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Collège de Cavani : le conseil départemental de Mayotte donne son feu vert

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Le collège de Cavani-stade, les élus d’opposition et des riverains n’en veulent pas.

Le projet du rectorat de Mayotte était suspendu à la décision du conseil départemental, ce mardi 22 novembre. Celui-ci a approuvé le bail débloquant le foncier nécessaire au collège pouvant accueillir 600 élèves, au grand dam de l’opposition et d’un collectif farouchement opposés à cet établissement.

Il y a eu quelques applaudissements ironiques à l’annonce du résultat du vote, ce mardi matin, dans l’hémicycle Younoussa Bamana, siège du conseil départemental. Réunis en séance publique, les élus devaient se prononcer sur la vente de parcelles de Cavani au rectorat de Mayotte. Ce dernier veut construire un collège aux abords du stade, comme nous l’avait expliqué le recteur Gilles Halbout dans notre édition du 15 novembre 2022. 600 élèves, à la fois du quartier et en section excellence sportive, doivent y suivre leurs cours, dès 2025 si le planning est respecté. Évalué à 25 millions d’euros, cet établissement est de moindre mesure par rapport aux autres collèges de Mamoudzou qui dépassent généralement les 1.500 élèves.

Toutefois, ce projet ne fait pas l’unanimité. Quatre élus d’opposition (deux présents et par deux procurations) ont voté contre, demandant qu’il soit ajourné. Elyassir Manroufou ne s’en cache pas. Ce projet, il s’y opposera de manière forte. Il pose différents problèmes, selon lui, dont sa capacité en premier lieu. « Je connais les besoins de ce secteur et 600 élèves, ce n’est pas assez. Il faut au moins un collège de 1.200 élèves », fait remarquer celui qui défend un autre terrain, sur les hauteurs de Cavani et situé en-dessous du quartier Convalescence. Malgré la promesse du recteur de faire un autre collège dans ce secteur, il n’y croit pas une seconde. « Ce qui tue sur notre territoire, ce sont des fonctionnaires qui décident sans nous », ajoute-il. Il pointe aussi l’aspect sécuritaire avec el mélange d’élèves du quartier et de l’extérieur, tout comme des difficultés d’accès pour les bus. Du même avis, un collectif de riverains s’est même constitué et a recueilli plus de 450 signatures. Quelques membres venus assister à la séance n’ont pas d’ailleurs pas caché leur mécontentement.

« Le monde du sport ne s’y oppose pas »

Autre argument avancé, la présence du collège nuirait à la vocation sportive du lieu. Invités à donner son avis sur les dossiers du Département, les membres du Césem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte) ne sont pas non plus enthousiastes à l’idée d’intégrer l’établissement scolaire au paysage. « Le site devait être exclusivement réservé à la réalisation d’équipements sportifs. La concentration de terrains de sport et la diversification des disciplines drainerait beaucoup de jeunes et faciliterait leur encadrement par la mobilisation de nombreux éducateurs. La gestion du domaine sportif de Cavani se trouverait par ailleurs faciliter », note l’instance. En effet, la présence du collège pourrait avoir une incidence sur l’homologation du stade de Cavani et notamment l’accueil de rencontres de Coupe de France ou internationales. Pour être de niveau 2, il faut un accès sécurisé pour les arbitres et les officiels. Mohamed Boinariziki, président de la ligue mahoraise de football, s’est donc exprimé contre, mais ne peut s’opposer à la décision du conseil départemental. Elyassir Manroufou va plus loin en rappelant « l’ambition des Mahorais à accueillir les Jeux des îles 2027 ».

Cet argument est balayé de la main par Ben Issa Ousseni. Le président du conseil départemental souligne qu’il vient de rencontrer justement les représentants des ligues et des comités sportifs pour parler de la candidature mahoraise (voir Flash Infos du 22 novembre 2022) . « Aucun dirigeant ne m’en a parlé. Le monde du sport ne s’y oppose pas », estime-t-il, alors que le Cros (Comité régional olympique et sportif) Mayotte a déjà émis un avis favorable. « Nos enfants méritent de l’excellence », répond le président aux détracteurs du collège de Cavani-stade.

L’espoir des opposants pourrait maintenant venir de la Fédération française de football. Le recteur a prévenu que le projet ne se ferait pas en cas « de points bloquants » aux yeux de la fédération.

 

Ben Issa Ousseni veut « une police des transports »

« Ces dernières semaines, ces derniers jours ont été marqués par un déchainement de violences de bandes de plus en plus dangereuses. Caillassages quotidiens, règlements de bandes rivales, atteintes aux biens des particuliers ou des entreprises, la liste est trop longue. Nous aimerions pouvoir vous dire aujourd’hui que cela ne se reproduira pas. Mais force est de constater qu’il ne se passe pas un jour sans que le territoire ne soit confronté à l’hyperviolence », reconnaît le président de l’assemblée départementale. Il souhaite « une police des transports ». « Il faut maintenant s’en donner les moyens, avec un calendrier précis et des points d’étapes », martèle-t-il. « J’ai suggéré au préfet de Mayotte de mettre en place, en lien étroit avec les maires, un contrat local de sécurité, qui permet de mutualiser le recours à l’ensemble des forces de sécurité du territoire », ajoute l’élu mahorais, qui partage « sa compassion avec les familles des victimes ».

Deux ans et demi de prison pour violences sur mineurs

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Absent du procès, le père de famille fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour exécuter sa peine.

Un homme était jugé, ce mardi 22 novembre, au tribunal de Mamoudzou, pour avoir porté des coups sur sa compagne et ses enfants. Un mandat d’arrêt a été décerné pour qu’il purge sa peine dès qu’il sera interpellé. Il est également condamné à verser 8.000 euros aux enfants pour leur préjudice moral.

« En 2020, 102 femmes, 23 hommes et 18 enfants sont morts dans le cadre de violences conjugales à Mayotte. En 2021, les chiffres étaient encore plus impressionnants, avec 143 décès à la suite de violences au sein du couple. » Pour l’avocate Élodie Gibello-Autran, ces données prouvent que le phénomène prend de l’ampleur. C’est pour des faits de violence de ce type que Laidine Lidi-Rafion était jugé devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi 22 novembre. L’homme a été condamné à deux ans et demi de prison pour des violences sur deux petites filles de quatre et six ans ; mais également sur sa compagne, mère des deux enfants. « Le prévenu a avoué avoir donné un coup de pied à l’une des enfants. Au motif qu’elle mangeait dans l’assiette de ses sœurs et que cela l’avait énervé », précise Julie Vignard, la présidente du tribunal correctionnel. L’homme aurait également mis un coup de machette sur le bras d’une des fillettes afin de savoir « si sa mère avait commis un adultère ». Cette dernière aurait par ailleurs été violée par son compagnon.

« Quand il était là, on n’avait pas faim »

Mais après avoir porté plainte, la mère de famille aurait changé de discours. « Dans un contexte de misère sociale, un homme en prison a pour conséquence que l’on a plus à manger. Quand les deux fillettes ont été ré-auditionnées, elles sont revenues sur leurs déclarations en disant que leur beau-père ne les tapait pas vraiment, qu’il ne se passait rien. Et elles ont ajouté : « Quand il était là, on n’avait pas faim » », détaille l’avocate des enfants. La mère, qui ne s’est pas constituée partie civile, leur aurait donné la consigne pour que son compagnon sorte de garde à vue et puisse à nouveau amener à manger à la maison.

