Jeudi dernier, une équipe d’EDM composée d’Hugues Martinez, le chef du pôle réseau et du service communication, s’est rendue dans la forêt domaniale de Voundzé pour visiter, aux côtés de l’office national des forêts, deux parcelles, de six hectares et d’un hectare, reboisées avec 20.000 plants de sept essences locales différentes, dans le cadre de la mise en place de la ligne haute tension Longoni-Sada. « La mise en place de ce type de parcelles qui favorisent la biodiversité, nous permet de restaurer les zones forestières dégradées, de lutter contre les espèces exotiques envahissantes et d’occuper le terrain face à la forte pression de défrichement pour l’agriculture », dévoile Dominique Paget, le directeur de l’ONF à Mayotte.
Dès 2016, EDM accompagné du bureau d’étude ECO-MED, a fait appel à l’ONF, en charge de la gestion des forêts publiques, pour reboiser des zones de forêt, afin de compenser l’abattage d’arbres engendré par la construction de cette nouvelle ligne. Les plantations ont été faites en 2020 à Voundzé et des actions de lutte contre les espèces exotiques envahissantes ont été réalisées le long d’un cours d’eau dans la forêt domaniale du Mont Combani.
Ce volet de restauration écologique s’inscrit dans le cadre de la démarche éviter/compenser/réduire du code l’environnement qui a pour objectif d’éviter les atteintes à l’environnement, de réduire celles qui n’ont pas pu être suffisamment évitées, et si possible de compenser les effets notables. « Cette démarche, qui inclut l’évaluation de notre impact sur l’environnement ainsi que la mise en place de mesures de compensation, s’inscrit dans l’engagement d’EDM : développer le territoire dans le respect de l’environnement », souligne Hugues Martinez.
Nommée ministre des Outre-mer il y a un mois, Yaël Braun-Pivet a hérité d’une nouvelle fonction depuis ce mardi soir. La députée des Yvelines a été élue à la tête de la présidence de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas une surprise, puisqu’elle était la candidate de la majorité présidentielle, devenue relative après les élections législatives des 12 et 19 juin. Cependant, plusieurs tours ont été nécessaires pour que l’élection soit entérinée. Le gouvernement avait pris les devants concernant le ministère des Outre-mer. Un décret du vendredi 25 juin a ainsi « mis fin aux fonctions de Mme Yaël Braun-Pivet ». Celles-ci seront assurées provisoirement par la Première ministre, Elisabeth Borne, en attendant qu’elle nomme un nouveau gouvernement, sans doute au début du mois de juillet.
L’agence régionale de santé a lancé ce mardi 28 juin son comité intersectoriel mahorais pour l’attractivité, l’installation et la pérennisation des professionnels de santé. Un dispositif qui doit permettre d’augmenter le nombre de médecins à partir de l’an prochain, aussi bien à l’hôpital que dans le secteur libéral, et ainsi réduire l’écart abyssal avec le territoire national.
Avec seulement 43 médecins généralistes pour 100.000 habitants, Mayotte se situe bien loin des standards métropolitains qui se chiffrent à 132. Un constat loin d’être nouveau, mais qui alerte sachant que l’espérance de vie dans le 101ème département est inférieure de 7 à 11 ans à la moyenne nationale… Un indicateur très défavorable, au même titre que la prévalence des maladies chroniques (13% de diabétiques et 38% d’hypertendus), qui pousse l’agence régionale de santé à prendre le taureau par les cornes !
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Olivier Brahic, le directeur général de l’agence régionale de santé, fait de l’attractivité sa priorité absolue.
Parmi les partenaires présents, on retrouve le conseil départemental, le rectorat ou encore des élus locaux.
La densité de professionnels de santé (hospitaliers et libéraux) à Mayotte est parfois trois à dix fois inférieure aux densités métropolitaines.
D’où le lancement ce mardi 28 juin du comité intersectoriel mahorais pour l’attractivité, l’installation et la pérennisation des professionnels de santé (CIMAIPS). « J’[en] ai fait ma priorité absolue », rappelle Olivier Brahic, le directeur général de l’ARS. À ses côtés ce matin-là, plusieurs représentants d’institutions tels que le Medef, l’union départementale des centres communaux d’action sociale, la chambre de commerce et d’industrie, l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte, la caisse de sécurité sociale, la direction de la protection maternelle et infantile, le conseil départemental, la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, le rectorat, le service départemental d’incendie et de secours et la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités. « Il faut une mobilisation générale de toutes les administrations et des élus », insiste le successeur de Dominique Voynet. En ligne de mire notamment : l’insécurité qui gangrène l’île aux parfums depuis de nombreuses années. « Les jeunes ont du mal à se projeter, il faut leur donner de la visibilité. »
Un plan d’actions dès 2023
Un exemple parmi tant d’autres dans la mesure où une étude menée récemment fait état d’un certain nombre de freins, comme les soucis de logement et d’identification de locaux. Raison pour laquelle Olivier Brahic mise énormément sur « ce comité intersectoriel inédit en France ». Selon lui, il s’agit ni plus ni moins d’un « point clé si nous voulons améliorer l’état de santé » de la population. « Nous allons valider les groupes de travail qui vont se réunir de septembre à novembre. » Un timing accéléré qui doit permettre de mettre en oeuvre un plan d’actions dès 2023.
D’autant plus que plusieurs projets structurants doivent sortir de terre dans un avenir plus ou moins proche, à l’instar du second site hospitalier à Combani (le démarrage des travaux est prévu en 2025) et de deux cliniques privées. Sans oublier l’arrivée prochaine de nouvelles filières d’excellence – la cardiologie par exemple – dans le cadre du projet régional de santé. « Il y a un fort enjeu de formation que nous pouvons facilement calibrer et qualifier », admet-il. Reste à s’assurer que ces futures infrastructures ne se transforment pas en « coquille vide ».
« Cela ne va pas se faire dans les deux mois, mais nous voulons être proactifs », prévient Olivier Brahic, qui souligne par ailleurs que de nombreux professionnels de santé installés aux Antilles se rabattent sur l’océan Indien à la suite de la crise sanitaire. Un motif d’espoir avant la concrétisation de ce dispositif ! « Nous ne devons pas être dans une logique hospitalo centrée, nous devons également développer très notablement le secteur libéral. » L’avenir de 45% de la population ayant renoncé à des soins médicaux en dépend…
Covid-19 : un premier cas de sous-variant BA.5
En marge de l’installation du CIMAIPS, Olivier Brahic a fait un point sur la crise sanitaire. S’il a rappelé que Mayotte dispose du taux d’incidence (20) le plus bas de France, il a annoncé qu’un premier cas de sous-variant BA.5, dont la contagiosité est plus élevée qu’Omicron, avait été identifié ce lundi. « Il n’y a pas d’échappement vaccinal majeur. » Ainsi, le directeur général de l’ARS a invité les personnes de plus de 60 ans à effectuer deux doses de rappel, mais aussi à se laver régulièrement les mains. Concernant le masque, il a recommandé de le porter dans les lieux clos, en attendant « les orientations gouvernementales ».
