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Diabète : « Si une personne est petite et en surpoids, il y a déjà un facteur de risques. »

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Infirmier libéral en temps normal, Saïd Abdillahi réalise ces consultations à titre bénévole.

Ce mardi 24 mai se déroulait une matinée de sensibilisation sur la thématique du diabète. Organisée par le centre communal d’action sociale de la ville de Mamoudzou, elle avait pour objectif de dépister gratuitement les habitants et de les orienter en cas de test positif. Une action menée à la suite de la signature du contrat local de santé avec l’agence régionale de santé.

Mardi. 10h. Nassibou pénètre un peu par hasard à l’intérieur de la MJC de Mamoudzou où le centre communal d’action sociale et la municipalité organisent des ateliers sur la thématique du diabète. « Je n’étais même pas au courant, j’ai vu des gens sortir et je me suis dit « pourquoi pas ! » », confie l’homme de 47 ans dans la file d’attente. Au bout de quelques minutes, Saïd Abdillahi le reçoit derrière un paravent pour débuter la consultation.

Après la pesée et la mesure du tour de taille, vient la lecture du taux de glycémie. « Sachez que ce test-là est à titre indicatif. Ce n’est pas parce que vous avez un taux de glucose dans le sang de plus de 1.26 gramme par litre que vous êtes forcément diabétique », le prévient l’infirmier libéral. En effet, il suffit d’avoir mangé du mataba, riche en lait de coco, la veille au soir ou d’avoir ingurgité une boisson sucrée le matin même pour fausser le résultat. Raison pour laquelle le professionnel de santé préfère suivre son instinct : « Si une personne est petite et en surpoids, il y a déjà ce que l’on appelle un facteur de risques. »

Une action en lien avec le plan local de santé

Cette journée rentre dans le cadre du plan local de santé signé entre la ville chef-lieu et l’agence régionale de santé en novembre dernier. « Nous avons commencé nos actions durant le Ramadan et nous les déroulons jusqu’à la fin de l’année pour aborder le tabac, l’alcool, la santé mentale », précise Taandhuma Ahmed, la responsable du service jeunesse à la mairie de Mamoudzou, qui espère à travers ces différentes rencontres recueillir des éléments chiffrés et des statistiques proches de la réalité.

En plus de deux stands de dépistage, les curieux peuvent prendre également part à une activité autour de l’alimentation animée par le Rédiab Ylang 976. « Notre idée est de sensibiliser la population, aussi bien les jeunes que les personnes âgées », poursuit Hanifa Saïd, l’une des agentes de développement local au CCAS. « Tout le monde ne sait pas équilibrer ses repas. » Encore faut-il que les habitants fassent acte de présence pour entendre les précieux conseils culinaires… Si des médiateurs sanitaires sillonnent les rues le jour J pour rameuter du public, « les gens ont toujours d’autres priorités », regrette-t-elle. Pourtant, ce dépistage gratuit peut permettre d’anticiper une aggravation de l’état de santé de la population. Mais aussi de sensibiliser sur des actions simples telles que l’hygiène alimentaire, l’activité physique, ou encore la réduction du stress !

Et en cas de résultat « positif », Saïd Abdillahi envoie le patient chez son médecin traitant ou à l’hôpital pour réaliser une prise de sang, qui « détermine alors la mesure exacte de l’hémoglobine glyquée ». À l’instar de Nassibou qui a de la famille diabétique et qui se doutait bien avant de mettre un pied dans la MJC que ce serait la recommandation finale de cet examen express.

Ikibal Boinali, un Mahorais à Wall Street

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Pour peu qu’ils s’envolent de l’île, les Mahoraises et Mahorais semblent n’avoir aucune limite. L’un des plus beaux exemples de cette réussite est Ikibal Boinali, auditeur senior chez KPMG, l’un des quatre grands groupes mondiaux d’audit et de conseil. Depuis quelques mois, le jeune homme fréquente même la branche new-yorkaise de la multinationale. Rencontre avec un talent de la finance qui exporte Mayotte à Manhattan. Un portrait à retrouver dans le numéro 1.000 de Mayotte Hebdo.

ikibal-boinali-mahorais-wall-street« On est jeunes et ambitieux, parfois vicieux », rappait le groupe 113 sur Les Princes de la ville. Point de vice néanmoins chez Ikibal Boinali, qui a choisi de conquérir rien de moins que le plus fameux quartier d’affaires du monde, Wall Street, à New York. Les pieds sur terre, le jeune homme débute le récit de sa vie, qui s’écrit pourtant bien vite hors de Mayotte. Alors qu’il n’a que trois ans, en effet, sa famille s’envole pour l’hexagone, et plus précisément pour Lyon, la ville des Canuts. Ikibal a cependant d’autres ambitions que de devenir ouvrier. Après avoir obtenu un bac scientifique, il a « tout de suite envie de faire ses études dans le domaine de la finance », et doit donc viser une école de commerce. « J’ai toujours été fasciné par ce domaine, puisque je considère que la finance de haute voltige est un secteur clé de l’économie », continue-t-il. « L’aspect gestion des chiffres m’a toujours attiré, ayant un profil scientifique. J’ai aussi une appétence pour le prévisionnel. »

Déterminé, Ikibal Boinali n’a justement que faire du déterminisme social, et ses parents, employé dans une entreprise de transports en commun et mère au foyer, le voient décrocher une bourse d’études qui lui permet d’intégrer l’IDRAC Lyon, une grande école de commerce habituellement coûteuse. « Ce ne sont pas des études accessibles à tout le monde, je peux dire que j’ai bénéficié des opportunités qu’offre l’égalité des chances », reconnaît-t-il, lucide. Sans jamais se reposer sur ses lauriers, le jeune homme obtient son master au sein du prestigieux programme grandes écoles, et se spécialise en finance et en audit. « J’ai toujours fait ma carrière en essayant de viser l’excellence, de poursuivre mes rêves et d’aller le plus loin possible », affirme Ikibal, avec, toujours en tête, l’idée de montrer aux Mahorais qu’avec la valeur travail, « il n’y a aucune auto-discrimination à subir, il ne faut pas s’imposer de barrières ».

« Les Mahorais sont aussi amenés à aller à l’étranger et réussir »

ikibal-boinali-mahorais-wall-streetCet état d’esprit l’amène à intégrer dès l’obtention de son master, en 2018, KPMG, l’un des « Big Four » de l’audit et du conseil avec Deloitte, Ernst & Young et PwC. « Cette réussite fait ma fierté personnelle mais aussi celle de ma famille, leur fait voir d’autres perspectives », déclare-t-il. « Tout est possible. Les Mahorais sont aussi amenés à aller à l’étranger et réussir. » Au sein d’une multinationale de la finance telle que celle-ci, les opportunités sont légion, et Ikibal Boinali s’exporte rapidement à l’étranger, chez KPMG Luxembourg. « C’est une très grande place financière européenne, qui réunit des banques et des fonds d’investissement », explique-t-il. Le jeune homme, dans le petit pays, en profite pour se spécialiser dans l’audit, le commissariat aux comptes et le conseil auprès de fonds de private equity.

Encore une fois, le Luxembourg n’est qu’une étape. Il y a quelques mois, le Mahorais est envoyé de manière permanente dans la filiale new-yorkaise de son entreprise, à Wall Street. « C’était clairement l’un de mes rêves », se félicite-t-il. « En tant qu’étudiant en finances, New York est la plus grande place du monde, je ne m’y imaginais pas, et Wall Street nous a tous inspirés, à travers les films que nous regardions. J’ai sauté le pas pour me lancer dans l’aventure new-yorkaise. » Et cette dernière l’impressionne, entre la hauteur des nombreux gratte-ciels et la vie culturelle de Big Apple, « enrichissement au quotidien ». Son quotidien à Manhattan ne lui laisse cependant que peu de temps pour les visites.

Mayotte – N.Y, promesse d’un aller-retour

ikibal-boinali-mahorais-wall-streetAuditeur senior, Ikibal est « in charge » de mener à bien les travaux, de leur suivi et des relations clientèle. Ses tâches réunissent revues comptables, inspections, et vérifications de la conformité et de la justesse des résultats financiers des entreprises clientes du groupe. Toujours spécialisé dans les fonds d’investissement, il enchaîne les réunions avec les clients et des équipes d’une dizaine de collaborateurs. Grossièrement, « c’est énormément d’Excel ». À New York, le jeune homme s’y plaît bien : « J’ai eu la chance d’être très bien intégré ici, les Américains ont une culture bien plus chaleureuse que les Français. L’intégration d’un expatrié se fait bien plus rapidement puisque les rapports hiérarchiques sont plus directs, on n’a pas cette notion de vouvoiement, et il y a une très grande proximité avec la hiérarchie la plus haute, ce qui est excellent pour travailler dans des conditions saines. » Il essaie même de parler fièrement de Mayotte à ses collègues, qui ne connaissent pas le territoire.

C’est un fait, l’île au lagon n’est jamais loin dans l’esprit d’Ikibal Boinali, qui pourrait pourtant viser les plus hautes places de la finance mondiale. « J’ai accompli mon rêve d’enfant, j’ai la sensation d’avoir atteint mes objectifs », explique-t-il. « Dans une ville comme New York, tout va très vite. Je peux faire une carrière dans l’audit et devenir associé du cabinet, j’ai accès aux plus grandes banques mondiales telles que JP Morgan ou Goldman Sachs, ou encore aux organisations internationales telles que le FMI. Il n’y a jamais de limite. » Néanmoins, « l’avenir s’inscrit définitivement à Mayotte » pour le néo-new-yorkais. Il veut en effet revenir à tout prix, même si ce ne sera pas dans le secteur de la finance. « J’aurai d’autres opportunités sur le territoire », annonce-t-il, pensant à des postes de direction, à l’entrepreneuriat… Ou à la politique.

« C’est vrai qu’en tant que Mahorais, je me sens investi d’une responsabilité vis-à-vis du futur de notre île, sur tous les aspects économiques, commerciaux et politiques », déclare Ikibal. « Je suis sensible à la cause politique, et conscient que mon profil peut m’amener à contribuer du mieux que je peux à l’industrie, au commerce, à l’agriculture… Je n’exclus pas de m’impliquer dans ce domaine également. » L’essentiel n’est pas là, mais dans le fait que les jeunes talents mahorais reviennent développer leur territoire, qui en a bien besoin. Ce dernier, dans quelques années, pourra déjà compter sur Ikibal Boinali, prêt à quitter les plus grandes places financières du monde pour lui. « J’ai toujours eu cette idée, faire les études les plus prestigieuses possibles pour revenir développer Mayotte », conclut-il, avant de retrouver ses bureaux, perchés au milieu du ciel de Manhattan, d’où un certain lagon semble bien visible…

Élection du bureau des Jeunes Républicains de Mayotte

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Les Jeunes Républicains de Mayotte se sont réunis en assemblée générale ce dimanche 22 mai à Dembéni pour l’installation de leur premier bureau politique. Les membres de cette instance sont Saïd Mohamadi (président), Habibou Salim (vice-président), Djawadou Ben Antoyissa (secrétaire) et Abdourahamane Batrolo (chargé de mobilisation). Ils ont été élus pour un mandat de deux ans renouvelables.

Marie Grosgeorge en visite au commandement de la gendarmerie

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Le 19 mai dernier, Marie Grosgeorge, la directrice de cabinet du préfet, est venue en visite au commandement de la gendarmerie de Mayotte afin de se faire présenter les dispositifs d’accompagnement mis en œuvre au profit de la jeunesse au travers de l’association des cadets citoyens de la gendarmerie. Après avoir été accueillie par le colonel Olivier Casties, commandant en second de la gendarmerie de Mayotte, elle a été reçue par le capitaine Ahamada Hambaly, président de l’association, qui lui a évoqué les modalités dans lesquelles le parcours des cadets était effectué.

Ensuite, il lui a été exposé la manière dont les autres dispositifs, à savoir le service national universel (SNU), la classe de la défense et la classe préparatoire intégrée (CPI976) s’imbriquaient pour constituer une prise en charge globale des jeunes de 16 à 25 ans à raison d’une centaine par an.

Convaincue de l’intérêt de ces dispositifs qui permettent de lutter contre la délinquance juvénile en contribuant à l’insertion professionnelle ou scolaire à près de 95%, Marie Grosgeorge a dit sa volonté de les soutenir pour les rendre pérennes.

Gestion des déchets dans les territoires ultramarins : la délégation sénatoriale aux Outre-mer se penche sur le dossier

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La délégation sénatoriale aux Outre-mer consacre son prochain rapport d’information à la gestion des déchets dans les territoires ultramarins. Gisèle Jourda (Socialiste, Écologiste et Républicain – Aude) et Viviane Malet (Les Républicains – La Réunion) en ont été désignées co-rapporteures. Comme l’a souligné son président Stéphane Artano (Rassemblement Démocratique et Social Européen – Saint Pierre–et–Miquelon), la collecte et le traitement des déchets sont, au même titre que l’accès à l’eau ou l’assainissement, un service public de base indissociable de la qualité de vie et de la santé publique. La délégation procédera à l’évaluation d’une politique publique confrontée à de profondes transformations pour être au rendez-vous des objectifs du « zéro déchet » et de l’économie circulaire.

Placées au premier rang des priorités du nouveau quinquennat, les problématiques environnementales revêtent en Outre-mer une acuité particulière. Décharges sauvages, pollution des littoraux, tri sélectif insuffisant y témoignent d’une situation préoccupante. Les perturbations du commerce maritime mondial liées à la crise sanitaire ont encore accru l’extrême difficulté d’exporter les déchets, notamment les plus dangereux. Conséquence : les stocks s’accumulent dans certains territoires où le manque d’investissements dans des infrastructures, pourtant essentielles, s’ajoute souvent aux problèmes de gouvernance et de répartition des compétences. Ces enjeux se trouvent aussi amplifiés par divers facteurs locaux comme la densité de population, l’habitat informel, l’isolement géographique, la nature du relief ou encore la rareté du foncier.

La délégation sénatoriale aux outre-mer a débuté ses auditions le 19 mai en entendant la direction générale des Outre-mer (DGOM), la direction générale de la prévention des risques (DGPR) et l’ADEME, l’un des acteurs majeurs de ce secteur. Ce premier cycle d’auditions se poursuivra jusqu’à l’été. Outre des tables rondes géographiques en visioconférence, deux déplacements sont prévus, le premier à La Réunion et à Mayotte fin juin, le second à Saint–Pierre–et–Miquelon mi–septembre.

Les conclusions de ce rapport d’information seront présentées en novembre prochain.

L’épidémie de grippe toujours en cours à Mayotte

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Le nombre de passages aux urgences pour infections respiratoires aigües (IRA) basses chez les plus de 15 ans augmente depuis la semaine 9 et se situe, en semaine 19, à un niveau supérieur à celui des deux saisons précédentes. On enregistre 17 passages aux urgences avec un taux d’activité de 3.9% en S19 (vs. 2.9% en S18), dont deux ont donné lieu à une hospitalisation secondaire. Sur la période, ce sont au total 124 passages aux urgences et 25 hospitalisations secondaires qui ont été enregistrés soit un taux d’hospitalisation de 20.2%.

La stratégie de surveillance repose sur le test des patients hospitalisés avec une symptomatologie respiratoire, dans l’un des services du centre hospitalier de Mayotte ou l’un des quatre centres de soins qui y sont rattachés. L’analyse biologique en PCR recherche 21 germes respiratoires (dont les Influenzavirus, le virus respiratoire syncytial et le Sars-CoV-2). Le premier cas confirmé d’Influenzavirus a été enregistré en S09, seulement quelques semaines après la fin de l’épidémie précédente.

Depuis la détection du premier cas, 106 cas confirmés de grippe A(H1N1) ont été détectés à Mayotte. Un pic a été observé en S18 (28 cas d’influenzae confirmés biologiquement). Le nombre de cas confirmés en S19 est en baisse par rapport à la semaine précédente (21 cas). Aucun décès n’a été rapporté pour l’épidémie 2022 pour l’instant.

Politique agricole commune : lancement de la phase de dépôt tardif des déclarations « surfaces »

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La direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) et la chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (CAPAM), le groupement de défense sanitaire (GDS) ainsi que le syndicat des jeunes agriculteurs informent les agriculteurs que la phase de dépôt tardif des déclarations « surfaces » de la campagne PAC 2022 a débuté le mardi 17 mai pour s’achever le vendredi 10 juin. Durant cette période, les aides des dossiers télédéclarés sur TELEPAC seront attribuées avec des pénalités (1% par jour ouvré de retard).

À partir du 11 juin, les dossiers ne seront plus recevables. Les agriculteurs qui souhaitent une assistance pour leur télédéclaration sont invités à se rendre dans les meilleurs délais selon les horaires d’accueil du public : auprès de la CAPAM s’ils ne sont ni adhérent du GDS ni du syndicat des JA ou auprès du GDS ou syndicat JA s’ils en sont adhérents. Les agriculteurs qui n’ont jamais effectué de déclaration de surfaces et qui ont un relevé parcellaire réalisé par l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM) sont invités à se rendre à la DAAF.

Afin de sécuriser la déclaration puis le paiement des aides, les pièces suivantes seront à présenter obligatoirement, avec les mêmes civilités, nom et prénom : copie couleur d’une pièce d’identité valide ou extrait de K-Bis si société, relevé d’identité bancaire valide (hors livret A), facture eau, électricité, téléphone ou autre justificatif de domicile daté de moins de trois mois, numéro SIRET agricole et numéro de téléphone valide.

Auxiliaires de vie, une vocation, une destinée

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Au sein du 101ème département, les structures proposant une assistance aux personnes dépendantes ne courent pas les rues. Depuis 2005, l’association Msanda Mayotte vient en aide à ces publics fragiles. Un travail effectué par les auxiliaires de vie qui sont à la fois l’épaule sur laquelle les patients peuvent compter, mais aussi une oreille pour les écouter.

“Depuis la classe de troisième, je savais que je voulais faire ce métier”, confie Jacqueline Said, auxiliaire de vie et assistante technique sur le secteur de Mamoudzou pour l’association Msanda Mayotte. Le cœur de sa profession ? Le lien avec les patients. “J’apprécie le contact humain, mais le plus important c’est bien la communication. Sans elle, nous ne pouvons pas travailler”, poursuit la professionnelle du service à la personne. À ses côtés, Fatima Mavouna, elle aussi auxiliaire de vie et assistante technique sur les régions Nord et Centre de l’île, ne s’imaginait pas dans un autre secteur d’activité. “J’aime être auprès des personnes âgées et leur apporter mon aide”, témoigne-t-elle avec beaucoup de douceur.

Toilette, repas, entretien du logement, tâches administratives ou encore activités, les auxiliaires de vie mahoraises font parties intégrantes du quotidien des personnes dont elles s’occupent. “Les gens ont de moins en moins de temps à accorder à nos aînés. Notre travail est d’être là pour eux”, souligne Jacqueline Said.

Une équipe à l’écoute

Chaque jour, les auxiliaires de vie sont la bouffée d’oxygène des personnes isolées, une passerelle avec le monde extérieur. “Nous devenons leur confident. Parfois, nous sommes les seules personnes qu’ils voient de la journée”, explique-t-elle. Un lien de confiance très fort que les professionnelles entretiennent malgré la difficulté de leur emploi. “C’est un métier dans lequel nous sommes confrontés à la finitude”, affirme Chaib El Mahamoudou, directeur adjoint de Msanda Mayotte. “Nous les accompagnons dans leur souffrance. Nous les voyons se dégrader de jour en jour et parfois même, nous les voyons partir. Mais je suis fière de mon métier, fière de leur apporter une fin de vie la plus sereine possible”, déclare Fatima Mavouna, émue d’évoquer les rencontres qui ont changé sa vie.

Aider les aidants

Véritable couteau suisse, les auxiliaires de vie épaulent en parallèle les familles de leurs patients. “Nous leur expliquons les gestes techniques à utiliser pour les manipuler ou encore les raisons de certains comportements liés à des maladies neurodégénératives”, détaille Jacqueline Said. Maillon essentiel de la chaîne de soins, les professionnelles de l’assistance à domicile créent également un lien avec le personnel soignant. “Nous tenons un carnet de suivi”, précise Fatima Mavouna. “Lorsque j’arrive le matin, si je vois que l’état de la personne s’est dégradé, je l’écris pour en informer l’infirmière ou je l’appelle en cas d’urgence.”

Des gestes simples mais tellement importants pour maintenir les personnes dépendantes le plus longtemps possible à leur domicile et dans les meilleures conditions. Des anges gardiens qui veillent sans relâche sur les plus faibles.

 

Msanda en quelques chiffres

Première structure d’aide à la personne installée sur l’île aux parfums, Msanda Mayotte suit une logique d’accompagnement des personnes à tous les stades de la vie. “Nos activités se sont longtemps concentrées sur l’aide aux personnes âgées”, relate Chaib El-Mahamoudou, directeur adjoint de la structure associative. Activité physique adaptée, télé-assistance, Msanda développe depuis 2019 des systèmes innovants pour faciliter la vie des personnes dépendantes. Aujourd’hui, l’association souhaite également mettre en avant des services d’aides ménagères, de garderie et peut-être bientôt d’aide aux devoirs. Présente sur l’ensemble du territoire avec pas moins de cent auxiliaires de vie, Msanda œuvre au quotidien pour faciliter la vie des Mahorais.

Les doléances des parents d’élèves aux candidats à la députation

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La FCPE souhaite à travers son courrier partager ses principales attentes pour l’école.

Dans une lettre adressée à tous les candidats aux élections législatives, la fédération de conseils de parents d’élèves expose sa plateforme de propositions intitulée « L’école réinventée par ceux qui la vivent », complémentaire au projet éducatif porté depuis maintenant plusieurs années. Décryptage avec son président Haïdar Attoumani Said.

« Nous sommes sur le terrain depuis plus de 18 ans. » Créée le 17 avril 2004, la fédération de conseils de parents d’élèves porte d’une seule et même voix un projet éducatif en lien avec leurs attentes. À l’approche des élections législatives (12 et 19 juin), les militants interpellent les candidats en lice pour leur partager une plateforme de propositions intitulée « L’école réinventée par ceux qui la vivent ». « De manière globale, nos politiques parlent, mais ils ne connaissent pas la réalité », confie Haïdar Attoumani Said. À travers ce coup de pouce, le quinquagénaire espère mettre un coup de pied dans la fourmilière et faire en sorte que l’éducation soit la priorité des futurs parlementaires.

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Haïdar Attoumani Said est l’un des membres fondateurs de la fédération de conseils de parents d’élèves.

Parmi les principaux enjeux : le bien-être des progénitures ! « Au niveau des effectifs, nous sommes au-delà des normes européennes… », assure-t-il. Selon les chiffres officiels de l’académie pour la rentrée 2021-2022, le nombre moyen d’élèves par classe s’élève à 30.5 en maternelle et à 18.4 en élémentaire. « Est-ce que les enfants reçoivent la bonne instruction ? Est-ce que les enseignants ne sont pas surchargés », s’interroge tout de même l’habitant de M’Tsangamouji. Avec 7% de scolarisés supplémentaires par rapport à 2020 dans le 1er degré, la construction d’infrastructures reste en deçà des besoins exponentiels. « Il faut former dans de bonnes conditions les futurs hommes et les femmes qui vont prendre en mains l’avenir de Mayotte. »

Cantines scolaires : un décret de 1986

Autre préoccupation de taille : la généralisation des cantines scolaires, rendue pourtant possible à la suite d’un décret de décembre 1986. Son objectif à la base ? Permettre à tous les enfants de bénéficier d’un repas digne au sein de leurs établissements respectifs… « Trente-six ans plus tard, ce sujet est toujours autant problématique, sauf à Sada en raison des liens étroits entre le maire de l’époque, Mansour Kamardine, et Jacques Chirac », regrette Haïdar Attoumani Said. Ainsi, bon nombre d’élèves passent des journées entières le ventre vide, « un frein à une meilleure transmission du savoir ».

Toujours dans la même lignée, la FCPE souhaite faire de l’auto-suffisance alimentaire le défi de demain. Seul hic : l’île aux parfums ne dispose à l’heure actuelle que du seul lycée agricole de Coconi. « Nous avons beaucoup de jeunes qui aimeraient y poursuivre leur scolarité. Faute de places, ils sont obligés de s’exiler à La Réunion ou en métropole où ils se retrouvent alors perdus et esseulés », indique le président, en poste depuis novembre dernier. Ainsi, ce dernier propose que les élus des cinq intercommunalités conviennent de l’implantation d’une structure identique sur chacun des territoires.

REP+, internats d’excellence, …

Par ailleurs, Haïdar Attoumani Said revendique l’élargissement des réseaux d’éducation prioritaire renforcée à l’ensemble de l’île pour que tous les secteurs jouissent du même traitement (financier et humain), mais aussi la mise en place d’internats d’excellence à partir du collège afin de réduire les temps de trajets et d’éviter les blocages intempestifs (caillassages, violences, barrages, etc.). Enfin, la fédération n’oublie pas de sensibiliser à la question de l’accompagnement des élèves en situation de handicap ainsi que de la coopération éducative avec les pays voisins.

Une série de doléances à ne pas prendre à la légère du côté des candidats. « Nous sommes persuadés que vous saurez être attentifs aux exigences des parents d’élèves […]. Nous méritons les mêmes conditions de réussite que partout dans la République ! », conclut la lettre qui leur a été adressée le 20 mai dernier. Reste à savoir ceux qui répondront à la demande de rendez-vous émise par les adhérents pour échanger encore plus en détails sur ce sujet fondamental.

L’assainissement au cœur des prochaines actions de Mayotte Nature Environnement (MNE)

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Manuella Grimault et Houlam Chamssidine lors de l’anniversaire des dix ans de MNE.

La semaine dernière, la fédération d’associations Mayotte Nature Environnement a organisé la fête de la nature à Coconi. Deux semaines auparavant, elle avait fêté ses dix ans d’existence sur le territoire avec ses différentes associations partenaires. Une occasion de clôturer l’année 2021-2022 et d’ouvrir 2022-2023 sur une nouvelle priorité environnementale, à savoir l’assainissement.

Une quinzaine de jours avant la fête de la nature organisée la semaine dernière à Coconi, Mayotte Nature Environnement (MNE) avait fêté ses dix ans d’existence en présence de ses différentes associations partenaires. Cette fédération environnementale regroupe en effet une vingtaine de structures œuvrant pour la défense de l’environnement mahorais. À cette occasion, le président Houlam Chamssidine et la directrice Manuella Grimault ont fait un bilan de l’année 2021-2022 et ont révélé les grandes lignes des actions à venir. « Notre grande victoire de l’année a été la création du service juridique environnemental », révèle Manuella Grimault. Ce service sera chargé de la veille et des plaidoyers au tribunal pour tout litige ayant trait aux affaires environnementales.

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Les nouveaux locaux de l’association sont situés dans la rue qui fait face à la mairie de Mamoudzou.

Mauvaises habitudes

Si, en 2022-2023, MNE continuera à œuvrer sur ses trois piliers principaux, à savoir la sensibilisation, la réparation et la connaissance environnementale, elle souhaite toutefois mettre davantage l’accent sur l’assainissement pour l’année à venir. « Sur cette question, encore beaucoup de choses sont à mettre aux normes à Mayotte », déclare Manuella Grimault qui précise que de nombreuses structures continuent à déverser leurs eaux usées dans le lagon, par simple habitude. « Mayotte est désormais un département français, elle ne peut plus passer à côté des lois environnementales », ajoute la directrice de la fédération.

Des enquêteurs sur le terrain

Une opinion soutenue par le président Houlam Chamssidine qui précise que MNE enverra des enquêteurs dans tous les lieux sensibles pour vérifier que les eaux usées ne soient plus déversées dans la nature de manière anarchique. « Sur la question du ramassage des déchets, de gros efforts ont été faits ces dernières années à Mayotte, mais pour la question des eaux usées, il y a encore beaucoup d’effort à fournir », déclare-t-il. Il est vrai que des écoulements d’eaux usées sont visibles sur beaucoup de plages de villages, ce qui nuit non seulement à l’environnement, mais également à l’image de Mayotte lors de la venue de touristes.

L’association Made in Mayotte célèbre les mamans

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À l’occasion de la fête des mères, l’association Made in Mayotte organise du 23 au 28 mai une exposition au comité du tourisme de Mamoudzou. Accessoires de mode, cosmétiques, objets de décoration… Les artisans ont préparé un panel divers et varié de cadeaux pour tous les goûts et toutes les bourses.

Elles sont celles que l’on a aimé au premier regard et qui nous aimeront jusqu’au dernier, les mamans ne méritent-elles pas qu’on les gâte au moins une fois dans l’année ? Cette semaine, les artisans de Mayotte fêtent au détour d’une boutique éphémère celles qui nous ont donné la vie. Savons, bijoux, poteries, sacs, robes… Chaque maman est unique et son cadeau doit l’être aussi. “Nous proposons à nos acheteurs de faire graver leur cadeau avec un prénom ou un petit mot doux”, explique Marlène Freytag, créatrice de stylos, de sculptures et d’accessoires à l’atelier Touch’ du bois.

Treize artisans

Mobilisés à la création de leurs œuvres, les treize artisans ont confié à trois jeunes recrues la vente de leurs produits. De lundi à vendredi de 8h à 17h, puis samedi de 9h à 15h, Nassila, Diamant et Bachar auront à cœur d’accueillir les acheteurs et de les orienter. Entre coffret parfumé ou sac personnalisé, le choix est cornélien… et des conseils avisés seront nécessaires !

Pour les aider dans leur travail pour ce nouvel événement, l’association Made in Mayotte s’est dotée d’une caisse enregistreuse. “Avec plus de 70 références par exposant, il devenait difficile de tenir les comptes”, sourit la présidente de l’association. Par carte bancaire ou en espèces, les visiteurs pourront régler leurs emplettes et célébrer dimanche prochain la fête des mères comme il se doit avec un cadeau 100% made in Mayotte dans les bras.

Dobet Gnahoré a clôturé en beauté le Maoré Jazz Festival

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La semaine dernière, le Maoré Jazz Festival a battu son plein dans plusieurs lieux emblématiques de Mayotte pour se clôturer avec un grand concert dimanche soir sur la place de la République. La tête d’affiche du festival, la chanteuse ivoirienne Dobet Gnahoré, a offert au public mahorais un show final mêlant le chant et la danse de manière impressionnante. Nous lui avons pu lui poser quelques questions à la fin du concert. Interview.

Flash Info : Était-ce votre premier concert à Mayotte ? Comment avez-vous senti le public ?

Dobet Gnahoré : J’étais déjà venue une première fois il y a quelques années, mais il est vrai que je connais peu cette île. J’ai trouvé le public de ce [dimanche] soir un peu timide… Enfin par rapport à celui que j’ai habituellement ! Mais j’ai quand même senti de l’enthousiasme et j’ai eu l’impression que les gens avaient aimé. En tout cas, ils sont restés jusqu’à la fin… (rires).

FI : Quel est le rapport de votre musique au jazz ?

D.G. : Mes inspirations sont africaines et je chante dans beaucoup de langues parlées en Afrique, dont le swahili. C’est vrai que ma musique n’est pas du jazz à proprement parler, mais il ne faut pas oublier les origines du jazz qui sont avant tout africaines. Mon tempo est plus rapide et quelques notes diffèrent. Il suffirait de changer peu de choses pour transformer mes morceaux en morceaux de jazz. D’où ma présence dans ce festival qui explore plusieurs aspects de cette musique.

FI : Vous avez chanté plusieurs chansons dans différentes langues. Quels sont les thèmes les plus importants de votre répertoire ?

D.G. : Mon crédo est le panafricanisme d’où le fait que je mêle des langues et des rythmes de plusieurs cultures africaines. Les thèmes que j’aborde sont ceux qui me tiennent à cœur comme celle dans laquelle je rends hommage à ma grand-mère ou encore celle dans laquelle je parle de mon pays, la Côte d’Ivoire. J’essaie également de donner une autre image de la femme africaine. Je tente de lui donner une image dynamique et de montrer qu’elle peut être émancipée à l’intérieur même de sa culture. C’est une thématique qui me tient à cœur.

Des Assises de la parentalité, ce lundi à mercredi

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Durant trois jours, le Céméa (Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active) de Mayotte organise les Assises de la parentalité au centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Dembéni. « Quel projet de société doit être mis en place ? Quelle éducation assurer ? Sur  notre  île,  nombre  d’entre  nous  sont  solidaires.  Regardons-nous  lors  des manifestations nées de ces événements cruels. Toutes les communautés résidant à  Mayotte  se  retrouvent  pour  défendre  la  même  cause  dans  des  défilés,  pour dénoncer,  sans  distinction  quelconque !  Nous  sommes  donc  capables  de  nous mobiliser,  et  nous  en  avons  les  moyens.  Et  si  nous faisions  également  de l’éducation  à  la  parentalité  notre  affaire  quotidienne,  qui  nous  mobiliserait  sur tout le territoire ? »

Quatre tables rondes sont prévues. Ce lundi, table ronde1 : Le rôle des parents : que dit le droit à Mayotte, dans l’éducation traditionnelle ? Y aurait-il une loi qui autorise les parents à ne pas assurer l’éducation de leurs enfants ? Le même jour, table ronde 2 : Sources de difficultés, les évolutions rapides et les révolutions  dans  la  société  mahoraise,  les  nouvelles  familles,  les  familles  en périphérie. Et les jeunes parents ?

Mardi, table ronde 3 : La transmission, les enjeux pour l’autorité. Rendre commune,  dans  notre  quotidien  à  Mayotte,  la  question  de  l’autorité  et  de  la parentalité.. Mardi également, table ronde 4 : Comment institutionnaliser des actions, dans tous les villages de Mayotte ? Face à cette situation de montée de violence juvénile, non contrôlable…  Comment  faire,  que  cela  devienne  une  affaire  de  l’institution publique, l’Éducation à la parentalité.

CGénial : le collège de Kani-Kéli remporte le prix Génialissime Technip Energies

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Mercredi, se déroulait la quinzième finale nationale du concours CGénial récompensant les meilleurs projets scientifiques réalisés par des collégiens et lycéens de toute la France et d’Outre-mer. 19 projets sur les 49 présentés aux jurés ont été distingués lors de la cérémonie animée par l’animateur et producteur radio, Mathieu Vidard (La Terre au carré, France Inter).

L’équipe du collège des Ylangs-Ylangs de Kani-Kéli remporte le prix Génialissime Technip Energies du concours scientifique CGénial pour son projet « MayAventure : Comment créer une expérience vidéo-ludique pour faire découvrir et mettre en valeur le patrimoine mahorais ? ». Le jury constitué de 65 personnes issues de l’Éducation nationale et des mondes de la recherche, de l’entreprise et de la médiation scientifique,  récompense « un projet intéressant qui fait découvrir la culture locale, grâce à un jeu vidéo construit en classe, qui laisse entrevoir des perspectives intéressantes et un fort engagement des participants. Les élèves ont réalisé une très bonne présentation ». Les lauréats recevront du matériel scientifique qu’ils choisiront en concertation avec Technip Energies .

Les prix offerts par les entreprises et institutions partenaires permettront aux lauréats de participer à deux concours scientifiques internationaux et de découvrir le fonctionnement de plusieurs sites industriels et de recherche.

Les RUP en faveur « d’un changement profond de la politique Outre-mer »

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Lors de la Conférence des régions ultrapériphériques européennes (RUP), du 17 au 19 mai, Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, et ses homologues des territoires français au premier rang desquels le président du Conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, ont signé une déclaration dans laquelle ils réclament « un changement profond de la politique Outre-mer de l’Etat ». Depuis la Martinique, les exécutifs ont sollicité un entretien rapide avec le chef de l’Etat pour lui présenter leurs doléances.

Ben Issa Ousseni a rappelé plusieurs enjeux pour Mayotte au cours de son intervention à l’occasion de la session plénière de cette conférence. Il a ainsi cité quelques chiffres tout récents qui témoignent de la difficulté de la sortie de la crise sanitaire. « En 2021, en moyenne annuelle selon l’Insee, le taux de chômage au 2ème trimestre s’établit à 30% de la population active à Mayotte. C’est à un niveau environ quatre fois supérieur aux moyennes nationales et européennes ». Il a aussi insisté sur le fait que Mayotte est un territoire qui montre une plus grande fragilité à se remettre de la crise sanitaire, et le chômage y est revenu au taux de 2019. S’agissant de la problématique des mineurs isolés – près de 8.000 à Mayotte – que le président du Département a longuement évoquée aux Açores (Portugal) en novembre dernier, il a souhaité que l’initiative de Garantie Européenne pour l’Enfance, laquelle entend « protéger les enfants et les aider à exercer leurs droits », apporte des solutions concrètes à notre territoire. Le dirigeant mahorais a également largement traité de la question de la gestion de flux migratoires en constante évolution, « une préoccupation majeure pour notre territoire. Mayotte ne peut faire face seule à ces défis », avant d’évoquer les besoins de santé. Il a défendu un traitement à la hauteur des enjeux d’attractivité qui intègrent aujourd’hui la question de la qualité des soins.

Lors d’une intervention consacrée à l’économie bleue, Mayotte a rappelé « l’adoption en fin d’année dernière et au terme d’une large concertation avec les acteurs concernés une véritable stratégie territoriale de l’économie bleue. Cet outil nous permettra d’éclairer nos politiques publiques maritimes pour une croissance inclusive et pour un développement durable ». 46 actions concrètes ont été identifiées pour concrétiser cette stratégie opérationnelle. Le Département espère « pouvoir garantir un développement économique endogène au service des mahorais tout en favorisant son intégration en Europe et dans la zone du canal de Mozambique en tant que région ultrapériphérique de l’Union Européenne ».

Un demandeur d’asile retrouvé mort à Vahibé

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Un corps a été découvert par des habitants de Vahibé, ce samedi matin (photo). La police de Mamoudzou confirme qu’il s’agit d’un demandeur d’asile d’origine rwandaise de 39 ans. Elle précise également « qu’il n’y a pas de traces de coups » et qu’il s’agit d’une mort accidentelle, vraisemblablement due à une mauvaise chute. Celle-ci serait arrivée dans la nuit de jeudi à vendredi.

Arrivé il y a deux ans et demi à Mayotte, l’homme vivait seul dans une chambre au premier étage d’une maison située à proximité de la rue Talet, dans le quartier dit « Américain ».

Yaël Braun-Pivet, une fidèle de la Macronie à l’Outre-mer

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Pressentie au ministère de la Justice, c’est finalement les territoires ultramarins qui échoient à la députée de 51 ans dans le gouvernement d’Elisabeth Borne, ce vendredi après-midi. Elle remplace le Normand Sébastien Lecornu, qui devient ministre des Armées. Pratiquement inconnue à Mayotte, elle était venue en septembre 2018 dans le cadre d’une mission parlementaire.

Son nom ne dit pas grand-chose aux Mahorais et c’est bien normal. La députée des Yvelines Yaël Braun-Pivet n’est pas le visage le plus connu de La République en marche. Avocate de 51 ans, cette native de Nancy (Meurthe-et-Moselle) a commencé la politique en entrant au parti socialiste dans les années 2000. Ralliant En Marche en 2016, elle a alors réussi à battre le ténor de la droite Jacques Myard pour devenir députée, avant de devenir présidente de la commission des lois de l’Assemblée nationale dans la foulée.

En juillet 2018, elle s’est fait connaître en mettant fin aux travaux d’une commission parlementaire qu’elle présidait sur l’affaire Alexandre Benalla, ce proche d’Emmanuel Macron accusé d’avoir outrepassé ses fonctions élyséennes à multiples reprises. Pourtant, elle estimait à l’époque « qu’il n’y a pas besoin de plus d’enquête à l’Élysée ». Les opposants avaient alors qualifié la manœuvre de « parodie de justice » et seul le Sénat avait pu creuser ce scandale de la Macronie.

Vue comme une fidèle de la majorité, l’avocate remplace ainsi Sébastien Lecornu. Le nouveau ministre des Armées laisse un souvenir mitigé à Mayotte. Porteur de la loi promise lors du dixième anniversaire du département, il avait mis son texte assez vite au placard en février, au grand dam du Conseil départemental mahorais qui ne le trouvait pas assez ambitieux et avait préféré ne pas l’accepter « en l’état ».

Une visite à Mayotte en 2018

Yaël Braun-Pivet n’est pas connue comme une spécialiste de l’Outre-mer. Au cours de sa présidence, sa plus grande contribution a été la tenue des référendums en Nouvelle Calédonie. Après le troisième appel aux urnes qui avait donné une large victoire aux opposants à l’indépendance, elle avait déclaré à nos confrères de France info : « Ce résultat est très important parce qu’il marque la fin d’un processus vieux de 30 ans. L’État, les personnalités de Nouvelle-Calédonie, s’étaient engagés dans un processus de vivre-ensemble et à trois référendums. Aujourd’hui, nous avons enfin abouti au terme de ce processus, donc nous devons nous en satisfaire parce qu’il est important que la parole de l’État soit respectée, que les engagements pris par nos prédécesseurs soient tenus et c’est ce que nous avons fait ».

En septembre 2018, elle était également venue à Mayotte dans le cadre d’une mission parlementaire. Cette dernière avait suivi une opération de la police aux frontières et rencontré les associations comme la Cimade, Solidarité Mayotte et le Collectif des citoyens. Elle s’était rendue à la prison de Majicavo, mais également au sein des locaux de l’association pour la condition féminine et d’aide aux victimes (Acfav). Elle avait visité un quartier de la politique de la ville à Doujani, puis échangé le lendemain avec des membres du parc naturel marin, le Grand cadi et le conseil cadial. « Il ne faut pas qu’il n’y ait que les élus ultramarins qui connaissent ces questions », faisait remarquer la députée, au cours de ce déplacement.

Dans l’opposition, cette nomination n’a pas fait que des heureux, vendredi. Mathilde Panot, députée de La France insoumise, rappelant ainsi : « Cynisme ultime. Yaël Braun-Pivet aux Outre-mer. Celle qui a refusé, en pleine crise sanitaire, notre proposition d’activer le plan Orsec pour distribuer de l’eau à la population de Mayotte et de Guadeloupe qui n’en a pas ».

Seule ultramarine à intégrer le gouvernement, la Guadeloupéenne Justine Benin est nommée secrétaire d’Etat chargée de la Mer.

 

Un gouvernement avec 17 ministères

Ils restent

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique ; Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur ; Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice.

Ils changent

Elisabeth Borne, Première ministre, chargée de la Planification écologique et énergétique ; Sébastien Lecornu, ministre des Armées ; Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé et de la Prévention ; Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion ; Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ; Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.

Ils arrivent

Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères ; Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse ; Damien Abad, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées ; Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; Stanislas Guérini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques ; Yaël Braun-Pivet, ministre des Outre-mer ; Rima Abdul Malak, ministre de la Culture ; Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.

Patricia Girard et Nasrane Bacar, deux championnes d’athlétisme à Mayotte

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La multiple championne de France et médaillée olympique Patricia Girard est à Mayotte durant une dizaine de jours pour découvrir l’île et aller à la rencontre de sa jeunesse. Elle est accompagnée de la locale de l’étape, Nasrane Bacar, championne et recordwoman de France sur 60 mètres en salle.

patricia-girard-nasrane-bacar-deux-championnes-athletisme-mayotteLes deux championnes s’étonnent l’une l’autre de leurs faits d’armes, à mesure que la conférence se déroule. Mais en ce soir du vendredi 20 mai, l’amphithéâtre du lycée des Lumières est bien vide devant elles, la faute aux sempiternels embouteillages de Kawéni… Et à l’absence de partenaires institutionnels pour soutenir cette initiative, organisée par Abdillah Sousou, fondateur de Soussou Sportswear, et le club d’athlétisme de Mamoudzou. Pas de quoi désarçonner Patricia Girard et Nasrane Bacar cependant, qui en ont connu d’autres. Devant une poignée de jeunes athlètes mahorais, celle qui est originaire de Chirongui revient en effet sur son parcours, jalonné d’obstacles brillamment enjambés. « J’étais très fainéante, je faisais les entraînements à moitié, me cachais lors des footings, s’amuse-t-elle. Mais ce sport ne peut pas être qu’un loisir, on est obligée de s’investir, et je considère que j’ai atteint tous mes objectifs. »

Si, à côté d’elle, Patricia Girard reconnaît que Nasrane Bacar lui « ressemble parfaitement, dans l’attitude, le caractère », le palmarès de la Guadeloupéenne est d’un tout autre acabit. Spécialiste du 100 mètres haies et du relais, elle cumule quatre olympiades, dont une médialle de bronze aux JO d’Atlanta en 1996, un titre de championne du monde, et plusieurs d’Europe et de France – une vingtaine. « Je n’aimais pas le sport plus jeune », déclare pourtant celle qui fut championne de France de handball avec l’US Créteil. Et sa motivation vient lors d’une rencontre pour le moins hors du commun, avec la légende du sprint Carl Lewis : « Un jour, je vois Gail Devers à la télé, et je dis à ma mère : un jour je vais battre cette femme, Papa m’en est témoin. Aux Jeux Olympiques de 1996, je ne cesse de répéter aux journalistes que je veux juste faire plaisir à mon papa. La veille de la course, je vais voir Marie-José Pérec [double championne olympique en 1996, NDLR] pour me booster. Et le lendemain, je tombe sur Gail Devers, je la bats et je finis troisième, c’était ma fête.

L’athlétisme à Mayotte, « un chantier »

Après quelques questions des jeunes et moins jeunes sur la gestion de l’échec, de l’alimentation ou de la concurrence, le sujet de l’athlétisme à Mayotte est naturellement mis sur la table. « Je découvre Mayotte, et ça me plaît bien, l’ambiance ressemble à celle des Antilles », affirme Patricia Girard, qui aura l’occasion de visiter l’île durant quelques jours. « Je m’attendais à voir beaucoup plus de monde », avoue-t-elle néanmoins. Une déception partagée par sa jeune voisine, qui définit l’athlétisme à Mayotte comme « un chantier ». « Il n’y a pas assez de clubs, d’entraîneurs, de secrétaires, de juges, de quoi faire des compétitions, continue Nasrane Bacar. Il faut que le Conseil départemental mette des choses en place. Je viens de Chirongui, il faut plus de pistes hors de Mamoudzou, plus d’infrastructures. Et puis il y a la question de la sécurité. En tant que femme, je ne pourrais pas prendre mon sac et aller m’entraîner seule après 18 heures. »

Si les deux athlètes reconnaissent volontiers que les sportives et sportifs d’outre-mer doivent partir en métropole pour progresser, la Mahoraise n’exclut pas de revenir sur son île pour y développer la pratique de l’athlétisme. « Je me donne encore un ou deux ans pour finir ma carrière, déclare-t-elle. Mais j’aime Mayotte, et ça me fait plaisir de faire découvrir l’athlé. » Gageons que d’ici son retour, les autorités locales auront agi en ce sens.

 

Rencontre avec les jeunes de Petite Terre et Cavani

patricia-girard-nasrane-bacar-deux-championnes-athletisme-mayotteAprès la conférence du vendredi soir, Patricia Girard, Nasrane Bacar et Abdillah Sousou étaient en Petite Terre ce samedi pour y mener un stage d’athlétisme auprès des jeunes, avant de se rendre à Cavani hier matin.

Basketball : le Vautour vient à bout des Réunionnais de Saint-Denis

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Le Vautour club de Labattoir a remporté son duel contre le Basket club dyonisien, samedi soir, dans son gymnase Mamina Cicile.

Ils sont les nouveaux champions de France de l’océan Indien, depuis samedi soir. Les joueurs du Vautour club de Labattoir ont battu le Basket club dyonisien, le champion réunionnais (76-72). Les filles du Basket Club de M’Tsapéré n’ont, par contre, pas fait le poids face au Tampon. Elles s’inclinent 99 à 27.

Photos par Alexis Duclos

Fête de la Nature : « Notre rôle est de mettre en avant ce patrimoine »

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Abdallah Abdermane, chargé de culture au conservatoire botanique national de Mascarin (CBN).

Pour sa dixième édition à Mayotte, le grand public a pu participer à la fête de la Nature au jardin botanique de Coconi, ce samedi 21 mai 2022. Un événement organisé par l’association Mayotte Nature Environnement. L’objectif ? Sensibiliser la population aux problématiques environnementales afin de changer les comportements néfastes pour la biodiversité.

Concours photo, jeux pédagogiques, expériences scientifiques, visites guidées, randonnée ou encore tombola, la fête de la Nature a été cette année encore riche en émotions. Dès 8h30, les dix-sept structures présentes au beau milieu du jardin botanique de Coconi accueillent les curieux pour leur faire découvrir l’environnement de Mayotte et ses enjeux. “Cette journée est plurithématique” explique Manuella Grimault, coordinatrice de l’association Mayotte nature environnement et du réseau d’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD). L’air, l’énergie, les déchets, la biodiversité, les forêts, l’agriculture, l’apiculture, il y en a pour tous les goûts.

Les petits nouveaux de l’édition 2022

Derrière un panel d’échantillon de végétaux, Abdallah Abdermane, chargé de culture au conservatoire botanique national de Mascarin (CBN), est prêt à répondre à toutes les questions des passionnés de la flore mahoraise. “Notre mission se résume en trois mots : connaître, conserver et communiquer”, affirme le titulaire d’un baccalauréat aménagement et gestion des milieux naturels, gestion de la flore et de la faune sauvage. Afin de présenter les différents rôles de leurs structures, les employés du CBN ont prévu diverses activités.

Initiation aux techniques de création d’un herbier, explication de l’importance d’une banque de semences végétales, visite commentée du jardin botanique, tout est prévu pour mettre en avant les plantes indigènes de l’île aux parfums. “Il est primordial de préserver les milieux naturels et leur flore”, avance Abdallah, “Notre rôle est de mettre en avant ce patrimoine en sensibilisant le grand public, de protéger les espèces de Mayotte plutôt que les espèces exotiques.” Une mission que les botanistes pourront mener à bien en participant pour la première fois à la fête de la Nature au sein du 101e département.

Les forces vives en action

“Lutter contre les atteintes à l’environnement, la destruction de la forêt primaire, la mise en culture des espaces naturels, le braconnage d’espèces protégées mais aussi la prolifération de déchets industriels et professionnels et ménagers”. Tel est le rôle très complet et les missions opérationnelles effectuées par la brigade de police intercommunale de l’environnement de la communauté de communes du Sud. “Nous avons rarement l’occasion de discuter avec le grand public. Cet événement est l’occasion rêvée pour communiquer sur notre travail et nos objectifs”, explique Jean-Pierre Cadière, chef de service au sein de ladite brigade.

A terre ou en mer, les agents travaillent chaque jour à faire respecter la législation en matière d’environnement. “Nous ne sommes pas de simples verbalisateurs. Notre but est de faire baisser les infractions contre l’environnement et arrêter l’atteinte à la biodiversité et pour cela tous les moyens sont bons.” Ancien inspecteur de l’environnement de l’office français de la biodiversité (OFB), le représentant des forces de l’ordre a rejoint l’équipe d’intervention de la CCSud dès sa création en 2019. “Nos élus se mobilisent pour protéger les écosystèmes fragiles de Mayotte et aujourd’hui notre travail paye avec la diminution de certains délits », dit le policier avec enthousiasme. Rappelant ainsi que même si l’uniforme peut impressionner, “nous allons tous dans le même sens, la protection de la nature”.

Des ateliers au cœur de l’actualité

Mondialement célèbre, le volcan de Mayotte n’a pas fini de faire parler de lui. “Notre île se situe sur une zone volcanique. Il y a plein de petits volcans au fond de l’océan, mais ce qui est vraiment extraordinaire c’est d’observer c’est d’assister à naissance d’un volcan de notre vivant”, se réjouit Ludivine Sadeski ingénieure en géophysique au bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Au beau milieu de maquettes représentant les reliefs mahorais, la scientifique et son collègue Pierre Bonne, hydrogéologue, exposent aux curieux les domaines étudiés par le BRGM. Glissement de terrain, gestion et qualité des eaux souterraines, surveillance du volcan, les risques naturels n’ont pas de secret pour eux. “Aujourd’hui, nous souhaitons sensibiliser la population aux problématiques du territoire”, indique Ludivine. Parmi ceux-ci, l’érosion se pose comme un enjeu majeur de l’île aux parfums. Grâce à un bassin versant modélisé à petite échelle, toutes les générations apprennent l’importance de la végétalisation des sols et les risques des terrains laissés nus. Un bon moyen de sensibiliser l’ensemble de la population aux diverses problématiques environnementales que connaît l’île.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes