Augustin Andriamananoro est le directeur général de la présidence de Madagascar en charge des projets présidentiel.
Les relations entre l’île de Madagascar et sa voisine mahoraise continuent de se renforcer avec l’organisation des Ateliers de la coopération, ce jeudi. Une délégation malgache d’une dizaine de personnes était présente, dont le directeur général de la présidence de Madagascar, Augustin Andriamananoro.
Flash Infos : Quelle est la raison de votre présence aujourd’hui ?
Augustin Andriamananoro : Nous avions l’opportunité de poursuivre ce que nous avons initié en 2019 [N.D.L.R. Madagascar a été le premier à signer la charte stratégique de coopération décentralisée et d’action internationale]. Surtout depuis la signature récente des conventions entre les onze régions malgaches et Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental. Nous sommes à la recherche d’une méthodologie pour mettre en place des échanges.
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Hormis le drapeau malgache, Augustin Andriamananoro arborait un pin’s Mayotte sur fond tricolore.
Les ateliers ont suivi les discours officiels dans différents points du centre-ville. Ici, sous le préau du conseil départemental, la table ronde sur les enjeux de la coopération culturelle et sportive.
FI : Que peut gagner Madagascar en nouant des relations avec Mayotte ?
A.A. : Il s’agit de constituer une force de frappe à l’échelle de l’océan Indien. Nous avons des opportunités pour aider dans le développement de la fibre optique où nous avons bien commencé. Il y a des partenariats économiques. Nous invitons les Mahorais à investir chez nous, notamment dans le domaine agricole. Cela créera de l’emploi sur l’île.
FI : A contrario, que peut apporter l’île aux parfums à votre pays ?
A.A. : Mayotte à beaucoup à offrir, de par sa situation dans le canal du Mozambique. Je pense que le regard du monde pourrait se tourner vers l’île. Je le rappelle, nous sommes ici aux portes de l’Europe, c’est un département français. Nous parlons de nouvelles routes de la soie, mais Mayotte est à proximité des pays émergents que sont ceux de l’Afrique de l’Est. En 2050, il y aura plus de 800 millions de personnes dans cette région du monde.
FI : L’idée d’assurer une souveraineté alimentaire semble provoquer un intérêt mutuel.
A.A. : Oui, ce n’est pas normal aujourd’hui que les produits soient achetés sur le marché de Rungis, près de Paris, alors qu’ils sont à 300 kilomètres de là, sur les côtes malgaches. Nous avons plus de 500.000 hectares arables, nous faisons du local, des produits bio.
Des premiers ateliers qui en appelleront d’autres
L’évènement de ce jeudi avait pour vocation de réunir tous ceux intéressés par des liens avec Madagascar, à savoir les élus, les partenaires économiques et les associations. Plusieurs tables rondes ont permis d’affiner les échanges en fonction des thèmes, qu’ils soient sportifs, économiques, culturels, sanitaires ou sociaux. Bibi Chanfi, cinquième vice-présidente en charge du développement économique et de la coopération décentralisée, indique : « Le but de cette journée est de donner un cadre à cette coopération initiée par l’ancienne présidence du conseil départemental. Nous devons dorénavant pérenniser les actions. Je pense par exemple à l’autosuffisance alimentaire avec la guerre en Ukraine et l’inflation que les Mahorais connaissent ».
Ces ateliers seront amenés à se reproduire, notamment avec les nouveaux pays rentrant dans cette coopération. C’est le cas du Mozambique, qui a signé une convention avec le conseil départemental de Mayotte le mois dernier. La Tanzanie devrait suivre, affirme la vice-présidente du Département.
Ibrahim Moussa, volontaire en service civique et Ali Zoubeir Ben, médiateur de l'association Yes We Can Nette, à la galerie marchande du Baobab ce mercredi 29 juin pour informer les grands comme les petits du festival Yes Ko Green.
Le premier festival éco-musical gratuit et ouvert à tous est organisé ce samedi 2 juillet de 9h à 19h au M’haju à Bandrélé. Une pléiade d’artistes ainsi que des structures environnementales seront de la partie. Ce mercredi, dans la galerie marchande de Baobab, l’association Yes We Can Nette est partie à la rencontre de la population pour promouvoir l’événement Yes Ko Green.
Premier festival durable sur le territoire Mahorais, le festival Yes Ko Green qui aura lieu ce samedi 2 juillet a pour but de sensibiliser la population mahoraise aux problématiques de notre temps et de notre île. En marge de l’événement, les volontaires en service civique de l’association Yes We Can Nette se sont rendus à la galerie marchande du Baobab afin d’en faire la promotion. Se tenant aux extrémités des escalators, ils ont remis un flyer aux particuliers pour les inciter à prendre part à cette journée. Un mode de communication responsable.
Les deux membres de l’association ont distribué des flyers pour informer de l’évènement qui aura lieu ce samedi 2 juillet.
Association éco-solidaire, Yes We Can Nette s’attache depuis 2016 à envoyer des messages fort afin d’encourager la prise de conscience des habitants sur la surconsommation qui est la cause de la production massive de déchets. « Nous sommes là aujourd’hui pour informer les grands comme les petits du festival en mettant en avant une communication dans un objectif de développement durable. C’est le premier festival éco-musical qui réunira différents artistes et associations », déclare Ibrahim Moussa, volontaire en service civique. Grâce aux différentes opérations menées en amont, les organisateurs attendent environ 300 visiteurs.
Un programme riche et convivial
L’objectif de cette journée est de permettre aux uns et aux autres « d’être acteur dans son environnement et de montrer que l’écologie peut rimer avec action dans la joie et la musique ». Le festival proposera 22 stands éco-interactifs, un forum où tout à chacun pourra poser ses questions ainsi que des réalisations de projet en direct. « Beaucoup de personnes à Mayotte ne savent pas ce qu’est l’écologie, voilà pourquoi nous avons décidé d’organiser cet événement », affirme Ali Zoubeir Ben, médiateur de l’association Yes We can nette. Le jour J, Jan Papajan, Sano et Zig Zag, peintres et graffeurs mettront en lumière cette thématique.
Un programme bien chargé
Cette fête durable, familiale, ludique et musicale sera très dense avec un programme bien chargé. Quatre espaces sont prévus pour cette journée. La scène sera partagée entre les représentations des artistes Ota, Démo, Hadj MC, Binghi Jéh, Staco, Socla, Nidou, Annice, Wubani Spirit et les interventions éducatives des associations. Le village sera sous forme de stands participatifs (institutionnels, associatifs et artisanaux). Le forum rassemblera différentes tables rondes et des débats seront ouverts sur la thématique du développement durable avec comme présentateurs Ali Madi et Nailane Attoumane Attibou. La première débutera de 10h30, la seconde à 12h30 et la dernière à 14h45. Et enfin, les actions se déclineront sous plusieurs formats, notamment avec la construction d’un igloo en bambou, la replantation de palétuvier pour reconstruire la mangrove, la confection de pépinière et la présentation de Trash Spotter qui est une application de lutte contre les déchets.
Mohamed Maliki, directeur adjoint des archives départementales de Mayotte.
Le conseil départemental et le centre communal d’action sociale de Mamoudzou ont organisé ce jeudi 30 juin une visite des archives départementales pour les séniors. Six personnes, âgées d’une soixantaine d’année en moyenne, dont une majorité de femmes, ont été sélectionnées pour cette visite inédite au sein d’une structure qui privilégie d’ordinaire davantage la jeunesse.
« Nous organisons toujours des visites des archives pour les jeunes alors, cette fois, nous nous sommes dit : pourquoi ne pas en organiser aussi pour les personnes âgées ? », dévoile Mohamed Maliki, le directeur adjoint des archives départementales de Mayotte. Epaulées par le centre communal d’action social de Mamoudzou, les responsables des archives ont donc invité cinq femmes et un homme, âgés en moyenne d’une soixantaine d’année, à venir visiter le bâtiment. « Nous leur avons également expliqué nos missions, l’importance des documents conservés et aussi précisé qu’ils pouvaient venir les consulter dès qu’ils le désiraient. »
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Un petit-déjeuner a été organisé pour les séniors avant la visite des archives.
Les séniors ont écouté la présentation des missions de la structure avec beaucoup d’attention et une grande curiosité.
Une sélection d’archives susceptibles d’intéresser les personnes âgées ont été choisies par les responsables. « Nous leur montrons les archives cadiales écrites en shimaore et transcrites en alphabet arabe ainsi que des documents iconographiques anciens, type cartes postales, dans lesquels ils peuvent retrouver les paysages et les bâtiments qu’ils ont connus autrefois », explique Mohamed Maliki. « Nous allons également leur montrer l’ouvrage qui a servi de base juridique aux différents cadis pour rendre la justice ainsi que « Le traité de Mayotte » dans sa version arabe. Autant de documents qui peuvent parler à ceux qui ont connu l’île autrefois », précise quant à lui, Inssa de Guizijou, historien et archiviste bien connu sur l’île.
Des séniors ravis de l’initiative
« Je suis contente qu’on m’ait fait venir, car j’avais toujours entendu parler des archives départementales, mais je ne savais pas où c’était », confie Chamsia Salim, l’une des rares séniors à parler français. La visite s’est d’ailleurs intégralement déroulée en shimaore afin qu’aucun problème de compréhension ne vienne entraver la découverte des missions de la structure. Chamsia confirme également que les documents montrés le matin-même lui ont permis de replonger avec une certaine nostalgie dans une Mayotte oubliée par la jeunesse, mais toujours présente dans les souvenirs et le cœur de ceux qui l’ont connue autrefois.
Les élèves ont réalisé des spectacles de danse, théâtre et cirque préparés toute l’année sous l’égide de leurs professeurs.
L’école primaire Doujani 2 a organisé une grande fête de fin d’année ce jeudi 30 juin avec l’ensemble de ses élèves. C’est sous un chapiteau et avec une sonorisation quasi professionnelle que les enfants ont montré leurs spectacles devant une foule de parents fous de joie.
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Les parents sont venus en force pour soutenir leurs enfants et pouvoir jouir d’une animation de quartier bien trop rare à Doujani.
Germain Razafindralambo et l’une des classes de son école devant une fresque réalisée par l’artiste Papajan.
« Nous école est toujours oubliée par les instances qui organisent des évènements. J’avais envie de démontrer aux gens, grâce à ce spectacle, que les enfants de Doujani aussi sont capables de faire de belles choses », déclare Germain Razafindralambo, le directeur de l’école Doujani 2. « Nous ne sommes pas juste une prison de quatre murs, il peut se passer autre chose dans l’école, comme des évènements créatifs qui mènent à une véritable satisfaction des enfants comme des parents », renchérit-il. Et en effet, les parents sont venus en grand nombre pour applaudir leurs enfants qui ont monté des spectacles de danse, de théâtre et même de cirque avec l’aide de leurs enseignants. Sous un beau chapiteau encore jamais vu au sein de cet établissement et sous les décibels d’une sonorisation quasi professionnelle, les 550 élèves de l’école ont montré leurs talents cachés. « Ce spectacle est porteur d’espoir, il démontre que les choses peuvent changer à Doujani », conclut le directeur, enthousiasmé par les performances artistiques des ses protégés.
À Mayotte, le variant Omicron circule de façon exclusive depuis le début d’année 2022. Si la situation épidémiologique reste stable, le caractère très contagieux du sous-variant BA.5 engage à faire preuve d’une extrême vigilance. À la date du 21 juin 2022, 49.7% de la population générale présente un schéma vaccinal complet à deux doses et seulement 15.4% a reçu une dose de rappel. Par ailleurs, les personnes de plus de 60 ans font partie des populations à risques et sont les plus susceptibles de développer des formes graves. À ce jour, 54% de cette tranche d’âge n’a pas encore bénéficié de leur dose de rappel.
Une vaccination ancienne contre le Covid ne garantit pas une immunité suffisante pour se protéger. Alors qu’une reprise épidémique modérée s’amorce en métropole, l’agence régionale de santé de Mayotte appelle les personnes les personnes âgées de plus de 60 ans, celles atteinte d’une pathologie à haut risque sans limite liée à l’âge (Trisomie 21, cancers ou maladies), celles présentant des pathologies facteurs de risque de forme grave (obésité, insuffisance respiratoire, cardiaque ou rénale, hypertension artérielle compliquée, diabète), et celles sévèrement immunodéprimées (VIH, cancer, hémopathie, greffe d’organe) à recevoir leur dose de rappel au plus vite. Celle-ci doit permettre de renforcer la protection contre les formes graves de la maladie et les décès.
La préfecture et l’ARS rappelle que Mayotte a traversé les dernières vagues Covid sans impact majeur sur la santé collective, et ce grâce à la vaccination d’une partie de la population. L’offre vaccinale reste conséquente sur le territoire et de nombreux centres de vaccination sont accessibles tous les jours.
Combinés à la vaccination, les gestes barrières sont des outils préventifs nécessaires dans cette lutte contre le virus. Et ce, plus particulièrement à l’approche des vacances scolaires, période pendant laquelle les échanges sont plus importants. Des gestes simples permettent de préserver votre santé et celle de votre entourage : lavez-vous les mains très régulièrement (avec de l’eau et du savon, ou du gel hydro-alcoolique) ; toussez ou éternuez dans votre coude ou dans un mouchoir ; saluez sans vous serrer la main, évitez les embrassades ; gardez une distance sociale et portez un masque, notamment en présence de personnes à risques.
Moudjibou Saidi, le maire de Dembéni, accompagné de deux de ses adjointes, Sitirati Mroudjae et Roukia Madi, a reçu ce lundi 27 juin Astrid Lelièvre, vice-président du centre communal d’action sociale SFR de Saumur et Carole Guiberteau, responsable du pôle action sociale de Saumur, en présence de Jean-René Boye, le directeur général des services de Dembéni et Ernestine Bakobog, représentante de l’union départementale des affaires familiales.
Dans le cadre du dispositif Design’ Palas porté par l’union nationale des CCAS financé par l’Europe, une action de parrainage a été mis en place entre les deux communes. La délégation métropolitaine s’est rendue à Mayotte pour mieux comprendre le texte local et mettre en place les outils adaptés pour mieux accompagner les bénéficiaires mahorais.
« Je suis très satisfaite de ce dispositif qui nous permettra non seulement d’échanger avec nos homologues en métropole dans l’optique de l’amélioration de l’accueil de nos publics, mais aussi d’offrir à notre personnel d’acquérir des connaissances qui leur permettront de proposer un service de qualité à la population de Dembéni. C’est à cela que se définit mon engagement pour un mandat de proximité », a affirmé Sitirati Mroudjae, également vice-président du CCAS de la ville.
Après plus de neuf mois de travail, trois rendus graphiques et deux films différents, GTA Mayotte, mandataire du groupement AMA/EGIS OI/BE CLIC/ JNC SUD/ ACOUSTB/AFC/C&M/SOWATT/BIOCLIMATIF a été déclaré lauréat du marché global de performance le 24 mars dernier pour la construction de la cuisine centrale (8.500 repas jour), associée à plusieurs cuisines satellites et réfectoires à Kawéni. Un marché notifié le 29 juin. Il s’agit ici d’un projet de 27 millions d’euros en tranche ferme et de plus de 28 millions d’euros avec les tranches opérationnelle pour 4.180 mètres carrés de surfaces utiles.
Le conseil départemental organise pour la première fois les ateliers de la coopération internationale, ce jeudi 30 juin au parvis du cinéma Alpa Joe à Mamoudzou. L’événement sera donc axé autour de quatre ateliers, qui auront pour but de co-construire un réseau départemental sur la thématique de la coopération. Ils seront un lieu de partage d’expériences, et ils permettront de mutualiser et optimiser les moyens humains, matériels et financiers pour la mise en place de programmes opérationnels de coopération. L’accueil des participants aura lieu à partir de 8h30. L’ouverture officielle et les ateliers se dérouleront entre 9h et 12h. Une pause déjeuner est prévue avant une restitution des ateliers et une synthèse globale.
Elle l’avait laissé entendre à nos confrères de Mayotte la 1ère, la néo-députée Estelle Youssouffa a bien rejoint le groupe Libertés indépendants Outre-mer et territoires (Liot), le dixième de l’Assemblée nationale. Héritier de l’ancien Libertés et territoires (2018-2022), il est composé à la fois d’élus centristes, ultramarins, corses et de députés régionalistes comme le Breton Paul Molac. Comme pour le précédent groupe, c’est le député de la Meuse, Bertrand Plancher, qui en assure la présidence. Cependant, l’existence du Liot reste fragile, puisqu’avec ses seize membres seulement, deux défections ou exclusions pendant la présente législature pourraient le faire passer sous la barre des quinze membres nécessaires. Estelle Youssouffa y est également une des rares femmes avec la Réunionnaise Nathalie Bassire et la Nordiste Béatrice Descamps.
Pour rappel, l’importance des groupes politiques à l’Assemblée nationale permet à la fois d’avoir du temps de parole et d’avoir des sièges dans les différentes commissions. Concernant Mansour Kamardine, le député mahorais figure sans surprise parmi les 59 membres du groupe Les Républicains.
Le territoire de Mayotte a été choisi d’un commun accord par la direction générale de l’aviation civile (DGAC), rattachée au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et la délégation du gouvernement de la République Unie de Tanzanie, pour accueillir la renégociation de l’accord de services aériens (ASA) de 1978 entre la Tanzanie et la France. C’est la première fois que de telles négociations aériennes internationales se tiennent sur un territoire français non-métropolitain.
Les délégations française et tanzanienne ont négocié et trouvé un accord qui renouvelle et remplace le texte précédent de 1978 qui liait les deux pays. Les accords de services aériens bilatéraux fixent le cadre des autorisations pour les services aériens de type commercial entre les territoires des pays signataires : fréquences de vols, points d’entrée aéroportuaires et autres conditions opérationnelles. Les compagnies sont ensuite libres d’utiliser les droits disponibles selon leurs stratégies et leurs capacités. L’accord trouvé ouvre des possibilités allant jusqu’à un vol quotidien, aussi bien sur les routes long-courriers que régionales. L’aboutissement de ces discussions, qui avaient été non-conclusives en 2015, est un signal positif envoyé aux compagnies aériennes pour la reprise du trafic entre les deux pays.
Une quinzaine d’agents de Transdev, qui assure le transport scolaire sur Mayotte, ont été assermentés le 20 juin dernier. Dans les faits, ils pourront désormais rédiger des procès-verbaux en cas d’absence de titre de transport ou demander les papiers d’identité. Et gare aux contrevenants*, prévient le délégataire.
« Avant, on pouvait simplement refuser la montée dans le bus en cas d’absence de titre de transport. Un fois que le voyageur était à l’intérieur, on ne pouvait plus rien faire », raconte Hamza, contrôleur de bus depuis deux ans. Avec ses quatorze collègues, il fait désormais partie de l’équipe de contrôleurs de bus assermentés, pouvant désormais faire appliquer le code des transports sur le réseau de bus mahorais. Une avancée voulue par Transdev il y a un an déjà et qui se concrétise en ce mois de juin par un premier contrôle. C’est d’ailleurs Hamza, le premier à monter dans le bus garé devant le lycée des Lumières à Kawéni, ce mercredi après-midi. Une dizaine de jeunes voyageurs seulement, en raison de la fin de l’année scolaire qui approche, seront soumis aux contrôles, ce jour-là. Les formateurs de Transdev sont aussi à bord pour voir si les consignes dispensées pendant l’année sont bien respectées.
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Un premier test pour les contrôleurs assermentés a été réalisé sur une ligne de bus partant du lycée des Lumières, à Kawéni, ce mercredi.
Les agents sont placés par les formateurs pour qu’ils puissent encadrer les éventuels fraudeurs.
« Ils ont suivi une formation en trois étapes avec une partie théorique et de la mise en situation », indique Fabrice Grolleau, responsable contrôle, médiation, sûreté de Transdev Outre-mer. Pour parfaire leur apprentissage, ils ont été envoyés à La Réunion afin de réaliser des premiers contrôles sur des lignes Transdev. Ils réitéreront chacun cette expérience au cours de l’été en vue de la rentrée prochaine. Car si la prévention et la sensibilisation seront toujours en vigueur, ils doivent être prêts à sortir leur carnet.
Des amendes de 15 et 135 euros
Et l’addition peut être salée. En cas d’injures, dégradations ou de pieds sur les banquettes, « tout ce qui est comportemental », poursuit Fabrice Grolleau, l’amende sera de 135 euros. Les défauts de titre de transport, des tickets défectueux entraîneront eux un procès-verbal d’un montant de 15 euros. Les papiers d’identité pourront être désormais contrôlés en cas d’infraction. « Les élèves pouvaient donner n’importe quel nom, les contrôleurs ne pouvaient pas vérifier », fait observer Nadjima Saïd, responsable communication Transdev.
Et il faudra que les élèves soient prêts dès la rentrée*, les quinze contrôleurs seront déployés partout sur le territoire, parfois en collaboration avec les forces de l’ordre. « L’idée est que tout le monde ait sa carte à la rentrée », prévient le responsable contrôle. Une campagne de communication est déjà lancée dans ce sens, tout comme la chasse aux fraudeurs.
*Transdev invite les parents à retirer les cartes de transport 2022-2023 à Longoni, Kawéni, Dembéni et Coconi.
Le caillassage reste le plus gros souci du réseau
Les chiffres compilés par Transdev cette année montrent une baisse du nombre d’incidents sur l’année. Entre le premier et le troisième trimestre, le délégataire note une diminution de « 38% » des faits. Pour le dernier trimestre justement, une large part était encore des caillassages (75%). Ce phénomène concerne plusieurs lignes, notamment celles du nord. « Ça a diminué », note toutefois Djouma « Siaka » Anli, médiateur de Transdev. Avec les forces de l’ordre, les collectivités et surtout les associations de parents, il tente d’enrayer ce fléau. « L’avantage des parents, c’est qu’ils connaissent les quartiers et les jeunes », rappelle celui qui préfère en appeler « aux moyens humains qu’aux grenades lacrymogènes ».
Bruno Charles-Achille, Olivier Youinou et Cathy Le Gac en compagnie d’une aide-soignante membre du syndicat local et de Madjidi Mouayad, son trésorier.
En déplacement dans le 101ème département pour se rendre compte de l’état de l’offre de soins, une délégation de trois responsables du syndicat national Sud Santé Sociaux dresse un constat unanime et effrayant : l’île aux parfums est dans un état d’urgence médicale. Les syndicalistes vont dès leur retour en métropole rédiger une plateforme revendicative spécifique pour Mayotte.
CHM, PMI, dispensaire de M’Tsamboro, Apprentis d’Auteuil… En déplacement pendant huit jours, il ne faut guère que quelques heures aux trois membres de la délégation du syndicat national Sud Santé Sociaux pour « se rendre compte de la réalité de Mayotte ». « Les Mahorais sont clairement considérés par l’État comme des citoyens de seconde zone », constate d’emblée Bruno Charles-Achille, le secrétaire général du bureau de Martinique. « Dans les départements d’Outre-mer, il n’y a pas la même égalité des chances qu’en métropole. C’est vrai aussi pour chez moi, mais c’est encore bien pire à Mayotte. » Un constat largement partagé par ses confrères de Paris, Olivier Youinou et Cathy Le Gac, même si la politique menée depuis des années en matière de santé en Hexagone est à peine plus enviable… « Le gouvernement supprime des lits d’hôpital et le principe du numerus clausus est toujours en vigueur quoiqu’il en dise. L’ordre des médecins fait barrage pour conserver ses privilèges », analyse Olivier Youinou.
Dès son arrivée sur le territoire, la délégation tique sur les conditions de vie des habitants, bien sûr, mais aussi l’état des routes et le manque d’infrastructures en tout genre. Des problèmes qui datent et qui ne sont que très lentement résolues par le gouvernement. « Est-ce une volonté de sa part ? », s’interroge Bruno Charles-Achilles, qui n’a pas la langue dans sa poche. Pourtant, des solutions existent à leurs yeux pour rattraper le retard accumulé et il ne tient qu’aux responsables politiques de les mettre en œuvre. Le syndicat national Sud Santé Sociaux, en collaboration avec le bureau local, va d’ailleurs écrire une plateforme revendicative pour faire part de ses propositions.
Trois grands axes de revendications
À la sortie de leurs visites et de leurs réunions avec les directeurs de l’agence régionale de santé et du centre hospitalier de Mayotte ainsi qu’avec les deux vice-présidents du conseil départemental en charge des questions sanitaires et sociales, les trois membres du syndicat national dégagent trois grands axes pour la future plateforme revendicative. Primo, il leur apparaît primordial d’accentuer la coopération régionale afin de limiter le flux migratoire. « La 5ème puissance mondiale doit être capable de donner sans retour afin que des gens évitent de mourir à quelques kilomètres de ses côtes pour venir se faire soigner », déclare Olivier Youinou. Un point de vue qui va à l’encontre de beaucoup d’opinions en local, mais le syndicat assume : « Nous croyons encore à l’humanisme et à l’État-providence. »
Deuzio, il faut apporter des réponses structurelles. « Le projet de 2ème hôpital nous paraît être une bonne chose, mais il faut qu’il apporte une complémentarité par rapport au CHM », déclarent-ils d’une voix unanime. En ligne de mire : l’absence de spécialistes comme des cardiologues, des neurologues, sans parler des psychiatres. « La santé mentale et la gériatrie manquent cruellement de personnels et de structures sur le territoire », constate Bruno Charles-Achille. Pour la délégation, l’attractivité du territoire est en lien direct avec cette problématique. « Cela effraie les professionnels. Ces derniers peinent à trouver des logements, ne peuvent pas scolariser leurs enfants dans de bonnes conditions, etc. »
Tertio, il leur semble indispensable de mettre l’accent sur l’offre de formation en local. Agrandir l’école d’infirmiers de Mayotte, augmenter le nombre de promotions d’aide-soignant et développer la formation à la puériculture… Autant d’idées qui risquent bien de faire partie des prochaines doléances de Sud Santé Sociaux !
(de g. à d.) Abdou Bacha (SGAR), Camille Gandossi (ADEME), Yann Le Bigot (ADEME) et Michel Madi (AaDTM).
L’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), en collaboration avec l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), a mis en place le dispositif Fonds Tourisme Durable pour aider les hébergeurs et restaurateurs déjà en place à faire face à la transition écologique. Une manière de les encourager à investir dans des équipements écologiques, durables et de qualité. Explications.
Le Fonds Tourisme Durable est une initiative de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie nationale. Créé en 2021, ce dispositif s’inscrit dans le cadre du Plan Destination France 2030 mis en place par France Relance après la crise sanitaire. L’objectif est de relancer le tourisme en France, y compris dans les départements d’Outre-mer. Sur l’île aux parfums, la concrétisation des actions repose sur les épaules de l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte.
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Youssouf Madi, chargé de mission Fonds Tourisme Durable au sein de l’AaDTM
Signature de la convention.
L’ancien comité départemental du tourisme de Mayotte (CDTM) ne s’est donc pas contenté de changer de nom : ses missions ont également évolué. « À présent, nous sommes chargés de l’ingénierie et du développement de l’offre. Nous allons non seulement encourager les nouvelles créations, mais également accompagner les structures existantes pour qu’elles gagnent en qualité et obtiennent une plus-value », affirme Michel Madi, le directeur de l’AaDTM. Tout cela passe nécessairement par des recherches de financement et le Fonds Tourisme Durable va permettre à une vingtaine d’établissements (hébergements et restaurants) de se doter d’équipements certes plus qualitatifs, mais aussi et surtout plus écologiques.
Un diagnostic gratuit et un financement à terme sous réserve d’éligibilité
Le Fonds Tourisme Durable s’élève à 70 millions d’euros pour la période 2022-2024 sur l’ensemble du territoire national. Une part de cette cagnotte est naturellement dédiée aux départements ultramarins avec, en outre, une majoration de 20% par actions réalisées. Car c’est ainsi que cela fonctionne : le FDT finance la modernisation des structures existantes action par action. Pour en jouir, il faut être une très petite entreprise (moins de 20 salariés) ou bien une petite ou moyenne entreprise (moins de 500 salariés), être une activité de restauration ou d’hébergement correspondant au code NAF et être adhérent à l’AaDTM. En cas de respect de ces critères, l’ADEME propose de réaliser un diagnostic gratuit des besoins, suivi (ou non) d’un plan d’actions.
Si l’entreprise est éligible, elle bénéficie d’un financement de 30% de son projet avant le début des travaux et de 70% une fois le projet terminé et l’évaluation de l’ADEME effectuée. Un fonctionnement qui laisse un peu de côté les sociétés qui ne peuvent pas se permettre d’investir. « Notre but est de servir de levier à l’investissement, pas de financer intégralement les projets », explique Yann Le Bigot, ingénieur au sein de l’ADEME. « Par ailleurs, notre budget par projet s’étend entre 5.000 et 200.000 euros, les frais liés aux emprunts bancaires seront donc discutés avec les chefs d’entreprise », renchérit Camille Gandossi, la chargée de mission transition énergétique TPE-PME tout en reconnaissant que cette question constitue le plafond de verre du projet. En outre, pour recevoir ce fonds, aucune dépense ne doit être engagée avant le dépôt du dossier en ligne.
Un chargé de mission spécialement recruté
ADEME oblige, les actions financées sont celles qui limitent la consommation liée à l’eau et à l’énergie fossile, mais également celles qui assurent une gestion des déchets la plus écologique possible. Par exemple : toilettes sèches, ventilation et isolation pour réduire au maximum la climatisation, mise en place de composteurs et de poubelles de tri avec une signalétique destinées aux employés et aux clients, etc.
Pour que les hébergeurs et restaurateurs mahorais puissent profiter de ce fonds, Michel Madi a recruté un chargé de mission spécialement dédié à cette tâche. Youssouf Madi fait donc le pont entre ce dispositif, dont l’obtention nécessite des démarches assez lourdes, et les entrepreneurs mahorais afin qu’ils puissent monter correctement les dossiers. Engagé en mai 2022, il a déjà commencé son travail de communication auprès des entreprises. L’objectif est d’en faire profiter au moins huit d’ici la fin de l’année et au moins 20 d’ici le 31 décembre 2023. « Je tiens à ajouter que ce fonds est l’un des outils que nous utilisons dans notre démarche globale pour améliorer la qualité de l’offre à Mayotte. Notre but est de remplir les objectifs nationaux du Plan Destination France 2030 », conclut-il.
Les communes de Koungou, Mamoudzou et de Petite-Terre vont connaître des coupures ciblées, du vendredi 4 au dimanche 6 novembre.
Particulièrement scrutés, les comptes du syndicat de l’eau de Mayotte ont fait l’objet d’un rapport de la Chambre régionale des comptes datant du 9 juin. Si le budget primitif 2022 est annoncé à l’équilibre en ce qui concerne l’eau, l’instance juge « les mesures de redressement prises par le Smeam insuffisantes au regard de son budget annexe assainissement ».