L’agresseur de la jeune fille de quatre ans ne s’est pas présenté au tribunal de Mamoudzou. Un mandat d’arrêt a été pris à son encontre.
Un jeune homme de 26 ans a pris huit ans de prison ferme, ce mardi matin, pour avoir pratiqué un gouroua sur sa très jeune voisine et l’avoir étranglé. Celle-ci avait quatre ans au moment des faits, en août 2021.
La jeune fille a peu à peu retrouvé le sourire et a voulu courageusement se présenter à la barre du tribunal judiciaire de Mamoudzou, ce mardi. Entourée de magistrats et accompagnée par une salariée de Mlezi Maoré, elle semblait joyeuse et pas du tout intimidée. À l’opposé de son comportement, le 8 août 2021, à Dembéni. Ce jour-là, sa mère la retrouve avec « la bouche en sang » et « le visage tuméfié », comme le relate Chantal Combeau, la présidente du tribunal correctionnel. Pour expliquer son état, la jeune victime montre sa gorge pour indiquer qu’elle a été étranglée. Elle indique que celui qui lui a fait cela est un voisin de 25 ans qui habite chez sa grand-mère. Entendue par les gendarmes, elle réitère le geste d’étouffement et met une main sur la bouche. Grâce à une poupée, elle montre aux forces de l’ordre que le prévenu l’a aussi touché au niveau du vagin.
Son agresseur nie d’abord les faits. Puis, contre toute attente, il se présente à la gendarmerie, quinze jours après pour donner une nouvelle version. Le jeune homme admet qu’il était ivre le 8 août, qu’il a alors caressé la jambe gauche de la petite fille, mais que c’est elle qui l’a amené vers le lit. Celui-ci aurait alors pratiqué un gouroua, « parce qu’il ne voulait pas la pénétrer ». Concernant les blessures, il explique qu’« elle est tombée en quittant la maison ». Aux enquêteurs, qui mettent en doute la sincérité du prévenu, notamment en rappelant qu’une fille de cet âge-là n’a pas connaissance des relations sexuelles, il réplique : « Oui, à quatre ans, elle peut savoir. » Alors qu’il affirme « être tombé dans un piège », dans un deuxième temps, il attribue son geste « aux djinns qui lui ont demandé d’agresser la jeune fille ».
Une méfiance désormais envers les hommes
Les faits n’ont pas été sans conséquence sur la jeune fille. À l’école, comme à la maison, elle est devenue plus mutique et joue moins avec les autres, ont noté les médecins. Les cauchemars sont aussi très présents dès le mois d’août 2021. « Sa première expérience sexuelle a été une agression sexuelle à quatre ans », rappelle son avocate, maître Aurore Baudry. Et le calvaire ne s’arrête pas là. D’abord éloignée quelques jours chez une cousine de sa mère à Bandrélé puisqu’elle est revenue vivre dans le même quartier que son agresseur. « Vis-à-vis des hommes, elle est particulièrement méfiante », met en avant son conseil.
Revenue chez la cousine de sa mère le mois dernier (N.D.L.R. sa mamam a été expulsée vers Madagascar fin mai), la jeune fille s’est reconstruite au fur et à mesure avec l’aide d’une pédo-psychiatre. Elle a même retrouvé le sourire et son aplomb, montant sur une chaise pour se mettre à hauteur des juges, leur disant qu’ils doivent « punir » son agresseur.
Le tribunal correctionnel a suivi ses recommandations, comme celles du procureur (il demandait une peine de six ans de prison), en condamnant Fazul Hamissi à huit ans de prison ferme. Absent du procès, un mandat d’arrêt a été pris à son encontre. Il intègre également le fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) et doit verser 10.000 euros à la victime.
Le beau-père condamné pour avoir agressé sexuellement ses belles-filles
Il y avait beaucoup d’émotion au moment du délibéré, ce mardi midi, pour les deux belles-filles. Au tribunal correctionnel de Mamoudzou, celles-ci faisaient face à leur beau-père, un employé municipal de 54 ans, habitant à Passamaïnty. Les faits datent de 2013 pour les plus anciens et auraient perduré jusqu’en 2019, selon l’une des deux victimes présentes. Les jeunes femmes, ainsi qu’une troisième sœur qui n’a pas voulu être présente à l’audience, ont décrit aux policiers un comportement similaire. Des moments où elles se retrouvent seules avec lui, où il leur demande de se déshabiller, met la musique plus fort pour éviter que les voisins n’entendent et des gestes déplacés jusqu’à l’agression sexuelle. Tétanisées, « sous l’emprise » de celui qu’elles considèrent comme un père, elles finissaient par accepter leur sort. « Je fermais les yeux », décrit la plus jeune, qui a vécu le gouroua (le fait de se frotter contre le sexe féminin sans pénétration) et les avances « jusqu’à [ses] quinze ans ».
Le procès est d’autant plus important pour elle que les accusations ont déchiré la famille. Leur mère a rompu les liens avec ses filles, les décrivant comme des « manipulatrices ». Pourtant, le procureur Yann Le Bris, l’avocate d’une des jeunes filles, maître Abdel-Latuf Ibrahim, la présidente du tribunal, Chantal Combeau, l’ont rappelé. Aucune d’entre elles n’a changé de version « devant l’assistante sociale, les enquêteurs, les psychologues et les médecins »,« même pendant la confrontation », ajoute l’avocat. Niant les faits jusqu’à sa dernière prise de parole, Saindou Soilihi Abdallah a finalement été condamné à huit ans de prison, sans mandat de dépôt. Il est désormais inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). En outre, il devra indemniser de 7.000 euros chacune des trois victimes.
Assises : Dix ans de prison pour vol et tentative de viol en novembre 2018
Le dernier procès de la session d’assises avant les vacances s’est clos, ce mardi midi. Deux hommes étaient jugés pendant un jour et demi pour s’être introduits dans un appartement de Convalescence, à Mamoudzou, le matin du 30 novembre 2018. Agée de 28 ans, la baby-sitter n’avait pas fermé la porte à clef. Les deux voleurs de 18 ans à l’époque ont alors dérobé divers objets en la menaçant avec leurs couteaux. L’un d’eux, Daoukidine Abdoul Karim, a même tenté de la violer. Il a été reconnu coupable par la cour d’assises de Mayotte de vol et tentative de viol, et condamné à dix ans de prison. Son nom sera inscrit au Fijais. Son complice, Amir Ali Saïd, écope d’une peine de sept ans de prison. Il était absent lors du procès. Les deux jeunes hommes originaires des Comores se sont vus signifier une interdiction définitive du territoire français.