Selon Cassandre Morvan, substitut du procureur, « les déclarations sont assez confuses dans ce dossier. On sait qu’il n’est pas rare que les victimes de violences reviennent sur leurs dires. Mais le médecin légiste a identifié une estafilade sur le bras de l’enfant qui a reçu un coup de machette et le prévenu a reconnu les faits ». Aucune lésion n’a été constatée sur la fillette de quatre ans, mais le prévenu a concédé « corriger les jeunes filles quand elles n’obéissaient pas ». Les faits de viols sur la mère ont, quant à eux, abouti à un non-lieu.

8.000 euros de préjudice pour les enfants

La substitut du procureur demandait une peine de dix-huit mois d’emprisonnement avec mandat d’arrêt « pour que cette peine puisse être purgée en détention dès l’interpellation de l’auteur des faits ». Le tribunal a finalement décidé de le condamner à trente mois avec mandat d’arrêt. « Nous avons pris en compte la gravité des faits et le fait que le prévenu ne se soit pas présenté », indique la magistrate Julie Vignard. L’homme est également condamné à verser des dommages aux enfants, en réparation de leur préjudice moral. 5.000 euros pour la jeune fille de six ans, blessée à la machette, et 3.000 euros pour sa cadette.

Le meurtrier de Chiconi condamné à 25 ans de réclusion criminelle

Le procès aux Assises du meurtrier de Moussa Marssel a commencé, ce lundi 21 novembre. Le 16 juin 2020, le corps de ce retraité de la fonction publique avait été retrouvé dans le quartier Ourini, à Chiconi. Son visage, écrasé, gisait dans une flaque de sang et de vin, à proximité d’un parpaing ensanglanté. Son meurtrier, en état d’ébriété, l’avait croisé au sein de l’épicerie Le building et avait demandé à la victime de partager l’alcool qu’il venait d’acheter. Ce dernier avait refusé et aurait alors été roué de coups. Ce mardi 22 novembre, l’accusé a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle, avec une interdiction définitive du territoire français et l’interdiction de porter ou de détenir une arme soumise à autorisation pour une durée de quinze ans.

 

Mouvement de grève nationale « contre une justice au rabais »

Il y a un an, les professionnels de justice se sont massivement fait entendre pour dénoncer le dilemme intenable auquel ils sont tous les jours confrontés : « juger vite mais mal, ou juger bien mais dans des délais inacceptables ». Si la mobilisation aura permis une libération de la parole des professionnels et une prise de conscience globale sur l’état de la justice en France, les audiences sont toujours surchargées. Selon les professionnels, des recrutements de magistrats et de fonctionnaires de greffe sont prévus pour 2023, mais ils sont largement insuffisants et aucun plan d’action clair n’a été défini. Ce mardi, l’ensemble des magistrats et des professionnels ont été appelés à se rassembler dans leurs juridictions. Un rassemblement avait lieu au tribunal judiciaire de Paris à midi. Les magistrats de la section du syndicat de la magistrature du tribunal judiciaire de Mamoudzou se sont associé à cette mobilisation. Ils rappellent que la juridiction souffre d’un manque chronique de personnels de greffe et d’interprètes, des locaux exigus et des salles d’audience en nombre insuffisant.

Comores : ces éléments troubles qui discréditent le procès incriminant Sambi

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Les avocats de la défense, dont maître Fatima Ousseni du barreau de Mayotte, ont annoncé vouloir porter plainte pour tentative de subornation de témoins.

Dans un communiqué dont l’authenticité a été confirmée par son avocat, Bashar Kiwan, hommes d’affaires franco-syrien assigné dans le procès en cours sur la citoyenneté économique, assure que les ministres comoriens avec lesquels il s’est entretenu lui ont promis une grâce s’il témoignait contre Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, opposant déclaré d’Azali Assoumani. Un proche de l’un des ministres aperçus sur les photos confirme une rencontre avec Bashar sans préciser de date. 

Voilà des révélations qui risquent d’entacher le procès sur la citoyenneté économique, ouvert lundi à Moroni. Celui-ci s’est poursuivi ce mardi après son ajournement la veille sur décision du président de la cour de sûreté. Le principal homme-clé dans cette affaire, à savoir Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, ne s’est pas rendu devant la cour. Il disait craindre une justice inéquitable. L’ex-président semble avoir eu raison. En effet, l’apparition depuis lundi de photos montrant des ministres du gouvernement d’Azali Assoumani avec Bashar Kiwan, qui a un rôle trouble dans la gestion du programme de la citoyenneté économique, a fait l’effet d’une bombe. Sur les images, on y voit le ministre des Affaires étrangères, Dhoihir Dhulkamal, et Djae Ahamada Chanfi, actuel Garde des sceaux, assis avec le sulfureux homme d’affaires franco-syrien inculpé et qui devait comparaître devant la cour. Approché, le ministre de la Justice n’a pas infirmé ni confirmé. Il a juste dit qu’il préférait s’exprimer seulement à la fin du procès. Le chef de la diplomatie dont l’authenticité de la photo été confirmée par un proche n’a dit aucun mot également. Il faut noter que sa présence sur l’image, lui qui a présidé la commission parlementaire dont le rapport a été à l’origine de l’ouverture du procès, a de quoi interroger.

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Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, président des Comores de 2006 à 2011, est jugé cette semaine pour haute trahison.

Rencontre en juillet

Bashar Kiwan, contacté via la messagerie WhatsApp a confirmé avoir eu des discussions avec Dhoulkamal. « Je confirme qu’il a pris contact avec moi. On s’est rencontré à plusieurs reprises. Sur les deux photos, il y en une prise le 12 juillet et une autre le 27 octobre 2022 », a-t-il répondu, confirmant dans la foulée la véracité des échanges qu’il a eus sur WhatsApp avec le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie. Dans ces messages qui circulent en ligne, le ministre propose à l’homme d’affaires tombé en disgrâce depuis une dizaine d’années de rencontrer le chef de l’État, Azali Assoumani, lors de son passage à Paris, au mois de juillet. Selon toujours les captures d’écran, Msaidie assure à son interlocuteur qu’il sera gracié s’il accepte de donner un témoignage qui enfoncera son ancien ami, l’ex-raïs Sambi. Une offre que Bashar a déclinée selon ses mots. D’après lui, un projet de grâce sur des condamnations prononcées à Moroni à son encontre, ainsi que des anciens directeurs des sociétés qu’il dirigeait au moment où il faisait la pluie et le beau temps dans l’archipel, a été proposé en contrepartie. « Je leur ai dit que j’étais prêt à témoigner afin de faire la lumière sur les contrats signés avec les Émirats, mais je ne peux valider des fausses accusations. Je refuse de valider ce rapport qui est une pure invention, rédigé sans preuves », confie-t-il avant de préciser que cela fait plus de dix ans qu’il n’est plus en contact avec Sambi, encore moins les autres inculpés dans cette affaire dont l’audience suit son cours, malgré le désistement des avocats de l’ancien président.

