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Au cœur du tribunal, un lieu est dédié uniquement aux victimes

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Adel Mohamed reçoit les victimes dans un bureau au rez-de-chaussée du tribunal judiciaire.

Créé le 1er juillet 2020, le bureau d’aide aux victimes (Bav) composé de deux juristes s’est peu à peu fondu dans le décor du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Une nécessité tant les démarches peuvent être compliquées pour des familles qui arrivent souvent aux procès sans avocats.

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Lors des procès, les victimes sont souvent envoyées au Bav pour faire leur demande de partie civile.

Le local n’est pas le plus aisé à trouver. Au rez-de-chaussée du tribunal judiciaire, au détour d’un couloir, le petit bureau aux stores baissées est discret. C’est là qu’Adel Mohamed ou Adidja Mouta Bacar reçoivent quotidiennement les victimes. Comme ce mercredi matin, où entre la session d’assises qui vient de débuter et les affaires du tribunal correctionnel, les rendez-vous s’enchaînent. Après avoir vu déjà six personnes depuis 8h, Adel rencontre une jeune mère de famille qui tient son bébé contre elle. En situation irrégulière, elle a vu un groupe d’hommes pénétrés chez elle, à Chirongui, le 6 mars 2021. Ils avaient cassé la plupart de ses biens. « Il faut des factures pour que les juges puissent décider le montant du préjudice », indique le juriste, à travers la vitre transparente installée pendant la crise sanitaire. Son interlocutrice acquiesce, mais ne peut fournir de justificatifs. Ce sera donc aux juges, au cours de la même matinée, de déterminer le chiffre adéquat. « Je vous donne mon numéro de téléphone. Je vous appelle demain pour vous dire ce qui sera décidée », conclut-il. Dans « cette interface entre le tribunal et les victimes », Adel est le premier occupant du bureau d’aide aux victimes (Bav), depuis son ouverture en juillet 2020. Un poste polyvalent où il doit aider les plaignants dans les démarches, leur expliquer le jargon juridique et les contacter afin de s’assurer qu’ils ont bien un avocat le jour-J. Par contre, il ne peut pas donner de conseils, afin de ne pas interférer avec la profession d’avocat.

Des procédures à régler continuellement

La victime suivante est un jeune homme de Tsoundzou. Le 9 février, il était déjà venu au tribunal dans le cadre d’une comparution immédiate. Ses deux agresseurs ont été condamnés à deux ans de prison et sa demande d’indemnisation à hauteur de 3.000 euros avait été acceptée. Si la comparution permet un jugement beaucoup plus rapide, elle laisse peu de temps aux justiciables de trouver un avocat. « Il en a appelé un, mais il ne pouvait pas le prendre », se désole Adel, qui voit quotidiennement à quel point le manque d’avocats pénalise l’île. Pour qu’il puisse être indemnisé, le jeune homme doit se plier à un courrier du bureau d’aide juridictionnelle qui exige, trois mois après le procès, qu’un certificat de présence soit délivré. Ne parlant pas le français, il converse en shimaoré avec Adel. Quand les victimes parlent kibushi, c’est Adidja qui a l’habitude de prendre le relais. Le garçon glisse le précieux document dans son sac et repart.

Une autre femme d’origine malgache rentre dans la pièce. Cette habitante de Labattoir a vu les relations avec son mari se détériorer au point qu’elle garde ses trois enfants sans qu’un centime d’allocations ne lui parvienne. Une tentative de médiation devrait être mise en place avec un juge des affaires familiales. « Est-ce qu’il t’a menacé ? Est-ce que tu as peur de lui ? » s’enquiert Adel, pour savoir si une procédure rapide doit être lancée. « Non, pas du tout. Je veux simplement qu’il puisse nourrir ses enfants », rassure-t-elle. « On va te demander des extraits de naissance plus récents, les dernières feuilles d’impôt », prévient alors le juriste. Cette dame sera la dernière qu’il voit passer ce matin. L’audience du tribunal correctionnel dans la pièce d’à côté touchant bientôt à sa fin, le banc des victimes s’est considérablement vidé.

 

« Parfois, ça me frustre »

Le bureau d’aide aux victimes a un statut un peu à part au sein du tribunal. Il s’agit, en effet, d’une antenne d’une association basée à Lille (Nord). Elle remplace l’Acfav (association départementale pour la condition féminine et l’aide aux victimes) qui assurait autrefois des permanences au tribunal.

À Mayotte, les problématiques sont d’autant plus nombreuses au regard des difficultés que la population rencontre. Entre les changements d’adresse ou le manque parfois de communication, il n’est pas rare que les victimes soient absentes lors du procès, même dans des affaires graves. Leur indemnisation est tout aussi compliquée. Pour qu’ils la perçoivent, les plaignants doivent avoir un compte en banque et fournir un relevé d’identité bancaire (Rib). Ce qui n’est pas toujours le cas sur l’île. « Parfois, ça me frustre », admet Adel. « Ils font les démarches et ça bloque à ce niveau-là. » Le Mahorais n’a pourtant pas l’intention de baisser les bras et souhaite que l’équipe s’étoffe à l’avenir d’un psychologue et d’un référent au centre hospitalier de Mayotte pour améliorer encore la prise en charge des victimes.

Une trentaine de jeunes mahorais à bord du Marion Dufresnes II pour une aventure inédite

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Colonie de noddis bruns avec le Marion Dufresne, au large de l'île Tromelin. Crédit : Lucie Pichot.

À bord du plus grand bateau de la flotte océanographique française, 75 étudiants scientifiques, en formation maritime ou en cursus artistique, dont une trentaine de jeunes mahorais, vont vivre une expérience unique d’échange et d’apprentissage autour des enjeux de l’océan de demain. Un projet d’école navire imaginé par l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer et le ministère des Outre-mer.

« C’est une chance inouïe de partir sur le Marion Dufresnes II, le navire le plus convoité des scientifiques. » Fraîchement diplômée d’une licence sciences de la vie au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni, Mouyna Inzoudine ne cache pas sa fierté de pouvoir représenter sa communauté au cours de cette aventure qui s’annonce « inédite ». Un projet d’école flottante imaginé par l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer et le ministère des Outre-mer.

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Appareillage du Marion Dufresne à La Réunion pour la campagne MAYOBS15, octobre 2020. Crédit : REVOSIMA – MAYOBS15 (IFREMER, CNRS, IPGP, BRGM, OVPF, Université de Paris).

À partir du 27 juin, pas moins de 75 étudiants – ultramarins, métropolitains et du bassin de l’océan Indien (Kenya, Tanzanie, Seychelles, Madagascar) – scientifiques, en formation maritime ou en cursus artistique, doivent vivre une campagne océanographique de l’intérieur, aux côtés des chercheurs et de l’équipage chevronnés. Parmi eux, on dénombre une trentaine de Mahorais, issus du CUFR et de l’école d’apprentissage maritime. Cinq d’entre eux participent à la première étape, de La Réunion à Mayotte. Au programme : les explorations du Mont La Pérouse et du Tromelin la Feuillée, une escale à terre sur les Îles Glorieuses pour évoquer les petits écosystèmes et la restauration écologique, et un stop au geyser Zélée.

Puis vient la deuxième étape du 9 au 22 juillet. « C’est une superbe opportunité d’embarquer des jeunes du territoire et de vivre une mission scientifique sur la surveillance du volcan sous-marin », se réjouit Emmanuel Corse, maître de conférences en écologie moléculaire au sein de l’unité Marine biodiversity, exploitation and conservation au CUFR, et aussi responsable de l’école bleue Outre-mer au cours de cette période.

Observations et exploitations

Pour celui qui fait partie des six encadrants originaires du 101ème département, « l’une des fortes attentes se situe au niveau pédagogique puisque nous serons en dehors des murs de l’université ». Ainsi, l’équipe composée de géographes et de biologistes prévoit de faire réaliser aux élèves des observations de mammifères, d’avifaunes et de déchets flottants, mais également de leur faire exploiter la faune associée aux roches remontées dans le cadre des campagnes Mayobs. Sans oublier de les faire travailler sur différentes données biologiques.

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Et surtout, la délégation mahoraise souhaite « profiter de cette pluralité des embarquants pour aborder des thématiques telles que les cultures, les traditions ou encore les enjeux environnementaux ». Intenses sur le papier, ces deux semaines n’effraient absolument pas Mouyna Inzoudine. Bien au contraire ! « Tout cela peut nous ouvrir de nouvelles portes dans le milieu et consolider nos connaissances auprès de scientifiques expérimentés. »

Une fois de retour sur la terre ferme, place à la restitution de cette épopée hors du commun. « Les artistes vont produire des supports artistiques qui serviront lors de différents événements, à l’instar de la Fête de la science », prévient Emmanuel Corse. « Et nous allons demander aux étudiants scientifiques de réaliser une synthèse de leur expérience pour qu’ils puissent ensuite la communiquer dans le primaire et le secondaire à travers par exemple les réseaux d’éducation au développement durable du rectorat. »

 

Sensibiliser les jeunes à la richesse et à l’importance des océans

Pour François Houllier, le président-directeur général de l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, l’intérêt de cette école bleue Outre-mer est de regrouper « une équipe interdisciplinaire, interprofessionnelle et internationale », mais aussi de sensibiliser « la jeune génération à l’importance de l’océan où elle vit ». Même son de cloche pour Sophie Brocas, la directrice générale des Outre-mer. Pour elle, la surface maritime nationale représente « un potentiel inouï de développement économique et d’emplois pour demain », elle est « une vigie et une arme contre le changement climatique », et surtout « une promesse incroyable de connaissances pour améliorer la santé, les énergies renouvelables et les matériaux ». À travers ce soutien du ministère, l’idée est de réconcilier les jeunes ultramarins, qui ont le dos tourné à la mer, avec leur environnement. Et par la même occasion de susciter des vocations.

Le grand retour de la course de pneus sur route

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Voilà maintenant deux ans que la course de pneus a quasiment disparu du paysage mahorais. Cette année, elle signe son grand retour sur les routes de Mayotte, et plus précisément à Mamoudzou, ce samedi 25 juin. À l’occasion de cette 38ème édition, l’agence Angalia, organisatrice de l’évènement, fait les choses en grand, en collaboration avec la commune chef-lieu. Pas moins de 900 participants se sont en effet inscrits pour vivre ce moment unique. Laurent Mounier, le directeur de l’agence, nous en livre tous les détails.

Mayotte Hebdo : Comment se déroulera cette nouvelle course de pneus ?

Laurent Mounier : Le parcours est simple, il fait 1,850 kilomètre. Le départ se fera au rond-point Baobab, et l’arrivée sur la place Zakia Madi de Mamoudzou. Il y aura des enfants et des adultes. Les garçons partiront à 14h, les filles à 14h30 et les adultes à partir de 15h. Nous avons 300 garçons, 200 filles, et 300 adultes. Pour les adultes nous avons quatre catégories : les hommes, les femmes, les gros pneus, les big mamas. Nous aurons les résultats par catégorie. La remise des prix aura lieu à partir de 17h. Tous les enfants repartiront avec un cadeau. Chaque équipe gagnante de chaque catégorie aura aussi un cadeau offert par Madora.

MH : De quelle manière avez-vous sélectionné les participants ?

L.M. : Les enfants sont sélectionnés sur deux modes. En dehors de Mamoudzou, nous avons organisé avec l’UFOLEP (union française des œuvres laïques d’éducation physique) un championnat par intercommunalité. Il a eu lieu au mois de mai et, à chaque course, nous avons sélectionné les 40 premiers de chaque interco : les 20 premières filles et les 20 premiers garçons. Cela fait 200 enfants. Ensuite, la commune de Mamoudzou organise sa propre sélection. Elle a fait des sélections par village et elle a en tout 300 enfants. Ce qui fait un total de 500 enfants.

Concernant les adultes, ils devaient remplir un bulletin de participation. Il était remis dans une urne en fonction des catégories et nous avons tiré au sort les participants. Je rappelle que l’année dernière, la course a été faite, mais sur le terrain de foot de Baobab, avec seulement les enfants.

MH : Cette année marque donc le grand retour de la course de pneus, depuis le début de la crise sanitaire…

L.M. : Effectivement, c’est le grand retour sur la route et le retour des adultes ! Nous n’avons pas fait de courses depuis 2019 et nous sommes très excités à l’idée de repartir sur la route. Mais nous faisons surtout cela pour le fun et pour maintenir la tradition.

MH : Avez-vous retrouvé l’engouement qu’il y avait autour de l’évènement ?

L.M. : Pour l’instant, les gens sont un peu sceptiques, ils attendent de voir. Mais une chose est sûre, tout le monde est ravi. Je pense qu’il va falloir cette course afin de réinstaller la confiance, pour que l’année prochaine nous soyons sur de bonnes bases.

MH : Selon vous, quelle place la course de pneus a dans la tradition mahoraise ?

L.M. : Je pense que la course de pneus est toujours dans le cœur des Mahorais. Maintenant, il faut la faire vivre parce que nous voyons bien que d’autres sports sont en train de prendre le dessus comme le football ou le basket. Il faut maintenir cette tradition parce que, comme nous le disons si bien ici, c’est la Formule 1 mahoraise. En plus c’est gratuit, tout le monde peut participer. Cela permet de rappeler qu’avant à Mayotte les enfants courraient derrière des pneus. Aujourd’hui, nous sommes plus dans le domaine du folklore. Cependant, je vois lors des championnats que les enfants adorent courir derrière les pneus, même si certains découvrent la course.

MH : Pensez-vous que cet évènement est voué à disparaître avec le temps ?

L.M. : Je n’espère pas ! Nous allons tout faire pour qu’il se maintienne. Je ne crois pas que la course de pneus va disparaître parce que mine de rien, il y a tout de même un certain engouement. Je vois bien que les participants sont motivés. Les associations aussi, beaucoup nous donnent un coup de main pour organiser la course.

MH : Vous avez créé une application mobile de course de pneus il y a deux ans, a-t-elle atteint ses objectifs ?

L.M. : Nous avons fait plus de 30.000 téléchargements en un an et cela va au-delà de nos objectifs. L’avantage avec cette application, c‘est que l’on peut faire de vraies courses de pneus que l’on soit à Mayotte, ou dans n’importe quel endroit de la Terre.

MH : 900 personnes vont participer à cette course, de quelle manière allez-vous assurer la sécurité ?

L.M. : Nous sommes désormais catalogués « grand évènement », cela veut dire que la préfecture doit vérifier que tout est conforme. La police nationale, la gendarmerie et la police municipale de Mamoudzou seront mobilisées afin de sécuriser l’évènement. Le RSMA et le SDIS vont également nous donner un coup de main.

 

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la course de pneus dans le numéro 1005 de Mayotte Hebdo, à retrouver ici : https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/.

