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Le centre hospitalier de Mayotte active le plan blanc

Le Centre Hospitalier de Mayotte enregistre une suractivité majeure qui fragilise son organisation. Suite à la réunion de la Cellule de Crise Hospitalière du 23 décembre 2021, il a été décidé d’activer le passage au niveau II du plan de gestion des tensions hospitalières et situations sanitaires exceptionnelles. Ce plan a pour but de planifier la mise en œuvre rapide et rationnelle des moyens indispensables compte tenu de l’afflux important de patients au CHM. La mise en œuvre de ce plan est susceptible de réduire l’accès aux consultations aux usagers en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. Toutes nouvelles mesures prises par l’établissement seront communiquées par voie de communiqué de presse et sur les réseaux sociaux du CHM.

Quelle Mayotte en 2022 ?

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Alors que l’année 2022 sera marquée du sceau des élections présidentielles françaises, Mayotte se prépare à de nouvelles avancées sociales et économiques, si l’on en croit Thierry Suquet. Déterminé, le préfet du 101ème département français évoque avec nous les grandes lignes qu’il souhaite suivre ces prochains mois. En évoquant notamment l’eau, l’immigration, la délinquance, ou encore le logement.

Mayotte Hebdo : Alors que Mayotte est à l’aune de l’année 2022, quels seront les principaux objectifs de la préfecture l’année prochaine, sa ligne directrice ?

Thierry Suquet : Nos objectifs vont être de poursuivre avec beaucoup de détermination nos actions : lutter contre l’immigration illégale et accroître l’impact de l’action que nous avons dans ce domaine. Cette année, nous aurons raccompagné à la frontière un peu plus de 22 000 personnes. Je voudrais que nous en fassions plus, que nous luttions également contre l’immigration illégale avec un accroissement de la qualité. C’est-à-dire qu’il y a un certain nombre de délinquants qui ont des titres de séjour, et quand les gens ne sont pas en règle avec la loi parce qu’ils sont violents ou délinquants, il faut qu’on leur retire leur titre de séjour et qu’on les renvoie. On en a fait 78 cette année, il faut que l’on en fasse plus, car c’est très ciblé.

M.H. : Comment éviter une autre crise de l’eau, dont l’accès, pourtant essentiel, est difficile à Mayotte ?

T.S. : Pour tout ce qui est protection des Mahoraises et des Mahorais, l’accès à l’école, à l’eau, à la santé et au logement, cela passe par le décasage et la résorption de l’habitat insalubre. L’amélioration de ces prestations est un objectif très fort. Avec le SMEAM [Syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte, NDLR], nous partageons beaucoup d’objectifs en commun. Nous, nous mettons de l’argent pour l’investissement du SMEAM, ils conduisent les travaux. Il faut que l’année prochaine, l’année suivante, ça se traduise par moins de coupures d’eau et une amélioration de la qualité pour les Mahorais.

« Un métier formidable dans un territoire passionnant »

Au sujet de l’amélioration du logement, vous avez vu l’arrivée d’un deuxième opérateur à côté de la Société Immobilière de Mayotte, Action Logement. L’objectif est d’accroître le nombre de logements, de le multiplier, et non pas de partager le tout petit marché. Dernier point : les Mahorais ont émis beaucoup d’idées lors de la concertation pour la Loi Mayotte. Elle va être présentée en Conseil des ministres, sera ensuite probablement votée dans le courant de l’année 2022, en tout cas je l’espère, et sera ensuite mise en œuvre. Mais, à côté des propositions qui seront dans la loi, d’autres choses nécessitent du réglementaire et peuvent être mises en œuvre relativement rapidement, puisque ce ne sont que des questions de budget et de volonté politique. Nous avons donc commencé à faire ces choses-là, et mon objectif est donc de les mettre en œuvre rapidement sur le territoire.

M.H. : Après les objectifs de la préfecture de Mayotte, quelles seront les bonnes résolutions de Thierry Suquet en 2022 ?

T.S. : Je suis résolu à être autant présent et engagé à Mayotte. J’ai la chance d’avoir un métier formidable dans un territoire qui est passionnant. Alors c’est compliqué, c’est rude, c’est pas facile, mais j’ai énormément de chance de faire ça ici et j’ai envie de réussir.

Entre récit sociétal et autobiographique, “L’île désespoir”

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Début 2020, Afghan débute la rédaction de son premier roman. Un ouvrage autobiographique qui retrace son histoire et donne à voir sa vision du monde d’aujourd’hui. Entre les différentes îles de l’archipel des Comores, l’auteur retrace avec beaucoup de sensibilité son passé.

Peintre, magicien, animateur et maintenant écrivain, Afghan a de multiples casquettes. Artiste dans l’âme, il a toujours eu besoin d’exprimer sa sensibilité. “Quand j’étais jeune, je voulais faire les beaux-arts”, explique l’auteur en herbe. Mais après un Bac STI2D, le franco-comorien se dirige à défaut vers une licence de Géographie. Très vite, il se rend compte que cette voie n’est pas la sienne et découvre l’animation. “Passer mon brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) m’a permis de me révéler et de m’épanouir”, explique t-il son fils sur les genoux. Persuadé que l’école est le meilleur vecteur d’inclusion sociale. L’auteur prime avant tout la pédagogie. Pour lui cette aptitude n’est pas quelque chose qui s’enseigne mais bien une qualité avec laquelle on naît. “J’adore apprendre des choses aux gamins à travers le jeu”, confie l’animateur. Toujours à la recherche de nouveautés, l’assistant d’éducation se lance il y a bientôt deux ans dans l’écriture de son premier roman. A travers celui-ci l’assistant d’éducation souhaite raconter sa vie mais aussi celle de ses amis et ses proches.

Un voyage initiatique

Poser des mots sur les maux, voilà qui définit bien la plume d’Afghan. “Pour moi, l’écriture a été la plus belle des thérapies. Elle m’a permis de verbaliser certaines choses mais aussi d’apprendre à me connaître », affirme l’écrivain. En une centaine de pages, l’auteur raconte chapitres après chapitres des faits qui ont marqué sa vie et ont participé à modeler l’homme qu’il est aujourd’hui. “J’ai voulu laisser une trace écrite de ma vie. Verbaliser mes émotions”, détaille l’auteur. Dans un récit très personnel, Afghan donne à voir à son lecteur sa vision profonde du monde qui l’entoure. L’ouvrage regroupe dans une dizaine de nouvelles des thématiques différentes. “Le premier extrait de mon livre s’intitule “Voyage au bout de l’enfer”, un titre énigmatique qui laisse libre court à l’imagination du lecteur.

Avec “L’île désespoir”, l’auteur espère donner la parole à ceux qui n’ont pas la possibilité de s’exprimer. Bien plus qu’un ouvrage personnel, le roman veut donner à voir une autre vision de la vie aujourd’hui à Mayotte. Par ses écrits comme par ses tableaux, Afghan peint et dépeint, le quotidien dans son plus simple appareil. Une vision brute de la vie qui lui permet de laisser vagabonder son âme d’artiste. “J’essaie d’être créatif. Je lis beaucoup. J’aime être dans ma bulle et créer. Cela me donne un sentiment intense de sérénité”, explique t-il en pointant du doigt l’une de ses toiles. Un roman bientôt disponible sur les plateformes de vente en ligne.

La 9e exposition made in Mayotte se clôture sur une touche créative

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Mercredi 22 décembre, les artisanes de Touch’du Bois, Zamart et Le Plan Bé Couture animaient des ateliers de travaux manuels à destination des petits mahorais. Un événement qui marque la fin de la neuvième édition de l’exposition made in Mayotte au sein du Comité du Tourisme de Mamoudzou.

Paillettes, décorations de noël et maquillage, tel était le programme de l’après-midi créative organisée par l’exposition made in Mayotte. Armés de colle et de ciseaux les enfants débutent dès 14h30 la confection de leurs premières décorations de noël. “Moi je vais faire un sapin”, “Et moi un chat”, “Et moi, et moi je veux faire… un coeur !”, surexcités les petits artistes mettent la main à la pâte et laissent s’exprimer leur fibre créatrice. A leur disposition : des feuilles colorées, des chutes de tissus et des pochoirs. Un attirail d’accessoires qui leur permettra de produire des décorations pour habiller leur beau sapin.

Le partage

Tous réunis autour d’une même table, les jeunes artistes dessinent et choisissent les formes de leurs futures créations. “L’objectif de cet atelier est de faire découvrir aux enfants le wax et avec cette matière la multitude de motifs et de couleurs qui existent”, explique Catherine de Le Plan Bé Couture. S’amuser ? Rien de plus simple. Bien loin des écrans et des consoles de jeux, avec une feuille et un bout de tissu, les enfants s’occupent toute une après-midi. “J’adore manipuler les tissus, c’est tout doux”, confie Assia, ravie de partager un moment avec ses nouvelles copines.

Bilan d’une édition réussie

Après le stress de ces dernières semaines, les artisans peuvent enfin souffler et se détendre en partageant avec le jeune public leur passion. “Nous sommes ravis de cette dernière édition. Les clients ont été au rendez-vous et nous avons déjà plein d’idées pour l’année prochaine, comme par exemple inviter le père Noël”, se réjouit Marlène de l’atelier Touch’du Bois. A ses côtés, la couturière de Le Plan Bé Couture, évoque quant à elle une exposition très enrichissante, “J’ai beaucoup appris cette année notamment sur la présentation du stand. J’ai davantage soigné la mise en place de celui-ci et j’ai vu la différence sur mes ventes !”, s’exclame l’artisane. Avec ce dernier atelier, les exposants ont voulu mettre en avant leur fibre créatrice mais aussi promouvoir un noël plus durable. “On montre aux enfants qu’il est simple de s’inscrire dans une démarche écologique et de créer à partir de chutes de tissu. Ils apprennent à façonner des décorations ou des cadeaux qui leur ressemblent et font ça avec le cœur. » Alors est-ce que ça ne serait pas ça l’esprit de Noël ? Consacrer du temps à l’autre, tout simplement.

Le projet de loi de Mayotte présenté en conseil des ministres en janvier

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu l’avait promis. Appelé désormais « le projet de loi pour un développement accéléré de Mayotte », il sera présenté en conseil des ministres durant la première quinzaine du mois de janvier, lorsque les élus de Mayotte auront fini de le consulter. Le projet se divise en quatre grands axes : l’immigration, la convergence des droits, le désert médical, et une modernisation des institutions. Concernant l’immigration, il est prévu dans ce projet de modifier le droit du sol et renforcer la lutte contre les fausses reconnaissances parentale. De nouvelles structures sont également prévues. Autant de grands projets pour Mayotte qui on l’espère ne resteront pas seulement sur le papier.

Suractivité au service des urgences

La saison de la bronchiolite n’a pas fini de donner du fil à retordre aux personnels soignants du centre hospitalier de Mayotte, particulièrement le service des urgences. « Les Urgences du CHM enregistrent depuis quelques jours une suractivité saisonnière majeure liée à la bronchiolite. Les délais d’attente sont donc allongés » annonce l’hôpital. L’administration demande aux patients « d’avoir recours en premier lieu à un médecin de ville et se présenter aux urgences qu’en cas de nécessité extrême. » Il est également possible de se rendre dans l’un des cinq sites présents sur l’île : le site Martial Henry de Pamandzi, le centre de consultations de Jacaranda à Mamoudzou, le centre de référence de Kahani, celui de M’Ramadoudou ou encore celui de Dzoumogné.

Mamoudzou en fête

Le maire de Mamoudzou veut animer sa ville en cette période de fêtes de fin d’année. Et pour l’occasion, il lance la première édition de « Momojou en fête ». L’événement se déroulera du 22 au 24 décembre 2021, de 9 heures à 17 heures. Les visiteurs pourront profiter de nombreux stands et animations en famille à l’exemple du village de Noël sur le front de mer, vers la barge. Il sera également possible de prendre une photo avec le Père Noël, il y aura une session de lecture de comtes, des stands gastronomiques et bien d’autres activités. Trois sites ont été sélectionnés pour ces trois jours de fêtes, le front de mer le 22 décembre, la place mariage le 23 décembre et la rue du commerce le 24 décembre. L’accès à l’événement est gratuit mais soumis au contrôle du pass sanitaire.

Deux nouveaux amphidromes pour Mayotte

Le Service des transports maritimes (STM) du département enrichit sa flotte de barges. Actuellement les amphidromes sont en cours de construction à l’île Maurice, leur livraison est prévue pour 2023. Suite à un appel d’offre, le marché a été remporté par le Chantier Naval de L’Océan Indien qui avait fourni les anciens amphidromes. Ces nouveaux navires pourront transporter plus de passagers qu’en ce moment, 392 passagers précisément. 134 d’entre eux seront abrités du soleil, le reste devra affronter les caprices de la météo. Les bateaux seront en revanche plus courts de 10 mètres. Les nouvelles barges sont également en capacité de transporter plus de véhicules, qu’il s’agisse de poids lourds ou de voiture.

Premier cas Omicron détecté à Mayotte

Le moment était redouté, mais tout le monde savait qu’il finirait par arriver. Le premier cas du variant Omicron est confirmé à Mayotte. Il a été détecté le 21 décembre chez un voyageur résidant à Mayotte et qui s’est rendu à La Réunion. À son arrivée la personne effectue un test habituel et le verdict est sans appel, elle est contaminée par le variant Omicron. Le voyageur a immédiatement été placé en isolement. « Les investigations sanitaires menées par l’ARS de la Réunion ont permis d’identifier l’ensemble de ses contacts à risque. Nous ne devons donc pas baisser la garde. L’ARS poursuit l’enquête sanitaire pour identifier, tester et le cas échéant isoler d’autres contacts possibles afin de limiter la diffusion du virus sur l’île », assure l’agence régionale de santé de Mayotte. Si jusqu’à présent le 101ème département était épargné par la vague Omicron, ce premier cas marque un tournant. Et le retour des vacances dans deux semaines est redouté par les autorités puisque ce nouveau variant risque de se glisser dans les valises des vacanciers.

Ewa Air s’envole pour La Réunion

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Deux semaines après avoir annoncé son projet de vols à destination de l’île de La Réunion à bas prix, la compagnie aérienne Ewa Air tient sa promesse. Le mardi 21 décembre a eu lieu le premier voyage Dzaoudzi-Pierrefonds. Un évènement qui marque le début d’une nouvelle ère entre les deux îles.

Le nouvel appareil d’Ewa Air, un Boieng 737, porte fièrement les couleurs et symboles emblématiques de Mayotte. Du jaune, du rouge avec des motifs d’ylang-ylang, la compagnie aérienne veut réaffirmer son appartenance à l’île aux parfums et se détacher de sa grande sœur réunionnaise Air Austral. L’avion s’est posé sur le tarmac de l’aéroport de Dzaoudzi à 10 heures ce mardi matin sous le regard emplit de fierté du président d’Ewa Air et de son directeur. À leur côté, certains élus et le préfet qui affichent tous un large sourire. L’appareil est bien plus qu’un simple avion, il représente un renouveau pour Mayotte, un espoir pour les Mahorais qui pourront enfin voyager vers la Réunion, et bientôt l’île Maurice, à des prix plus abordables. « C’est la première fois qu’il y a une compagnie low cost dans la région et c’est Mayotte et Ewa Air la compagnie mahoraise qui l’a instaurée », clame Ayub Ingar, le directeur d’Ewa Air. Les Mahorais étaient demandeurs de prix attractifs depuis de longues années, et ceux proposés par le groupe défient toute concurrence pour le plus grand bonheur des passagers. « Je voulais faire une surprise à ma femme et lorsque j’ai vu l’annonce d’Ewa Air j’ai immédiatement pris les billets ! », se réjouit Namoure Zidini, un voyageur. « Sans cette nouvelle opportunité que nous propose la compagnie on n’aurait pas pu partir en vacances. Je suis contente », souligne une mère avec ses deux enfants. Et qu’importe si ces bas prix entrainent quelques concessions à l’exemple de la collation qui est habituellement proposée dans les autres compagnies entre Mayotte et La réunion. « Pour deux heures ce n’est pas grave. Si c’est le prix à payer pour avoir des billets aux tarifs réduits alors j’accepte », rajoute Namoure Zidini. Cependant, les responsables d’Ewa Air réfléchissent à une alternative, notamment à pouvoir vendre de la nourriture à bord comme c’est déjà le cas dans la plupart des compagnies low cost dans le monde.