Plainte à Paris

Ces derniers ont d’ailleurs tenu une conférence de presse dans un hôtel de Moroni, ce mardi, pour apporter des éclaircissements sur les raisons qui ont poussé leur client à ne pas se présenter. La défense a également annoncé qu’elle porterait plainte devant le doyen des juges d’instruction du tribunal de Paris pour tentative de subornation de témoins suite à ces révélations citées précédemment. « Nous exigeons l’arrêt du procès et l’ouverture d’une enquête pour tout clarifier. Notre client doit être remis en liberté », a plaidé, devant la presse, maître Jan Fermon. Son confrère, Me Ahamada Mahamoud donne raison à l’ex-raïs qui, selon lui, est prêt à répondre à la justice dès lors que toutes les règles seront respectées. L’avocat de l’État comorien, Me Sossah, pense en revanche que Sambi aurait dû y rester pour révéler la vérité sur le programme de la citoyenneté même si la cour n’est pas habilitée à le juger. Ce mardi, le conseiller de l’ancien vice-président, Mohamed Ali Soilihi, a quitté le procès.

A la barre, il ne reste plus désormais deux Comoriens parmi les onze qui comparaissent devant la cour de sûreté de l’Etat : Mohamed Bacar Dossar et Nourdine Bourhane. Selon le calendrier qui avait été publié par le parquet, le procès devait prendre fin ce mercredi. Mais au rythme où vont les choses, il pourrait continuer jusqu’au 24 novembre.

Voix des Outre-Mer : Antone Boinali et Lollia Aiiaoui s’envoleront pour l’opéra de Paris

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La finale mahoraise du concours Voix des Outre-mer, dont l’objectif est de « rendre visible la richesse et la diversité des Outre-mer, tout en célébrant la musique sous toutes ses formes par la promotion du chant lyrique », se tenait ce samedi 19 novembre.  Au total, dix candidats mahorais se sont présentés sur le parvis du cinéma Alpajoe, à Mamoudzou. Antone Boinali et Lollia Aiiaoui sont les deux vainqueurs du concours. Ils participeront à la finale nationale, à l’opéra de Paris, en février 2023.

Les locaux de la PJJ de Mayotte mis à sac

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La porte d'entréen de la PJJ a été littéralemen,t arrachée dans la nuit de lundi à mardi alors que de violents affrontements avaient lieu à Kawéni.

Une violence gratuite qui en amène à une autre, un odieux assassinat en pleine nuit d’un jeune chanteur bourré de talent il y a une semaine dans le quartier Bonovo à Mtsapéré, et voilà que revient, une fois de plus, une fois de trop sans aucun doute, la spirale incontrôlable de la délinquance juvénile qui gangrène la vie sociale à Mayotte. Une fois de plus, l’Etat fait le service minimum pour éteindre l’incendie par l’envoie d’une équipe du RAID, en attendant qu’un autre feu s’allume prochainement. Et pourtant, c’est bien lui que les jeunes ont visé en s’attaquant à l’un de ses symboles, la PJJ à Kawéni.

Dans la journée d’hier, Paris a dépêché à Mayotte le RAID (une unité d’élite de la police nationale) pour essayer de mettre enfin un terme aux violences à répétition qui secouent le département. Alors que les autorités locales dépassées par l’ampleur du phénomène annonçaient l’arrivée prochaine des ces forces spéciales pacificatrices, des jeunes qu’il convient assurément d’identifier, d’appréhender, de juger et condamner avec toute la sévérité de la loi, ont choisi de saluer cette annonce à leur manière, comme  un bras d’honneur à l’adresse de l’Etat, en saccageant les locaux de la PJJ dans la nuit. Tout un symbole, sommes-nous hélas contraint d’admettre au regard de ce gravissime acte de vandalisme contre une institution qui pourtant a vocation à apporter une protection juridique à des enfants de leur âge. Un acte sans pareil qui marque un tournant dans ces manifestations de délinquance juvénile qui ne cessent de monter crescendo depuis plusieurs années, apportant chaque semaine son lot de violence, de douleur, de peur mais également de cycles de représailles et contre représailles. Sans que rien ne puisse enfin enrayer cette machine infernale. L’Etat qui doit servir de dernier rempart pour protéger les citoyens de ce territoire face à l’insécurité que l’on ne sait plus qualifier, choisit d’adopter une attitude « Bisounours » alors que le feu consume irrémédiablement la maison Mayotte dans la braise incandescente de la violence gratuite. Au-delà des palabres politiques et des joutes verbales au Parlement, du refus catégorique du gouvernement d’ouvrir les yeux devant cette douloureuse réalité et de considérer qu’à situation exceptionnelle convient un traitement spécifique avec des instruments adéquats, le 101 ème département français coule sous la vague d’une colère juvénile que ni les autorités, ni les familles n’arrivent à canaliser. L’assassinat violent et extrêmement regrettable de ce talentueux jeune chanteur est fait de droit commun qui doit être jugé par les services judiciaires compétents et aucunement être le réceptacle de la manifestation d’un quelconque désire opportun de vengeance  d’une bande de voyous.

Besoin urgent de restaurer l’autorité même de l’Etat à Mayotte

Mayotte parent pauvre et déshérité des Outre-mer français continue à s’enfoncer dans la peur chaque jour, devenant de plus en plus inhospitalière et non attrayante pour des investisseurs absolument indispensables pour relancer son économie rudement mise à mal par deux années successives de crise du Covid 19. Aucun fléchissement de ce côté-là et pour longtemps encore, car les crédits à mobiliser pour espérer inverser la tendance ne sont pas pour demain, là où besoin d’un vrai plan Marshall de relance de développement économique il y a, les autorités à Paris préfèrent encore botter en touche, promettant d’apposer du sparadrap sur des plaies pourtant gangrénées. Au regard de ce qui vient de se passer à Kawéni, il y a lieu de s’interroger vraiment sur l’orientation à donner à la gouvernance de ce territoire dans le court et long terme.

En effet, la nécessité d’un plan Marshall ne se fait plus ressentir que pour les seuls secteurs du développement économique, social, culturel et des infrastructures. Il le devient aussi pour la restauration de l’autorité même de l’Etat, car jamais aucun gouvernement à Paris quelque soit sa coloration politique et sa bienveillance à l’égard de Mayotte et de ses habitants n’aura les moyens de placer derrière chaque Mahoraise et Mahorais, un gendarme ou policier armé pour assurer durablement sa sécurité. Faute d’infrastructures dédiées, d’encadrement  et de prises en charge avec des objectifs clairement ciblés, les jeunes continuent à transformer les fictions cinématographiques et télévisuelles en réalité sur le terrain confondant gaiement les zones déshérités et les quartiers informels (de Kawéni, Majicavo, Passamainti, Tsoundzou, Koungou, Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi), avec les favelas de Rio de Janeiro ou les banlieues malfamées de New York city. A l’approche des fêtes de fin de d’année, cette résurgence de la violence juvénile en zone urbaine, Grande-Terre comme Petite-Terre est à craindre et à prendre très au sérieux. Depuis une dizaine de jours, elle se manifeste comme de façon synchronisée, dans l’agglomération de Mamoudzou et celle de Petite-Terre, dans un jeu de cache-cache entre force de l’ordre et jeunes délinquants. La violence gratuite est devenue une banalité dans la résolution du moindre conflit, du moindre petit problème. Les cailloux, les parpaings, les chaines et câbles métalliques deviennent pour eux l’unique moyen de se parler, de demander quelque chose, quand ce pas tout bonnement le couteau. Sauf que Mayotte n’est le Brésil, ni les Etats-Unis d’Amérique. Ici nous sommes bien sur le sol français et en France, aucun citoyen n’est « théoriquement » au dessus des lois. A quand donc la fin de ce cauchemar ? Un mouvement de mères d’enfants étrangers nés sur le sol mahorais, respectueux de l’ordre et des lois de la République est en train d’émerger progressivement dans l’objectif d’une descente prochaine dans la rue. Ces mères veulent lancer un appel et demander publiquement aux parents de jeunes délinquants de se désolidariser de leurs progénitures et les signaler, si nécessaire, à la justice pour que la paix revienne sur ce territoire.

La collecte de déchets décalée à cause des affrontements entre bandes

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Ce lundi, plusieurs quartiers de Mamoudzou n’ont pas pu faire l’objet d’une collecte habituelle de leurs déchets. « La Cadema informe les usagers que la collecte des déchets ménagers est suspendue [ce lundi] suite au climat d’insécurité qui règne », a annoncé la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou. En effet, les récents affrontements entre bandes de Doujani, Kawéni et de Majicavo ont empêché le passage des camions de ramassage. « L’objectif étant de préserver le matériel, mais surtout la sécurité des agents de collecte », fait remarquer la collectivité pour expliquer sa décision. A la place, la collecte sera effectuée ces mardi matin et mercredi matin, à partir de 7h, dans les villages suivants : Hauts-Vallons, Kawéni, Mamoudzou Centre, Cavani, M’tsapéré, Doujani, Passamaïnty et Vahibé.

Un cinquième forum économique de Mayotte, du 30 novembre au 1er décembre

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Dans le cadre de l’accompagnement des entreprises mahoraises dans leur montée en compétences et la promotion de l’attractivité du territoire, l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte, en partenariat avec le conseil départemental organise deux événements. Le premier, le 28 novembre, à la médiathèque de Bandrélé, s’intitule « Mayotte, acteur de son développement ». Il s’agit d’une action destinée aux entreprises locales. Un événement qui se réitère chaque année et qui a pour principal objectif de réfléchir sur « le Mayotte de demain ». Durant cette journée, les porteurs de projets pourront rencontrer les structures accompagnatrices, les chambres consulaires, les banques, les intercommunalités les services de l’État ainsi que des artisans de l’interco.

Le 30 novembre et le 1er décembre, ce sera au tour de la cinquième édition du forum économique de Mayotte de se dérouler au cinéma Alpajoe, à Mamoudzou. Pour cette édition 2022, le forum qui a pour habitude d’accueillir chaque année plus de 300 participants, propose de promouvoir l’économie du territoire et de la région à travers une thématique qui met en avant la coopération régionale : « Mayotte, Futur Hub Economique Régional ». L’événement vient présenter les grandes perspectives de développement économique du territoire, de la région et à l’international. Ce forum se construit sur un temps d’échange et de présentation. Des ateliers entre professionnels, structures d’accompagnement, financeurs et intercommunalités seront organisés en marge des deux événements pour promouvoir le développement économique du territoire et l’écosystème régional.

Le BC M’tsapéré conserve son titre en coupe de France régionale

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La finale régionale mahoraise de la coupe de France de basket-ball s’est déroulée ce samedi 19 novembre, au gymnase de Pamandzi. Chez les filles, c’est l’équipe du Fuz’Ellipse de Cavani qui a remporté le match contre le BC M’tsapéré (64-52). Florent Pietrus, ancien joueur des Bleus, et Benoît Gomis, coach des plus grands basketteurs français, ont remis les récompenses. Côté garçons, le BC M’tsapéré garde son titre en dominant le champion de Mayotte, le Vautour de Labattoir (74-70). Les deux vainqueurs joueront de nouveau à Pamandzi, le samedi 3 décembre, avec cette fois, le titre de champion de l’océan Indien à aller chercher. La Tamponnaise basket-ball et les garçons du Basket club dionysien, déjà venus à Mayotte au mois de mai, promettent de leur donner du fil à retordre.

Sabry Hani est le nouveau secrétaire général de la préfecture

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Par décret du président de la République en date du 18 novembre (Journal officiel du 19 novembre 2022), Sabry Hani, sous-préfet hors classe, est nommé secrétaire général de la préfecture de Mayotte. Originaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ce titulaire d’une maîtrise en sciences de l’éducation et d’un master de droit public est inspecteur de la jeunesse et des sports de première classe, détaché en qualité de sous-préfet hors classe. Il a notamment exercé les fonctions de sous-préfet chargé de mission auprès du préfet du Var, en charge de l’emploi et du développement économique, du logement, de la politique de la ville et de la citoyenneté (2015-2017), directeur de cabinet du préfet de la Drôme (2017-2019), directeur de cabinet du préfet de la région Guadeloupe, en charge de la lutte contre la délinquance, de la sécurité civile et de la gestion opérationnelle des crises (2019-2021).

Ancien auditeur de l’Institut national des hautes études de la sécurité intérieure, Sabry Hani était, depuis avril 2021, secrétaire général adjoint du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation. Il succède à Claude Vo-Dinh qui exerçait les fonctions de secrétaire général de la préfecture de Mayotte depuis juin 2020 et a récemment été admis à faire valoir ses droits à la retraite (JORF du 13 octobre 2022).

« Le visage de la victime était aplati, dans une flaque de sang mélangé à du vin »

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Pour de l’alcool, l’accusé a frappé à la tête Moussa Marssel avec un parpaing, dans la nuit du 15 au 16 juin 2020, à Chiconi.

Le 16 juin 2020, le corps sans vie d’un retraité de la fonction publique était retrouvé dans le quartier Ourini, à Chiconi. Son visage, écrasé, gisait dans une flaque de sang et de vin, à proximité d’un parpaing ensanglanté. Ce lundi 21 novembre, débutait le procès devant la cour d’assises du seul accusé.

« Je ne sais plus comment j’ai fait pour arriver là à ce moment-là. Mais je sais que c’est moi qui l’ai tué. » A la barre de la chambre d’appel, l’accusé tente d’expliquer les faits déjà avoués et demande pardon. Dans la nuit du 15 au 16 juin 2020, il dit avoir commis le meurtre de Moussa Marssel, 59 ans, à Chiconi. Ce lundi 21 novembre, signait le début de son procès aux Assises qui se poursuivra jusqu’à ce mardi. « Ce jour-là, l’accusé désœuvré avait bu de l’alcool tout au long de la journée », indique le directeur d’enquête. Une bouteille de pastis, dix canettes de bières et une brique de vin, énumère la présidente de la cour des assises. Le soir du crime, l’accusé raconte être entré dans l’épicerie Le building, au sein du quartier Ourini de Chiconi. C’est là qu’il aurait croisé la route du quinquagénaire, parti acheter de l’alcool. Alors qu’il souhaitait continuer à boire, il lui aurait demandé de partager une bière. Mais son interlocuteur aurait refusé et l’aurait « insulté ». L’homme ivre l’aurait alors roué de coups avant d’attraper un parpaing d’environ 18 kilos pour l’assommer. Puis l’auteur des faits aurait versé le vin dérobé à sa victime sur son visage avant de repartir avec ses bières et son téléphone.

« Un écrasement quasi-complet de la boite crânienne »

Selon l’autopsie, la victime présentait « un écrasement quasi complet de la boite crânienne » et serait décédé d’un traumatisme crânien. Plusieurs fractures et des côtes déplacées ont également été diagnostiquées. Au moment du meurtre, Moussa Marssel présentait également un taux d’alcoolémie de 2,3 grammes par litre de sang. « Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux du drame, le visage de Moussa Marssel était aplati, dans une flaque de sang mélangé à du vin, et il avait un parpaing à côté du visage », assure le directeur d’enquête. « Ce que nous avons trouvé surprenant est que d’ordinaire, les auteurs des crimes cherchent à cacher leurs armes. Mais pas là. »

Le retraité de la fonction publique territoriale était connu de tous à Chiconi. « Son entourage et ses voisins ont décrit un homme calme, un peu frêle, on ne lui connaissait pas d’ennemis », poursuit le directeur d’enquête. L’homme était également connu pour se lever tard, aller boire un verre au centre du village régulièrement l’après-midi et rentrer tard, souvent alcoolisé.

Le corps retrouvé à 5h du matin

La gendarmerie, arrivée sur les lieux du crime après avoir été alertée par un voisin – tombé sur le corps sans vie de Moussa Marssel à 5h du matin – a mené une enquête de voisinage. Une rumeur laissait alors entendre qu’un habitant du banga voisin était caché chez sa tante, puis chez un oncle, depuis le meurtre. L’homme aurait hésité à partir de Mayotte. Mais le 20 juin 2020, quatre jours après le crime, il se présentait à la gendarmerie de Pamandzi. « Il est arrivé en disant qu’il avait tué quelqu’un », assure le directeur d’enquête, qui l’a placé en garde à vue.

Ce mardi, deux ans et demi après les faits, il connaîtra le verdict décidé par la cour d’assises.

Centre culturel musulman : un appel aux dons lancé ce samedi

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La nouvelle mosquée, entre la rue du Commerce et la rue M’gombani, à Mamoudzou, comprendra une zone de prière, une chambre mortuaire, un auditorium, une madrassa et une bibliothèque.

Voulant réaliser un centre culturel musulman au centre de Mamoudzou, l’association Masdjid el Djoumoi de Mamoudzou cherche des financements. Cela débute par un appel aux dons, un madjliss, organisé ce samedi 26 novembre, de 9h à 14h30, sur le parvis de la MJC de M’gombani.

Avec sa mosquée devenue trop étroite, l’association Masdjid el Djoumoi de Mamoudzou compte depuis de très nombreuses années sur un nouvel endroit pour accueillir des fidèles. Le projet de « L’espace de témoignage et de la découverte de la culture musulmane de Mayotte » devrait y remédier.

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De gauche à droite, le secrétaire de l’association Masdjid el Djoumoi, Nawirdine Nafion, son vice-président, Habib Souffou Hadja, son président, Saïd Yahaya Radjabou, et son chargé de communication, Aress Saïd Ali.

En quoi consiste le projet ?

Lors de la prière du vendredi, la grande mosquée de Mamoudzou ne peut pas accueillir plus d’un millier de croyants, déplore l’association. Imaginé par le cabinet d’architecture Tand’M, le nouveau lieu devrait en recevoir 2.000, et même 3.000 avec les annexes. Avec sa coupole un peu futuriste et son minaret de 32 mètres de haut, le bâtiment comportera également une chambre mortuaire, un auditorium, une madrassa, une bibliothèque et un parking, pour l’instant, d’une quarantaine de places. Pour l’emplacement, il est déjà tout trouvé sur un espace entre la rue du Commerce et celle de M’gombani, l’entrée se faisant par cette dernière. Même si des études sont encore à faire, un planning des travaux est déjà prévu à l’horizon fin 2023.

Pourquoi ce n’est pas qu’une simple mosquée ?

« Il y a un projet éducatif », argue Habib Souffou Hadja, le vice-président de l’association, lors d’une conférence de presse, ce lundi, à la MJC de M’gombani. « On veut que les jeunes qui traînent dans la rue aillent à la mosquée. » D’où un auditorium et une madrassa prévus dans le projet initial. « On ne veut pas en faire un lieu austère. On pourra y prendre un café, écouter de la musique. » Le bureau de l’association défend un lieu ouvert à l’extérieur. « On veut démontrer que l’islam peut vivre avec la république. Et même servir d’exemple en métropole », poursuit le vice-président. « Historiquement, dans la culture musulmane, la mosquée est un centre de vie », ajoute Aress Saïd Ali, qui s’occupe du volet communication.

Combien coûte-il ?

Un prévisionnel table sur treize millions d’euros. « La levée de fonds se fera à travers Mayotte et la communauté mahoraise à l’extérieur », espère l’attaché de presse. « Les entreprises peuvent aussi participer et avoir des déductions fiscales », renchérit le secrétaire de l’association, Nawirdine Nafion. Au financement des travaux, s’ajoutent le coût de fonctionnement du lieu et des salariés dédiés. Une partie de l’espace représentant 300 mètres carrés et qui donne sur la rue du Commerce pourra être consacré à des commerces justement ou des services. Cela assurerait un loyer de quelques milliers d’euros.

Est-ce que des partenaires institutionnels suivent ?

Malgré un Département qui a prêté une oreille attentive pendant un temps, le projet n’est pas vraiment soutenu autrement que par des fidèles. Une situation que regrette l’association qui défend une vision qui doit dépasser le simple cadre du culte. « Rien n’interdit les institutions de financer un tel projet », estime d’ailleurs le secrétaire de l’association.

En quoi va constituer l’événement de samedi ?

Alors que le madjliss a d’habitude lieu en soirée, celui-ci se fera ce samedi, de 9h à 14h30. Plusieurs moments de prières et de chants auront lieu. Un wassilati chafti, un barzangué, un chadi et un moulidi sont au programme, tandis qu’un debaa clôture cette journée spéciale. Des élèves de madrassas de Mamoudzou y réciteront des versets du Coran en milieu de matinée, tandis qu’une présentation du projet suivra. Il y aura même des plats traditionnels en vente pour le prix de cinq euros. Les fidèles ou ceux qui veulent simplement soutenir le projet auront des urnes pour les dons. « Ils pourront même payer par carte bleue », fait remarquer Aress Saïd Ali, qui promet qu’un comptage public permettra d’assurer la transparence du projet.

 

Samedi 26 novembre, de 9h à 14h30, sur le parvis de la MJC de M’gombani, à Mamoudzou, madjliss pour le projet « L’espace de témoignage et de la découverte de la culture musulmane de Mayotte ».

Comores : l’ex-président Sambi refuse d’être jugé par une cour, illégale à ses yeux

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L’archipel juge pour la première fois de son histoire un ancien président, onze ans après avoir quitté le pouvoir. Ahmed Abdallah Mohamed Sambi qui a dirigé le pays de 2006 à 2011, est poursuivi avec d’autres ex-ministres pour corruption, détournement de fonds, entre autres dans le cadre du programme de vente de passeports à des pays du Golfe. Mais l’ancien raïs craignant une justice inéquitable s’est dit prêt à repartir dans sa résidence transformée en prison. L’audience reprend ce mardi. 

C’est un Ahmed Abdallah Mohamed Sambi épuisé et affaibli physiquement qui a été conduit ce 21 novembre à la salle d’audience où se déroulait le procès sur la citoyenneté économique. Onze personnes sont citées dans l’ordonnance du juge, parmi eux Sambi, poursuivi pour haute trahison et qui a déjà annoncé au cours d’une brève déclaration obtenue au forceps sa décision de ne pas vouloir être jugé par une cour « illégale ». L’ancien raïs s’était même levé à trois reprises pour sortir de la salle, une façon de montrer son mécontentement, mais le président de l’audience ne l’a pas autorisé. Le magistrat a fini par suspendre la séance. Elle reprend ce mardi matin. On ignore s’elle ira jusqu’au bout en apportant des réponses aux questions que toute la population comorienne se pose depuis des années. Alors qu’il est censé se poursuivre jusqu’au 23 novembre, le procès n’a en réalité pas avancé. Puisque la journée d’hier, était dominée par des suspensions répétitives de l’audience et des débats sur les exceptions relevées par la défense. Même l’ordonnance de renvoi n’a pas été lue. Autrement dit, les personnes venues écouter ignorent toujours les faits reprochés aux prévenus.

Ajournement

Aussitôt la présentation des inculpés terminée, les cinq avocats de Sambi ont formulé une demande d’ajournement du procès en raison de l’état de santé de leur client, sans succès. A propos de la cour de sûreté, la défense a relevé qu’elle n’est pas prévue dans la loi portant organisation judiciaire, donc incompétente. « La haute trahison n’est définie dans aucune loi. On ne peut donc poursuivre quelqu’un pour ce fait. Mais le juge se met à la place du législateur et définit les crimes. Que des amalgames », déplore, maître Jan Fermon, qui fait partie de la brochette d’avocats étrangers, dépêchés à Moroni, pour défendre l’ancien président des Comores de 2006 à 2011. Son confrère, Fahmi Said Ibrahim, constitué également, a rappelé que le juge Omar Ben Ali, ne pouvait présider la cour qui fait office de juridiction de jugement, lui qui a siégé pendant l’instruction. Il a cité la loi portant organisation judiciaire en vigueur qui interdit cela. Le mode de désignation des assesseurs aussi a été attaquée. La loi portant création de la cour de sûreté veut qu’ils soient nommés par décret et non des arrêtés ministériels. Certains doivent faire l’objet d’une proposition du parlement. Là encore, aucun respect pour ces deux dispositions. Toutes ces exceptions, ont malheureusement été rejetées. Cela fait partie des raisons pour lesquelles, tous les avocats de la défense ont jugé nécessaire de se ranger derrière sa décision de partir.

Condamnations déjà connues selon Bashar

Sur les onze personnalités assignées à comparaître devant la cour de sureté de l’Etat, moins de cinq d’entre elles étaient présentes physiquement à l’instar de l’ancien ministre des Finances, Bacar Abdou Dossar Mohamed, accusé de détournement de deniers publics, faux et usage de faux, abus de fonction, forfaiture, concussion recel et complicité. Il y avait également Nourdine Bourhane inculpé des mêmes faits avec Sambi et Mohamed Ali Soilihi, ancien ministre des Finances, mais qui est parti en France début octobre. Mis à part Ibrahim Mhoumadi Sidi, représenté par ses avocats, les autres personnalités mises en cause ne se trouvaient pas à la salle.

Considéré comme le cerveau du programme, pour avoir joui d’une exclusivité dans la récolte des fonds, le sulfureux homme d’affaire franco-syrien, Bashar Kiwan, a en revanche manifesté sa disponibilité de répondre à la justice comorienne, seulement à distance, selon les moyens disponibles. Dans un communiqué remis à la presse lundi, Bashar, affirme que des ministres comoriens l’ont approché en proposant de témoigner dans cette affaire, en échange d’un abandon des charges le visant. Il assure que les décisions des condamnations sont déjà écrites et n’attendent qu’à être prononcées. Pour le moment, aucun officiel comorien n’a commenté ces accusations qui confortent la thèse de procès politique dont le but est de se débarrasser d’un opposant, à savoir l’ancien président.

Tension et arrestations

Étant donné qu’il était attendu depuis des années, le procès avait entrainé une forte mobilisation des forces armées, hier. Aux abords du palais de justice de Moroni, la tension était électrique. Par peur de débordements, les autorités avaient même déployé un dispositif hors norme. Plusieurs militaires avaient quadrillé toutes les routes menant à la zone où se tenait le jugement. La circulation allant du palais de justice jusqu’à la place de l’Indépendance était fermée. Les autres routes sous-jacentes également n’étaient pas accessibles aux véhicules. Pour autant, cela n’a pas empêché les partisans de l’ex-président de faire le déplacement pour apporter un soutien à leur idole qui est arrivé vers 8h30 sous haute protection. L’audience, elle n’a débuté que 24 minutes plus tard. Probablement parce que les autres prévenus étaient déjà présents, et qu’il ne restait plus que Sambi. D’ailleurs, son escorte armée jusqu’aux dents n’avait pas laissé les journalistes s’approcher pour prendre une photo. Dehors, la foule n’arrêtait pas de scander son nom. Les militaires avaient fini par repousser les partisans venus en masse.

Selon des témoignages, il y aurait même eu des arrestations. On ignore le nombre exact des personnes interpellées. Pour rappel, l’ex-président est en détention depuis 2018 et n’avait jamais été jugé. Son incarcération est dénoncée par des organismes internationaux. Certains ont même qualifié de règlement de compte politique sa situation. En intentant un procès contre son prédécesseur, l’actuel chef de l’État, Azali Assoumani ouvre une brèche inédite et montre qu’un ancien président peut se retrouver devant la justice. Depuis leur indépendance, les Comores n’ont jamais jugé un ancien président.

Le Raid envoyé de nouveau à Mayotte

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Une dizaine d'hommes du Raid sont mobilisés pour ramener le calme dans les rues de Mamoudzou.

Les épisodes de violence, ce week-end à Mamoudzou, ont poussé l’État à faire appel au Raid, cette unité d’élite de la police française. Celle-ci doit aider les policiers locaux à mettre fin aux violents affrontements entre bandes de ces derniers jours.

La nouvelle a été lâchée lors du congrès des maires, qui se déroule en ce moment à Paris. Jean-François Carenco, le ministre délégué aux Outre-mer, a annoncé l’arrivée du Raid (Recherche, assistance, intervention, dissuasion) à Mayotte, dès ce mardi 22 novembre. Cette décision intervient après un week-end marqué par des rixes entre des bandes de Doujani, Kawéni ou encore Majicavo. Il y a une semaine, un jeune homme originaire de Kawéni, un rappeur dénommé « Skini », est mort à Bonovo, un quartier de M’tsapéré. Les événements de ce week-end étaient donc des représailles. Passant par Cavani et M’tsapéré, les bandes ont, outre commis des dégradations, agressé des passants.  Le samedi par exemple, un scootériste a été violemment pris à partie par des assaillants munis de machettes et un banga a été incendié à Bonovo.
Le dimanche, c’est le garage Caza Pièces Autos qui a été incendié dans le quartier Mro Wa Handra. « C’était le point de jonction entre les bandes de Doujani et Kawéni », confirme le directeur adjoint de la police nationale, le commissaire divisionnaire Fabrice Guinard-Cordroch. Parmi les forces de l’ordre, il recense « deux blessés sans gravité ». Enfin, ce lundi, une bande venue de Majicavo a voulu de nouveau en découdre avec les jeunes de Kawéni.

Un renfort réclamé à cor et à cris

Habilités à utiliser des balles intermédiaires et des drones, les policiers du Raid sont capables d’intervenir en cas d’attentat ou de « troubles graves à l’ordre public ». Des parlementaires comme la députée Estelle Youssouffa ou le sénateur Thani Mohamed-Soilihi ont demandé son arrivée sur Mayotte. « Depuis plusieurs jours maintenant, la situation à Mayotte se dégrade considérablement. Les incidents provoqués par des bandes de délinquants deviennent de plus en plus fréquents et graves. Entre attaques de cars scolaires, domiciles et véhicules incendiés, magasins saccagés et pillés, et personnes tuées ou mutilées, les forces de l’ordre, malgré leur professionnalisme, sont dépassées. Face à ce déchainement inouï de violences, j’ai réclamé au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, l’envoi du Raid, afin de ramener l’ordre au sein de notre département. Il a pris la mesure de la gravité des événements en annonçant ce [lundi] matin l’intervention de cette unité d’élite dans l’attente d’opérations d’envergure pérennes », déclare le sénateur mahorais.

De son côté, le maire de Mamoudzou « se réjouit et salue cette décision ministérielle qu’il souhaite pérenne ». « Cette action est une première étape et une réponse immédiate face à la situation actuelle. Afin de poursuivre sa lutte contre ces actes de terrorisme, la Ville souhaite un renforcement stable et constant des équipes policières et d’intervention », demande Ambdilwahedou Soumaïla.

Lors de leur dernière venue, début mars, le Raid avait procédé à des interventions à Tsoundzou et Vahibé. Cela avait ramené le calme dans les villages de Mamoudzou, au moins pendant un temps. Car cependant, l’unité n’était pas restée très longtemps sur le territoire.

Le transport scolaire reprend progressivement ce mardi

Exerçant leur droit de retrait depuis l’attaque violente d’un car, mercredi 16 novembre, les chauffeurs de bus ont confirmé qu’ils allaient reprendre le travail, ce mardi. « Le réseau Halo informe que suite à la réunion de ce [lundi] qui s’est tenue au Département, il a été décidé une reprise progressive du réseau dès [mardi], à l’exception de la zone Kawéni et la zone Majiavo. Il n’y aura aucun ramassage vers les établissements, ni une prise en charge des élèves résidants dans ces zones », précise toutefois Transdev.

Cette semaine, on trie encore davantage nos déchets

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Ce lundi, s’ouvre la Semaine européenne de réduction des déchets (SERD). Jusqu’au 27 novembre, les associations du mouvement France Nature Environnement seront mobilisées dans toute la France pour sensibiliser petits et grands à la prévention des déchets. Cette année, l’accent sera mis sur la valorisation des déchets organiques. L’événement est devenu au fil des années, un rendez-vous incontournable en matière de prévention et de sensibilisation. L’année dernière, près de 12.000 actions ont été organisées un peu partout en France. Cette année, de nouveau, de nombreuses associations issues du mouvement France Nature Environnement ouvrent leurs portes afin d’accueillir le plus grand nombre autour d’actions concrètes et ludiques. A l’image du stand de sensibilisation à l’impact du secteur textile, organisé les 22, 23 et 24 novembre par l’association Sarthe Nature Environnement. Une sensibilisation plus que nécessaire quand on sait que l’industrie du textile est l’une des plus polluantes au monde. Retrouvez l’ensemble de actions organisées par les associations du mouvement France Nature Environnement sur son site : fne.asso.fr

L’Agence régionale de santé en campagne contre la dénutrition

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L’Agence régionale de Santé de Mayotte est partenaire de cette Semaine nationale de la dénutrition, qui a commencé ce vendredi, et coordonne les actions menées sur le territoire. La dénutrition est une maladie qui apparait lorsqu’une personne ne mange pas assez par rapport à ses besoins (de protéines, de matières grasses, de vitamines.). S’il n’y a pas d’âge pour être dénutri, à Mayotte, les enfants sont parmi les plus touchés. On parle dans ce cas de malnutrition infantile. Cette particularité du département touche plus de 8.4% des enfants de moins de 3 ans (chiffres tirés de l’enquête « Unono Wa Maoré » de Santé Publique France). Elle peut avoir plusieurs conséquences sur le développement de l’enfant qui sont parfois irréversibles. Elle peut être responsable d’importantes anomalies du développement physique et mental. Les enfants qui en sont victimes ont des performances cognitives amoindries et de graves difficultés d’apprentissage.

Un dispositif de prise en charge de la malnutrition infantile existe depuis 2018 sur le territoire en partenariat avec le CHM, la PMI et la Croix Rouge Française. L’objectif est de prévenir et d’accompagner la prise en charge des enfants en situation de malnutrition sur le département. Pour cette nouvelle édition, plusieurs associations et professionnels de santé de Mayotte s’organisent autour de cette semaine afin de communiquer et d’informer sur cette thématique. Concernant la malnutrition infantile, la PMI organisera plusieurs ateliers de sensibilisation, la Croix Rouge Française mettra en place des repérages dans plusieurs villages, afin de détecter les enfants dénutris. Les professionnels de santé des Centres médicaux de référence (CMR) pourront également suivre une formation sur le dépistage de la dénutrition organisée par le centre hospitalier de Mayotte.

L’Autorité en charge du numérique en visite à Mayotte

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En voyage dans l’océan Indien, la présidente de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) s’est rendue à Mayotte le 14 novembre. Laure de La Raudière y a rencontré les acteurs de l’aménagement numérique du territoire. Après un passage dans un bidonville de Kaweni, commune de l’agglomération de Mamoudzou, elle a rencontré les équipes d’Orange et visité la station d’atterrage des câbles sous-marins Lion 2 et Fly-Lion 3, infrastructures vitales pour la desserte numérique de l’île.

A l’écoute des besoins en connectivité mobile de l’île, elle a ensuite assisté à une démonstration de la mesure de la qualité de service mobile sur Mamoudzou, en vue de l’enquête annuelle réalisée par l’Arcep. Ce déplacement fut aussi l’occasion d’échanger avec le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, les élus du conseil départemental, les représentants de La Poste, ainsi que les opérateurs ultramarins locaux (Telco OI et STOI). Tous ces acteurs lui ont confié les problématiques d’adressage qu’ils rencontrent quotidiennement pour le développement de leurs activités et la nécessité de disposer d’une base adresse de qualité afin de permettre le déploiement de la fibre. Les opérateurs mobiles lui ont fait aussi part des difficultés particulières d’accès au foncier, pour le déploiement des sites, faute de cadastre à jour.

