Depuis un mois, les meutes de chiens errants font des dégâts sur les tortues femelles en ponte. En Petite-Terre, quatre cas de mort ont notamment été signalés au réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines (REMMAT) en mai.
La nuit du 24 mai, les équipes de terrain de l’association Oulanga Na Nyamba ont repéré une tortue femelle avec des morsures importantes sur la plage de Titi Moya. Le REMMAT a été immédiatement alerté et la tortue a été amenée au cabinet vétérinaire de Petite-Terre avec l’aide du Parc naturel marin de Mayotte.
La réaction rapide des équipes et les gestes de premiers secours pour stopper l’hémorragie ont permis de sauver la tortue. Le lendemain, la blessure a été recousue par le vétérinaire, Christian Schuller. Après une injection d’antibiotiques pour éviter les infections, la tortue a pu être relâchée dans son milieu naturel le soir-même.
Depuis le 1er janvier 2014, Mayotte fait partie intégrante de l’Union européenne (UE) en sa qualité de région ultrapériphérique (RUP). À ce titre, le département se voit désormais appliquer pleinement le droit de l’UE moyennant toutefois des adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières du territoire. Il est éligible aux différents fonds européens au même titre que les autres départements et régions d’Outre-mer. Cependant, la consommation des fonds qui sont ainsi alloués à Mayotte demeure délicate, tant elle requiert une ingénierie poussée axée sur le montage des projets éligibles aux fonds européens, qui vraisemblablement n’est pas disponible sur le territoire. En effet, les acteurs institutionnels, socio-économiques locaux sont souvent confrontés à d’importants besoins relatifs au montage et à la gestion des projets susceptibles d’être financés par les fonds européens, sans pouvoir disposer de cadres ayant bénéficié d’une formation solide dans ce domaine.
Ce constat a incité le centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte à engager une réflexion très approfondie, en étroite collaboration avec la direction générale des Outre-mer visant à mettre en place une licence professionnelle orientée vers le montage et la gestion de projets éligibles aux fonds européens à l’effet de répondre aux attentes des collectivités territoriales mahoraises et du monde économique local. Ainsi, dès la rentrée universitaire 2022-2023, la licence professionnelle « développement de projets de territoires parcours montage et gestion des projets européens » va ouvrir dans le but de répondre modestement aux attentes locales. Les enseignements seront dispensés par des universitaires, mais également par des professionnels experts dans leurs domaines respectifs. Cette licence professionnelle, réalisée en partenariat avec l’université de Nîmes, qui délivre le diplôme, s’adresse à tout public titulaire d’un BAC+2, désireux d’acquérir des bases solides dans le montage de projet financé par les fonds européens. Les effectifs sont limités à 20 personnes en formation initiale pour un suivi individualisé des étudiants. Le dossier de candidature composé d’un curriculum vitae, d’une lettre de motivation incluant un descriptif du projet professionnel, d’un relevé de note du baccalauréat et des relevés de notes des deux premières années de licence sont à transmettre à l’adresse lpro@univ-mayotte.fr avant le 2 juillet 2022.
Dans un communiqué, le député sortant LR Mansour Kamardine revient sur les épisodes de violences de ces derniers jours. S’il rappelle ses « interpellations permanentes sur l’impérieuse nécessite de mettre des moyens adéquats pour que Mayotte retrouve sa sérénité », il dresse un constat amer au sujet de l’inaction de l’État… « L’augmentation notable de 40% des forces de l’ordre qui nous avons obtenu ces dernières années ne permet pas de maîtriser une situation qui s’empire. Depuis 2012, les meurtres, les agressions, les menaces sur les citoyens, les risques pour les élèves explosent par manque de moyens, car la mise à niveau récente des forces de l’ordre correspond aux besoins que nous avions il y a cinq ans ! »
C’est pourquoi, parlementaire demande solennellement au gouvernement de prendre la mesure de la situation et de la colère qui monte au sein du corps social, pour en tirer, sans délai, les conséquences en renforçant les effectifs dédiés à la lutte contre les bandes organisées et ceux dédiés à la sécurité publique notamment sur les routes, mais aussi en augmentant les effectifs d’appui à la reconquête des territoires perdus, en créant une base de la Marine permettant l’affectation d’un patrouilleur de nouvelle génération et une base de drones de surveillance à Mayotte, en mobilisant l’agence européenne Frontex pour sécuriser le 101ème département, en consolidant par des moyens innovants la prise en charge des jeunes étrangers non accompagnés et enfin en modifiant la législation permettant une maîtrise du territoire et une lutte contre l’insécurité plus efficaces. « Ces propositions et d’autres en matière de sécurité, je les porte depuis plusieurs années. Il est temps en matière de lutte contre les violences que le gouvernement écoute les élus de Mayotte ! »
Un brigadier de la police intercommunale de l'environnement de la communauté de communes du Sud en intervention dans une exploitation agricole illégale située de la mangrove de Miréréni Bé.
Depuis 2019, la police intercommunale de l’environnement de la communauté de communes du Sud œuvre au quotidien pour la préservation de la nature à Mayotte. Sur tous les fronts, les agents sillonnent jour après jour le territoire avec un seul objectif : faire respecter la loi.
8h15. Au volant de leur Nissan Navara, les policiers de la brigade intercommunale de l’environnement de la communauté de communes du Sud partent en patrouille. Direction la commune de Chirongui. Sur les pentes du Mont Choungui, une piste attire leur attention. “Arrête-toi là”, lance le brigadier Maoudjoudi au conducteur. À une dizaine de mètres de l’une des routes les plus touristiques de l’île, le paysage laisse sans voix. Alors qu’un sublime point de vue s’offre à eux lorsque les policiers regardent leurs rangers, la réalité est toute autre. Pneus, batteries, gravats, bouteilles, cannettes… Sur plus de dix mètres de hauteur, les déchets s’entassent dans cette décharge illégale à ciel ouvert.
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Une décharge illégale à ciel ouvert située à proximité du Mont Choungui.
Des déchets issus du BTP déposés dans une charge illégale à ciel ouvert à proximité du Mont Choungui.
Un brigadier de la police intercommunale de l'environnement de la communauté de communes du Sud en intervention.
Un terrain décaissé illégalement par des engins professionnels.
Des déchets entreposés à proximité de cultures illégales dans la mangrove de Miréréni Bé.
Des zébus et vaches bouclés dans leur enclos.
“Les dépôts sauvages sont nombreux à cet endroit”, affirme le policier intercommunal de l’environnement. “Nous effectuons régulièrement des contrôles et dressons des procès-verbaux.” Ici, les professionnels du BTP trop pressés pour se rendre au quai de transfert le plus proche viennent depuis 2020 déposer leurs détritus. Alors que la brigade tente d’endiguer ce phénomène en réalisant des flagrants délits des contrevenants, les conditions de travail des agents deviennent de plus en plus compliquées. “Ils connaissent nos horaires de service et viennent déverser leurs cargaisons à la nuit tombée”, explique l’agent Abdou. Un véritable jeu du chat et de la souris qui s’étend sur le territoire des quatre communes du Sud de Mayotte.
“Les conséquences de ces travaux pourraient bien être gravissimes »
9h20. Alors que l’équipe d’intervention se dirige vers la commune de Kani-Kéli, celle-ci se retrouve confrontée une fois encore à une infraction au code de l’environnement. Toujours au bord de la route nationale, un habitant a décidé de remblayer un terrain dont le cadastre révèle qu’il n’est pas le propriétaire. “Lorsque la saison des pluies sera là, les conséquences de ces travaux pourraient bien être gravissimes », avance Maoudjoudi en pointant du doigt la ravine en contrebas. Si rien n’est fait d’ici quelques mois, les averses ne feront qu’une bouchée des tonnes de terre rouges qui poursuivront leur course dans la rivière aval et de là au lagon.
Sous le regard inquiet des policiers, des chantiers comme celui-ci poussent de jour en jour comme des champignons. Moyens professionnels, engins de chantier, pot de vin, les destructeurs de l’environnement agissent impunément et les mentalités peinent à évoluer. “Nous faisons de la prévention lorsque cela est nécessaire comme pour le lavage en rivière par exemple, mais lorsque des infractions aussi graves sont commises, nous n’hésitons pas à verbaliser”, affirment fermement les agents municipaux. Différents poids de mesure selon les infractions donc et un même but : la préservation de Mayotte et son environnement.
Pluie d’infractions et de pesticides
9h45. De nouveau en mission, la police intercommunale de l’environnement de la communauté de communes du Sud se dirige cette fois vers la mangrove de Miréréni Bé. Là, sur plusieurs hectares, les palétuviers et autres bois de rose ont été réduits à néant. À la place ? Des champs de tomates, de bananes, de maniocs, mais aussi de l’élevage. Tout juste le seuil de la propriété franchi, les agriculteurs présumés prennent la fuite. Des travailleurs probablement en situation irrégulière et embauchés de manière illégale par des professionnels mahorais. Car surprise : en effet les vaches, chèvres et moutons sont bouclés. Mais, les infractions ne s’arrêtent pas là. Partout, des produits phytosanitaires interdits en France jonchent le sol. Déchets en tout genre, pollution des sols, défrichage, emploi de clandestins… La note est lourde et pourtant les peines tardent à tomber.
S’ils rédigent de nombreux procès-verbaux, les brigadiers semblent parfois confrontés à un grand sentiment de solitude. Ni la population ni les institutions ne paraissent prendre conscience de la gravité de la situation. “Si nous ne faisons rien, c’est une destruction programmée de l’île d’ici 40 ans qui nous attend”, affirme le chef de service de ladite brigade, Jean-Pierre Cadière. Bien seules sur le terrain, les équipes espèrent davantage de coordination à l’avenir avec les autorités compétentes. Si elles bénéficient de l’appui du président de la communauté de communes du Sud, du procureur, mais aussi de la gendarmerie, le temps presse et rien ni personne ne pourra plus rien pour préserver la beauté et la richesse des paysages mahorais.
À la fois porte d’entrée des kwassas-kwassas à Mayotte et véritable petit coin de paradis pour les habitants, l’îlot M’Tsamboro s’est réveillé ce lundi 6 juin sous les coups des pelleteuses. L’opération de démolition des 91 constructions bâties sans autorisation sur la plage dite « d’Antakudja » constitue la première étape du projet de reprise de main de Shisiwa M’Tsamboro. Jusqu’à vendredi, son accès se retrouve restreint de 7h à 17h et les zones de chantier balisée par l’entreprise Colas sont tout simplement interdites au public.
Deux autres phases doivent s’enchaîner au cours du prochain mois, il est question de sentiers de randonnée, d’aires de bivouacs ou encore un ponton destiné à faciliter l’amarrage des forces de l’ordre. Des choix qui ne sont pas forcément du goût d’une partie de la population, comme nous vous le révélions en exclusivité à la suite de la réunion publique en date du 18 mai. Ce jour-là, l’annonce de la destruction des bangas présents sur le site avait mis le feu aux poudres. « Les aménagements que l’on nous propose ne sont pas conformes à notre culture », avait alors fait remarquer le président de l’association Shime, Rastami Spelo.
Et si la commune, le conservatoire du littoral et l’association Agir pour le développement intégré du nord de Mayotte lancent dans le même temps la reconstruction de bâtiments conformes à l’architecture traditionnelle, la méfiance règne. « Qui aura droit à un banga ? Quelle place sera réservée aux agriculteurs », s’était interrogée il y a de cela trois semaine une descendante de producteurs des célèbres oranges de M’Tsamboro. Être usagers d’une exploitation agricole durable d’une parcelle antérieure à 2019 sera la seule condition ont répondu les autorités.
En effet, ce plan de restructuration financé par le fonds de développement social à hauteur de 300.000 euros a pour objectif non seulement de faire respecter le droit sur cet îlot, mais aussi et surtout d’en préserver le patrimoine environnemental et les pratiques agricoles traditionnelles, menacées de disparaître, et de favoriser le développement d’usages respectueux de l’environnement.
Ce mardi 7 juin, 577 des 705 membres du Parlement européen ont voté pour un rapport d’initiative portant sur « la nécessité d’une politique de cohésion ciblée » vis-à-vis des îles de l’Union européenne. Un triomphe pour Younous Omarjee, eurodéputé de La Réunion et président de la commission du développement régional au Parlement, qui portait ces revendications.
2.400 îles et 20 millions d’habitants. Telle est la richesse insulaire des pays membres de l’UE, pour laquelle le Parlement européen choisissait de se battre ce mardi. En effet, les 38 voix contre n’ont pas pesé lourd face aux 577 voix pour le texte intitulé « Les îles de l’UE et la nécessité d’une politique de cohésion ciblée », fruit de trois jours de débats de l’assemblée plénière réunie à Strasbourg du 6 au 9 juin. Ce vote est aussi le résultat d’un long travail des membres de la commission présidée par Younous Omarjee, député européen de La Réunion et président de la commission du développement régional au Parlement européen.
« Ce 7 juin est un jour historique dans l’histoire des relations entre les îles et les institutions européennes », a-t-il déclaré. « Il symbolise la pleine reconnaissance de l’insularité dans les politiques européennes, et une avancée concrète vers les demandes formulées par les régions insulaires depuis des années. » L’eurodéputé du groupe de la Gauche a ensuite insisté sur les enjeux des îles, sur lesquelles l’UE « doit s’appuyer géostratégiquement » et y « apporter des solutions au défi planétaire qu’est le changement climatique », ce dernier dévoilant toutes ses conséquences sur les territoires insulaires. « Ce siècle sera celui des îles », a conclu d’un ton grandiloquent Younous Omarjee, qui souhaite faire de 2024 « l’année européenne des îles ».
Vers un Pacte des îles ?
Ce rapport, qui consiste en une batterie de mesures, d’alertes et de demandes, prévoit notamment la reconnaissance de l’insularité comme « handicap structurel permanent », ce qui permettra de mettre en place des stratégies de développement « flexibles, durables et efficaces » dans les îles européennes. Une plus grande implication financière et matérielle de l’UE est ainsi prévue dans la gestion de l’eau, l’aménagement, l’agriculture afin de privilégier les circuits courts, la pêche et le bien-être des pêcheurs, le soutien spécifique au tourisme durable, la santé et l’e-santé, et la bonne utilisation des fonds FSE+ et FEDER. Autant de secteurs qui pourront bénéficier à Mayotte, qui demeure l’un des territoires les plus pauvres de l’Union européenne.
Le texte prévoit aussi « d’adapter les mécanismes d’urgence aux catastrophes naturelles de plus en plus graves », ou de mettre en place des règles et un soutien financier en faveur des transformations liées au changement climatique, avec une « autonomie énergétique » en ligne de mire. Parmi les autres points notables du rapport, on peut enfin citer la mise en place d’un « Pacte des îles », la « lutte contre le dépeuplement insulaire, la fuite des cerveaux et des compétences », ou la « nécessité de trouver des solutions aux migrations » ayant lieu dans certaines îles. Là encore, l’espoir est de mise pour les Mahorais.
Un « raz-de-marée démocratique »
Grossièrement, l’adoption de ce rapport signifie le renforcement de l’article 349 du traité FUE (Fonctionnement de l’Union européenne), qui organise des politiques spécifiques aux territoires, et de l’art. 174, qui concerne l’ensemble des territoires insulaires. Une « réconciliation » entre les deux textes, pour Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, invité à prendre la parole. « Ce raz-de-marée démocratique signifie que l’UE doit mieux prendre en compte les besoins des îles », s’est-il félicité.
Réconciliation également entre les îles européennes, qui, outre La Réunion et la Corse, étaient représentées ce mardi par la Sardaigne, la Sicile, les îles ioniennes grecques, les îles croates ou encore Chypre, toutes réclamant la convergence. Younous Omarjee a salué ce « front politique des îles» dont l’unité, « très précieuse », permettra d’éditer un agenda pour le développement de ces territoires. « L’impulsion ne peut venir que d’une représentation démocratique de l’UE et d’une prise en compte de la diversité des situations », a-t-il conclu, rejetant les solutions uniformes inadaptées. Reste désormais à convaincre ensemble la Commission européenne et le Conseil européen, qui devraient suivre le Parlement et traduire ce rapport par des actes.
Aurélien Dupouey-Delezay est le premier DRAAC de Mayotte. Anciennement professeur de géographie puis référent culturel et chargé de mission arts et culture au lycée Younoussa Bamana, il réside à Mayotte depuis dix ans.
Depuis la création du rectorat de plein exercice à Mayotte le 1er janvier 2020, les élèves mahorais du 1er et 2nd degré doivent bénéficier d’une éducation culturelle et artistique du même niveau que celle dispensée au national. Pour ce faire, l’académie a créé un poste de délégué régional académique à l’éducation artistique et culturelle (DRAAC) à temps plein. Une fonction occupée par Aurélien Dupouey-Delezay, qui détaille la nature de son travail. Interview.
Flash Info : En quoi consiste exactement votre fonction de DRAAC ?
Aurélien Dupuey-Delezay : Je pilote le réseau de référents culturels de chaque établissement scolaire du territoire et je fais le lien avec le ministère de la culture. Je gère également les deux appels à projet (pour le 1er et 2nd degré) dans le domaine de l’éducation artistique et de l’action culturelle en collaboration avec la direction des affaires culturelles (DAC). Tous les professeurs de l’Éducation nationale de l’île sont donc invités à proposer des projets dans ce domaine, qui est très large au sein du rectorat. Il comprend bien entendu les arts plastiques, la musique, le théâtre et le cinéma, mais également l’éducation au développement durable, l’éducation aux médias et la culture scientifique.
Je suis en outre chargé d’identifier les domaines culturels dans lesquels il y a un manque et de proposer une programmation pour le combler. Cette année, j’ai organisé une projection de l’opéra Carmen, joué à l’opéra de Paris, au cinéma de Chirongui. C’est en effet un domaine de la culture que la majorité des élèves mahorais n’avaient jamais eu l’occasion de découvrir et leur accueil a été très favorable !
FI : Quelles sont les autres actions que vous avez mis en place cette année ? Vous appuyez-vous sur la culture locale pour effectuer votre programmation ?
A.D-D. : Mayotte, et plus largement la région océan Indien, possède une culture très riche que nous nous efforçons de valoriser, mais le rôle de l’Éducation nationale est d’ouvrir les élèves à des cultures qu’ils ne connaissent pas ou moins. Nous leur offrons donc un accès à la culture occidentale et à la culture savante afin qu’ils bénéficient de la même égalité des chances que les élèves des autres territoires.
De nombreuses actions ont été mises en place cette année dont le festival de théâtre Baobab, qui est un peu notre « action-phare », mais aussi la Nuit du Cinéma, au cours de laquelle des projections de films sont organisées durant toute une nuit, ou encore un stage de trois semaines avec la compagnie de danse métropolitaine Black Bakara. Mayotte est aussi l’une des trois régions pilotes de l’action « jeunes en librairies », permettant notamment aux classes inscrites de bénéficier d’un bon d’achat de 30 euros par élève pour acheter des livres. Ce ne sont là que quelques exemples, car de nombreuses actions culturelles sont organisées chaque année pour les élèves des 1er et 2nd degrés.
FI : Le domaine de l’action culturelle a l’air d’être très actif en ce moment à Mayotte. Comment expliquez-vous ce soudain dynamisme ?
A.D-D. : En effet, lors de mon arrivée en tant que professeur d’histoire-géographie à Mayotte il y a dix ans, je n’aurais pas prédit un tel changement. Cela est dû à plusieurs facteurs. Tout d’abord, la création d’un poste de DRAAC à plein temps sur le territoire et le recrutement d’un directeur très compétent, Éric Micaelli, à la tête du centre de documentation pédagogique. C’est d’ailleurs lui qui a eu l’idée d’organiser le séminaire EMI-EAC (éducation aux médias et éducation artistique et culturelle), organisé le mercredi 1er juin dernier afin notamment d’informer les professeurs sur les possibilités qu’offre le territoire.
Par ailleurs, et j’en remercie le rectorat, Mayotte est la région qui bénéficie du plus gros budget annuel dans le domaine de l’éducation artistique et culturelle, avec une enveloppe de 600.000 euros. Cette somme très conséquente permet à l’académie de compenser le plus faible financement d’actions par les collectivités territoriales par rapport aux autres régions de France. L’ouverture du centre culturel de Chirongui a aussi permis une plus large démocratisation de la culture et j’incite les autres collectivités à imiter son exemple. À Mamoudzou, le manque de structures limite notre action. Le cinéma et la bibliothèque sont fermés depuis des années, ce qui est fort dommage…
FI : Vous vous occupez également du « pass culture ». Pouvez-vous nous rappeler en quelques mots son fonctionnement ?
A.D-D. : Le « pass culture » est un dispositif à destination des élèves, de la 4ème à la terminale, et comporte deux volets. La part individuelle leur permet de bénéficier de 80 euros, à partir de l’âge de 15 ans, pour accéder aux services culturels au sens large et de 300 euros à leurs 18 ans. La part collective attribue quant à elle une somme à chaque établissement scolaire, à raison de 25 euros par élève à partir de la 4ème, pour offrir la possibilité aux professeurs d’effectuer des actions culturelles.
Je tiens à rappeler que pour en bénéficier, les élèves doivent se rendre sur le site EduConnect. Les chefs d’établissement ne doivent donc pas oublier de leur fournir leur code, ce qui arrive malheureusement trop souvent. Si les élèves s’y inscrivent après leurs 18 ans, ils doivent scanner une pièce d’identité (française ou étrangère), ce qui peut être problématique pour certains. Alors qu’en s’y inscrivant avant leur majorité, ils profitent automatiquement des 300 euros du « pass culture » à 18 ans !
Les jeunes du RSMA étaient tous très attentifs aux informations dispensées par les différentes associations.
Ce mercredi, une journée de prévention contre les violences faites aux femmes était organisée au régiment du service militaire adapté. Commandée par le chef de corps, elle a été mise en place par le pôle d’accompagnement médico-psycho-social de la structure. 130 jeunes ont ainsi pu se renseigner sur cette thématique auprès des stands dressés par les diverses associations partenaires de l’évènement.
« Aujourd’hui, c’est la 4ème édition de la journée de prévention contre les violences faites aux femmes. Nous l’organisons désormais deux fois par an afin de toucher le maximum de jeunes possibles », déclare Marie Charifou, l’assistante sociale du pôle médico-psycho-social du régiment du service militaire adapté qui comporte également deux médecins et une psychologue. Le RSMA ne compte pour le moment que 20% de jeunes femmes, mais il se féminise de plus en plus et les jeunes mahoraises réussissent à y trouver progressivement leur place, comme l’a montré la vidéo projetée en début de journée. D’où l’importance d’aborder la question des violences faites aux femmes afin de tendre vers une parfaite égalité entre les sexes, mais également de faire des jeunes stagiaires et volontaires techniciens des citoyens responsables. « Notre rôle est de lever les freins à l’insertion et les violences faites aux femmes en font partie, qu’elles soient physiques, psychologiques, économiques ou même administratives », précise Marie Charifou.
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Le pôle médico-psycho-social est composé de 2 médecins, d’une psychologue et d’une assistante sociale.
Un atelier ludique sur la communication non violente a été mis en place par l’ACFAV.
Les jeunes du RSMA étaient tous très attentifs aux informations dispensées par les différentes associations.
Une douzaine d’associations ont participé à cette journée dont l’association pour la condition féminine et l’aide aux victimes, la Croix-Rouge, le centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales ou encore Nariké M’sada qui œuvre pour la prévention des maladies sexuellement transmissibles. Certaines structures ont abordé des thématiques plus larges comme l’accès au droit, la communication non violente et la gestion de ses émotions. Abordées sous la forme de simples stands d’information ou d’ateliers ludiques, ces thématiques ont permis aux jeunes de savoir quoi faire s’ils étaient victimes eux-mêmes de violences, mais également de savoir qui prévenir s’ils en étaient témoins. « Les jeunes du RSMA viennent de milieux sociaux tous différents, mais chacun d’entre eux peut un jour être confronté à ce type de violences donc il est important de les sensibiliser », détaille l’assistante sociale qui rappelle l’importance d’être capable « d’agir, alerter et témoigner ».
Des jeunes très réceptifs
La grande majorité des jeunes présents ce mercredi ont été très réceptifs aux discours des intervenants. Ils ont posé de nombreuses questions, se sont confiés et ont accepté de laisser de côté leurs éventuels préjugés sur la question. « Ce qui m’a le plus marqué au cours de cette journée est le concept d’égalité entre homme et femmes au sein de la famille. Ici à Mayotte, on nous apprend que certaines tâches domestiques sont réservées aux femmes alors qu’on peut très bien organiser la vie familiale différemment », confie Diana, du haut de ses 19 ans. « On a appris aussi qu’il n’y avait pas de métiers réservés spécialement aux hommes », renchérit Moustafidou, un jeune homme du même âge. Certains aspects spécifiques de la culture locale ont été abordés par les associations comme la polygamie par exemple. « Tous les ateliers ont abordé des aspects socio-culturels, car il est important de parler aux jeunes de ce qu’ils peuvent voir dans leur famille et autour d’eux, sans pour autant émettre de jugement ou y apporter un discrédit », explique Marie Charifou. « Nous leur rappelons néanmoins que certaines pratiques sont interdites par la loi française. »
Après le premier confinement, les académies de Mayotte et de La Réunion ont répondu à l’appel à projet GT-NUM 2020 – 2022 avec et le laboratoire de recherche I.C.A.R.E. (Institut coopératif austral de recherche en éducation), pour participer à une recherche action dont l’objectif était d’analyser « l’évolution des pratiques pédagogiques, des postures et des gestes professionnels des enseignants en contexte hybride ».
Les groupes thématiques numériques, soutenus par la direction du numérique pour l’éducation et animés par des équipes de recherche et des pédagogues inscrits dans une logique de recherche appliquée, ont travaillé dans différents domaines : « le numérique, éducation et innovation : renouvellement des pratiques pédagogiques, de la forme scolaire et des enjeux de formation », « l’appropriation et l’organisation du numérique éducatif : dimensions sociales et territoriales », etc.
Le séminaire de ce mercredi 8 juin se déroulera en hybride et réunira les deux académies. Tout au long de la journée, les enseignants, formateurs, référents numériques, inspecteurs, conseillers pédagogiques, chefs d’établissement vont pouvoir non seulement échanger, mais également s’interroger sur différentes problématiques telles que la forme scolaire, les nouvelles compétences métier, les problématiques de « scénarisation ». Cette rencontre donnera lieu à des productions écrites qui seront partagées et pourront ainsi servir d’appui pour de nouvelles pistes de réflexion autour de ladite thématique.
La 17ème édition de Randoclean se déroulera ce samedi 11 juin à la découverte de la retenue collinaire de Dzoumogné qui abrite de formidables espèces d’oiseaux. Trois étapes seront ainsi prévues au cours de cette matinée : mise en valeur d’un site naturel par une opération de nettoyage, départ pour la randonnée d’environ sept kilomètres dans les hauteurs de Bandraboua et détente avec des animations. Degré de difficulté : 2/5. L’évènement convient aux enfants accompagnés à partir de dix ans. Les animaux de compagnie sont autorisés dans le respect de la réglementation législative. Tenue et chaussures de sport exigées. Inscription sur https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScjdM53awu1vwJy1f3pBzkObPuuFiSlKRNOC1Q5SC07AtUOdw/viewform.
Afin d’orienter efficacement ses actions de sensibilisation à l’environnement et de lutte contre la pollution, l’association Nayma lance un questionnaire en ligne sur les déchets à Mayotte (https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdMNaOP-a0NTq2Pj4LVSjE41kLOF-TMmaeosksWtUX58sO65w/formResponse). Les réponses collectées auprès de la population locale permettront de dégager plusieurs tendances, à l’instar des habitudes des habitants dans la gestion de leurs déchets, des éventuels freins qu’ils peuvent rencontrer (absence de bacs à proximité du domicile, ramassages pas assez fréquents, méconnaissance du tri sélectif ou des heures/jours de collecte, manque de sensibilisation au développement durable…) et des leviers qui pourraient les inciter à mieux gérer leurs déchets, et de la connaissance des risques sanitaires liés à la pollution de l’environnement. Cette vision d’ensemble pourra apporter de précieux éléments dans l’optique de mener un travail commun avec les collectivités pour agir efficacement auprès de tous les publics.
Du 1er janvier au 23 mai 2022, 273.505 décès, toutes causes confondues, sont enregistrés en France à la date du 3 juin 2022, soit 6.8% de plus qu’en 2019 (+ 17.527 décès). Ce nombre est toutefois encore provisoire et sera révisé dans les prochaines semaines.
Les départements d’Outre-mer connaissent une hausse très importante entre 2019 et 2022 sur cette même période (+ 24%). À Mayotte, le nombre de morts enregistrés est supérieur de 21% à celui constaté sur la même période de 2019.
En raison des nombreuses dégradations nocturnes et vols perpétrés sur l’alternat à feux régulant la circulation sur la route départementale 1 secteur de Soulou, il est nécessaire de retirer ce dispositif la nuit. Pour des motifs évidents de sécurité routière, la circulation sera de ce fait interrompue de 20h à 5h entre le carrefour de Tsingoni et le carrefour de M’Tsangamouji et réglementée par des panneaux de signalisation informant de cette mesure avec une fermeture physique de la voie par un dispositif mobile dont tout déplacement engagera la responsabilité des contrevenants.
Néanmoins, la circulation se poursuivra en journée sur une voie de circulation, avec un alternat à feux. La circulation des piétons est interdite sur le site par manque de place pour maintenir un cheminement sécurisé. Par ailleurs, des périodes de fermeture sur certains créneaux horaires pourront être mises en place, ponctuellement, pour réaliser des travaux nécessaires au maintien de l’état de la chaussée, à l’exploitation et aux sondages de sols avec un délai de prévenance de 48h. En cas d’infraction, tout conducteur contrevenant à la réglementation de la circulation mise en place sera puni de l’amende de 750 euros prévue pour les infractions de la 4ème classe au Code de la Route.
Le conseil départemental, représenté par la 4ème vice-présidente en charge des sports, de la culture et de la jeunesse, également conseillère de M’tsamboro, Zouhourya Mouayad Ben, a accueilli samedi dernier, la Miss Excellence Mayotte, Chifaoui Chaharoumani, couronnée 3ème dauphine de Miss Excellence France 2022, lors du concours national qui s’est déroulé à Saint-Amand-Montrond dans la région Centre-Val de Loire le 14 mai.
La vice-présidente a tenu à la féliciter ainsi que les principaux partenaires qui se sont mobilisés, notamment la présidente du comité Miss Excellence, Némati Toumbou Dani et toute son équipe, l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte ainsi que les intercommunalités.
Elle a souligné le fait que le Département a été bien mis en valeur grâce à la semaine d’intégration sur l’île aux parfums des 22 Miss Régionales et a ajouté que « Chifaoui Chaharoumani est désormais une véritable ambassadrice de Mayotte, qui fera rayonner notre territoire jusqu’à la prochaine élection ». Pour renforcer le soutien et la visibilité autour de Miss excellence Mayotte, la commission développement économique et coopération décentralisée du conseil départemental a octroyé à ce programme promotionnel 2022 une enveloppe de 250.000 euros.
Une commission permanente a eu lieu dans la matinée de ce mardi 7 juin, dans la salle du cinéma Alpa Joe, sous l’égide du président du conseil départemental, Ben Issa Ousséni. 25 rapports étaient inscrits à l’ordre du jour, ainsi que deux rapports complémentaires.
Parmi eux, un rapport de la commission aménagement du territoire, infrastructures et foncier, relatif au développement de la brique en terre rouge crue (BTC) a été adopté. L’objectif est de pouvoir utiliser la BTC comme matériau de structure pour réduire les coûts des constructions et ainsi promouvoir les connaissances techniques du territoire mahorais, et mieux faire face aux enjeux de la transition énergétique.
Au sein de la commission sports, culture et jeunesse, un rapport relatif à l’attribution de subventions aux ligues, comités, clubs sportifs et associations de jeunesse de Mayotte au titre de l’année 2022, a été voté favorablement. Le Département affirme son engagement auprès du mouvement associatif en aidant les associations sur le secteur du sport et les structures du champ de la jeunesse dans le cadre du développement et de la mise en place des actions. L’enveloppe dédiée pour la campagne de subvention 2022 est de 1.8 million d’euros, répartis entre les ligues, comités et clubs.
Le seul rapport figurant dans la commission formation professionnelle éducation et insertion, a été adopté, en faveur de l’attribution d’une subvention de 175.000 euros au lycée Younoussa Bamana pour l’achat des manuels scolaires.
Concernant la commission solidarité action sociale et santé, un rapport relatif à l’attribution d’une aide financière aux associations et institutions intervenant dans le domaine social et médico-social en direction des personnes âgées et personnes handicapées au titre de l’année 2022 a été approuvé, dans le cadre de la mise en œuvre du schéma départemental de l’autonomie. Ce financement est destiné à la réalisation des actions qui seront mises en place par les porteurs de projets retenus, pour un montant global de 568.544 euros.
Ce mardi 7 juin, un quart des salariés de la protection judiciaire de la jeunesse s’est mis en grève pour dénoncer la dégradation de ses conditions de travail, les difficultés à recruter, les spécificités territoriales, ainsi que les dysfonctionnements dans ce milieu indispensable pour lutter contre la délinquance. Explication avec Alexandre Genolhac, éducateur et délégué syndical de la CGT PJJ Mayotte.
Flash Infos : Entre 20 et 25% de vos collègues ont répondu au préavis de grève déposé le mardi 31 mai pour alerter sur la dégradation accrue de vos conditions de travail, mais aussi pour rappeler la non-tenue de promesses financières.
Alexandre Genolhac : Nous avons eu une audience bilatérale avec la direction interrégionale de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), vendredi dernier, au cours de laquelle nous l’avons interpellée sur un certain nombre de promesses faites et non tenues jusqu’à nouvel ordre, notamment l’alignement des 40% de majoration pour les contractuels, effective dans les autres administrations… Non seulement ils n’ont pas le statut de fonctionnaire, mais en plus, ils ne bénéficient pas du même salaire ! Toutefois, selon nos informations, ils devraient en voir la couleur au mois de juillet, avec une rétroactivité en janvier.
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Alexandre Genolhac est éducateur et délégué syndical de la CGT PJJ Mayotte depuis un an et demi.
Les grévistes se sentent infantilisés par la direction.
Les contractuels représentent environ 60% des effectifs de la protection judiciaire de la jeunesse.
Il est également question de la nouvelle bonification indiciaire pour les titulaires, promises en raison des conditions de travail harassantes sur un territoire qui demande énormément d’engagement, de courage, de professionnalisme. En théorie, une nouvelle fois, elle devrait être versée d’ici août ou septembre. Nous sommes relativement satisfaits de ce côté-là. Par contre, nous attendons des réponses claires sur les risques psycho-sociaux et les problèmes de management. Nous n’avons plus aucun cadre originaire de la PJJ, que ce soit chez les directeurs de service ou les responsables d’unité.
FI : Concrètement, quel malaise dénoncez-vous ?
A.G. : Cette situation extrêmement délétère nuit au service public. Nous revendiquons une justice qui soit à la hauteur des attentes de la population. Mayotte est un département français comme les autres, elle a le droit de jouir d’une justice de qualité ! Pour cela, il n’y a pas 36 solutions… Il faut que notre direction territoriale agisse et arrête de faire l’autruche. Fermer les yeux ne résout pas les problèmes. Nous ne faisons pas la chasse aux sorcières. Nous ne nous battons pas contre quelqu’un en particulier. Nous pouvons comprendre qu’un directeur de service*, avec très peu d’expérience, a du mal à s’en sortir. Cela arrive les erreurs de casting ! Mais justement, nous avons besoin de personnes efficientes sur ce type de poste.
Cela ne nous amuse pas de faire grève car nous sommes tous attendus par nos jeunes et leurs familles. Malheureusement, nous ne pouvons pas continuer plus longtemps avec ces pratiques professionnelles nuisibles, aussi bien pour nous que pour les justiciables. Nous faisons un job délicat avec des publics sensibles qui peuvent se retrouver en prison ou être placés. Nous devons pouvoir bosser en toute sérénité pour être les plus objectifs possibles. Quand vous êtes victime de maltraitance ou de pression, c’est difficilement réalisable.
FI : D’un point de vue plus global, comment analysez-vous la situation de la PJJ à Mayotte ?
A.G. : En termes de moyens humains, il y a un effort très régulier. Chaque année, nous avons de plus en plus d’agents à Mayotte, mais la démographie galopante fait que nous sommes toujours à la traîne… En métropole, vous êtes en charge de 25 jeunes. Ici, certains collègues doivent par moment les chercher pendant trois semaines dans les bidonvilles. Cette norme est-elle réellement applicable sur le territoire ? Nous ne le pensons pas : il faut clairement une adaptation.
Nous espérons que ces avancées financières vont inciter des titulaires, aussi bien chez les agents que chez les cadres, à nous rejoindre. Mayotte est un terrain de jeu très stimulant d’un point de vue professionnel. Encore faut-il que les personnels recrutés connaissent bien les procédures. La justice ne peut pas se permettre de faire n’importe quoi !
FI : Côté recrutement justement, où situez-vous le curseur ?
A.G. : De manière générale, nous ne sommes pas assez… Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’il y a beaucoup de jeunes à Mayotte et que proportionnellement, cela génère de la délinquance. Et pour ne rien arranger, il a fallu faire ingurgiter la modification significative du code de la justice pénale des mineurs d’octobre 2021 aux contractuels alors qu’ils avaient déjà du mal à intégrer l’ancien modèle !
FI : Quels dysfonctionnements connus en métropole vous handicapent dans votre quotidien ?
A.G. : Nous nous retrouvons effectivement confrontés à des problèmes nationaux. Par exemple, on nous a changé le système informatique qui ne fonctionne tout simplement pas ! Cela nous empêche de savoir en temps réel combien de jeunes nous accompagnons, et surtout, cela crée des dysfonctionnements graves. Conséquence, cela nous arrive de ne pas pouvoir suivre l’un d’eux pendant six mois, voire un an, alors qu’il s’agit d’une décision judiciaire, prise par un juge d’instruction. N’importe qui a le droit d’avoir un éducateur derrière lui pour lui permettre de progresser et par la même occasion de se réinsérer. Un bon suivi éducatif permet de baisser drastiquement le taux de récidive. Mieux nous pourrons travailler, moins il y aura de délinquance !
* Dans son tract, la section CGT dénonce « des pratiques absurdes et indignes de la fonction publique d’État », notamment au sein de « la direction des services territoriaux éducatifs de milieu ouvert ».
Contacté, le directeur territorial, Hugues Makengo, nous précise ne pas pouvoir « commenter ou intervenir sur la grève de ce jour ». Toutefois, il rappelle que « la PJJ Mayotte a bien avancé » et que la hiérarchie « reste à l’écoute de l’ensemble des professionnels et organisations professionnelles ».
Après deux ans d’absence, la course de pneus signe son grand retour
Pour sa 38ème édition, la grande finale de la course de pneus revient sur la route. Entre la MJC de M’tsapéré et la place Zakia Madi, un parcours de 1,850 kilomètre attend coureurs comme spectateurs le 25 juin 2022 à Mamoudzou.
Après deux ans d’absence, due au contexte sanitaire, les adultes feront leur grand retour sur la ligne de départ de la course de pneus. Répartis en quatre catégories (femmes, hommes, bouénis et gros pneus), les 80 équipes de concurrents tirées au sort devront redoubler d’adresse pour être les grands vainqueurs de ce rendez-vous traditionnel organisé le samedi 25 juin. “Chacune d’entre elles est composée de cinq personnes qui courent ensemble, chacun avec son pneu et ses bâtons”, détaille Laurent Mounier, le directeur de l’agence Angalia. Bonus cette année ? La “course des amis” verra le jour. Une épreuve sans chronomètre, juste pour le plaisir.
Parmi les nouveautés présentées ce mardi 7 juin à la mairie de Mamoudzou : la “course des amis”.
Organisation et horaires de départ
Portée par l’agence Angalia, l’union française des œuvres laïques d’éducation physique (UFOLEP) et les mairies des communes concernées, la course de pneus se divisera en différents temps forts. À 14h, les 300 garçons âgés de 8 à 12 ans et déjà présélectionnés dans toutes les villes de l’île prendront le départ. Une demi-heure plus tard, leurs 200 camarades filles s’élanceront à leur tour. À 15h, les adultes tirés au sort débuteront leur course contre la montre avec un départ chaque minute. Enfin, à 16h30, la course conviviale entre amis, collègues ou en famille commencera. Ce dernier top départ permettra aux personnes qui le souhaitent de s’élancer sur le même parcours que les finalistes.
Sport, convivialité et écologie
Moment de partage, mais aussi épreuve physique, la course de pneus prendra cette année une dimension environnementale. Si chacun devra se présenter sur la ligne de départ avec son propre pneu, les quelque 900 pneus utilisés pour cet événement auront une seconde vie. Dès l’arrivée franchie, la mairie de Mamoudzou s’engagera à récupérer ceux-ci et à les confier à une entreprise de recyclage. Un moyen de donner le bon exemple et de rappeler l’importance du tri des déchets sur l’île aux parfums.
Inscription à la course des adultes
Tous les adultes souhaitant participer à la course peuvent dès à présent remplir des bulletins d’inscription dans les lieux suivants : mairie de Mamoudzou, Casal Sport (Kawéni), Douka Pro (Kawéni), boutique Orange (Kawéni), BFC, Air Austral (Mamoudzou), Point S (Kawéni). Les inscriptions se clôturent le mercredi 15 juin. Vendredi 17 juin, un tirage au sort aura lieu en direct sur la radio de Mayotte la 1ère, dans l’émission Shilindro afin de sélectionner les 80 équipes qui participeront à la finale.
Ce mardi matin, la zone nord de Mamoudzou était complètement paralysée à partir de Majicavo jusqu’à Longoni. Une centaine de jeunes se sont livrés à des caillassages sur les automobilistes et ont dressé des barrages sur la route nationale. Ces violences font suite au meurtre d’un jeune homme de 19 ans dans la nuit de dimanche à lundi à Majicavo.
Ce mardi 7 juin au matin, une centaine de jeunes des quartiers nord de Mamoudzou se sont livrés à des actes de violence de Majicavo à Longoni. Les automobilistes circulant dans cette zone ont été caillassés tandis que les individus ont dressé des barrages sur la route à l’aide d’abattis et de déchets d’électroménagers. Dépêchés sur les lieux, les gendarmes n’ont pas échappé non plus aux jets de projectiles et trois d’entre eux ont été blessés. Les hostilités ont commencé dès le lundi soir et se sont poursuivies jusqu’au mardi matin. Après avoir bataillé avec le groupe pendant de longues heures, les militaires, aidés de la police municipale de Koungou, ont réussi à rétablir une situation relativement calme en fin de matinée. Toutefois, la gendarmerie a préconisé à la population de ne pas s’aventurer dans le nord de la ville chef-lieu.
D’après l’officier de permanence, les jeunes venaient de presque tous les quartiers nord. « Nous en avons même vu certains qui venaient de Kawéni », révèle-t-il. Le dispositif de gendarmerie a donc été déployé de Majicavo à Longoni afin de s’assurer que les automobilistes ne se fassent pas agresser. « Nous avons passé toute la matinée à défaire des barrages reconstruits immédiatement un peu plus loin », ajoute-il. Une seule interpellation pour jets de projectile a pu être effectuée par les forces de l’ordre.
« Ce type d’acte est quasi quotidien »
Bien que les gendarmes et le procureur de la République, Yann Le Bris, ne soient sûrs de rien à l’heure actuelle, il se pourrait que ces violences soient liées au meurtre d’un jeune homme dans la nuit de dimanche à lundi aux alentours de 3h du matin. « Deux jeunes hommes, l’un de 26 ans et l’autre de 19 ans ont été pris à partie par un groupe d’individus au nombre encore indéterminé. Le premier a été blessé, mais a réussi à s’enfuir. Il a écopé d’une ITT (incapacité temporaire de travail) de trois jours. Le deuxième a été transporté au CHM, mais est rapidement tombé dans le coma puis décédé », nous révèle le magistrat du ministère public. L’enquête a été confiée à la section de recherche de Mamoudzou.
L’autopsie effectuée sur le corps ce mardi après-midi révèle que le décès fait suite à des coups portés à la tête, mais seule l’enquête pourra révéler avec précision l’arme du crime. La page Facebook Info Route Mayotte révèle qu’un autre jeune aurait été poignardé en fin de journée à Koungou. Si l’information n’a été confirmée ni par les gendarmes ni par le procureur, ce dernier nous a néanmoins confié que « depuis une semaine environ, ce type d’acte est quasi quotidien ».
Des violences pas passées inaperçues à Paris
Les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer ont réagi par communiqué, ce mardi, aux récents événements de Koungou et Majicavo. Gérald Darmanin et Yaël Braun-Pivet « condamnent avec la plus grande fermeté ces violences intolérables. L’ensemble de ces exactions porte gravement atteinte à l’ordre républicain mais aussi à la liberté d’aller et venir des habitants de Mayotte ». Outre leur soutien aux services de l’État et aux forces de l’ordre, ils rappellent que « ces violences, inacceptables dans notre République, renforcent la détermination de l’État à lutter contre toutes les délinquances, et notamment les délinquances juvéniles et phénomènes de bandes, dont les Mahorais sont les premières victimes ».
Régis et Julien Novou ont présenté à une trentaine de jeunes mahorais les différents métiers de l’aéronautique.
Après des années de travail, la compagnie Zena Airlines espère voir d’ici la fin de l’année son premier avion prendre son envol. En prévision des futurs emplois créés par cette nouvelle activité, la société organisait ce mardi 7 juin une session de présentation des métiers de l’aéronautique et associés au sein du centre régional information jeunesse (CRIJ) de Mamoudzou.
Emplois directs, indirects ou induits… Au total, Zena Airlines espère générer 800 emplois à Mayotte dans les cinq ans à venir. “Une compagnie aérienne a un besoin très large de profils. Notre objectif aujourd’hui est que vous ayez envie de rejoindre le monde de l’aéronautique”, explique l’un des deux créateurs du projet Zena Airlines, Régis Novou.
Après 21 ans dans l’aérien, il témoigne devant une trentaine de jeunes mahorais de la polyvalence de son parcours et de la diversité des métiers occupés au cours de sa carrière. Tantôt agent de réservation, de billetterie, de voyage ou encore professionnel spécialisé dans le marketing, comme lui des dizaines d’employés de compagnie aérienne ont appris à avoir plusieurs casquettes. “À Mayotte en particulier, les possibilités d’évolution sont nombreuses, vous devez saisir cette chance”, ajoute son frère Julien Novou.
Quels métiers pour quels profils ?
Titulaire d’un baccalauréat, d’un BTS, d’un DUT, d’une Licence ou même sans diplôme, le domaine de l’aéronautique recrute à tous niveaux. Motivés, les futurs employés devront néanmoins se former entre quelques semaines et quelques années. Une compétence non négligeable ? Savoir parler anglais. Même si la maîtrise de la langue internationale n’est pas obligatoire, lorsque les frères Novou épluchent une à une les fiches de postes, la pratique de l’anglais n’a de cesse de revenir. Autre prérequis ? Un casier judiciaire vierge. Nécessaire pour travailler dans le “deuxième secteur le plus réglementé au monde après le nucléaire”.
Si les métiers d’hôtesses de l’air ou de stewards font rêver, ceux de techniciens de maintenance, d’agents de trafic ou encore d’avitailleurs quant à eux moins connus n’en demeurent pas moins essentiels. Soucieux de renvoyer une image positive du 101ème département, Zena Airlines prévoit de recruter massivement sur le territoire. “Nous recherchons de la qualité et des personnes formées”, rappellent les futurs propriétaires de la compagnie. Lorsque l’on sait que “91 % des personnes qui prennent l’avion vers Mayotte y habitent”, il est urgent de développer un accueil Made in Mayotte afin d’y développer le tourisme et avec lui on l’espère une économie vertueuse pour l’île aux parfums.
Enseignante au malfamé lycée de Kahani et dirigeante du club de football de Mtsamboro, sa ville de cœur, Yasmina Aouny est aussi une romancière, auteure du livre « Les Chatouilleuses » récemment paru. Un pan de l’histoire mahoraise féminin et féministe, qui correspond parfaitement aux valeurs sociales de la candidate à la députation dans la 1ère circonscription de l’île. Investie par le MDM (Mouvement pour le développement de Mayotte) et la NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale), la nordiste axe son programme sur l’amélioration des conditions de vie de la population, sans néanmoins se voiler la face sur les questions d’immigration.
Flash Infos : Brièvement, pourquoi vous lancer dans la campagne des législatives ?
Yasmina Aouny : Servir le peuple est ma passion et ma vocation, selon moi. Et quels que soient les résultats de ces échéances, je continuerai de servir mon peuple.
FI : Dans l’imaginaire collectif, la gauche française défend une immigration non-régulée. Vous députée, au sein du groupe de la Nouvelle union populaire, que ferez-vous au sujet de la crise migratoire frappant Mayotte depuis plusieurs décennies ?
Y.A. : Il me semble important de commencer par comprendre ce qu’est cette crise. La France est une puissance mondiale, nous le voyons en ce moment avec des déblocages d’argent lorsqu’elle a un problème, et lorsqu’elle en a la volonté. Pourquoi une telle puissance, qui a le moyen de protéger les frontières, les a-t-elle laissées accessibles à l’immigration clandestine ? La question est là. Je pense qu’avec les technologies, comme les drones par exemple, nous avons largement les moyens de contrôler nos frontières, car ceux qui sont chargés de le faire ont peu de moyens. En tant que députée, je mettrai un point d’honneur à me battre pour qu’enfin, la France contrôle dignement nos frontières. Si vous laissez votre porte ouverte, puis que vous vous plaignez que n’importe qui y entre, est-ce de la faute de ceux qui entrent, ou est-ce de votre faute ? Une personne qui a faim, soif, qui souffre, et qui voit un abri, elle y entrera pour se protéger et manger à sa faim. Il y a beaucoup d’effets pervers de l’immigration clandestine. C’est un phénomène qui déstabilise complètement notre société. Mais dresser la communauté des immigrés contre la communauté mahoraise est un piège très dangereux qui peut avoir des conséquences assez dramatiques.
FI : Vous semblez pointer du doigt un certain désengagement de l’État français, terme qui irrite les autorités mahoraises telles que le préfet. Emploieriez-vous malgré tout ce mot ?
Y.A. : Bien sûr ! Nous sommes Français depuis 1841. Trouvez-vous normal que, jusqu’à ce jour, nous n’ayons même pas d’université digne de ce nom ? Comment un territoire peut-il se développer si l’on n’investit pas dans son capital humain ? C’est pourtant ce qu’il se passe ici. Le Mahorais n’est pas vraiment pris en compte, ce sont juste les intérêts géostratégiques qui sont mis en avant. L’État français sait très bien que l’ouverture des frontières provoque une surpopulation du territoire, un manque de logement… Aujourd’hui, on peut dire qu’il y a une question sociale mahoraise, des zones d’extrême pauvreté et de non-droit qui se sont développées, où la drogue et l’alcool sévissent. On ne peut pas faire porter le chapeau qu’à ceux qui ne sont arrivés il y a un ou deux ans.
FI : Vous êtes enseignante, et savez donc que des demi-journées sont mises en place, que le territoire souffre d’un manque d’établissements et de personnel… Comment une députée peut-elle engager le chantier éducatif mahorais à l’Assemblée nationale ?
Y.A. : Au niveau national, il y a environ un lycée par quartier. Ici, on n’a même pas un lycée par commune. On a donc une surpopulation scolaire sur notre territoire, une situation qui entraîne des tensions entre élèves mais aussi vis-à-vis du personnel, puisqu’elle demande beaucoup de travail. Moi qui suis affectée à Kahani, un lycée professionnel, technologique et général, je vois que nous recevons des jeunes issus de toute l’île. Quand ils ont des conflits, ils les règlent donc là-bas. Il faut un lycée pour chaque commune, mais ça ne suffit pas. Il faut également être au plus près de la jeunesse, l’accompagner, la sensibiliser, pour lutter contre les violences qui font des ravages et parfois des morts parmi nos élèves.
FI : À propos de sécurité justement, les Mahoraises et Mahorais n’aspirent qu’à vivre leur vie paisiblement, comme c’était le cas auparavant. Aujourd’hui, la population s’empêche de sortir dans certaines zones après 18 heures, ou du moins avec la peur au ventre. Quelles sont vos solutions pour rétablir la paix ?
Y.A. : Tant qu’il y aura des zones échappant au contrôle des autorités, elles nous exposeront à une insécurité, qu’on le veuille ou non. Il nous faut lutter contre le développement des bidonvilles, qui sont des zones de non-droit et de production d’individus potentiellement violents. La promiscuité, le manque d’eau et d’électricité, ce ne sont pas des conditions propices à l’émergence d’individus aptes à évoluer convenablement dans notre société. Même pour la dignité humaine, notre État ne doit pas accepter que des conditions de vie pareilles subsistent ici à Mayotte. L’insécurité est le résultat d’une anarchie dans l’occupation de notre territoire, mais aussi de moyens insuffisants en termes de police et de gendarmerie. On nous dit que, sous le quinquennat Macron, il y a eu une hausse de 40% de forces de l’ordre, mais quand bien même le chiffre est vrai, n’aurait-il pas fallu qu’il soit plus haut ?
FI : C’est un discours de droite que vous tenez là.
Y.A. : Je sais (rires). Mais, malheureusement, c’est la réalité de Mayotte. C’est compliqué de parler des bidonvilles ici, car j’ai vu beaucoup d’élèves qui en étaient issus et qui ont eu un parcours formidable, comme dans les quartiers Nord de Marseille, mais ce sont malheureusement des exceptions. La règle, c’est qu’il y ait peu d’espoirs de réussite lorsque l’on vient de ces endroits, rien qu’avec les démarches administratives.
FI : Mayotte est l’un des plus arides déserts médicaux de France, avec notamment un manque de praticiens et un second hôpital dont le chantier ne débutera qu’en 2025. Que pourrez-vous faire, sur les bancs de l’Assemblée, pour aider les Mahorais qui souffrent maintenant ?
Y.A. : Pour avoir expérimenté personnellement notre système de santé, je pense qu’il y a effectivement beaucoup à faire. Lorsqu’on souffre d’une grave maladie, c’est la double peine : on doit d’abord subir la maladie, mais aussi partir en exil, soit en métropole, soit à La Réunion. Si on est chanceux, on est évasané. Si on l’est moins, on doit partir par ses propres moyens. Cela doit cesser. Il faut que, sur notre territoire, les malades de cancers puissent avoir accès à la radiothérapie, et sur le long terme, pourquoi ne pas envisager que les chirurgies puissent se faire directement sur place ? Mon combat en matière de santé, c’est que notre île soit suffisamment bien dotée pour qu’un Mahorais malade puisse bénéficier de ces soins, mais entouré de ses proches, comme cela se passe chez nos compatriotes de France et de Navarre. Je trouve complètement injuste le fait que nous ne puissions pas bénéficier de la même chose. Comme la plupart de nos services publics, celui de santé est complètement surchargé. C’est le résultat direct de l’immigration clandestine, puisque l’on sait qu’au sein de cette dernière, une proportion importante de personnes viennent pour bénéficier de soins qui n’existent pas chez elles, ou qui leur sont inaccessibles. Une politique de coopération régionale serait donc à envisager sur ce volet également, puisqu’elle permettrait à nos voisins comoriens d’accéder à une offre de soins de qualité, ce qui contribuera forcément à désengorger nos hôpitaux.