Le club de Bandrélé Foot féminines est arrivé premier au programme « SensationnElles », visant à promouvoir et développer le football féminin amateur. Lundi, les cadres du club mahorais se rendaient à Paris, au siège de la Fédération française de football (FFF), pour assister à la cérémonie et y défendre leur projet, le meilleur des neuf clubs finalistes.
Non, Lilian Thuram n’est pas la personne ayant joué le plus de matchs avec l’équipe de France de football. Bien qu’honorables, ses 142 sélections en Bleu ne pèsent pas lourd face aux 198 capes de Sandrine Soubeyrand, aux 192 d’Élise Bussaglia ou aux 188 de Laura Georges. Cette dernière faisait d’ailleurs partie du jury de « SensationnElles », un programme visant à promouvoir le football féminin dans les régions, porté par Intermarché et la FFF. La finale, qui a eu lieu lundi soir au siège de la fédération, a consacré neuf clubs oeuvrant pour les footeuses, parmi lesquels le Bandrélé Foot féminines. « C’est une grande fierté », se réjouit Julien Boucaut, directeur technique du club. « Au-delà d’être l’un des neuf finalistes, on est le représentant des Outre-mer. Ça veut dire que les actions qu’on met en place ici, sur la santé, l’environnement, ont un sens. Quand on te dit qu’on a choisi Bandrélé Foot féminines à 8.000 kilomètres de Paris, c’est quelque chose d’extraordinaire ! Tout au long de la nuit, on a reçu des messages des filles, des clubs de Mayotte. À la base, je pense qu’ils n’avaient même pas pensé à nous. »
Pourtant, face au jury SensationnElles ce lundi soir, c’est bel et bien le club mahorais qui a été désigné vainqueur de ce programme, contre les huit autres finalistes qu’étaient Thonon Evian Grand Genève, Tours, Saint-Memmie Olympique, Villeneuve d’Ascq, Saint-Malo, Mitry-Mory, Jacou Clapiers et Montauban. Cette initiative, qui vise à créer de l’engagement dans les régions en faveur du football féminin, récompensera le Bandrélé Foot féminines à hauteur de 10.000 euros par an pendant trois ans, et proposera à 16 licenciées un séjour sportif et scolaire au sein du club anglais de Lewes FC, surnommé « Equality FC » après l’instauration des salaires égaux entre femmes et hommes. Les cadres de Bandrélé, dès la nuit suivant la cérémonie, ont travaillé sur la logistique de ce séjour, qui se déroulera vraisemblablement durant la première quinzaine d’août.
« Devenir le club féminin de la commune »
Créée en 2019 à la suite de la séparation hommes-femmes au sein du club de Bandrélé, l’association mahoraise pouvait se targuer d’avoir un dossier en béton. Le Bandrélé Foot féminines compte en effet 109 licenciées, 70% de dirigeantes et 72% d’éducatrices et d’arbitres femmes. « Il y a dix ans, c’était compliqué, il fallait se battre », continue Julien Boucaut. « Ça s’est fait progressivement, on a su aller au-delà du football et mettre la femme au centre de ce club : on a des mamans dans les bureaux, qui font du foot en marchant, des éducatrices fédérales, des arbitres femmes… » Du concret donc pour le club, ardent défenseur de l’égalité et labellisé école féminine de foot niveau argent par la FFF depuis 2020. « Nous aurons maintenant les moyens d’avoir deux équipes U16 », se félicite le directeur technique. « Même si nous en perdons qui vont faire leurs études à l’extérieur, nous en aurons toujours qui monteront à l’étage supérieur. C’est un gage de stabilité. »
C’est ce qui a retenu l’attention du jury, lundi soir, dans lequel se trouvaient des sommités telles que Laure Boulleau, ancienne joueuse de l’équipe de France, ou Philippe Bergeroo, ancien sélectionneur de l’équipe de France féminine. Bandrélé jouit désormais d’une visibilité nationale, et ambitionne désormais de devenir la référence de la région en termes de football féminin. « À la place d’être juste un petit club du village de Bandrélé, on aimerait devenir le club féminin de la commune, que les enfants de Dapani, Mtsamoudou et autres viennent », confie le directeur technique du club, qui compte sur la dotation pour financer deux minibus d’ici la fin de l’année. « En faisant des entraînements dans tous les villages de la commune, on espère attirer leurs filles pour qu’elles s’engagent chez nous », justifie-t-il. En plus du transport, l’aménagement des vestiaires et du club house est désormais possible, et permettra d’en faire de véritables lieux de vie. En somme, de professionnaliser la structure, une aubaine pour un club ultramarin : « On a la même passion, mais pas les mêmes budgets », conclut Julien Boucaut.
Ce mardi, la majorité des employés de Mayotte La 1ère ont répondu à l’appel à manifestation de l’intersyndicale pour défendre l’indépendance du service public audiovisuel. Celui-ci pourrait être remis en cause par une potentielle suppression de la redevance télé promise par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle.
Pas de JT ni de matinale radio ce mardi 28 juin, mais des tracts distribués aux automobilistes qui passent à proximité de la station de Mayotte La 1ère située à Hauts-Vallons. Et le jour choisi pour défendre l’indépendance du service public audiovisuel et mettre en veille les programmes diffusés habituellement s’avère tout sauf anodin puisqu’il coïncide avec la première session parlementaire depuis les élections législatives.
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C’est donc pour une raison politique, tout comme l’annonce par le président de la République, Emmanuel Macron, alors candidat, de supprimer la redevance télé. De quoi faire bondir l’intersyndicale, déjà remontée après l’arrêt de la publicité sur les chaînes publiques entamé par Nicolas Sarkozy en 2008. « Il n’y a eu aucun plan de financement et encore moins de compensations liées à cette éventuelle perte », s’insurge l’un des employés, sous couvert d’anonymat, de peur des représailles. « Notre crainte est de nous retrouver le bec dans l’eau ! »
« Les Outre-mer les premiers touchés »
Et en cas de nouvelles coupes budgétaires, le manque à gagner se chiffrerait à plus de trois milliards d’euros. Si le chef de l’État défend sa position dans le but de redonner du pouvoir d’achat aux Français, cette faveur ne représente en réalité qu’une économie de 138 euros par an (88 euros en Outre-mer) pour chaque foyer fiscal équipé d’un téléviseur, soit 38 centimes par jour ! « Chaque année, nous ne savons jamais à quelle sauce nous allons être mangés, alors là… », s’agace un syndicaliste mahorais. « Et le pire, c’est que les territoires d’Outre-mer sont les premiers touchés par ce genre de restrictions alors que nous sommes déjà la dernière roue du carrosse. »
Cet enjeu est d’autant plus important que Mayotte La 1ère subit régulièrement les foudres des auditeurs et des téléspectateurs sur ses choix éditoriaux. « Les gens nous reprochent de ne pas faire assez alors que nous sommes déjà au maximum. Nous aimerions être à la hauteur, malheureusement nous nous situons déjà entre le marteau et l’enclume. » Dans ces conditions, les organisations syndicales souhaitent mettre en place une redevance universelle et ainsi « ne pas nous retrouver à la botte du pouvoir ». A contrario, le coup de rabot envisagé par le gouvernement, et soutenu par Marine Le Pen par exemple lors de l’élection présidentielle, pourrait avoir des conséquences terribles dans le 101ème département. « Nous sauvegardons l’histoire de Mayotte », rappelle le gréviste, effrayé à l’idée de voir le patrimoine mahorais tomber en poussière !
Tout le projet expliqué au public sous la forme d’une petite exposition.
À l’occasion de la journée de sensibilisation aux enjeux liés aux récifs coralliens, les enfants liés au projet de sciences participatives Future Maore Reefs ont accueilli le grand public sur la place de la République. Ils ont également présenté les avancées de ce projet initié par l’institut de recherche pour le développement (IRD) avec la collaboration du rectorat, du centre universitaire, du Parc marin et de quelques structures privées.
Mieux comprendre la dynamique des récifs coralliens pour mieux les protéger et apprendre à les restaurer le plus efficacement possible : tel est l’enjeu de Future Maore Reefs. Un projet de sciences participatives débuté en octobre 2021 avec deux classes de l’école Pamandzi 2 et deux classes de Bondy en banlieue parisienne. « Il était important d’avoir ce regard croisé afin de faire comprendre aux enfants qu’ils habitent la même planète et que chacun a un rôle à jouer dans la préservation de l’environnement », déclare Aline Tribollet, directrice de recherche à l’institut de recherche pour le développement (IRD) et coordinatrice du projet avec François Guilhaumon.
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Tout le projet expliqué au public sous la forme d’une petite exposition.
Les deux classes de l’école de Pamandzi 2 en compagnie des danseuses de debaa venue animer l’évènement.
Aline Tribollet et François Guilhaumon, les deux scientifiques de l’institut de recherche pour le développement (IRD) à l’origine du projet.
Une jeune élève de CM1 a émis un discours poignant sur les dangers que couraient les coraux à cause des activités humaines.
Tous deux spécialisés dans l’écologie des récifs coralliens, ils conçoivent et mettent en oeuvre Future Maore Reefs afin de mieux sensibiliser les enfants à cette thématique. « À l’échelle mondiale, la perte de surface récifale est de près de 50% en l’espace de quelques décennies et les choses ne vont pas s’améliorer si rien ne change », assurent les deux scientifiques. Les récifs de l’île aux parfums sont d’autant plus importants qu’ils comportent 150 espèces de coraux sur les 800 existantes. « Mayotte est un point chaud de biodiversité corallienne, d’où l’importance de sensibiliser rapidement la population à cette thématique », poursuivent-ils.
Des récifs artificiels réalisés par les élèves
À l’heure actuelle, lorsqu’un récif est endommagé, des « mesures de compensation » sont mises en place pour pallier le problème. Loin d’être épargné par ces destructions, dues principalement au réchauffement climatique et donc aux activités humaines, Mayotte doit par conséquent réaliser des structures artificielles… L’originalité du projet Future Maore Reefs est d’y faire participer des classes. Une activité immersive qui enthousiasme les élèves et leur fait d’autant mieux comprendre l’urgence qu’il y a à protéger leur environnement.
Après la réalisation d’un certain nombre de boutures de coraux par les enfants en milieu protégé (Parc naturel marin) et par ceux de Bondy en milieu contrôlé (Aquarium tropical du palais de la porte dorée à Paris), le début de la création des récifs artificiels doit débuter au mois de septembre sous réserve de l’obtention des autorisations à cette date. Préparés à ce grand projet toute l’année avec les scientifiques venus leur apprendre la technique au sein même de leurs écoles, les élèves ont hâte d’en découdre et de rentrer dans le vif du sujet. « L’enjeu était de trouver ensemble la meilleure combinaison de bouture pour que les récifs créés soient les plus naturels et les plus résilients possible », confie Aline Tribollet. « Pour cela, il a fallu étudier et comprendre le fonctionnement des différents types de coraux présents à Mayotte, mais aussi moduler leur résistance aux impacts hydrodynamiques, entre autres. »
Ce projet multidisciplinaire implique donc également la recherche fondamentale et il est d’autant plus important que les récifs coralliens seront automatiquement impactés par le développement de Mayotte. À l’instar de ceux près de l’aéroport avec le projet de piste longue, mais aussi ceux de l’île Blanche situés à proximité du port de Longoni. En revanche, ceux de la Passe de M’Tsamboro se montrent particulièrement résilients. « Notre but est de comprendre pourquoi », dévoile encore Aline Tribollet.
Le préfet du centre avait montré aux organisateurs la note circulaire d’autorisation en suggérant même un lieu de rassemblement qui conviendrait aux autorités avant de finalement se rétracter le lendemain. Une décision dont le fondement juridique est contesté par des éminents juristes.
Revirement spectaculaire. Le rassemblement pacifique dont le but est de dénoncer la hausse des prix du carburant n’a finalement pas eu lieu ce lundi 27 juin comme prévu. 24 heures après avoir confirmé verbalement aux organisateurs que la manifestation serait autorisée, le préfet du centre, Salim Ben Mohamed Soilihi est revenu sur sa décision. Dimanche soir, vers 19h, alors que tout le monde se préparait à battre le pavé le lendemain, une note circulaire est apparue sur les réseaux sociaux in extremis. Datée du samedi 25 juin, celle-ci, à la surprise générale annonçait le report jusqu’à nouvel ordre du rassemblement pour des « raisons de sécurité ». En temps normal, ce refus n’aurait surpris personne. Puisque les autorités par la voix de la préfecture interdisent systématiquement depuis 2018 toute forme de rassemblement dont l’objectif est de dénoncer les échecs du pouvoir actuel. Si ce volte-face a choqué plus d’un, c’est parce que les organisateurs avaient deux plutôt été informés depuis que la manifestation était autorisée. Dans une conférence tenue samedi au siège de la confédération comorienne des travailleuses et travailleurs (Ctc), Mahamoud Ali, patron de CBE a confirmé avoir vu la note d’autorisation. Le préfet lui aurait seulement notifié que le lieu par contre avait été modifié. Au lieu de la place de l’indépendance, les citoyens devaient se retrouver au stade Bonbondjema, au nord de Moroni.
Peur d’être arrêté
» Il m’a fait comprendre qu’il attendait l’aval du ministre de l’Intérieur. C’était vers 11h. Je suis resté jusqu’à 13h, toujours sans réponse. Entre-temps, j’ai appris que le ministère avait à son tour remonté la note à la présidence. En tout cas, on a quitté la préfecture sans que le document ne nous soit remis. Mais nous étions optimistes« , relatait Mahamoud Ali, lors du point de presse. Mais c’était sans compter le revirement du préfet qui a sorti sa circulaire à quelques heures du sit-in. Si lundi les principaux leaders des associations à l’origine de la démarche comme Ngo’shawo , Ctc, Fédération comorienne des consommateurs, n’ont pas osé se rendre sur lieu du rendez-vous [ ils ne décrochaient même pas leurs téléphones], probablement par peur de se faire arrêter, n’empêche que certains citoyens aient tenté sans succès d’improviser des actions dans certaines zones de la capitale. Les quelques dizaines de jeunes qui avaient fait le déplacement, rongés par la crainte d’être embarqués ont fini par se replier. Même les pancartes, elles n’ont pas été dévoilées. Cette deuxième tentative de manifester interdite après celle du 4 juin juste parce que la préfecture n’a pas donné une autorisation a surtout suscité un débat sur le bien-fondé de ces refus devenus automatiques.
Pas besoin d’autorisation
Et pour de nombreux juristes, le préfet du centre n’a aucun droit d’interdire ou d’autoriser un rassemblement. » Évidemment qu’il faut maintenir la manifestation. Le préfet n’est ni législateur ni juge. On connaissait l’exercice limité ou au pire suspendu d’une liberté , maintenant on découvre l’exercice de reporter une liberté « , ironisait dans un post, le jeune docteur en droit constitutionnel, Mohamed Rafsandjani. Une position partagée par Yhoulam Athoumani, docteur en droit public. A l’entendre, aucune autorité administrative que ce soit un président de la République, un ministre de l’intérieur ou un maire n’a le pouvoir, au regard du droit positif de l’Union, d’interdire ni même de décaler à une date ultérieure une manifestation. Il a ajouté : » La constitution récemment révisée précise que nul ne peut être privé de sa liberté totalement ou partiellement qu’en vertu d’une loi ou d’une décision de justice« . Yhoulam auteur de l’ouvrage « le contentieux administratif en droit de l’Union des Comores » a martelé qu’à l’heure actuelle, la liberté de manifester garantie par la constitution n’est nullement pas soumise à un dépôt de déclaration préalable. Il conclura enfin par ces mots » il n’existe aucune loi qui donne aux autorités administratives le pouvoir de porter atteinte pour des motifs de sécurité à cette liberté fondamentale qui est celle de manifester« . Depuis la hausse des prix du carburant, de nombreux actes de délinquance ont refait surface. Après les coupeurs de route à Ngazidja, d’autres phénomènes de criminalité sont également constatés. Dimanche soir, une femme d’affaires a été poignardée à Mort dans sa résidence à Anjouan, par des inconnus qui selon les dires seraient des voleurs. Autant de facteurs reliés à tort ou à raison à la crise qui touche la population. Mais, rien ne semble préoccuper les autorités à part montrer les muscles à chaque fois que des citoyens souhaiteraient manifester.
Apparu à plusieurs reprises dans le groupe professionnel cette saison, le gardien comorien, Yannick Pandor, a signé ce lundi pour une année son premier contrat professionnel avec le Racing Club de Lens. Une juste récompense pour le longiligne (1m92) portier de 21 ans.
Le Parc naturel marin et la direction des affaires culturelles de Mayotte s’associent pour lancer un appel à projets de résidences artistiques « L’art et la mer » en faveur des enjeux écologiques, notamment en lien avec l’environnement marin. Sans distinction de frontières entre les esthétiques artistiques, il a pour ambition de démocratiser pratiques artistiques et transition écologique.
Pour les artistes candidats, c’est l’occasion de faire œuvre d’une création originale tirée du milieu marin exceptionnel que constitue Mayotte, d’interroger le contexte de transition écologique, de se l’approprier, d’aller à la rencontre des personnes travaillant ou vivant sur le territoire, de s’en inspirer. Il s’agit de tisser des liens avec les différents publics sur l’île (écoles, associations, collectivités) en organisation des actions de médiation.
Qui peut déposer sa candidature ? Toute entité artistique ou culturelle professionnelle représentant un artiste, une équipe artistique ou un acteur culturel souhaitant développer ou consolider une création s’inscrivant dans les thématiques de cet appel à projets. Le porteur du projet doit être basé en France (Mayotte, régions ultramarins ou métropole). En revanche, le projet doit se dérouler à Mayotte et avoir un ancrage fort sur le territoire. Toutes disciplines artistiques confondues : arts du spectacle (musique, danse, théâtre, cirque), arts multidisciplinaires (performances, d’ambulations, land-art), arts visuels (peinture, sculpture, photo, dessin, installations), arts numériques ou audiovisuels, etc.
Depuis quelques mois, le commandement de la gendarmerie de Mayotte sécurise les sites touristiques en y assurant une présence soutenue par ses militaires. Afin de permettre à la population de profiter davantage de cette présence durant les prochaines vacances, le dispositif « Matébézi Ya Ounafassi », c’est-à-dire « sorties tranquilles » va être déployé. Il s’agira de communiquer à la population, tous les jeudis matin et via leur page Facebook, les jours et heures de présence aux sites déterminés. Pour le week-end du 2 et 3 juillet 2022, le planning sera donc publié le jeudi 30 juin.
Dimanche matin, l’équipage du Maria Galanta Express a procédé au sauvetage de deux pêcheurs en détresse dans un kwassa submergé, durant sa rotation entre Dzaoudzi et Moroni. Âgés de 34 et 42 ans et originaires de Mohéli, ils ont quitté l’île le samedi pour aller pêcher et leur embarcation a pris l’eau au cours de la journée.
Le commandant du Maria Galanta Express a détecté leur signal lumineux en couleur à 4h15, à dix milles nautiques de Chindrini, et a dérouté le navire pour intervenir rapidement. 18 minutes plus tard, l’équipage s’est mobilisé pour réaliser les manœuvres de sauvetage sur place. À 4h38, les deux hommes ont été pris en charge, tout d’abord au sein de l’infirmerie pour les soins urgents. Il leur a été ensuite offerts des vêtements et un repas chaud, avant que les autorités et leurs familles, restées sans nouvelles, ne soient prévenues.
Dimanche dernier, une délégation des centres communaux d’action sociale parrains a été accueillie à l’Hôtel de ville de Mamoudzou, par Zoulfati Madi, adjointe au maire, en charge de la politique sociale, par Madi Moussa Velou, le 7ème vice-président du Département en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé, également président de la maison départementale des personnes handicapées, par Zouhourya Mouayad Ben, la 4ème vice-président en charge des sports, de la culture et de la jeunesse, mais aussi par les associations de la commune qui œuvrent dans le domaine de l’insertion et de la lutte contre les exclusions.
Lors de cette rencontre, le vice-président a souligné la volonté du conseil départemental, chef de file de l’action sociale, d’accompagner les CCAS locaux dans leurs missions de propositions de services, d’aides financières ou techniques pour faire face aux situations de précarité ou de difficulté sociale touchant notamment les familles, les personnes âgées, les personnes sans emploi et les personnes en situation de handicap. Il a ainsi rappelé la situation sociale de Mayotte, le plus pauvre département de France, avec un taux de chômage élevé et un taux de natalité exponentiel.
Cette délégation parrainée par convention est composée de onze professionnels du domaine social venant de divers départements nationaux, comme Stéphanie Courtois, coordinatrice Design Palas, représentante de l’union nationale des centres communaux d’action sociale (UNCCAS), Astrid Lelievre, vice-présidente du CCAS de Saumur, Alexandra Thomas, chargée de mission du CCAS de l’union départementale des centres Communaux d’action sociale (UDCCAS), et Nathalie Platini, adjointe aux affaires sociales de la ville de Bar le Duc, conseillère communautaire, administratrice du centre intercommunal d’action sociale (CIAS), et présidente de la commission insertion.
Le sociologue Bertrand Hagenmüller a animé ce colloque organisé par l’association Mlezi Maoré
Toute une journée était consacrée aux jeunes en errance, ce lundi, au lycée des Lumières à Kawéni. Organisée par l’association Mlezi Maoré, elle a été animée par le sociologue Bertrand Hagenmüller, qui a travaillé sur cette problématique dans l’océan Indien.
Flash Infos : Quel est le but d’une journée comme celle-ci ?
Bertrand Hagenmüller : Nous sommes réunis ici pour parler et réfléchir comment aborder le problème de jeunes en errance. Quelles politiques publiques peuvent être mises en œuvre. La journée doit aussi permettre de donner la parole aux jeunes et aux professionnels qui travaillent avec eux.
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L’auditorium du lycée des Lumières était plein, ce lundi matin. Mlezi Maoré et ses partenaires étaient présents en nombre.
Le conseil départemental de Mayotte, représenté par ses élus Zouhourya Mouayad Ben et Salim M’Déré, le recteur de Mayotte Gilles Halbout et la présidente de Mlezi Maoré, Roukia Lahadji Jouwaou.
Plusieurs documentaires de Bertrand Hagenmüller ont été projetés en marge des tables rondes.
FI : Vous avez réalisé les documentaires projetés aujourd’hui. Que souhaitiez-vous montrer ?
B.H. : Ils s’inscrivent dans un projet plus large, portant notamment sur la protection de l’enfance. Nous avons voulu donner la parole à ceux qui travaillent dans ce secteur à La Réunion et à Mayotte. Et également sensibiliser plus largement.
FI : Est-ce qu’il y a beaucoup de paramètres qui amènent vers l’errance ?
B.H. : Je ne suis pas un spécialiste. Mais il y a deux choses qui revenaient très souvent lors des échanges, ce sont la déscolarisation des enfants et la question des sans-papiers. Pour la première, une étude est justement en train de recenser le nombre d’enfants déscolarisés sur le territoire. Celui qui en a la charge, Tanguy Mathon-Cécillon, vient en parler justement.
FI : Quel regard portez-vous maintenant sur le contexte mahorais ?
B.H. : Nous sommes venus ici en mars 2021, après être passés par La Réunion. Donc nous avons eu tout de suite droit aux préjugés et aux fantasmes sur Mayotte. Mais en arrivant, il y a une double surprise. C’est vrai, nous voyons la pauvreté, beaucoup de gens qui vivent dans les bangas. Et à côté, nous voyons qu’il y a des gens qui se bougent, des associations variées. C’est ce que j’ai dit tout à l’heure dans mon intervention, les conséquences de ce qu’ils font auprès des jeunes en errance sont tout de suite visibles.
FI : Il y a beaucoup de monde dans cet auditorium qui travaille sur le sujet. Est-ce qu’il y a un espoir d’endiguer le phénomène ?
B.H. : C’est le paradoxe. Des fois, nous nous disons que nous n’en sortirons jamais. Et puis ensuite, nous nous disons que c’est possible, qu’il y a des gens qui se battent pour ça.
FI : Au cours de votre première intervention, vous avez rappelé que des phénomènes de bandes de jeunes que connaît Mayotte ont déjà existé précédemment.
B.H. : C’est exact. En métropole, nous avons eu les Apaches au début du XXème siècle à Paris, puis les blousons noirs. Il y a toujours eu des cycles plus ou moins comme celui-ci. Évidemment, « le plus ou moins » est important. Il faut que ça n’empiète pas sur la société.
Les documentaires réalisés par Bertrand Hagenmüller seront à retrouver sur le site jeunessedoutremer.com
« Il y a plus de 4.000 mineurs non accompagnés sur le territoire »
Plusieurs débats se sont succédé au cours de ce colloque d’une journée. Ont été ainsi abordés la déscolarisation des plus jeunes, l’accès aux droits ou la problématique des mineurs isolés. Comme indiqué ci-dessus par Bertrand Hagenmüller, plusieurs jeunes et professionnels du territoire ont eu l’occasion de prendre la parole et de partager leurs expériences.
En préambule de la journée, plusieurs institutionnels comme le recteur de l’académie de Mayotte, Gilles Halbout, la vice-présidente du conseil départemental de Mayotte, Zouhourya Mouayad Ben, et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, ont lancé officiellement l’événement, lundi matin. Ce dernier s’est appuyé sur le dernier rapport sénatorial, adopté en septembre 2021, pour évoquer le sujet. « Il y a plus de 4.000 mineurs non accompagnés sur le territoire », a-t-il rappelé, évoquant la pauvreté et l’immigration comme causes principales. Toutefois, selon lui, il ne faut « ni amalgame ni angélisme » sur ce sujet.
Les étudiants diplômés peuvent désormais occuper des postes d’assistant de direction et de ressources humaines, mais aussi de manager.
Ce lundi 27 juin se déroulait une cérémonie de remise de diplômes à destination de dix étudiants en BTS gestion des petites et moyennes entreprises (GPME) à l’école supérieure de commerce et de gestion de Mayotte. Un moment solennel avant de les laisser voler de leurs propres ailes, que ce soit en licence professionnelle ou directement sur le marché du travail.
Perchée au premier étage du bâtiment H en plein cœur du centre administratif Maharajah à Kawéni, l’école supérieure de commerce et de gestion de Mayotte propose de la formation initiale et continue, mais aussi en alternance. Et c’est le BTS gestion des petites et moyennes entreprises (GPME) qui se trouve à l’honneur ce lundi 27 juin. Ou plutôt les dix étudiants fraîchement diplômés, réunis dans les locaux ce matin-là. « Nous voulions marquer le coup pour les encourager et leur apporter de la reconnaissance », souligne Faïza Ahamada, l’une des coordinatrices pédagogiques au sein de l’établissement. « Cela donne le ton par rapport à la jeunesse de demain ! »
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L’école supérieur de commerce et de gestion de Mayotte se trouve au 1er étage du bâtiment au sein du centre administratif Maharajh, situé à Kawéni.
Au sein de l’école, il est possible de suivre des formations initiales, continues, mais aussi en alternance.
C’est en somme toute la philosophie défendue par l’ESCGM et plus particulièrement par son directeur, Karim Essoulami. « Pour réussir et avancer, il faut être exigeant avec soi-même », rappelle-t-il aux élèves. « Pendant deux années, nous sommes exigeants avec vous pour vous pousser le plus possible. » Un message d’autant plus percutant que la cérémonie solennelle se déroule dans la salle dénommée « exigence ». « Si nous sommes persévérants, nous y arrivons. C’est une équation simple. Et surtout, la persévérance permet d’atteindre l’excellence. »
« Aller le plus loin possible dans les études »
Ne leur reste plus qu’à décider de l’orientation à prendre. L’expérience des années passées démontre que la moitié des diplômés s’envole alors pour la métropole dans le but de poursuivre leurs cursus, tandis qu’un quart s’inscrit au centre universitaire de formation et recherche (CUFR) de Dembéni et que le reste débarque sur le marché du travail. En effet, si certains enchaînent avec une licence professionnelle, d’autres aspirent à rentrer dans la vie active et décrocher un poste d’assistant de direction ou de ressources humaines, ou encore de manager. « Leurs employeurs sont très variés, cela va des PME aux très grandes entreprises », assure Karim Essoulami, qui pousse tout de même ses protégés à « aller le plus loin possible dans les études ».
Ouverte depuis six ans, l’école recense chaque année une bonne centaine d’étudiants toutes filières confondues et leur offre ainsi la possibilité de ne pas prendre le large trop tôt… « Les parents préfèrent que leurs enfants restent ici deux ans pour gagner en maturité avant de partir. » D’autant plus que les diplômes délivrés à Mayotte ont la même valeur qu’au national. Dans ces conditions, mieux vaut faire ses gammes localement ! « L’objectif est de garder une continuité pédagogique et de ne pas les laisser à l’air libre et dans l’oisiveté », insiste Faïza Ahamada. Ainsi, pour ceux qui leur restent des unités d’enseignement à valider, ce n’est que partie remise, comme le rappelle Karim Essoulami. « Vous pourrez retenter l’an prochain. Il ne faut jamais lâcher. Vos familles croient en vous, il n’y a aucune raison que vous ne réussissiez pas. Continuez dans ce sens-là, l’examen n’est pas une fin en soi. D’accord, on y croit ?! » De quoi redonner un coup de peps aussi bien aux déçus qu’aux néo-diplômés.
De nombreuses banderoles tapissaient la grille du lycée de Coconi ce lundi 27 juin.
L’intégralité des agents titulaires du lycée agricole de Coconi se sont mis en grève ce lundi 27 juin pour dénoncer leurs conditions de travail. Si cela faisait bien longtemps que la colère couvait chez les personnels, le suicide de l’infirmière de l’établissement, survenu dans la nuit du 17 au 18 juin dernier, a mis le feu aux poudres. Pour les responsables syndicaux en effet, l’épuisement et le stress au travail sont l’une des causes du drame.
« On se fout vraiment de nous ! », rugit Yazid Mohamed, le délégué syndical UNSA représentant du personnel du lycée de Coconi. Un cri du cœur qui renvoie à l’arrêt maladie déposé par le directeur du lycée, Christophe Bretagne, en fin de semaine dernière. « Nous avons déposé notre préavis de grève le mardi 21 juin dernier. Comme par hasard, il se met en arrêt le vendredi ! C’est une façon de nous dire qu’il refuse le dialogue social ! Mais on le prévient : si aucune entrevue n’est prévue avec la direction avant le début des vacances scolaires, il n’y aura pas de rentrée 2022-2023 au lycée de Coconi ! », tempête le syndicaliste, visiblement excédé.
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Un piquet de grève a été monté de 6h à 16h. La cinquantaine de grévistes se relayait de manière à ce qu’il y ait toujours quelqu’un.
Yazid Mohamed en compagnie de Zalifa Assani, la représentante FO
La grève a été décidée par l’intersyndicale comprenant les syndicats UNSA, FO et Snetap-FSU après l’échec des nombreuses tentatives de négociations avec la direction et les réponses non satisfaisantes données par la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF). Le lycée de Coconi dépend en effet du ministère de l’Agriculture et non de celui de l’Éduction nationale.
Des personnels « au bout du rouleau »
La plus grosse revendication de l’intersyndicale concerne le manque de personnel au sein de l’établissement, ce qui expose ses agents à « une exposition au stress et à l’angoisse avec les risques psycho-sociaux qui représentent une vraie menace pour la santé mentale et physique des employés de l’EPN (établissement public national) de Mayotte ». Pour les organisations syndicales, ces conditions de travail épuisantes font partie des raisons qui ont poussé l’infirmière du lycée de Coconi à mettre fin à ses jours le 18 juin dernier. Selon de nombreux témoins, celle-ci aurait affirmé à de nombreuses reprises « qu’elle n’en pouvait plus » et « qu’elle était épuisée ».
Des symptômes que ressentent également d’autres agents du lycée. « Il faut faire quelque chose, on ne peut pas permettre à d’autres drames de ce genre de se produire », affirme Yazid Mohamed. Outre le fait de renforcer les effectifs, l’intersyndicale souhaiterait également pouvoir bénéficier d’un dispositif type « REP+ » comme cela existe au sein de l’Éducation nationale. Or la DAAF lui a répondu que « cela n’existait pas au ministère de l’Agriculture »… En revanche, elle aurait, toujours selon les dires de Yazid Mohamed, « donné des moyens considérables au lycée de Coconi ». Toutefois, le personnel constate que rien n’a été mis en place pour soulager les agents, tant en termes de moyens humains que matériels.
Le directeur du lycée directement dans le viseur des grévistes
Pour le représentant du personnel, « toute cette pression vient du directeur car c’est lui qui s’occupe du recrutement des contractuels ». « Le lycée de Coconi comporte 420 élèves soit davantage d’effectif que les deux lycées agricoles de La Réunion réunis. Or, ils ont bien plus d’agents par lycée pour gérer leurs élèves ! », s’insurge Yazid Mohamed qui dénonce « un mépris et un manque de reconnaissance du travail fourni ». Par ailleurs, il précise qu’aucune formation n’est donnée aux enseignants pour s’occuper d’élèves non-lecteurs et non-scripteurs qui constituent l’écrasante majorité des élèves du lycée. En termes de matériel, le préavis de grève dénonce « un système informatique obsolète » et « une absence de volonté de la direction de solutionner le problème structurel du réseau informatique (architecture, câblage, etc.) ».
Face à ces attaques virulentes, Christophe Bretagne nous confirme au téléphone la réalité de son problème de santé et affirme que « les personnels devraient apprendre à rester à leur place ». « Je suis bien d’accord avec les grévistes qui affirment que « le stress doit changer de camp » », ironise-t-il. Une position qu’il qualifie lui-même « d’officielle » et qui ne risque pas d’apaiser le conflit. Bref, le torchon brûle entre les deux camps. Ne pouvant donner davantage de détails aux médias au vu de son arrêt maladie, Christophe Bretagne charge son adjoint Ahmed Papa Combo de tenter de calmer les esprits des uns et des autres. Ce dernier confirme que les membres de la direction prennent cette grève très au sérieux et qu’il compte recevoir sous peu les grévistes pour discuter de leurs revendications. D’ici là, le mouvement social se poursuit a minima jusqu’à jeudi et, sans rencontre avec la direction, elle sera reportée à la rentrée 2022-2023 avec de sérieuses menaces de blocage de l’établissement.
Ce vendredi 24 juin, les élus, les dignitaires, les directeurs des différentes administrations, les services partenaires, les gradés ainsi que les sapeurs-pompiers ont été conviés à l’inauguration du poste avancé de Passi-Kéli. Une cérémonie protocolaire qui pose les bases d’une évolution notable au sein du service départemental d’incendie et de secours.
Après de très longues années d’attente, le poste avancé de Passi-Kéli voit enfin le jour. Réunis vendredi dernier à une cérémonie d’inauguration, les sapeurs-pompiers se dotent d’une nouvelle infrastructure dans l’un des villages les plus reculés du Sud. De quoi réjouir l’adjudant-chef Ardali Hamada, nommé responsable de ce site. « Je dois veiller à son bon fonctionnement », confie fièrement celui qui a reçu le jour-même la médaille d’or d’ancienneté pour ses 30 ans de bons et loyaux services au sein du service départemental d’incendie et de secours. Pour l’épauler dans ce nouveau poste, quatre autres soldats du feu la journée et trois en soirée.
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L’implantation de ce nouveau poste avancé doit contribuer à intervenir plus rapidement sur l’ensemble de ce secteur du territoire. En d’autres termes, celui-ci va permettre « d’assurer les secours aux personnes et de lutter contre les incendies sur toute la façade sud de l’île de Mayotte », mais aussi « de gagner du temps par rapport aux pompiers de Chirongui qui se déplaçaient jusqu’à présent », détaille Olivier Neis, le colonel hors classe et chef de corps du SDIS. Pour commencer, ce dernier prévoit de mettre à disposition une ambulance ainsi qu’un véhicule incendie. Des moyens matériels non négligeables qui doivent anticiper le renfort des collègues situés à Mramadoudou « pour garantir une parfaite opération ».
Un poste avancé amené à évoluer
Passi-Kéli n’est qu’un avant-goût du travail entrepris par le SDIS puisque des projets d’amélioration sont encore en cours de réalisation aux quatre coins de l’île. « Les engins vont évoluer en fonction des besoins… Pour le moment, le poste reste tel quel, nous reviendrons sur son évolution une fois que l’ensemble des casernes seront construites », indique Olivier Neis. D’où la présence ce vendredi d’un grand nombre d’officiels et de directeurs de différentes administrations pour marquer le coup et adresser un message d’unité. En témoignent les distinctions adressées aux sapeurs-pompiers afin de mettre en lumière leur travail. « Cette inauguration nous a permis de procéder à une remise de décorations et de galons qui n’avait pas pu se faire à cause du Covid-19, mais aussi et surtout de remotiver l’ensemble des troupes et de montrer que nous sommes une famille unie », conclut le grand patron des soldats du feu.
À la veille des festivités liées à l’indépendance malgache, le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni a signé à Tananarive, ce 25 juin, des convention-cadres de coopération avec onze régions de Madagascar, en présence notamment des gouverneurs, du ministre de l’Intérieur et du directeur général en charge des projets présidentiels. Une suite logique après l’engagement de Madagascar dans le programme Interreg canal Mozambique, porté par Mayotte. Un symbole aussi de la qualité des relations entre les deux îles.
Ce samedi 25 juin s’est tenue la cérémonie de remise de diplômes universitaires (DU) et des Masters de métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF) des promotions 2020-2021, au lycée polyvalent de Dembéni (Tsararano). À cette occasion, des personnalités locales, notamment le conseil départemental, représenté par Daoud Saindou Malidé, 6ème vice-président, en charge de la formation professionnelle, éducation et insertion, ont remis aux 329 lauréats leurs diplômes. L’élu a rappelé les objectifs de cette formation, à savoir améliorer la pratique d’enseignement à partir de l’analyse des situations vécues dans l’ensemble des lieux de formations, acquérir des connaissances dans les domaines non encore maîtrisés, répondre de manière personnalisée aux besoins spécifiques exprimés par les enseignants stagiaires, et enfin favoriser l’échange de pratiques professionnelles et le travail en équipes plurielles. « Je veux donc aujourd’hui féliciter comme il se doit les lauréats qui se voient remettre leurs diplômes. Leur dire que le conseil départemental sera à leurs côtés parce que Mayotte a besoin de leur expertise, de leurs connaissances pour aller de l’avant. Je redis ma grande fierté de participer à cette cérémonie. »
Ce 24 juin a eu lieu la signature officielle de la convention de gestion de l’îlot Bandrélé entre le conservatoire du littoral et la communauté de communes du Sud lors du séminaire de cette dernière, en présence d’El Anrif Hassani, le président du conseil des rivages de l’océan Indien, de Tahamida Ibrahim, la 2ème vice-présidente du Département, d’Ali Moussa Moussa Ben, le président de l’intercommunalité, d’Alain BRONDEAU, le délégué Outre-mer du conservatoire du littoral et de Christian Beillevaire, le responsable d’antenne de la délégation Outre-mer.
L’îlot Bandrélé est, avec l’îlot M’Tsamboro, l’un des deux principaux spots qui fait l’objet d’une importante fréquentation touristique pour la qualité de ses paysages et de ses fonds marins. Protégé par le conservatoire du littoral, il est désormais géré par la communauté de communes. Un premier chantier de plantation et de restauration écologique a été réalisé en 2021 et se poursuivra en fin d’année. La police intercommunale, qui dispose de moyens nautiques, va désormais effectuer des patrouilles de surveillance et de sensibilisation sur ce site très prisé de la population, mais fragile.