Les efforts pour sortir la tête de l’eau ne sont pas finis au syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte. En charge de l’approvisionnement en eau potable des Mahorais et du réseau d’assainissement, il doit depuis quelques temps maintenant retrouver des budgets à l’équilibre, après des années de gestion chaotique. Pour cette raison, la préfecture doit régulièrement transmettre les budgets du syndicat à la chambre régionale des comptes, basée à Saint-Denis (La Réunion), afin de relever les incohérences. Dans leurs conclusions, ce 9 juin, peu de critiques sont émises hormis sur l’assainissement, un point noir régulièrement soulevé par la CRC. « La chambre des comptes constate que les mesures de redressement prises par le Smeam sont insuffisantes au regard de son budget annexe assainissement », affirme le rapport.
Un nouveau déficit d’exploitation prévue
En effet, si les comptes de l’eau s’équilibrent à hauteur de 17.009.835 d’euros en fonctionnement et 36.108.887 d’euros en investissement, ce n’est pas encore le cas de l’assainissement. Le budget primitif 2022 prévoit ainsi un déficit de 1.199.624 euros dans son fonctionnement, notamment en raison de « dépenses d’exploitation importantes ». Pour rappel, le déficit était déjà de 1.561.277 euros de 2021. La légère amélioration prévue par le syndicat concerne la baisse drastique de ses charges de personnel en 2022 (-43%) grâce à l’externalisation vers Vinci.
En conséquence, les Sages estiment que « les mesures nouvelles prises par le syndicat pour rétablir l’équilibre budgétaire sont insuffisantes, qu’à défaut de pouvoir proposer au syndicat des mesures complémentaires de redressement de l’équilibre budgétaire pour 2022, il y a lieu de continuer le plan de redressement du syndicat ». Ce nouveau plan prévu sur trois ans, soit « le nombre nécessaire d’années pour apurer son déficit d’exploitation reporté et s’assurer de son retour à l’équilibre ».
Des gros investissements prévus pour l’eau en 2022
La remise à niveau des comptes est d’autant plus importante que le syndicat se doit de préparer l’avenir. Dans les investissements prévus pour l’eau par exemple, celui-ci table ainsi sur une augmentation de 593% du total des dépenses réelles d’investissement par rapport à 2021. C’est beaucoup plus certes, mais une bonne part devrait faire l’objet de subventions selon les indications des services préfectoraux et du syndicat à la CRC.
Des arguments entendus par la chambre régionale, qui a noté « le caractère suffisant des mesures de résorption du déficit est vérifié, qu’il n’y a pas lieu de proposer de mesures complémentaires relatives à ce budget ».
Le 20 mai 2022, le tribunal de Mamoudzou a rendu un jugement annulant une vente de plusieurs parcelles de terrain (contenant la carrière de Koungou) avec rente viagère conclue entre Frédéric D’Achery et la « SAS Vinci Construction Dom-Tom« . La plaignante, Alaine Andriambavy, l’une des héritières de l’ancien maire et conseiller général de Koungou, risquait gros si elle n’avait pas obtenu gain de cause, le défendeur lui réclamant 400.000 euros de dommages et intérêts.
L’affaire ainsi jugée fera incontestablement jurisprudence à Mayotte, en particulier dans le monde très restreint des exploitants de carrières de basalte, « l’or gris de Mayotte« . Très sensible parce que touchant à un secteur important de l’économie mahoraise, cette affaire remonte au 3 février 2020 lorsque Alaine Andriambavy, l’une des héritières de Fréderic D’Achery (ancien élu et grand propriétaire terrien dans la commune de Koungou), a saisi le tribunal judiciaire de Mamoudzou pour demander l’annulation d’une vente intervenue le 15 septembre 2015 entre son aïeul et l’entreprise « Vinci Construction Dom-Tom« .
Dans sa plainte transmise par exploit d’huissier de justice, elle indique qu’en sa qualité de cohéritière, elle s’estimait fondée à agir en nullité de cette vente avec rente viagère concernant la carrière de Koungou. Celle-ci faisait également valoir le fait que dans cette affaire, la société précitée ne risquait aucune perte compte tenu du fait que les revenus du bien aliéné étaient supérieurs aux arrérages stipulés dans l’acte de vente de sorte que si Frédéric D’Achery n’avait pas cédé son bien, il aurait perçu un revenu mensuel moyen supérieur au montant de sa rente viagère. Mis en avant aussi ? L’âge avancé (82 ans) de ce dernier au moment de la vente, de même que le bouquet lui ayant été versé, lequel ne représentait que 7.2% de la valeur de la carrière telle que définie dans le contrat signé entre les deux parties. L’héritière considère donc que le capital versé à son parent était manifestement dérisoire au regard de la valeur du bien et de l’espérance de vie du créditeur rentier. Mais aussi que cette vente était dépourvue de tout aléa et que de ce fait la succession de Fréderic D’Achery réclamait 350.000 euros de dommages et intérêts à la société « Vinci Construction Dom-Tom« .
Par ailleurs, Alaine Andriambavy demande également à la justice d’annuler purement et simplement la totalité de la procédure ayant abouti à cette vente, y compris la phase notariale, de « dire que la créance de la société « Vinci Construction Dom-Tom« née de son droit à restitution des sommes versées au titre de la vente est absorbée par les dommages et intérêts qui doivent être mis à sa charge pour réparer le préjudice subi par Frédéric D’Achery au moment de la vente, de sorte qu’il y a lieu à compensation par l’article 1289 du code civil« . Autre requête de l’héritière pour obtenir un effet de jurisprudence à Mayotte ? Ordonner au conservateur des hypothèques de publier le présent jugement (sur présentation de son expédition et du certificat attestant qu’il est passé en force de la chose jugée), ainsi qu’une condamnation de la partie adverse à lui verser une somme de 20.000 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
De son côté, la société « Vinci Construction Dom-Tom » (qui n’a pas consenti à répondre à nos demandes d’entretien au sujet de ce jugement), avait demandé au tribunal de débouter Mme Andriambavy, à titre principal, de « ses demandes injustes et mal fondées« , lui reconnaitre la pleine propriété des 5 parcelles cadastrées section AR n° 272, 276, 277 du lieu-dit lotissement d’Achéry, ainsi que les sections BS n° 120 et 210, lieu-dit Be M’Randra et débouter la plaignante de ses demandes contraires.
En outre, et à titre de réparation, la société « Vinci Construction Dom-Tom » demandait à la justice que la plaignante soit condamnée à :
lui payer la somme de 400.000 € à titre de dommages et intérêts pour procédures abusive,
lui payer la somme de 10.000 € en application de la de l’article 700 du code de procédure civile,
condamner la plaignante au titre de distraction de son avocat, Maître Charles Simon, mais aussi de toute la procédure.