Une opération anti-délinquance dans six communes de l’île, ce vendredi

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Les gendarmes ont été particulièrement mobilisés, ce vendredi 18 novembre, sur les problématiques de sécurité. En effet, des barrages ont été érigés dans les communes de Dembéni, Sada, Koungou, M’tsamboro, Pamandzi et Bouéni. 73 militaires, en coordination avec les polices municipales, ont été engagés. Depuis janvier, la mortalité routière est en forte hausse dans le département : quatorze personnes ont perdu la vie dans un accident de la route et 355 autres ont été blessés, impliquant majoritairement les deux-roues. Ces contrôles ont concerné d’ailleurs majoritairement ces derniers. « 405 personnes ont été contrôlées, dont 351 personnes passées au fichier. 315 véhicules ont été contrôlés, dont 302 véhicules passés au fichier. Il y a eu 22 dépistages d’alcoolémie, 44 délits routiers constatés, quatre infractions liées à l’immigration irrégulière et quatre reconduites aux frontières », détaillent la préfecture de Mayotte.

A Majicavo-Koropa, Marie Grosgeorge, la directrice de cabinet du préfet de Mayotte, a assisté à l’opération organisée par la compagnie de gendarmerie de Mayotte basée à Koungou, en présence d’Aly Mohamed-Abdou, adjoint au maire de la ville de Koungou. « Le préfet de Mayotte, s’engage à reconduire d’autres opérations similaires. Les services de l’État sont plus que jamais mobilisés, et continueront sans relâche ces opérations pour maintenir la tranquillité publique sur le département », indique la préfecture.

Le Département visite un abattoir bovin dans le sud de Madagascar

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Dans le cadre de la coopération territoriale européenne pour le développement et la structuration des filières viande, à travers le programme INTERREG V couvrant la période 2014-2020, le conseil départemental de Mayotte conduit une mission pour faire un point d’étape sur ce programme très attendu. La délégation, composée de techniciens et élus du Département, de la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam), du Groupement de défense sanitaire de Mayotte et de la communauté de communes du Sud, a rencontré les gouverneurs des régions d’Anôsy et d’Androy, ainsi que le conseiller technique du président de la République de Madagascar. A Fort-Dauphin, la visite du site de Bovima, soutenu par l’Union européenne et la Banque mondiale, est l’occasion pour la CCSud de mesurer les attendus du projet d’abattoir que nous portons sur le pôle agricole de Mromouhou, dans la commune de Bandrélé.

Outre signataire de cet accord de coopération européenne aux côtés du Département et du Gouvernement malgache, la CCSud porte ce projet d’abattoir bovin, caprin et ovin très attendu par les éleveurs et consommateurs mahorais et dont les études sont entièrement financées par le conseil départemental. Prévu sur une emprise foncière de 1,5 ha, cet abattoir devrait tenir sur 1.100 m2 de locaux pour un investissement estimé à 4.8 millions d’euros grâce aux fonds européens pour la période de programmation 2022-2027.

La CCSud se distingue encore grâce à son environnement

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Déjà gagnante lors des Trophées de l’environnement, dans la catégorie collectivités, la communauté de communes du Sud est aussi lauréate du Plan Paysage 2022, un appel à projets lancé par le ministère de la Transition écologique. Une belle reconnaissance pour ce territoire riche en diversité paysagère. Selon le ministère, « l’édition 2022 comporte un volet généraliste et un volet thématique consacrés aux stratégies territoriales de transition énergétique et écologique. Au titre du volet généraliste, les quinze territoires lauréats bénéficieront d’un soutien technique et financier du ministère de la transition écologique. Au titre du volet thématique, les candidats pourront solliciter une aide directement auprès de l’Ademe. Les lauréats de l’appel à projets « Plans de paysage » intégreront le club Plans de paysage, qui regroupe tous les territoires lauréats. La vocation du club est de créer une dynamique de réseau pour favoriser le partage d’expérience et l’intelligence collective entre ses membres ». Le prix sera décerné, le lundi 28 novembre, à Paris, à l’Hôtel de Roquelaure en présence de la secrétaire d’État à l’écologie, Bérangère Couillard.

Justice : le concours de greffiers spécial Mayotte est lancé

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Avec un budget 2023 en hausse de 8 % pour la troisième année consécutive, le ministère de la Justice poursuit ses efforts de recrutement et renforce notamment le corps des greffiers des services judiciaires en proposant près de 650 postes par le biais du concours national. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 9 janvier 2023. Nouveauté cette année, le ministère organise un concours national externe et interne à affectation locale (CNAL) en Guyane et à Mayotte. Ce nouveau dispositif annoncé par Éric Dupond-Moretti, il y a un mois, permettra aux lauréats inscrits au CNAL d’être affectés dans ces deux départements à l’issue de leur formation. Ces derniers connaissent un manque cruel de greffiers dans la plupart des services. Des sites web spécifiques ont même vu le jour (lajusticerecrute.fr/actualites/devenez-greffier-mayotte).

« Le greffier a un rôle indispensable : il enregistre les affaires, prévient les parties des dates d’audience et de clôture, prépare les dossiers pour les magistrats, prend note du déroulement des débats, rédige les procès-verbaux et met en forme les décisions. Spécialiste de la procédure, il est garant de l’authenticité des actes juridictionnels, et tout acte accompli en son absence peut être frappé de nullité. Le greffier est aussi chargé de renseigner, d’orienter et d’accompagner les usagers dans l’accomplissement des formalités ou procédures judiciaires », précise le ministère.

Les lauréats des concours externe et interne suivront une formation rémunérée de 18 mois alternant cours théoriques à l’Ecole nationale des greffes à Dijon et stages sur le terrain en juridictions. A l’issue de la formation et selon le rang de classement, les greffiers stagiaires seront appelés à choisir leur poste, à partir d’une liste nationale établie par l’administration. Seuls les lauréats remplissant toutes les conditions d’accès aux concours pourront être nommés. Le ministère rappelle que le salaire d’un greffier est compris entre 1.770 et 2.762 euros nets par mois. Il est de 1.956 à 4.500 euros nets par mois pour un directeur ou une directrice des services de greffe.

Pour passer le concours externe, il faut être de nationalité française, être titulaire d’un titre ou diplôme classé au moins au niveau III (Bac + 2 minimum) ou d’une qualification reconnue équivalente à l’un de ces titres ou diplômes (sauf pour les parents d’au moins trois enfants, qui en sont dispensés) et justifier, au plus tard à la date de la première épreuve écrite, soit au mardi 14 mars 2023 du titre ou diplôme classé au moins au niveau III. Alors que dans le cadre du concours interne, le candidat doit être de nationalité française, être à la date du début des épreuves écrites, soit au mardi 14 mars 2023, en activité, en détachement, en congé parental, en cours d’accomplissement du service militaire, et justifier, au 1er janvier de l’année au titre de laquelle est organisé le concours soit au 1er janvier 2023, de quatre années au moins de services publics.

Site web pour s’inscrire au concours : lajusticerecrute.fr/devenez-greffier

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