Un début d’espoir pour Mayotte et La Réunion

Désormais Ewa Air assurera deux vols par semaine à destination de l’aéroport de Pierrefonds à Saint-Pierre dans le sud de l’île Bourbon et un autre pour Saint-Denis. Le premier, celui du 21 décembre est tout un symbole pour Mayotte mais également pour l’aéroport de Pierrefonds qui était en arrêt depuis presque deux ans à cause de la pandémie du Cornavirus. Alors c’est tout naturellement que le Boieng 737 a été accueilli avec un water salute lorsqu’il s’est posé sur le sol réunionnais. Un comité d’accueil a également fait le déplacement, et des femmes mahoraises étaient présentes pour accueillir les premiers passagers de ce voyage avec des danses et chants mahorais. « Ces voyages futurs arrivent à point nommé, après presque deux ans d’inactivité il fallait relancer l’activité. Je suis très heureux qu’Ewa Air contribue à cette redynamisation de l’aéroport de Pierrefonds », déclare Lucien Guidicelli, le sous-préfet de Saint-Pierre. Ce dernier promet qu’ils feront des efforts de leur côté pour augmenter les fréquences par semaine. Un souhait partagé par le PDG de la compagnie, Marie-Joseph Male. « L’objectif est de passer à un vol quotidien. Mais selon les demandes on verra si on fait plus Pierrefonds ou Saint-Denis », précise-t-il. Pour y arriver il faut surtout réussir à remplir les avions afin de ne pas voler à perte. Si le vol inaugural était quasiment plein, plus de 150 passagers pour 180 places, celui du retour le même jour était pratiquement vide. Seul une petite vingtaine de voyageurs ont embarqué. L’annonce tardive des nouveaux tarifs d’Ewa Air y est surement pour quelque chose. La billetterie a été ouverte le 8 décembre et à cause des prix exorbitants qu’imposent les autres compagnies aériennes, beaucoup de voyageurs prennent leurs billets bien en avance. Mais les dirigeants d’Ewa Air ne sont pas inquiets. « On ne fait pas une omelette sans casser des œufs. Il faut créer l’offre pour susciter la demande. Je suis confiant et optimiste pour l’avenir », assure Ayub Ingar.

Faire exister l’État à Mayotte

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Thierry Suquet, préfet de Mayotte, est arrivé sur l’île alors qu’elle fêtait les 10 ans de sa départementalisation. Surpris par l’ampleur de la tâche, le délégué du gouvernement défend toutefois le bilan de l’État à la tête du tout jeune département, appelant également les Mahorais à plus de recul et de patience.

Flash Infos : Voilà quelques mois que vous êtes arrivé dans le plus jeune des départements français. Que connaissiez-vous de Mayotte et quel a été votre sentiment lors de vos premiers jours ici ?

Thierry Suquet : Ce n’est déjà plus si récent, puisque cela fait cinq mois, et ça compte obligatoirement beaucoup dans la vie d’un préfet. Avant d’arriver, j’ai fait le tour de toutes les personnes que j’ai pu rencontrer. Je suis passé dans les cabinets ministériels à Paris, pour y voir des gens qui connaissaient Mayotte. On m’a fait beaucoup de descriptions, et j’ai constaté en arrivant qu’il y avait un diagnostic assez juste. Ce que l’on m’avait expliqué à Paris est ce que j’ai retrouvé : le climat d’insécurité et de violence, mais aussi les enjeux économiques, et les problèmes de satisfaction quant au logement et à l’eau. Donc je n’étais pas étonné de ces aspects.

Ce qui m’a étonné, même si j’étais préparé, c’est l’ampleur de ces phénomènes à Mayotte, de l’immigration irrégulière, des défis. Ce que je retiens aujourd’hui, c’est que l’on est confronté à chaque fois à des problèmes de masse que l’on ne perçoit pas nécessairement quand on est en métropole. C’est pour cela que j’encourage aujourd’hui beaucoup de missions de voyageurs à venir nous voir, car je pense que même si l’on a une connaissance livresque, ce qui était mon cas, ça ne peut pas refléter la réalité tant que l’on n’a pas mis les pieds sur l’île.

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FI : Nous avons fêté en 2021 les 10 ans de la départementalisation de l’île. Que diriez-vous aux Mahorais, alors que certains d’entre eux se sentent délaissés par l’État français ? Dans une lettre ouverte, l’ancien élu Issihaka Abdillah parle même d’immobilisme…

T.S. : Il faut que l’on regarde les choses avec sérieux et objectivité. Les engagements de l’État, ce sont 269 millions d’euros investis en 2021. Nous sommes présents sur tous les champs d’intervention, en compagnie du Conseil départemental. Nous avons d’ailleurs signé un avenant au contrat de convergence, ajoutant 200 millions d’euros supplémentaires. C’est le signe très fort de l’engagement de l’État à Mayotte.

L’État est présent dans tous les domaines. Et si l’on prend la crise sanitaire liée au Covid, on met 118 millions d’euros sur le fonds de solidarité, 84 millions sur les prêts de l’État, et entre 28 et 29 millions de compensations de l’activité partielle. Mayotte est l’un des départements les plus aidés dans ce domaine. Donc l’État est là.

Ensuite, nous sommes dans un département jeune, à qui l’on demande de faire en 10 ans ce qui a été fait en deux siècles en métropole et un peu plus rapidement dans les départements et les régions d’outre-mer. Effectivement, le décalage est difficile à combler. Mais ce n’est pas parce que l’État abandonne les Mahorais, mais à cause de l’ampleur de la tâche. Je le disais au début de notre entretien, ce qui est frappant à Mayotte, c’est la masse. En métropole, une ville de 20 000 à 40 000 habitants construit un groupe scolaire de 12 classes dans un mandat, et c’est le fait de gloire du maire. À Mayotte, on demande aux villes de même taille de faire la même chose chaque année.