Question de droit et procédures
En guise de réponse à toutes ces démarches, le Tribunal judiciaire de Mamoudzou a jugé recevable la demande en nullité de Mme Andriamabavy, en sa qualité d’héritière de M. Fréderic d’Achery, en estimant que « cette qualité ne (lui) ai pas contestée, ce qui permet de constater que l’objet de la présente et que les termes de l’assignation de cette dernière permettent de constater que l’objet de la présente instance est une demande d’annulation d’une vente fondée sur le vice dont elle considère qu’elle est affectée, action dont le de cujus était demandeur et qu’il a transmis à ses héritiers au jour de son décès« . Sur cette base, il a déclaré recevable la demande de la plaignante en s’appuyant sur l’article 1108 du code civil « le contrat est commutatif lorsque chacune des parties s’engage à procurer à l’autre un avantage qui est regardé comme l’équivalent de celui qu’elle reçoit. Il est aléatoire lorsque les partis acceptent de faire dépendre les effets du contrat, quant aux avantages et aux pertes qui en résulteront, d’un événement incertain« .
De même que le tribunal, en se basant sur l’article 1583 du Code civil a estimé que la vente entre les deux parties n’est parfaite que « dès qu’on est convenu de la chose et du prix quoique la chose n’ait pas encore été livrée et le prix payé« . Dans son arrêt, le tribunal précise que les dispositions de l’article 1169 du Code civil indiquent qu’un contrat conclu à titre onéreux est nul lorsqu’au moment de sa formation, la contrepartie au profit de celui qui s’engage est illusoire ou dérisoire. Se référant également aux articles 1583 et autres, du même code civil, le tribunal judiciaire de Mamoudzou a considéré qu’en l’absence de prix réel et sérieux, l’acte de cession ne constitue pas une vente et doit être déclaré nul.
Par ailleurs, se basant sur d’autres aspects du code civil, le Tribunal a estimé que dans le cadre d’une vente avec rente viagère, c’est lors de la conclusion de celle-ci qu’il faut se placer et apprécier sa validité au regard du montant du prix stipulé, partie en rente et partie en capital … « Il faut également que le risque économique soit partagé. Ainsi l’aléa disparait lorsque le montant de la rente viagère est inférieur au montant des revenus du bien immobilier« a-t-il précisé. Il ressort également de cette procédure qu’au moment où M. Fréderic d’Achéry a pris sa décision de vendre ce site (les 3 parcelles concernées) après l’expulsion de la société IBS, il avait 3 offres en dehors de celle qu’il a choisie d’accepter :
Société IBS : 4 millions d’euros,
Groupe Lafarge : 3,2 millions d’euros,
Société COLAS : 2, 2 millions d’euros.
D’autres éléments et conditions pris en compte par le tribunal dans cette affaire ont été évoqués par le tribunal. Dans son arrêt, celui-ci donne une suite favorable à la requête de la plaignante, Mme Andriambavy, en déclarant la nullité de la vente du site à la société « Vinci Construction Dom-Tom« intervenue le 15 septembre 2015, tout en rappelant que la succession de feu M. D’Achery doit restituer la somme de 200.000 € à l’autre partie contractante au titre de l’indemnité de d’immobilisation et du bouquet et la somme de 112 500 € versée au titre des arrérages. Le conservateur des hypothèques de Mamoudzou se voit également obligé de publier le jugement rendu sur « présentation de son expédition et du certificat attestant qu’il est passé en force de chose jugée« . La société « Vinci Construction Dom-Tom« se voit par ailleurs condamnée à verser à Mme Andriambavy la somme de 6000 € sur le fondement de l’article 700 de la procédure civile. Les plus amples demandes des deux parties ont été rejetées et le défenseur a été condamné aux entiers dépens. Il convient de préciser que la présente décision de justice a un effet exécutoire.
Excepté un communiqué du ministère de l’intérieur annonçant l’envoi à Anjouan d’une équipe pour appuyer les enquêteurs, aucune information pas même sur l’évolution du dossier n’a été livrée par les autorités. Silence radio également du côté de la classe politique à part le parti Juwa qui a réagi à travers un communiqué.
« L’auteur a été identifié à travers des photos ». Voilà les quelques mots prononcés par le ministre des transports, Bianrifi Tarmidi, devant les journalistes qui se sont rendus ce mercredi à Beit-salam pour couvrir le compte-rendu du traditionnel conseil des ministres. Trois jours donc après le meurtre présumé de l’épouse du propriétaire de Johannah Livingston hôtel dans la nuit du dimanche à son domicile, à Mutsamudu, on n’en sait toujours rien sur ce acte « odieux ». Les autorités de Moroni sont taiseuses. Ni le procureur général encore moins le procureur de la République, installé à Anjouan n’ont fait la moindre déclaration. Même attitude du côté du ministre de la justice, comorien Djae Ahamada Chanfi. Lundi matin, le pays tout entier a appris avec consternation l’assassinat de Sitti-Hafsoi Dhoiffir. Selon les médias locaux, on l’aurait retrouvée grièvement blessée à l’arme blanche chez elle. Elle a rendu l’âme quelques heures plus tard après son transfert aux urgences. Les thèses qui circulent ( non confirmées ou infirmées par la justice ) font état d’un cambriolage qui aurait mal tourné. Quatre jours plus tard, l’opinion ignore hélas ce qui s’est passé cette nuit-là. Puisqu’aucune information n’ a été divulguée ni par les autorités judiciaires, encore moins par les enquêteurs. On rapporte seulement que le concierge serait aux arrêts. Y-a-t-il d’autres suspects interpellés ou pas ? Difficile de répondre.