 

La vie n’a jamais été aussi chère à Mayotte

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L’énergie, et notamment les carburants, connaît une augmentation considérable depuis l’an dernier.

Les dernières données de l’Insee, publiées ce mercredi, montrent que les prix de l’alimentation, de tabac, des produits manufacturés et de l’énergie n’ont cessé de grimper. Ce dernier a même progressé de 26.6% en un an. L’ensemble (+6.2% entre mai 2021 et mai 2022) correspond à la plus grande augmentation de tous les territoires français.

Le tarif de l’essence ou du gazole n’est que la pompe qui cache la forêt. Depuis des mois, Mayotte connaît une augmentation générale des prix. Que ce soient l’alimentation, le transport, les produits manufacturés ou l’énergie, les indices donnés par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) pointent tous dans la même direction.

Dans l’alimentation, elle note que les hausses plus importantes concernent la viande (+3.1% en un mois), les poissons (+1.2%), les œufs et les produits laitiers (+1.8%). Celle-ci est plus relative pour les produits frais sur un mois (+1%), mais devient plus alarmante quand on la calcule sur un an (+19.6%). Le conseil départemental s’est d’ailleurs saisi du dossier en rencontrant les acteurs de la grande distribution (voir Flash Infos du 10 juin). Tous pointaient un prix du transport qui a explosé à cause de la crise sanitaire.

Et ce ne sont pas les seuls. Les services aussi ont bien augmenté (+5.3% sur un an). Selon l’Insee, cela relève « notamment de la hausse des tarifs du transport aérien ». En effet, l’ajout de nouvelles taxes et la possibilité de voyager à nouveau ont sensiblement eu un effet sur les prix des billets. La restauration, qui paie le coût plus important des denrées, n’y échappe pas non plus (+3.4%).

Le grand bond de la facture énergétique

L’énergie, qui inclut les carburants, est aussi concernée par l’inflation galopante. Elle est même la plus touchée (+26.6% de mai 2021 à mai 2022). L’indice a même fait un véritable bond de janvier à février (120 à 138.1). Ainsi, les Mahorais ont vu le prix de l’essence atteindre désormais 1.80 euros dans les stations-services de l’île. C’est simple, en un an, le prix de l’énergie connaît la plus grosse augmentation des territoires ultramarins. La Guyane (+19%), La Réunion (+23.3%) ou la Martinique (+18.7%) s’en sortent « légèrement » mieux.

À l’échelle nationale, l’inflation vécue à Mayotte est sans commune mesure. « Sur un an, les prix augmentent de 6.2 % à Mayotte, soit la hausse la plus élevée depuis plus de dix ans. C’est un peu plus qu’en France hors Mayotte, où les prix augmentent de 5.2 % en glissement annuel », précise l’étude.

Procès en provisions contre Ab aviation : L’audience renvoyée au 30 juin prochain

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Entre-temps, les trois parties concernées par cette procédure envisagent de saisir le juge de référé pour qu’il décale l’audience jusqu’au 11 août, afin de permettre aux autres acteurs, notamment Fly zanzibar, propriétaire du vol d’Ab aviation et son assureur, Phoenix d’être sur place. Répondront-ils à la plainte ? Telle est la question qui se pose.

Une semaine après la première audience devant le juge de référé, les avocats engagés dans l’assignation en référé pour provisions visant la compagnie Ab aviation doivent encore patienter jusqu’au 30 juin prochain. Ainsi en a décidé le président du tribunal de Moroni, ce jeudi, après avoir reçu toutes les parties. Suite à une plainte déposée le 23 mai par les familles des victimes du crash du vol d’Ab aviation, le juge avait convoqué la compagnie le 16 juin dernier. Également citée en intention forcée, l’Agence nationale pour l’aviation civile et de la météorologie (Anacm) avait dépêché son conseiller, Me Azad Mzé. Mais le magistrat les avaient  invités à y retourner une semaine plus tard, le temps qu’ils échangent leurs conclusions, c’est-à-dire les demandes motivées de chaque partie. Hier, le président du tribunal après une requête introduite par l’avocate d’Ab aviation, Me Foutoum Barwan, a encore  prononcé un renvoi. Mais d’après cette dernière, il se pourrait que l’audience soit finalement décalée jusqu’au 11 août. La raison ? Après son assignation par les proches des victimes qui réclament près d’un million d’euros en guise de provisions, Ab aviation à son tour a saisi Fly zanzibar, la société tanzanienne qui lui avait loué le cessna caravan, abimé le 26 février au large de Moheli, causant la mort de 14 personnes, dont deux membres d’équipage.

Même longueur d’onde

Puisque les provisions en question sont normalement versées par l’assureur, en pareilles circonstances, la compagnie a jugé nécessaire d’assigner en garantie Phoenix, l’entreprise dans laquelle l’aéronef accidenté était assuré par Fly Zanzibar. Vu que ces deux sociétés sont domiciliées en dehors du pays, on leur a accordé un délai de deux mois comme le veut le code de procédure civile. Pour éviter des audiences alors que la procédure est la même Me Foutoum a sollicité qu’au lieu du 30 juin, le procès soit fixé au 11 août prochain. Une doléance qui n’ a rencontré aucune objection de la part des autres confrères d’après elle, faisant allusion aux avocats représentant les familles des proches et l’Anacm.  » Ce jeudi, le juge a vérifié si tout le monde est à jour. Pour la comparution de l’assureur et du propriétaire , moi et le confrère de l’Anacm ne voyons aucun inconvénient », a reconnu l’avocat de la partie civile, Me Said Hassane Said Mohamed qui a précisé que la procédure était dans la phase de mise en état.  » Les plaidoiries, c’est après« , a-t-il complété. Étant tous sur la même longueur en ce qui concerne le report, les trois avocats comptent donc déposer une demande formalisée pour que  le juge pour garde la date du 11 août.

Fin du feuilleton

Au sujet du délai de 2 mois retenu pour chaque assignation en garantie, devant le président du tribunal, Me Foutoum a cité l’article du code de procédure civile qui octroie au juge le droit de le raccourcir. Le fera-t-il ou pas ?  » S’il écourte cela nous aurait arrangé, mais il s’agit d’une prérogative dévolue au juge« , a rappelé l’avocate d’Ab aviation. Elle a précisé enfin que  les plaintes d’assignation de Fly Zanzibar et de Phoenix sont envoyées depuis 15 jours. Ses responsables seront-ils à Moroni ? Seul l’avenir nous le dira. Pour rappel, il y a huit familles qui ont perdu des proches dans le crash du vol d’Ab aviation qui demandent  aujourd’hui près de 505 millions de francs comoriens à la compagnie. Ayad Bourhane, directeur général de la compagnie a toujours assuré que la police d’assurance de l’appareil qu’il exploitait avait pris en charge les passagers, l’avion et même les objets tiers en cas d’accident. Donc l’arrivée de Fly zanzibar et de son assureur pourrait faire avancer cette procédure d’assignation et contribuer à mettre fin à ce feuilleton espère-t-on du côté des familles. Ce qui probablement permettrait ainsi de se pencher sur l’enquête pénale afin de déterminer les causes de l’accident qui a causé la perte de 12 passagers dont les corps n’ont jamais été retrouvés jusqu’à présent.

Aménagement, éducation, social… Les rapports adoptés par le Département

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Une commission permanente s’est tenue ce lundi 20 juin, dans la salle de cinéma Alpa-Joe, sous l’égide du président du conseil départemental, Ben Issa Ousséni, Avant d’entamer la séance, il a tenu à témoigner de sa solidarité à la famille qui a été touchée par un incendie à Handréma. Dans un autre registre, il a félicité les élus députés des deux circonscriptions, Mansour Kamardine et Estelle Youssouffa.

Parmi les 15 rapports à l’ordre du jour et les 6 rapports complémentaires, celui de la commission aménagement du territoire, infrastructures et foncier, est adopté un rapport relatif aux travaux menés dans le cadre du glissement de terrain de Soulou. Concernant la commission formation professionnelle, éducation et insertion, est adopté le projet relatif à l’attribution d’une subvention aux associations des parents d’élèves de lycée pour l’achat des manuels scolaires avec une subvention de 91.054 euros pour le lycée des Lumières et 205.343 pour le lycée de Sada.

Plusieurs rapports sont adoptés pour la commission Solidarité, action sociale et santé, notamment ceux relatifs à l’adoption de l’avenant au protocole de cofinancement du fonds de développement social (FDS) 2022 et à l’aide du Département à la création et du développement des structures intervenant dans le domaine social et médico-social et de l’insertion des publics en situation de précarité.

Est également adopté le rapport relatif à la mise en place de l’aide-ménagère facultative au profit des personnes âgées, des personnes en situation de handicap et des personnes d’au moins 20 ans non porteuse de handicap en perte d’autonomie à la suite d’un accident de la vie courante.

Adoption de conclusions relatives à la stratégie sur les régions ultrapériphériques par le conseil de l’Union européenne

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La commission européenne a publié le 3 mai 2022 son nouveau cadre stratégique vis-à-vis des neuf régions ultrapériphériques. Les conclusions du conseil de ce 21 juin, négociées par la présidence française, confirment une large convergence de vues entre les États membres et la commission européenne au sujet de la stratégie dédiée aux RUP.

Le conseil y salue le renouvellement de la stratégie sur les régions ultrapériphériques et la priorité donnée aux citoyens, à la relance économique et à la croissance durable dans ces territoires.

Certaines avancées demandées par les États membres concernés (France, Espagne, Portugal) et leurs régions ultrapériphériques sont accueillies avec satisfaction par le conseil : la commission s’engage notamment à soutenir les RUP dans leur accès aux programmes et fonds européens par un accompagnement dédié. Elle créée également un fonds d’un million d’euros destinés à financer des projets portés par les jeunes des RUP.

Le conseil encourage la commission à prendre de nouvelles mesures et à renforcer son accompagnement des RUP dans les champs du développement des infrastructures, de l’économie bleue, de la diversification alimentaire, du tourisme, de la biodiversité et de l’emploi des jeunes. Le conseil insiste particulièrement sur le besoin d’assurer une flexibilité pour les RUP dans le domaine des aides d’État, y compris pour les aides aux secteurs agricole et de la pêche, ainsi que pour les aides aux activités purement locales. Il invite la commission à mettre en place un soutien pour le déploiement dans les RUP du paquet climat européen « ajustement à l’objectif 55 », encore en cours de négociation. Le conseil souligne également la nécessité de soutenir le renouvellement de la flotte de pêche dans les RUP. Enfin, il insiste sur l’importance de la mobilité des jeunes, notamment dans leurs bassins régionaux.

Le 1er salon de l’entrepreneuriat organisé par la chambre de commerce et d’industrie

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La chambre de commerce et d’industrie organise le premier salon de l’entrepreneuriat à Mayotte. L’évènement se tient les 24 et 25 juin sur la place de la République à Mamoudzou. Organisé dans le cadre du projet de « structuration des filières économiques », il a pour objectif de favoriser la création, la promotion et les savoir-faire des entreprises mahoraises, mais aussi les rencontres et les échanges avec les différents acteurs, sans oublier d’informer sur l’entrepreneuriat.

À cette occasion sont réunis les principaux acteurs de l’accompagnement à la création et au développement d’entreprise, les partenaires institutionnels et des entreprises de divers secteurs d’activité. Au programme : des conférences, des animations, des jeux concours, des témoignages d’entrepreneurs de talent et un concert de clôture.

Lancement de trois projets d’engagement et de développement de l’emploi et des compétences

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Engagés en faveur de l’emploi et de la formation sur le territoire, AKTO, opérateur de compétences unique à Mayotte, et la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) annoncent le lancement de trois projets d’engagement et développement de l’emploi et des compétences (EDEC) au bénéfice des entreprises et des salariés des secteurs de la sécurité privée, du BTP et de l’interprofessionnel. Ce partenariat ambitieux a pour but de favoriser l’accès à la certification par la formation afin de sécuriser les parcours professionnels des Mahorais tout en répondant aux besoins de recrutement des secteurs en tension.

Mayotte est le département français avec la croissance démographique la plus forte et le taux de chômage le plus important. Face à ses défis, les acteurs de la compétence présents sur place doivent créer des offres personnalisées qui s’adaptent aux spécificités d’un territoire en constante évolution. La mise en place progressive du droit commun sur le marché du travail exige également une adaptation des acteurs locaux, particulièrement dans les secteurs en tension comme la sécurité privée.

La mise en place des projets EDEC sur le territoire mahorais s’effectue en plusieurs phases. Tout d’abord, le lancement du projet en avril 2022, qui fera l’objet d’une campagne de communication afin de sensibiliser les entreprises bénéficiaires puis de recueillir leurs besoins en qualifications et compétences. Dans un second temps, un plan de formation des salariés sera engagé jusqu’en août 2023. L’objectif est de favoriser la montée en compétences des salariés, et plus particulièrement de lutter contre l’illettrisme. Il s’agira ainsi de professionnaliser les salariés de trois secteurs cibles (le BTP, la sécurité privée et l’interprofession) et de créer un socle commun de pratiques professionnelles pour concourir au développement des accords de branches. Seront ainsi accompagnés 220 salariés dans le secteur du BTP, 110 dans la sécurité privée et 360 pour les autres secteurs.

Caribus : une visite de chantier pour « donner de la visibilité et de la crédibilité au projet »

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Un peu plus de quatre mois après la pose de la première pierre du terminal sud du projet Caribus, le chantier avance de jour en jour. Ce mercredi 22 juin, une visite à Passamaïnty et à M’Tsapéré a été organisée pour dresser un point d’étape. Les opérations de terrassement et de génie-civil doivent courir jusqu’à l’automne 2023. Entretien avec Damien Rietsch, le directeur régional de Vinci Construction Dom-Tom.

Flash Infos : Ce mercredi matin, le président de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, Rachadi Saindou, a organisé une visite de chantier du Caribus, au cours de laquelle vous l’avez personnellement accompagné pour lui exposer l’évolution des travaux. Que représente cette opération de communication à vos yeux ?

Damien Rietsch : C’est important de communiquer parce que c’est à la fois une opération dimensionnante pour le territoire et pour nos sociétés. Il s’agit d’un chantier extrêmement important à l’échelle de Mayotte et de ceux que nous avons l’habitude de gérer. Nous avons chez nous des collaborateurs qui sont très fiers de participer à ce développement structurant. À travers cette visite aujourd’hui, cela donne de la visibilité au projet, mais aussi et surtout de la crédibilité.

FI : Sur le tronçon entre l’entrée de Tsoundzou et le rond-point du Baobab dont vous avez la charge, vous devez réaliser quatre ouvrages d’art. Quelles sont leurs complexités ?

D.R. : Les complexités sont bien évidemment de plusieurs natures. Il y a tout d’abord la géotechnique : vous avez pu apercevoir la machine de pieux au niveau du bâtiment de la Deal (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Comme nous ne sommes pas équipés localement, nous avons dû faire venir du matériel exprès pour effectuer des fondations profondes. Par ailleurs, même si nous ne construisons pas le viaduc de Millau, l’environnement dans lequel nous devons sortir de terre ces ouvrages nous imposent un certain nombre de contraintes, notamment environnementales vis-à-vis des cours d’eau. Forcément, il y a des prescriptions à respecter.

FI : Justement, d’un point de vue environnemental, votre intervention peut interloquer les passants… Comment procédez-vous techniquement pour créer une route sur un cours d’eau ?

D.R. : Le but du jeu consiste à ce qu’il n’y ait pas de déversement de particules fines dans le lagon. Ainsi, nous devons empaqueter le matériau de remblai dans du géotextile pour éviter ces départs… Et bien sûr, nous devons assurer la continuité, c’est-à-dire la transparence hydraulique. Les rivières doivent pouvoir continuer à s’écouler au travers des ouvrages provisoires réalisés au niveau des cours d’eau pour permettre la réalisation des nouveaux ouvrages !

FI : Vous avez annoncé au cours de la visite qu’il restait encore une grosse année de travaux et que vous étiez encore en phase de montée en puissance. À vous entendre, nous ne sommes pas toujours rentrés dans le vif du sujet…

D.R. : Nous sommes encore sur le démarrage pour la simple et bonne raison qu’il y a un certain nombre de procédures, d’études techniques et d’éléments théoriques à faire valider. Donc nous avons débuté le chantier par des travaux de défrichement et de dégagement des emprises. La phase de construction ou de reconstruction débute à peine avec des opérations de terrassement, comme nous pouvons les voir à Passamaïnty. Au niveau des ouvrages, nous avons commencé il y a de cela trois semaines les fondations profondes. Une fois terminées s’engageront d’autres types d’interventions comme le génie-civil.

FI : Comme le rappelaient les élus de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, l’intérêt de ce projet repose aussi sur des phases de réaménagement à proximité du tronçon en lui-même…

D.R. : Tout à fait, cela fait partie de l’emprise des travaux qui nous ont été confiés. Exemple : l’ouvrage obsolète de Passamaïnty ne fait pas partie stricto sensu du tracé Caribus, mais sa reconstruction est prise en charge dans le cahier des charges. Le but ? Réaménager, réembellir ou redonner de la fonctionnalité aux espaces contigus au projet.

FI : En termes d’approvisionnement en matériaux, comment avez-vous anticipé pour ne pas subir de retard ?

D.R. : En ce qui concerne le remblai, nous le trouvons directement sur le territoire. Par contre, nous avons commandé à l’extérieur tout un tas de matériel depuis un certain nombre de mois. Quelques-uns ont déjà été reçus et se situent sur le base-vie du terre-plein de M’Tsapéré. Des containers sont également en route et d’autres viendront alimenter le chantier au fur et à mesure. Globalement, nous avons sécurisé 80% de nos approvisionnements le tronçon qui nous occupe.

Pour le syndicat des personnels administratifs et de l’intendance, « il faut un plan d’urgence à Mayotte »

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La délégation nationale en compagnie de Laurence Pollozec, la secrétaire acédémique du bureau local.

Une délégation du bureau national du syndicat A&I-UNSA (syndicat des personnels administratifs et de l’intendance) s’est déplacée à Mayotte du samedi 18 au mercredi 22 juin pour rencontrer le bureau local et ses adhérents. Au cours de leur séjour, les trois secrétaires ont notamment fait le tour des établissements scolaires de l’île présentant le plus de difficultés.

« Nous sommes venus pour nous confronter à la réalité mahoraise et établir un lien entre le bureau local, le bureau national et le cabinet du ministre de l’Éducation nationale à qui nous faisons régulièrement remonter les besoins des personnels », déclare Jean-Paul Lopez, le secrétaire national vie syndicale et formation, venu sur le territoire en compagnie de Dominique Chassagne, le secrétaire national fonction publique, revendications corporatives et personnels de catégorie A et Jean-Marc Bœuf, le secrétaire général. Les trois membres du bureau ont tenté d’analyser les besoins spécifiques de Mayotte. Représentant les personnels administratifs et de l’intendance de l’union nationale des syndicats autonomes (UNSA), A&I est le syndicat le plus nombreux au sein de l’Éducation nationale. Il s’occupe également des personnels de la fonction publique travaillant dans les secteurs de la jeunesse, des sports et de l’enseignement supérieur. « Nous sommes la 3ème fédération syndicale de la fonction publique. »

Accueillie par Laurence Pollozec, la secrétaire académique du bureau de Mayotte, la délégation s’est rendue, au cours de son séjour, dans les établissements scolaires de Koungou, de Dzoumogné, de M’tsangamoudji et de Kahani. Autant de collèges et de lycées bien connus sur l’île pour avoir souffert ces dernières années de gros problèmes d’insécurité. À ces visites se sont ajoutées des échanges avec la direction de Sada, qui souffre d’un sérieux problème de manque de personnel administratif. Au cours de cette tournée, la délégation a vérifié que les indemnisations prévues étaient bien effectives. « Elles se mettent en place progressivement à Mayotte », ont pu constater les trois membres du bureau national qui ont également recueilli les témoignages et noté les besoins de leurs camarades mahorais.

« Un plan d’urgence est nécessaire à Mayotte »

Et leur conclusion est unanime : il faut que l’Éducation nationale, et donc l’État, mette en place un « plan d’urgence » pour Mayotte. « Ce territoire est très particulier, il n’est comparable à aucun autre. Il faut donc mettre en œuvre des mesures spécifiques pour renforcer son attractivité et faire cesser le turn-over incessant qui nuit au bon fonctionnement des établissements scolaires », déclare notamment Jean-Paul Lopez. Ses collègues et lui reconnaissent volontiers que les besoins spécifiques de Mayotte sont difficiles à faire valoir au national car l’île est considérée au niveau ministériel comme un « territoire périphérique », assez éloignée des priorités de l’Hexagone.

En se rendant sur place, et c’était l’objectif visé, la délégation a pu se rendre compte des graves problèmes dont souffrent les personnels administratifs et de l’intendance. Outre l’insécurité au sein des établissements, la profession souffre d’un manque de bureaux engendrant une promiscuité dérangeante et d’un sous-effectif générant un épuisement des personnels. « Il y a également le problème de l’acclimatation pour ceux qui viennent de métropole », précise-t-elle qui préconise davantage de recrutement en local. Le problème est que les fonctionnaires locaux sont souvent recrutés en classe B et C alors que les collèges et les lycées nécessitent également des fonctionnaires de classe A. « Le résultat est que les personnels de classe B sont amenés à effectuer des tâches réservées normalement aux personnels de classe A, sans recevoir ni le salaire ni la reconnaissance qui va avec », explique Laurence Pollozec qui souligne aussi que « l’Éducation nationale agrandit les établissements sans changer les effectifs ». Autant de problèmes que la délégation a évoqué avec le recteur Gilles Halbout et son directeur des ressources humaines lors de sa visite. Un bilan sera remonté au cabinet du ministre afin d’essayer de trouver des solutions. « Ici, on est sur une situation explosive », s’inquiète Dominique Chassagne qui martèle la nécessité de ce fameux « plan d’urgence pour Mayotte ».

Ilot M’Tsamboro : Agriculteurs et autorités se parlent enfin

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Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, est venu saluer les manifestantes, avant le début de la réunion, ce mercredi, à 16h.

Après la réunion publique qui s’est terminée dans la précipitation, le 18 mai (voir Flash Infos du 19 mai), élus de M’tsamboro, habitants et préfecture de Mayotte ont accepté une nouvelle rencontre, ce mercredi. Un ton plus cordial a permis aux opposants du projet prévu sur l’îlot M’Tsamboro d’exposer leurs griefs. Ils ont notamment peur que le territoire de 2 km qu’ils utilisent perde sa vocation agricole. « Il n’en est pas question », leur a rétorqué le préfet Thierry Suquet.

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Devenu porte-parole du collectif, Aboubacar Tanardhu a réafirmé son opposition au projet.

Difficile de se frayer une place dans la petite salle du conseil municipal de M’Tsamboro, mercredi soir, au milieu de la centaine de personnes présentes. Initiée par la municipalité, cette nouvelle réunion avait comme objectif de réduire la défiance envers le projet « Sisiwa Mtsamboro », dont la phase de démolition entamée ces dernières semaines n’est que le point de départ. Le 18 mai dernier, une réunion du même genre avait été écourtée alors que les débats s’avéraient trop houleux. Cette fois-ci, le dialogue s’est fait de manière apaisée. Le maire de M’Tsamboro, Laïtidine Ben Saïd, et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, évoquent l’objectif du projet avant de laisser la place aux questions. Pour rappel, sont initialement prévus un ponton au sud-est de l’île, des farés et des sentiers de randonnée. Côté agriculture, les habitations qui servent aux agriculteurs venant exploiter, ou parfois aux immigrés venus d’Anjouan, ont été récemment démolis. Cependant, les champs exploités depuis des décennies, si ce n’est davantage, resteront aux cultivateurs. Toujours dans ce sens, un hameau ou « tobé » devrait voir le jour « dans un cadre architectural traditionnel et innovant ».

Face au préfet, Aboubacar Tanardhu relaie les doléances de ses collègues. Il demande notamment « l’arrêt immédiat des opérations en cours ». Le cultivateur, qui a repris un terrain familial en 2005, est devenu malgré lui le porte-parole du collectif. « Nous ne pouvons concevoir d’activités autres que l’agriculture. Celles-ci risquent d’empiéter sur les espaces aujourd’hui cultivées », craint-il.  Une demande à laquelle souscrit complètement le préfet. « La vocation première de l’îlot ne changera pas », assène-t-il plusieurs fois. En contrepartie, il demande cependant des changements de pratique. « Vous me parlez des oranges de M’Tsamboro. Leur production est en chute libre. Il faut réduire la culture de bananes », dit-il souhaiter. Dans cette optique, une transition vers davantage de cultures d’agrumes va être mise en place.

Et le représentant du gouvernement français se montre plus ferme sur l’édification d’un ponton. « On en a besoin ! » argue-t-il, promettant que celui-ci ne servira qu’aux forces de l’ordre (gendarmes et future brigade nautique de M’Tsamboro), ainsi qu’au Conservatoire. « Il n’y aura pas de prestataires », prévient-il. Il tente de rassurer en indiquant que les corps-morts prévus seront utilisés uniquement par les pécheurs et les agriculteurs. Des détails qui semblent rassurés les agriculteurs.

Parfois des allures de dialogue de sourds

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Le maire de M’Tsamboro, Laïtidine Ben Saïd, et le préfet de Mayotte ont tenté de calmer les craintes des cultivateurs.

Pourtant, une fois chaque point de vue exposé, un dialogue de sourds s’en suit entre protestataires et autorités, alors que les deux semblent pourtant partager des points communs. « J’ai l’impression de ne pas être compris », répète plusieurs fois le préfet. A sa décharge, il se retrouve vers le milieu de la réunion entouré par des points de vue souvent différents. Des villageois disent ainsi ne pas être opposés à un projet incluant une dimension touristique, à condition que cela reste « à une petite échelle ». Un avis qu’on entend parmi les plus jeunes.

Afin de calmer les débats, le maire de M’Tsamboro dit ne pas exclure des changements dans le projet initial. Il invite le collectif à rejoindre le comité de pilotage. « Les farés, les sentiers, ça peut sauter », estime l’élu, en tendant la main à Aboubacar Tanardhu. L’idée que l’îlot soit géré par la commune, (N.D.L.R. cette mission est assurée par le Conservatoire du littoral et l’association Agir pour le développement intégré du nord de Mayotte) n’est pas non plus écartée. « Si ça peut apaiser la situation », reconnaît-il, avant d’admette qu’il en faudra encore du dialogue pour mettre fin à la peur qu’ont les cultivateurs « de se faire exclure de l’îlot ».

Fatima et Ben, les deux prénoms les plus donnés en 2021

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Ce lundi 20 juin, l’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a publié le classement des prénoms en France en 2021 par région. À Mayotte, ce sont Ben (60 fois) et Fatima (29 fois) qui montent sur la première marche du podium.

4 sous-officiers du RSMA en lice pour le challenge « Tenir l’effort avec nos blessés 2022 »

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Romain, Théo, Cédric et Jean-François, quatre sous-officiers du régiment du service militaire adapté de Mayotte se lancent le défi « Tenir l’effort avec nos blessés 2022 » du 23 au 24 juin pour soutenir leurs frères d’armes. Ils aspirent à effectuer la plus grande distance sur un Assault Bike, dans un relais en équipe de quatre pendant 24 heures. Le record à battre est de 816 km, soit Lille-Marseille à vol d’oiseau. Leur objectif est double : se dépasser en relevant ce challenge et récolter des dons pour la cellule d’aide aux blessées de l’Armée de Terre (CABAT). L’évènement sera diffusé en direct sur la plateforme Twitch.

En parallèle, tout le RSMA effectuera un cross régimentaire le vendredi autour de la retenue collinaire afin d’alimenter le compteur d’effort mis en place pour cette occasion, grâce aux #TenirLEffort et #AvecNosBlessés.

Air Austral lance une « offre spéciale étudiants »

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Air Austral veut prendre soin des étudiants qui partent faire leurs études loin de chez eux. Jusqu’au 1er août inclus, la compagnie aérienne propose une offre spéciale remplie de bons plans à tous ceux qui sont âgés entre 18 et 30 ans. Pour en bénéficier, il faut justifier de ce statut en présentant une carte d’étudiant valide, un certificat de scolarité ou une lettre d’admission dans l’optique de jouir d’un tarif exclusif : Réunion – Paris ou Paris – Réunion à partir de 397 euros (aller simple) ou 777 euros (aller-retour) et Mayotte – Paris ou Paris – Mayotte à partir de 417 euros (aller simple) ou 797 euros (aller-retour).

Les passagers membres du programme fidélité MyCapricorne auront la possibilité d’enregistrer gratuitement jusqu’à deux valises de 32kg (contre 23kg en temps normal) chacune pour l’achat d’un billet aller-simple ou aller-retour.

Une campagne de sensibilisation sur l’utilisation des produits phytosanitaires

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En juin 2022, le plan d’action national Écophyto lance la deuxième campagne de sensibilisation phyto-mobile en partenariat avec Mayotte Nature Environnement autour des problématiques liées à l’utilisation des produits phytosanitaires : Les pesticides, où et comment sont-ils détectés ? Quels sont les risques de l’utilisation des produits phytosanitaires pour votre santé et pour l’environnement ? Quelles sont les alternatives aux produits phytosanitaires ? Quels sont les équipements de protection individuelle ?

L’utilisation des produits phytosanitaires s’est intensifiée depuis les années 1930-40 pour permettre la protection des cultures agricoles face aux adventices (herbicides), aux ravageurs (insecticides et acaricides) et aux maladies (fongicides). De nombreuses études ont démontré depuis l’impact de certains de ces produits sur la santé humaine et environnementale. La régulation et la diminution de leur utilisation est donc indispensable.

Ce plan a pour objectif de réduire l’utilisation des pesticides de 50% d’ici 2025. La sensibilisation des agriculteurs et des consommateurs s’inscrit notamment dans le plan régional santé environnement. La déclinaison sur le territoire est basée sur quatre actions phares : l’animation régionale qui appuie la gouvernance régionale du plan et déploie les actions de sensibilisation ; la surveillance biologique du territoire qui vise à améliorer les connaissances sur les ravageurs et les auxiliaires (insectes ou acariens prédateurs des ravageurs) et l’évolution de leur population au cours de l’année (le bulletin de santé du Végétale est publié régulièrement pour tenir informé l’ensemble de la communauté agricole) ; le réseau DEPHY qui regroupe un collectif d’une dizaine agriculteurs travaillant ensemble sur les problématiques de réduction des pesticides et qui met à l’épreuve des techniques innovantes ; le transfert qui invite les agriculteurs à découvrir ou redécouvrir des techniques permettant la réduction des produits phytosanitaires (pose de filet sur les tomates, préparation naturelle peu préoccupante). Des ateliers seront réalisés chez les agriculteurs sur l’ensemble de l’île durant les mois de juillet et d’août en partenariat avec la chambre d’agriculture de pêche et d’aquaculture de Mayotte.

La phyto-mobile compte se rendre dans huit villages du territoire sur quatre dates selon le programme suivant : le 22 juin à Acoua de 9h à 12h et à Bandraboua de 13h à 15h, le 1er juillet à M’tsapéré de 9h à 12h et à Kawéni de 13h à 15h, le 5 juillet à Kani-kéli de 9h à 12h et à Chirongui de 13h à 15h et le 6 juillet à Bandrélé de 9h à 12h et à Hajangua de 13h à 15h. Une seconde campagne sera réalisée dans les 17 communes de l’île au cours du mois de septembre.

Patrimoine : mobilisation des jeunes du programme de réussite éducative de Mamoudzou

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La caisse des écoles de Mamoudzou – établissement public communal présidé par le maire, Ambdilwahedou Soumaïla – met en place des projets à caractère éducatif pour la jeunesse. Ses missions s’articulent autour de l’appui à l’enseignement et à l’éducation des enfants. Elle œuvre depuis près de 13 ans à l’amélioration du cadre de vie des jeunes et s’engage pour valoriser le patrimoine communal à travers le projet « C’est mon patrimoine », soutenu par la direction des affaires culturelles de Mayotte et le conseil départemental.

Afin de transmettre et faire perdurer ce dernier, la caisse des écoles invite les jeunes du programme de réussite éducative à découvrir et à se réapproprier leur patrimoine historique à travers la photographie. Cette activité permet également aux jeunes de bénéficier d’une initiation à la photographie par des photographes professionnels.

Avec cette approche ludique et innovante, les jeunes ont participé à un atelier de journalisme, une visite des archives départementales et une sortie pédagogique à l’ancienne usine sucrière de Soulou.

D’autres sorties et ateliers attendent les jeunes qui présenteront leurs travaux à l’occasion des journées européennes du patrimoine les 17 et 18 septembre prochains. Au programme : découverte de l’ancienne usine sucrière de Miréréni Bé, sorties au Rocher de Dzaoudzi et à la « cheminée Cananga », ateliers d’écritures et théâtre.

Un retard de refueling et un problème technique sèment le chaos chez Air Austral

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Depuis lundi, la compagnie aérienne réunionnaise connaît quelques soucis sur sa ligne Mayotte-Paris. Conséquence, deux avions doivent se poser à quinze minutes d’intervalle ce mercredi matin sur le tarmac du 101ème département. Retour sur 48 heures pour le moins mouvementées au sein de la compagnie aérienne réunionnaise.

Une fois n’est pas coutume, le trafic aérien connaît une zone de turbulence en ce début de semaine ! Tout commence ce lundi avec un vol de jour retardé pour les passagers d’Air Austral. En cause ? Un retard de refueling. « Le camion-citerne est tombé en panne », indique le service communication de la compagnie aérienne réunionnaise. Cet incident nécessite l’utilisation d’un véhicule avitailleur plus petit, et par conséquent, deux ou trois rotations au lieu d’une seule pour ravitailler en kérosène l’appareil avant son décollage.

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Finalement arrivé aux alentours de minuit à Paris, l’avion rencontre un nouveau désagrément… « Lors de l’inspection technique, un problème a été détecté, ce qui a demandé une intervention et un changement de pièce. » Face à ce constat, la société n’a d’autre choix que de décaler son retour vers le 101ème département de 24 heures. De facto, ce report entraîne une réaction en chaîne puisque le vol initial devait par la suite rejoindre La Réunion, ce mardi matin. « Il a dû être effectué en 737 et est parti à 11h50 au lieu de 9h15. »

Deux avions à quinze minutes d’intervalle

Un enchaînement de couacs qui va donner quelques sueurs froides aux personnels de l’aéroport de Mayotte ce mercredi. En effet, deux appareils de la compagnie aérienne doivent se poser à quinze minutes d’intervalle : le 787 et ses 265 passagers à 7h30, puis le 777 et ses 245 voyageurs à 7h45. Une situation pour le moins inédite qui requiert un certain nombre d’ajustements. « C’est compliqué de nous organiser parce qu’en termes de parking-avion, nous n’avons pas prévu d’en avoir deux. Nous devons nous libérer des passerelles et prévenir les douanes pour qu’elles soient présentes en effectif conséquent », explique Olivier Capiaux, le directeur d’EDEIS, l’entreprise gestionnaire. Joint par téléphone, il ne cache pas son agacement au moment d’évoquer ces défaillances chroniques.

Reste que ces deux atterrissages successifs risquent de quelque peu chambouler les festivités habituellement réservées aux arrivants. En plus de la fatigue causée par ce voyage harassant, ces derniers vont devoir subir la grève menée par les chauffeurs de taxis de Petite-Terre… Rejoindre Grande-Terre se résume à un véritable parcours du combattant, quelque soit le moyen de transport emprunté !

« A chaque fois que je viens aux Assises, c’est moi qui prend le plus »

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Cinq hommes d’origine comorienne étaient jugés aux Assises pendant trois jours. Ce mardi soir, quatre d’entre eux dont le multirécidiviste Magnele ont été reconnus coupables de séquestration et de vol avec arme en réunion. Celui-ci a eu lieu à Sada, dans la nuit du 11 au 12 novembre 2018. Ils ont été condamnés à six ans de prison chacun. Le dernier, plus âgé, écope de trois ans pour recel. 

Avec les surnoms donnés et les déclarations des uns et des autres qui se mélangent, il n’était pas évident pour les jurés de la Cour d’assises de déterminer les rôles de chacun. Ce qui est sûr, c’est qu’au minimum trois personnes, voire quatre, sont entrées par effraction dans la maison d’une jeune Sadoise qui vit seule, dans la nuit du 11 au 12 décembre 2018. Alors que la jeune femme était retenue dans sa chambre sous la menace d’un couteau, les cambrioleurs ont emporté tablettes numériques, home cinéma, une enveloppe contenant 1.800 euros en liquide, un téléphone portable et son véhicule. Fardi Madi dit « Badi » et Abdoulanziz Ahamad Saïd Anli surnommé « Magnele », deux des cinq accusés ont reconnu leur participation au vol. Cependant, ils minimisent leur degré d’implication. Aujourd’hui âgé de 27 ans  et habitant Longoni, le premier admet avoir pris les tablettes. Son complice, qui lui reconnaît le vol du téléphone, est davantage connu des institutions judiciaires. Il a déjà été condamné pour vol, et surtout il faisait partie de la bande de coupeurs de route de Tsararano en 2016, à l’époque il n’avait que 16 ans. Les deux n’ont pas hésité à charger Fady « Sera » Attoumane, un coaccusé de 32 ans qui vit à Kahani, le décrivant comme leur chauffeur.

Absents du procès, les deux autres ont été interpellés à bord du véhicule volé la nuit du vol, le 12 novembre 2018 à Kahani, à l’issue d’une course poursuite avec les gendarmes. Décrit comme « un voleur chevronné », Saoufadine « M’Toro » Mohamadi, cinquante ans, est présenté comme le beau-père de Magnele. Il était le chauffeur au moment de l’interpellation, tandis que Kirmini Bastoine « Salaf » Abdou était son passager. Mis hors de cause par les autres, ce dernier a finalement avoué sa présence à Sada. Son couteau a été, en outre, l’arme servant à menacer la jeune femme.

« Comment trouver le sommeil après une nuit pareille ? »

Alors que le procès se termine ce mardi, l’avocat général, Albert Cantinol, rappelle que si la victime n’a pas été frappée, « les conséquences traumatiques sont bien là ». « Comment trouver le sommeil après une nuit pareille ? » fait-il remarquer. Il s’appuie sur les éléments de preuve qui lient les cinq hommes aux faits de cette nuit de novembre 2018. Les analyses ADN à la fois sur les lieux du vol et dans la voiture ont permis plusieurs recoupements. De plus, la victime a reconnu ses agresseurs et le couteau utilisé par Salaf.

Le Ministère public reconnaît toutefois que la qualification de « bande organisée » ne peut pas être retenue, le procès n’ayant pas permis d’établir une hiérarchie au sein des protagonistes. Il a requis « quatre à cinq ans de prison » contre M’Toro, douze ans contre Badi, Salaf et Sera. Il a été plus sévère à l’encontre de Magnele en demandant quinze ans de réclusion.

Ce dernier s’en est plaint d’ailleurs au moment de sa dernière déclaration. « A chaque fois que je viens ici, c’est moi qui prend le plus. On dit que je suis le chef, je ne l’ai jamais été », se défend-il. Quelques minutes plus tôt, son avocate, Maître Elodie Gibello-Autran, était du même avis. « Pourquoi une peine plus importante que les autres ? On voit bien qu’il a eu la volonté de ne pas faire de mal à la victime », s’indigne-t-elle.

Maître Ahmed Idriss, a eu la parole en dernier pour plaider en faveur des deux absents, Salaf et M’Toro. « Je comprends qu’ils soient absents aujourd’hui. Ils ont entendu que Magnele avait pris seize ans de prison au mois de mars. Ils se sont dits qu’ils ne voulaient pas en prendre autant », estime le bâtonnier du barreau de Mayotte. Le chauffeur de la voiture volée justement, M’Toro, a été condamné à trois ans de prison ferme. Six ans ont été décidés pour Salaf, Magnele et Badi. Ils devront indemniser la victime à hauteur de 5.000 euros pour le préjudice matériel, 6.000 euros au titre du préjudice moral et 1.500 euros pour les frais de justice.

Sera, qui est le seul à n’avoir jamais reconnu les faits, a écopé lui aussi de six ans de prison. Toutefois, son passage aux Assises ne se termine pas ce mardi. Il est de retour dès ce mercredi pour répondre d’un vol avec violence ayant entraîné la mort commis à Chiconi en juillet 2018.

Atua Attoumani, première lauréate mahoraise du concours de conseil d’éducation populaire et de jeunesse

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Atua Attoumani est la première lauréate mahoraise du concours de conseiller d’éducation populaire et de jeunesse et occupe aujourd’hui un poste de chargée de mission pour le compte de la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports. Retour sur un parcours étudiant et professionnel qui pourrait donner quelques idées pour les générations futures.

Lauréate du concours de conseil d’éducation populaire et de jeunesse le 9 juin dernier, Atua Attoumani devient la première mahoraise à le réussir ! Une récompense méritée pour cette jeune femme qui ne cesse de s’ouvrir de nouvelles opportunités. « Aujourd’hui, c’est une fierté pour moi car je n’y croyais pas. Lorsque je me suis retrouvée face à l’épreuve écrite, je m’en sentais incapable », sourit-elle après coup.

Après l’obtention de son baccalauréat en 2016, Atua Attoumani s’envole en métropole pour poursuivre ses études, où elle effectue un DUT gestion des entreprises et des administrations, spécialité gestion et management des organisations. « J’ai ensuite intégré une école de management pour approfondir mes compétences. À la fin de ma licence, j’ai choisi de rentrer sur Mayotte pour prendre une année sabbatique. »

Deux expériences formatrices à l’UFOLEP

Sans emploi, elle décide finalement de postuler pour un service civique à l’union fédérale des œuvres laïques d’éducation physique (UFOLEP). « À l’issue de mon entretien, les choses se sont passées autrement. On m’a proposé un autre poste en tant que chargé de développement que j’ai accepté. » Ses principales missions ? La gestion de projets, l’organisation d’événements, la gestion administrative ainsi que la communication. Avec toujours un objectif en tête : accroître la notoriété de sa fédération via les réseaux sociaux et les médias.

Ambitieuse, Atua Attoumani reprend alors ses études et repart en métropole pour intégrer l’ESAM Lyon où elle entame sa première année de master entrepreneur dirigeant, spécialité management stratégique, en alternance. 2019 signe l’année de son retour sur l’île aux parfums. Pendant un an et demi, elle occupe la fonction de délégué départemental à l’UFOLEP, « ce qui équivaut à directrice d’association », explique-t-elle. Un poste à responsabilité qui lui permet d’échanger avec différents services de l’État et du conseil Départemental, mais aussi de participer au développement de sa structure en déployant des dispositifs sportifs et en appliquant les politiques de la jeunesse.

Responsable européenne internationale à la DRAJES

Aspirant à une vie associative « moins axée sur le sport », Atua Attoumani intègre en 2021 la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sport (DRAJES) en tant que « responsable européenne internationale ». Son rôle : déployer et accompagner les projets de mobilité européenne et internationale. « Je suis également référente de l’engagement au sein des collectivités et je déploie l’information jeunesse. J’ai découvert que toutes ces activités-là ont un gros rôle à jouer sur le déploiement des politiques en faveur de la jeunesse. »

C’est alors qu’un collègue métropolitain et sa supérieure hiérarchique la poussent à passer le concours de CEPJ. « Ils m’ont formé sur mon poste actuel et m’ont préparé à l’examen. Au début, je n’avais pas conscience [des responsabilités que cela allait engendrer et du métier de la fonction publique]. Mais je me suis très vite rendue compte qu’il y avait un réel besoin sur le territoire », conclut Atua Attoumani, fière d’apporter sa pierre à l’édifice dans l’accompagnement de la jeunesse mahoraise.

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