Je dis donc aux Mahorais : Regardez ce que l’Etat fait, regardez comme on progresse. Véritablement, lorsque l’on voit la croissance de l’économie, on se dit que l’on progresse très vite, et qu’on a du mal à prendre conscience de cette progression.

Retrouvez l’intégralité de cet entretien exclusif dans le prochain dossier du Mayotte Hebdo de ce vendredi 24 décembre.

 

269 millions de l’Etat à Mayotte en 2021

Les écoles : 140 millions d’euros

Le logement : 47 millions d’euros

La mobilité : 28 millions d’euros

L’eau : presque 20 millions d’euros

La formation : 17 millions d’euros

L’université : 6,5 millions d’euros

Le nouvel amendement concernant les pharmacies : un réel bienfait pour Mayotte ?

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Petite-Terre comporte 3 pharmacies pour une superficie de 11km². Une faille dans la logique ? Non, car la condition de création des pharmacies obéit à la notion de quota de population et non à une logique de type « répartition géographique ».

Le jeudi 16 décembre dernier a décidément été très fructueux pour l’île aux parfums à l’Assemblée Nationale. Outre les deux amendements concernant la CUF (Commission d’Urgence Foncière) dont nous avons parlé dans notre édition de lundi, la députée Ramlati Ali a également fait adopter par l’Assemblée un amendement au sujet des pharmacies à Mayotte. Mais ce dernier est-il réellement bénéfique au territoire ? Eléments de réponse au sein de cet article.

« La députée Ramlati Ali se dit satisfaite de l’adoption de son amendement visant à augmenter le nombre d’officines pharmaceutiques sur le département de Mayotte », peut-on lire dans le communiqué de presse officiel de la députée de la première circonscription de Mayotte. Cet amendement ramène à 7000 au lieu des anciens 7500, le nombre d’habitants requis par « secteur sanitaire » pour autoriser l’ouverture d’une officine pharmaceutique. En sachant qu’un « secteur sanitaire » correspond grosso-modo à une commune.

Cet amendement supprime également les « conditions de zone pour une meilleure répartition des officines pharmaceutiques » peut-on lire en outre dans le communiqué de presse officiel. En termes plus transparents, avant cet amendement, l’implantation d’une officine par voie de création devait se faire dans une zone ou quartier prioritaire de la politique de la ville. Ce dernier concept est défini par l’article 5 de la loi n°2014-173 du 21 février 2014 de « programmation pour la ville et la cohésion urbaine ». Désormais, cette condition est supprimée et la création d’officines peut se faire partout sur le territoire à partir du moment où le quota de population atteint les 7000 habitants par « secteur sanitaire ».

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Un coup d’épée dans l’eau ?

Si, pour la députée, cet amendement permettra « un nouveau maillage des pharmacies » de manière à « faciliter l’accès de la population aux médicaments », certains pharmaciens de l’île, souhaitant naturellement garder l’anonymat de peur de s’attirer les foudres des instances officielles, demeurent sceptiques quant à son bien-fondé et estiment qu’il s’agit d’un simple « coup d’épée dans l’eau ». « Le maillage des pharmacies à Mayotte est déjà très intelligemment fait. La réduction du quota ne changera pas grand-chose. Avec la démographie galopante qu’il y a ici, il y a des créations d’officine tous les ans de toute façon », ont-ils par exemple affirmé. Et en effet, à Mayotte, les seules zones géographiques dépourvues de pharmacies sont celles où la population est vraiment très faible. Ainsi, il est vrai que le village de Kani-Kéli, par exemple, ne possède pas d’officine. Ses habitants doivent se rendre à Boueni ou à Chirongui pour se fournir en médicaments. Petite-Terre en revanche, très peuplée et comprenant 2 communes, est pourvue de 3 pharmacies, ce que l’ancien quota de population autorisait déjà.

Dans ces conditions, ce nouvel amendement contribuera-t-il vraiment à améliorer « l’accès des Mahorais aux médicaments » comme le prétend Ramlati Ali ? Aux médicaments pouvant être vendus sans ordonnance, il y aura sans doute une légère amélioration en effet, surtout « en brousse » dans le grand sud ou grand nord de l’île, zones bien moins peuplées que Mamoudzou ou Petite-Terre. En revanche, pour le moment, aucun amendement n’a été déposé pour faciliter l’installation de médecins généralistes libéraux, au sein de Maisons de Santé notamment. Or, en général, les pharmacies de Mayotte se créent juste à côté, de manière à ce que les patients puissent aller chercher directement leurs médicaments en sortant de chez le médecin. Ce système rend à la fois service aux patients et aux pharmacies, qui font ainsi « leur chiffre ». Car, c’est peut-être triste à dire, mais une pharmacie reste avant toute chose une entreprise qui se doit d’être « rentable » pour perdurer dans le temps. Les médicaments vendus sans ordonnance et la parapharmacie ne constituent qu’une part dérisoire du « chiffre » des pharmacies qui sont donc d’avantage intéressées par la vente des médicaments prescrits sur ordonnance. Or, sans médecin généraliste ou spécialistes (le concept des Maisons de Santé permet justement de réunir plusieurs professionnels de santé au sein d’un même bâtiment), les pharmacies sont perdantes. Les patients également puisque cela ne leur permet pas de se faire soigner correctement…

Alors, certes, ce nouvel amendement facilitera peut-être l’accès à des produits pharmaceutiques « de base » tels que les couches, le lait, et le doliprane (produits-phare à Mayotte), mais quant à savoir si cela permettra de réduire le désert médical présent sur l’île, ça c’est autre histoire ! De notre point de vue (qui n’engage que nous), la réponse est : non !

