Au mois de décembre 2021, la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) lance la prime à vélo. Dans le cadre de sa politique incitative à la mobilité douce, la Cadema met en place pour ses habitants une prime allant jusqu’à 600 euros pour l’acquisition d’un vélo classique ou électrique.
Marre des bouchons, de la pollution, des bruits de moteurs ? Le vélo est fait pour vous ! Économiser des frais d’essence, d’assurance, faire du sport et vous déplacer c’est possible. Avec sa politique de développement des modes de déplacement actifs, la Cadema lance l’opération “prime à vélo”. Comme Ali, Bacar et Farida, venus récupérer leurs bons aujourd’hui, tous les habitants majeurs de la communauté de communes peuvent prétendre à cette aide pour se mettre en selle. “Cette démarche s’inscrit dans un plan global”, explique le président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou, Saindou Rachadi avant d’ajouter “au mois de septembre nous avons organisé la fête du vélo pour sensibiliser la population. En 2022, notre travail se poursuivra en lien avec les communes et la construction de 3 km de voie verte le long des voies destinées au Caribus.”
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Envie de pédaler ?
Rapide, fiable, écologique, que demander de plus ? Dès à présent la Cadema, remet à ses administrés qui le souhaitent un chèque allant de 150 à 600 euros pour tout achat d’un vélo destiné à un usage quotidien. Un bon de réduction valable pour l’acquisition d’un cycle classique ou bénéficiant d’une assistance électrique. Pour cela, les futurs cyclistes doivent se rendre chez l’un des partenaires de l’opération : Akxion Cycles, Mob’helios, Tecma, Sima Sarl ou encore Intersport. Les habitants peuvent prétendre à un bon par personne et deux bons par foyer. Un départ sur les chapeaux de roues, pour la Cadema qui prévoit de distribuer une centaine de ceux-ci en 2021 pour un coût total de 30 000 euros. En 2022, la communauté de communes espère augmenter la cadence et prévoit d’investir 50 000 euros dans l’opération « prime à vélo”.
La transition sur roues
La communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou rappelle par ailleurs son acquisition récente de trois vélos à assistance électrique, accessibles à ses agents pour leurs déplacements quotidiens. Par ailleurs, elle souhaite étendre sa flotte de véhicules plus respectueux de l’environnement et acheter des scooters électriques mais aussi renouveler son parc automobile au profit de voitures hybrides et électriques. De quoi dessiner un avenir plus vert pour l’île aux parfums.
C’était une promesse du ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, le 31 mars, à l’occasion du dixième anniversaire de la départementalisation de Mayotte : un projet de loi spécifique à Mayotte serait déposé avant la fin du quinquennat. Les deux avant-projets (organique et ordinaire) sont en voie de finalisation. Ils ont été transmis aux élus mahorais pour consultation et devraient l’être incessamment au Conseil d’Etat, avant une présentation au conseil des ministres prévue dans la seconde quinzaine de janvier. Première conséquence, inscrite dans l’avant-projet de loi organique, Mayotte devient un département-région, au même titre que la Guyane et la Martinique. Les conseillers de l’Assemblée de Mayotte seront élus selon un mode de scrutin territorialisé, soit un scrutin proportionnel à deux tours sur la base d’une circonscription unique. À partir du prochain renouvellement général, il en sera fini de l’élection des binômes de conseillers départementaux par canton. L’avant-projet de loi ordinaire, quant à lui, porte en titre premier « la réaffirmation de l’Etat régalien et la lutte contre l’immigration irrégulière ». L’archipel de Mayotte est confronté à une pression migratoire hors norme, en provenance, principalement, des Comores voisines. Le nombre de femmes étrangères en situation irrégulière se présentant à la maternité de Mamoudzou n’a cessé de croître. Mesure phare de ce dispositif : l’allongement de trois mois à un an de la durée de résidence régulière sur le sol mahorais de l’un au moins des deux parents au moment de la naissance pour que l’enfant qui y est né puisse acquérir la nationalité française. Cette disposition s’accompagne d’un renforcement des outils de lutte contre la fraude, notamment des fausses reconnaissances de paternité, et des possibilités d’action de la police et de la gendarmerie nationales.
La Ville de Mamoudzou rappelle que la période des inscriptions scolaires dans la commune a débuté depuis le 15 novembre 2021 et se poursuit jusqu’au 28 février 2022. Les modalités d’inscription des enfants à l’école ont été adaptées aux contraintes liées à la crise sanitaire.
Les parents (ou responsable légal) peuvent prendre rendez-vous, du lundi au jeudi de 8h00 à 12h00 et le vendredi de 8h00 à 11h00, par téléphone avec le référent de la circonscription de leur lieu d’habitation. Les parents (ou responsable légal) peuvent également envoyer l’ensemble des documents d’inscription dûment remplis et numérisés à l’adresse email de la circonscription de leur lieu d’habitation. La circonscription Nord à Kaweni, Mamoudzou, est joignable au 06 39 99 28 59 ou par mail à l’adresse inscriptionsnord@mairiedemamoudzou.fr. La circonscription Centre à Cavani, Mtsapéré au 06 39 99 27 86 ou inscriptionscentre@mairiedemamoudzou.fr. Enfin la circonscription Sud à Passamainty, Tsoundzou, Vahibé au 06 39 09 11 66 ou inscriptionssud@mairiedemamoudzou.fr.
Pour cause de travaux d’amélioration du réseau de distribution, la Mahoraise des Eaux informe sa clientèle qu’une interruption de la fourniture en eau potable aura lieu le mardi 21 décembre 2021 de 8 heures à 12 heures à Barakani et Hapandzo dans la commune de Ouangani. La SMAE rappelle par ailleurs que lorsque l’eau revient au robinet après une coupure, elle peut être impropre à la consommation durant plusieurs heures. Il est alors nécessaire durant la première demi-journée suivant la remise en eau de : laisser couler l’eau jusqu’à ce qu’elle soit claire (en la récupérant dans un récipient pour un usage autre qu’alimentaire), privilégier les usages non alimentaires (WC, ménage…), préférer pour les usages alimentaires (boisson, alimentation), la consommation d’eau du robinet ayant été prélevée et stockée avant la coupure d’eau (en étant conservée au frais et à l’abri de la lumière dans un récipient propre) ou à défaut faire bouillir l’eau pendant plusieurs minutes. Dans le contexte actuel de restriction des usages de l’eau à destination des enfants de 0 à 4 ans dû à la présence de manganèse en excès dans l’eau du robinet, privilégier pour les jeunes enfants la consommation d’eau provenant des citernes d’eau mises à disposition par la SMAE ou à défaut d’eau embouteillée.
Il est des défaites dont on sort grandis…. C’est le cas de celle de ce dimanche 19 décembre contre les Girondins de Bordeaux. Le président du Conseil départemental, Ben Issa Ousseni, dit « sa fierté” qui est celle de tous les mahorais pour cet incroyable parcours que nous ont offert les Jumeaux. “On dit parfois que seule la victoire est belle”, souligne le président, mais ce n’est pas vrai : “Quelle épopée extraordinaire ! Quelle expérience hors du commun pour en arriver là ! Le match d’hier est un apprentissage du très haut niveau face à un adversaire qui a joué contre les Jumeaux comme il l’aurait fait d’un club de ligue 1. Nous sommes fiers de ce parcours, des valeurs affichées par nos joueurs qui ont mis des couleurs à ces deux derniers mois. Le résultat n’est rien au regard des souvenirs que chacun conservera. Merci encore et bravo les Jumeaux » salue encore le président. Sur place, le Conseil départemental était représenté par son 1er vice-président Salime Mdere et par la conseillère départementale de Koungou Echati Issa. De nombreux supporters mahorais, des mahopolitains et des amoureux de Mayotte avaient fait le déplacement.
Cette nuit à 04h00, une vingtaine d’habitants de Chirongui ont érigé des barrages sur la RN3 et au croisement entre la RN3 et la CD5, pour réclamer l’installation de ralentisseurs. Les gendarmes de la brigade territoriale de Mzouazia sont intervenus immédiatement pour tenter d’obtenir la levée des barrages, annonçant la venue d’élus de la mairie de Chirongui et d’un représentant de la DEAL. Devant l’obstination d’une minorité d’habitants et malgré ces annonces, les barrages n’ont pas été levés et des dizaines d’automobilistes se sont retrouvés bloqués. Pourtant, avant 06h00, des élus et un représentant de la DEAL sont arrivés pour écouter les revendications des bloqueurs. A 07h30, après avoir pris connaissance des demandes de la population, la DEAL a annoncé qu’elle installerait des ralentisseurs dans les prochains jours. A 08h00, le dernier barrage a été levé. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, salue dans un communiqué l’engagement de la gendarmerie et la réactivité des élus de Chirongui et de la DEAL. En revanche, il dénonce la prise en otage des automobilistes motivée par un problème au sujet duquel les services de l’État n’ont jamais été saisis préalablement.
Du 20 au 30 décembre, 150 enfants seront reçus à la MJC de M’tsapéré afin de bénéficier d’une formation aux gestes de premier secours. Ce lundi, quinze jeunes ont passé la matinée avec un formateur mis à disposition par l’Association de développement du sauvetage et du secourisme pour apprendre à venir en aide à une personne en danger.
Position latérale de sécurité, numéros d’urgence, arrêt cardiaque… autant de notions que les enfants présents à la MJC de M’tsapéré ce lundi matin ignoraient avant de participer à l’atelier « J’apprends à sauver des vies. » Il s’agit d’une initiative du directeur de la maison des jeunes et de la culture de M’tsapéré suite à un constat. « Dans les foyers il y a plusieurs accidents domestiques et souvent les enfants et même les parents ne savent pas quoi faire », explique Balou Kafé. Il a donc jugé nécessaire de mettre en place cette formation, avec l’aval de la mairie de Mamoudzou, pour que les plus jeunes ne soient pas désemparés lorsqu’ils sont face à une personne qui est en difficultés. Pour cela, il a fait appel à l’association de développement du sauvetage et du secourisme, l’ADSS, pour dispenser une formation. Chaque groupe de quinze enfants a deux matinées, au total huit heures, pour assimiler les gestes de premiers secours. « Je leur montre les gestes qui sauvent : l’alerte, la protection, connaître les numéros d’urgence, savoir comment stopper une hémorragie, de quelle manière peut-on protéger une personne qui a perdu connaissance et comment venir en aide à quelqu’un qui fait un arrêt cardiaque », précise Mohamed Ben Ali le formateur. Et après la théorie, place à la pratique. Les enfants s’essayent chacun à leur tour à appliquer ce qu’ils ont appris. Très attentifs, ils semblent avoir compris l’importance de ce cours quelque peu particulier. « C’est la première fois que je fais cela. Je pense que c’est important d’apprendre ce qu’on est en train de faire pour que l’on puisse aider une personne en attendant les secours », raconte Oumi âgée de 12 ans. La matinée d’initiation a même suscité des vocations, notamment chez le jeune Kays. « J’ai appris à secourir les autres, et je veux faire ce travail. Je veux sauver des gens ! » Clame-t-il du haut de ses 9 ans.
Faire passer le message à travers les enfants
L’atelier se déroule à la MJC de M’tsapéré mais il est destiné aux enfants de tous les villages de la commune de Mamoudzou. « Ils viennent des quatre coins de Mamoudzou, de Kawéni jusqu’à Vahibé. Ils sont sélectionnés dans les différents sites de la commune telles que les MJC, les maisons de quartiers et les médiathèques », assure Balou Kafé. S’il a souhaité s’ouvrir à toute la ville c’est pour toucher une grande partie de la population et qui de mieux pour faire passer le message que des enfants ? « Aujourd’hui ils apprennent et quand ils sortiront de là j’ose espérer qu’ils iront montrer à leurs amis et familles ce qu’ils ont fait », continue Balou Kafé. Sa stratégie semble être sur de bons rails puisque les enfants se font déjà le relais. « Ni mes parents ni mes frères et sœurs ne connaissent les premiers gestes de secours alors je vais leur apprendre », fait savoir le jeune Kays.
Cette initiative du directeur de la MJC de M’tsapéré entre dans le cadre des activités de vacances scolaires organisées par la ville de Mamoudzou, mais il ne s’agit pas là que d’un simple loisir puisque les jeunes doivent connaitre ces gestes qui sauvent. « La formation est obligatoire pour les enfants de 12 ans. Et chaque année ils doivent se mettre à jour parce qu’il y a des changements », indique Mohamed Ben Ali, le formateur de l’ADSS. L’association intervient d’ailleurs dans les collèges mais cela ne suffit pas. Il est alors possible de la contacter et prendre rendez-vous pour un enfant. Les adultes aussi peuvent bénéficier de cette formation, elle est même fortement recommandée quand on sait que beaucoup ne savent pas quoi faire lorsqu’une personne fait un arrêt cardiaque, un malaise ou quand elle est en détresse respiratoire.
Dimanche 19 décembre, les élèves de la ligue de l’enseignement fêtaient la fin de leur formation de brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA). Une dernière semaine en internat sur le thème de la cuisine nourricière. Encadrés notamment par Faidine, directeur de la session, les futurs animateurs ont pu développer leur culture de l’alimentation, un enjeu majeur à Mayotte.
Menu, décoration et service, ce soir les élèves en formation de brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) régalent leurs invités. Du 13 au 20 décembre les futurs animateurs ont suivi une semaine d’approfondissement sur la thématique de la cuisine nourricière. Dernière étape pour eux avant qu’un jury ne valide officiellement leur formation d’animateurs. “Nous avons choisi ce thème pour faire comprendre à nos stagiaires l’intérêt de la nourriture et l’importance qu’elle prend dans le développement de l’enfant”, détaille le directeur de la session à la ligue de l’enseignement de Mayotte, Faidine.
Pédagogie et gastronomie
Travailler avec des produits frais, de saison, savoir créer une activité autour du goût, des saveurs, voilà ce qu’ont appris les élèves en formation BAFA lors de leur dernière semaine d’apprentissage à la ligue de l’enseignement. “J’adore travailler avec les jeunes, leur apprendre des choses, leur faire faire des activités manuelles”, explique Maïda, future diplômée du BAFA. Bien qu’elle vienne d’une famille nombreuse et qu’elle ait toujours été avec des enfants, elle confie avoir appris beaucoup de choses durant cette formation, “Je ne savais pas que certains aliments devaient être évités selon les tranches d’âge des enfants. Les compétences que j’ai acquises ici pourront me servir dans ma vie professionnelle mais aussi personnelle”, se réjouit la jeune femme originaire de Majicavo Lamir. Comme elle, Nana, qui s’est lancée dans sa formation de BAFA il y a cinq mois, se dit ravie de cette expérience. « L’alimentation est très importante à Mayotte. Les formateurs nous ont appris à être vigilants et à ne pas négliger ce que l’on donne à manger aux enfants”, explique la jeune maman.
En effet, si la thématique est inédite pour une session de BAFA à Mayotte, elle semble avoir conquis les élèves. Ceux-ci seront alors en capacité d’adapter l’alimentation des plus petits en fonction de leurs besoins mais aussi de respecter des règles élémentaires d’hygiène ou encore des gestes liés au développement durable.
Former les animateurs de demain
Si les seize stagiaires se disent pressés de débuter leur carrière dans l’animation, les formateurs de la ligue de l’enseignement espèrent quant à eux pouvoir continuer à collaborer avec leurs futurs diplômés. “Aujourd’hui on espère créer un réseau d’animateurs à Mayotte. Nous aurons alors des intermédiaires formés et prêts à intervenir partout sur le territoire auprès des jeunes. L’île a besoin de personnes pour s’occuper de sa jeunesse mais aussi pour développer les valeurs républicaines qui nous sont chères. Notre objectif est avant tout de promouvoir une éducation populaire et d’aider au maximum au développement harmonieux de Mayotte”, explique en bon professeur Faidine. La ligue de l’enseignement espère par ailleurs développer une formation de surveillant de baignade, une autre spécialité indispensable à Mayotte. Affaire à suivre…
Du 8 au 22 décembre, dans les locaux de l’agence d’attractivité et de développement de Mayotte, Kerlie, la créatrice de l’entreprise Karabela présente ses créations toutes en douceur. Son secret ? Marier les tissus et les motifs pour le plus grand bonheur de ses clients.
Jeu de matières, design et couleurs, bienvenue sur le stand de Karabela. Depuis le mois d’avril 2021, Kerlie Le Balch, une créatrice originaire de Haïti, se consacre à l’artisanat. Ayant grandi en région parisienne, elle occupait au sein d’un cabinet le poste de secrétaire juridique. Rien ne la destinait à cette vie de création dans les îles françaises et pourtant… Sa micro-entreprise, Karabela, est un nouveau souffle professionnel pour la jeune femme. Basé à Chirongui, l’atelier est spécialisé dans la confection de textiles.
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Par sa démarche artistique, Karabela aimerait viser plus loin et apporter de la nouveauté dans le milieu de l’artisanat à Mayotte. Kerlie souhaite mettre en valeur le “Nabawane” et le tissu “Karabela” afin de jouer avec au détour de ses créations. Son rêve ? Ouvrir d’ici quelques années sa première boutique à Mayotte. “Avec ma famille j’ai toujours baigné dans ce milieu. C’est héréditaire, c’est dans notre culture”, argumente l’artiste ravie d’exposer à Mamoudzou avant d’ajouter, «C’est la première fois que je participe à une exposition comme celle-ci. J’espère pouvoir faire aimer mon travail et je suis très heureuse que l’exposition made in Mayotte m’ait laissé montrer à la population mahoraise mon talent de créatrice. »
Des projets plein la tête
Depuis son arrivée à Mayotte, la passionnée voit plus loin. Avec son mari, ils avaient pour objectif de montrer aux mahorais ce qu’est le Karabela, un tissu haïtien. Pour cela l’artiste dessine tout type de créations. Accessoires de mode, sacs, cabas, pochettes, bijoux… Elle joue avec le karabela et la wax mais aussi avec l’inox ou encore le cuir.
Déjà suivie par une centaine de personnes sur les réseaux sociaux, et présente lors des événements célébrant l’artisanat sur l’île, la carrière créative de Kerlie semble lancée. Alors, jusqu’au 22 décembre, les curieux pourront venir admirer ses créations au sein de l’agence d’attractivité et de développement de Mayotte. Tout en simplicité les œuvres de la néo mahoraise reprennent pourtant tous les motifs de l’île aux parfums. Ylang-ylang, hippocampe, tortue… Des créations à consommer sans modération à l’approche des fêtes de fin d’année.
Accompagné de la vice-présidente en charge des sports, Zouhourya Mouayad Ben, le président du Conseil départemental Ben Issa Ousseni a reçu jeudi 16 décembre des athlètes récemment engagés notamment dans le meeting d’athlétisme d’Etang Salé à La Réunion. En l’espèce, Nasrane Bacar (100 m et 200 m), Kamel Zoubert (100 et 200 m), Djassim Ahamada (longueur), Fahari Abdallah et Soultoini Ali (javelot) ont pris part à cette rencontre à laquelle participait le vice président du cross Mohamed Tostao Ahmada. Au menu des discussions : Une délibération a récemment été adoptée sur l’accompagnement des sportifs qui souhaitent être admis aux Jeux des Îles de l’Océan Indien, au sein de la délégation de Mayotte. Les Mahopolitains ayant déjà eu par le passé une licence à Mayotte peuvent venir étoffer les sélections locales. D’autres natifs ou non de Mayotte ne pourront pas participer à ces Jeux, malgré leur bon niveau, voire leur chance de médaille car ils n’ont tout simplement jamais été licenciés dans un club local, selon les termes de l’article 7 de la charte des jeux des îles de l’océan Indien. Un dispositif de prise en charge de ces sportifs est donc créé par le Département. Cinq athlètes potentiels en athlétisme sont concernés par ce dispositif. Objectif : favoriser la participation et la prise en charge de ces athlètes de haut niveau.
Le Conseil cadial de Mayotte lance son appel à projet 2022 sur « le développement humain, la cohésion sociale par la sauvegarde, la valorisation et la promotion des valeurs morales de la société mahoraise en s’appuyant sur les valeurs de l’islam que sont la paix, fraternité, la tolérance, la vivre ensemble et respect ». Cet appel à projet vise à mobiliser tous les acteurs du territoire autour de projets permettant de traiter un certain nombre de questions liées aux trois principaux enjeux identifiés pour l’action de cette structure, dans le cadre d’une convention annuelle ou pluriannuelle. Les trois grands objectifs détaillés dans cet appel à projet portent sur le développement de la médiation sociale ; la consolidation des liens sociaux autour des politiques publiques mobilisées au profit du développement de la cohésion sociale ou encore la préservation et le développement de la mémoire. Pour cette année 2021, malgré un court temps imparti (crise de la Covid-19), le conseil cadial a reçu 57 projets portés par 42 associations, dont 36 ont été retenus. Il sera proposé à la commission permanente d’attribuer 600 000 euros au total à ce titre.
La Ville de Mamoudzou informe les associations que la campagne de subventions pour l’année 2022 est ouverte. En effet, la Ville apporte un soutien financier aux associations de la commune afin de développer et favoriser les activités de proximité dans les villages et quartiers. Cette aide sous forme de subvention est accordée aux associations œuvrant dans les domaines de la jeunesse, des sports, de la culture, de la citoyenneté, de l’environnement, du socio-éducatif et de l’insertion. L’objectif étant de leur permettre d’exercer leurs activités courantes dans de bonnes conditions, de financer la réalisation de leurs activités et projets spécifiques et de contribuer au financement des opérations particulières et exceptionnelles. Grande nouveauté : la dématérialisation des demandes. Désormais, les associations doivent effectuer leurs demandes de subvention sur le site www.mamoudzou.yt. Les dossiers papier ne seront pas considérés comme recevables et aucune dérogation ne sera accordée en 2022. La plateforme de service est ouverte du 15 décembre 2021 au 10 janvier 2022. Pour y accéder rendez-vous sur le site de la Ville onglet Démarches, rubrique guichet unique associations, puis lien espace associations. Ensuite, les personnes concernées devront se connecter avec leurs identifiants ou créer un compte utilisateur (unique pour chaque structure) et enfin envoyer leur dossier complet de demande de subvention.
Le Ministère de l’agriculture et le FEADER financent intégralement le programme « plantons des haies ! » sur le département de Mayotte dans le cadre du plan de relance national. L’objectif est de maintenir durablement des haies agroforestières et de réinstaller une ambiance bocagère dans l’espace agricole pour préserver la qualité des sols, la ressource en eau, l’attractivité paysagère et constitue un outil clé de la biodiversité. Ces haies permettront à l’exploitant de délimiter les parcelles tout en bénéficiant de la productivité de plantes fourragères et fruitières. Ce dispositif, totalement gratuit, s’adresse aux exploitants agricoles ainsi qu’aux propriétaires fonciers agricoles. Pour chaque demande, il suffit de définir la parcelle et l’implantation des haies. Deux pépiniéristes ont été retenus pour procéder aux plantations. Pour faciliter la mise en œuvre, 2 zones ont été définies sur Mayotte. La zone Nord regroupe les parcelles agricoles situées dans les communes de Acoua, Bandraboua, Mtsamboro, M’Tsangamouji, Tsingoni, Koungou, Mamoudzou, Dzaoudzi, Pamandzi. La zone Sud quant à elle regroupe les parcelles agricoles situées dans les communes de Chiconi, Ouangani, Dembéni, Sada, Chirongui, Bandrélé, Bouéni, Kani Kéli. Les agriculteurs et propriétaires fonciers agricoles intéressés doivent contacter le pépiniériste de leur zone dès aujourd’hui et jusqu’au 28 février 2022. Au Nord le pépiniériste Pot Concept et au Sud « Mayotte pépinières ».
À l’occasion de la commémoration de l’abolition de l’esclavage à la Réunion, Fèt Kaf, l’association Kartyé Lib MPOI et le Département de Mayotte, à travers sa délégation à la Réunion, s’associent pour une journée de festivités. Dans la matinée, l’association posera officiellement le buste en bronze, honorant la personnalité et le combat de l’abolitionniste Louis Timagène Houat dans le Jardin de la Mémoire à Saint-André. En marge de ce moment solennel, des échanges culturels et ateliers sont proposés en présence d’historiens mahorais et réunionnais : Mme Mouniati Moana-Abdou Chakour et Albert Jauze. Cette opération s’inscrit dans une volonté commune de sensibiliser le grand public et les jeunes générations à la nécessité de cultiver la mémoire et l’histoire de l’océan Indien. Cette journée est organisée en partenariat avec la Ville de Saint-André et le tissu associatif de Fayard. L’objectif poursuivi par l’ensemble des partenaires est d’accompagner la jeunesse à s’approprier son histoire, ainsi mieux se connaître pour cultiver le vivre-ensemble.
Hier soir, le club des Jumeaux de Mzouazia (R1) affrontait les Girondins de Bordeaux (L1), dans le cadre des 32èmes de finale de la Coupe de France. Malgré une défaite somme toute logique (10-0), l’équipe mahoraise, auteure d’un parcours historique dans la compétition, aura marqué les esprits de l’île et du football français.
Quoi qu’il aurait pu se passer, l’honneur était déjà sauf. Ce dimanche 19 décembre, les Jumeaux de Mzouazia faisaient face à un club de l’élite du football français, Bordeaux. Même face à une équipe de Ligue 1, la diaspora mahoraise donnait de la voix en tribunes, comme lors des deux rencontres précédentes de Coupe de France. C’est dans cette compétition que Mzouazia aura écrit l’histoire, en devenant le premier club mahorais à vaincre et éliminer non pas une, mais bien deux équipes métropolitaines. Hier soir, la marche était cependant trop haute.
Dans le froid métropolitain du Matmut Atlantique, les coéquipiers de Ben Djadid Dina Kamal ont en effet eu l’honneur de se frotter à des joueurs aguerris tels que Jimmy Briand, M’Baye Niang ou encore Mexer. Si les Girondins peinent à sortir de la zone de relégation en Ligue 1, ils attaquent la rencontre tambour battant. Les joueurs de Vladimir Petkovic n’ont en effet laissé que les miettes à ceux de Djamaldine Ali, multipliant les offensives. Les Bordelais ont pourtant vendangé, en manquant plusieurs grosses occasions dans la surface mahoraise. Au final, Abdel Medioub (10′), un quadruplé de M’Baye Niang (28′, 45′, 53′, 65′), Timothée Pembélé (49′, 62′), Javairo Dilrosun (59′), Issouf Cissokho (70′) et Josh Maja (77′) ont permis au club de Ligue 1 de l’emporter 10-0.
Un score très lourd qui aura permis aux jeunes des Girondins de se montrer aux yeux de leur entraîneur, mais aussi et surtout aux Mahorais de se tester contre le plus haut niveau. Point de désillusion cependant, les amateurs de fooball français et surtout mahorais ne retiendront que le parcours exceptionnel des Jumeaux. La saison de rêve de Mzouazia est néanmoins loin d’être terminée, et pourrait même se révéler encore plus grandiose. Les Jumeaux, actuels leaders de R1 à égalité avec le FC Mtsapéré, ont encore deux matchs de retard à jouer, et peuvent donc ajouter un titre de champions de Mayotte à leur palmarès.
Jeudi 16 décembre dernier, Ramlati Ali, députée pour la première circonscription de Mayotte, a fait adopter deux amendements à l’Assemblée Nationale concernant la question du foncier. Premièrement, la commission d’urgence foncière (CUF) voit sa durée de vie allongée et, deuxièmement, ses compétences ont été mises à la disposition des collectivités locales.
La députée Ramlati Ali s’est attaquée avec succès la semaine dernière à l’épineuse question du foncier à Mayotte. Elle a en effet fait adopter deux amendements par l’Assemblée Nationale. Ainsi, la CUF, structure mise en place en juin 2019, voit sa durée de vie allongée dans l’attente de l’installation du Groupement d’Intérêt Public-CUF. La CUF ne devait être à l’origine qu’une instance temporaire dont les frais de fonctionnement ne devaient être à la charge de l’Etat que jusqu’au 31 décembre 2020. Son utilité pour régler les questions foncières de Mayotte a cependant été telle que sa durée de vie a déjà été allongée une première fois l’année dernière et, ce jeudi 16 décembre, Ramlati Ali a de nouveau fait voter un amendement en ce sens.
La CUF a pour mission de régulariser les questions foncières concernant le domaine privé titré. D’autres instances, installées auparavant, ne se concentraient que sur la question de la régularisation des occupations sans titre des domaines publics de l’Etat ou du Département. La CUF a commencé, depuis sa création en 2019, à dresser l’inventaire des problématiques foncières à Mayotte et à chercher des solutions conformes aux droit commun. Comme chacun le sait, la problématique du foncier est particulièrement complexe sur l’île aux parfums, notamment en raison du passage du droit coutumier, en vigueur avant le passage au département en 2011, au droit français. Selon Ramlati Ali, « la CUF a déjà permis de rétablir beaucoup de Mahorais dans leur droit à la propriété« . D’où sa volonté de prolonger sa durée de vie dans l’attente du futur Groupement d’Intérêt Public-CUF.
Les compétences de la CUF mises à la disposition des collectivités locales
Le deuxième amendement que Ramlati Ali a réussi à faire adopter à l’Assemblée concerne la mise à disposition des compétences de la CUF aux collectivités locales. Un bon nombre d’acteurs publics rencontrent en effet des difficultés pour établir un titrement lors de l’instruction de leurs dossiers. Pour la députée mahoraise, ce deuxième amendement permettra donc à l’Etat et aux collectivités locales de « travailler en synergie, pour plus d’efficacité » sur les questions foncières.
Ramlati Ali avait au total proposé 6 amendements concernant la CUF à l’Assemblée. Seuls ces deux-là ont été adoptés, ce qui n’est déjà pas si mal ! Ce jeudi 16 décembre, elle a également ouvert le débat au sujet du sort réservé aux titres établis avant 2008 et a invité le Gouvernement à se saisir urgemment de ces points. Plusieurs autres amendements, défendus mais malheureusement non adoptés, sont toutefois venus rappeler au Gouvernement l’urgence à régler les problématiques foncières de Mayotte.
Samedi 18 décembre, dans les locaux de l’agence d’attractivité et de développement de Mayotte avait lieu le premier show de l’exposition Made in Mayotte. La styliste Choumi Créations présentait sa nouvelle collection haute en couleurs à des spectateurs conquis.
11h. Le public impatient se masse en plein cœur de l’exposition Made in Mayotte. Entre les poteries, les sculptures et les œuvres artisanales en tout genre, tous attendent le début du défilé. 11h30. Bientôt le silence règne, la musique démarre… Que le spectacle commence ! Dès l’instant où elles quittent les loges, les spectateurs n’ont plus d’yeux que pour les mannequins habillées par Choumi. Rythmé, cadencé, le défilé qui durera plus d’une heure passera en un clin d’œil. Captivés, les passants s’arrêtent et admirent les tissus virevoltants. “Oh cet ensemble”, “Whaou ces couleurs”, “Cette robe, j’adore”. Les éloges fusent et le sourire sur le visage de la créatrice en dit long sur sa passion pour la mode. “Je suis complètement autodidacte”, s’amuse-t-elle. Comme beaucoup d’artisans présents à l’exposition Made in Mayotte cette année, la couture était avant tout une occupation marginale dont elle n’aurait jamais pensé faire son métier. Pourtant depuis cinq ans sur l’île au lagon, Choumi habille les mahoraises et n’a de cesse de créer.
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Des étoiles plein les yeux
“Le premier tableau est constitué de tenues en wax”, commente la styliste. Une à une les mannequins défilent avec une aisance déconcertante, perchées sur des talons hauts. Bijoux, coiffure et bien entendu vêtements, les couleurs, les formes, les volumes, les textures, les matières tout se marie dans une élégance made in Choumi. Les minutes passent et les tableaux s’enchaînent, après la wax colorée et les tissus unis, viennent le patchwork, la dentelle ou encore la viscose. Bien loin des standards habituels, les modèles aussi ont une personnalité. Des tailles, des coupes de cheveux différentes et des sourires radieux. “Je suis continuellement à la recherche d’inspiration. Je regarde les femmes, leurs vêtements, je glâne des idées et je dessine des pièces qui me ressemblent”, affirme la créatrice.
Des créations de tous horizons
D’origine Anjouanaise, Choumi a d’abord résidé en Tanzanie avant d’ouvrir son showroom à Pamandzi en Petite-Terre. Sur le continent Africain elle a alors découvert des tissus qui lui ont inspiré cette fibre artistique et avec lesquels elle travaille encore aujourd’hui. Dans un dernier clin d’œil à l’île aux parfums, le défilé s’achève par une série de salouvas plus colorés les uns que les autres. Un bouquet final qui clôture cette matinée en l’honneur de la mode dans l’océan Indien.
Si les mentalités progressent d’elles-mêmes au sujet de la natalité, il est un secteur sur lequel les institutions mahoraises peuvent agir : la contraception. Son accès et sa conception, encore trop archaïques sur le territoire, sont améliorés par l’ARS (Agence régionale de santé) et les associations, qui ciblent les nouvelles générations de l’île.
Les chiffres de l’enquête de l’INED et de l’INSEE, compilés en novembre 2020, sont troublants : 44% des personnes mahoraises âgées de 18 à 44 ans n’utilisent aucun moyen de contraception lorsqu’elles font l’amour. N’en déplaise à la technique du « retrait« , fortement citée par les interrogés. Pour Fatiha Djabour, directrice adjointe de la Santé publique à l’ARS de Mayotte, ce manque de recours à la contraception tient en trois points. « Il y a déjà le problème de l’accès, affirme-t-elle. On a des taux de natalité si importants qu’ils occupent toutes les professions de santé. Les structures de soins ont donc moins de moyens et de temps pour le sujet de la contraception. Le deuxième enjeu concerne toute la précarité que l’on a sur le territoire, et notamment la question de disposer ou pas d’une couverture sociale. »
Une charge qui est aussi masculine
Le troisième facteur, sociétal, tient en une défiance à propos des moyens de contraception. « Nous avons des spécificités qui sont propres à notre territoire, donc on n’est clairement pas sur le même contexte que dans l’Hexagone« , continue Fatiha Djabour, explicitée par Mlaili Condro, docteur en sciences du langage. « Je pense que, pour beaucoup d’hommes, la capote est une sorte d’obstacle à l’épanouissement sexuel, analyse-t-il. Pour beaucoup d’entre eux, la contraception est l’une des charges que la femme a à porter dans un couple, ça relève de sa responsabilité. L’homme se donne toute liberté de jouir, d’avoir ce rapport non-protégé et de le vivre dans la chaleur du corps humain. » Rééquilibrer ce rapport homme-femme à la contraception est donc l’un des objectifs de l’ARS, qui multiplie les campagnes de sensibilisation.
« Nous sommes bien conscients que travailler sur une campagne de communication ne suffit pas, déclare la directrice adjointe de la Santé publique de l’agence. Nous souhaitons vraiment provoquer une réflexion. » Ainsi, l’ARS a profité de la journée mondiale de la contraception, le 26 septembre dernier, pour mettre en place une campagne d’affichage et plusieurs initiatives, avec notamment « un café intergénérationnel du Repema [Réseau périnatal de Mayotte, NDLR], des consultations menées par des sages-femmes de PMI dans le camion Repemobile dans différents villages avec prescription de contraceptifs et distribution de préservatifs « . Ces derniers sont justement au cœur de la stratégie de l’ARS, afin de remobiliser les hommes mahorais sur la contraception : « Nous avons un objectif bien précis, puisque nous visons une distribution de 300 000 préservatifs, majoritairement externes« .
Un billet d’avion pour un selfie avec un préservatif
Et l’agence régionale de santé n’est pas la seule à décapoter les tabous. C’est aussi l’objectif de l’AEJM, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte, qui lance depuis plusieurs années son concours « Selfise ton préservatif« . Du 30 novembre 2021 au 6 février 2022, les jeunes de 15 à 25 ans sont ainsi appelés à publier un selfie avec un préservatif, ainsi qu’un message de prévention. « L’objectif est de sensibiliser le maximum de jeunes sur l’utilisation du préservatif, explique Roukia Arfachadi, coordinatrice santé de l’AEJM. C’est plus facile de le mettre en avant avec leurs phrases que d’utiliser des formules toutes faites. » Le 14 février, les auteurs des meilleurs selfies seront conviés par l’association, qui leur remettra « de nombreux lots« , dont un aller-retour Dzaoudzi-Paris et un smartphone.
Au quotidien, l’AEJM intervient aussi dans les établissements scolaires sur les questions de prévention en matière de santé sexuelle et de contraception. « C’est ouvert, les jeunes peuvent poser leurs questions, continue Roukia Arfachadi. On a aussi un camion devant l’établissement, qui sert à la même chose. On va vers eux, on leur amène des préservatifs, et on a une mallette de contraception avec tous les moyens existants. » Les actions de sensibilisation se multiplient donc auprès des jeunes, qui étaient encore 31% à ne pas utiliser de contraception en 2016. Mais les choses changent. « Lors de nos événements, on a des jeunes qui viennent nous demander des préservatifs, parce qu’ils ont envie de se protéger, ne veulent pas avoir d’enfants, ni attraper des maladies« , affirme la coordinatrice santé de l’AEJM, rejointe par l’ARS.
« Les jeunes ont des aspirations autres, souhaitent avoir moins d’enfants que leurs aînés, confirme Fatiha Djabour. On ne fait pas les mêmes choix selon le niveau d’étude et les moyens dont on dispose. Les hommes viennent par exemple au camion de la Repemobile pour demander des informations. On a quand même distribué plus de 2800 préservatif, 67 plaquettes de pilules, 10 implants ont été posés… Les gens adhèrent. » L’objectif, que ce soit pour l’Etat ou les associations, est donc de vulgariser l’utilisation du préservatif et des autres moyens de contraception, en levant les tabous. Reste désormais aux jeunes mahoraises et mahorais d’assumer leur sexualité et d’avoir conscience des risques : en 2016, 70% des femmes ayant déjà eu un enfant utilisaient un moyen de contraception. Parmi celles qui n’avaient pas (encore) d’enfant, elles n’étaient que 14%.
Du 8 au 22 décembre, dans les locaux de l’agence d’attractivité et de développement de Mayotte, Houmadi Ben Saïd dit « Saïd le potier » expose et vend ses œuvres hautes en couleurs. Leur point commun ? La thématique de l’exposition made in Mayotte : la tortue marine.
Œuvres colorées, objets aux formes diverses, caribou au stand de Houmadi Ben Saïd ! Il y a 20 ans de cela, Saïd, un artiste autodidacte originaire des îles de l’océan Indien se lance dans la fabrication de poteries. Aujourd’hui il aimerait viser plus loin, dans l’optique d’ouvrir, un jour, sa propre boutique à Mayotte. A l’origine de ses œuvres est née une passion. Pour Saïd, la poterie n’est pas un simple travail manuel mais bien une vocation. “C’est en forgeant qu’on devient forgeron”, s’amuse le potier en souriant. Bien qu’il n’ait jamais fait d’études en lien avec l’artisanat, l’artiste a toujours été doué de ses mains et a pris pour habitude de réaliser des œuvres pour ses amis et son entourage.
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La tortue pour révélation
Un beau jour, Saïd décide de se consacrer à une réalisation particulière qu’il nommera “Nyamba” qui signifie tortue. A la suite de cela, il commence également à s’adonner à d’autres formes d’art dans son petit atelier de Labattoir en Petite-Terre. Connu sous le nom de Saïd le potier, il s’inspire des merveilles de l’île aux parfums pour créer. Il affirme également que ce sont ses clients qui lui ont donné le courage de se lancer et lui ont permis de se faire connaître à Mayotte. “Je fais presque de tout en art. Je manipule le bois, les tableaux, la peinture mais ce que je préfère c’est la poterie. Un art qui m’a conduit à tester plusieurs objets manipulables, de quoi rendre mes clients satisfaits et curieux”, s’extasie Saïd, fier de ses œuvres.
L’exposition made in Mayotte, un tremplin
Le passionné ne compte bien ne pas en rester là et redonner à la poterie ses lettres de noblesse. En effet, à une époque, le travail de l’argile était très répandu sur l’île au lagon, comme dans les villages Boueni, Sohoa ou encore Mtsahara. Devenu un artisanat assez marginal, cette semaine à l’agence d’attractivité et de développement de Mayotte petits et grands pourront venir découvrir ou redécouvrir cet art ancestral. “C’est la première fois que je participe à une exposition comme celle-ci et j’espère pouvoir me faire connaître, faire aimer mon travail, et je suis ravi que l’exposition made in Mayotte m’ait laissé montrer à la population mahoraise et aux différents touristes mon travail”, se réjouit l’artisan. Alors fan de tortues, de poterie ou simplement de culture locale, rendez-vous à Mamoudzou jusqu’au 22 décembre pour contempler le travail de Saïd le potier.
Ce 17 décembre 2021, un membre de notre rédaction a été exclu sans ménagement du pôle presse chargé de suivre la campagne de Marine le Pen à Mayotte. Après deux jours de travail sans encombre, notre journaliste Cyril Castelliti s’est vu contraint d’interrompre ses activités. L’équipe de Mayotte Hebdo dénonce ce traitement qui menace la liberté d’informer sur le territoire.
Il lui est reproché d’être « en lien avec la mouvance antifa aux Comores ». Une accusation ridicule et fallacieuse. Cyril Castelliti et son collègue photoreporter Louis Witter ont été arrêtés arbitrairement aux Comores en avril 2019 alors qu’ils effectuaient leur travail de journalistes pour plusieurs médias (National Geographic, Vice News, l’Humanité, Komitid, Les Inrocks…). RSF avait alors manifesté son soutien
Le travail effectué par ce journaliste au sein de notre rédaction depuis 2018 n’a jamais fait l’objet d’un tel traitement. Sa carrière en tant que journaliste indépendant depuis 6 ans témoigne de son sérieux (Libération, Le Monde, TF1, La Provence, La Voix du Nord, Reporterre, Mayotte la 1ère….) Déjà ciblé par une campagne de harcèlement menée par l’extrême droite en 2017 pour des prétextes similaires, ce journaliste n’a pas relâché son investissement et continue son travail avec rigueur.
Mayotte Hebdo informe la population mahoraise depuis plus de 20 ans. Son équipe condamne cet événement et apporte son soutien à tous les journalistes au service d’une information de qualité sur le territoire.