« Le visage de la victime était aplati, dans une flaque de sang mélangé à du vin »

Le 16 juin 2020, le corps sans vie d’un retraité de la fonction publique était retrouvé dans le quartier Ourini, à Chiconi. Son visage, écrasé, gisait dans une flaque de sang et de vin, à proximité d’un parpaing ensanglanté. Ce lundi 21 novembre, débutait le procès devant la cour d’assises du seul accusé.

« Je ne sais plus comment j’ai fait pour arriver là à ce moment-là. Mais je sais que c’est moi qui l’ai tué. » A la barre de la chambre d’appel, l’accusé tente d’expliquer les faits déjà avoués et demande pardon. Dans la nuit du 15 au 16 juin 2020, il dit avoir commis le meurtre de Moussa Marssel, 59 ans, à Chiconi. Ce lundi 21 novembre, signait le début de son procès aux Assises qui se poursuivra jusqu’à ce mardi. « Ce jour-là, l’accusé désœuvré avait bu de l’alcool tout au long de la journée », indique le directeur d’enquête. Une bouteille de pastis, dix canettes de bières et une brique de vin, énumère la présidente de la cour des assises. Le soir du crime, l’accusé raconte être entré dans l’épicerie Le building, au sein du quartier Ourini de Chiconi. C’est là qu’il aurait croisé la route du quinquagénaire, parti acheter de l’alcool. Alors qu’il souhaitait continuer à boire, il lui aurait demandé de partager une bière. Mais son interlocuteur aurait refusé et l’aurait « insulté ». L’homme ivre l’aurait alors roué de coups avant d’attraper un parpaing d’environ 18 kilos pour l’assommer. Puis l’auteur des faits aurait versé le vin dérobé à sa victime sur son visage avant de repartir avec ses bières et son téléphone.

« Un écrasement quasi-complet de la boite crânienne »

Selon l’autopsie, la victime présentait « un écrasement quasi complet de la boite crânienne » et serait décédé d’un traumatisme crânien. Plusieurs fractures et des côtes déplacées ont également été diagnostiquées. Au moment du meurtre, Moussa Marssel présentait également un taux d’alcoolémie de 2,3 grammes par litre de sang. « Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux du drame, le visage de Moussa Marssel était aplati, dans une flaque de sang mélangé à du vin, et il avait un parpaing à côté du visage », assure le directeur d’enquête. « Ce que nous avons trouvé surprenant est que d’ordinaire, les auteurs des crimes cherchent à cacher leurs armes. Mais pas là. »

Le retraité de la fonction publique territoriale était connu de tous à Chiconi. « Son entourage et ses voisins ont décrit un homme calme, un peu frêle, on ne lui connaissait pas d’ennemis », poursuit le directeur d’enquête. L’homme était également connu pour se lever tard, aller boire un verre au centre du village régulièrement l’après-midi et rentrer tard, souvent alcoolisé.

Le corps retrouvé à 5h du matin

La gendarmerie, arrivée sur les lieux du crime après avoir été alertée par un voisin – tombé sur le corps sans vie de Moussa Marssel à 5h du matin – a mené une enquête de voisinage. Une rumeur laissait alors entendre qu’un habitant du banga voisin était caché chez sa tante, puis chez un oncle, depuis le meurtre. L’homme aurait hésité à partir de Mayotte. Mais le 20 juin 2020, quatre jours après le crime, il se présentait à la gendarmerie de Pamandzi. « Il est arrivé en disant qu’il avait tué quelqu’un », assure le directeur d’enquête, qui l’a placé en garde à vue.

Ce mardi, deux ans et demi après les faits, il connaîtra le verdict décidé par la cour d’assises.

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