A l’aide de ses pinceaux Gil redonne des couleurs à Mayotte

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Comme tous les jours depuis 20 ans, Gil ouvre les grilles de L’Arabesque. A l’image de son propriétaire, la seule galerie de peinture de l’île est haute en couleur. Sur les murs couverts de tableaux, un arc-en-ciel de motifs et de pigments accueille le visiteur. Peintre, professeur et avant tout amoureux de Mayotte, l’artiste n’a de cesse de représenter l’île qu’il a connu il y a 30 ans déjà.

Du 1er janvier au 31 décembre, Gil expose au sein de sa galerie de Mtsapéré. La peinture ? Ce passionné la vie à “300%”. “Si quelqu’un me cherche, je suis ouvert 7 jours sur 7 et presque 24h sur 24” s’amuse l’artiste, “l’arabesque c’est un lieu d’exposition, un atelier, un endroit où je donne des cours et même mon lieu de vie”, poursuit-il. Connue de tous les habitués, la galerie ouvre ses portes aux curieux et Gil ne manque jamais une occasion de parler de son art. “Moi ce que j’aime c’est la couleur. Ma peinture est figurative et j’ai une prédilection affirmée pour le style “Maore ya zamani” ou la “Mayotte d’avant”, affirme le peintre. Par ces esquisses il peint et dépeint la société mahoraise traditionnelle mais il n’est pas “un peintre social” se défend-il. Dans ses œuvres, pas de cases en tôle ou de bateaux à moteur. Gil leur préfère les pirogues d’antan, les maisons en torchis des anciens ou encore les salouvas traditionnels aux couleurs chatoyantes.

La vie d’artiste

Heureux comme un prince au milieu de ses toiles, le peintre aux milles couleurs aime avant tout partager. “Je donne des cours non pas pour des raisons financières mais pour transmettre ma passion.” Aux côtés des ses deux élèves du jour, Gil observe, conseille et n’oublie jamais de laisser aux jeunes artistes la liberté créatrice qui lui est si chère. “J’ai un enseignement assez rigoriste. Je pars du principe que tout le monde est capable d’apprendre à dessiner mais que la peinture est propre à chacun”, explique le peintre. S’il vend ses toiles, il peint avant tout pour lui. Ses tableaux racontent le passé de l’île aux parfums et représentent des paysages qui ont fait battre son cœur. “Je ne sors plus pour trouver l’inspiration. Cette île je la connais comme ma poche. Ces paysages je les ai dans la peau et je leur redonne vie avec beaucoup de couleurs.” À l’huile ou à l’aquarelle, chacune de ses créations offre une vision unique du 101e département français bien avant qu’il n’en soit un.

Afin d’attirer de nouveaux amateurs de peinture pendant les fêtes, Gil organise les 24 et 31 décembre des “Happy days” avec un tableau acheté, un tableau offert. Une offre exceptionnelle pour finir l’année 2021 en beauté et gâter les amoureux des paysages mahorais. Alors envie de faire plaisir ou de vous faire plaisir ? Rendez-vous à L’Arabesque pour retrouver l’artiste et ses toiles.

Chirongui encore sous tension

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Mardi 21 décembre, la mairie de Chirongui était fermée par les membres de l’association des jeunes handballeurs de Tsimkoura. Sans plateau depuis 2019, les sportifs réclament des infrastructures. En effet, la construction d’un plateau couvert devait prendre fin cette année mais toujours pas de parquet en vue pour les joueurs. Le chantier avance au ralenti et la colère monte dans la commune de Chirongui.

Mobilisation et prévention d’un nouveau rebond épidémique

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Afin de lutter contre la reprise épidémique et limiter la circulation du variant omicron de la Covid-19 à Mayotte, des mesures ont été prises, tels que : la fermeture des discothèques et l’interdiction des activités de danse dans plusieurs établissements, bar, restaurant et débits de boissons. Ces mesures doivent s’appliquer dans le respect des gestes barrières tout en privilégiant le télétravail. Afin de favoriser la pleine efficacité de l’ensemble de la démarche de prévention sur l’île aux parfums, les services de l’État entreprennent de mobiliser les partenaires sociaux, les organisations consulaires et l’ensemble des acteurs économiques et sociaux pour venir à l’appui des entreprises mahoraises en vue de limiter l’impact de la circulation du virus sur l’activité économique locale et garantir ainsi un cadre protecteur de la santé de chacun. Ainsi, la DEETS en collaboration avec l’agence régionale de santé de Mayotte élaborent et conduisent plusieurs actions à destination du monde économique et social aux fins de s’assurer que les employeurs mettent en œuvre l’ensemble des mesures sanitaires applicables et notamment les mesures sanitaires du protocole national.

Départ pour Laurence Carval

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Mardi 21 décembre 2021, la préfecture de Mayotte annonçait le départ officiel de Laurence Carval, sous-préfète et directrice de cabinet du Préfet de Mayotte. Après quinze mois d’exercice dans le département, Laurence Carval est appelée pour d’autres fonctions. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, au nom de l’ensemble des services de l’État au sein du 101e département français, salue son engagement, sa disponibilité et son sens aigu de l’intérêt général qu’elle a mis au service du territoire.

