« En raison d’une immobilisation prolongée du Boeing 787-8 d’Air Austral, rendue nécessaire aux équipes de maintenance de la compagnie pour effectuer le changement total du pare-brise de l’appareil, la compagnie se voit contrainte de procéder à des ajustements de son programme des vols, principalement sur les lignes opérées habituellement en Boeing 787-8, à savoir Réunion-Mayotte et Mayotte-Paris, pour la période du 7 au 9 novembre 2022 inclus », annonce la compagnie réunionnaise, dans un communiqué. Sept vols sont concernés par un changement de planning.
« Les équipes de la compagnie sont entièrement mobilisées et ont travaillé à la meilleure solution de transport possible pour l’acheminement des passagers des vols impactés. A noter que la compagnie se voit également contrainte par une fermeture anticipée de la tour de contrôle de l’Aéroport de Dzaoudzi le mardi 8 novembre 2022, annoncée par le service de la Navigabilité Aérienne de Mayotte », poursuit la société. De Saint-Denis à Dzaoudzi, le vol (UU276) de ce lundi, 16h, est donc annulé. Les passagers sont invités à prendre le UU274 retardé à 11h30 pour l’occasion. Dans le sens inverse, toujours ce lundi, le vol UU275 est aussi retardé. « Le décollage de Mayotte est prévu à 14h25 heure locale pour une arrivée à La Réunion à 17h35 heure locale. Le vol sera opéré en Boeing 777-300ER », prévient Air Austral.
Entre Mayotte et Paris, les passagers du vol direct prévu ce lundi matin devront attendre ce mardi et le vol UU979, à 9h25. Dans ce jeu de chaises musicales, les passagers du vol UU977 de mardi décolleront finalement ce mercredi, à 10h40. Les vols UU976 au départ de Paris, ce mardi et ce mercredi, sont également retardés, à 20h50 pour le premier et 22h15 le lendemain. « Les passagers concernés par ces modifications seront individuellement contactés via SMS et/ou mail par les équipes commerciales de la compagnie », assure la société. Celle-ci prévoit « un retour à la normale de son programme des vols à compter de ce jeudi 10 novembre ».
Neuf services se sont coordonnés afin de relever des infractions aux code de l’environnement, pénal ou forestier, ce vendredi, aux abords de la retenue de Combani et à Kahani. Cette opération mission inter-service de l’eau et de la nature (Misen) a permis de relever sept infractions et de la saisie de matériel ou d’animaux.
Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Deal), direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DAAF), Office français de la biodiversité (OFB), Office national des forêts (ONF), Agence régionale de santé (ARS), Département, comité opérationnel départemental anti-fraudes (CODAF), gendarmerie nationale et ville de Tsingoni ont participé ensemble à un contrôle autour de la retenue Combani, puis vers le village de Kahani, ce vendredi matin. Une trentaine d’agents de contrôle ont parcouru le bassin versant de l’Ourouvéni dans cette opération organisée par la mission inter-service de l’eau et de la nature (Misen) et sous la direction du préfet de Mayotte, Thierry Suquet, et de la substitut du procureur de la République, Cassandre Morvan.
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Une attention particulière aux cours d’eau
« Ce contrôle était orienté vers la protection de la ressource en eau : les atteintes aux cours d’eau, la pollution des aires de captage d’eau potable, l’emploi de pesticides en bordure de milieux aquatiques… Mais d’autres infractions aux codes de l’environnement et forestier ont été relevées », note la préfecture de Mayotte. Les agents étaient accompagnés par gendarmes mobiles, deux officiers de police judiciaire (OPJ) et ont bénéficié du soutien logistique du régiment du service militaire adapté (RSMA) de Combani. « Le contrôle a permis la constatation en flagrance de six infractions au code de l’environnement et une au titre du code forestier », font remarquer les services préfectoraux.
« Deux personnes ont été mises en cause et se verront proposer une transaction pénale, une alternative aux poursuites permettant de s’acquitter d’une amende sans être jugé au tribunal », poursuivent-ils. Du matériel a été saisi, notamment deux motopompes et un pulvérisateur. Il sera restitué « après le paiement d’une amende et la régularisation de son utilisation ou détruit si le propriétaire refuse de se mettre en conformité ». Alors que la chasse aux hérissons bat son plein, 26 animaux ont été saisis. La préfecture constate que « trois étaient déjà morts lors de leur découverte » et que « les autres ont été relâchés vivants dans leur milieu ».
Elle n’exclut pas que d’autres opérations de ce type et également « sur d’autres thématiques » soient organisées.
La salle, qui peut accueillir une vingtaine de personnes en même temps, dispose d’une douzaine d’ordinateurs.
L’accès aux douze ordinateurs à la médiathèque de Passamaïnty est d’ores et déjà effectif, même si l’inauguration n’a pu se faire que ce vendredi matin. Financé par le Gip Carif-Oref (Centre d’animation des ressources et d’information à la formation – Observatoire régional de l’emploi et de la formation), l’équipement se veut accessible à tous.
En service depuis quelques semaines, le nouvel espace numérique de la médiathèque Rama M’sa de Passamainty est le premier du genre dans le sud de la commune de Mamoudzou. Comme celle de M’Gombani, la salle comportant douze ordinateurs et permet aux plus jeunes de pouvoir naviguer sur Internet et de s’initier aux outils numériques. Pour les habitants plus âgés et notamment ceux qui n’ont pas accès à un ordinateur, l’équipement doit leur permettre de faire des démarches en ligne. « Ils pourront payer leurs factures ou faire un curriculum vitae », donne en exemple l’adjoint au maire en charge du numérique, Soiyinri Mhoudoir. Celui a signé la convention liant la ville au Gip Carif-Oref (Centre d’animation des ressources et d’information à la formation – Observatoire régional de l’emploi et de la formation), le financeur du projet. En tant qu’administrateur du Gip, le Département représenté par Hassani El Anrif est l’autre signataire du document.
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L’espace est en accès libre pendant les heures d’ouverture de la médiathèque.
La famille de Rama M’sa était très émue au moment de découvrir la plaque qui figure dorénavant sur la médiathèque qui porte son nom.
Le prolongement de la cité des métiers
Ce dispositif s’inscrit dans ce qui se fait déjà à la cité des métiers, à Mamoudzou. A savoir, un accès libre qui permet de faire des démarches administratives. En outre, les utilisateurs ne seront pas tous seuls face à l’écran. Deux agentes ont la charge de cet espace situé au cœur de la médiathèque. La première assure déjà la permanence sur les heures d’ouverture de la médiathèque. Une conseillère numérique, salariée du GIP, viendra ensuite renforcer le dispositif. Elle assurera notamment des ateliers pour développer la pratique des outils numériques, notamment à des débutants.
Histoire que cet espace soit vraiment accessible à tous.
Le nom de Rama M’sa définitivement associé à la médiathèque
En parallèle de l’inauguration, la mairie de Mamoudzou a voulu officialiser le choix du nom de Rama M’sa pour la médiathèque du village. L’ancien instituteur de M’tsapéré, Kani-Kéli et Passamaïnty a beaucoup œuvré pour ce dernier, puisqu’il a été capitaine de l’équipe de football et président de l’association culturelle. Décédé le 1er novembre 2014, l’ancien premier adjoint de la ville de Mamoudzou avait créé le point lecture de la bibliothèque associative en 1997. « C’est une grande figure de notre territoire », confirme la maire de Mamoudzou. Très émue, sa famille a tenu à remercier la mairie pour cet honneur. « C’est avec beaucoup d’émotion et de gratitude que je vous remercie d’avoir gravé son nom sur cette médiathèque », déclare ainsi sa fille.
Anaïs Boyer, chef de la maison de la protection des familles de la gendarmerie nationale, est intervenue, ce vendredi 4 novembre, au sein du lycée du Nord, afin de parler des peines encourues par les auteurs de violence mais également du harcèlement scolaire.
La gendarmerie nationale, la protection judiciaire et de la jeunesse (PJJ) et l’association Haki za wanatsa, qui se concentre sur les droits des enfants et sensibilise notamment aux violences sexuelles, sont intervenus au sein du lycée du Nord, ce vendredi 4 novembre. L’objectif : sensibiliser les élèves et leur faire prendre conscience de leurs comportements. Ce jeudi 10 novembre, ce sera d’ailleurs la Journée nationale contre le harcèlement.
« Si vous êtes victimes ou témoins de harcèlement, il faut alerter. Aujourd’hui, vous allez bien, mais demain, cela peut vous arriver. Il faut savoir l’identifier et surtout en parler. » C’est en ces mots qu’Anaïs Boyer, chef de la maison de la protection des familles de la gendarmerie nationale, s’est adressée à la quarantaine d’élèves présents dans la salle des conférences du lycée du Nord, à M’tsangadoua. Ce vendredi 4 novembre, deux CPE de l’établissement et un professeur d’histoire-géographie organisaient une journée pour sensibiliser les élèves aux problèmes de violences et de harcèlement. « Les établissements de Mayotte sont très confrontés à ces problématiques. Il y a un an, nous avons été touchés par un drame », souligne Anli Boura, le professeur à l’initiative de cette journée. En avril 2021, un jeune homme de 17 ans a en effet perdu la vie à l’hôpital après s’être fait agresser par une bande de jeunes puis poignardé. « Cela nous a beaucoup marqués. Et continue de nous préoccuper au quotidien. Voilà pourquoi nous avons eu envie d’engager des actions de sensibilisation », poursuit le professeur.
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Hinda Gouddhane, éducatrice de la protection judiciaire et de la jeunesse, et son collègue, Faouzi Bén Attoumani, ont notamment présenter plusieurs situations de harcèlement ou des cas de diffamation aux élèves.
A l’issue de l’intervention de la gendarmerie nationale, Sabili Rachka, élève en première, a pris conscience que « même une petite infraction pouvait se retrouver sur le casier judiciaire et empêcher d’exercer certains métiers ».
Thibaud Debreyne, chargé de mission au sein de l’association Haki za wanatsa, a sensibilisé les élèves aux violences sexuelles.
« Cela peut aller jusqu’au suicide »
Pour Sabili Rachka, élève en première au lycée, cette matinée est l’occasion d’apprendre un tas de choses. « Je ne savais pas, par exemple, qu’il y avait plusieurs étapes avant d’aller en prison. Et des alternatives comme les travaux d’intérêt généraux », indique-t-elle. « Cela nous rappelle aussi qu’il ne faut pas faire n’importe quoi avec la justice. Parce que même une petite infraction peut se retrouver sur notre casier judiciaire et nous empêcher d’exercer certains métiers. »
Au-delà de l’intervention de la gendarmerie nationale, cette matinée était ponctuée par une animation de la protection judiciaire et de la jeunesse. L’idée : présenter plusieurs situations de harcèlement notamment, afin de montrer les conséquences de ces actes et les peines encourus pour les auteurs. « Un élève menace un autre de venir tout casser chez lui s’il refuse de faire ses devoirs. Avez-vous déjà rencontré cette situation ? », questionne Hinda Gouddhane, éducatrice et référente justice de proximité de la PJJ. Un oui général retentit dans la pièce. Avant que la professionnelle ne détaille les conséquences pour la victime. « Ce type de harcèlement peut aller jusqu’au suicide, c’est très grave », souligne-t-elle.
« Certains élèves ne perçoivent pas qu’ils sont victimes »
Pour Inès Robinet-Lopez, CPE du lycée, il y a un enjeu fort d’éducation avec cette journée. « L’idée est d’aborder toutes formes de violences, qu’elles soient sexuelles, au sein du foyer ou dans l’enceinte de l’établissement. Certains élèves ne perçoivent pas qu’ils sont victimes. » Pour la CPE, il est également question de faire prendre conscience aux jeunes des comportements qu’ils peuvent avoir et de leurs conséquences.
Le lycée, qui ne pouvait pas accueillir ses 2.000 élèves lors des conférences, a sélectionné les délégués, mais aussi des classes entières dans lesquelles des problèmes ont été recensés. En fin de matinée, la parole était donnée à l’association Haki za wanatsa, qui se concentre sur les droits des enfants et milite notamment contre les violences sexuelles. « On essaye de faire connaître cette structure aux élèves, de présenter les différentes formes de violences dont ils peuvent être victimes, mais également les associations et les partenaires avec qui nous travaillons pour les orienter vers les structures adéquates », précise Thibaud Debreyne, chargé de mission au sein de l’association.
Au-delà de cette journée, le lycée a programmé d’autres temps de sensibilisation. Au programme de l’année scolaire : une semaine autour de la laïcité et une journée sur la défense des droits des femmes.
Les parlementaires mahorais alertent régulièrement les services de l’État sur les problèmes de distribution d’eau dans le 101e département français. Mansour Kamardine s’est fendu, ce jeudi, d’un communiqué très critique sur la gestion étatique du problème. Le député de la deuxième circonscription de Mayotte milite également pour la création d’un office de l’eau.
« De nouveau, de nombreux Mahorais ne pourront se laver demain ! En effet, les coupures d’eau se multiplient et se succèdent depuis plusieurs semaines à Mayotte, couvrant différentes zones à l’Ouest, au Sud, à l’Est. Alors que le gouvernement n’a pas repris dans les crédits de la mission outre-mer du projet de loi de finances pour 2023, adoptés sans vote grâce au recours au 49-3, l’amendement que j’avais fait adopter concernant l’abondement des crédits dédiés à l’accès à l’eau à Mayotte, les Mahorais souffrent avant même le début de la période critique, désormais habituelle depuis 2016 », s’insurge le député Mansour Kamardine, dans un courrier daté du jeudi 3 novembre. En effet, des perturbations ont principalement touché Mamoudzou et le sud de l’île, la semaine dernière et ce week-end (voir encadré). La première a été pénalisée, ce lundi 31 octobre, par « des coupures d’électricité ». Les pompes ne pouvant fonctionner, la société mahoraise des eaux (SMAE) avait alors décidé de stopper la distribution d’eau sur toute la commune, de 14h, au lendemain, à 6h. A cela, s’ajoute une restriction de la consommation d’eau pour usage alimentaire, les jours précédents, « pour cause de suspicion de pollution d’un captage d’eau brute ». Mercredi, c’est une casse à l’usine d’eau potable de l’Ourouveni qui a entraîné une grosse perturbation du réseau sur toutes les communes du sud de Mayotte. Si le village de Passamaïnty, Bandrélé et Dembéni étaient les premiers concernés, de nouvelles casses dans la journée de jeudi ont empiré la situation et étendu les coupures aux autres communes du sud.
« Un opérateur incapable de respecter ses engagements »
« Pourtant, la question de l’eau a été maintes fois abordée par les députés ultramarins lors des débats sur les crédits outre-mer, vendredi 28 octobre. Pourtant tous les orateurs, venant de tous les groupes politiques de l’Assemblée nationale, ont marqué l’urgence et le caractère essentiel du sujet. Pourtant les députés ont rectifié le budget pour faire face à la problématique qui est particulièrement criante à Mayotte et aux Antilles. Mais, non ! Peu importe ! Nous devons subir la situation et accepter que l’État n’ait pas lancé depuis 2017 la déclaration d’utilité publique (DUP) qui est indispensable à la construction de la troisième retenue collinaire et cela malgré les délibérations des collectivités territoriales la sollicitant officiellement », poursuit le parlementaire sadois, en référence à la retenue collinaire d’Ourouvéni toujours bloquée par des propriétaires de terrains peu enclins à vendre.
« Peu importe ! Nous devons subir les conséquences d’un forcing de l’État pour transférer, en 2017, des millions d’euros à un opérateur privé [la SMAE] qui s’est montré incapable, en cinq ans, de respecter ses engagements à augmenter la production d’eau par dessalement. La situation est intolérable, le comportement de l’État est intolérable. C’est pourquoi nous devrons nous lever et nous mobiliser prochainement, en masse, pour faire valoir ce droit fondamental d’accès à l’eau potable », fait-il valoir.
Tous les départements ultramarins ont un office de l’eau, sauf Mayotte
Dernièrement, le député rappelait qu’il milite pour la création d’un office de l’eau. « Les institutions locales de coordination, de programmation, de pilotage et de gestion peinent à mettre en œuvre, avec efficacité, la politique publique d’accès à l’eau et de préservation de sa ressource. Cette situation relève, notamment, de l’organisation institutionnelle à Mayotte. En effet, contrairement à tous les départements d’outre-mer, Mayotte ne dispose d’aucun office de l’eau. Pourtant, l’article L. 213-13 du code de l’environnement prescrit « qu’il est créé, dans chacun des départements d’outre-mer, un office de l’eau ». Cet organe est chargé « de faciliter les diverses actions d’intérêt commun dans le domaine de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques » », a-t-il demandé au gouvernement via une question écrite, le 6 septembre. Ce dernier lui a répondu, fin octobre. Il rappelle que la création d’un office de ce type est possible « à la condition de lui assurer des moyens suffisamment importants par la perception de redevances afin de pouvoir réaliser les investissements dans des infrastructures à même de garantir la disponibilité de la ressource en eau ». En attendant, c’est la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Mayotte (DEAL 976) qui « assure les principales missions dévolues à un office ». Toutefois, le Gouvernement ne ferme pas la porte à la demande du député. Il reconnaît qu’une mission du conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), dans un rapport datant de mai 2022, « confirme le principe de création à terme d’un office de l’eau à Mayotte sur des bases articulées avec le syndicat mixte de l’eau et de l’assainissement de Mayotte (Eaux de Mayotte), et d’en définir le périmètre et le modèle économique ».
La SMAE obligée de faire des tours d’eau ce week-end
La société Mahoraise des eaux (SMAE) a connu plusieurs problèmes matériels cette semaine, la distribution d’eau en a donc été grandement affectée sur tout le territoire mahorais. La filiale de Vinci a donc mis en place des tours d’eau, ce week-end, afin « de conserver des niveaux d’eau dans les réservoirs suffisamment hauts pour permettre le bon fonctionnement de la distribution ».
De ce vendredi 4 au dimanche 6 novembre, les communes de Koungou, Mamoudzou et Petite-Terre ont ainsi connu des coupures ciblées selon les quartiers.
Kira Bacar Adacolo, politiste et publiciste, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’évolution politique de Mayotte.
Et si les Comores n’avaient pas déclaré leur indépendance en décembre 1974, préférant l’option, retenue par le peuple mahorais, de devenir département français ? Nous imaginons ce qu’aurait pu donner la situation en 2022, 48 ans plus tard, en compagnie de Kira Bacar Adacolo, politiste et publiciste, spécialisé dans l’analyse des politiques publiques institutionnelles, et auteur de « La perception de la transformation de Mayotte en département d’Outre-Mer » (2011), « Légende d’un promontoire » (2020), et d’un « Essai d’évaluation de la départementalisation de Mayotte » (2021).
Mayotte Hebdo : Si, dans les années 1970, la population des trois îles comoriennes avait choisi, comme les Mahorais, de devenir françaises à part entière, qu’est-ce que ça donnerait aujourd’hui, et notamment politiquement ?
Kira Bacar Adacolo : Je pense que si les Comores étaient restées françaises après la consultation d’autodétermination de nos atolls, il y a deux hypothèses. Soit l’ensemble des Comores allaient rester un territoire d’outre-mer parce que le reste des Comores n’a jamais voulu de la départementalisation. Les intellectuels comoriens ont toujours voulu leur indépendance. Donc je crois que s’ils étaient restés français, soit ils allaient rester dans le statut de TOM, ou bien devenir des collectivités d’outre-mer, mais en réalité, c’est la même chose.
M.H. : Comment les choses s’organiseraient ? Un seul conseil départemental, plusieurs députés ?
K.B.A : Peut-être que l’on ne serait pas un seul département, mais plusieurs, ainsi qu’une région, pourquoi pas ? Ça aurait été l’une des configurations possibles, parce que ces territoires différents auraient très bien pu évoluer distinctement en collectivité. Une seule région et quatre départements, donc.
M.H. : En se plaçant du point de vue mahorais, est-ce que ça voudrait dire que Mayotte aurait peut-être moins d’importance vis à vis de l’État français ?
K.B.A. : Forcément, parce que dans un ensemble comorien, la Grande Comore et Anjouan sont beaucoup plus importantes en termes de population et de superficie. Je crois que le choix qu’ont fait les Mahorais de rester dans le giron français a été motivé par le fait que l’on perdait à être intégré dans l’ensemble comorien. Mayotte est devenue une colonie française en 1841, tandis que la Grande Comore est devenue protectorat français en 1886. C’est à partir de 1912, par décret officiel de l’État français, que Mayotte et les Comores font partie intégrante du territoire français, elles étaient d’ailleurs rattachées à Madagascar. La France s’était installée beaucoup plus tôt à Mayotte que sur les autres îles. Mais avec le transfert de la capitale dans les années 1960 à la Grande Comore, Mayotte a perdu de l’importance. Et c’est pour ça d’ailleurs que les femmes, les Chatouilleuses, se sont soulevées et rebellées.
M.H. : L’un des plus grands problèmes de Mayotte, actuellement, est l’immigration. Dans cette hypothèse de collectivité comorienne, la libre circulation serait logiquement en vigueur. Comment cela se traduirait-il ?
K.B.A. : Je suis convaincu que nous ne vivrions pas cette problématique. D’ailleurs, est-ce qu’avec l’influence qu’aurait encore plus la Grande Comore, puisque c’était le cas, tout le monde n’irait pas travailler là-bas, nous y compris ? Soit on serait traités de manière équitable par l’État central français et chacun aurait son administration, et dans ce cas la population et les entreprises restent chez soi. Soit les choses auraient continué. On aurait toujours pu se rencontrer, puisque les administrations auraient été communes, mais transférées à la Grande Comore. Peut-être donc que nous aurions connu une situation migratoire inverse, où les Mahorais iraient s’installer plus à Grande Comore que l’inverse.
M.H. : D’un point de vue régional, et commercial, une telle collectivité aurait plus de poids démographique et économique que les îles voisines, La Réunion y compris ?
K.B.A. : Les gens qui ont vécu la période où Mayotte faisait partie des Comores auraient pu mieux expliquer cette situation. Mais en tous cas, je pense que si l’ensemble des Comores était français, elles auraient plus de poids. 800.000 habitants, plus les 300.000 Mahorais, plus les deux diasporas, on rivalise déjà en termes de population. Je pense aussi que l’économie serait meilleure, il suffit de regarder ce qu’il se passe entre Mayotte et les Comores, avec un PIB beaucoup plus élevé ici. Du coup, cette région fictive dont on parle ici aurait plus de puissance économique, rivaliserait certainement avec La Réunion, et influerait sur les relations commerciales avec l’Afrique de l’Ouest et Madagascar, certainement. Aujourd’hui, Mayotte est seule, entre le marteau et l’enclume, finalement, parce que La Réunion nous met des bâtons dans les roues, les Comores encore plus. Ce n’est pas aussi facile qu’on le dit.
Les communes de Koungou, Mamoudzou et de Petite-Terre vont connaître des coupures ciblées, du vendredi 4 au dimanche 6 novembre.
La société Mahoraise des eaux (SMAE) a connu plusieurs problèmes matériels cette semaine, la distribution d’eau a donc été grandement affectée sur tout le territoire mahorais. La filiale de Vinci prévient qu’elle doit mettre en place des tours d’eau, ce week-end, afin « de conserver des niveaux d’eau dans les réservoirs suffisamment hauts pour permettre le bon fonctionnement de la distribution ».
De ce vendredi 4 au dimanche 6 novembre, les communes de Koungou, Mamoudzou et Petite-Terre vont connaître des coupures ciblées selon les quartiers.
Pendant trois jours, des tours d’eau vont concerner le nord-est de Mayotte.
Concernant « les perturbations » évoquées par le délégataire des Eaux de Mayotte (ex-Smeam), elles ont principalement touché Mamoudzou et le sud de l’île. La première a été pénalisée, ce lundi 31 octobre, par « des coupures d’électricité ». Les pompes ne pouvant fonctionner, la SMAE avait alors décidé de stopper la distribution d’eau sur toute la commune, de 14h, au lendemain, à 6h. A cela, s’ajoute une restriction de la consommation d’eau pour usage alimentaire, les jours précédents, « pour cause de suspicion de pollution d’un captage d’eau brute ».
Mercredi, c’est une casse à l’usine d’eau potable de l’Ourouveni qui a entraîné une grosse perturbation du réseau sur toutes les communes du sud de Mayotte. Si le village de Passamaïnty, Bandrélé et Dembéni étaient les premiers concernés, de nouvelles casses dans la journée de jeudi ont empiré la situation et étendu les coupures aux autres communes du sud.
Le conseil départemental de Mayotte a organisé, en début de semaine, la première édition du séminaire sur le dialogue social. Ce séminaire s’adressait, notamment, aux élus du CD, aux directeurs, chefs des services, chefs de bureaux aux chargés de missions et aux organisations syndicales représentatives du CD. Objectif : permettre un large échange autour des enjeux du dialogue social. Il s’agissait d’une première initiative de rencontre entre l’administration du conseil départemental et les partenaires sociaux représentatifs sur la problématique du dialogue social, rencontre organisée à l’initiative du conseil départemental. Cette journée avait, notamment, pour objectif de sensibiliser les agents du conseil départemental au dialogue social et ses enjeux. Quatre interventions thématiques étaient prévues (le rôle des acteurs locaux pour un meilleur fonctionnement administratif, les conditions de travail, les actions innovantes pour dynamiser le dialogue social et la place du dialogue social dans l’optimisation du fonctionnement de notre collectivité).
Le séminaire devait, en particulier, permettre de sensibiliser et d’identifier les pistes de travail pour améliorer la gouvernance des directions et des services départementaux. Le conseil départemental a ainsi pu compter sur l’appui de la ville de Suresnes (92) en la personne de Béatrice de Lavalette, adjointe au maire de Suresnes, déléguée au dialogue social à l’innovation sociale et aux ressources humaines, qui compte une très grande expérience dans ce domaine et anime régulièrement des rencontres au niveau national. Le séminaire s’est déroulé également avec la participation de l’ARACT (l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail).
Tout au long du mois d’octobre, le Centre régional de coordination des dépistages des cancers de Mayotte (CRCDC Mayotte) s’est mobilisé pour aller à la rencontre de la population, dans le cadre de la campagne de prévention du cancer du sein. Après un mois dédié à la sensibilisation de la population sur le cancer du sein et l’importance du dépistage, la campagne 2022 s’est clôturée avec l’élection de Miss Octobre Rose 2022, ce samedi 29 octobre au Passamaïnty Lodge. Cet événement a permis de fédérer de nombreux partenaires du CRCDC autour du dépistage du cancer du sein. Par ailleurs, le CRCDC a mobilisé treize femmes particulièrement investies dans la vie des personnes âgées de Mayotte : huit candidates, avec le soutien de cinq ambassadrices de santé. Ainsi, huit « kokos » originaires de toute l’île de Mayotte et âgées entre 53 et 74 ans, ont défilé afin de prétendre au couronnement de « Miss Octobre Rose 2022 » décerné par un jury de professionnels de santé. Après trois tableaux, dont deux ciblés sur la prévention du cancer du sein, c’est Anziza Fadhul, d’Iloni, qui a remporté le titre.
Le mois d’octobre 2022, c’est 31 jours de mobilisation, 35 actions à travers l’île, 1.730 sensibilisations sur le cancer du sein, 458 palpations mammaires réalisées par les sage-femmes du CRCDC, 225 invitations à la réalisation d’une mammographie générées dans le cadre du dépistage organisé, soit auprès des femmes de 50 à 74 ans. En parallèle de la prévention du cancer du sein, les actions de prévention du cancer du col de l’utérus ont été réalisées : 221 frottis cervico-utérins ont été réalisés auprès des femmes de 25 à 65 ans. Le CRCDC de Mayotte reste mobilisé tout au long de l’année pour déployer le dépistage organisé des cancers à Mayotte et mener des actions de prévention auprès de la population et des professionnels de santé.
Les communes de Dembéni, Bandrélé et le village de Passamaïnty ont connu une interruption de la distribution d’eau, ce jeudi 3 novembre, à partir de 11h, et jusqu’au vendredi 4 novembre, à 5h. « Suite à une casse à l’usine d’eau potable de l’Ourouveni, la production d’eau potable de l’usine a été perturbée durant une grande partie de la nuit. La réparation a été réalisée et la production a repris. Malheureusement, le niveau d’eau dans le réservoir d’Ongojou n’est pas satisfaisant, ce qui rend nécessaire une interruption de la distribution d’eau », a annoncé la société Mahoraise des eaux (SMAE), hier matin. Le délégataire du syndicat Eaux de Mayotte (ex-Smeam) a ajouté que les communes de Ouangani et Sada « pourront connaître des perturbations (baisses de pression) ce jour suite au même incident ».
Dans un entretien au Monde, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a annoncé plusieurs mesures qui figureront dans la prochaine loi sur l’asile et l’immigration. A une question sur l’immigration familiale qui représente la moitié des flux vers la France, il s’est montré favorable à un durcissement des conditions d’obtention du titre de séjour. « Nous souhaitons conditionner les titres de séjour pluriannuels à la réussite d’un examen de français. Cela va changer beaucoup de choses. Aujourd’hui, un quart des étrangers qui ont des titres de séjour comprennent et parlent extrêmement mal le français », a déclaré l’omniprésent ministre du gouvernement d’Élisabeth Borne.
S’il est favorable, avec le ministre du Travail Olivier Dussopt, aux visas de travail dans les métiers en tension (une demande du patronat), les deux hommes veulent punir plus durement le travail illégal. « Nous souhaitons proposer au Parlement de travailler sur des sanctions administratives qui puissent être plus rapides. On peut imaginer une forme d’amende forfaitaire par travailleur irrégulier constaté dans une entreprise. On peut aussi autoriser les préfets à prononcer la fermeture administrative des établissements concernés pour des durées supérieures à ce qui existe aujourd’hui », prévient d’ailleurs Olivier Dussopt, dans les colonnes du quotidien.
La société immobilière de Mayotte (SIM) vise un patrimoine immobilier de 7.140 logements en 2030, contre 2.433 actuellement. Pour quasiment tripler son offre de logements, elle se fixe des objectifs ambitieux.
« La SIM a déjà amorcé une dynamique de développement très soutenue, avec en moyenne 550 logements mis en chantier chaque année », souligne Ahmed Ali Mondroha, directeur général de la société immobilière de Mayotte. D’ici 2030, l’objectif est de faire passer son parc immobilier de 2.433 à 7.140 logements. Avec l’ambition d’atteindre 4.700 logements sociaux dont 60 % « très sociaux » destinés aux Mahorais les plus fragiles. Pour y parvenir, la société d’économie mixte d’aménagement et de construction envisage d’investir un milliard d’euros durant cette période. Pour « construire, aménager, rénover, entretenir et accompagner ce développement », elle sera appuyée financièrement par CDC Habitat, filiale immobilière de la Caisse des Dépôts. « Le groupe CDC Habitat accompagne la SIM pour répondre à la diversité des besoins d’un habitat adapté et inclusif sur le territoire », souligne Anne-Sophie Grave, présidente du directoire de CDC Habitat. Cinq partenariats avec les collectivités ont ainsi été signés. Le but : « produire une offre de logements diversifiée, dans l’objectif d’une mixité sociale et fonctionnelle se traduisant notamment par des locaux d’activités, des bureaux ou des commerces en pied d’immeubles », poursuit la présidente.
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Ce mercredi 2 novembre, Anne-Sophie Grave, présidente du directoire de CDC Habitat a posé la première pierre d'une future résidence à Hajangoua.
Anne-Sophie Grave, présidente du directoire de CDC Habitat, a annoncé les perspectives de développement en matière d'immobilier à Mayotte
Salim Mdéré, premier vice-président du conseil départemental de Mayotte, Anne-Sophie Grave, président de CDC Habitat, Zaounaki Saindou, présidente de la SIM, Zamimou Ahamadi, conseillère départementale, et Ahmed Ali Mondroha, directeur général de la SIM.
1.500 logements sociaux à Mamoudzou
Avec la Ville de Mamoudzou, la SIM et CDC Habitat s’engagent notamment à produire chaque année 300 nouveaux logements sociaux en moyenne, soit une production globale de 1.500 logements d’ici 2025 à l’échelle de la commune. Pour faciliter le lancement de ces programmes, les deux premiers vont diversifier l’offre, mais également s’adapter aux modes de vie des habitants en assurant une cohérence architecturale et urbaine. Autre enjeu : favoriser un climat de sérénité aux abords de ces résidences avec l’organisation de rondes fréquentes par la police municipale, ainsi que l’éclairage public aux abords des logements de la SIM. La remise en état des voiries des ensembles immobiliers est également au programme.
En 2021 déjà, plusieurs logements et commerces ont été livrés. C’est le cas notamment dans la ZAC du Soleil Levant à Mamoudzou où une population d’environ 800 personnes est installée. Ce nouveau quartier prend vie avec l’ouverture de restaurants, d’un cabinet médical, d’une pharmacie, mais aussi d’une école de tourisme et d’une crèche. Au total, au cours de l’année, 394 logements sociaux et très sociaux ont été livrés à Mayotte dont 158 à Mamoudzou, 118 à Dzaoudzi-Labattoir, 56 à Dembéni, 36 à Chirongui et 26 à Tsingoni. 569 logements ont été mis en chantier sur la même période. Ils ont permis de créer 330 emplois sur l’année, en lien avec 200 entreprises mahoraises du secteur du BTP.
Des objectifs environnementaux
Des objectifs environnementaux sont aussi fixés pour les nouveaux programmes immobiliers, notamment au sujet de l’efficacité énergétique, par la réduction de la consommation. Les dispositifs mis en place concernent l’isolation des parois et toitures, la protection solaire des baies, l’usage de la brique de terre compressée, l’eau chaude solaire, les brasseurs d’air ou les ampoules basse consommation. L’objectif est également de déployer l’utilisation de matériaux bas carbone tels que la brique de terre, à la fois pour maintenir une homogénéité des quartiers, mais également pour favoriser les circuits-courts. « La SIM s’engage dans une démarche vertueuse, avec des actions qui portent sur l’économie d’énergie dans tous les programmes neufs. L’usage de matériaux locaux, la récupération de l’eau de pluie, l’autoconsommation de l’énergie solaire photovoltaïque, sont des dispositifs intégrés dans la conception », souligne Ahmed Ali Mondroha, directeur général de la SIM.
La SIM souhaite en effet utiliser l’énergie solaire photovoltaïque pour l’eau chaude, l’éclairage des communs et les machines à laver, mais également réutiliser des matériaux issus de la déconstruction des maisons ou bâtiments, tel que la pierre pour le remplissage des gabions, le bois de la charpente pour les aménagements extérieurs et clôtures, les blocs en béton (concassage) pour les fonds de forme des cheminements piétons ou les tôles pour les clôtures de chantier.
Sénateur depuis 2011, le Sadois Thani Mohamed-Soilihi a présenté son bilan annuel, ce jeudi, à Cavani.
Coutumier de ces bilans annuels pour expliquer son action au Sénat, Thani Mohamed-Soilihi a évoqué plusieurs sujets avec la presse, ce jeudi 3 novembre, à Cavani. Il est revenu notamment sur ses travaux sur le foncier, la sécurité, le loi Mayotte et ses relations avec les autres élus du territoire.
Sur sa candidature
A un an des élections sénatoriales, Thani Mohamed-Soilihi ne dément pas sa volonté de continuer son travail au Sénat. « Si elles étaient aujourd’hui, je dirais que je suis candidat », confirme-t-il, ce jeudi, dans sa permanence de Cavani. « Je ne peux pas être catégorique puisqu’il reste un an de travaux. »
Sur le foncier
Rapporteur de plusieurs travaux sur ce sujet, il insiste sur le fait que ceux-ci « doivent continuer ».« C’est sur la base de ces trois rapports que le foncier outre-mer a été réformé ces trois dernières années et que la commission d’urgence foncière a été créée », rappelle-t-il, avec fierté.
Sur la sécurité
Pour « cette préoccupation majeure », il est satisfait qu’une commission soit venue à Mayotte afin de se rendre compte de la situation locale. « Nos appels, nos alertes ont fini par être entendus », estime-t-il, en faisant référence aux rendez-vous passés avec le président de l’association des maires (David Lisnard), la présidente de l’Assemblée nationale (Yaël Braun-Pivet) et le ministre délégué aux Outre-mer (Jean-François Carenco). Un autre est déjà prévu avec le cabinet de la Première ministre, Élisabeth Borne, le 24 novembre. « On ne parlera pas que de sécurité », fait-il cependant remarquer.
Il ajoute qu’il milite toujours pour un renforcement des forces de l’ordre sur le territoire et un passage « nécessaire » en zone police de Koungou et Petite-Terre. Mais pourquoi se satisfaire de nouveaux gendarmes alors ? « C’est ça qui était en discussion. On n’allait pas cracher dessus », dit-il rigolant.
Le sénateur argue qu’il entretient de bonnes relations avec ses collègues sénateurs, même quand ils ne sont pas de son bord politique (La République en Marche). « Je me suis toujours débrouillé pour discuter avec mes collègues qui ne sont pas de la famille politique », fait-il valoir. « Le rendez-vous avec Gérard Larcher (N.D.L.R. Les Républicains, président du Sénat), c’est moi qui l’aie obtenu. » Ou quand il évoque la visite de la sénatrice Laurence Cohen (Parti communiste) dans le cadre d’une mission sur la question des soins (voir FI du 7 mars 2022). « Madame Cohen est ressortie d’ici en disant qu’elle va être une grande défenseure de Mayotte à chaque fois qu’il en sera question au Sénat ».
Se déclarant favorable à l’instauration d’un scrutin de liste pour les élections départementales, il espère d’ailleurs que « le toilettage institutionnel » sera plus facile à mettre en place hors « d’un texte fourre-tout ».
Sur l’histoire des billets de banques
La Banque centrale européenne va mettre en circulation de nouveaux billets représentant l’Union européenne et ses territoires ultramarins. Sauf que Mayotte n’y figure pas. Un oubli que le sénateur essaye de faire corriger avant qu’il ne soit trop tard. « J’ai envoyé un courrier à Christine Lagarde, la présidente de la BCE, en mettant en copie le président de la République Emmanuel Macron, le président de la cour des comptes Pierre Moscovici et celle de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Ils m’ont tous accusé réception », défend-il, optimiste quant à l’issue de sa demande.
Catherine Vannier (à l'avant) est la nouvelle présidente du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Huit nouveaux magistrats intègrent la structure à ses côtés.
Après quatorze ans en Polynésie française, Catherine Vannier intègre le tribunal judiciaire de Mamoudzou pour en devenir présidente. Sur un territoire qui connaît une forte immigration et de l’insécurité, le manque de greffiers et de magistrats est l’un de ses principaux défis. En outre, huit nouveaux magistrats rejoignent également la juridiction mahoraise.
« C’est avec beaucoup d’humilité et de prudence que j’aborde mes fonctions. » Catherine Vannier vient d’être nommée présidente du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Elle remplace Laurent Ben Kemoun, parti en août dernier. Originaire de Bourgogne, la nouvelle présidente a rejoint l’école nationale de la magistrature en 1990, après avoir été sous-directrice d’établissements pénitentiaires. Diplôme en poche, la femme de droit s’est envolée pour la Polynésie française afin d’y exercer en tant que juge, à Papeete puis sur l’archipel des Marquises. Au total, elle est restée quatorze ans sur le territoire. « Là-bas, je me suis passionnée pour le contentieux foncier et celui de l’état civil. Deux thématiques qui ont une certaine résonance à Mayotte », souligne la présidente, qui apportera une attention particulière à ces sujets sur le territoire.
Catherine Vannier a une solide expérience en Outre-mer. En 2018, elle a également rejoint la cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion afin d’en devenir la vice-présidente. A Mayotte, elle sait que « de nombreux défis l’attendent », en lien notamment avec l’insécurité et l’immigration. « En 2050, on estime que le territoire comptera entre 440.000 et 760.000 habitants », souligne Benoît Rousseau, vice-président du tribunal. « En 2022, nous avons déjà enregistré 6.000 requêtes. »
Un manque criant de greffiers
Autre défi de taille : le manque de personnel. « Ce qui m’a frappé en arrivant est le nombre de postes vacants au sein du tribunal. Il y a un manque criant de magistrats mais surtout de greffiers », assure la présidente. En cause, « le manque d’attractivité de l’île », précise-t-elle. Le tribunal pour enfants ne compte d’ailleurs qu’un seul greffier.
Huit nouveaux magistrats viennent toutefois de rejoindre le tribunal à ses côtés. Deux d’entre eux rejoignent le parquet, les autres intègrent le siège. Parmi eux, il y a une nouvelle vice-présidente chargée des fonctions du juge des enfants, un juge de l’application des peines, une juge des enfants, un juge d’instruction et deux substituts du procureur.
Une cité judiciaire à construire à Kawéni
Parmi les chantiers de la nouvelle présidente, il y aura la construction de la future cité judiciaire sur l’actuelle emprise de la Deal (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement), à Kawéni, en face du restaurant Haraka. Le conseil départemental de Mayotte, propriétaire du site de 5.800 mètres carrés, avait rapidement fait part au ministre de la Justice qu’il était prêt à le céder, lors de sa visite en mars. Eric Dupont-Moretti s’était fait volontairement pressant pour que les magistrats d’un tribunal judiciaire devenu trop exigu puissent travailler dans de meilleures conditions.
Concernant le délai justement, Laurent Ben Kemoun, le prédécesseur de Catherine Vannier, tablait sur une arrivée dans les nouveaux locaux « dans quatre ou cinq ans ».
Avant la finale de dimanche après-midi, les trois catégories (jeunes, adultes et entreprises) prendront le départ chacune leur tour de la plage Mbouini. Crédit : David Lorieux / Office français de la biodiversité.
Le parc naturel marin organise son festival Laka, sur la plage de Mbouini, ces samedi 5 et dimanche 6 novembre. Durant tout le premier jour, des ateliers et des animations ont lieu sur la plage de Kani-Kéli. Puis, le dimanche, c’est au tour des rameurs de prendre la mer sur des pirogues deux places.
La plage de Mbouini sera pendant deux jours le théâtre de l’événement cher au parc naturel marin, sa course de pirogues. « Ce moment récréatif pour les familles » dédié au « laka » sera composé d’ateliers et de stands permettant de rappeler « ce qui relie les Mahorais à la mer », préviennent les organisateurs. Dans le village des traditions de la mer, « Mila ya bahari », de nombreuses activités seront possibles dès le samedi. Des ateliers participatifs (fabrication de pirogue, pêche au djarifa, fabrication du sel, masque de msindzano sans corail, apprentissage de la navigation en pirogue), un stand « Pour une pêche durable », la visite virtuelle du musée de Mayotte, un jeu de boîtes mystères « Nos liens avec la mer » et des contes animeront cette journée tournée vers le lagon.
Un espace cinéma sur les liens culturels de Mayotte avec la mer (portraits, témoignages, technique et savoir-faire, histoires, légendes,…), une table ronde « L’histoire et le devenir de la pirogue à Mayotte » et la diffusion en avant-première film « Haïrami, le dernier taxi piroguier à voile » sont aussi programmés.
Un parcours de 3km autour de l’îlot Mbouini
Le dimanche, ce sera le moment pour les sportifs d’accomplir « le Défi du fundi », un circuit de trois kilomètres au départ de la plage de Mbouini qui contournera l’îlot du même nom. « Au lancement de la course, chaque équipage doit tirer son embarcation depuis la ligne de départ et, au retour, jusqu’à la ligne d’arrivée située à cinq mètres de la mer », stipule le règlement. Ouvertes aux participants âgés de plus de 14 ans, les courses sont réparties en trois catégories, celle des « jeunes Foundis » (entre 14 et 18 ans), les adultes et les entreprises (où des salariés défendront leur société). Deux participants sont autorisés par embarcation. Pour des raisons de sécurité, les participants doivent être aptes à nager au moins 25 mètres et à s’immerger pour les moins de 16 ans, et à plonger et nager 50 mètres pour les plus de 16 ans.
L’an dernier, environ 200 concurrents avaient pris le départ de la plage de Bambo Ouest.
Un défi en trois temps, ce dimanche
8h : accueil des participants, formalités et distribution des pagaies et gilets 9 h : départ de la course « Défi des jeunes Fundis » 10h30 : départ de la course « Défi des Fundis adultes » 12h : départ de la course « Défi des Fundi entreprises » 14h 30 -15h30 : finale 16h/16h30 : remise des récompenses
Une casse à l'usine d'eau potable de l'Ourouveni engendre des perturbations sur le réseau, ce jeudi 3 novembre.
Les communes de Dembéni, Bandrélé et le village de Passamaïnty connaissent une interruption de la distribution d’eau, ce jeudi 3 novembre, à partir de 11h, et jusqu’au vendredi 4 novembre, à 5h.
« Suite à une casse à l’usine d’eau potable de l’Ourouveni, la production d’eau potable de l’usine a été perturbée durant une grande partie de la nuit. La réparation a été réalisée et la production a repris. Malheureusement, le niveau d’eau dans le réservoir d’Ongojou n’est pas satisfaisant, ce qui rend nécessaire une interruption de la distribution d’eau », annonce la société Mahoraise des eaux (SMAE).
Le délégataire du syndicat Eaux de Mayotte (ex-Smeam) ajoute que les communes de Ouangani et Sada « pourront connaître des perturbations (baisses de pression) ce jour suite au même incident ».
Étant la première bibliothèque ayant testé le dispositif livres à soi sur toute l’île de Mayotte, une fête de clôture ouverte à tous publics (bébés, jeunes et adultes) est organisée à cette occasion à la bibliothèque de Pamandzi, ce samedi 5 novembre, dès 9h.
Ce dispositif a vu le jour en partenariat avec l’ARLL Mayotte et est soutenu par la direction des affaires culturelles et d’autres institutions.
La délégation de Mayotte du centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) en partenariat avec le centre de gestion de Mayotte et l’association des directeurs généraux des services de Mayotte, organisent, ce jeudi 3 novembre de 8h30 à 16h30 à l’hôtel Sakouli, un séminaire des cadres sur la thématique suivante « les relations cadres-élus, les bases d’une collaboration réussie ». Plusieurs DGS y partageront ainsi leurs expériences, eux qui font souvent office de bras droit administratif des dirigeants politiques.
Dès 10h30, ce mercredi, l’alimentation en eau a été coupée dans la commune de Koungou, les villages de Kawéni, Mtsapéré, Labattoir, Doujani, et le quartiers Ambassadeur, Mandzarsoa, Mro wa Handra, Passamaïnty Njambo Titi, Cavani sud, ainsi que celui de La Vigie à Pamandzi. Selon la société mahoraise des eaux (SMAE), cette coupure prévue jusqu’à 5h, ce jeudi matin, avait pour but de « faire remonter les niveaux d’eau dans les réservoirs ».
Deux jours avant, la commune de Mamoudzou avait connu une autre grande interruption sur son réseau d’eau suite à des coupures électriques qui n’avaient pas permis aux pompes de remplir ces mêmes réservoirs.
La ville de Mamoudzou lance sa première enquête publique afin de recueillir l’avis de la population quant aux politiques publiques déployées par la collectivité au service des usagers. Avec cette enquête en ligne, la ville de Mamoudzou développe ses outils de participation citoyenne et d’évaluation des politiques publiques.
L’analyse des résultats permettra d’apprécier la qualité et l’efficacité du service public de la collectivité et ainsi apporter une aide aux décisions politiques. Ces résultats seront commentés par le maire de Mamoudzou en introduction de son prochain échange questions/réponses le 2 décembre prochain en live sur la page Facebook Ville de Mamoudzou.
Pour participer, rendez-vous sur le site internet de la ville www.mamoudzou.yt et ses réseaux sociaux. L’enquête est ouverte jusqu’au 30 novembre 2022, les réponses sont libres et anonymes.