Très peu d'élèves étaient au lycée, ce jeudi. Les parents en ont dissuadé certains de ne pas y aller.
Les menaces reçues à la fin des vacances scolaires et les affrontements de mercredi ont poussé des parents d’élèves à dissuader leurs enfants d’aller au lycée professionnel de Chirongui, ce jeudi. Ils comptent d’ailleurs bloquer l’établissement, demandant davantage de sécurité. Un mouvement déploré par les autorités, la gendarmerie et le rectorat qui appellent la population au calme.
“On avait donné trois semaines, lundi. Et deux jours après, c’est le bordel”, s’emporte Andhum Imrane, une mère de famille. Ce jeudi, plusieurs habitants restent aux abords de l’Hôtel de ville de Chirongui. Ils viennent de donner “une liste de priorités” à la municipalité (voir ci-dessous). Des revendications nées alors que la commune a connu ces derniers jours des menaces pesant sur les riverains, engendrant son flot de rumeurs. La mort, le 10 mars, d’un lycéen originaire de Tsoundzou, a mis le feu aux poudres. Des menaces de représailles sur les réseaux sociaux mettent les nerfs de la population locale à rude épreuve.
Plusieurs mères d’élèves se sont rendus à la mairie pour que celle-ci prenne des mesures pour garantir la sécurité des élèves.
Lundi, le lycée Tani Malandi s’est retrouvé pour la première fois avec une poignée d’élèves. Il l’a été à nouveau ce jeudi et le sera vraisemblablement ce vendredi. Entretemps, mercredi matin, des bandes s’en sont pris aux élèves en leur lançant des pierres. Ces derniers ont pu se réfugier à l’intérieur de l’établissement. Mais le mal était fait selon une partie des parents qui appellent “au blocage des écoles”. La gendarmerie suit ça très sérieusement, même si elle souhaite calmer le jeu et rappelle que “des forces sont déployées de façon pérenne près de tous les grands établissements”. “On n’a pas eu de plaintes”, confirme le colonel Olivier Castries, commandant de gendarmerie, au sujet des événements de ce milieu de semaine.
“Il y a une volonté d’instrumentaliser, ça me révolte”
Alors que les rares élèves quittent l’école au fur et à mesure, ce jeudi, la municipalité, la gendarmerie et le rectorat déplorent que “des gens de l’extérieur” empêchent la bonne reprise des cours. “Le lycée n’est pas fermé”, répète le recteur Gilles Halbout, qui ne cache pas sa colère. “Les parents d’élèves que j’ai au téléphone, au contraire, appellent à ne pas bloquer le lycée. Il y a une volonté d’instrumentaliser ce qui se passe à Chirongui, ça me révolte.” Il rappelle au contraire que le lycée “prône le vivre ensemble”, accepte les élèves “peu importe leurs villages” et que “nous sanctionnons tous les mauvais comportements”.
Regrettant la propagation de “fausses informations”, le commandant de gendarmerie suit l’avis de l’académie. “C’est extrêmement pénible. Beaucoup de gens y croient et on voit les effets dans le milieu scolaire”, déplore-t-il, avant de demander “de laisser la gendarmerie faire son travail”.
La commune de Chirongui, qui a rencontré les habitants, s’est également fendu d’un communiqué pour demander aussi “le calme”, jeudi soir. “Nous rappelons que nos enfants ont besoin d’apprendre et d’être ensemble. C’est pourquoi, le maire Andhanouni Saïd tient à vous informer que les établissements scolaires accueillent leurs élèves normalement. Pensons à leur avenir”, est-il écrit.
Plusieurs revendications apportées à la mairie
Outre la sécurité, les habitants ont fait remonter, jeudi matin, une série de “priorités” à la municipalité. Si certaines sont concrètes comme des travaux d’évacuations des eaux pluviales ou le réaménagement de la route entre Chirongui et Malamani, d’autres sont beaucoup plus larges. La population demande par exemple de mettre fin à la vente à la sauvette ou un meilleur éclairage public. Pour les questions relatives à la sécurité, Cédric Maleysson, le chef de la police municipale, a déjà fait le tour des mesures. “Sur le problème des chiens errants par exemple. Nous n’avons pas de moyens ni de personnes formées. Nous faisons appel à l’association Gueule d’amour, mais tout ceci à un coût”, explique-t-il. Celui-ci souhaite toujours renforcer ses effectifs, conformément à la volonté de la municipalité. “J’ai beaucoup de candidatures. Mais pour être policier municipal, il faut passer un concours”, rappelle-t-il.
Ce jeudi soir, Charafina Ali Bacari a reçu la médaille de l’enfance et de la famille des mains d’Adrien Taquet, secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, en présence de Brigitte et Emmanuel Macron. Une fierté pour cette mère de six enfants, déjà décorée par le préfet, Jean-François Colombet, en 2019.
Jeudi, 18h30. Palais de l’Élysée. Charafina Ali Bacari reçoit la médaille de l’enfance et de la famille des mains du secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, Adrien Taquet.
« J’étais la première sur la liste quand on a commencé à nous appeler… Peut-être parce que c’était par ordre alphabétique », sourit la quinquagénaire. Piquée par l’émotion, elle redescend doucement de son petit nuage et peine à trouver les mots pour synthétiser cette cérémonie vécue en présence, excusez du peu, du président de la République, Emmanuel Macron, et de son épouse, Brigitte.
Une soirée marquante au cours de laquelle l’habitante de M’Tsangamouji parvient à échanger brièvement avec le chef de l’État : « Il m’a dit que les femmes mahoraises sont très dynamiques et qu’elles ne se laissent pas faire. C’est la phrase que j’ai enregistrée dans ma tête. » Autre souvenir indélébile ? Ces quelques minutes avec la première dame de France, à qui elle offre même une jasminade venue tout droit du jardin de l’une de ses filles. « Elle ne pouvait pas l’accrocher sur sa veste, mais elle m’a promis de la garder précieusement chez elle. »
Choisie par l’union départementale des affaires familiales
Et ce privilège solennel, Charafina Ali Bacari le doit à l’union départementale des affaires familiales, qui l’a choisie pour représenter le 101ème département et recevoir cette distinction nationale décernée aux parents qui ont élevé au moins quatre enfants en leur apportant leur dévouement et des soins attentifs. « J’étais très émue quand j’ai su que je devais aller à Paris », confie la maman de trois garçons et trois filles, âgés aujourd’hui entre 18 et 32 ans. « Nous sommes tous ravis pour elle, même si tous mes frères et sœurs n’ont pas pu faire le déplacement », s’émeut Arfaoui, le petit dernier de la fratie, qui a quitté sa terre natale en septembre dernier pour débuter une licence AES (administration économique et sociale) à l’université de Pessac.
Dévouée corps et âme à l’éducation de sa progéniture, la retraitée du service social à la mairie de M’Tsangamouji se dit fière de la réussite de chacun. En plus d’Arfaoui, deux autres de ses enfants se trouvent actuellement en métropole. L’un travaille comme ambulancier à Bordeaux et l’autre dans la restauration scolaire à Lyon. L’autre moitié – une infirmière libérale, une enseignante de gestion management et un responsable dans la grande distribution – vit quant à elle sur l’île aux parfums. « Ils ont tous fait des études », se réjouit Charafina Ali Bacari, à quelques heures de son retour après une semaine tout simplement mémorable.
À l’aube de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, Flash Infos et Mayotte Hebdo vous proposent chaque semaine un tour d’horizon des programmes des candidats à l’Élysée. Durant ce mois seront ainsi abordés la représentation nationale, l’éducation, l’économie, la sécurité et la santé. Si certains candidats bénéficient de comités de soutien sur Mayotte pour faire campagne, d’autres n’ont pas cette chance. Malgré cela, elles et ils proposent nombre de mesures pour perfectionner le système éducatif français.
Si le président sortant a annoncé un dégel du point d’indice des enseignants d’ici cet été, c’est parce que ses concurrents à l’Élysée le proposent presque tous. C’est le cas de Fabien Roussel (Parti communiste français), qui vise une augmentation de salaire de 30%, comme Jean-Luc Mélenchon (France insoumise). Yannick Jadot (Europe-écologie Les Verts), Jean Lassalle (Résistons !), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Valérie Pécresse (Les Républicains) visent quant à eux une hausse de 20%, synonyme d’alignement sur la moyenne de l’OCDE. Éric Zemmour (Reconquête) n’évoque que des « primes », alors que Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) veut embaucher plus. Anne Hidalgo (Parti socialiste), quant à elle, a fait des enseignants ses cibles privilégiées, en leur promettant un salaire de 2,300 euros en début de carrière.
Il faut dire que le vote enseignant est très recherché. Comme les autres fonctionnaires du service public, les profs pensent plus facilement à l’intérêt général, valeur habituellement véhiculée par les partis de gauche, même si cette tendance se vérifie de moins en moins. De plus, le corps enseignant est encore plus politisé que le reste des fonctionnaires, assurant une très faible abstention de leur part. À noter que cet électorat reste traditionnellement réfractaire à l’extrême-droite. Cette dernière ne manque pourtant pas de propositions. Éric Zemmour promet en effet un accès à la voie professionnelle dès 14 ans, quand Yannick Jadot veut « construire des ponts » entre les filières professionnelle, générale et technologique. Fabien Roussel, comme Jean-Luc Mélenchon, veut refaire passer le bac pro sur quatre ans.
Dans la filière générale, la suppression du très contesté Parcoursup est au programme de Philippe Poutou, Nathalie Arthaud et Fabien Roussel, qui veulent également mettre fin à la réforme du baccalauréat. Yannick Jadot et Anne Hidalgo veulent améliorer cette dernière, tout en supprimant Parcoursup. Éric Zemmour, comme Emmanuel Macron (La République en Marche) et Valérie Pécresse, ambitionne de le « perfectionner ». D’autres mesures de facilitation des études existent : Fabien Roussel propose une hausse de 45% du budget de l’Éducation nationale, Jean Lassalle, un prêt étudiant pouvant aller jusqu’à 20.000 euros à taux zéro, Nicolas Dupont-Aignan, de « rétablir la gratuité » des universités. Anne Hidalgo et Yannick Jadot se portent sur des plans de mixité sociale, le candidat écologiste proposant des ensembles locaux de lycées « favorisés » et « défavorisés ».
Enfin, le contenu pédagogique est au cœur des débats. Éric Zemmour défend un retour aux bases du « lire-écrire-compter », un apprentissage accru du latin et du grec, la fin de prétendues « propagandes idéologiques », ainsi que le retour du certificat d’études à la fin de la primaire, comme Valérie Pécresse. Yannick Jadot et Fabien Roussel, quant à eux, veulent réorganiser les horaires scolaires, le premier souhaitant accorder plus de temps et d’importance aux exercices oraux, le second visant 27 heures hebdomadaires en primaire et 32 heures au lycée, pouvant grimper à 36 avec les options.
Marine Le Pen (Rassemblement national)
Tous les Mahorais se disent très inquiet pour l’avenir de leurs enfants. En effet, il faut reconnaître, que ces dernières années, l’éducation de nos enfants a été massacrée par la massification de la scolarisation au détriment de la qualité de l’enseignement. C’est la raison laquelle, dans le cadre de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a tenu à présenter un programme éducatif concret, ambitieux et applicable à court terme.
Soucieuse de rétablir l’excellence éducative à la française, élue Présidente, la première mesure de Marine Le Pen sera de définir par la loi les contenus des enseignements. Le Ministre de l’Éducation nationale pourra ainsi valider les programmes scolaires après consultation de la représentation nationale.
La restauration de l’efficacité du système éducatif passera par la création d’internats pour les collégiens et les lycéens qui offriront de meilleures conditions d’étude aux élèves pour qui cette solution est la meilleure, voire la seule, chance de réussir. De la même manière, les élèves et les étudiants qui poursuivent leur scolarité ou leurs études en métropole sans leurs parents, auront la garantie de pouvoir être hébergés dans un internat ou dans le parc de résidences universitaires.
Pour remédier aux handicaps propres à notre 101ème département, Marine Le Pen diminuera les effectifs des classes de primaires et augmentera les heures de français à l’école primaire et au collège. Enfin, un plan de construction d’écoles et de collèges soutenu sera élaboré en début de mandat qui nécessitera en parallèle de renforcer les recrutements à l’aide notamment des concours locaux des enseignants du premier degré.
Daniel Zaïdani, président du comité de soutien à Mayotte de la candidate Marine Le Pen.
Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise/Union populaire)
Candidat de l’Union populaire et défenseur d’une harmonie entre les êtres humains et avec la nature, Jean-Luc Mélenchon prévoit de remodeler le système éducatif pour le rendre plus performant. Une garantie d’autonomie de 1.063 euros par mois sera versée à chaque étudiant de plus de 18 ans et à chaque lycéen professionnel de plus de 16 ans, ce qui leur permettra de se consacrer pleinement à leurs études. Une fois élu, le futur président de la République mettra fin aux réformes du lycée et du baccalauréat, ainsi qu’à Parcoursup, plateforme discriminant et laissant trop de jeunes sur le côté.
La pédagogie devra être la même partout, pour tous. Ainsi sera mis en place un cadrage national des horaires scolaires. Une réduction d’effectifs sera opérée dans les classes, pour ne pas qu’elles dépassent 19 élèves. À Mayotte, cela implique la construction de plus d’un millier de salles de classe, en plus de la rénovation du bâti et de l’équipement de celles-ci (informatique). Les cours de soutien scolaire deviendront gratuits, pour que toutes et tous aient les mêmes chances. Favoriser et développer les formations agricoles et intégrer de l’écologie dans les programmes scolaires sont d’autres mesures de Jean-Luc Mélenchon.
Enfin, les enseignants ne seront pas en reste, puisque le gouvernement de l’Union populaire, dès son arrivée au pouvoir, procèdera à une hausse immédiate du point d’indice, équivalant à une hausse de salaire de 15%. Une seconde hausse du même ordre sera discutée avec les syndicats, afin de porter cette revalorisation à 30% sur l’intégralité du quinquennat. Il ne faut faire aucune concession sur le bien-être et l’éducation des jeunes français et mahorais, qui constituent la pierre angulaire de notre Avenir en commun.
Comité de soutien mahorais de Jean-Luc Mélenchon
Emmanuel Macron (la République en Marche)
En raison de la jeunesse de sa population et de son dynamisme démographique, notamment à Mayotte, les Outre-mer constituent l’avenir de la France. À ce titre, l’éducation et la formation sontdes enjeux absolument essentiels pour préparer le monde de demain. Des efforts inédits ont étéréalisés lors de ce quinquennat. La totalité des classes de CP et de CE1 a été dédoublée en éducation prioritaire dès 2020. Plus de 37.000 élèves ont bénéficié de l’opération « petits déjeuners » depuis mars 2020 dans l’ensemble des écoles REP et REP +, 682 emplois d’enseignants ont été créés dans le 1er et 2nd degré depuis 2018. Sans oublier le plan de 500 millions d’euros sur cinq ans, mis en œuvre à Mayotte pour rattraper les retards en matière de constructions scolaires.
L’école est une première marche, elle doit être tournée vers l’avenir des élèves et leur donner les clefs de leur réussite à la fois sur le plan des compétences, de la santé, de la confiance en soi et en la société. C’est pourquoi, il nous faut rebâtir une école de la confiance, un système social rénové pour mieux protéger les Français et réduire les inégalités à la racine.
Pour les cinq ans à venir, Emmanuel Macron veut donner plus de marge de manœuvre aux équipes pédagogiques. Plus de moyens, de rémunération, de liberté pédagogique, dans un dialogue avec les familles, les associations et les communes. Faire une grande réforme du lycée professionnel sur le modèle de notre réforme de l’apprentissage : partenariat plus étroit avec les entreprises, rémunération des stages en entreprise et ouverture de places dans les filières qui correspondent aux besoins de la nation et une initiation au codage et à l’informatique. Mettre en place une demi- journée « Avenirs » par semaine au collège dès la 5ème, consacrée à la découverte des métiers et des entreprises et au numérique avec un enseignement au codage notamment, pour améliorer l’orientation en associant les entreprises.
Visite d'exploitation et rencontres avec les médias à Combani, Jean Lassalle fait un séjour express en pleine campagne.
Absent du débat sur TF1, lundi dernier, Jean Lassalle avait le moral dans les chaussettes ces derniers jours. Il aura fallu une visite à La Réunion et un passage à Mayotte, ce jeudi, pour que le candidat à la présidence de la République oublie son envie de renoncer à cette campagne dans laquelle il dit vouloir “mettre un coup de boule”.
Blagueur, déterminé, Jean Lassalle a changé en quelques jours. “Moi, j’ai la baraka [la chance, ndlr.], Macron a la scoumoune [malchance]”, se plaît-il à répéter, oubliant de dire qu’il avait une heure de retard à cause de son vol depuis La Réunion. Le candidat du parti Résistons ! est enthousiaste, ce jeudi soir. “Venir dans les îles, ça m’a dopé. Les gens ici me donnent des vitamines. À Paris, tout le monde est mou”, déclare-t-il. Cet engouement n’était pourtant pas de mise ces derniers jours.
Le président des Jeunes Agriculteurs, Soumaila Anwar Moeva, a retrouvé le candidat qu’il a croisé il y a quelques semaines au salon de l’agriculture à Paris.
Le candidat lui-même laissait entendre qu’il n’irait peut-être pas au bout, mardi. La faute à un débat, la veille, sans “les petits candidats”. Une non invitation qu’il vit comme une injustice dans une campagne présidentielle dans laquelle il rêve de “mettre un coup de boule”. Son hésitation, son équipe a dû jongler avec. Son passage à Mayotte s’est d’ailleurs fait à la dernière minute, le programme étant donné le matin-même. Une visite d’exploitation à Combani, un point-presse au stade de Combani, tout s’organise un peu à la va-vite autour du député en poste, notamment grâce à son neveu, professeur à Tsararano.
Attentif au sort des agriculteurs mahorais
Ce côté improvisé n’est pas pour déplaire à Jean Lassalle, lui qui aime parler du dernier match du Paris-Saint-Germain avec les jeunes footballeurs ou demander aux journalistes qui l’accompagnent d’où ils viennent pour leur chanter une chanson. À ses côtés, Soumaila Anwar Moeva, le président des Jeunes agriculteurs, invite les spectateurs du show Lassalle à voter pour le Béarnais. « Ca me rajeunit beaucoup. Chez nous, il n’y avait pas de piste, on allait aux champs à pied. On travaillait à la main. Dis-donc, tu m’as fait une sacré cure de jeunesse”, confie Jean Lassalle à son interlocuteur.
La visite de l’exploitation d’ylang-ylang lui permet aussi d’aborder un sujet avec lequel il se sent à l’aise : l’agriculture. Difficulté d’accès au foncier, vol des cultures, le candidat a bien compris les problématiques des exploitations sur Mayotte. “Je mettrai quatre milliards d’euros par an dans un grand projet agricole érigé en grande cause nationale. Il sera défini selon les territoires et leurs particularités”, promet-il.
Moins au fait des autres sujets, il utilise sa verve pour répondre aux questions. Sur l’immigration, il dit “qu’il va gérer le problème”, mais ne se lance pas dans la manière dont il compte le faire. Et à l’inverse, des mesures sortent parfois du lot. “Je veux que des bourses soient données aux étudiants en médecine. En échange, ils iront six ans là où la France a besoin d’eux”, défend-il comme idée.
Content d’avoir rencontré Réunionnais et Mahorais, Jean Lassalle repart dès ce vendredi. Une détermination de nouveau intacte.
Claire Veysset lors de son retour à Mayotte il y a un an.
L’auteure-documentariste Claire Veysset, qui a passé une partie de son enfance à Mayotte, a réalisé récemment un documentaire de création sur l’île et sa population. Mêlant souvenirs, réalité contemporaine et fantasmes, cet ouvrage radiophonique fait parler différents habitants, dans leur environnement, dressant un portrait sonore du territoire. Diffusé le 4 mars dernier sur les ondes de la RTBF (Radio et télévision belge), « L’île et ses enfants volcans » est à réécouter en podcast pendant un an sur rtbf.be.
« J’ai vécu à Mayotte de 1996 à 2000 c’est-à-dire de mes 6 à mes 10 ans et j’ai toujours eu envie d’y retourner un jour », affirme Claire Veysset, une jeune auteure-documentariste de 32 ans qui habite actuellement à Saint-Nazaire. Profitant de son métier, elle décide donc de réaliser un documentaire de création radiophonique sur l’île aux parfums. Revenue pour son projet il y a environ un an, elle dort chez des personnes issues de différents milieux culturels et sociaux et sillonne le territoire pour recueillir des témoignages. « Je n’avais de Mayotte qu’un souvenir d’enfance figé dans le temps et je voulais savoir ce qu’était devenue ce bout de la France qui m’avait profondément marqué », raconte la jeune femme.
L’auteure a passé quatre ans sur l’île lorsqu’elle était enfant et y est restée très attachée.
Évidemment, comme toute personne vivant en métropole, elle n’entend que du négatif sur le 101ème département, concernant l’insécurité notamment, ce qui a tendance à la blesser étant donné l’attachement qu’elle ressent pour ce lieu. « J’étais inquiète à l’idée de revenir et de ne rien reconnaître. Mais cela n’a pas été le cas. Certes, Mayotte a beaucoup changé en 22 ans, mais j’y ai quand même retrouvé une certaine atmosphère que j’avais connue dans mon enfance », partage-t-elle. « L’air, les odeurs, les sensations sont restées les mêmes. On sent néanmoins que l’île est sous pression, l’environnement est saturé de beaucoup de choses, mais… cela tient quand même ! »
Des témoignages très divers
Pour réaliser son documentaire, Claire Veysset s’appuie alors sur certains acteurs culturels ou scientifiques locaux. Ainsi, le célèbre linguiste Mlaïli Condro contribue à l’œuvre ainsi que le jeune auteur Nadjim Mchangama. Elle réside également quelques temps dans les locaux de l’association Kazyadance, située en Petite-Terre. Ces contacts lui permettent de rencontrer des sociotypes très divers et de les interroger sur le rapport qu’ils entretiennent avec Mayotte. Collégiens, jeunes artistes, métropolitains de passage, Naturalistes ou vieux sages, tous s’expriment sur la manière dont ils voient cette île et leurs ressentis vis-à-vis d’elle.
Et tout naturellemment, elle ne peut échapper à la naissance du nouveau volcan situé à seulement une cinquantaine de kilomètres. « Dans le choix du titre de mon documentaire, j’ai voulu faire un parallèle poétique entre ce phénomène naturel et l’état émotionnel de beaucoup d’enfants de l’île », explique Claire Veysset. Si elle évoque – avec parcimonie – l’insécurité qui gangrène l’île, la jeune femme se concentre avant tout sur le positif. « En métropole, on ne parle presque que de ça quand on évoque Mayotte. Or, c’est tellement d’autres choses ! Je voulais en montrer toute la richesse et évoquer l’attachement qu’on peut ressentir pour elle », défend l’auteure qui mêle également ses souvenirs personnels, entre les témoignages, sous une forme narrative. « C’est aussi un documentaire sur l’enfance. La mienne, mais également celle de cette île qui, à mon sens, vit en ce moment une forme de « crise d’adolescence » », conclut-elle.
Alors que l’inflation atteint près de 4% en France, le gouvernement a annoncé le dégel du point d’indice des fonctionnaires. Une revendication portée depuis des années par les syndicats d’enseignants qui appelaient jeudi 17 mars à une grève nationale. L’objectif ? Entamer dès à présent les dialogues autour de cette revalorisation salariale.
“L’inflation s’envole et le dégel du point d’indice devient une urgence.” Réunis dans leurs locaux de Kawéni, le secrétaire et co-secrétaire de la fédération syndicale unitaire (FSU) de Mayotte, Henri Nouri et Anssiffoudine Port Saïd évoquent les différentes problématiques auxquelles les enseignants se retrouvent confrontés au sein du 101ème département. Partageant les revendications nationales, les syndicalistes ajoutent à celles-ci les difficultés liées à l’insécurité, les sureffectifs, le manque d’attractivité ou encore la stabilisation des personnels éducatifs. “Chirongui, Combani, le Nord… Aucun endroit n’est épargné et nos collègues doivent composer avec ces problématiques affectant la qualité de l’enseignement et la scolarité des élèves”, se désole Henri Nouri.
Salaires et conditions de travail
Si le dégel des salaires des fonctionnaires se pose comme une évidence pour les syndicats, ceux-ci craignent d’être encore une fois lésés. “Nous voulons une revalorisation à hauteur de l’inflation a minima. C’est-à-dire 4%”, affirme Henri Nouri. Évoquant quant à lui une mesure “urgente”, Bruno Dezile, représentant de la CGT Éduc’action à Mayotte souhaite également redorer le blason du métier d’enseignant sur l’île en “améliorant leurs conditions de travail.” Si tous semblent s’accorder sur les changements à apporter au système éducatif au niveau national et local, le rectorat affirme accomplir sa part du travail. “Nous sommes en dialogue constant avec les organisations syndicales », rappelle le recteur de l’académie, Gilles Halbout. À l’écoute des personnels et sur le terrain, les représentants locaux de l’Éducation nationale ont établi une feuille de route de projets à venir et “y travaillent”.
Retraite et droits
Particularité mahoraise, beaucoup d’enseignants ne possèdent pas de certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré (CAPES) ou de Master métier de l’enseignement, de l’éducation (MEEF). Ces professeurs contractuels ne sont alors pas soumis au même régime que leurs collègues titulaires. Parmi les doléances de la SNUIPP-FSU, un plan de titularisation et l’instauration de la cotisation à la retraite complémentaire publique (IRCANTEC) pour les contractuels se posent comme des priorités. “Nous attendons des mesures fortes pour stabiliser les professeurs à Mayotte”, détaille Anssiffoudine Port Saïd. Des revendications qui viennent s’ajouter à l’indexation pour tous les agents de la fonction publique à 53 % comme sur l’île de la Réunion. Des demandes qui devraient, période électorale oblige, être étudiées d’ici la fin du quinquennat.
La Fondation du patrimoine a dévoilé ce lundi soir la liste des 18 nouveaux monuments en péril retenus en priorité pour le Loto du Patrimoine, dont l’ancienne usine sucrière de Hajangoua à Dembéni.
Les restes bâtis de l’usine souffrent d’une végétalisation rapide, qui déstabilise les maçonneries, notamment les cheminées. Certains pans de murs sont affaiblis par la dégradation des joints et le déchaussement des moellons ou par la perte de leur revêtement. Différents travaux sont nécessaires : débroussaillage, décapage et remblais ; mise en sécurité des secteurs dangereux à risque de chute ; taille de sécurisation et préservation des vestiges ; étaiement et confortement des ouvrages de l’ancienne usine ; déplacement des pièces de l’usine.
Des travaux d’aménagement et d’accessibilité du site seront également réalisés (hors Mission Patrimoine) : réhabilitation de la voie d’accès, cheminement piéton, point de vue avec belvédère sur le Mro Wa Hajangoua (ruisseau), mise en lumière des vestiges, traitements paysagers, mobilier, signalétique, clôture, périphérique, etc.
Ce domaine sucrier de 702 hectares, créé en 1870 à Hajangoua, est l’un des plus anciens de Mayotte. À l’époque, le site possédait 95 hectares cultivés en canne à sucre. L’ancienne usine présentait un ensemble imposant, encore visible, de trois chaudières, un moteur à vapeur, une batterie de Gimart, des hydroextracteurs, trois cheminées et les vestiges d’une installation plus ancienne. La maison de maître, visible et en ruine, témoigne de la grandeur de l’exploitation industrielle de l’époque.
L’abandon des lieux par les propriétaires après le cyclone de 1898 mit fin à son exploitation et la propriété fut mise en vente en 1902, ce qui impacta fortement l’économie locale et les producteurs. Le site arborait en 1952 une cocoteraie et une bambouseraie. Cette dernière subsiste aujourd’hui, tandis que la cocoteraie fut remplacée par une plantation de bananes. Le site est inscrit au titre des monuments historiques.
La communauté d’agglomération s’engage dans un projet d’aménagement et de préservation du site, visant à valoriser à la fois les ruines de l’usine et la flore alentour. L’ancienne usine accueillera un musée qui permettra de comprendre le lieu. Un cheminement piétonnier sera aménagé autour des vestiges, ainsi que dans le verger et la bambouseraie. Ce nouvel équipement culturel et touristique du territoire permettra d’attirer les visiteurs, notamment ceux du village voisin de Bandrélé. L’objectif est aussi d’associer les habitants du village et de valoriser l’artisanat local. Des projets d’hébergement et de petite restauration, portés par des villageois, sont à l’étude.
Ce mardi 15 mars, l’office français de la biodiversité a lancé la seconde édition de l’appel à projets Biodiv’Eco pour les territoires de Mayotte et de La Réunion. Destiné aux entreprises, associations ou collectivités territoriales, il est doté d’une enveloppe de 400.000 euros.
L’appel à projets Biodiv’Eco a un triple objectif : identifier, faire émerger et accompagner des projets économiques favorables à la biodiversité, sur un grand nombre de filières ; initier une dynamique territoriale en créant un écosystème de partenaires dans le domaine du développement économique et de la biodiversité dans chacun des territoires concernés ; promouvoir et communiquer sur ces projets afin de montrer que les initiatives entrepreneuriales et de développement économique durable peuvent contribuer à la protection de nos écosystèmes.
En effet, la biodiversité exceptionnelle des territoires d’Outre-Mer, et notamment dans les îles de l’océan Indien, offre des opportunités de développement économique importantes, pouvant répondre aux enjeux de développement durable de ces territoires.
L’office français de la biodiversité a donc pour ambition de soutenir, financièrement et/ou techniquement, une dizaine de projets économiques favorables à la biodiversité locale, portés par des entreprises, des associations ou des collectivités. Un comité territorial aura pour mission d’évaluer et de classer les projets éligibles sur leur haut niveau d’ambition en termes de respect et de protection de la biodiversité, tandis qu’un comité national effectuera le choix final des lauréats en prenant en compte les évaluations faites à l’échelle des deux territoires.
Les porteurs de projets lauréats bénéficieront d’un accompagnement en ingénierie de projet (intégration des enjeux de respect de la biodiversité, appui au montage de projet et à la recherche de financements, conseils pour la réalisation d’études, mise en relation avec un réseau d’experts, …) et/ou d’une subvention pour le financement des différentes étapes de création ou de développement du projet.
Le dossier de candidature est à remplir et déposer en ligne uniquement sur la plateforme démarches simplifiées jusqu’au 15 mai. Règlement de l’AAP sur https://bit.ly/345tTtM. L’annonce des lauréats aura lieu à la rentrée 2022.
Aux alentours de 18h30 mardi 15 mars, un incendie s’est déclaré en plein cœur du quartier Bambao dans la commune de Dzaoudzi-Labattoir. Si les autorités ne dénombrent aucun blessé, les flammes ont emporté huit habitations précaires sur leur passage. Les faits auraient été commis par un homme connu pour ses séjours réguliers en hôpital psychiatrique. Sorti il y a quelques jours, le suspect a été admis en urgence au sein de l’unité qui l’accueillait jusqu’à lors. Le procureur de la République, Yann Le Bris, a affirmé qu’une enquête est en cours. La responsabilité de l’auteur des faits et les poursuites encourues reste à déterminer au vu de ses antécédents médicaux. La situation ayant été gérée en urgence afin de protéger à la fois la population, mais aussi le suspect de lui-même.
Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, et Echati Issa, la conseillère départementale du canton, ont paraphé ce mercredi 16 mars un avenant à la convention du nouveau projet national de renouvellement urbain de Majicavo-Koropa. Cette signature doit permettre de lancer les financements et les modalités opérationnelles de la deuxième phase du projet, qui est réalisée dans la continuité du chantier en cours.
Si la réalisation de la voirie de Bandrajou d’1.7 kilomètre est déjà sur les rails depuis le mois de mai 2021, les travaux risquent de se prolonger au-delà de courant 2023 après la signature, ce mercredi 16 mars, de l’avenant à la convention du nouveau projet national de renouvellement urbain de Majicavo-Koropa. Une deuxième phase qui s’inscrit « dans la continuité » de la première, assure Véronique Girard, la chargée territoriale pour l’océan Indien de l’établissement en charge de financer et d’accompagner la transformation de quartiers de la politique de la ville. « Ce chantier marque le démarrage d’une collaboration qui remonte à 2017. Après quelques années de doute, nos partenaires nous ont fait confiance », se félicite Assani Saindou Bamcolo, le maire de Koungou.
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Il faut le dire, le projet s’annonce colossal dans cette localité de la deuxième ville la plus peuplée du 101ème département. D’où l’importance de partir d’ores et déjà à la pêche aux financements et de lancer toutes les modalités opérationnelles, à l’instar des consultations d’entreprises, pour « rentrer dans le concret », « travailler sur des zones supplémentaires », et « finaliser certaines opérations », comme l’indique Olivier Kremer, le responsable de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Deal). Les travaux doivent par exemple s’étendre sur les secteurs de Mavadzani et Hamarachi.
250 logements neufs et 300 réhabilités
En plus de l’installation de l’eau potable et de l’assainissement, mais aussi de la construction d’équipements publics tels qu’une nouvelle maire annexe, une PMI (protection maternelle et infantile), un centre de santé ou encore un groupe scolaire, la résorption de l’habitat insalubre demeure prioritaire. Les autorités compétentes prévoient ainsi la sortie de terre de 250 logements « sur les différentes poches foncières » et la réhabilitation « étendue avec des créations d’étages » de plus de 300 autres. « Il y a tout un travail d’accompagnement à réaliser auprès des propriétaires pour améliorer leur habitat et les connecter », confie Véronique Girard.
« L’idée est de recréer du lien naturel par les routes, par les commerces ou par tout type d’aménagements entre ces zones prioritaires et le reste de Majicavo-Koropa », résume Oliver Kremer. En d’autres termes, il faut « réussir à intégrer toute cette opération d’envergure par rapport à l’existant » et « offrir à la population un réseau digne de ce nom ». Le tout pour un budget évalué à 117 millions d’euros selon Assani Saindou Bamcolo, dont 28 millions pour la seule agence nationale pour la rénovation urbaine. Concernant l’apport financier apporté par le Département, il faudra attendre une nouvelle délibération à la suite du vote du budget prévu le 7 avril prochain. À entendre la conseillère départementale du canton de Koungou, Echati Issa, la collectivité compte bien mettre la main au pot tant ce développement présente « un intérêt général pour le territoire » et impulse « de nouveaux leviers pour l’emploi ».
Tous les interlocuteurs réunis ce mercredi sont unanimes sur la nécessité de cette deuxième phase opérationnelle qui devrait courir jusqu’en 2026. « Il s’agit ici d’un projet important de désenclavement », avoue Thierry Suquet, le préfet, ravi de cette « construction de la ville sur la ville ». « Vous pourrez compter sur le soutien de l’État et de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) sur Koungou », promet-t-il au maire. Et par la même occasion tirer un trait définitif sur la réputation qui lui colle à la peau ?
Neuf accusés sont actuellement jugés devant la cour d'assises des mineurs. Ils doivent tous répondre de "vol en
réunion avec arme" ou "tentative de vol en réunion avec arme
Six des neuf accusés comparaissent jusqu’à mardi devant la cour d’assises des mineurs, au tribunal de Mamoudzou. Il leur est reproché d’avoir monté des barrages, volé et agressé des automobilistes à Ongojou, le 8 juin 2016, et à Ironi Bé, le 16 juin 2016. Dès le premier jour, ce mercredi, les juges ont essayé de déterminer un organigramme du groupe.
Les témoins, qu’ils soient à la barre ou en visioconférence, ont un souvenir très précis du matin du 8 juin 2016. Le temps et l’envie de passer à autre chose n’effacent en rien leur mémoire respective, ce qui leur permet de facilement raconter leur déconvenue avec les neuf accusés âgés de 22 à 29 ans, dont six comparaissent ce mercredi. Répartis sur les bancs du tribunal, ces derniers écoutent sans se regarder. D’origine comorienne, ils sont jugés à la fois pour le barrage du matin du 8 juin 2016 à Ongojou, et celui une semaine plus tard à Ironi Bé. Un procédé similaire, détaille l’adjudant de gendarmerie à la tête de la commission rogatoire créée en août de la même année. Sur place la veille, les coupeurs de route se cachent dans la végétation pour dormir. Tôt le matin, ils découpent et placent les troncs d’arbres et les branches à la sortie d’un virage en profitant de l’obscurité. Ainsi, cagoulés et armés de couteaux, battes de baseball, de chombos et même d’un fusil et d’un pistolet, ils interceptent tous les travailleurs matinaux. Ils les sortent des véhicules, les dépouillent, parfois brûlent leurs véhicules et disparaissent avant l’arrivée des gendarmes.
Ils passent devant la cour d’assises des mineurs puisque deux des coupeurs de route l’étaient au moment des faits.
“Les victimes sont traumatisées, apeurées. Elles ne comprennent pas ce qui vient de leur arriver”, poursuit le gendarme, en visioconférence depuis Lorient (Morbihan). Dans l’après-midi, un témoin, aujourd’hui en métropole, confirme son calvaire. “J’avais tellement peur que ce sont eux qui ont pris mon portefeuille et mes deux cartes bancaires. C’est là qu’ils ont idée que je leur donne mes codes”, raconte ce surveillant de prison. “Ils m’ont attaché les mains avec les lacets de mes chaussures de sécurité et m’ont emmené dans un chemin.” Sous la menace d’une arme, un pistolet ou un fusil, il le ligote également au niveau des pieds. Occupés à aider leurs comparses, ses deux “gardiens” le laissent seul. Ce qui lui permet de se libérer. “Je suis passé à travers la végétation et je suis remonté vers Ongojou. […] À un moment, j’ai dû me cacher, je ne sais pas combien de minutes, je les entendais me chercher. En remontant la route ensuite, j’ai essayé d’arrêter des voitures, mais en me voyant ligoté, elles ont fait demi-tour. Trois hommes sont venus à ma rencontre, et j’ai reconnu un habitant de mon village”, continue-t-il.
Une réponse violente aux décasages et aux expulsions
Outre l’appât du gain, puisque des téléphones et de l’argent ont été volés, les coupeurs de route avancent une autre raison, lors de leurs interrogatoires en 2018 et 2019, pour expliquer leurs attaques. “C’était une réponse à l’expulsion et au décasage de la maison [du chef supposé du groupe]”, expliquent les premiers, avec qui les gendarmes font le rapprochement à partir de 2018 grâce aux empreintes digitales. Sous contrôle judiciaire et donc le seul comparaissant libre, celui que tout le monde désigne comme le meneur est au premier rang de la salle avec sa chemise couleur saumon. Plus âgé, il avait 23 ans au moment des faits et avait été expulsé de Tsoundzou quelques mois avant. Si lui nie toute participation, les autres confirment que la vengeance était l’une de leurs motivations. “Ils ont dit que c’était pour se venger des Mahorais”, confirme l’une des victimes, âgée de 62 ans. Organisé et soudé à l’époque, le groupe semble plus divisé dorénavant. Les accusés se contredisent dans leurs déclarations et même devant les jurés. Pour ces derniers, ils leur restent quatre jours pour démêler tout ça.
Les locaux du conseil départemental de Mayotte accueillaient le mercredi 16 mars la table ronde internationale “Émergence de nouvelles centralités et résilience de l’espace mahorais”. L’objectif de l’événement ? Réunir les acteurs de l’île afin de penser ensemble l’avenir du 101ème département.
Géographe, ingénieurs ou encore élus, tous étaient rassemblés ce mercredi 16 mars pour discuter des enjeux inhérents au territoire de Mayotte. Le plus jeune département français, à tous les sens du terme, peut se vanter d’avoir l’un des plus grands et somptueux lagons du monde. Mais derrière ce bleu éblouissant que cachent les 376 kilomètres carrés de terre volcanique perdus au beau milieu de l’océan Indien ?
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Urbanisation, mobilité, assainissement, gestion de l’eau, préservation de l’environnement, prévention des risques… Autant de défis à relever pour l’île aux parfums. À l’image des saisons, les élus passent et les projets restent, quant à eux, inachevés. Pour poser carte sur table et réaliser un travail commun, l’agence française de développement, en lien avec l’association à but non lucratif Les Ateliers, organise des rencontres au service de projets territoriaux structurants. Ces tables rondes offrent aux acteurs un regard nouveau. Le but ? “Varier les échelles, oublier les frontières administratives, revisiter les territoires, pour favoriser un développement urbain, innovant créatif, pertinent, intégrant court terme et prospective.”
Mayotte, une île en travaux
“Nous devons penser la ville mahoraise de demain”, affirme Naïlane-Attoumane Attibou, le secrétaire général de la fédération mahoraise des associations environnementales. La population de l’île augmente très rapidement. Entre natalité et immigration, les défis liés à la démographie sont pléthores. “Nous sommes face à une structuration urbaine très communautarisée avec des maisons sur les parties basses et des bangas sur les fortes pentes. À chaque pluie, déchets et boue se déversent directement dans les villes créant de nombreux problèmes sanitaires, environnementaux, mais aussi d’accessibilité pour les usagers de la route”, détaille le secrétaire général. Comme lui, Mohamed Moindje, le directeur général de l’association des maires de Mayotte, se questionne quant à la viabilité du modèle actuel ! “La question aujourd’hui est : comment quitter l’anarchie pour se diriger vers une urbanisation équilibrée et planifiée ?” Comment réagir ? Par où commencer ? Et surtout comment mobiliser tous les acteurs pour mener à bien un projet structurant pour Mayotte ?
Des plans sur la comète
Dans une présentation très complète, Ismaël Zoubert, chef de mission à la direction générale des services au sein du conseil départemental, expose comment le 101ème département pourrait décentraliser ses activités. Nouveau pôle d’activité au sein de la communauté de communes du Centre-Ouest, réaménagement du réseau routier, création d’un réseau de transport maritime… Des objectifs et des souhaits innovants encore dans les cartons plus de dix ans après leur création. Si les idées ne manquent pas, le chef de projet avoue à demi-mot que derrière toute décision se cache des enjeux politiques. Sans la coopération de la majorité en place, d’outils d’ingénierie, de moyens financiers, techniques et humains, Mayotte ne pourra jamais “changer de paradigme et effectuer sa mue”. De quoi mettre un coup de pied dans la fourmilière et permettre aux acteurs présents de s’unir pour construire la Mayotte de demain.
Le projet de relogement « Davu dago » de l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM) figure parmi les lauréats du programme « Engagé pour la qualité du logement de demain ». Porté par les ministères de la Culture et du Logement, celui-ci va permettre au projet « Davu Dago » de bénéficier de facilités dans de nombreux domaines. Afin de construire des logements écologiques, économiques et de qualité, c’est le bambou qui a été choisi comme matériau-phare. Une ressource locale dont la filière est en cours de structuration sur l’île.
Le bambou a décidément le vent en poupe ces derniers temps sur l’île aux parfums ! Plusieurs cabinets d’architectes le choisissent comme matériau principal de leurs constructions et l’association BAM (Bambou A Mayotte) se donne pour mission d’en assurer la promotion. Il faut dire que cette matière première est économique, écologique, et présente l’immense avantage d’être largement disponible localement. C’était d’ailleurs l’un des matériaux utilisé traditionnellement dans les constructions. Malheureusement, le bambou est boudé depuis les années 80 en raison notamment de sa mauvaise réputation de « matériau du pauvre ». Les choses sont cependant en train de changer puisque l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte le considère comme le matériau-phare de son projet de relogement « Davu dago ». « Au lieu de mettre du béton partout, il était bien plus écologique de choisir le bambou », affirme Elodie Chêne, la chargée de communication de l’EPFAM. « D’autant plus qu’il s’agit d’une ressource disponible localement et dont la filière est justement en pleine restructuration. »
« Davu dago » signifie « maison verte » en shimaoré. Cela fait écho à un projet de relogement dans le cadre de la construction des différentes zones d’activité économiques (ZAC) du territoire. Lauréat du programme « Engagé pour la qualité du logement de demain » porté par les ministères de la Culture et du Logement, « Davu dago » doit ainsi bénéficier d’un incubateur qui lui permettra d’obtenir de nombreuses facilités, notamment en termes d’ingénierie et de finance. Certaines maisons mahoraises sont en effet construites dans des zones à risque (éboulement, inondation) et l’un des rôles de l’EPFAM est justement de « mettre tout le monde à l’abri » dans le cadre des ZAC.
Où en sont les six ZAC à l’heure actuelle ?
Aujourd’hui, six ZAC sont dans les starting-blocks à Mayotte. Une véritable révolution sur le long terme ! Si elles risquent de changer le visage de l’île aux parfum, l’EPFAM a à cœur de « partir de l’existant ». « Il ne s’agit pas de faire tabula rasa des villages actuels, mais au contraire de les intégrer à une zone de vie mêlant habitats, commerces, équipements publics, espaces publics, mais également zones agricoles », explique Elodie Chêne. Le rôle de l’EPFAM consiste notamment à préparer les terrains et d’y amener les réseaux d’eau et d’électricité afin que tout soit aux normes pour une future négociation avec des promoteurs immobiliers ou des particuliers souhaitant construire dans ces zones.
Actuellement, les six ZAC se concentrent sur Doujani, Tsararano, Kahani, Mjini, Longoni et Acoua. Celle de Tsararano est actuellement la plus avancée quand celle de Kahani n’en est qu’à ses débuts. Les autres sont dans une phase intermédiaire. La mise en place d’une ZAC comporte en effet trois phases (voir infographie), dont la dernière est le chantier. Mais les études préalables et opérationnelles induites par le code de l’urbanisme sont si longues et complexes que le lancement des travaux n’arrive qu’au bout de plusieurs années…
Toutefois, la ZAC de Tsararano en est à la dernière étape de la phase opérationnelle. L’arrêté de création et de réalisation a été validé par la préfecture et l’EPFAM doit à présent mener l’enquête publique. Celle-ci est toutefois reportée après les élections présidentielles. « On espère pouvoir [la]c commencer cet été », précise Elodie Chêne. L’enquête publique menée au mois de novembre pour la ZAC de Longoni s’est heurtée à de nombreuses résistances des propriétaires, dont les habitations sont situées dans des zones à risques, mais l’EPFAM maintient le dialogue. Le projet « Davu dago » vise justement à trouver des solutions de relogement adaptées utilisant une ressource locale. Le dossier de la ZAC de Doujani est actuellement en cours d’instruction par la préfecture. « On attend l’arrêté préfectoral de création de la ZAC », indique la chargée de communication de l’EPFAM, qui insiste sur le fait que l’établissement ne soit qu’un relai entre les services de l’’État et les constructeurs. « Notre rôle est de préparer les terrains afin de les rendre viables. »
Au vu de l’état d’avancement des ZAC, le projet « Davu dago » semble donc bien lointain. Il était cependant essentiel de créer un projet de relogement viable et écologique qui ne défigure pas l’île et l’utilisation du bambou en est certainement l’une des clés.
Dans un courrier adressé aux élus locaux et aux candidats aux élections législatives et sénatoriales, l’union interprofessionnelle CFDT pointe du doigt les manquements à l’agence régionale de santé. En premier lieu, le syndicat dénonce « une organisation inspirée des modèles des partis politiques et non une administration de l’État ». « C’est regrettable de voir une si belle institution mise au service des ambitions personnelles et politiques de certains arrivistes qui n’ont aucune considération pour la santé des Mahorais et de ceux qui oeuvrent pour l’améliorer. »
Il est ensuite question d’une « majorité composée exclusivement des amis du DG (directeur général) et de ceux qui se nourrissent des miettes tombées de sa table » et d’une « opposition composée de ceux et celles qui ont osé dire « non » à cette organisation basée sur l’hypocrisie, la manipulation, la division et le faux semblant. » En ligne de mire : Dominique Voynet, qui serait à l’origine, selon l’union interprofessionnelle CFDT, de la mise à l’écart des « forces vives, expérimentées » concernant les décisions stratégiques pour le développement du système de santé de Mayotte.
« Cette discrimination vis-à-vis de certains cadres et du personnel mahorais en particulier, qui connaissent les besoins du territoire en matière de santé, se traduit aujourd’hui par une administration des amis marquée par des nominations de complaisance sur des postes à haute responsabilité, une ARS divisée en clans, dénouée de sens et de direction claire, une absence de dialogue social avec le personnel de la santé. » Face à cela, le syndicat majoritaire de l’ARS et du centre hospitalier de Mayotte, qui se dit exclu de la conférence régionale santé et autonomie, interpelle les élus pour qu’ils prennent « la pleine mesure des problèmes de santé des habitants de notre territoire ». « Nous, organisations syndicales, vous demandons de prendre vos responsabilités lorsque vous apportez vos soutiens aux candidats pour des postes stratégiques à Mayotte. »
La direction générale des Outre-mer lance un appel à candidature pour un road trip en Outre-mer à destination de huit jeunes influenceurs européens qui seront amenés à découvrir les régions ultrapériphériques par le biais de projets financés par l’Union européenne.
Les candidats retenus participeront à une chasse au trésor visant à retrouver les étoiles du drapeau européen réparties dans chacun des territoires visités. Ce road trip sera, pour les jeunes sélectionnés, l’occasion de parcourir la route Atlantique (Guyane, Saint-Martin, Guadeloupe, Martinique) ou la route océan Indien (Mayotte, La Réunion) et de partager une expérience humaine forte.
Lors du road trip, chaque influenceur aura pour mission de mettre en valeur les porteurs de projets et les expériences vécues à travers des vlogs et des stories. Ce sera l’occasion pour ces jeunes de vivre une expérience à l’image de l’Union européenne : une aventure humaine extraordinaire, faite de découvertes des territoires ultramarins, de leur population et des projets développés avec le concours de l’UE.
Le calendrier du Room 22 est le suivant : date limite du dépôt de candidatures pour le recrutement des influenceurs (20 mars 2022), annonce des candidats sélectionnés (semaine du 21 mars), road trip dans les régions ultrapériphériques françaises (du 5 mai 17 mai), recomposition du drapeau européen à Bruxelles (18 mai).
Les critères d’éligibilité sont d’être de nationalité européenne, d’avoir des comptes publics et une communauté de followers, tous réseaux confondus, supérieurs à 2.000, de créer du contenu de qualité (photos et/ou vidéos) et d’être disponible sur les périodes mentionnées au calendrier.
L’association mahoraise de lutte contre le cancer organise en partenariat avec le réseau de dépistage organisé des cancers une tournée de sensibilisation. À cette occasion, la caravane se rend à Tsoundzou 1 le mercredi 16 mars, à Nyambadao le jeudi 17 mars, à Dembéni le mardi 22 mars, à Bandraboua le mercredi 23 mars, à Kawéni le jeudi 24 mars, à Vahibé le samedi 26 mars et à Dzoumogné le lundi 28 mars. Le déroulement des journées est prévu comme suit : sensibilisation sur les cancers de 13h à 14h, dépistage gratuit de 13h à 15h et fitness géant de 15h à 16h (excepté à Vahibé qui donne rendez-vous de 9h à 12h).
Vendredi dernier, le centre communal d’action sociale de Mamoudzou a organisé en partenariat avec les différentes associations villageoise l’élection miss coco communal. Placée sous le signe de « Zamantalouha », cette élection a permis la validation des huit candidates âgées de 49 à 82 ans. Une action qui permet de mettre en lumière les séniors et de resserrer le lien social. Au terme de la soirée, c’est Roukia Aboudou, âgée de 63 ans et habitante de Doujani, qui a remporté le titre. Elle représentera la commune de la ville chef-lieu lors de l’élection miss coco départementale en octobre 2022.
Mlézi Maoré, en partenariat avec l’agence nationale Erasmus+ et l’association Youthpeace Ambassador Network, organiste un échange européen d’acteurs Jeunesse à Mayotte du 21 au 25 mars à la base de loisirs de M’Tsangabeach. Le projet vise à renforcer les compétences de 35 intervenants socio-éducatifs et à partager une expérience professionnelle enrichissante pour les participants venus des quatre coins de l’Europe.
Au programme : ateliers collectifs animés par des formateurs expérimentés, renforcement des compétences de communication, de connaissance des droits humains et de la résolution de conflit par des méthodes participatives, promotion de la diversité et de l’ouverture interculturelle, séminaire avec hébergement gratuit.
Peu avant 13h, un jeune homme de 19 ans a été agressé au collège de Doujani ce mardi 15 mars. Originaire de M’Tsapéré, celui-ci se trouvait dans un taxi et devait se rendre à la MJC de Tsoundzou où il est en service civique. Les individus l’ont agressé à coups de pierre et avec un tournevis, lui occasionnant des blessures à la tête et au genou gauche. Pour se mettre à l’abri, le taxi a pris la fuite jusqu’à la route nationale à Passamaïnty. C’est là que le jeune homme a pu être pris en charge par les pompiers.
L'arrêté faisant polémique annulé, le tribunal administratif n'a plus qu'à prononcer un non-lieu.
La communauté de communes de Petite-Terre n’a pas eu à se défendre longtemps devant le tribunal administratif de Mamoudzou, ce mardi. Saisi par un couple d’acquéreurs d’un terrain limitrophe de celui du président de la collectivité, Saïd Omar Oili, le tribunal devait initialement trancher sur la légalité d’un droit de préemption datant du 9 décembre 2021. “Sans la certitude” d’être dans les clous, la communauté de communes a préféré annuler son arrêté.
Il ne reste qu’à fixer le montant des frais d’avocats. Ce mardi, l’audience du tribunal administratif n’aura duré qu’une demi-heure. La raison ? Le non-lieu décidé après la décision de la communauté de commune de Petite-Terre de revenir sur son arrêté du 9 décembre 2021. Celui-ci, pris par le président Saïd Omar Oili, avait pour but de préempter un terrain sur la commune de Dzaoudzi-Labattoir. Le problème est que celui-ci est voisin de la propriété du président de la collectivité. Les acquéreurs ont alors vu dans cette manœuvre le moyen “d’écarter tout bonnement les futurs propriétaires voisins indésirables”.
Ce mardi, alors qu’elle ne l’avait jamais fait jusque-là, l’intercommunalité souhaite apporter des réponses quant à l’objectif de cette préemption. “Dans le cadre de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), la collectivité avait convenu d’y installer un village relais. Il aurait permis le relogement sur cette parcelle de personnes liées aux décasages”, avance l’employé chargé de défendre la communauté de communes de Petite-Terre.
“Saïd Omar est quelqu’un de redouté ici”
L’arrêté faisant polémique annulé, le tribunal administratif n’a plus qu’à prononcer un non-lieu.
Des soucis de forme sont à l’origine de ce revirement intervenu la semaine du procès. “Nous n’avons pas la certitude que le notaire a bien reçu la demande de visite”, répond l’employé au juge des référés, en visioconférence depuis La Réunion. En effet, avant que la collectivité ne prenne ce type de décisions, elle devait s’informer du projet en cours sur le terrain. La communauté de communes avance qu’un mail a bien été envoyé au notaire en charge de la vente, mais qu’il n’y a pas eu de retour. “Des choses mensongères”, réplique l’avocat du barreau de Marseille, maître Delamour Maba Dali, qui défend le couple d’acquéreurs. Dans tous les cas, le résultat est le même : l’arrêté est annulé et le non-lieu doit être prononcé. “Pourquoi nous ne sommes pas prévenus avant ? Ça nous aurait évité de mettre en place une audience”, fait observer le juge des référés, un brin excédé.
Alors que la communauté de communes justifie l’absence de pièces à cause de problèmes avec Télérecours (la plateforme du ministère de la Justice), le juge en visioconférence depuis La Réunion, lui répond : “Le Télérecours marche à Mayotte. C’est assez surprenant que cela ne marche pas chez vous.” Ce non-lieu met fin surtout aux accusations de la part des acheteurs de “prise illégale d’intérêts” à l’attention de Saïd Omar Oili. Leur avocat l’a laissé entendre plusieurs fois. “Président de la communauté de communes de Petite-Terre et ancien président du conseil départemental, Saïd Omar est quelqu’un de redouté ici”, fait-il remarquer. Il raconte également, mais sans en apporter la preuve, que des pressions ont été exercées sur le notaire, ainsi que sur le banquier pour ne pas accorder de prêt au couple. Des accusations que la partie adverse n’aura pas besoin de contrer en raison du non-lieu. Demandant 5.000 euros pour couvrir les frais d’avocat, les acquéreurs auront sans doute une partie de cette somme confirme le juge des référés. Sa décision devrait intervenir dans les jours à venir.