Corsair : Poursuite des affrètements sur la ligne Réunion / Mayotte

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Suite à un manque de pilotes en fin d’année, la compagnie Corsair poursuit l’affrètement des vols entre La Réunion et Dzaoudzi à compter du 22 décembre 2021. La prolongation de la crise et la baisse d’activité au premier semestre 2021, combinées avec la saturation des moyens de formation (disponibilité des instructeurs et des simulateurs) pour les formations au sol et en vol, a provoqué un retard sur le programme de formation des pilotes. Ainsi, Corsair affrètera un Boeing 737 800 de la compagnie ETF du 22 décembre 2021 à fin janvier 2022. La compagnie EWA opérera les vols à compter de début février 2022. Le Boeing 737 800 affrété par ETF possède une cabine entièrement rénovée en mai 2021 et qui correspond aux standards de Corsair. De même, le Boeing 737 800 affrété par EWA répond aux standards de qualité que Corsair souhaite garantir à ses clients. Afin de répondre à la demande croissante, Corsair a décidé d’augmenter les fréquences de vols entre La Réunion et Mayotte, avec un programme allant jusqu’à 8 vols par semaine et permettre ainsi aux clients de pouvoir profiter des vacances australes et des fêtes de fin d’année en famille.

« Mobilisés contre la haine et les discriminations anti-LGBTI+ en Outre-mer »

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L’appel à projets « Mobilisés contre la haine et les discriminations anti-LGBTI+ en Outre-mer », à l’initiative de Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, dans le cadre de la loi de finances 2021, a été lancé le 17 mai 2021 et s’est clôturé le 30 juin 2021. L’enveloppe d’un montant total de 100 000€ permettra d’accompagner 17 projets, issus de 14 associations des territoires. A Mayotte les lauréats sont les suivants : la fédération des associations mahoraises à la Réunion et Orizon pour La Réunion, l’association profession sport et loisirs Mayotte, et l’association Mlézi Maoré. Leurs projets s’inscrivent dans les objectifs du « Plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ 2020-2023 » et permettront de : libérer la parole dans les territoires, notamment par la création ou le renforcement d’espaces d’écoute ; former, en tant que de besoin, les bénévoles et professionnels susceptibles d’interagir avec le public LGBTI+ ; orienter et accompagner les victimes de haine anti-LGBTI+, y compris en terme d’insertion socio-professionnelle; renforcer les actions de sensibilisation et de prévention, notamment en milieu scolaire, universitaire et professionnel pour déconstruire la haine anti-LGBTI+ dans les territoires.

La guerre est déclarée entre la Cimade et le Collectif des citoyens de Mayotte

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Cela fait plus d’une semaine que le Collectif des citoyens de Mayotte a entamé un bras de fer avec la Cimade. Le collectif accuse l’association bénévole de vouloir s’immiscer dans les décisions prises par les autorités, notamment le préfet qui a ordonné la démolition de plusieurs cases en tôles. Alors depuis plusieurs jours certains membres du collectif campent devant le local de la Cimade et demandent son départ de Mayotte.

Deux associations, deux causes complètement différentes. La Cimade et le Collectif des citoyens de Mayotte ne pourraient être plus opposés qu’en ce moment. Les deux structures sont en conflit depuis plus d’une semaine, et pour cause, le décasage du quartier de la Pompa ordonné par un arrêté préfectoral dans le cadre de la loi Elan. Avec l’appui d’autres organisations nationales et internationales, la Cimade soutient les habitants de ce quartier qui ont fait un recours devant le tribunal afin d’être relogés dans des logements dignes. Chose qui n’a pas plu aux membres du Collectif des citoyens de Mayotte. Lors de l’audience examinant le recours qui a eu lieu le 13 décembre, « une vingtaine de personnes apparentées au Collectif des citoyens de Mayotte ont manifesté contre ce contentieux », affirme la Cimade. Mais ça ne s’est pas arrêté au tribunal puisque les membres du collectif sont ensuite allés jusqu’au local de la Cimade et campent devant depuis plusieurs jours. « Ils ont tenté violemment de s’y introduire. Cette tentative a duré plusieurs heures, le tout sous une pluie d’insultes et de cris permanents », assure la Cimade dans un communiqué de presse. Une version qui n’est pas complètement contestée par le collectif mais qui est quelque peu nuancée. « On ne les a pas menacés, on leur a juste demandé de sortir pour discuter. Ils ont prétendu qu’on allait les agresser mais nous ne sommes pas violents », martèle Safina Soula, la présidente du Collectif des citoyens de Mayotte. La police est arrivée sur les lieux mais n’a pas réussi à déloger les campeurs. « On se demande pourquoi on les laisse faire. La police n’a rien fait parce que je pense qu’elle veut avoir la paix sociale », estime Mathilde Detrez, chargée de projet à la Cimade de Mayotte. Quoi qu’il en soit, les deux parties ont porté plainte pour diverses raisons. « On a porté plainte pour tentative d’intrusion, insultes et menaces. Il n’y a pas eu de dégâts matériel mais ils nous empêchent de faire notre travail et c’est inadmissible », déclare la représentante de la Cimade sur l’île. Les représentants du collectif ripostent et ont déposé plainte car ils accusent certaines personnes de la Cimade de les avoir filmés et photographiés à leur insu. Une version réfutée par les accusés. « Je veux bien qu’ils nous montrent les preuves des photos et vidéos. Ce sont eux qui n’ont pas arrêté de nous filmer », contredit Mathilde Detrez.

De la colère des deux côtés

L’événement du 13 décembre est la goutte de trop pour le Collectif des citoyens de Mayotte. « Les gens de la Cimade se comportent comme s’ils avaient conquis Mayotte, comme s’ils avaient le pouvoir et personne ne dit rien. Ils veulent décider à la place de tout le monde : les maires, le préfet, le recteur mais ils ne décideront pas pour la population mahoraise », avertit Safina Soula, faisant référence à un recours devant le tribunal qui obligeait le maire de Tsingoni à scolariser des enfants et aux décisions des juges qui demandaient au préfet de reloger des familles délogées. « Nous ne faisons pas les lois, on est là pour appliquer le droit français dans un territoire français », répond la chargée de projet de la Cimade. Elle tient de ce fait à rectifier une idée reçue. « Les personnes que nous aidons sont soit françaises, soit en situation régulière ou ont le droit à un titre de séjour. » Qu’importe, pour le Collectif des citoyens de Mayotte qui exige le départ de la Cimade de Mayotte. « C’est une honte que cette association vienne ici et nous empêche de développer notre territoire comme on l’entend. Qu’ils aillent aux Comores, à Madagascar, mener leurs actions. Nous ne voulons plus d’eux », insiste Safina Soula. Et cette dernière est catégorique, ils ne céderont pas tant qu’ils ne seront pas entendus par le président du Conseil départemental et le préfet. « Sans cela on va continuer à camper devant leur local parce qu’il s’agit maintenant d’un rapport de force. On veut leur montrer qu’on est chez nous », continue la présidente du collectif. Mais la Cimade ne l’entend pas de cette oreille. « On ne se laissera pas faire. On continuera le combat quoi qu’il en soit. » La guerre est donc bel et bien déclarée, et elle semble être arrivée à un point de non retour.

Courtier en assurance, Master M’ze Mogné réalise son rêve et ouvre son cabinet

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Le monde des assurances n’a plus aucun secret pour lui. Master M’ze Mogné est un professionnel dans ce domaine depuis presque 20 ans. Après avoir travaillé pour les plus grands groupes nationaux, il vient d’acheter son cabinet de courtage en assurance à Mayotte. Une fierté pour lui qui en rêvait depuis le début de sa carrière.

courtier-assurance-master-mze-mogne-ouvre-son-cabinetDans son cabinet situé à Cavani dans la ville de Mamoudzou, Master M’ze Mogné n’a aucun moment de répit. Il doit gérer ses salariés et prendre en charge les clients qui ne trouvent pas de solutions d’assurances facilement. Et ils sont nombreux, le cabinet Ylang Assurances ne désemplit pas, pour le plus grand bonheur du propriétaire. « Ce n’est que le début mais ça marche très bien et je sais que l’on aura du succès », lance Master M’ze Mogné. Et s’il est aussi confiant c’est parce que la demande est conséquente sur l’île. Le nombre de véhicules ne cesse d’augmenter dans le département, il y a de plus en plus de constructions et les professionnels ayant besoin d’assurances sont nombreux. « Il y a seulement deux cabinets de courtage en assurance à Mayotte, alors qu’il y a largement de la place pour d’autres parce que le territoire est en train de se développer », indique-t-il. Et cela se fait ressentir dans la charge de travail qui incombe à l’entrepreneur. Il a engagé deux salariés et deux apprentis en BTS mais cela ne suffit pas. Ses employés sont novices dans le monde des assurances, mais faute de main d’œuvre il n’a pas d’autre choix que de s’adapter. « Je cherche désespérément quelqu’un de qualifié qui pourra me seconder parce qu’il y a beaucoup de travail et je ne peux pas tout faire », indique-t-il. Mais il faut croire que les experts en assurance sont rares sur l’île puisque Master M’ze Mogné a du mal à trouver la perle rare. « Je vais devoir faire venir quelqu’un de La Réunion », réalise-t-il.

Un rêve de longue date qui se réalise

Si aujourd’hui le quadragénaire est à la tête de son cabinet de courtage, cela n’a pas toujours été le cas. Après l’obtention d’un BTS en assurance au début des années 2000, il commence à travailler dans les grands groupes tels que MMA et Groupama. Il rentre à Mayotte en 2003 pour mettre à profit ses compétences dans les agences implantées dans le territoire pendant plus de dix ans, dans un objectif bien précis. « Je me suis dit que je veux tout faire, tout savoir. J’ai gravi les échelons et puis quand ce n’était plus possible je me suis mis à mon compte. J’y pensais depuis une dizaine d’années », raconte-t-il. Il a passé les formations nécessaires pour être qualifié en tant que courtier en assurance. « Mon cabinet de courtage se différencie d’une agence car je travaille avec plusieurs partenaires. Lorsqu’un client arrive je cherche la meilleure solution pour lui auprès des assurances avec lesquelles je travaille », explique le courtier. Même si son affaire fonctionne, rien n’est simple dans ce domaine à Mayotte. Le professionnel est confronté à des difficultés propres à l’île. « Les assurances en métropole ne veulent pas être partenaires avec les cabinets d’ici. Elles ne veulent pas assurer à Mayotte parce qu’elles ont peur. Par exemple, le pare-brise d’un bus coûte 10 000€ et quand on voit le nombre de bus cassés, ils n’ont pas forcément envie de s’aventurer chez nous. Et c’est pareil pour les voitures », explique l’entrepreneur. Malgré cela, Master M’ze Mogné a fait le pari de se lancer dans l’entrepreneuriat, et selon lui c’est la meilleure chose à faire. « C’est un risque car j’ai investi de l’argent mais je le prends parce que qui ne risque rien n’a rien. Et on devrait pousser les jeunes à créer leurs entreprises parce que tout le monde ne peut pas être fonctionnaire. » Ylang Assurances existe à Mayotte depuis plus de dix ans, et Master M’ze Mogné a profité de sa mise en vente pour l’acheter il y a deux mois. Mais il ne perd pas espoir, il espère un jour ouvrir son cabinet et tout commencer une nouvelle fois.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes