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Deux bureaux de vote de Mamoudzou délocalisés

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Le maire de Mamoudzou, Ambilwahedou Soumaïla, informe les électeurs de sa commune que deux bureaux de vote sont transférés sur de nouveaux sites. Celui de l’école primaire Kawéni Poste (n°167) se situe désormais à celle de M’Chindra tandis que celui de l’école primaire Vahibé 1 (n°6) se trouve à celle de Vahibé 2. Pour tous renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le service élection de la ville au 02.69.66.50.10 poste 6633 ou par email à election@mamoudzou.yt.

Six axes stratégiques pour développer Mayotte par l’enseignement supérieur

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Dans le cadre de la mise en place du schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (SRESRI), Yann Cadiou, consultant du groupe Technopolis, proposait une réunion vendredi matin en visioconférence, en présence notamment de Daoud Saindou-Malidé, le 6ème vice-président en charge de la formation professionnelle, de l’éducation et de l’insertion, des 4ème et 5ème vice-présidentes Bibi Chanfi et Zouhourya Mouayad Ben ainsi que d’autres conseillers départementaux.

Ce temps d’échanges était dédié au développement de Mayotte par l’enseignement supérieur, les sciences, la recherche et l’innovation. Six axes stratégiques ont été abordés : l’enrichissement de l’offre de formation de l’enseignement supérieur à Mayotte ; l’amélioration de l’accompagnement des étudiants dans leur choix de formation et dans leur réussite ; l’accompagnement et la structuration de la recherche à Mayotte pour faciliter le passage de la recherche à l’innovation ; le développement de l’innovation sociale sous toutes ses formes, et la diffusion de la culture scientifique, technique, industrielle et de la culture de l’innovation ; l’ouverture de Mayotte à l’international pour rendre le territoire attractif ; la mise place d’une gouvernance stratégique et opérationnelle assurant le pilotage régional.

Décès d’un enfant de 4 ans à Sada : l’indignation de la fédération des conseils de parents d’élèves

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À la suite du décès d’une petite-fille de 4 ans à Sada, la fédération des conseils de parents d’élèves monte au créneau quant à « la prise en charge des enfants sur le chemin de l’école et l’organisation des transports collectifs dans nos agglomérations ». Face à ce constat, « les familles s’organisent autrement pour [les] faire accompagner autrement » alors qu’elles doivent quitter leurs habitations très tôt le matin. « Ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur depuis un certain temps parce que nos collectivités ne proposent rien en conséquence. »

Pour la FCPE, il n’est pas acceptable que les parents ne soient pas informés rapidement lorsqu’un enfant n’est pas présent dans sa classe. « Malheureusement, l’appel de l’école est très souvent inexistant. La FCPE demande au rectorat de la bienveillance et du bon sens pour arrêter ce laxisme. Ce même laxisme serait à l’origine des décrochages scolaires depuis l’école primaire jusqu’au lycée. Il est inacceptable que des enfants soient victimes de négligence. La FCPE exige plus de débats sur la responsabilité de la part de nos élus sur les problématiques de transport et la responsabilité des parents sur le chemin de l’école. »

Trois concerts pour la semaine du spectacle vivant

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Le pôle culturel de Chirongui organise trois concerts dans le cadre de la semaine du spectacle vivant. Le jeudi 24 mars à 20h30, avec les rythmes de Massirou Song qui s’enchaînent avec puissance, précision et richesse pour accompagner le chant, au gré d’un répertoire aussi énergique qu’inépuisable, puis avec Faya Red qui est le fruit d’un travail passionné, un groupe qui ne cesse de conquérir son public avec des prestations scéniques irréprochables.

Le samedi 26 mars à 19h30, place à Kosh, un artiste multiple et inclassable, reconnu pour son incroyable talent de beatboxer. Il met son talent sur scène, qui mêle récit de vie, humour et bruitages. Agrémenté de sons aussi fous que surprenants, comme la guitare électrique de son frère, le chant des oiseaux, l’ascenseur ou même le panda qui vomit, Kosh raconte avec tendresse ses voyages et anecdotes dans un spectacle tout public, drôle et novateur.

Pour réserver vos places, rendez-vous sur https://yurplan.com/event/Massirou-Song-Faya-Red/78215 et https://yurplan.com/event/Kosh/78217.

Une matinée d’animations pour sensibiliser à la santé bucco-dentaire

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Le 20 mars de chaque année, la journée mondiale de la santé bucco-dentaire est célébrée pour mieux faire comprendre l’importance de la santé bucco-dentaire. Visant à instaurer la « santé bucco-dentaire pour tous », l’organisation mondiale de la santé (OMS) saisit cette occasion pour susciter un changement de comportement chez les individus comme au sein des communautés, et pour exhorter les gouvernements, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à œuvrer en faveur d’un environnement propice à l’atteinte de cet objectif.

Une bonne santé bucco-dentaire est une composante essentielle d’un bon état de santé général, du bien-être et d’une bonne qualité de vie. À Mayotte, cette année, c’est l’école annexe à Mamoudzou qui sera le terrain d’information et de sensibilisation de l’UFSBD (union française pour la santé bucco-dentaire) afin de parler de la santé bucco-dentaire dès le plus jeune âge. Plusieurs actions sont prévues pour cette matinée du 22 mars, notamment des sketchs, un atelier brossage, des jeux et des comptines autour des thématiques « alimentation » et « hygiène bucco-dentaire ». Horaires des animations : de 8h à 9h et de 10h à 12h.

Le port de Longoni, porte ouverte sur le monde et l’avenir

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Dans le cadre de la semaine de l’emploi maritime du 21 au 25 mars 2022, une trentaine de demandeurs d’emploi mahorais ont pu visiter le port de Longoni. L’objectif ? Découvrir les différents corps de métiers qui s’offrent à eux dans l’un des lieux les plus importants de l’île.

Grues, stackers, portiques, conteneurs… Autant de termes qui ne vous disent peut-être rien mais qui rythment le quotidien des dockers du port de Longoni. Avec en moyenne 200 camions par jour, deux quais de 140 et 240 mètres, pas le temps de chômer pour les quelque 200 employés du port. Du lundi au dimanche, depuis 1992, les équipes assurent la réception des conteneurs qui alimentent l’île aux parfums et ses habitants. “Il n’y a pas de jours fériés ni d’horaires fixes. Les employés doivent être sur le pont dès lors qu’un bateau arrive”, explique Jean-Brice Ervais, attaché à la direction du port, dont le gestionnaire n’est autre que Mayotte Channel Gateway, société gérée par Ida Nel. Porte d’entrée de tous les navires marchands sur le territoire, Longoni est “condamné à se développer proportionnellement à sa population”.

Des équipes en constante expansion

Dès 10h, le groupe d’une trentaine de demandeurs d’emploi se retrouve devant les grilles du port pour une distribution de gilets de signalisation et de casques, mais aussi pour une vérification des pièces d’identité. L’endroit “n’est pas un lieu public”, rappelle Jean-Brice Ervais. Ici se jouent de nombreux enjeux stratégiques et n’importe qui ne peut pas entrer ou même circuler comme il le souhaite. À bord d’un bus affrété spécialement pour l’occasion, les visiteurs commencent le tour du propriétaire. Avec ses huit kilomètres carrés, le port accueille des cargaisons en provenance du monde entier : Asie, Afrique, Europe, Amériques ou encore Océanie, Longoni voit défiler jour après jour toutes les nationalités sur ses quais.

Mais alors quelles sont les compétences requises pour être employé sur les docks mahorais ? “Lorsque l’on pense au travail dans un port, on pense à des compétences physiques, mais les divers métiers que l’on y trouve demandent également de la technique”, précise l’attaché à la direction du port. Être précis, savoir gérer la pression, adhérer aux règles de sécurité, telles sont les prérequis pour intégrer les équipes portuaires. “On a longtemps pensé que ce lieu ne proposait que des professions réservées aux hommes, mais on retrouve une grande variété de professions”, détaille Henry Jacques-Martial, chargé de mission relations institutionnelles en poste depuis 2015. Sécurité, outillage, manœuvre, capitainerie… Il y a pléthore de possibilités.

Un port, des possibilités

Pour Daroussi Nahum, travailler au sein du port de Longoni a fait naître une vocation. “J’ai commencé par une formation agricole, puis un brevet de technicien supérieur comptable, c’est d’ailleurs en cette qualité que je suis rentrée. Puis, j’ai suivi une reconversion en interne pour devenir responsable d’exploitation”, confie celui qui se dit passionné par son métier. “Je travaille avec une équipe jeune et dynamique. J’aime l’utilisation des outils informatiques, le terrain, l’administratif. Nos missions sont très variées et chaque opération est différente”, confie Daroussi Nahum. Avoir la possibilité d’évoluer professionnellement, d’être polyvalent et de se former dans divers domaines, voilà ce qui lui plaît tant. Un engouement que semblait partagé les demandeurs d’emploi qui, les yeux grands écarquillés, n’ont pas manqué de poser diverses questions et de se projeter déjà aux manettes des grues les plus hautes du port…

Un arbre de Pythagore géant dessiné par 70 élèves sur la plage de M’Bouini

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À l’occasion de la semaine des mathématiques qui se tient du 21 au 26 mars, une action intitulée « Forme Ephe’Mer » a vu le jour ce lundi sur la plage de M’Bouini, dans la commune de Kani-Kéli. Pas moins de 70 élèves ont dessiné un arbre de Pythagore sur plusieurs dizaines de mètres avec l’aide de seulement quelques cordes et de l’ombre du soleil. Décryptage avec la coordinatrice académique de ce projet, Mathilde Romain.

Flash Infos : Pour cette semaine des mathématiques, vous avez coordonné une grande construction géométrique sur la plage de M’Bouini… Quelles sont les raisons de ce choix original ?

Mathilde Romain : Cette année, à l’occasion de la semaine des mathématiques, nous avons travaillé sur un projet de géométrie de dessin sur sable, qui est inspiré d’un artiste français dénommé Sam Dougados. Nous sommes partis de ses productions que nous avons rendues un peu plus géométriques. Ce lundi, nous avons composé ce que nous appelons l’arbre de Pythagore avec 70 élèves – une classe de CM2 de l’école de la commune et deux classes de sixième du collège de Kani-Kéli. En raison des horaires de marée, nous avons eu « seulement » quatre heures pour reproduire ce motif sur la plage de M’Bouini.

FI : De quelle manière avez-vous travaillé en amont sur ce projet avec vos élèves ?

M.R. : Avec les élèves, nous sommes sur ce projet depuis le mois d’octobre. La première des étapes a été de leur demander un dessin à main levé, c’est-à-dire qu’ils ont commencé par de la géométrie de perception, avec simplement l’image projetée au tableau. Nous avons eu des réalisations plus ou moins abouties. Puis nous sommes passés sur de la géométrie dite instrumentée avec l’utilisation d’équerres, de compas et de règles. Et enfin nous nous sommes projetés sur l’ensemble du processus de construction pour trouver des astuces. Pour y arriver, nous avons uniquement travaillé avec des cordes prédécoupées aux bonnes mesures tandis que les angles droits sont formés avec les ombres du soleil sur le sable. Les élèves ont le coup d’œil, ils ont été capables de planter les piquets au bon endroit pour les faire apparaître.

FI :  Quelle difficulté avez-vous pu rencontrer pour réaliser cet arbre grandeur nature ?

M.R. : Le gros point d’interrogation de la matinée a été la météo… Nous avons eu peur que la pluie et du vent soient de la partie, dans la mesure où un drone a filmé en continu l’évolution du projet. C’était un élément clé de la réussite de cette journée. Puis il y a eu la mise en place au tout début lorsqu’il a fallu construire un seul carré avec 70 élèves ! Heureusement, plus les branches de l’arbre se sont développées, plus il a été facile pour eux de donner un coup de main sur la figure.

FI :  Quelles autres initiatives avez-vous pu recenser sur le territoire ? Et quels sont les objectifs portés par cette semaine des mathématiques ?

M.R. : Des élèves de primaires et des collégiens ont participé à ce projet aux quatre coins de l’île : il y a eu par exemple des sixièmes et des cinquièmes de Sada et de Bouéni ainsi que des CM1 et CM2 de Mronabéja, qui ont eux aussi proposé un dessin ou une construction géométrique avec leurs enseignants.

Nous avons deux objectifs. Le premier se résume à donner une image attractive, actuelle et dynamique des mathématiques. Avec le passage du drone, cela nous permet de valoriser les mathématiques et la géométrie. Le second consiste à sensibiliser les élèves à l’écologie et à la protection de l’environnement. Nous leur avons bien expliqué que nous faisions une œuvre d’art sans abîmer la nature. Tous les élèves ont immédiatement accroché à ce projet de « Forme Ephe’Mer » !

Valérie Pécresse : ce que l’on peut retenir de son programme ultramarin

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La candidate Valérie Pécresse a donné les différents points de son programme "co-construit" avec les élus de droite des territoires ultramarins.

La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, a annoncé ce lundi plusieurs mesures à mettre en œuvre dans les territoires d’Outre-mer. Si le propos était général, certaines particularités, notamment mahoraises sont à relever.

Face aux journalistes et aux parlementaires ultramarins, dont beaucoup en visioconférence, Valérie Pécresse a déroulé son programme pour les Outre-mer, ce lundi après-midi. Pêle-mêle de ses différentes propositions.

Un calendrier et pas un plan de convergence des droits

À une question sur la convergence des droits désignée comme « un combat majeur », la candidate des Républicains fait remarquer que le terme de « calendrier » n’est pas anodin. « Avec un calendrier, il y a une échéance, des dates précises. Alors qu’avec un plan, ce n’est que des promesses », rappelle-t-elle.

Un ministère des Outre-mer renforcé

Pour défendre sa vision des Outre-mer, Valérie Pécresse promet de « renforcer » le ministère qui s’y rapporte. Elle veut mettre aussi en place un conseil des Outre-mer, qui se réunirait chaque année. Celui-ci permettrait de faire un bilan et de programmer les nouvelles mesures à adopter. Toujours pour valoriser les Outre-mer, elle compte faire « une cité des Outre-mer » à Paris. « Beaucoup de présidents l’ont promis, mais ça ne s’est jamais fait », fait-elle valoir.

Le gel des prix sur 600 produits

Dans les mesures concernant l’économie, la prétendante à l’Elysée défend « un gel des prix ». 600 références seraient ciblés, « les produits les plus consommés », annonce son équipe. L’octroi de mer pourrait être également revu. « Il doit mieux protéger les produits locaux », fait-elle remarquer, sans donner plus de détails. Enfin, elle aspire à ce que les territoires ultramarins développent « une autonomie alimentaire » et « énergétique ». Elle cite en premier « le photovoltaïque » et « la biomasse ». Évoquant à de nombreuses reprises les Ultramarins en métropole, elle se dit favorable « à une baisse du prix des billets d’avion ».

 Une banque dédiée aux projets ultramarins

Pour des projets structurels, Valérie Pécresse émet l’idée de créer « une banque des Outre-mer », qui aurait vocation à financer les grands projets. Celle-ci fait directement référence « à la piste longue de l’aéroport » ou « au contournement de Mamoudzou » pour ce qui prévaut à Mayotte.

L’appel du pied envers la jeunesse

La présidente de la région Île-de-France le rappelle : « La jeunesse représente 40% de la population dans les Outre-mer. Et celle-ci est souvent tentée par l’exil ». Elle compte ainsi mettre sur pied « une banque des jeunes », afin qu’ils puissent financer leurs projets d’étude. Toujours dans cette optique, une rémunération de 670 euros pourrait être perçue par des jeunes dans des formations où l’emploi est en tension. Cependant, elle ne précise pas quelles seront les conditions à réunir. Plus spécifique à Mayotte, elle annonce que « le pôle universitaire serait renforcé » si elle est élue.

La fin du droit du sol à Mayotte

Annoncée par Éric Ciotti au cours de sa venue à Bandrélé, la suppression du droit du sol est aussi l’une des promesses de Valérie Pécresse, citant « la Guyane » et « Mayotte » en exemple. Voulant « restaurer l’état de droit », elle a pour ambition de renforcer les moyens de la police et de la justice.

« Un lâcher prise »

Alors que plusieurs territoires ultramarins ont toujours des visées autonomistes, la candidate s’engage à « un lâcher prise ». Si ce n’est pas forcément le cas à Mayotte, cette volonté de décentraliser pourrait se trouver dans davantage de compétences attribuées aux autorités locales. Un peu comme un système à la carte. « Parfois, l’État fait beaucoup, mais mal », explique-t-elle. « Là, on pourrait demander quelles compétences ces territoires peuvent prendre et faire mieux. »

Développant son projet pendant une demi-heure, la candidate répond à quelques questions, notamment sur la ressemblance de son programme avec ce que souhaite mettre en place le président sortant. «  Emmanuel Macron doit répondre de son bilan. Si certaines de mes idées sont reprises, c’est une bonne nouvelle. Mais si vous voulez l’original, il est ici », préfère-t-elle répondre.

 

« Mes chers compatriotes de Mayotte »

valerie-pecresse-retenir-programme-ultramarinEn amont de l’annonce de son programme pour les Outre-mer, une lettre a été rédigée à destination des Mahorais. Confirmant que passer par Mayotte ne fait pas partie de sa campagne, la candidate promet toutefois, si elle est élue, « à vous réserver, dès cette année, en tant que présidente de la République, l’un de mes premiers déplacements ».

En attendant, plusieurs propositions sont détaillées dans cette lettre de quatre pages et servent de programme spécifique au territoire mahorais. Convergence des droits, piste longue, passage du port de Longoni au statut de grand port maritime, beaucoup de mesures sont déjà vues et figuraient même dans le projet de loi Mayotte mis récemment dans un carton par la majorité présidentielle.

D’ailleurs, il  est difficile de ne pas voir ici la patte des Républicains implantés localement, notamment le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni, et le député Mansour Karmardine. Les deux, s’ils ont voté non à la loi Mayotte lors de l’avis consultatif du conseil départemental de Mayotte en janvier, n’étaient pas opposés à ce type de mesures.

C’est donc plutôt logique de retrouver dans cette lettre un mélange finalement d’aspirations locales et de grand plan à l’échelle des Outre-mer (voir ci-dessus).

Les élèves de CM2 E de Kawéni Poste en apprentis journalistes

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Alors que la semaine de la presse et des médias à l’école débute ce lundi, la classe de CM2 E de Kawéni Poste participe à l’écriture du Flash Infos. En effet, la semaine dernière au sein de leur école, les élèves ont appris à devenir de futurs journalistes en présence du rédacteur en chef du journal quotidien.

Lundi, nous avons rencontré Romain, le rédacteur en chef du journal. Il nous a présenté le journal et il nous a montré l’édition du jour. Sur la Une, « il y avait des ministres et nous avons pu voir les différentes rubriques du journal », précise Laïka, élève de la classe.

Mardi, nous avons écrit des questions pour le recteur, Gilles Halbout. « Nous avons appris à faire une interview », explique Hafarou. « On lui a d’abord posé des questions difficiles et ensuite on lui a posé des questions gentilles », détaille Chaïda.

Cette semaine, nous avons aussi pris des photos de notre quartier. « Nous avons appris qu’il fallait demander la permission aux personnes avant de les prendre en photo et de les publier », précise Izah. « C’était bien de prendre des photos car on en n’avait jamais pris avec un vrai appareil », raconte Laïka.

Jeudi, nous avons réalisé des portraits de notre voisin de table. « Nous avons fait des portraits chinois », explique Moutmainna. Nous avons donc posé des questions simples sur l’animal préféré et le plat préféré de notre camarade. « Nous avons également appris à écrire des légendes de photos. C’est un texte qui parle de ce que l’on a pris en photo », ajoute Ismaël.

Nous avons apprécié cette semaine parce que nous avons tout découvert et parce que nous ne savions pas comment se préparait un journal. « Quand nous sommes journaliste, nous apprenons des choses », conclut Izah.

Bonne lecture !

Une tournée théâtrale comme expérience pédagogique à Dembéni

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Après de nombreux recours pédagogiques vains auprès d’une classe de CE2 particulièrement difficile de l’école élémentaire de Dembeni, Inès Nieto, leur enseignante-stagiaire, a décidé de tenter une nouvelle expérience pour canaliser l’énergie de ses élèves. Il s’agit de monter une pièce de théâtre à partir d’un conte amérindien et d’organiser une tournée dans tout Mayotte, dont le centre culturel de Chirongui, afin de valoriser les écoliers et de leur faire découvrir quelques aspects de la vie « d’une vraie troupe de théâtre ».

C’est un projet pédagogique innovant dans lequel se lance Inès Nieto, enseignante-stagiaire de l’une des classes de CE2 de l’école élémentaire de Dembeni. « Cette classe connaît de vraies difficultés en termes de vivre-ensemble (bagarres, insultes, coups, moqueries) et, jusqu’à présent, aucune des tentatives de régularisation que nous avons tentées n’a abouti à un résultat satisfaisant », déplore l’enseignante. Cette dernière tente donc une nouvelle approche autour du théâtre qui est, selon elle, « une aventure engageante, exigeante et pleine de sens pour les élèves en situation d’apprentissage ». Pluridisciplinaire, elle fait travailler aux élèves de nombreuses matières scolaires : le français, évidemment, et les arts visuels puisque les décors ont été entièrement réalisés par leurs soins. En outre, Inès Nieto travaille sur une traduction en shimaoré de la pièce afin de mettre en valeur cette langue régionale, mais également d’intégrer les élèves primo-arrivants qui ont encore des difficultés à parler la langue de Molière.

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Un conte amérindien sur le dépassement de soi et l’entraide

Inspiré d’une légende amérindienne et adapté par Henri Gougaud en 1987, le conte choisi s’appelle « Nuage d’avril et les taches blanches du soleil ». Initiatique, il narre l’histoire de Nuage d’avril, une petite souris qui souhaite rejoindre « les taches blanches du soleil », bravant les moqueries de sa famille et les tentatives de découragement des autres animaux qu’elle croise au cours de son aventure. Un récit sur le dépassement de soi donc, mais également sur le don de soi nécessaire à l’accomplissement de son objectif. Des valeurs porteuses d’une réflexion sur le vivre-ensemble et la nécessité de s’entraider, justement ce qu’Inès Nieto désire transmettre à ses élèves. « De plus, je trouvais intéressant de travailler sur un conte issu d’une autre culture afin d’enrichir l’imaginaire des élèves. D’autant plus que la culture amérindienne est particulièrement riche et que ce conte correspond bien à la classe d’âge des CE2 », ajoute-elle.

Un accès des élèves à « la vraie vie » et une mise en lumière de leur travail

Outre le fait de transmettre des valeurs et de travailler l’interdisciplinarité, l’autre objectif de la jeune enseignante consiste à montrer aux élèves que l’école peut être connectée « à la vraie vie ». Pour cela, elle est en contact avec différentes structures pour que la pièce puisse être jouée dans des lieux recevant des publics très variés. Des écoles, bien sûr, mais également des MJC et, must du must, le centre culturel de Chirongui. « Je souhaitais que mes élèves puissent découvrir ce qu’est la vie réelle d’une troupe de théâtre », indique Inès Nieto. Cette dernière espère de tout cœur que ces représentations publiques contribuent à restaurer la confiance en soi de ces élèves, souvent mise à mal dans leur vie quotidienne. Il se pourrait également que la motivation apportée par ce projet les fasse s’intéresser désormais davantage aux matières enseignées après avoir pu constater qu’elles étaient moins abstraites qu’ils ne pensent au sein des murs clos de l’établissement scolaire.

Si les dates de la tournée ne sont pas encore gravées dans le marbre, une première représentation aura lieu ce mercredi à l’école élémentaire de Dembéni devant une classe de CP.

Semaine de l’éducation financière du 21 mars au 27 mars

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Pour la 10ème édition de la Global Money Week organisée par l’OCDE du lundi 21 mars au dimanche 27 mars 2022 sur le thème « Bâtissez votre avenir, soyez malin avec votre argent ! », l’institut d’émission des départements d’Outre-mer, la Banque de France et les partenaires de la stratégie nationale d’éducation économique, budgétaire et financière (EDUCFI) se mobilisent dans l’objectif de transmettre aux plus jeunes et aux populations les plus fragiles les bases nécessaires à la gestion d’un budget, des finances personnelles ou professionnelles. Établir un budget et essayer de le respecter, connaître et sécuriser ses moyens de paiement, mesurer le coût d’un crédit, choisir une assurance adaptée à ses besoins, épargner pour faire face à des imprévus et financer des projets, savoir vers qui se tourner en cas de difficultés financières, reconnaître et éviter les arnaques : autant de sujets essentiels à appréhender pour devenir des citoyens autonomes et des entrepreneurs avertis.

À Mayotte, plusieurs actions de sensibilisation seront ainsi menées par l’IEDOM : lundi 21 mars au collège K2, à Kaweni, de 9h30 à 11h30, atelier ludo-pédagogique avec des élèves de 4ème sur la gestion d’un budget et l’utilisation des différents moyens de paiement, mardi 22 mars à la couveuse Oudjrebou, rue du stade de Cavani, de 14h à 16h, atelier ludo-pédagogique sur l’analyse financière auprès de chefs d’entreprises en test, mercredi 23 mars au RSMA, à Combani, de 14h à 16h, atelier ludo-pédagogique avec des jeunes en formation sur la gestion d’un budget et l’utilisation des différents moyens de paiement.

Une table ronde sur les clusters et l’économie collaborative

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Dans le cadre du schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation, le conseil départemental a inscrit le développement des initiatives de clusters à Mayotte afin de renforcer les acteurs existants et de rendre le territoire mahorais plus attractif. La maîtrise d’œuvre en a été confiée à la chambre de commerce et d’industrie (CCI), en raison de son expertise reconnue dans le travail sur les groupements d’entreprises. Alain Tubiana, expert international en management de clusters, accompagne la CCI sur la mise en place et la conduite des clusters sur Mayotte.

Les clusters sont des réseaux dans lesquels interagissent des entreprises, des universités et acteurs de la recherche, des acteurs ressources (centres techniques, structures de transfert de technologie, banques, investisseurs…) et des représentants du territoire (collectivités locales, agences de développement économique…) sur une thématique commune (numérique, maritime, biotechs, énergies renouvelables…) correspondant la plupart du temps à une chaîne de valeur dans le but de fédérer les énergies, conquérir des marchés qui n’auraient pas été́ accessibles par des entreprises seules.

En ce sens, la CCI vous donne rendez-vous au siège situé place mariage à Mamoudzou le mercredi 23 mars de 14h30 à 16h30 pour évoquer les perspectives et les opportunités pour Mayotte. Parmi les intervenants, on note la présence de Pascal Gustin, président Algoé, Alexandre Luczkiewicz, responsable des relations et des actions Outre-mer, cluster maritime français, Guillaume Branlat, président d’AéroTech OI et président du directoire de SA aéroport Réunion Roland-Garros, Soumaila Moeva et Kassim Fidaly, président et vice-président cluster cosmétique Mayotte, et Feyçoil Mouhoussoune, président du cluster numérique Mayotte in Tech.

De nouveaux moyens pour les Outre-mer dans la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur

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La loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur prévoit des moyens dédiés aux Outre-mer tenant compte de leurs spécificités. Les Outre-mer devront tirer pleinement parti de la révolution numérique impulsée. Il s’agit d’un enjeu essentiel pour ces territoires, de par les opportunités offertes pour rapprocher les services de l’État de la population, ou encore de besoins opérationnels des services du ministère de l’Intérieur dans ces territoires.

Particulièrement exposés à des menaces diverses selon les territoires, les Outre-mer bénéficieront du déploiement de nouveaux moyens humains et matériels pour y faire face. Dans les Outre-mer frontaliers, de nouveaux outils juridiques permettront de mieux lutter contre l’immigration clandestine (élargissement des pouvoirs des policiers pour fouiller les véhicules, alignement des pouvoirs des policiers et gendarmes sur ceux des douaniers dans la zone maritime contigüe – disposition particulièrement justifiée à Mayotte). Seront déployés aux frontières des Outre-mer de nouveaux outils technologiques pour lutter contre les trafics (stupéfiants, flux financiers illégaux etc.) : bagages X, moyens nautiques, scanners à conteneurs dans les grands ports, radars de surveillance, scanners corporels. En matière de lutte contre la délinquance et de protection de l’ordre public, les Outre-mer bénéficieront de l’augmentation des effectifs de gendarmes départementaux, de réservistes et d’unités de forces mobiles supplémentaires.

Enfin, la présente loi programmera des moyens supplémentaires pour améliorer la résilience des Outre-mer face aux risques naturels. Pour améliorer la capacité locale de gestion de crise, des moyens nationaux de sécurité civile seront pré-positionnés, afin de fournir des moyens de première réponse à la crise avant l’arrivée de secours extérieurs. Seront ainsi prépositionnés des détachements des formations militaires de la sécurité civile (FORMISC) en zone Antilles et dans l’océan Indien. De nouveaux sites de la réserve nationale seront créés à Mayotte, à La Réunion et en Guyane. Des plans spécifiques à chaque Outre-mer, visant à une meilleure surveillance des risques seront lancés. Ils s’attacheront à améliorer la résilience des bâtiments de l’État et des points d’importance vitale. Des partenariats entre service militaire adapté et sécurité civile seront conclus dans tous les Outre-mer, visant à améliorer la culture du risque de toute la société.

Une petite-fille de 4 ans décède à Sada

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Partie pour l’école en taxi vendredi 18 mars, la petite Asma (le prénom a été modifié) ne rentrera jamais à la maison. Probablement assoupie dans le véhicule qui la conduisait à son établissement scolaire, l’enfant n’est pas sortie en même temps que ses camarades et a été oubliée par le chauffeur. Vers 13h, lorsque celui-ci regagne son véhicule fermé, il retrouve la petite-fille inanimée, vraisemblablement décédée à cause de la chaleur et de la déshydratation. La famille ayant refusé l’autopsie, le corps a été rendu aux parents. Le chauffeur de taxi a été placé en garde à vue et une enquête a été ouverte pour homicide involontaire.

Un individu décédé à la suite d’une altercation à Miréréni-Bé

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Dans la soirée du 15 mars 2022, une altercation entre deux individus a éclaté à Miréréni-Bé sur la commune de Chirongui. Deux groupes dont l’identité reste encore inconnue se sont affrontés. Parmi eux, deux hommes ont été blessés. Le premier n’ayant subi que des dommages légers a été envoyé au dispensaire de Mramadoudou. Le second, blessé grave dont le pronostic vital a été engagé, fut évacué au centre hospitalier de Mayotte, puis évasané à La Réunion où il décédera des suites de ses blessures dans la nuit de jeudi à vendredi. La gendarmerie affirme qu’à l’heure actuelle une enquête est en cours afin de déterminer l’identité des groupes qui se sont affrontés.

Des étudiants font grève contre l’insécurité

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Une quarantaine d'étudiants ont manifesté devant les grilles du CUFR.

Une quarantaine d’étudiants se sont retrouvés devant le centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte, ce vendredi matin. Ils ont protesté pour demander davantage de sécurité dans l’établissement, après l’agression d’un étudiant, lundi.

Les pancartes en carton fleurissent à Iloni, ce vendredi matin. Environ quarante étudiants bloquent l’entrée des voitures sous un soleil tapant. Les petits groupes se haranguent, se chamaillent, tapent sur des casseroles. Un joyeux capharnaüm qui n’empêche pas une autre partie des étudiants de rentrer suivre leurs cours. “On est là parce qu’un jeune délinquant est rentré dans le CUFR et a agressé un étudiant”, rappelle Nayam. Effectivement, en début de semaine, un groupe d’individus est rentré dans le centre universitaire. L’un d’eux a planté une fourchette dans l’avant-bras d’un étudiant. En sortant, ils ont également crevé les pneus des véhicules garés à l’extérieur. Depuis, pour empêcher de nouvelles intrusions, des agents de sécurité sont désormais postés aux entrées.

Mais aux yeux des étudiants, cette mesure est un peu tardive. ”Ils sont là cette semaine, mais pour combien de temps ? Une semaine ? On devrait avoir un système pour filtrer les entrées avec nos cartes d’étudiant. Là, tout le monde rentre et sort comme du bétail”, poursuit l’étudiant. À quelques mètres, Abal-Kassim Cheick Ahamed, le directeur adjoint du CUFR, essaye de calmer les étudiants. Il leur répond “qu’il faut co-construire ensemble pour trouver des solutions”. Il dit ne pas être opposé à la présence d’agents de sécurité “de façon pérenne », et surtout “permettre aux élèves d’aller tranquillement à l’école”. “On va regarder quel montage financier peut nous le permettre”, défend-il.

“Il n’y a pas solidarité à Mayotte”

Un peu déçus du nombre de manifestants, les jeunes regrettent que les professeurs ou le personnel de l’établissement ne se soient pas joints à eux, ce vendredi matin. “Il n’y a pas de solidarité à Mayotte”, s’inquiète Nayam. Iman Mahmouti, présidente de la section locale de l’Unef (Union nationale des étudiants de France), est également présente pour soutenir les étudiants. “On a déjà des conditions précaires, on nous impose aussi l’insécurité”, déclare la représentante du syndicat récemment implanté sur l’île.

Ce matin-là, les élèves sont laissés sous la surveillance des agents de sécurité et de quelques gendarmes. En milieu de matinée, plutôt que de rester devant l’entrée, le groupe a décroché ses banderoles et est descendu sur la route nationale pour rejoindre la mairie. Aux cris de “moins d’insécurité, plus de dignité”, ils ont manifesté sous les fenêtres de la municipalité. Une marche bruyante et bon enfant qu’ils espèrent refaire quotidiennement pour aller à l’école.

Présidentielle 2022 : Derrière Macron, un comité se met localement en ordre de marche

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La campagne du président de la République s’accélère. Emmanuel Macron a dévoilé une grande partie de son programme, ce jeudi. Localement, son comité de soutien, dont les trois porte-paroles viennent d’être nommés, va intensifier sa présence sur le terrain. Explications avec Hélène Pollozec, conseillère départementale du Modem (mouvement démocrate).

Flash Infos : Qu’est-ce qui change avec l’annonce du programme, ce jeudi ?

Hélène Pollozec : Nous avions pour habitude de défendre le bilan du gouvernement, ces derniers mois. Là, nous allons pouvoir nous appuyer sur le programme annoncé et donner toutes les informations nécessaires.

FI : À quatre semaines de l’élection, n’est-ce pas un peu tard pour lancer officiellement le comité de soutien ?

H.P. : Nous avons déjà commencé à travailler en amont. Nous nous doutions qu’Emmanuel Macron allait se représenter. Ce n’est pas une surprise.

FI : Est-ce la bonne stratégie de faire campagne aussi tard ?

H.P. : C’est très bien. Il reste président le plus longtemps possible. Au vu de la crise ukrainienne, nous avions besoin qu’il le soit.

FI : Comment s’organise le comité ? Avez-vous beaucoup de militants locaux ?

H.P.: Il y a trois nominations à la tête du comité. Je suis présente pour le Modem. Il y a Aminat Hariti, la référente de La République en marche (LREM). Pour représenter Agir, le troisième est Mohamadi Madi Ousséni, le maire de Chiconi. Concernant les militants, il y en a de nos trois partis. À cela s’ajoutent les militants de Territoire de progrès [le parti fondé par Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt, l’aile gauche de la majorité présidentielle].

FI : Beaucoup de maires lui ont donné leurs signatures. Est-ce le signe d’une dynamique à Mayotte ? 

H.P. : Cela montre qu’il est vu comme un président à l’écoute des habitants. Il y a eu beaucoup d’échanges localement. Nous savons qu’il y a des partis bien implantés [Emmanuel Macron était troisième en 2017, derrière François Fillon et Marine Le Pen, ndlr.]. À Mayotte, nous avons conscience qu’il y a un risque que Marine Le Pen soit en tête au premier tour.

FI : Des visites pour soutenir le candidat sont-elles prévues ?

H.P. : Non, à cause de l’enclavement aérien, c’est très compliqué de faire venir des membres de son équipe depuis la métropole. Il y aura, par contre, des grands meetings à l’échelle régionale. Nous avons trouvé les dates et les lieux. Nous sommes en attente de validation.

FI : Le président et son équipe ont cette réputation de tout décider. Est-ce le cas ?

H.P. : Pas du tout. Nous avons été souvent consultés ces dernières semaines pour donner nos idées sur le territoire.

FI : La politique en Outre-mer semble pourtant absente de son programme. 

H.P. : Là, c’est le programme national qui a été donné. Il y a des choses qui nous concernent : l’immigration par exemple, le droit d’asile et les demandes de titre de séjour. Si ces dernières sont refusées, cela entraînera une obligation de quitter le territoire. Mais tout n’a pas été dévoilé. Chaque territoire aura sa spécificité.

FI : Le cas de Mayotte a bien été abordé, jeudi soir, quand un journaliste a osé comparer la situation de l’île à l’occupation de la Crimée par les Russes. 

H.P. : Le président a très bien répondu, je trouve. Il a rappelé l’attachement que les Mahorais et les Mahoraises ont avec la République. Ils ont choisi la France.

Une boucle de l’île de 130 kilomètres pour les nageurs de l’Hippocampe Tour

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Défi sportif de haut niveau du 25 au 27 mars avec l’Hippocampe Tour qui rassemblera quatre nageurs de Mayotte pour un défi de 130 kilomètres en relais sans escale dans les eaux du lagon. Une première sur l’île qui avait accueilli l’année dernière le petit Hippocampe Tour de 40 kilomètres “seulement” entre la plage du Faré à celle de N’Gouja.

Quatre nageurs, deux jours, deux nuits et 130 kilomètres, voilà ce que promet l’Hippocampe Tour. Le 25 mars prochain, les participants prendront le départ depuis la plage de N’Gouja pour une boucle autour de l’île aux parfums. “Nous partirons dans le sens des aiguilles d’une montre en direction de Sada si les conditions météorologiques le permettent”, explique Philippe Fort, nageur et organisateur de l’événement. L’objectif de cette première édition sera de dédiaboliser le lagon et de montrer que la pratique de la natation y est possible de jour comme de nuit. “Cette année, l’Hippocampe Tour sera un défi. Nous espérons que dès l’année prochaine il pourra être démocratisé et devenir une course populaire”, affirme celui qui a traversé la Manche à la nage.

Un travail d’équipe

Au total, onze personnes se relaieront pour mener à bien ce tout premier tour de l’île en eau libre. Trois nageuses, un nageur, trois kayakistes, deux accompagnantes et deux skippers se sont lancés dans cette aventure. “Notre équipe est majoritairement féminine et se compose de membres entre 15 et 57 ans”, détaille Philippe Fort. Du lever au coucher du soleil, les sportifs pourront compter sur les kayakistes pour les encadrer et assurer leur sécurité. “La nuit, les nageurs et les kayaks seront équipés de lumières pour pouvoir être repérés”, poursuit le maître-nageur. Matériel de premier secours, infirmière à bord, bracelet anti-requins et demande d’autorisation aux affaires maritimes, les nageurs sont parés à toutes éventualités et pourront compter sur le soutien de la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) en cas de besoin.

Sport, mental et environnement

Ce défi sportif et humain se veut également environnemental. En effet, en lien avec le parc naturel marin, les membres de l’équipe qui accompagnent les athlètes s’engagent à ramasser les déchets qu’ils croiseront à la surface de l’océan. Une belle initiative pour mettre en avant la beauté du lagon et la pratique de la natation en eau libre qui se terminera par un événement sur la plage de N’Gouja dimanche 27 mars. Au programme : tombola, repas et moment convivial.

La sécurité des infirmiers libéraux, la priorité d’Anne-Laure Albisetti

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En déplacement toute la semaine à Mayotte, la présidente de l’union régionale des professionnels de santé infirmiers océan Indien, Anne-Laure Albisetti, a rencontré les forces de l’ordre, le directeur général de l’agence régionale de santé et le préfet pour balayer les sujets majeurs qui préoccupent les soignants libéraux, à l’instar de l’insécurité et de la continuité des soins.

« Cela m’insupporte de voir toute cette violence, c’est insupportable à vivre au quotidien. » En déplacement à Mayotte, la présidente de l’union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmiers océan Indien, Anne-Laure Albisetti, monte au créneau face à l’insécurité chronique qui empêche les quelque 160 soignants libéraux du 101ème département d’exercer leur métier dans de bonnes conditions. « Quatre infirmières ont déjà rendu leur tablier depuis mon élection en juin dernier », confie la quadragénaire pour appuyer ses propos. « L’une d’elle se faisait même accompagner par son mari lors de ses tournées. »

Dénoncer ce malaise profond, c’est tout l’objet de sa visite la semaine dernière. Si le Code pénal punit plus sévèrement les auteurs de violences à l’encontre des professionnels de santé, « la moitié des infirmiers victimes d’agression ne porte pas plainte ou ne dépose pas de main courante, car ils ont le sentiment que leur démarche n’aboutira à rien ». Un manque de confiance envers les forces de l’ordre qui les pousse tout simplement à ne plus réaliser de sortie de nuit depuis maintenant un an. Conséquence : les patients ayant besoin d’une perfusion intraveineuse ou de soins palliatifs se trouvent lésés !

Pour remédier à ce statu quo, plusieurs pistes sont en cours de réflexion à la suite d’une rencontre avec le préfet, Thierry Suquet. La mise en place d’un dispositif de surveillance adapté qui déclencherait une géolocalisation est, à titre d’exemple, l’une des solutions envisagées. Cependant, il n’est pas envisageable de déployer des patrouilles pour les escorter sur leurs lieux d’intervention, comme cela peut être le cas pour les ambulanciers sur certaines zones de l’île aux parfums.

Développer l’offre ambulatoire

« Mon rôle n’est pas de créer la polémique, mais bien d’améliorer le système de santé », insiste Anne-Laure Albisetti. D’où sa réunion mercredi dernier avec Olivier Brahic, le directeur général de l’agence régionale de santé. Problématique des coupures d’eau et d’accès aux habitations, manque de médecins traitants et de spécialistes… Autant d’enjeux évoqués avec le successeur de Dominique Voynet, qui souhaite augmenter le nombre de maisons de santé pluridisciplinaire dans le but d’éviter la sédentarisation des libéraux. Toutefois, des carences persistent ! Si la première des cinq communautés professionnelles territoriales de santé prévues est actuellement en construction, le dispositif d’appui à la coordination n’est toujours pas à l’ordre du jour « alors qu’il y a une obligation au 1er juillet ».

En conclusion, l’accès et la continuité des soins se résument à un long chemin semé d’embûches. Si les différents échanges poussent à l’optimisme, la sécurité de l’exercice d’infirmier risque de prendre du temps. Or, le temps presse selon Anne-Laure Albisetti. « Nous sommes la seule profession à mailler tout le territoire sept jours sur sept », rappelle-t-elle, avant de mettre en garde sur l’épuisement professionnel…

 

« Les soignants face à la violence », un podcast de 15 épisodes

À l’initiative de l’union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmiers océan Indien, un podcast intitulé de 15 épisodes intitulé « Les soignants face à la violence » est en cours de sortie, dont le sixième épisode sera spécialement consacré à Mayotte. « Nous avons eu l’accord du centre d’information sur les droits des femmes et des familles pour les traduire en shimaoré et en kibushi pour faire de la prévention primaire et secondaire », se réjouit Anne-Laure Albisetti. La première version locale devrait être prochainement disponible. Il est possible de réécouter les émissions sur SoundCloud ou Spotify.

« Les artistes s’exposent » : une belle exposition organisée par l’association Zangoma

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Les toiles « pixellisées » de Saïd Ali Soa

Organisée par l’association Zangoma, l’exposition « Les artistes s’exposent » a débuté jeudi dernier à la MJC de Kawéni. Entièrement nettoyée pour l’occasion, sa façade a été décorée par les deux artistes des autres îles invités : les grapheurs Socrome et Mégot venus respectivement de Grande-Comores et de La Réunion. Leurs œuvres sont venues s’ajouter à celles des 16 artistes de Mayotte mis à l’honneur au cours de cette exposition.

En arrivant devant la MJC de Kawéni, il est désormais impossible de manquer l’immense tag du grapheur grand-comorien Socrome. Représentant un petit garçon aux airs boudeurs, l’artiste l’a réalisé spécialement pour l’exposition de l’association Zangoma. Portée par le duo Fatima Ousseni, avocate à Mayotte, et Denis Balthazar, un artiste plasticien bien connu sur l’île, l’association s’attache à mettre en lumière les artistes du 101ème département tout en développant les échanges avec leurs compères des îles alentours.

Socrome partage la façade de la MJC avec Mégot, un grapheur réunionnais davantage dans une veine abstraite. Ses motifs en noir et blanc viennent faire élégamment contraste avec l’hyper-réalisme de l’artiste grand-comorien. « L’un des objectifs de cette exposition est justement de montrer aux jeunes de Mayotte que les graphs, réalisés dans un certain cadre, peuvent constituer une véritable forme d’art », déclare Denis Balthazar. Ce dernier ajoute que beaucoup de jeunes artistes locaux vivent de leur art sans pour autant être connus du grand public.

Des œuvres d’une grande variété

L’exposition présente des œuvres extrêmement variées puisque Zangoma souhaite mettre en valeur l’ensemble des arts visuels, à l’instar de la peinture, de la photographie, de la vidéo et de la sculpture, dans des styles très différents. De la même manière, l’association place côte à côte des artistes déjà bien connus sur l’île comme Denis Balthazar, Papajan ou le sculpteur Conflit avec de jeunes prometteurs comme Ahmed Adaïne. Ce dernier réalise des portraits photographiques quand Saïd Ali Sola peint les siens à la main, mais en imitant les pixels, créant un effet proche du pointillisme.

D’autres artistes sont dans une démarche davantage conceptuelle en évoquant dans leurs œuvres les drames que connaît Mayotte. Présente sur le territoire depuis 1994, Béatrice Edouard expose ainsi une toile racontant le drame des naufrages de kwassa dans un style figuratif comportant des éléments abstraits qu’elle laisse à l’interprétation du public. Boaz quant à lui évoque les drames générés par la délinquance dans certaines de ses toiles qui, travaillées avec une technique de marouflage très particulière, lui confèrent une signature unique.

Si certains artistes de cette exposition restent dans un figuratif assez classique, d’autres font preuve de beaucoup de créativité dans leurs techniques ou leurs thématiques, démontrant que l’art de l’île aux parfums est véritablement en train de se développer. Pour accélérer encore son épanouissement, les artistes exposés réalisent des ateliers avec les scolaires afin de les initier à l’art et, pourquoi pas, faire naître de nouveaux talents !  L’exposition « Les artistes s’exposent » est à découvrir jusqu’au 27 mars.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes