la base de tout développement, de tout espoir dans l’avenir, la raison première du choix de Mayotte de rester française. Je le répète, mais la République n’a pas le droit de faire des économies sur l’École.

Aujourd’hui les parents sont inquiets pour l’éducation de leurs enfants, et pour leur sécurité, deux chantiers à lancer en grande urgence. Sinon il faudra consacrer tous les fonds, présents et à venir, à la formation de milliers de jeunes exclus du système scolaire sans aucune formation, et à des policiers et gendarmes supplémentaires. Il faut d’urgence s’attaquer à la racine de ces deux problèmes graves et ne pas s’arrêter à leurs conséquences, sinon les fondations de Mayotte vont s’effriter, lentement mais sûrement. Il faut des fondations solides sur lesquelles construire l’avenir de Mayotte, sinon nous aurons un puits sans fond qui engloutira les fonds européens et du Contrat de plan, sans que la situation s’améliore. Il faut très vite (r)ouvrir les MJC sur toute l’île pour accueillir les enfants qui ne demandent que ça. Il faut les confier à des associations, ou à des privés, avec des cahiers des charges à respecter, qui se bougeront pour que des activités soient mises en place. Des contrats d’objectifs de trois ans, renouvelables en cas de succès, doivent être préparés et proposés rapidement. Des projets pourraient émerger et (re)créer de la vie dans ces bâtiments et dans les quartiers.

Des moyens sont proposés à Mayotte, à l’île et tous ses acteurs de s’en saisir, de les utiliser à bon escient afin de relancer l’activité, le développement du territoire.

Deux visiteurs importants cette semaine, les présidents de la Fédom (Fédération des entreprises des Dom) et du Crefom (Conseil représentatif des Français de l’Outremer), sont venus nous présenter la suite qui se prépare dès aujourd’hui… Après la Lodeom (Loi pour le développement économique des Outremers) votée en 2009 et instituant notamment pour les Dom des exonérations de charges fiscales et sociales jusqu’au 31 décembre 2017, les discussions sont en cours pour préparer la Lodeom II, où Mayotte devrait enfin trouver toute sa place.

Les contributions de Mayotte sont attendues d’ici 4 à 5 mois par la Fédom, présidée par Jean-Pierre Philibert, qui pourra centraliser les propositions. “Il faut passer du rafistolage au rattrapage, et du rattrapage au développement”, a-t-il déclaré lundi à Dembéni, devant une centaine d’élus et chefs d’entreprises. La mise en place d’une zone franche globale sur l’ensemble du territoire de Mayotte permettrait de (re)donner de l’attractivité économique à l’île et permettrait d’aider à faire face à l’afflux de 5 à 7 000 jeunes sur le marché du travail chaque année. C’est un défi colossal qu’il faudra relever.

Pour le Crefom, il s’agit de la loi pour l’égalité économique qui se prépare. Il s’agit là de faire converger les indicateurs économiques et sociaux de chaque territoire de l’Outremer vers la moyenne nationale. Un chantier qui pourra “s’étaler sur une génération”, prévient Patrick Karam, mais qui nécessite une véritable prise de conscience en Métropole et donc une mobilisation de l’ensemble des élus et forces vives de l’Outremer. C’est là aussi que se dessine Mayotte de demain.

Il conviendra, pour mener à bien les chantiers en cours et à venir, de disposer de compétences accrues à Mayotte, dans les administrations notamment. C’est l’un des trois chantiers lancé par le président du conseil départemental. Il s’agit aussi, pour Soibahadine Ibrahim Ramadani comme pour le préfet, de restaurer l’image et l’attractivité du territoire pour (re)donner confiance à tous les acteurs, notamment économiques, et relancer la machine actuellement en panne. Il faut sortir du cercle vicieux dans lequel s’est enfoncé Mayotte. Cela passera par une lutte contre l’insécurité, en aval et en amont, et des moyens conséquents pour l’Éducation nationale qui est dramatiquement débordée.

Le tout jeune département-région sera alors (re)lancé sur des bases solides, pourra utiliser les fonds mis à la disposition de sa population et l’espoir reviendra à Mayotte, avec la joie d’y vivre.

 

Laurent Canavate

Des nouveaux emplois en perspective pour les Mahorais

Ce partenariat commercial vise à doter l’entreprise située à Tsoundzou 2 des moyens et compétences pour pouvoir fournir en plateaux repas les compagnies aériennes qui desservent Mayotte. L’activité va démarrer dès le mois de mai 2016 avec le lancement de vols directs entre Paris et Dzaoudzi par Air Austral.

Le gérant de Panima a le sourire.

Alexis Ruffet vient de sceller un contrat avec le groupe Servair. Ce dernier, depuis vendredi 19 juin, est entré dans le capital de l’entreprise à hauteur de 51% faisant d’elle l’actionnaire majoritaire. Le but de la manoeuvre est simple, débloquer environ 10 millions d’euros de la part de la filiale d’Air France pour équiper et former Panima dans sa future activité de catering, autrement dit de traiteur pour l’activité aérienne.

Avec la livraison de deux Boeing 787 800 prévue en mai 2016, la compagnie Air Austral va lancer des lignes directes Paris-Mayotte. Et pour fournir ces avions en plateaux repas, la société Panima a décidé de se lancer dans ce secteur. Elle démarrera cette nouvelle activité à la fin du premier semestre 2016 avec Air Austral et Ewa

Des nouveaux emplois en perspective pour les Mahorais

5 à 6 millions d’euros vont être consacrés à l’investissement pour agrandir Panima et mettre à sa disposition les techniques et moyens nécessaires. 4 autres millions d’euros seront apportés en tant que fonds de roulement.

Cette bonne nouvelle pour l’économie mahoraise engendra la création d’emplois.

GD

 

 Lire l’article complet dans  Flash Info n°3693

Vendredi 26 juin 2015

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Des éleveurs mahorais dans le Gers

 

“ À Mayotte, les projets d’installation agricole sont souvent voués à l’échec.

Les jeunes sont orientés vers des études agricoles par défaut. Lorsqu’ils obtiennent un diplôme agricole, souvent ils essaient de le valoriser en quittant le pays ou dans un autre secteur d’activité. Aussi les rares qui s’installent ne sont pas ou peu diplômés. Et quand ils sont diplômés, ils n’ont pas le niveau de formation nécessaire à devenir chef d’entreprise.

L’un des trois Mahorais, Elhad-Dine Harouna, a passé deux ans au lycée de Valentées. Il retrouvait, cette semaine, son ami Yannick Lahille.

Il est maintenant président des Jeunes Agriculteurs de l’île. Il souhaite mettre en place une formation qui amène des compétences de chef d’entreprise aux jeunes ayant un projet d’installation, d’où sa visite au lycée agricole de Mirande, mais aussi au Centre de formation adultes.

Les Mahorais seraient intéressés par une période de formation en métropole et, pourquoi pas, à Mirande !

Pour partager les préoccupations des candidats à l’installation du Gers dans l’approche des dossiers pour ensuite les transposer au contexte particulier de Mayotte.

Ils sont venus prendre de l’information sur les outils de régulation foncière mis en place dans la région, une de leurs difficultés étant l’accès au foncier.

Enfin, sur un plan plus technique, ils ont découvert les intérêts de la race mirandaise dont les qualités de rusticité pourraient permettre une adaptation à l’Océan Indien avec, pourquoi pas, des croisements avec des zébus.

Les Mahorais sont également venus se renseigner sur la filière volaille du lycée et ses circuits de distribution.

La délégation doit se rendre au ministère de l’Agriculture en fin de séjour pour négocier des aides à la mise en place d’un programme de formation.”

Source : La Dépêche du Midi

Enzo recyclage : plongée dans un secteur où beaucoup reste à faire

Le  bal des camions benne entrant et sortant dans la zone de dépôt est continu. Mobilisée dans l’opération «Carcasses» à Mamoudzou, une campagne de collecte d’épaves de voitures lancée au début du mois, l’entreprise d’Enzo Di Girolamo est en pleine effervescence. Installée à quelques encablures de la zone Nel, elle collecte et traite depuis maintenant 9 ans tout type de déchets industriels en plus de ses prestations auprès des communes.

Son champ d’action s’étend des déchets dangereux à ceux non dangereux.

Une fois collectés, les détritus sont acheminés dans le centre de traitement de la société où un centre de tri permet de séparer le carton, des plastiques et autres matières. L’entreprise dispose d’une presse métallique notamment pour les épaves de véhicules ainsi qu’un broyeur multimatière «unique par sa taille dans l’océan Indien ouest», assure l’entreprise. Après le tri, les ordures sont orientées selon leur zone. Après conditionnement, les déchets sont ensuite envoyés dans des pays signataires de la convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination. Ils seront recyclés sur place.

Les déchets métalliques sont expédiés en Inde, les plastiques et cartons en Malaisie et au Vietnam. Les déchets dangereux quant à eux, ne sont envoyés que dans des pays de l’OCDE.

L’entreprise a exporté environ 500 tonnes de carton l’année dernière

L’entreprise arrive à revaloriser 70% environ des déchets collectés mais elle a pour objectif d’améliorer son rendement à 80%. Tout ce qui n’est pas recyclable est envoyé à la décharge de Dzoumogné. «Les taux varient entre 5 et 10% selon ce que les entreprises nous demandent de récolter», explique Enzo Di Girolamo. Certaines matières ne sont pas encore ou peu traitées à Mayotte comme le verre. «Les déchets ont une cote comme une devise à la bourse et actuellement la valeur du verre est de zéro», explique le chef d’entreprise. Il n’est donc pas rentable pour sa société de collecter ce genre de déchets.

Actuellement les bouteilles en verre sont consignées permettant ainsi de les remettre dans le circuit. «L’embouteilleur Mayco nous envoie en petite quantité ses bouteilles qui sont inexploitables et on paie de notre poche leur traitement mais c’est une exception», précise l’entrepreneur. Des entreprises comme la Sodifram organisent eux-mêmes le traitement de leurs contenants en verre usagés.

Pour le conditionnement des pneus usés le problème est le même. Cependant l’Ademe et la CCI sont en train de structurer le traitement de ces déchets en les réutilisant dans le terrassement ou la construction de talus.

Actuellement, l’entreprise facture à 139 € la collecte et le traitement d’une tonne de déchets non dangereux. Pour l’export de 20 tonnes de déchets dangereux vers la métropole comme des batteries au plomb, le coût est évalué à 4 000€. L’année dernière l’entreprise a expédié 120 tonnes de batteries de ce type et a traité environ 500 tonnes de carton.

Malheureusement, il existe un commerce parallèle dans ce secteur. Les ferrailleurs, réparateurs non-déclarés, ou encore l’export illégal de déchets vers Madagascar sévissent encore dans l’île.

GD

 

Lire l’article complet dans Mayotte Hebdo n°710

Voyage à travers Madagascar

 Lieu authentique toujours préservé du tourisme de masse, elle est le lieu de villégiature privilégié d’habitants de villes malgaches comme Antananarivo qui souhaitent se reposer et profiter d’un décor idyllique constitué de plages désertes et de villages de pêcheurs.

L’île recèle mille trésors à découvrir : de nombreuses promenades, baignades dans une eau turquoise, plongée sous-marine pour la biodiversité que nous offre l’île à la découverte de son histoire bercée par la piraterie, rencontre incontournable avec les baleines à bosse et dégustation de punch coco face à la mer illuminée par un merveilleux coucher de soleil.

Site sacré : Le phare Albrand. La légende raconte qu’en ce lieu, un zébu serait sorti des flots et, depuis, le phare est devenu un lieu sacré.

 Un nid à baleines

Sainte-Marie, c’est aussi un des derniers sanctuaires des baleines à bosse et ce, chaque année à partir du mois de juillet jusqu’au mois d’octobre. Elles se retrouvent dans les eaux peu profondes du canal de Sainte-Marie pour mettre bas, chercher un compagnon et exécuter une frénétique parade nuptiale avant de s’accoupler…

Ce rendez-vous exceptionnel émouvant et d’une rare beauté est un régal à ne pas manquer.

Sainte-Marie est dotée d’une faune et d’une flore endémique. Un sol corallien exceptionnel, tant sur le plan animal que végétal, entraînant des interrelations uniques. Vous pouvez également y rencontrer plusieurs types de lémuriens ainsi qu’une multitude d’orchidées, dont la magnifique Reine de Madagascar.

Une note d’histoire pour mieux comprendre l’île

L’île, pacifiée par la Marine royale et déjà occupée par des ressortissants français dès 1750, est devenue une colonie française vers 1820-1822. L’exploitation du bois, la culture da la canne à sucre et du riz, l’élevage des boeufs à des fins d’exportation ont contribué à l’essor du petit chef-lieu, Port- Louis. A la fin des années 1860, l’île s’étend d’après un cadastre local sur environ 90 995 hectares et compte 5 900 habitants. Elle fait alors partie du gouvernement de Mayotte et n’est rattachée à la grande île de Madagascar qu’à la fin du siècle.

D’un point de vue géographique, l’île est de forme très allongée et mesure 49 km de long sur 5 km de large. Au sud, l’île aux Nattes est séparée de l’île Sainte-Marie par un bras de mer d’environ 400 m de large. Un lagon entoure ces deux îles. Le village principal de l’île est Ambodifotatra, à environ 10 km du sud de l’île.

L’aéroport se situe à la pointe sud de l’île et est desservi par la compagnie aérienne nationale. À noter qu’Ewa Air y effectuera exceptionnellement la liaison en juillet. Un véritable paradis tropical au bout du monde, encore préservé du tourisme de masse.

Marine Henquenet

Une ONG turque vient en aide à 900 familles comoriennes

La Fondation turque pour les droits humains, les libertés et les secours humanitaires (IHH), en partenariat avec l’Organisation comorienne pour le développement et les actions de la charité, OCDAC , a organisé samedi dernier à Moroni une cérémonie de remise d’aide humanitaire à l’endroit de la population comorienne et, plus précisément, 900 familles.

L’année dernière, quatre cent familles avaient pu en bénéficier. Bouheiri Mradabi, responsable des projets de l’OCDAC , a salué cette aide et Oustadh Hüseyin Djamil, vice président de l’ONG turque créée en 1992, a précisé que l’objectif de leur visite est de s’enquérir de la situation aux Comores.

 

 

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Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes