Activités sismiques du Karthala : Pas de danger imminent rassurent les volcanologues

L’observatoire chargé de la surveillance du volcan a constaté depuis mi-juillet une augmentation de la fréquence des activités sismiques avec une échelle qui, à une certaine période, atteint la barre de 50 séismes par jour. Pour le moment, le ministère de l’Intérieur a déclenché l’alerte jaune, un niveau qu’on active par vigilance.

Lundi soir, sur les réseaux sociaux, le communiqué du ministère de l’Intérieur a fait le tour de la toile en moins de 30 minutes. Certes, les habitants de la Grande Comore savent qu’ils vivent sous un volcan, mais jamais ils n’ont été aussi inquiets que ce 22 août. Pour cause ? Le pays a été placé en alerte jaune après la détection d’activités sismiques intenses au niveau du Karthala, le plus haut point culminant des Comores.  Cela fait plus de trois semaines que l’observatoire volcanologique du Karthala (Ovk) a signalé aux autorités ces mouvements anormaux.

En effet, l’information avait été soigneusement gardée selon le patron de la direction général de la sécurité civile (Dgsc), le lieutenant-colonel Tachfine Ahmed, qui a tenu une conférence de presse ce mardi. Pari perdu puisque la population était plongée dans la confusion et la peur depuis l’annonce d’il y a trois jours. Ce qui a obligé le gouvernement à réagir… « Nous devions éviter que des rumeurs et des fausses informations se répandent. Il fallait rassurer la population et lui dire qu’elle ne devait pas s’inquiéter« , a déclaré le chef des secouristes.

Toutes les hypothèses sur la table

L’alerte jaune déclenchée signifie que le danger n’est pas imminent confirme -t-on du côté de l’observatoire du Karthala. « Les activités sismiques traduisent les activités internes du volcan. On suit celles-ci grâce à la sismicité. Plus elle augmente, plus l’activité est intense. C’est beaucoup d’énergie qui se trouve à l’intérieur. Il arrive qu’à un moment, cela ait envie de sortir. Mais cela tient en compte de plusieurs paramètres », a avancé, le responsable de l’Ovk, Hamidi Soulé dans un entretien accordé à Flash Infos, ce mercredi dans son bureau.

Existe-t-il une menace imminente ? Pas du tout à en croire Shafik Befakih, géophysicien de l’observatoire. « À ce stade, on est juste en face à une augmentation du niveau d’activités. D’où cette alerte jaune. Mais dès lors qu’une menace se précisera, on en saura davantage sur les détails, notamment en ce qui concerne la localisation de la zone. Cela peut-être le sommet ou le flanc », a détaillé cet expert, rencontré sur place.

Plus de dix séismes par jour

Parmi les principaux facteurs qui ont poussé les volcanologues à recommander la phase de la vigilance, il y a le degré de sismicité qui a dépassé la moyenne quotidienne (avant, on enregistrait moins de dix séismes par jour, mais ce chiffre s’est multiplié par cinq à ces derniers temps, avec des pics). « En fait, cela peut s’acheminer vers une éruption ou s’atténuer au fil du temps. En gros, aucune hypothèse ne doit être écartée », a insisté, l’expert. Actuellement, il n’y a pas que le volcan du Karthala qui bouillonne dans l’océan Indien, mais la Fournaise aussi. Le rythme de ses activités sismiques a entraîné la mobilisation des secouristes. Les habitants de l’île de La Réunion sont également en alerte.

Des situations souvent observées dans la plupart des pays volcaniques temporise le chef de l’Ovk. « Tout endroit où il y a un volcan actif, on surveille surtout la sismicité ou les gaz. Cela dépend de son rythme d’évolution dans le temps. Par exemple, on passe à l’orange lorsque l’éruption est là. Mais même à une telle phase, tout peut se calmer« , a rappelé Hamidi Soulé. Toujours est-il que pour suivre de près l’activité du Karthala, les experts ont besoin de plus d’équipements. Notons que s’ils sont parvenus à donner l’alerte à temps, c’est parce que les larrons n’ont pas tout dérobé. En effet, les stations installées sur l’île de la Grande Comore ne sont pas à l’abri des actes de sabotage. Sur les sept, quatre seulement livrent des informations… Des personnes malintentionnées ont détruit les câbles et volé les batteries, les panneaux solaires et les GPS.

Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.

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