Insécurité, paix
Nous avons écrit au Garde des sceaux, mais il n’a pas donné suite. Un silence qui suscite interrogations étant donné la nature de l’acte. Au lendemain de ce drame, le ministre de l’Intérieur s’est juste feint d’’un communiqué dans lequel, il annonçait avoir dépêché des enquêteurs pour prêter main forte aux forces de police qui se trouvent sur place. » Tous les moyens seront mis en œuvre pour que cet acte ne reste pas impuni », promettait le ministre. Si le gouvernement affirme avoir identifié l’auteur, il n’a en revanche pas livré le moindre indicateur. La classe politique comorienne elle aussi est restée muette. Seul le parti Juwa, de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi a publié une déclaration hier mercredi pour réclamer des solutions face aux actes inquiétants qui ont fait leur apparition ces derniers temps. » L’heure n’est plus seulement à lister et à pleurer nos morts chaque jour, mais à faire quelque chose pour que ces crimes et délits prennent fin. Il est temps que l’État de fait d’Azali prenne des mesures de l’ampleur de la gravité de l’insécurité dans le pays pour retrouver les auteurs des crimes et les traduire en justice« , a insisté, Hassane Ahmed El barwan, secrétaire général du bureau exécutif du Juwa. Toujours dans le communiqué, ce dernier n’a pas manqué de tancer Azali Assoumani qui a fait selon lui de la sécurité le socle de sa propagande et de l’orientation politique et idéologique de ses discours afin d’éliminer ou jeter en prison à vie ses opposants. » Avec ce pouvoir, notre pays est en train de perdre son charme , son absence d’agressivité[….] cela permettait à chacun de dormir tranquillement chez soi ou de sortir à des heures tardives sans craintes« , note le communiqué du Juwa. Autant de valeurs perdues aujourd’hui puisque l’on constate l’apparition de plusieurs actes barbares, notamment les coupures des routes par des malfaiteurs qui rançonnent les passants.
Ce mardi 28 juin, s’est tenue au Sénat une réunion commune entre la délégation sénatoriale aux Outre-mer (DSOM) et la délégation aux Outre-mer de l’association des maires de France (AMF), à l’occasion de l’installation de cette nouvelle instance. La délégation aux Outre-mer de l’AMF a été créée sur le modèle de celle du Sénat mise en place en novembre 2011, suivie en juillet 2012 par celle de l’Assemblée nationale. Pour rappel : la DSOM est composée des sénateurs élus dans les collectivités visées à l’article 72-3 de la Constitution ainsi que d’un nombre identique de membres désignés par le Sénat de manière à assurer la représentation proportionnelle des groupes politiques et une représentation équilibrée des commissions permanentes. Elle est chargée d’informer le Sénat sur l’état de la situation des collectivités visées à l’article 72-3 de la Constitution et sur toute question relative aux Outre-mer. Elle veille à la prise en compte des caractéristiques, des contraintes et des intérêts propres de ces collectivités et au respect de leurs compétences. Elle participe à l’évaluation des politiques publiques intéressant ces collectivités.
L’insertion des jeunes et l’inclusion numérique sont des engagements majeurs de la fondation Orange. Depuis près de dix ans, elle soutient les associations qui mettent en œuvre ses programmes de formation numérique sur tout le territoire. Jusqu’au 18 septembre, à La Réunion et à Mayotte comme partout en France hexagonale, toute association impliquée dans ce domaine peut proposer à la fondation un projet collectif autour du numérique qui sera réalisé par des jeunes de 16-25 ans en insertion. Il s’agit du 9ème appel à projets « Ensemble pour l’Insertion des Jeunes », de la fondation Orange qui souhaite susciter et soutenir financièrement des projets innovants et formateurs.
Pour faciliter l’insertion professionnelle, ces projets d’inclusion numérique devront permettre aux jeunes d’acquérir des compétences sur les usages et les outils numériques, ainsi que des compétences transverses comme : la gestion de projets, le travail en collectif, la communication, la créativité, etc. Ces projets de formation devront aussi sensibiliser aux usages numériques responsables ; ceux qui seront au service de la transition écologique et solidaire seront également privilégiés. « Nous souhaitons en effet, notamment auprès des jeunes, favoriser les actions pour un monde plus durable, autre engagement majeur du groupe Orange. Et permettre aux jeunes de vivre, avec le numérique, une expérience qui nourrisse leur projet professionnel et appuie leur futur recrutement », explique Françoise Cosson, la déléguée générale de la fondation Orange.
Les résultats de cet appel à projets seront annoncés en novembre prochain, après réunion d’un comité de sélection. D’ici au 18 septembre, les associations d’insertion peuvent candidater en ligne, toutes les informations étant disponibles sur http://www.fondationorange.com (onglet « déposez vos projets ») : https://bit.ly/3ypsdYv.
Depuis 2012, la fondation a accompagné 214 structures associatives engagées comme elle dans l’insertion sociale et professionnelle des jeunes en France, dont neuf à La Réunion et à Mayotte, pour un budget total de 3.2 millions d’euros.
Ce mercredi 29 juin, la ligue de l’enseignement invite les habitants, plus précisément, les enfants de cinq ans et plus, et les parents à venir passer un moment convivial autour de différents ateliers de jeux qui se dérouleront à la mairie de Dzaoudzi-Labattoir de 13h à 15h30.
Au programme : de la lecture, des jeux de société, du vélo, du jeu sur tablette et du football. Cet événement a pour objectif de présenter la ligue de l’enseignement et ses actions auprès de la population, de proposer des activités ludiques aux enfants et de permettre des temps d’échanges avec les parents.
Samedi dernier, la communauté de communes du Sud de Mayotte et Hawa Mayotte ont signé la convention de partenariat à l’Hôtel Sakouli. Cet accord a pour vocation d’acter le partenariat entre l’intercommunalité du Sud et l’association agrée de la surveillance de qualité de l’air (AASQA) de Mayotte, dont la CCSud est membre. Afin d’améliorer les moyens ainsi que les outils dédiés à la surveillance de la qualité de l’air sur l’ensemble de la collectivité, cette convention rentre principalement dans le cadre du volet « AIR » de son plan-climat-air-énergie-territorial (PCAET). Par conséquent, deux objectifs sont soutenus : technique et financier.
Sur le plan technique, Hawa Mayotte va mettre à disposition des moyens conséquents pour former et accompagner le personnel de la CCSud dans leur démarche d’amélioration et de préservation de la qualité de l’air. De son côté, l’intercommunalité va soutenir financièrement l’observatoire de la qualité de l’air de Mayotte, afin de continuer le développement de son réseau de surveillance de la qualité de l’air et de fournir les données nécessaires au bon déroulement du PCAET.
Cette signature est l’occasion de rappeler les enjeux de la qualité de l’air sur l’ensemble du 101ème département. En effet, Hawa Mayotte, lors de son dernier bilan de mesures sur la qualité de l’air, l’AASQA a mis l’accent sur une pollution de plus en plus grandissante aux particules fines sur l’île, notamment sur les axes routiers. Une pollution à surveiller avec soins dans les années à venir afin d’éviter le dépassement des seuils et limites réglementaires.