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Rencontres interrégionales et internationales de diffusion artistique à Chirongui

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Pour la toute première fois sur le territoire, le pôle culturel de Chirongui, en partenariat avec l’office national de la diffusion artistique et les membres du collectif Les Arts Confondus de Mayotte, participe à l’accueil des rencontres interrégionales et internationales de diffusion artistique (RIDA) 2022.

Au programme ce dimanche 29 mai : à 14h avec le spectacle « (Un) bateau Ivre », de la compagnie LadaTou. Théâtre, chant, musique et conte avec Guylaine Cosseron, Bruno Noël, Loutouffi Bouchourane et Anssafi Madi Vitta. D’après le poème d’Arthur Rimbaud « Le Bateau ivre » ; et à 16h le spectacle « En Finir avec Bob » de la Compagnie Stratagème. « Combo a décidé d’en finir ce soir. Ce jeune homme de 35 ans vient crier son irrésistible envie d’en finir avec Bob ! Bob le malfrat, le truand, l’usurpateur, celui qui répand la terreur… Combo veut mettre fin à cette violence légitime afin de libérer les siens et de rendre un peu d’humanité. » Entrée libre sur réservation : https://yurplan.com/event/UN-BATEAU-IVRE/85008 et https://yurplan.com/event/Cie-Stratageme-En-finir-avec-Bob/85010.

Ambdilwahedou Soumaïla en voyage à Dakar

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Son excellence le ministre de la culture et de la communication du Sénégal, Abdoulaye Diop, a reçu le maire Ambdilwahedou Soumaïla ce mercredi. Le premier magistrat de Mamoudzou a profité de cette rencontre pour présenter au ministre l’importance de développer l’excellence culturelle et d’utiliser la culture comme vecteur d’internationalisation et a expliqué que « le développement de la culture est une chance que nous devons donner à la jeunesse de nos territoires ».

Le Ministre a rappelé que la biennale des arts de Dakar qui se tient du 19 mai au 21 juin, dont le ministère est co-organisateur, est la 3ème plus grande biennale au classement mondial. Il a notamment souligné l’importance de la culture comme premier pôle d’exportation au Sénégal, symbole de générosité pour rapprocher les communautés. Cette vision politique fait écho à la volonté du maire d’organiser une journée du vivre ensemble afin de rassembler les communautés vivant à Mamoudzou sous le signe du partage.

Tous les projets de coopération qui découleront de ces rencontres permettront de créer des opportunités pour exporter la culture mahoraise et nous enrichir de celle des autres. À l’occasion de cette rencontre, le ministre, également maire de Sedhiou, a proposé à son homologue Ambdilwahedou Soumaïla de jumeler Mamoudzou à Sedhiou et développer la coopération entre les deux villes.

54 cas de fièvre typhoïde confirmés en 2022

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Entre le 1er janvier et le 25 mai 2022, 54 cas de fièvre typhoïde confirmés par hémoculture et/ou coproculture ont été signalés par le laboratoire du centre hospitalier de Mayotte au service de veille et de sécurité sanitaire de l’agence régionale de santé, soit en cinq mois, 15 cas de plus par rapport à la moyenne annuelle de 39 cas enregistrée au cours des six dernières années (de 2016 à 2021). Aucun cas de fièvre paratyphoïde n’a été identifié. Plus de la moitié des cas (36) sont survenus au cours de la dernière semaine d’avril et du mois mai (semaines 17 à 20).

La commune de Koungou concentre toujours le plus grand nombre de cas de fièvre typhoïde déclarés chaque année (sauf en 2020). Prés de la moitié des cas déclarés en 2022 résidaient dans la commune de Koungou (27) où plusieurs cas sporadiques ont été identifiés. Les investigations sont en cours afin identifier des possibles clusters. La seconde commune la plus touchée est Dzaoudzi-Labattoir en Petite-Terre avec 14 cas (26%).

La fièvre typhoïde est causée par la bactérie Salmonella enterica sérotype Typhi, et les fièvres paratyphoïdes, sont liées aux sérotypes Paratyphus A, B ou C. La transmission est dite féco-orale, soit directe par ingestion des bactéries provenant des selles d’individus contaminés, soit le plus souvent indirecte par ingestion d’eau ou d’aliments souillés. La fièvre typhoïde est une maladie endémique à Mayotte, avec environ une quarantaine de cas en moyenne par an.

La durée d’incubation est le plus souvent de sept à quatorze jours, mais peut varier de trois jours à un mois. Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes se manifestent classiquement par une fièvre prolongée, des maux de tête, une anorexie, une splénomégalie, une éruption, une somnolence (voire une obnubilation), des diarrhées ou plus fréquemment une constipation chez les adultes. Le retard de prise en charge adaptée est à l’origine de formes sévères.

La présidence paritaire et la direction générale d’AKTO en déplacement à Mayotte

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François Duclos, représentant du collège salarié du bureau pour la présidence de l’opérateur de compétence AKTO, et Laurent Barthélémy, vice-président, ainsi que Valérie Sort, directrice générale, viennent à la rencontre des équipes d’AKTO à Mayotte du 30 mai au 1er juin. Au programme : échange avec El-Yamine Zakouana, directeur régional d’AKTO, et son équipe, installation du conseil d’orientation paritaire, rencontres avec les prescripteurs de l’emploi sur place, dont Pôle emploi, et le régiment du service militaire adapté (RSMA). Ils se rendront également dans le centre de formation d’apprentis (CFA) historique de l’île aux parfums afin d’y visiter les plateaux techniques et d’échanger sur les réalités du terrain. Enfin, une rencontre est prévue avec la préfecture et la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), pour évoquer la mise en place des trois projets d’engagement et développement de l’emploi et des compétences (EDEC) lancés au bénéfice des entreprises et des salariés des secteurs de la sécurité privée, du BTP et de l’interprofessionnel et avec le conseil départemental pour partager les enjeux du territoire et signer une convention de partenariat pour le développement de l’apprentissage à Mayotte.

À Mayotte, AKTO accompagne 1.300 entreprises tous secteurs confondus, employant près de 60.000 salariés. Acteur-clé du développement de la formation et de l’emploi du territoire, AKTO a pour mission d’y développer la qualification et l’emploi notamment grâce à l’alternance, avec 542 contrats signés en 2021, parmi lesquels une majorité de contrats d’apprentissage (349). L’an dernier, plus de 1.000 stagiaires ont été formés dans le cadre du plan de développement des compétences et des cofinancements. L’OPCO contribue également à sécuriser l’emploi des salariés en poste avec la réalisation de diagnostics externes, afin d’identifier les besoins en compétences dans chaque secteur stratégique. Enfin, AKTO attache une attention particulière à accompagner les publics spécifiques, notamment les personnes en situation de handicap, d’illettrisme ou les publics éloignés de l’emploi.

Inauguration des locaux du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement

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Vendredi matin dernier a eu lieu l’inauguration des locaux du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CUAE) à Dembéni. La structure est présidée par Salime Mdéré, 1er vice-président du conseil départemental, pour un mandat de trois ans. Houzainoudine Moustoifa (Pamandzi) en est le vice-président et Ali Abdou, adjoint au maire de Tsingoni, le trésorier. Ce nouveau bureau a pris ses fonctions depuis le 25 août dernier, à la suite d’une réunion des membres du conseil d’administration.

La création du CAUE date du 13 janvier 2021, date à laquelle Mayotte se dotait d’une structure de conseil, d’éducation, de sensibilisation et de formation au bénéfice des acteurs locaux et du public mahorais, après un premier contact en août 2019 établi entre le ministère de la transition écologique et les élus pour engager une réflexion pour ce faire.

Le CAUE est une structure associative régie par le décret de la loi de 1977 sur l’architecture. Il est destiné à intervenir gratuitement auprès des particuliers et des collectivités porteuses de projet de construction pour les accompagner avec des conseils et des informations. Il les oriente sur la manière de construire par rapport aux réglementations à respecter sur le territoire ainsi que sur l’élaboration du plan local d’urbanisme de l’habitat.

Lors de cette cérémonie inaugurale, le constat est clair que les enjeux sont de taille : dans un premier temps, Mayotte est le plus jeune département français où plus de la moitié de la population a moins de 18 ans et les questions de logement et d’environnement y sont centrales ; ensuite la lutte contre l’insalubrité et l’amélioration des conditions de vie des habitants, l’amélioration de l’organisation urbaine et des modes de déplacement… Les défis sont ainsi nombreux à relever. D’ailleurs le président Salime Mdéré n’a pas omis pas de rappeler qu’« il y a beaucoup à faire et ces nouveaux locaux que nous inaugurons nous permettent désormais de travailler dans d’excellentes conditions au service des Mahorais, avec la volonté de traduire notre projet pour Mayotte de façon concrète et visible ».

La collaboration entre les différents acteurs de l’éducation prônée aux Assises de la parentalité

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Parents ou acteurs de l’éducation, l’amphithéâtre de Dembeni était plein pour assister aux Assises de la parentalité, sujet particulièrement sensible à Mayotte !

Les Assises de la parentalité se sont déroulées du 23 au 25 mai dernier au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni. Organisées par les Céméa de Mayotte (centres d’entraînement aux méthodes d’éducation actives), elles ont notamment eu pour but de restituer les ateliers menés depuis plusieurs années avec les parents pour redéfinir judicieusement leur rôle.

« Parents démissionnaires », « perte des repères culturels », « absence fréquente des pères », « parents renvoyés aux Comores » : les hypothèses vont bon train depuis plusieurs années pour expliquer la hausse alarmante des actes de délinquance juvéniles sur le territoire. Face à cette situation en réalité multi-causale, les Céméa de Mayotte (centres d’entraînement aux méthodes d’éducation actives) se sont mobilisées pour redéfinir le rôle de parent et le réinventer en fonction de l’évolution de la société mahoraise afin d’éviter que tant d’enfants ne sortent désormais « du droit chemin ».

Cette association éducative complémentaire de l’enseignement public (reconnue d’utilité publique depuis 1966) a donc convié tous les parents qui le souhaitaient à assister à des ateliers sur le sujet de la parentalité depuis plusieurs années dans différents endroits de Mayotte. Les grandes idées qui en ont émergé ont été synthétisées par des bénévoles de l’association et Archimède Saïd Ravoay, ancien président des Céméa, toujours très engagé sur la question de l’éducation, a pris l’initiative d’organiser des Assises de la parentalité du 23 au 25 mai au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni afin de les restituer. Les parents et autres acteurs de l’éducation, venus en grand nombre pour y assister, ont également eu la chance d’entendre une conférence de Philippe Meirieu intitulée « Que peuvent les adultes face aux problèmes de violences chez les enfants et les adolescents ? ». L’opinion de ce pédagogue reconnu a donc pu apporter une vision plus « scientifique » et ainsi compléter et enrichir les idées des parents.

La collaboration et la solidarité : deux valeurs phares pour bien éduquer les enfants

Contrairement au discours sécuritaire que l’on entend beaucoup à Mayotte, les idées des parents ayant assisté aux ateliers prônaient davantage la collaboration et la solidarité. « Il n’est pas normal que les gendarmes accueillent nos enfants à la sortie des établissements scolaires », a-t-on notamment pu entendre dans la bouche de certains parents visiblement offusqués par cette situation. De même, nombreux se sont dit choqués par l’emploi fréquent du terme de « parents démissionnaires ». « La plupart sont très engagés, ils ont compris leur responsabilité, mais se retrouvent dépassés par le comportement de leurs enfants », a insisté Archimède Saïd Ravoay. « Ils ont donc besoin d’être accompagnés par les institutions. Il faut engager la responsabilité des mairies pour créer des lieux de rencontre, des centres de loisirs », a-t-il donné comme proposition de solution.

L’extrême précarité et les reconduites fréquentes à la frontière de parents sont également l’une des explications de ce trouble du rôle parental à Mayotte. Face à cette situation, beaucoup d’entre eux revendiquent la co-construction et militent pour intégrer les parents des quartiers informels à leur réflexion. « S’ils sont poursuivis par la PAF (police aux frontières) aux abords des écoles maternelles, comment peuvent-ils éduquer correctement leurs enfants ? », s’est interrogé Archimède Saïd Ravoay qui estime qu’il faut au contraire « aller vers ces parents car c’est en les chassant de la sorte que leurs enfants risquent de devenir délinquants ».

Le problème de la perte des repères culturels s’est évidemment également posé. Naviguant entre une éducation parentale mahoraise musulmane et une éducation scolaire venue de l’Hexagone basée sur le principe de laïcité, les enfants ont souvent du mal à s’y retrouver. Des valeurs parfois opposées leur sont en effet données et un « conflit d’autorité » peut naître. Pour éviter cela, le pédagogue Philippe Meirieu a proposé qu’une collaboration active s’engage entre les différents éducateurs de l’enfant. « La solution doit venir d’une solidarité et d’une estime mutuelle entre ces différentes instances éducatives. Les communautarismes ne créent que des conflits », a-t-il déclaré. Il est vrai que dans le contexte de mondialisation, il est de toute façon impossible que les enfants ne reçoivent pas les influences venues d’autres cultures. Pour résumer, si les parents tiennent à ce que leurs enfants continuent de recevoir une éducation ancrée dans leurs traditions phares, celles-ci doivent être ouvertes et se combiner de la manière la plus harmonieuse possible avec les influences venues d’ailleurs auxquels leurs progénitures n’échapperont pas de toute façon.

Archimède Saïd Ravoay s’est montré très optimiste à l’issue de ces Assises. « Il nous faut encore quatre ans pour avoir une bonne évaluation du problème et continuer à trouver des solutions. Mais je suis certain que ce problème de délinquance juvénile massif finira par s’arrêter sur l’île », a-t-il conclu.

Ylang-ylang, une identité mahoraise

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Anwar Soumaila Moeva, agriculteur propriétaire du Jardin d’imany et président du syndicat des Jeunes agriculteurs de Mayotte.

En plein cœur de la commune de Tsingoni, Anwar Soumaila Moeva, ouvre chaque semaine les portes de son exploitation au grand public. Jardin mahorais mais surtout production d’ylang, sous la canopée, les terres familiales et les essences qu’on y trouve font rêver les néophytes.

Ouvrez grand votre nez et vos oreilles et que la visite commence ! “Guerlain a été durant de nombreuses années l’un des principaux acteurs de la filière ylang à Mayotte.” Au détour d’un petit déjeuner local et de saison, les visiteurs du jour découvrent le contexte historique dans lequel s’est développée la culture d’ylang-ylang à Mayotte. Avec plus de 1.100 hectares de plants à son apogée, la filière a connu ses heures de gloire. Malheureusement, à la suite du départ du célèbre parfumeur, la fleur dorée est tombée en désuétude. “Nous avons un terroir exceptionnel sur l’île, mais sans acheteurs pour leur huile essentielle, les agriculteurs se sont rapidement retrouvé le bec dans l’eau”, explique le Anwar Soumaila Moeva, agriculteur et propriétaire du Jardin d’Imany.

Un contexte économique délétère

Main d’œuvre devenue trop élevée, distillateurs peu scrupuleux produisant des huiles frelatées… Les célèbres parfumeurs de Grasse et de Paris tournent le dos à celle que Guerlain baptisera l’île aux parfums. Sans revenus et tiraillés par la faim, les producteurs doivent trouver des solutions pour subsister. Ils choisissent alors la culture de bananes et de maniocs, qui remplissent leur ventre et leur porte-monnaie. Résultat : bien loin des années 1980-2000, réelle eldorado de la coqueluche des parfumeurs, en 2022, la filière ylang essaie de se structurer et se stabiliser à 200 hectares et à quatre tonnes de production annuelle. “Nous ne devons pas aller vers la quantité, mais plutôt proposer aux acheteurs partis se fournir aux Comores, une production française d’excellente qualité”, détaille le président du Syndicat des Jeunes agriculteurs de Mayotte. Convertie en structure agrotouristique, l’exploitation du Mahorais continue de faire vivre ce précieux patrimoine.

Mais alors l’ylang qu’est-ce que c’est ?

En forme d’étoiles, composée de sépales, et de six pétales, l’ylang se reconnaît par sa couleur vert-jaune et son fort parfum. “Lorsque la fleur est prête à être récoltée, on voit des taches rouges apparaître au centre de celle-ci”, confie le propriétaire des jardins d’Imany, la précieuse plante entre les mains. Taille, entretien, récolte la culture d’ylang-ylang demande beaucoup de travail. Les branches des arbres qui peuvent vivre centenaires doivent être rabattues régulièrement pour augmenter la qualité et la quantité de la production.

Avec pas moins de 400 arbres et 200 kg de fleurs par hectare, le produit de la récolte sera par la suite distillé au moyen d’un alambic pour en extraire la précieuse huile essentielle. De juin à août, les curieux peuvent venir profiter du spectacle de la floraison et son odeur enivrante. Une expérience Made in Mayotte, qui grâce aux jardins d’Imany et ses salariés, redonnera à ce patrimoine unique ses lettres de noblesse.

Les financements de l’État en Outre-mer : Mayotte, le petit dernier de la classe

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La Cour des comptes a publié ce mardi 24 mai un rapport intitulé « Les financements de l’État en Outre-mer ». Dans le document de 109 pages, il est notamment question de la sous-exécution des crédits d’investissement du contrat de convergence et de transformation à Mayotte, ainsi que de la plateforme d’ingénierie territoriale afin de disposer d’une structure intégrée pour accompagner la collectivité dans l’élaboration, le financement et le suivi des projets.

Avec 1.4 milliard d’euros sur la période 2019-2022, Mayotte est le territoire qui bénéficie du niveau de crédits contractualisés le plus élevé parmi tous les contrats de convergence et transformation paraphés le 8 juillet 2019 entre le gouvernement et les collectivités ultramarines. Si cette somme pousse alors à l’optimisme au moment de la signature, le rêve éveillé tourne vite au vinaigre à en croire le rapport de la Cour des comptes publié ce mardi 24 mai intitulé « Les financements de l’État en Outre-mer ». « Avec seulement 14.9% d’autorisation d’engagement effectivement engagées et un taux de couverture des engagements qui peine à atteindre 17% », le 101ème département affiche le taux d’exécution des CCT le plus faible… Pis encore, le taux de consommation des crédits de paiement ne s’élève qu’à 2.5% !

Quelles raisons expliquent des pourcentages aussi peu élevés ? La réussite du pilotage des CCT dépend de la bonne collaboration entre les services de l’État et les collectivités territoriales, et nécessite aussi un dialogue resserré entre la direction générale des Outre-mer et les services des ministères partenaires, comme le stipule les Sages. « Or, aucune réunion de coordination et de pilotage des CCT n’a été organisée sur la période, permettant d’identifier les retards ou les éventuels surcoûts, qui aurait permis d’ajuster les financements en les adaptant aux capacités des territoires à amorcer les projets. » Dans ce contexte, « compte tenu des échéances électorales, la DGOM estime plus prudent d’envisager une prolongation des CCT actuels pour une durée d’au moins un an ». À savoir jusqu’en 2023, et ainsi d’allouer une tranche budgétaire annuelle supplémentaire en fonction des négociations avec le conseil départemental pour le cas de Mayotte.

Une plateforme d’appui aux collectivités méconnue et sous-dimensionnée

Par ailleurs, la Cour des compte pointe du doigt « un accompagnement diversifié mais peu organisé de l’État ne palliant que partiellement le manque d’ingénierie dans les territoires ». Si l’île aux parfums bénéficie sur le papier d’une plateforme d’appui aux collectivités territoriale depuis 2019 dans le but de disposer d’une structure intégrée pour les accompagner dans l’élaboration, le financement et le suivi de leurs projets, la réalité du terrain est tout autre. « Les six agents dédiés ne sont pas en capacité de le faire pour 17 communes (malgré un portefeuille de communes assignés à chaque chargé de projets). » Pour couronner le tout, la rotation importante des équipes se traduit par des vacances de postes… Et cette installation est restée plutôt confidentielle : elle n’est identifiable ni dans l’organigramme ni sur le portail de la préfecture !

Enfin, le projet de loi relatif au développement accéléré de Mayotte, rejeté en janvier dernier par les élus locaux, prévoyait la création d’un établissement public de délégation de maîtrise d’ouvrage sur le territoire mahorais. D’autant plus qu’une quelconque coordination de ses missions avec ladite plateforme citée précédemment ou l’agence du centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) n’a à ce stade toujours pas été étudiés. À titre d’exemple, la ville de Mamoudzou ignorait encore il y a peu le possible recours à cette dernière structure pour l’appuyer dans son projet de réfection et de construction d’infrastructures routières.

En conclusion, « les plans thématiques ultramarins pour le logement, l’enseignement scolaire ou la santé, ou ceux en faveur de certains territoires, comme Mayotte, tendent de fait à supplanter toute stratégie d’ensemble, alors que l’objet initial du document de politique transversale était de favoriser l’efficience de l’action de l’État par la coordination de ses financement ». Dit cela, la Cour des comptes estime qu’une amélioration du cadre budgétaire de présentation et d’exécution des dépenses de la Nation permettrait de lui donner de meilleures chances pour répondre au défi de la convergence… Inchallah !

Djamaldine Ali : “Entraîner Combani, c’est un beau défi”

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Djamaldine Ali a pris le poste de coach des Diables noirs de Combani, après une saison exceptionnelle avec les Jumeaux de M’Zouazia.

Parmi les principaux mouvements de l’intersaison, le coach du champion en titre M’Zouazia a rejoint les Diables noirs de Combani, une équipe qui s’est maintenue à la dernière journée. Rencontre avec l’entraîneur avant de retrouver la compétition contre l’AS Rosador, ce samedi. 

Flash Infos : Pourquoi avoir choisi de partir de l’AS Jumeaux de M’Zouazia, le champion de Mayotte et auteur d’un excellent parcours en Coupe de France ?

Djamaldine Ali : Ça correspond à ce que je fais ces dernières années. Je reste rarement plus de deux ans ou trois ans dans un club. Dans le cas de M’Zouazia, avant la fin de la saison, je savais que je ne pouvais pas continuer. Il y avait des raisons familiales. J’habite à Koungou, j’ai deux petites filles et une femme qui ne peut pas s’endormir tant que je ne suis pas rentré à la maison.

FI : Mais après cette saison exceptionnelle, il y avait la possibilité de défendre le titre…

D.A. : Comme tu l’as dit, j’ai déjà tout gagné. M’Zouazia est une grosse équipe avec de très bons joueurs, comme Ben Djadid Dina ou Antoissi. Ils peuvent faire gagner l’équipe à eux seuls. Mais c’est beaucoup de management, alors que je suis plutôt un éducateur.

FI : D’autres équipes vous ont sollicité. Pourquoi avoir choisi une équipe qui joue le maintien ?

D.A. : C’est vrai, des équipes comme Kawéni ou Dzoumogné me voulaient. Ma priorité était de rester en Régionale 1 (N.D.L.R. le Foudre 2000 de Dzoumogné est en R2). Combani, c’est un beau défi. Je côtoie un dirigeant du club et en mangeant régulièrement avec lui, il me disait : « j’ai recruté untel ou untel ». Ça m’a intéressé et j’ai finalement accepté. L’objectif est de se maintenir tranquillement. On verra ensuite.

FI : En changeant d’équipe, est-ce que des joueurs vous suivent ?

D.A. : Non, non, surtout les joueurs de M’Zouzia. Ils préfèrent rester dans le sud. Le recrutement est ambitieux ici, avec un effectif changé à 40% et des joueurs qui viennent de Bandraboua ou Pamandzi. Mais ce n’est pas de mon fait. Ce sont les dirigeants qui s’en sont occupés.

FI : Comment voyez-vous le niveau de l’équipe ?

D.A. : Tactiquement, ce n’est pas encore ça. Mais il y a de la qualité technique, des talents comme le buteur Marius ou Lastik. Ça me plaît vraiment. On vient de faire un stage dans le sud pour renforcer la cohésion d’équipe, avec un match contre Bouéni. On a déjà vu des changements.

FI : Impatient de commencer ?

D.A. : Bien sûr. On est prêt !

 

C’est l’heure de la reprise pour les douze équipes de Régionale 1*

Ce samedi, à 15h, les douze formations de la Régionale 1 sont de retour sur le terrain. Selon Djamaldine Ali, le grand favori reste son ancienne équipe des Jumeaux. Le FC M’Tsapéré, l’un des meilleurs clubs de l’île, est “dans la reconstruction cette année”. Cette saison, amputée de la Coupe de Mayotte, se termine le 17 décembre et voit trois clubs rejoindre la division, les Abeilles de M’Tsamboro, le FC Bandrélé et l’AJ Kani-Kéli. Les rencontres de cette première journée : AJ Kani-Kéli-AS Bandraboua, USCP Anteou-AS Sada, FC M’Tsapéré-Tchanga SC, Diables noirs-AS Rosador, ASC Kawéni-FC Bandrélé et Jumeaux de M’Zouazia-ASC Abeilles.

Côté féminines, le calendrier de Régionale 1 est légèrement plus réduit. La saison débutera le dimanche 5 juin (à 15h30) et se terminera le 11 décembre.

*Retrouvez chaque vendredi les résultats et le calendrier du championnat de Mayotte dans votre Mayotte Hebdo.

Toutes les informations à connaître sur vos candidats aux élections législatives

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Le ministère de l’Intérieur a publié ce mardi 24 mai la liste des candidats officiels enregistrés en préfecture pour le 1er tour des élections législatives du 12 juin 2022. Découvrez sans plus attendre leurs noms et leurs binômes, leurs orientations politiques, leurs professions…

La bataille sera rude, tant les choix sont nombreux. En effet, la 1ère circonscription comptabilise dix candidats, contre onze dans la 2ème circonscription. Les députés sortants, Ramlati Ali et Mansour Kamardine, se représentent tous les deux. Si certains d’entre eux sont des dinosaures de la politique, à l’instar de Mohamed Moindjié (ancien élu à la mairie de Mamoudzou) et Issa Issa Abdou (ancien vice-président en charge de la santé au Département), d’autres sont novices en la matière, comme le métropolitain Antoine Autan.

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Inauguration des locaux du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement

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Vendredi matin a eu lieu l’inauguration des locaux du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CUAE) à Dembéni. La structure est présidée par Salime Mdéré, 1er vice-président du conseil départemental, pour un mandat de trois ans. Houzainoudine Moustoifa (Pamandzi) en est le vice-président et Ali Abdou, adjoint au maire de Tsingoni, le trésorier. Ce nouveau bureau a pris ses fonctions depuis le 25 août dernier, à la suite d’une réunion des membres du conseil d’administration.

La création du CAUE date du 13 janvier 2021, date à laquelle Mayotte se dotait d’une structure de conseil, d’éducation, de sensibilisation et de formation au bénéfice des acteurs locaux et du public mahorais, après un premier contact en août 2019 établi entre le ministère de la transition écologique et les élus pour engager une réflexion pour ce faire.

Le CAUE est une structure associative régie par le décret de la loi de 1977 sur l’architecture. Il est destiné à intervenir gratuitement auprès des particuliers et des collectivités porteuses de projet de construction pour les accompagner avec des conseils et des informations. Il les oriente sur la manière de construire par rapport aux réglementations à respecter sur le territoire ainsi que sur l’élaboration du plan local d’urbanisme de l’habitat.

Lors de cette cérémonie inaugurale, le constat est clair que les enjeux sont de taille : dans un premier temps, Mayotte est le plus jeune département français où plus de la moitié de la population a moins de 18 ans et les questions de logement et d’environnement y sont centrales ; ensuite la lutte contre l’insalubrité et l’amélioration des conditions de vie des habitants, l’amélioration de l’organisation urbaine et des modes de déplacement… Les défis sont ainsi nombreux à relever. D’ailleurs le président Salime Mdéré n’a pas omis pas de rappeler qu’« il y a beaucoup à faire et ces nouveaux locaux que nous inaugurons nous permettent désormais de travailler dans d’excellentes conditions au service des Mahorais, avec la volonté de traduire notre projet pour Mayotte de façon concrète et visible ».

Sortie de la 132éme promotion de policiers adjoints STRF Mayotte

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Ce vendredi 20 mai, le directeur territorial adjoint de la police nationale, le commissaire divisionnaire Fabrice Guinard-Cordroch, présidait la sortie de la 132éme promotion des policiers adjoints issus du service territorial du recrutement et de la formation de Kawéni. Pendant pratiquement trois mois, dix élèves ont suivi une formation qui les amènera, pour neuf d’entre eux à être incorporés en service actif à la sécurité publique et à la police aux frontières très prochainement. Le nouveau patron du STPAF qui officie en tant que directeur adjoint en l’absence de Laurent Simonin, leur a souhaité une belle carrière dans l’institution « police », et a chaleureusement félicité le major de cette promotion, une des deux jeunes filles présentes.

Élections législatives : Mayotte la 1ère lance aussi sa campagne

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Pour cet évènement politique majeur, la rédaction de Mayotte la 1ère propose une offre éditoriale transversale sur les trois supports. Portraits des candidats, enjeux électoraux et analyses sont déclinés en radio, télévision et sur les supports numériques depuis ce lundi 23 mai.

Au programme, les trois émissions phares de la rédaction de Mayotte la 1ère à suivre en direct radio, télé et Internet : Zakwéli, Place Publique et Kala Oi Dala. Retrouvez sur la toile toute l’actualité des législatives ainsi que la carte interactive activée depuis le 20 mai, date de la déclaration officielle de candidatures à la préfecture, pour connaître les candidats dans chaque circonscription

Suala « Moi Député », sera également au rendez-vous de ces législatives. Il s’agit d’un entretien d’une minute réalisée par la cellule numérique. Une rubrique qui permettra aux électeurs de chaque circonscription d’en savoir davantage sur les projets et les priorités de ceux qui veulent les représenter à l’Assemblée nationale.

L’actualité de ces élections sera bien évidement reprise dans les journaux radio, télé et Internet. On retrouvera les modules tels que « L’écho de campagne » signé Bruno Minas ainsi que l’édito présenté par Ali Chamsudine. « Il était une date » sera la rubrique consacrée à l’historique des élections législatives depuis leur existence à Mayotte.

Une page spéciale « Élections législatives » sera consacrée dans les JT de 13h et de 19h. Dans la page spéciale de l’édition du soir, retrouvez les reportages sur l’actualité de la campagne des législatives, la minute des législatives « Ceci a été dit », dans le rétro, le module « Législatives, mode d’emploi ».

Un nouveau centre d’examen au code de la route à Chirongui

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Dekra, situé au 11 rue du lycée à Chirongui, a ouvert une salle d’examen au code de la route pour les épreuves auto (ETG) et moto (ETM). Afin d’offrir plus de disponibilité, de proximité aux candidats et plus de flexibilité aux auto-écoles, le centre d’examen propose sept sessions par jour du lundi au samedi pouvant accueillir jusqu’à quatre participants.

Inscription rapide sur les sites Internet et mobile (le-code-dekra.fr) ou par téléphone au 06.68.78.95.80, mais aussi le jour même en prenant rendez-vous en centre, sous réserve de disponibilité. Examen sur tablette individuelle, résultat instantané et réinscription dans la foulée en cas d’échec. Annulation sans frais jusqu’à la veille de l’examen. Tarif fixe de 30 euros.

Dekra est une entreprise fortement engagée dans le domaine de la sécurité routière depuis près d’un siècle. « Nous œuvrons au fil des années à proposer toujours plus de services autour de la mobilité. L’examen du code de la route « Code by Dekra » s’inscrit donc logiquement dans cet ensemble de services déployés au profit d’une meilleure prévention routière », souligne Karine Bonnet, la directrice générale Dekra Automotive SAS. « En augmentant le maillage de notre présence sur le territoire, nous facilitons le passage du code aux candidats qui trouvent plus facilement un centre à proximité de leur domicile. »

Le permis de conduire est un passeport indispensable pour l’emploi. Pour réduire le délai d’obtention de celui-ci, l’État a confié la surveillance de l’examen du code à des prestataires agréés. Le service ouvert aux candidats libres et aux auto-écoles depuis mai 2017 s’appuie sur la richesse du maillage territorial du réseau en France, avec les centres de contrôle technique du réseau Dekra Automotive.

Reprise du marché agricole et d’artisanat à M’ramadoudou

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Au nom de la municipalité, Bihaki Daouda, le maire de Chirongui, et la communauté de communes du Sud informent que le « marché agricole et d’artisanat » tournant est de retour sur le territoire. Celui-ci se tiendra le samedi 28 mai de 8h à 13h à M’ramadoudou à côté du GAB de la BFC situé près du « marché textile ». Cet événement est organisé avec le soutien de la politique de la ville (État) et de la CCSUD.

Une opération ville propre à Bandrélé

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Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, convie l’ensemble de la population de la commune à une opération de nettoyage de tous les villages, ce samedi 28 mai. Points de rendez-vous à partir de 7h : Hamouro (marché), Nyambadao (MJC), Bandrélé (mairie), Bambo (école élémentaire), Mtsamoudou (protection maternelle et infantile), Dapani (école primaire). Pour toute information complémentaire, contacter le service politique de la ville au 06.39.29.99.58.

Une femme décédée dans un accident de voiture à Bandrélé

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Ce mardi matin à 4h30, un grave accident de la route a eu lieu entre Bandrélé et Nyambadao impliquant une voiture et un scooter. L’hélicoptère du centre hospitalier de Mayotte s’est déplacé en urgence pour venir en aide à la jeune femme, âgée de 25 ans et sage-femme de profession selon nos informations, conduisant le 2 roues, mais malheureusement en vain. Elle est décédée des suites de ses blessures. La gendarmerie n’a pas pu nous donner davantage de détails sur les circonstances exactes de l’accident.

La Cimade annule sa procédure judiciaire entamée contre le Collectif des Citoyens

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Le procès à l’encontre de trois membres du Collectif des Citoyens poursuivi par la Cimade, qui devait avoir lieu ce mardi 24 mai, a finalement été annulé. Les manifestants qui bloquaient l’accès aux locaux depuis le mois de décembre 2021 ayant finalement libéré les lieux, l’association n’a pas jugé utile de poursuivre cette action en justice. Toutefois, plusieurs plaintes pour diffamation ayant été déposées, d’autres procédures judiciaires devraient suivre.

Depuis une semaine, la Cimade a pu reprendre possession de ses locaux ainsi qu’une activité normale. Raison pour laquelle elle n’a pas jugé utile de poursuivre l’action en justice intentée contre trois membres du Collectif des Citoyens, qui devait se tenir ce mardi 24 mai. Cette procédure judiciaire avait en effet pour but de les empêcher de bloquer les bureaux, mais aussi de s‘en approcher.

Cela faisait cinq mois que les manifestants du Collectif des Citoyens campaient devant la Cimade. À l’aide de banderoles vindicatives, ceux-ci s’en prenaient alors directement aux missions liées à l’association d’aide à l’accès aux droits (informer les étrangers en situation régulière ou irrégulière sur leurs droits et faciliter l’obtention de leurs titres de séjour) et l’accusaient par la même occasion de favoriser l’immigration clandestine. Dans le climat de tension extrême lié à cette problématique à Mayotte, les actions de la Cimade sont ainsi vécues comme un appel d’air par une partie de la population. Des positions difficilement compatibles et des discours diamétralement opposées à l’origine de ce blocage interminable.

Un dialogue impossible

Si cette dissension entre la Cimade et le Collectif existe depuis plusieurs années (une situation similaire s’était déjà produite en 2018), les échanges se sont largement envenimés au mois de décembre 2021 quand l’association a contesté deux décasages prévus par le préfet. « Nous condamnons bien entendu l’habitat indigne, mais la loi stipule qu’on ne peut pas expulser des gens sans solution de relogement », rappelle Mathilde Detrez, chargée de projet régional au sein de l’association. C’est à la suite de cette affaire que le Collectif des Citoyens a décidé de prendre des mesures beaucoup plus drastiques !

Selon Safina Soula, la présidente, il est inadmissible de réfuter des décisions prises par le délégué du gouvernement, visant selon elle à atténuer l’immigration clandestine à Mayotte. « Les gens de la Cimade ne se rendent pas compte des réalités du territoire. Ils veulent par exemple faire scolariser tous les enfants alors qu’il n’y a tout simplement plus de places dans les écoles ! », affirme-t-elle. Sans compter que pour le Collectif des Citoyens, l’insécurité et la violence subies sur l’île aux parfums sont largement liées à cette immigration clandestine massive. « Ils n’ont pas conscience de ce que nous vivons au quotidien ! », martèle la présidente du collectif.

Pour tenter de renouer le dialogue, Henry Masson, le président national de la Cimade, a fait le déplacement jusqu’à Mayotte au mois de mars dernier. En vain… Les pourparlers se sont soldés par un échec. Si les manifestants ont finalement quitté les lieux la semaine dernière, Safina Soula affirme que le combat du Collectif contre l’association d’aide à l’accès aux droits est loin d’être terminé. « Pour nous, l’affaire ne fait que commencer », martèle-t-elle. Les deux parties risquent d’ailleurs de se retrouver sur les bancs du tribunal dans un avenir plus ou moins proche en raison de plusieurs plaintes déposées pour diffamation.

Une boutique pédagogique pour former les futurs professionnels de la vente à Sada

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Jean-Pierre Redjekra, le proviseur du lycée de Sada, utilisant un vélo-mixeur destiné à faire des smoothies prêté par le Cros de Mayotte à l’établissement à l’occasion de l’inauguration de la boutique pédagogique.

Premier dispositif de cette envergure à Mayotte, la boutique pédagogique du lycée de Sada a ouvert ses portes salle B210, ce mardi 24 mai 2022. Un espace de vente fictif de 120 mètres carrés destiné aux élèves de baccalauréat professionnel et BTS spécialisés dans la vente.

Caisse enregistreuse, rayons, supports de communication ou encore promotions… La boutique pédagogique du lycée de Sada a tout d’une véritable échoppe. Entre les murs du petit magasin qui propose vêtements, cosmétiques ou encore boissons, un mot revient dans la bouche de tous : la fierté.

“Nous sommes fiers de ce projet et du résultat”, lâchent d’une seule et même voix Nayda, Chanyda, Kamaria, toutes trois élèves en classe de première. Un sentiment partagé par le chef d’établissement, Jean-Pierre Redjekra, qui ne tarie pas d’éloge sur ce nouvel outil pédagogique inauguré au sein du lycée ce mardi 24 mai. “Ce dispositif répond à un besoin, celui de développer l’apprentissage sur un plateau technique et d’améliorer la formation”, affirme le proviseur. Ambitieux, il espère que les professionnels en herbe pourront dans un avenir proche être les premiers candidats aux postes que proposera le centre commercial Ylang Ylang de Combani, mais aussi postuler où bon leur semble, à Mayotte, à La Réunion ou encore en métropole.

Un projet aux multiples objectifs

En participant à des ateliers grandeur nature dans leur boutique pédagogique, les élèves apprendront à mobiliser diverses compétences. Gérer l’accueil, la relation client, le suivi des ventes ou encore prospecter et valoriser l’offre commerciale, autant d’aptitudes qui pourront être mobilisées entre les murs de la salle B210. “La boutique pédagogique est un outil de travail qui nous permettra de nous préparer au mieux au travail en entreprise”, explique Ouzayir, élève en première année de BTS management commercial opérationnel (MCO) en alternance à la Maison des livres.

Avant même son ouverture, le dispositif s’est avéré être un très bon exercice pratique. “Les élèves ont déjà réalisé des cartes de visite, appris comment faire du marchandisage et créé des supports de communication”, détaille Mélissa Lebon, professeur d’économie gestion. Dès la rentrée, l’échoppe fera partie intégrante des cours et pourra également être utilisée pour les examens.

Développer la pratique

S’il existe déjà dans de nombreux établissements de petites boutiques pédagogiques, un dispositif d’une telle ampleur constitue une première à Mayotte. “Le système de magasin pédagogique est un appui non négligeable à la théorie. Une clé essentielle dans la formation, qui va permettre de faire de la simulation quand on ne peut pas confronter les élèves à une pratique réelle”, témoigne Marie-Isabelle Grondin, inspectrice à l’économie gestion et responsable de ces filières au sein de l’académie de Mayotte. Pour un coût total de 41.000 euros, financé par le GRETA-CFA sur des fonds du conseil départemental, le projet profitera à pas moins de 600 élèves de l’établissement. Une réalisation sensée qui permettra au lycée de Sada de continuer de rayonner sur l’Ouest de l’île.

Débat télévisé : une question de légitimité …

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Dans le cadre des élections législatives 2022, la télévision publique organise ses traditionnels débats permettant aux différents candidats en lice de défendre leurs programmes respectifs auprès des Mahoraises et Mahorais. Tous deux candidats dans la circonscription 1, l’activiste et consultante Estelle Youssouffa et l’entrepreneur Théophane Narayanin se sont énergiquement affrontés ce mardi 24 mai, dans une ambiance survoltée, assistés de leurs suppléants respectifs, Said Kaambi et Cris Kordjee. En un mot, la société civile face au monde économique.

Les téléspectateurs et auditeurs de Mayotte la 1ère s’attendaient à un échange moins passionné tant les participants à ce débat se connaissent bien pour avoir, ensemble, pris part à des combats communs au profit de la population locale, notamment à l’occasion de la crise sanitaire du Covid-19. Il n’en a rien été ! Et au final, les protagonistes de ce bras de fer ont laissé le public sur sa faim s’agissant des ambitions qui les mènent à cette élection.

Première intervenant, Estelle Youssouffa a expliqué son engagement dans la conquête de l’un des deux fauteuils de député de Mayotte comme un autre moyen de porter (au plus haut niveau) les revendications du mouvement de 2018, demeurées inaudibles faute d’avoir été relayés par les politiques qui ont vu en ses porteurs « des représentants illégitimes ». Elle a poursuivi qu’elle espérait aller à l’Assemblée nationale (avec son suppléant) porter « l’intérêt général des Mahoraises et des Mahorais, les combats sociaux de l’île, le combat contre l’insécurité et l’immigration clandestine, la quête d’un droit commun réel avec un accès aux droits et de la prospérité ». Invité à se prononcer sur la candidature de cette dernière, son vis-à-vis, Théophane Narayanin, un tantinet provocateur, a introduit son propos : « C’est comme dans les hôpitaux, plus on est fou, plus on rigole. »

Estimant que cette candidature était une chance dans la mesure où ils ont eu l’occasion de mener quelques batailles ensemble, il a tenu à préciser que tous les candidats à ce scrutin ne devaient souffrir d’aucune proscription. Il a défendu le choix de sa candidature par le fait « qu’on ne peut plus aujourd’hui procéder par procuration », soulignant qu’il a développé des affaires à Mayotte depuis 27 ans faisant le bonheur de 360 familles (comprendre 360 employés à plein temps) et 60 sous-traitants. Il a ajouté qu’il ne faisait plus confiance aux hommes politiques locaux qu’il rend responsable de la catastrophe économique dans laquelle est plongée l’île, avec des entreprises qui cumulent jusqu’à quatre années de retard dans le paiement de leurs factures de travaux (publics), et de l’argent qui ne circulent pas, mettant quiconque au défi de lui prouver le contraire. En guise de réplique, Estelle Youssouffa lui a assaini le premier coup, se déclarant « consternée par la candidature de Guito (surnom donné à Théophane Narayanin, ndlr.) », laquelle reflèterait « le conflit d’intérêt » et ne se justifiant que par la défense de « ses intérêts personnels ».

Conflit d’intérêt entre Mayotte et La Réunion ?

Et à l’ancienne journaliste « d’Al-Jazzira » – aujourd’hui consultante – de monter au créneau, en déniant au patron de la société « IBS », la légitimité de porter les aspirations de la population mahoraise au Palais Bourbon. Elle a vite fait de qualifier son challengeur de « défendeur des intérêts réunionnais » parce que récemment élu à la CCI de La Réunion et s’est interrogée sur ce « qu’il venait faire à Mayotte sur le champ politique ». De nouveau, elle a dénié à Théophane Narayanin, la légitimité de sa candidature : « Le député de Mayotte doit servir les intérêts de Mayotte, on ne peut servir deux maîtres à la fois. Guito c’est d’abord IBS, ensuite La Réunion, et peu après Mayotte. » Et de poursuivre dans son invective sur le fait que le plus important à ses yeux dans cette affaire est de savoir lequel des candidats allait le mieux servir les intérêts du territoire.

debat-televise-question-legitimiteAinsi, le décor du débat s’est ainsi définitivement trouvé planté, les attaques sont devenues de plus en plus personnalisées sur des sujets ciblés : l’aérien, le port de Longoni, l’essor économique. Invitée à conclure sa lancée par la présentatrice de l’émission, Estelle Youssouffa demande à Théophane Narayanin d’expliquer comment il comptait défendre les droits sociaux des salariés en étant un patron qui recrute… Les répliques ont fusé de tous parts, sur le même ton, aussi bien du côté des suppléants (qui s’exprimaient également en shimaoré) que des auditeurs qui ont réagi par des appels téléphoniques.

La passion l’a emporté sur la raison et voilà que ce qui se présentait comme un débat prometteur – tant sur le plan des sujets à abordés que des réponses – est devenu une cacophonie indescriptible. Pour sa défense, Théophane Narayanin a qualifié Estelle Youssouffa de jeune « irrespectueuse » de ses ainés, faisant remarquer au passage qu’elle pouvait être sa fille (au niveau de l’âge). De son côté, Said Kambi a attaqué la suppléante de Guito, Cris Kordjee, sur le projet de la compagnie aérienne « Zéna » dont elle assurait l’évolution et devant concurrencer dans l’avenir la compagnie réunionnaise Air Austral. La réponse de la bergère au berger ne s’est naturellement pas fait attendre. La fin du débat a été inaudible et ce fut, non sans peine, que la présentatrice de l’émission réussit à sonner la fin de la récréation, chacun des deux camps n’ayant que quelques minutes pour conclure rapidement.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes