Afin de renforcer l’accès effectif au très haut débit pour les Français ne disposant pas de la fibre dans leur commune, le gouvernement a renforcé son dispositif intitulé « cohésion numérique des territoires ». L’agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) pilote ce dispositif afin d’apporter une solution performante d’accès à Internet (par des technologies sans fil ou par le biais d’antenne) pour chaque citoyen.
Les particuliers et entreprises pourront ainsi bénéficier d’une aide financière étatique sur le coût d’équipement, d’installation ou de mise en service de la solution sans fil retenue. Concrètement, les bénéficiaires peuvent bénéficier jusqu’à 150 euros pour les offres labellisées proposant du Bon Haut Débit, jusqu’à 300 euros pour les offres labellisées proposant du Très Haut Débit et jusqu’à 600 euros sous conditions de ressources.
Afin d’obtenir cette aide financière, les foyers doivent se rendre sur le site https://www.amenagement-numerique.gouv.fr/fr/bonhautdebit-aidefinanciere, en indiquant le nom de leur commune ou de leur département pour connaître les opérateurs proposant des offres labellisées. Une fois l’opérateur choisi, il suffit de le contacter pour savoir si le logement et/ou l’entreprise est bien éligible à ce dispositif. Si c’est le cas, il est possible de choisir un opérateur et de souscrire à une solution d’accès Internet sans fil la plus adaptée. Deux solutions sont disponibles sur Mayotte. Premièrement, la boucle locale radio peut être proposée qui est un ensemble de technologies permettant d’accéder à Internet par un réseau d’antennes déployées par un opérateur spécialisé, solution nécessitant cependant la pose d’une antenne placée sur le bâtiment à raccorder. Deuxièmement, la 4G fixe peut être proposée par le biais d’une box dédiée à cet effet pour permettre l’accès à Internet de chez soi.
À travers son plan « France Très Haut Débit », le gouvernement a pour objectif de couvrir l’intégralité du territoire en très haut débit (> 30Mbit/s) d’ici 2022. Le chemin est encore long. En effet, au 31 mars 2022, selon les données de l’autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP), à Mayotte seulement 39,9 % des locaux permettent de bénéficier du Très Haut Débit, toute technologie confondue.
Ancien militaire, Ibrahim Ahamada a trouvé comment « rendre service ». Il est devenu interprète au tribunal de Mamoudzou.
Les interprètes du tribunal judiciaire de Mamoudzou permettent aux personnes jugées ou aux victimes ne parlant pas le français de communiquer lors des audiences. Ibrahim Ahamada est l’un d’entre eux. Cet ancien militaire assure la traduction au tribunal correctionnel.
Chemise et badge pendu à son cou, Ibrahim Ahamada fume sa cigarette pendant que l’audience correctionnelle tarde à reprendre. Les juges sont en train de se concerter, ce qui lui laisse un peu de temps pour souffler. À 56 ans, le natif de Pamandzi est expert interprète/traducteur auprès du tribunal correctionnel de Mamoudzou depuis 2016. Pendant les procès, il s’assure que victimes et prévenus comprennent le débat tenu en français. À l’inverse, il peut les aider en traduisant aux juges leurs différentes déclarations. Un rouage essentiel au sein d’une machine judiciaire qu’il n’a intégré que tardivement. Dans sa famille, c’est plutôt l’uniforme qui prévaut. Fils de gendarme et neveu du commandant Ali Boina (N.D.L.R. un des rares militaires de l’île à avoir fait la guerre d’Algérie), il a intégré l’armée en avril 1988 en tant que grenadier voltigeur, après avoir fait son service militaire à La Réunion. Le Mahorais sert ensuite sur plusieurs fronts, Koweït, Tchad, Gabon, Centrafrique et Balkans. En France, il voit du pays en fonction de ses mutations, Castres (Tarn), La Réunion, Nouvelle-Calédonie et Guyane.
En 2012, il prend sa retraite de l’armée, après 25 ans de service. Mais ayant anticiper son retour au monde civil, une formation lui permet de se reconvertir en comptable. Ce père de cinq filles opère alors quatre ans dans sa branche, puis c’est le chômage. Munis de plusieurs CV, il démarche plusieurs entreprises de Mamoudzou. « Il m’en restait un quand je suis passé devant le tribunal », se souvient-il. Qui ne tente rien n’a rien, il le dépose sans savoir au juste à quel travail auquel il peut prétendre. « Je suis arrivé à la barge pour rentrer chez moi quand on m’appelé et demandé de venir rencontrer le procureur de l’époque. » Impressionné par les états de service du Pamandzien et sa détermination (il a rejoint en courant le tribunal), Joël Garrigue lui propose un poste d’interprète en tant que vacataire. Une semaine de formation plus tard et il commence au tribunal de Mamoudzou. « Ce métier me plaît. Je rends service aux gens », fait valoir celui qui s’investit autant auprès des anciens combattants que de son camp politique, Les Républicains.
Les juges demandent à chaque début d’audience si les victimes ou les prévenus ont besoin des services du Pamandzien.
« Je maîtrise les quatre langues comoriennes »
Outre l’arabe, l’anglais et l’espagnol « scolaire », Ibrahim Ahamada parle le shimaroé, une langue comprise par une partie des avocats, mais pas par les magistrats souvent originaires de métropole. « Ma chance, c’est que je maîtrise les quatre langues comoriennes », admet-il. Le grand comorien par exemple, il le parle depuis qu’il a suivi ses 6ème, 5ème et 4ème à Moroni, du temps où Mayotte n’avait qu’un collège. Seule langue qu’il ne maîtrise pas, le kibushi. « On a deux autres interprètes qui me remplacent dans ce cas-là », reconnaît-il. Outre la correctionnelle, il est amené à intervenir lors des comparutions immédiates, au tribunal pour enfants et même « parfois au centre pénitentiaire ». « On accompagne les avocats, les psychologues ou les psychiatres », énumère ce connaisseur dorénavant du fonctionnement de la justice française.
Pour ce qui est du vocabulaire juridique, en revanche, les interprètes doivent apprendre sur le tas. « Je lis beaucoup », reconnaît le Pamandzien. « Il y a des mots qu’on ne peut pas traduire, qui n’ont pas d’équivalents. Mais à force, on arrive à faire comprendre ce que ça veut dire. » Amené à intervenir lors des audiences du tribunal correctionnel, il a une façon bien à lui de remplir son rôle d’interprète. Il reprend souvent le ton des avocats, du procureur ou des juges quand il traduit les questions. « Il faut que la personne sente qu’elle est face à la justice. Il y a une dimension verbale et gestuelle. C’est comme du théâtre, on joue sur l’émotion », décrit-il, avant de se rallumer une autre cigarette. Ce jour-là, ses services seront requis pour chaque affaire.
En déplacement au Rwanda pendant trois jours dans le cadre de la 47ème session de l’assemblée parlementaire de la francophonie, le député LR Mansour Kamardine revient sur cette mission au cours de laquelle il a pu prendre la parole à plusieurs reprises pour défendre les intérêts de Mayotte française. Entretien.
Flash Infos : Vous vous êtes déplacé à Kigali en votre qualité de rapporteur de la commission de la coopération et du développement. En quoi consiste l’assemblée parlementaire de la francophonie et quel est votre rôle à travers ce poste ?
Mansour Kamardine : L’assemblée parlementaire de la francophonie regroupe un peu moins de 90 pays francophones dans le monde et est un élément complémentaire à l’organisation internationale de la francophonie. À travers ces réunions de travail, nous faisons de la diplomatie parlementaire, avec les députés et les sénateurs présents, pour insuffler des réformes qui peuvent intéresser l’ensemble de l’espace francophone, mais également pour évoquer un certain nombre de sujets transversaux.
Sous l’ancienne mandature, le poste de rapporteur de la commission de la coopération et du développement m’a permis d’effectuer plusieurs déplacements à l’étranger : à Phnom Penh (Vietnam), à Rome, au Québec, aux Émirats Arabes Unis, en Côte d’Ivoire… Durant ces quelques jours au Rwanda, j’ai pris la parole à trois reprises ! C’est un honneur pour moi de porter la voix du Parlement français.
FI : Durant l’une de vos interventions, vous en avez profité pour rappeler le différend territorial avec l’Union des Comores qui concerne tous les Mahorais depuis maintenant 47 ans.
M. K. : Disons que ce genre de rendez-vous me donne toujours l’occasion d’expliquer ce combat noble pour la reconnaissance de Mayotte française à l’échelle internationale. Vous savez dans la diplomatie, il faut savoir apprécier d’avancer nos billes par petites touches… Quand nous sommes aux côtés des collègues africains et qu’ils ne crient pas au scandale, cela veut dire que l’idée continue de progresser. Petit à petit, ils commencent à l’intégrer !
Il y a trois ou quatre mois, je me suis rendu au Botswana où j’ai été reçu par la SADC (communauté de développement de l’Afrique australe). À la surprise générale, celle-ci m’a expliqué que ses dispositions ne concernent pas Mayotte car il la considère comme française ! Autre exemple : vous ne pouvez imaginer ma fierté lorsque l’on m’a dit « Bonjour la France » à la sortie de l’ascenseur au Rwanda…
Tout ce chemin parcouru ne se fait pas en un claquement de doigts. Cela demande du temps, nous venons de très loin ! Il y a encore cinq ans, il était inimaginable que les élus mahorais accèdent au Quai d’Orsay. Aujourd’hui, nous y avons un contact permanent ! Nous déployons notre plan au fur et à mesure pour que le monde entier comprenne que Mayotte est française par la volonté de ses habitants. Nous devons continuer en ce sens. Il s’agit d’un travail colossal qui se dessine sans bruit. Le Département doit pouvoir avoir la capacité d’ouvrir des postes diplomatiques en Afrique.
FI : Justement, d’un point de vue partenarial, quelles sont les opportunités possibles entre Mayotte et le Rwanda ?
M. K. : Je ne peux parler au nom du Département dans le sens où je me cantonne à la mission parlementaire qui est la mienne. Mais ce déplacement m’a permis de nouer des relations avec les députés rwandais que j’ai par ailleurs invités à Paris. Si le conseil départemental le souhaite, je peux utiliser cette carte pour m’y rendre à nouveau, mais cette fois-ci avec ma casquette d’élu du CD. Toutes ces relations se construisent et se nourrissent. Avec l’aide du Quai d’Orsay, nous avons réussi à briser ce plafond de verre ! Désormais, nous diversifions nos relations pour exister dans la zone et la sous-région. Les choses évoluent, même si ce n’est pas encore tout à fait ça. Raison pour laquelle nous souhaitons que cette dynamique s’amplifie.
Relayé sur la page Facebook du syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels de Mayotte (Snspp-Pats), un incident s’est déroulé dans la caserne de Kawéni ce vendredi soir. Une quinzaine de jeunes se sont introduits au sein des lieux, furieux du retard présumé de la prise en charge de l’un de leurs camarades, blessé au cours d’une bagarre. Un fait que condamne avec force le syndicat des pompiers.
Il ne s’agit dans les faits que d’un incident sans grande conséquence, mais cela a suffi à provoquer l’ire du Snspp-Pats Mayotte dont les responsables ont pris la peine de le mentionner sur la page Facebook du syndicat. À la suite d’une bagarre entre jeunes devant le Sodicash de Kawéni, l’un d’entre eux a été blessé et ses camarades ont appelé les pompiers. Considérant que ces derniers tardaient trop à intervenir, ils ont, ni une ni deux, décidé de s’introduire dans la caserne de Kawéni.
Malgré les insultes, les soldats du feu ont néanmoins fait leur travail et ont pris le jeune homme en charge. Calmée, la bande s’est dispersée, mais une autre est arrivée peu après, cailloux à la main, prête à en découdre. La brigade anti-criminalité est alors intervenue et a interpelé l’un des jeunes présents sur les lieux de l’incident. Il s’est cependant rapidement avéré que ce dernier était justement l’un de ceux qui n’était pas armé et venait simplement prendre des nouvelles de son camarade. Il a donc rapidement été relâché.
« Petit incident sans importance » ou « véritable scandale » ?
Contacté par nos soins, Olivier Neis, le directeur du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) considère l’incident comme étant « sans grande importance ». Ce n’est toutefois pas l’avis du Snspp-Pats de Mayotte qui voit là « un acte de délinquance perpétré par les jeunes de Kawéni ». « Une quinzaine d’individus ont fait irruption dans la caserne et nous ont menacé verbalement et violemment », peut-on toujours lire sur leur page Facebook dont la publication évoque également des « bousculades », mais aussi des provocations plus graves telles que « nous allons incendier votre centre ».
Tout cela alors que les jeunes avaient appelé les pompiers seulement deux minutes auparavant, selon leurs dires eux-mêmes. « Deux minutes et on vient s’attaquer à [nous] ? C’est un scandale, une véritable honte », s’indigne le syndicat sur les réseaux sociaux. « Ce comportement est inadmissible et au nom du Snspp-Pats Mayotte, nous condamnons fermement ce genre d’acte. Nous demandons à la direction que des mesures soient prises avec un dépôt de plainte pour que les auteurs soient recherchés, poursuivis et condamnés », conclut l’organisation syndicale. Reste à savoir si la direction du SDIS finira par prendre l’affaire au sérieux pour que les pompiers soient davantage respectés sur l’île aux parfums et surtout qu’ils puissent travailler dans des conditions sécurisées.
Elle est devenue incontournable. L’exposition « Made in Mayotte », existe depuis maintenant cinq ans et à chaque édition son lot d’artisans et de savoir-faire mahorais. Elle revient pour la période estivale, du 5 au 16 juillet, dans le hall de l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte. Mais après cinq ans d’existence, l’évènement a besoin de grandir.
Accessoires de mode, objets en bois ou céramique, produits du terroir… L’artisanat mahorais est représenté sous toute ses formes à l’occasion de la 10ème édition de l’exposition « Made in Mayotte ». Depuis maintenant cinq ans, l’évènement revient deux fois par an : en juillet et en décembre. « Quand on a commencé c’était en phase d’expérimentation. On voulait faire des expositions plus longues où les visiteurs viendraient découvrir le savoir-faire et les créations de Mayotte », précise Marlène Fraytag, la présidente de l’association Made in Mayotte à l’origine de l’évènement.
Aujourd’hui, il est devenu incontournable, notamment pour les voyageurs qui veulent offrir un petit bout de l’île aux parfums à leurs proches. La mutualisation est le mot clé pour l’association. Mutualiser les moyens pour mettre en valeur le travail des artisans mahorais, trop souvent méconnus du grand public, c’est l’objectif recherché. « En organisant l’exposition, on a l’impression de répondre à un réel besoin, parce que l’artisanat de l’océan Indien est magnifique et très développé, mais celui de Mayotte est encore une petite famille malgré tout le savoir-faire qu’il y a sur l’île », explique Marlène Fraytag.
Mettre plus de moyens pour un évènement plus grand
Le concept de l’association Made in Mayotte est de mettre en place des boutiques éphémères le temps de quelques jours. Cela permet de réunir les artisans adhérents afin qu’ils puissent échanger sur leur quotidien, leurs obstacles et réussites en tant qu’entrepreneurs. « C’est aussi stimulant et motivant pour nous car on voit tel ou tel collègue qui a fait une création et ça peut nous donner des idées », rapporte la présidente.
C’est également un booster économique pour les exposants car l’évènement a pris de l’ampleur au fil des années. On enregistre près de 2.000 clients par exposition, selon Marlène Fraytag. « Au niveau du chiffre de vente, c’est en constante évolution. Il y a une bonne progression, on arrive à de très bons résultats. On sent qu’il y a une clientèle locale qui cherche à valoriser notre travail. »
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Mais après cinq ans d’existence, les organisateurs ont soif de renouveau et de grandeur et pour cela, « il va falloir mettre plus de moyens », reconnaît la professionnelle. Cela passe principalement par les partenaires. Pour l’instant, ils sont peu nombreux… On compte le conseil départemental, l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte et les médias locaux. Grâce à cela et les ventes des produits, l’association peut financer l’exposition et payer le personnel engagé pour l’occasion, mais Marlène Fraytag le sait, il faut désormais plus que cela. « Notre objectif est d’aller à la recherche de sponsors et de subventions locales pour créer un plan de communication plus fort et des évènements plus grands », assure-t-elle.
Cela a commencé depuis la structuration de l’association en 2021. Une avancée qui leur a permis d’obtenir leur première grosse subvention de la part de la mairie de Mamoudzou. « Elle nous a financé à hauteur de 10.000 euros pour organiser le salon du mariage en mai 2022. » En plus des deux expositions annuelles, l’association prévoit d’organiser d’autres évènements ponctuels, des boutiques éphémères à des périodes précises pour mettre en valeur l’artisanat mahorais et peut-être donner envie aux plus jeunes de s’engager dans ces métiers.
La cérémonie de réception des Jeunes talents mahorais (JTM) s’est déroulée vendredi dernier au conseil départemental, sous l’égide de la 4ème vice-présidente en charge des sports, Zouhourya Mouayad Ben, des représentants du monde sportif et des familles des sportifs.
Cela a été l’occasion de présenter le bilan Excellence, les athlètes et la plateforme de demande de subvention mise à leur disposition. L’élue a tenu à saluer les performances des sportifs et à rappeler la volonté du Département d’accompagner les sportifs mahorais vers le haut niveau à travers les différentes filières et compétitions emblématiques comme les Jeux des Îles de l’océan Indien, notamment ceux de 2023 à Madagascar.
Elle a souligné le fait que la collectivité a consacré plus de 774.629 euros au titre de l’accompagnement des 48 jeunes talents mahorais dans leurs cursus vers le haut niveau. « Aujourd’hui, nous aidons 12 sections sportives réparties entre le football, le handball, le basketball, le rugby, le judo à raison de 1.100 euros par jeunes et 500 euros en plus pour ceux qui sont à l’internat d’excellence. Les dépenses sont versées directement aux ligues et comités pour le fonctionnement des sections. » À noter aussi que des primes (d’un montant total de 30.000 euros) sont octroyées pour récompenser les sportifs médaillés aux championnats de France.
Les ateliers des territoires relatifs au schéma d’aménagement régional (SAR) se sont clôturés vendredi matin dans l’amphithéâtre du centre universitaire de Dembéni. Lors de ces quatre ateliers, les concepts porteurs pour l’aménagement de Mayotte ont été mis à l’ordre du jour et débattus pour contribuer à l’élaboration du futur programme de développement opérationnel adossé au SAR. Il a été surtout question de dresser une synthèse globale avec les cinq intercommunalités, les communes, les administrations sur les principes d’aménagement durable, les besoins en termes de logements, les capacités d’accueil de l’île et la visualisation des projets structurants relatifs au développement économique.
Ainsi, plusieurs objectifs ont été identifiés et rappelés : projets agricoles et environnementaux (autosuffisance alimentaire, développement agricole…) ; renforcement du développement des filières et de création d’activités économiques ; partage des objectifs d’accueil démographique et de production de logements à l’horizon 2035 dans le cadre des PLU et 2050 pour le SAR… D’autres ateliers sont d’ores et déjà prévus les 19, 20 et 21 septembre pour élargir encore plus le débat.
D’ici là, les collectivités sont appelées à remonter toutes leurs informations essentielles pour qu’elles soient prises en compte dans les documents d’élaboration. Salime Mdéré, le 1er vice-président du Département, a notamment souligné qu’il « compte faire aboutir les SAR dans des délais raisonnables et avec des engagements concrets ».
Ce samedi 9 juillet s’est tenue une réunion d’échange au foyer des jeunes de Longoni, entre le 1er vice-président en charge de l’aménagement du territoire, des infrastructures et du foncier, Salime Mdéré, Abdoul Kamardine, 1er vice-président de l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM), le maire de la commune de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, l’EPFAM et les habitants de la localité.
Institué en 2015, l’EPFAM intervient au travers de partenariats avec les collectivités territoriales ou l’État, dans les questions de l’aménagement urbain et rural, afin de diminuer les difficultés socioéconomiques, habitat précaire et illégal, étalement urbain et écosystème fragile tout en tenant compte de la réalité foncière spécifique à Mayotte.
Cette rencontre a permis de présenter à la population le projet de la zone d’aménagement concerté (ZAC) de Longoni, sur des terrains appartenant au conseil départemental. Les habitants ont exprimé leurs inquiétudes sur certaines démolitions nécessaires pour mener à bien le projet. Une commission se chargera de les rencontrer les habitants afin d’établir un état des lieux pour envisager une compensation foncière ou une indemnisation. D’ailleurs le maire a proposé la tenue d’une permanence au sein de ce foyer des jeunes, une fois par semaine pour étudier les dossiers et apporter des solutions adéquates.
« Regarder le monde, c’est toucher sa diversité ». C’est l’invitation faite, cette année aux collégiens, dans le cadre du concours régional de photographie « Monuments de beauté de l’océan Indien ». Se repérer dans l’espace, dans les pas de traqueurs de chefs-d’œuvre du patrimoine architectural et prendre un instantané d’un monument de son choix de manière originale, tel est le défi qui leur a été lancé !
Ce travail de mémoire, d’histoire et d’éducation à l’image, a été proposé aux élèves de 11 à 15 ans, de La Réunion, de Madagascar, de Maurice, de Mayotte, des Comores, des Seychelles et du Mozambique, entre le 1er février et le 31 mai 2022. Le projet consistait à réaliser collectivement une photographie d’un monument remarquable de son territoire et à l’accompagner d’une note de présentation au format et au contenu libres.
21 établissements malgaches, mauriciens, mahorais et réunionnais ont soumis 45 productions photographiques, réalisées par 156 collégiens. 31 projets recevables ont été étudiés et notés par les 10 membres du jury, professionnels de l’image, de la communication, du patrimoine et partenaires institutionnels, sous la présidence du photographe indépendant Nelson Navin.
À l’issue des délibérations qui se sont déroulées le 29 juin, voici le palmarès du jury : 1ère place attribuée au Collège Bouéni M’Titi de Mayotte pour le projet, Jour de fête chez monsieur le gouverneur ; 2nde place pour le Collège Prof S. Jugessur D.A.V College, Rose-Belle de Maurice avec le projet, Le Morne Cultural Landscape ; 3ème place pour le Collège Texeira Da Motta de La Réunion, avec le projet, Les villas des ingénieurs ; mention spéciale « Écriture » pour le projet, Bataille de Grand-Port, proposé par le Windsor College Boys de Maurice, mention spéciale « Créativité » pour le projet, L’église Notre-Dame-des-Laves, du Collège Emile Hugo de La Réunion. La remise des prix et la restitution des 12 premiers projets aura lieu à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, au mois de septembre prochain.
Engagée dans la protection du Crabier blanc à Mayotte depuis 2013, le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte met en place de nombreuses actions pour cette espèce en danger mondial d’extinction. Via le projet européen Life BIODIV’OM coordonné au niveau national par la LPO France et dans le cadre du plan national d’actions en faveur du Crabier blanc, le suivi télémétrique d’individus fait partie de ces actions.
L’association peut suivre aujourd’hui les déplacements de 11 Crabiers blancs sur l’île par satellite. Grâce à l’ensemble de ces données, le GEPOMAY souhaite découvrir quels sont les sites les plus fréquentés par ces individus pour mieux cibler ses actions pour l’espèce. En connaissant les déplacements et les habitudes de cette espèce menacée, des mesures de gestion et de protection pourront être mises en place sur ses sites de fréquentation.
En 2021, les premiers résultats ont permis d’identifier un nouveau site d’alimentation qui fait depuis l’objet de suivis réguliers. D’autres observations permettent d’améliorer les connaissances comportementales et territoriales sur cette espèce. Des connaissances qui, accumulées, pourront optimiser les protocoles de suivi et actions de protection en faveur du Crabier blanc. Pour suivre les déplacements des Crabiers blancs équipés par le GEPOMAY, rendez-vous sur https://gepomay.fr/index.php/2022/07/07/suivezles-crabiers-blancs-avec-le-gepomay/.
Lors du dernier appel à projets « Les Ambassadeurs du lagon dans les villages », neuf projets portés par des associations villageoises et des communes ont été retenus pour recevoir un soutien du Parc naturel marin. En parallèle, une dizaine d’autres structures ayant un programme d’actions en faveur de la biodiversité marine et littorale sont également épaulés.
Tous ces acteurs ont une démarche de médiation environnementale. En les soutenant, le Parc a pour objectif de mobiliser le plus grand nombre de personnes sur le territoire pour la préservation de l’environnement. Bénévoles ou personnels de ces associations et collectivités, les ambassadeurs du lagon ont une volonté farouche d’agir et d’accompagner la population vers des comportements vertueux. Pour les aider à mener à bien leurs actions, en plus d’un financement, le Parc propose des formations sur les questions environnementales adaptées à leurs projets.
Certaines interviennent sur un cours d’eau, une mangrove ou un littoral urbanisé. D’autres s’intéressent aux agriculteurs ou aux pêcheurs. Ainsi, en mai et juin, trois journées de formation ont été organisées : deux animées par le conservatoire botanique national des Mascarins avec l’appui d’agents du Parc sur la protection des mangroves auprès d’une trentaine d’ambassadeurs qui travaillent sur le sujet, une autre par le Parc pour connaître et protéger les récifs coralliens et par les Naturalistes pour mieux comprendre le phénomène de l’érosion des sols et de l’envasement du lagon.
S’appuyant sur des visuels, des jeux, des maquettes et sur le terrain (visite de la mangrove et sorties pédagogiques en mer), ces formations visent à fournir des connaissances clés et des outils concrets pour permettre aux ambassadeurs.
Gisèle Rossat-Mignod, directrice du réseau de la Banque des Territoires, a procédé à la nomination à partir du 22 août de Nicolas Blanc en tant que directeur régional La Réunion-Océan Indien. Âgé de 48 ans, le successeur de Nathalie Infante est titulaire d’une thèse de doctorat en économie (2002) de l’université Pierre Mendès France de Grenoble. En 2003, il rejoint le Comité 21, Comité français pour l’environnement et le développement durable en tant que responsable des programmes.
Nicolas Blanc rejoint la Caisse des Dépôts en 2008 au sein du département études, planification stratégique et développement durable en tant que responsable de projets. En 2012, il devient directeur innovation et développement durable jusqu’en 2015.
Entre 2015 et 2017, il est directeur adjoint de la stratégie du groupe Caisse des Dépôts. Il est administrateur de plusieurs organisations (CDC Biodiversité, I4CE Institut pour l’Economie du Climat, Futuribles, ORSE ; et Comité 21) et membre de conseils d’orientation stratégique (Novethic, Mission Économie de la Biodiversité, Chaire Économie du Climat).
En 2018, il intègre l’agence française de développement (AFD) où il est nommé directeur de la stratégie, de la prospective et des relations institutionnelles. Il est également membre du comité de direction du Groupe. Depuis 2021, Nicolas Blanc est directeur de mission à la direction du réseau de la Banque des Territoires.
La tension entre les habitants et l’État n’a cessé de s’accentuer la semaine dernière concernant l’ouvrage qui relie Bandraboua à Mamoudzou. Son état vétuste inquiète les riverains. Vendredi soir, il a même été incendié. Après une période de fermeture temporaire, les engins de moins de 3,5 tonnes peuvent de nouveau l’emprunter, depuis dimanche après-midi.
« Une action criminelle qui entrave la libre circulation de chacun », décrit la préfecture de Mayotte, ce samedi, dans un communiqué. La veille, le pont Bailey, à l’entrée du village de Dzoumougné, a été volontairement incendié, fermé samedi, puis ouvert de nouveau à 1 h, ce dimanche. L’ouvrage construit dans les années 40 est le principal moyen d’accès qui relie la commune de Bandraouba au reste de l’île. Mais sa vétusté et les embouteillages provoqués par la circulation alternée empoisonnent la vie des habitants. Ces derniers l’ont d’ailleurs bien fait sentir aux autorités. D’abord, lundi dernier, des barrages ont été érigés. Plusieurs heures de négociation avec la préfecture de Mayotte n’auront pas réussi à apaiser la situation. « Les services de l’État ne négocient pas sous la pression des barrages et face au refus du dialogue », avait alors fait valoir la même préfecture.
L’ouvrage a pu rouvrir dimanche, à 16h. Il reste interdit aux poids-lourds. Crédit photo : Département de Mayotte.
Une réunion, jeudi après-midi, a permis de faire le point sur le projet de déviation annoncé depuis des années. D’un montant de 17 millions d’euros, celui-ci doit permettre de réduire drastiquement le nombre de véhicules sur le pont et dans le centre de Dzoumogné. En effet, le trafic sera déporté en coupant la route avant la station Total pour rejoindre la RN1 plus loin, à la sortie du village, vers Bandraboua. Les travaux comprennent le remplacement du pont Bailey actuel.
Les camions interdits sur l’ouvrage
Toutefois, au vu de l’urgence aux yeux des riverains, la rencontre de jeudi a tourné court. Le lendemain, la tension est montée d’un cran avec l’incendie. « L’État tient à rappeler que de telles actions n’accéléreront pas la mise en place d’un nouveau pont », a fait savoir la préfecture, en ordonnant la fermeture de l’ouvrage, samedi. Ce dimanche, 16h, le pont était de nouveau accessible aux voitures (moins de 3,5 tonnes), mais reste interdit aux camions, qui devront passer par M’Tsangamouji s’ils veulent rejoindre M’Tsamboro ou Bandraboua.
Quant à un pont de secours, « comme cela a été publiquement annoncé, les services de l’État sont en discussion depuis le début de la semaine avec le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) pour étudier la venue d’un nouvel ouvrage temporaire en attendant les travaux à venir. Mais ce nouvel ouvrage ne pourra se faire que sous réserve d’aménagements préalables et de délais de routes puis de mises en œuvre », ont prévenu les autorités. En attendant qu’une solution soit trouvée, les planches en bois du vieux pont continueront de trembler autant que les automobilistes à chaque passage.
Les parlementaires montent au créneau
Mansour Kamardine et Estelle Youssouffa, les députés mahorais nouvellement réélu et élue en juin, ont aussi fait entendre leurs voix sur ce sujet. Le premier a rappelé que la déviation est programmée depuis novembre 2020 et que les travaux auraient dû commencer cette année, pour une mise en service en février 2023. Sa benjamine a choisi de s’adresser au Cerema pour qu’une solution puisse intervenir rapidement. « Le caractère d’urgence a donc pris un autre relief [après l’incendie] et je compte sur votre équipe pour accélérer et mettre en œuvre une solution qui rétablisse la situation dans les semaines à venir. La population ne saura légitimement accepter plus de délai sur un problème vieux de plusieurs décennies et pour lequel le projet de réparation et de contournement acté en 2015 puis en 2021 n’a toujours pas vu le jour », a-t-elle donné comme avertissement.
Mayotte pourrait voir ses premiers raccordements fin 2023 ou en 2024.
Le numérique étant la compétence du conseil départemental de Mayotte, une délégation de service public sur trente ans va être confiée à un opérateur. À lui ensuite de se charger du déploiement de la fibre optique sur toute l’île, Orange et le Réunionnais Zeop étant sur les rangs. Au vu des étapes à franchir et des études à mener, les premiers raccordés pourraient l’être fin 2023 ou 2024.
Alors que des territoires comme La Réunion ont largement déployé leur réseau de fibre optique et ralenti considérablement les temps de connexion, il reste du chemin à faire à Mayotte. Le Département compte rattraper son retard avec l’arrivée d’un délégataire d’ici la fin de cette année.
Une technologie qui peut accélérer le débit par dix
Comme dans les autres départements français, l’arrivée de la fibre optique pourrait représenter plusieurs avantages, dont celui évidemment d’augmenter sensiblement la qualité du réseau internet mahorais. Aujourd’hui, les technologies utilisées à Mayotte, dont l’ADSL, ne sont efficaces qu’en fonction de la proximité avec le foyer. C’est tout l’intérêt de la FITH (pour Fiber to the Home, fibre optique jusqu’au domicile en français), cet éloignement n’est en aucun cas un frein à partir du moment où le raccordement aux futures armoires disséminées sur l’île sera effectué. Le débit pourrait alors augmenter sensiblement par rapport à l’ancien réseau.
Orange et Zeop intéressés
Mais pour que la fibre optique arrive sur le marché mahorais, il faut passer par son déploiement. Réalisé par des privés habituellement, celui-ci ne peut se faire sur le petit marché mahorais que par l’intervention publique. D’où la mise en place d’une délégation de service public par le conseil départemental, dont le numérique est une compétence. Cette solution peut contenter les deux parties. Le premier s’assure un chantier financé en partie par des subventions, sachant qu’il faut une quinzaine d’années pour que l’opérateur y trouve son compte. Quant au Département, qui n’est pas armé pour déployer, il récupérera l’outil à la fin de la DSP, dans trente ans.
L’appel d’offres étant clôturé depuis le mercredi 29 juin, deux opérateurs se sont déjà fait connaître. Il s’agit d’Orange et Zeop. Les deux ont l’avantage d’avoir contribué à l’arrivée de la fibre optique à La Réunion, l’un des départements les mieux fibrés de France.
Objectif 2025 fixé par le Département
Dans la DSP initiale, le conseil départemental a fixé comme objectif le raccordement de l’île et ses 70.000 prises en 2025. Un délai un peu ambitieux au vu du calendrier. Puisqu’après une convention signée normalement en fin d’année, il faudra encore des études à mener pour que l’opérateur retenu puisse lancer les travaux. La commune de Mamoudzou, la plus peuplée de l’île, pourrait être la première bénéficiaire, à la fin 2023 ou 2024. En effet, les clients prêts à payer un raccordement y sont plus nombreux.
Des locaux installeront la fibre chez les particuliers
C’est une condition fixée aussi par le conseil départemental. Le travail de raccordement doit être effectué par des employés embauchés localement. Pour cela, une formation courte, mais sans diplôme requis, sera alors dispensée par l’opérateur. Plus d’une centaine sera sans doute nécessaire pour écumer le département et voir fleurir les armoires de fibre optique au milieu des ylangs-ylangs.
La 5G commercialisée, ne manquent que les antennes
Depuis le mois de mai, les fréquences nécessaires à l’utilisation de la 5G dans l’océan Indien ont été réparties selon quatre opérateurs. À Mayotte, les bandes 700 MHz et 900 MHz ont été attribuées à Orange, SRR (SFR Réunion), Telco OI et Maoré Mobile.
Cette nouvelle génération, qui est en fait une amélioration de la 4G, est réputée plus rapide, mais fonctionne avec des ondes plus courtes et donc davantage d’antennes. Aucune d’entre elles n’ayant été installée sur le territoire, il faudra attendre également 2023 pour que la mention 5G apparaisse sur l’écran des smartphones compatibles.
Une quarantaine d’étudiants du centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) et de l’école maritime de Mayotte ont embarqué ce samedi 9 juillet sur le Marion Dufresne II, le célèbre bateau des Terres Australes et Antarctiques françaises. Ils accompagnent la nouvelle édition de la mission scientifique MayObs chargée d’étudier le volcan sous-marin de l’île au lagon. Mais ce dernier point n’est qu’un détail aux yeux de ce projet initié par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer : l’objectif est surtout de créer la première « école flottante » de l’océan Indien.
Samedi 9 juillet, 13h. Une quarantaine d’étudiants et professeurs se préparent depuis le ponton de Mamoudzou à rejoindre le célèbre navire Marion Dufresne II, propriété des Terres Australes et Antarctiques françaises, amarré au large. À son bord, des scientifiques de MayObs ainsi que d’autres jeunes de la région embarqués à La Réunion. En tout, pas moins de 75 élèves font partie de cette aventure inédite qui se déroule du 9 au 22 juillet aux large des côtes mahoraises, dans la région du volcan sous-marin. Projet multi-collaboratif, mais initié par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, L’École Bleue a pour objectif de faire vivre une expérience unique d’échanges et d’apprentissage autour des enjeux de l’océan de demain. « Les jeunes ultramarins ont encore trop souvent le dos tourné à la mer », précise Sophie Brocas, la directrice générale des Outre-mer. « C’est pour leur permettre d’explorer ces mondes nouveaux que nous [les] avons invités à [y] participer. »
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À bord de l’annexe qui monte jusqu’au navire.
Taambati Moussa, la « gardienne des traditions mahoraises », fait également partie de l’aventure.
Les étudiants attendaient l’embarquement sur le ponton de Mamoudzou.
Les étudiants artistes, encadrés par Jean-Louis Rose.
Quelques étudiants de l’école maritime de Mayotte au cours de la traversée reliant le ponton au Marion Dufresne à bord du semi-rigide de Lagon Aventure.
En route vers le Marion Dufresne.
Le casque était obligatoire pour monter à bord du navire.
Le navire était au mouillage au large du ponton de Mamoudzou.
L’annexe permettant de monter à bord du navire.
Parmi les 50 étudiants scientifiques, le centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte constitue le « noyau dur ». À ce contingent, il faut ajouter 14 élèves des écoles maritimes de La Réunion et du 101ème département, mais aussi 11 étudiants « artistes » chargés de réaliser un carnet de bord illustré d’aquarelles et de photos pour raconter l’incroyable aventure que tous vont vivre au cours des deux prochaines semaines. Sans oublier la présence plus incongrue de Taambati Moussa, la « gardienne des traditions mahoraises », invitée pour « faire découvrir la culture [locale] aux jeunes de l’océan Indien », souligne Jean-Louis Rose, le directeur du pôle culturel du CUFR. « Quand on m’a proposé cela, j’ai dit oui immédiatement. Je n’ai peur de rien, moi ! », lance la doyenne avec le mélange de candeur et d’humour qui la caractérise.
Un voyage multidisciplinaire de deux semaines
Vous l’aurez compris, cette immersion est totalement multidisciplinaire. Les étudiants auront la chance de côtoyer des scientifiques chevronnés, d’observer et de participer à leurs expériences. Pour le territoire, le référent de l’École Bleue est Emmanuel Corse, enseignant-chercheur en biologie, assisté par Matthieu Jeanson, enseignant-chercheur en géographie. « Ce voyage n’est que le premier du genre et il se déroule autour de Mayotte grâce à l’engouement de l’Ifremer pour le nouveau volcan sous-marin. Toutefois, il y en aura d’autres dans les années à venir, dans d’autres régions ultramarines », précise le géographe. Cette aventure se greffe sur l’expédition scientifique MayObs qui, depuis 2019, étudie le volcan apparu avec une rapidité impressionnante dans les eaux mahoraises en 2018. Un fait scientifique qui demeure quasi unique au monde. « Les étudiants participeront aux expériences des scientifiques, mais nous leur avons également prévu des travaux dirigés », souligne l’enseignant. Pas question de chômer donc…
Pour certains d’entre eux, comme Nayam Ben Maïmoun, il s’agit de leur première expédition en bateau. Une découverte que le jeune homme appréhende sereinement. « Je me sens bien et j’ai hâte de découvrir la vie en mer », déclare-t-il tandis qu’il attend l’embarquement sur le ponton avec ses camarades. Il fait partie des quatre étudiants « artistes » repérés par Jean-Louis Rose au cours des différents ateliers d’art dispensés par le pôle culturel du CUFR. « Il était important d’avoir également une vision artistique et pas uniquement scientifique de l’aventure », explique ce dernier. Pour les étudiants scientifiques, il s’agit d’une extraordinaire opportunité de découvrir les méthodes scientifiques actuelles. « Nous allons pouvoir découvrir les nouvelles instrumentations, la manière de faire des mesures en haute mer et dans les profondeurs. Nous allons également apprendre à gérer les roulements et les quarts. Autant d’éléments qu’on ne peut pas appréhender entre les murs d’une université », confient Sarah et Sophie, deux doctorantes en écologie et géographie.
Découverte totale pour certains, renforcement des connaissances pour d’autres, tous apprendront toutefois à connaître la culture des uns et des autres et le vivre-ensemble au sein d’un huis-clos détonnant. Véritable « école de la vie », l’École Bleue fera date dans l’histoire de Mayotte. « Sortir des murs de l’université et évoluer avec nos étudiants dans un cadre si particulier sera une expérience pédagogique nouvelle », estime Emmanuel Corse qui pense que « cela inspirera sans doute notre manière d’enseigner de retour à Mayotte ».
Ce jeudi 7 juillet, le maire de Mamoudzou a inauguré le parc aménagé de SPPM, situé juste à côté de la MJC de Kawéni. Cet espace urbain est le deuxième de la commune à bénéficier de la déclinaison locale du plan national de réaménagement urbain, après le quartier de M’gombani. Menés en seulement un an, les travaux ont permis à la zone SPPM de bénéficier d’une plateforme de bus sécurisés pour les scolaires, d’une place publique digne de ce nom et de jeux pour enfants.
La mairie de Mamoudzou a trouvé judicieux de conserver le nom historique de la zone rénovée inaugurée ce jeudi 7 juillet. SPPM, pour « Société des produits à parfums de Mayotte », est en réalité l’ancien nom du groupe Cananga, qui a vendu ses terrains à la ville de Mamoudzou pour qu’elle puisse en faire une véritable zone d’activité urbaine. Autrefois, on n’y trouvait guère que des plantations d’ylang-ylang, mais depuis 1986, Cananga a recentré ses activités autour des matériaux, de la quincaillerie et des biens immobiliers. Le marché du parfum est alors progressivement tombé aux oubliettes, mais les Mahorais continuent d’appeler cette zone « la SPPM ». Au vu de l’urbanisation rapide du quartier, dans des conditions plutôt anarchiques, l’agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) a décidé de l’intégrer à ses 200 quartiers prioritaires pouvant bénéficier d’une subvention pour sa rénovation. L’État, le conseil départemental, la ville de Mamoudzou, la Cadema et l’Europe se sont donc alliés pour trouver les 150 millions d’euros nécessaires à ce projet qui doit s’étaler sur cinq ans.
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Les enfants se sont fait une joie de tester les nouveaux jeux installés.
Une visite de la zone a été organisée en présence des officiels.
La plateforme sécurisée pour les bus scolaires.
Le maire a remis symboliquement les clés du quartier au président de l’association Action coup de pouce.
Dévoilement de la plaque inaugurale de ce quartier tout neuf.
Cette inauguration ne venait en effet couronner que la première phase. Cette dernière a vu naître une plateforme sécurisée pour les bus scolaires, une grande place publique munie d’une ombrière, un boulodrome et une aire de jeux pour enfants. Des espaces ont été également prévus pour la future installation d’établissements de restauration rapide. En bref, tout ce qu’il faut pour que les habitants de ce quartier de Kawéni puissent jouir d’un véritable confort urbain. « L’objectif est d’améliorer le cadre de vie des habitants, de renforcer la sécurité et de créer des liaisons entre les différents villages de la zone », a expliqué Ambdilwahedou Soumaïla. Dans un souci de pérennisation, il a parié sur une gestion associative en remettant symboliquement les clés du quartier au président de l’association Action coup de pouce dont les bénévoles seront présents tous les jours dès le lever du soleil et jusqu’à 21h pour en assurer la sécurité, la propreté et l’animation.
Une phase 2 consacrée à la zone scolaire
Jérôme Josserand, le directeur adjoint de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL), représentait le préfet lors de cette cérémonie d’inauguration. Il a félicité les entreprises de travaux publics qui ont rondement mené l’opération en seulement un an (le chantier a été lancé en mai 2021). « Cela a été très rapide à l’échelle des difficultés dont souffre Mayotte », s’est-il enthousiasmé tout en faisant remarquer que « ces travaux ont réellement modifié l’ambiance du quartier ». En effet, selon lui, le quartier est devenu « moins chaud » depuis les travaux. « Nous avons fait en sorte d’inclure les habitants au sein d’activités sportives, culturelles et économiques. Le but est de leur donner envie de collaborer avec la collectivité », a-t-il affirmé. Le slogan du projet est d’ailleurs « Kaweni issugawaha uvuamoja Nawagnu » (« Kaweni se transforme avec vous »).
La phase 2 du projet se consacrera à la rénovation de la zone scolaire qui comporte plusieurs écoles primaires. Elle se fera donc en collaboration avec le rectorat et contribuera au dynamisme du quartier. « Nous souhaitons faire un pôle éducatif à Kaweni », a révélé Saïd Attoumane, l’un des vice-présidents du conseil départemental qui a lui aussi fortement contribué à ce projet.
Les principaux acteurs de la santé du territoire étaient présents pour inaugurer la nouvelle maison de santé des Hauts-Vallons.
Ce mercredi 6 juillet, Olivier Brahic, le directeur général de l’ARS, a inauguré la nouvelle maison de santé des Hauts-Vallons, située à Majicavo. Il a également profité de cet évènement pour appeler les Mahorais à la plus grande vigilance face au Covid-19 qui connaît une recrudescence à Mayotte à l’instar des autres départements français. En cause : le sous-variant BA.5 du variant Omicron dont le taux d’incidence vient de dépasser les 50 cas pour 100.000 habitants.
En amont de l’inauguration de la nouvelle maison de santé des Hauts-Vallons, Olivier Brahic, le directeur général de l’ARS, a souhaité adresser un message aux Mahorais pour qu’ils redeviennent vigilants face à l’épidémie de Covid-19. Le taux d’incidence du sous-variant BA.5 vient en effet de dépasser les 50, seuil officiel d’alerte. Aucun retour des restrictions obligatoires n’est au programme pour le moment, mais Olivier Brahic en appelle simplement à « la responsabilité individuelle ». « Jusqu’à présent, le taux d’incidence à Mayotte se situait entre 20 et 30. En une semaine, il a quasiment doublé », déclare-t-il. « Si le sous-variant BA.5 n’a pas montré de signes de dangerosité particulière par rapport aux autres variants, il est revanche très contagieux. » D’où l’importance de porter un masque dans les lieu clos, de respecter les gestes barrière, de se laver régulièrement les mains, et d’être à jour de ses vaccinations.
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C’est au président du conseil d’administration de la CSSM qu’est revenu l’honneur de couper le ruban.
Les acteurs de la santé ont visité les locaux avec grand intérêt.
Masque sur le nez pour montrer l’exemple, Olivier Brahic a rappelé à la population mahoraise l’importance de continuer à rester vigilant face à la recrudescence de l’épidémie de Covid-19.
Concernant ce dernier point, la population mahoraise est en retard. 68% des plus de 60 ans n’ont pas effectué leur 3ème dose alors même qu’il s’agit de la population la plus à risque et qu’une 4ème dose est d’ores et déjà disponible pour eux et les personnes immunodéprimées. « Si le vaccin n’empêche pas la contagion, il est en revanche très efficace pour éviter les formes graves de la maladie », martèle le directeur. L’ARS a par ailleurs le projet de distribuer bientôt des auto-tests dans les aéroports et dans les communes qui se chargeront de les donner aux habitants. « Il faut se tester dès l’apparition du moindre symptôme », insiste Olivier Brahic.
Une nouvelle maison de santé pour Mayotte
Après cette piqûre de rappel, le directeur général de l’ARS a inauguré la nouvelle maison de santé des Hauts-Vallons en présence de Jean-Yves Casano, le directeur de la coordination des Outre-mer au sein de la sécurité sociale, d’Imane Alihamidi-Chanfi, la directrice générale de la CSSM et du Dr. Florence Lacroix, médecin conseil et directrice de la gestion des risques de la région océan Indien. Mais c’est au président du conseil d’administration de la CSSM qu’est revenu l’honneur de couper le ruban. « Cette nouvelle maison de santé sera un gros bénéfice pour inscrire les patients mahorais au sein d’un parcours de soins coordonnés et la multiplication de ces structures sur le territoire renforcera l’attractivité des professionnels de santé libéraux », indique Olivier Brahic.
Imane Alihamidi-Chanfi, la directrice générale de la CSSM, a réussi à obtenir de la caisse nationale de l’assurance maladie une dérogation pour pouvoir ouvrir cette nouvelle maison de santé avec un seul médecin généraliste alors que, normalement, il en faut au moins deux. « Ils ont accepté de s’adapter aux spécificités du territoire et j’espère que l’ouverture de cette maison de santé attirera d’autres médecins », confie-t-elle. La structure comporte également une infirmière, une sage-femme et un kinésithérapeute. « Nous continuons nos efforts pour attirer d’autres professionnels de santé libéraux sur le territoire. »
Une médiatrice de la communauté de communes de Petite-Terre, apprenant les bases de la conjugaison aux élèves de l’école du civisme.
En plein cœur du quartier prioritaire de la Vigie, l’école du civisme ouvre jours après jours ses portes aux jeunes dont l’école publique n’a pas voulu. Outils de lutte contre la délinquance, l’organisme dispense des cours de remise à niveau pour les élèves désireux d’intégrer par la suite un cursus académique.
Errance, violence, délinquance… La jeunesse mahoraise se heurte à de nombreuses problématiques sociales. Alors qu’ils représentent plus de 50% de la population, les moins de 18 ans peinent à trouver une place au sein des écoles de la République. Pour ne pas les laisser livrer à eux-mêmes, leur donner des bases scolaires et un cadre, les médiateurs de la communauté de communes de Petite-Terre ont eu une idée : créer l’école du civisme. Inspirée d’un dispositif similaire mis en place par le capitaine Chamassi, l’établissement scolaire basé au sein de la maison de quartier intercommunale Dagoni La Vigie accueille au quotidien vingt jeunes de sept à vingt ans.
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Un atelier éducatif destiné aux plus jeunes élèves de l’école du civisme.
Les plus jeunes élèves de l’école du civisme en plein atelier éducatif.
Les élèves les plus âgés de l’école du civisme dans leur salle de cours.
Français, mathématiques, sorties pédagogiques ou encore activités sportives, pas le temps de s’ennuyer. À l’école du civisme, on développe le vivre ensemble et on fait travailler ses neurones. Comme Asma*, sept ans, les élèves ne rateraient pour rien au monde leurs heures de cours. “Ça me plaît d’aller à l’école”, s’extasie la petite fille un crayon de couleur à la main. Une chance dont ils ont bien conscience et qu’ils feront tout pour ne pas gâcher. “Nous les préparons à intégrer l’école publique en apprenant les bases de la lecture, l’écriture et le calcul”, explique Naïla, animatrice au sein de l’école du civisme depuis bientôt un an.
Silence, on réfléchit
Tandis que les plus petits abordent les sons et l’alphabet via une activité de coloriage, les plus grands révisent les règles de conjugaison. “Apprendre, c’est un verbe de quel groupe ?”. Dans la classe, les cerveaux sont en ébullition et les élèves se concentrent. “Grâce à nos partenaires, nous arrivons à trouver des places en formation pour certains de nos élèves”, détaille Sofiane Charafoudine, adulte relais chargé de la prévention spécialisé au service politique de la ville de l’intercommunalité. Responsable de la gestion de l’école du civisme depuis sa création le 13 février 2019, le Mahorais originaire de Labattoir se félicite du travail déjà accompli et espère pouvoir développer encore cette structure. “Nous sommes limités à deux classes et vingt élèves, chaque jour nous recevons des demandes de parents pour que nous accueillions leurs enfants”, confie-t-il. Bon moyen de prévenir et de lutter contre la délinquance, l’occupation des jeunes leur permet également d’être intégrés dans la société et de trouver un emploi.
“Nous mettons en place divers ateliers pour aider les habitants du quartier”, avance Abdouramane Bedja, adulte relais chargé de la cohésion et responsable de la maison de quartier intercommunale Dagoni La Vigie. Interventions d’associations culturelles, ateliers manuels et peut-être bientôt, mise en place d’un jardin partagé, l’équipe de la communauté de communes de Petite-Terre se met au service des riverains pour les sortir de l’oisiveté.
Avec son association Aquatic Nage Mayotte, Alain Baron tente tant bien que mal de démocratiser la pratique de la natation. Si des formations se mettent en place pour façonner les maîtres-nageurs de demain, les projets avancent au ralenti en raison d’un manque de volonté politique. Également coordinateur du comité départemental de la fédération française de sauvetage et de secourisme, il a pour mission de développer le sauvetage sportif côtier qui doit amener la construction de postes de secours et tendre vers une professionnalisation du milieu.
Flash Infos : Alors que l’apprentissage de la natation est une priorité de l’Éducation nationale, vous avez, comme vous l’aviez annoncé dans nos colonnes en février dernier, organisé des formations pour faire monter le territoire en compétences…
Alain Baron : Tout à fait, nous avons mis en place avec le comité départemental de la fédération française de sauvetage et de secourisme des formations en mai et juin : trois ont passé avec succès le brevet de surveillant de baignade (BSS) pour pouvoir exercer dans les accueils collectifs de mineurs et cinq ont réussi le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) pour travailler dans les milieux naturels avec accès non payant. Il y a quelques jours, nous avons répondu à un appel d’offre de la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES) pour de la pré-formation au brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS) spécialisation activités aquatiques et natation (AAN).
D’ailleurs, nous avons pu promouvoir le BNSSA, qui a été soit dit en passant réalisé en mer pour se rapprocher au plus près de la réalité du terrain, lors de l’événement Défi Glisse (le dimanche 26 juin sur la plage du Faré en Petite-Terre), une épreuve de relais des championnats du monde de sauvetage côtier, en lien avec l’équipe de water-polo de Koropa.
FI : Selon vous, y-a-t-il eu une prise conscience de la part de la population sur l’importance du savoir nager ?
A.B. : Vous savez, nous ne pouvons développer le lagon et le tourisme sans la présence de professionnels, que ce soit dans le nautique ou l’aquatique… Raison pour laquelle, nous travaillons en étroite collaboration avec l’école maritime. Le fait de disposer de postes de secours sur les plages permet de protéger l’environnement, de sécuriser le public et de proposer des activités ludiques. Toute cette stratégie a pour conséquence de réduire le nombre de vols, mais aussi celui de noyés ! Grâce au comité départemental de la fédération française de sauvetage et de secourisme, nous avançons petit à petit, mais un long chemin reste à parcourir…
FI : Indépendamment de la formation et des infrastructures, la question de l’aménagement et de la sécurisation en mer se pose également. Quelles avancées avez-vous pu noter de ce côté-là ?
A.B. : La mairie de Dzaoudzi-Labattoir avait installé des bouées de chenal au Faré. Elles sont toutes été volées… Tant que les municipalités ne mettront pas en place une surveillance digne de ce nom et qu’elles ne prendront pas d’arrêtés municipaux, nous n’avancerons pas ! À partir du moment où il y a un poste de secours, nous pouvons faire appliquer la loi et éviter tous ces excès. Il faut qu’au moins un élu mette la main à la patte pour créer un effet boule de neige auprès de ses pairs. Cela ne pourra se régler qu’à force d’en parler, pas autrement.
FI : Vous avez également comme ambition de faire venir une piscine hors sol pour les scolaires. Où en est ce projet ?
A.B. : J’avais formé deux Mahorais au BNSSA à Dzaoudzi-Labattoir. Nous devions mettre en place une école de natation pour tous les enfants de Petite-Terre cet été. Malheureusement, encore une fois, cela bloque… Ce n’est pas une question de budget puisque la mairie a reçu les fonds, mais plutôt un problème humain : visiblement un projet porté par un Blanc avec un savoir ne passe pas auprès des agents mahorais ! Je m’en fous, je n’ai rien à perdre, je n’ai aucun intérêt personnel. Ce qui est vital aujourd’hui est que tous les jeunes sachent nager. Mon contact à la municipalité est parti se faire opérer en métropole. Depuis, tout tourne au ralenti alors que de nombreuses associations me sollicitent. Après six mois d’attente pour recevoir l’affiliation, huit mois pour ouvrir un compte bancaire et dix mois pour obtenir un crédit de 10.000 euros, le projet va enfin voir le jour !
FI : Comment appréhendez-vous la rentrée scolaire ?
A.B. : Les tests réalisés cette année sont mauvais… J’ai sillonné toutes les plages où le second degré intervient. Si nous continuons en ce sens, nous n’aurons pas de nageurs pour les Jeux des îles de l’océan Indien en 2027 ! Il faut savoir dire la vérité aux responsable, les chiffres parlent d’eux-mêmes : nous n’avons que 30% de réussite sur des activités de natation dans le 1er degré. Nous ne donnons pas les moyens aux enfants de s’en sortir. Il existe une mauvaise volonté de part et d’autre. Sans parler des conditions de travail des maîtres-nageurs qui sont soumis à plusieurs problématiques telles que l’hébergement, le transport, le salaire. J’ai tenté à maintes reprises de les évoquer, mais chacun tire la couverture sur soi. Il y a un manque criant d’humilité !
Ambdilwahedou Soumaïla et son équipe municipale ont soufflé ce mardi 5 juillet leurs deux ans à la tête de la mairie de la ville chef-lieu. L’occasion pour le premier magistrat de tirer un premier bilan, mais aussi de revenir sur son projet phare, Mamoudzou 2030, ainsi que sur ambition environnementale. Entretien.
Flash Infos : Ce mardi, vous avez célébré vos deux ans à la tête de la municipalité de Mamoudzou. Quel bilan tirez-vous de ces 24 derniers mois ?
Ambdilwahedou Soumaïla : Ces deux premières années nous ont permis de poser les bases, à travers le projet de territoire « Mamoudzou 2030 ». Lors de la précédente mandature, zéro salle de classe n’avait été construite… Grâce à notre schéma directeur des écoles, nous allons en avoir une quarantaine de nouvelles d’ici la fin de l’année. Ce sont des chantiers déjà en cours ! Et plus de soixante-dix autres sont projetées pour 2025. L’éducation reste le ciment pour le développement d’un territoire. Pareil, ce n’est pas normal de ne pas avoir des crèches municipales. Nous avons donc un plan pour aider toutes les initiatives privées et associatives. Chaque porteur de projet peut ainsi recevoir une enveloppe de 15.000 euros.
Nous avons fait le choix de placer Mamoudzou dans l’excellence, notamment éducative. Nous avons obtenu des subventions européennes pour que le numérique devienne une réalité dans les établissements scolaires. Il s’agit de l’un de nos engagements de campagne et nous sommes en passe de le réaliser. Toujours sur le même thème, nous devons passer de la collation à une véritable restauration scolaire. Dès la rentrée prochaine, les premières expérimentations seront menées dans deux groupes scolaires.
Nous devons également créer les conditions pour permettre à la jeunesse d’exceller dans le sport. Raison pour laquelle le conseil municipal a délibéré pour instaurer une bourse d’excellence de l’ordre de 6.000 euros par an car nous ne bénéficions pas encore de centre de formation. D’ailleurs, les travaux du stade de Tsoundzou commencent cette semaine ! Et nous allons prochainement livrer le plateau de Vahibé. Il y a aussi le complexe sportif de Passamaïnty. Et nous allons inaugurer le 19 août prochain la première école de l’excellence sportive à M’Tsapéré entre le plateau couvert, la MJC et le stade de football.
L’agenda des deux premières années a permis de lancer toutes ces réflexions, mais aussi de former nos agents. Nous avons validé un plan de formations sur dix ans pour permettre à qui le veut de se former. Un agent formé assure un service public plus efficace. C’est ce qu’attendent de nous nos concitoyens !
FI : Parmi vos réalisations, de quel projet emblématique êtes-vous le plus fier ?
A.S. : Ma fierté repose sur le fait que nous ayons pu collectivement avec les agents et les partenaires réunir les conditions pour aboutir à un projet de territoire à court, moyen et long terme, ce qui n’a jamais été fait sur la commune de Mamoudzou. Celui-ci se définit à travers 123 actions, six thématiques principales et trente objectifs. Exemples avec la propreté urbaine, cause communale pour les dix prochaines années, l’excellence éducative, l’aménagement et l’équilibre territoriale entre le nord et le sud, l’attractivité, la jeunesse, la sécurité et la tranquillité publique.
Le front de mer est un vrai projet et je suis très heureux d’avoir pu et su mobiliser l’ensemble des partenaires institutionnels et des entreprises qui gravitent autour parce qu’il s’agit de la vitrine de Mamoudzou et de Mayotte plus largement. Nous avons lancé la dynamique pour nous permettre de commencer les travaux lors de cette mandature.
Tout cela se décline aussi avec des projets structurants, notamment la ZAC de Doujani dont le chantier va débuter d’ici la fin de l’année. Sans oublier le palais congrès qui pourra accueillir des événements d’envergure régionales et internationales. C’est l’ambition que nous nous donnons.
FI : Vous l’avez dit, vous avez fait de la propreté urbaine une cause communale dès votre prise de fonction. Comment vous y prenez-vous pour faire évoluer les mentalités de vos administrés ?
A.S. : Comme je le disais, la propreté urbaine a été déclarée cause communale lors du premier conseil municipal et est en cours de mise en œuvre. L’organisme Citeo, qui accompagne les collectivités dans les actions liées au développement durable, à la préservation des écosystèmes et de l’environnement, nous a permis d’obtenir un peu plus de 500.000 euros pour acquérir des moyens matériels, tels que des véhicules roulants, que nous mettrons à disposition des agents. À cela, il faut ajouter la réorganisation des services et l’augmentation des effectifs pour arriver à bout de l’insalubrité chronique dont souffre singulièrement la ville chef-lieu. Nous nous appuyons également sur la mobilisation de l’ensemble des partenaires associatifs pour faire de la sensibilisation. À ce sujet, nous travaillons avec le rectorat pour que les enfants, en plus de savoir lire et compter, aient une sensibilité environnementale.
FI : L’une de vos mesures phares pour réduire les embouteillages a été retoquée par le tribunal administratif. Quelles solutions alternatives allez-vous mettre en place pour rattraper cet échec ?
A.S. : Sur la question de la circulation, j’ai eu l’occasion d’y répondre en proposant une expérience. Nous sommes dans un territoire de France, nous sommes des Républicains. Le juge a considéré que nous n’avions pas mis assez d’alternatives afin de mettre en vigueur ce dispositif novateur. Nous l’avons entendu ! Nous travaillons en parallèle sur la création d’un réseau qui lie le sud et le nord de Mamoudzou pour un montant de 35 millions d’euros, que nous avons appelé les liaisons inter-villages, pour éviter d’emprunter les routes nationales 1 et 2. L’idée, en lien aussi avec le projet Caribus, est de promouvoir les mobilités douces en sécurisant les trottoirs. Une première phase de 15 millions d’euros débutera d’ici la fin de l’année 2023 et s’achèvera en 2025. La seconde se terminera en 2026. Nous sommes pleinement engagés pour que l’ensemble des automobilistes puisse se déplacer dans les meilleures conditions possibles. Une nouvelle voie va voir le jour entre le collège de Passamaïnty et Tsoundzou pour une somme de 2.8 millions d’euros et une livraison en 2023.