Le programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA) sert de fil au rouge dans les actions à mener en matière d’environnement, comme le tri des déchets. A Mayotte, seul 1% est recyclé.
Au syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam976), la réduction des déchets est plus qu’un objectif, c’est une nécessité. Avec l’élaboration du PLPDMA, un dispositif qui cadre les actions du syndicat en la matière, la chasse au gaspillage et aux mauvaises habitudes est ouverte.
Dhoianbati Minihadji suit la conduite du PLPDMA au sein du Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte).
Que veut dire PLPDMA ?
Derrière le programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA), se cache un document qui sert de fil rouge pour la collecte et le traitement des déchets sur un territoire. « On s’appuie dessus pour faire des actions futures », confirme Dhoianbati Minihadji, chargée du PLPDMA au sein du Sidevam(Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte).Fait avec le Sgar (secrétariat général aux affaires régionales), le Département de Mayotte, ou la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI), le texte validé dans différentes commissions et ateliers est valable pendant six ans.
Pourquoi ça a été mis en place ?
Alors que c’est une obligation depuis janvier 2012, celui-ci a vu le jour en 2022 à Mayotte. Un retard important certes, mais qui s’explique en outre-mer par les difficultés liées à l’insularité. Les filières de recyclage y sont encore peu développées par exemple. Pour rappel,seul 1% des déchets mahoraisrentre dans le circuit du recyclage. La plupart des matières concernées est d’ailleurs envoyé en métropole, en Chine, Corée ou en Australie.A Mayotte, où la population ne cesse d’augmenter, il devient urgent que chacun réduise ses déchets ou que des solutions soient trouvées pour les traiter.
Qu’est-ce qui ressort du document ?
Le texte est assez large et découpé en plusieurs thématiques. Il y a la promotion d’une consommation responsable, la gestiondes déchets alimentaires en proximité, la sensibilisation des citoyens et du public scolaire, ainsi que favoriser le réemploi et la réparation. Exemple, pour la première thématique, les manzarakas, qui constituent une importante source de déchets plastiques ou alimentaires, sont invités à devenir des événements plus écoresponsables. Pareil pour la prévention, « les scolaires sont une cible très importante. En effet, une grande part de la population mahoraise est très jeune, les élèves ont la particularité d’être plus réceptifs aux messages de sensibilisation », défend le syndicat.
Est-ce que le texte concerne que le Sidevam ?
Le Sidevam est évidemment le premier à respecter les engagements, mais ça peut aller plus loin.« Le syndicat est aussi porteur de plusieurs actions au côté de la Cadema [communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou]et de plusieurs partenaires présents sur le territoire »,revendique-t-il. Mieux, il ouvre la porte aussi aux porteurs de projet en lien avec l’environnement. Nouvelles filières de recyclage ou ateliers de réparation peuvent ainsi solliciter l’aide du syndicat. « C’est quelque chose qu’on fait déjà », tient à rappeler la chargée du PLPDMA. LeSidevam peut ainsi mieux orienter les porteurs vers les structures capables de les financer.
Les règles dans la gestion des déchets changent souvent, est-ce qu’il sera adapté ?
Oui, c’est un peu l’idée. Chaque nouvelle obligation légale pourra se glisser dans le programme, voire être anticipée.« A la fin de l’année 2023 par exemple, les particuliers en métropole auront l’obligation de composter leurs déchets alimentaires. On a du retard par rapport à ça, mais on devra le mettre en place », prévient l’agente du Sidevam. Et ce n’est pas parce ce que le document porte sur six années que le bilan est fait à la fin. « Tous les ans ou les deux ans, on fait le point »,fait-elle observer.
Département, association des maires et parlementaires de Mayotte -
Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, souhaite des réponses urgentes pour Mayotte.
Le front commun des élus mahorais continue. Après la tribune cosignée dans Le Monde, les présidents du Département de Mayotte, Ben Issa Ousseni, et de l’association des maires de Mayotte, Madi MadiSouf, rendent public un document de préparation avant le prochain CIOM (comité interministériel de l’Outre-mer), ce mardi 6 juin. Écrit avec les parlementaires, il fait part de leurs revendications en matière de sécurité, d’immigration, d’égalité sociale et de moyens financiers.
A la tête de l’association des maires de Mayotte (AMM), Madi Madi Souf (ici avec Olivier Klein, le ministre de la Ville et du Logement le 27 février) est sur la même longueur d’ondes que son collègue du Département.
« Le document s’intitule : « Pour une solidarité et une égalité républicaines à l’égard de Mayotte ». Collectivité chef de file, le conseil départemental est à l’origine d’une démarche de concertation associant les maires et leur association, les intercommunalités, les parlementaires de Mayotte destinée à présenter une contribution complète qui recense enjeux et problématiques en vue du prochain CIOM [comité interministériel de l’Outre-mer]. « Elle constitue une photographie précise des dossiers qui sont sur la table, et dont nous souhaitons qu’ils se voient apporter des réponses pour Mayotte et sa population » précise Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental.
Le document s’appuie sur un préambule avant d’identifier les grands dossiers. Rappelant l’Appel de Fort de France (Martinique) du 16 mai 2021 « pour définir un nouveau cadre de mise en œuvre des politiques publiques, conjuguer la pleine égalité des droits avec la reconnaissance des spécificités et instaurer une nouvelle politique économique fondée sur nos atouts », le préambule rappelle les trois grands volets de la démarche :
1. La préparation du Comité interministériel des Outre-mer (CIOM). qui sera l’occasion pour la Première Ministre d’entériner une 1ère série de propositions (y compris des leviers juridiques urgents).
2. La préparation du prochain contrat de convergence territorial (CCT) / contrat de plan Etat-Région (CPER). L’actuel CCT arrive à échéance fin 2023, et par conséquent, la conception du nouveau CPER est à engager dès à présent.
3. La conduite d’une réflexion sur les sujets institutionnels qui doit permettre à chaque territoire de faire valoir ses besoins et ses aspirations. Pour cette réflexion Mayotte donnera la priorité à la concrétisation de l’égalité républicaine et à la reconnaissance de la dimension régionale de la collectivité départementale de Mayotte (dotations et mode de scrutin).
Les sujets régaliens (sécurité, justice, lutte contre l’immigration) ont la part belle. « Depuis avril 2023, l’opération Wuambushu a été déployée à Mayotte avec l’objectif de lutter contre la délinquance et les violences, éradiquer les bidonvilles et reconduire à la frontière les personnes en situation irrégulière. Cette opération a le soutien des élus de Mayotte mais la mise en œuvre est très difficile. Il est nécessaire de pérenniser cette action dans la durée en mettant davantage d’effort sur la coordination et la coopération entre l’Etat et les collectivités de Mayotte »,est-il ainsi rappelé, avec la demande de création d’une cour d’appel à Mamoudzou, la construction d’une cité judiciaire, d’un 2ème centre de rétention administratif, d’un centre éducatif fermé et d’un établissement pénitencier pour mineurs.
Des réponses urgentes sont attendues du CIOM. « Pour sortir du cercle vicieux, insécurité, violence, perte d’attractivité et de contrôle du territoire, il est nécessaire d’opérer un « choc de sécurité » et de réaffirmer l’autorité constante et permanente de l’Etat, y-compris sur le plan judiciaire » est-il notamment rappelé, avant l’énumération de mesures concrètes et attendues : des renforts pérennes d’effectifs dans la police et la gendarmerie, le positionnement des forces de lutte contre l’immigration au nord et au Sud de Mayotte ; l’augmentation des moyens (effectifs et matériels) des polices municipales ainsi que ceux des forces de sécurité de l’État,mise en place d’une police des transports avec un aménagement de la réglementation… pour n’en citer que quelques-unes.
Immigration : sortir de la logique de l’entonnoir
« La lutte contre « l’appel d’air » de l’État par la mise en place de titres de séjour territorialisés, ne donne pas de résultat. S’ajoutent aujourd’hui le flux des demandeurs d’asile originaires de l’Afrique des Grands Lacs déboutés qui se retrouvent bloqués à Mayotte. L’Etat par sa volonté de circonscrire la pression migratoire à Mayotte affaiblit les conditions de vie de la population sans incidence aucune sur les flux migratoires. Pour le territoire de l’extrême pauvreté de France et d’Europe qu’est Mayotte, il est primordial de ne pas concentrer la misère sur 374km² et de faire preuve de solidarité républicaine » rappellent les élus, qui énumèrent des pistes de solutions à mettre en œuvre comme la suppression des titres de séjour territorialisés, le développement au port de Longoni d’un espace dédié à la marine nationale en eau profonde pour accueillir un patrouilleur outre-mer (POM) ; ou l’intervention de l’agence Frontex en appui aux dispositifs déployés localement.
Convergence des droits sociaux : rétablir l’égalité républicaine
« La position (qui était celle du projet de loi Mayotte) de conditionner l’alignement de toutes les prestations sociales à l’alignement des cotisations sociales est fallacieuse, est-il souligné. Les prestations sociales non-contributives ou les primes d’activités ne sont pas financées par les cotisations sociales mais par le budget général de l’Etat. Il est donc tout à fait possible et juste d’accorder sans délai à Mayotte la solidarité qui bénéficie à tous les autres Départements de France » indique cette contribution.Les élus réclament ainsi l’alignement en montant sans délai des prestations sociales non-contributives sur les niveaux des autres DOM et de la métropole (RSA, ASPA, APL, AAH, Prime d’activité), en étroite collaboration avec la CSSM, et l’alignement du SMIC sur celui de droit commun et du minimum retraite sur le minimum retraite national, selon un agenda resserré et d’ici le 1er janvier 2026.
Des revendications financières fortes
Le document soumis au CIOM pointe aussi les enjeux financiers. « Les carences de l’Etat en matière fiscale (défaut du cadastre, sous-évaluation des compensations, etc.) et le manque d’actualisation du recensement de la population de Mayotte entraînent des conséquences financières très pénalisantes pour les collectivités et pour la mise en œuvre des politiques publiques à l’échelle du territoire » est-il indiqué. « Les collectivités pallient les carences de l’État pour partie (ex : la CADEMA a consolidé ses bases fiscales, mais a dû pour cela recruter des agents supplémentaires). Autre carence, le versement mobilité, une fiscalité due par les employeurs pour financer les transports en commun, est timidement mise en place (taux à 0,9%), et les principaux employeurs de l’ile, à savoir l’Etat et les collectivités, n’y contribuent pas » rappelle la contribution.
Les Dotations Globales de Fonctionnement perçues par les collectivités ne tiennent pas compte, des missions exercées par le Département-Région de Mayotte, et du niveau d’exposition du territoire aux risques naturels et au changement climatique pour l’ensemble des collectivités. Le Département assume, par ailleurs, les charges financières du transport scolaire (qui ont augmenté de plus de 50% depuis la création de ce réseau), une anomalie que pointe ce document. Les élus demandent que cessent l’injustice liée à la sous-estimation de la population utilisée pour le versement de la DGF. En 2023, les collectivités de Mayotte ont perçu des DGF pour une population de 256 000 habitants. C’est un chiffre qui est reconnu comme largement dépassé aujourd’hui, y compris par l’INSEE.
Une DGF conforme au recensement actualisé et une fiscalité à niveau, « sont essentiels pour que les collectivités disposent de recettes de fonctionnement nécessaires aux services publics » est-il souligné. L’État verse, par ailleurs, depuis 2017 une compensation financière annuelle au Département de 9,6M€ au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) et de 14,5 M€ au titre de la Protection Maternelle et infantile. Alors que ces compensations sont restées stables, les besoins ont fortement augmenté depuis 2017. Ainsi, le nombres d’enfants à placer est passé de 352 en 2017 à 1 141 en 2022, soit une multiplication par plus de 3 des besoins de l’ASE. Sur les PMI, la dynamique des naissances (+10% entre 2017 et 2022) a également générée une hausse des besoins. «L’absence de réévaluation des compensations de l’Etat sur l’ASE et les PMI génère une impasse budgétaire pour le Département qui aboutit à une impossibilité de maintenir ses compétences ce qui fait courir des risques sanitaires et sociaux préoccupants » est-il rappelé.
Des réponses urgentes
Qu’il s’agisse des finances locales (donner les moyens d’agir), de la crise de l’eau, des infrastructures routières, des sujets institutionnels, des moyens nécessaires pour l’éducation, la culture et la santé, cette contribution très complète a vocation à recenser les sujets sur lesquels des réponses urgentes sont attendues parfois de longue date. « J’ai la faiblesse de penser que la manière dont nous avons travaillé, notre souci de défendre ensemble les grands enjeux pour Mayotte ont crédibilisé notre démarche et les chances que nous avons d’être entendues »,rappelait le président Ben Issa Ousseni en présentant les grandes lignes du document lors de la commission permanente du 6 juin 2023. »
À l’image de l’intersyndicale nationale, celle de Mayotte a appelé à la mobilisation, ce mardi 6 juin. Une soixantaine de personnes ont ainsi répondu à l’appel ce mardi matin, place de la République à Mamoudzou, pour la quatorzième journée d’action contre la réforme des retraites. « Nous ne sommes pas des pigeons, ne nous laissons pas plumer ! », est rapidement lancé au micro. Par cette manifestation, l’intersyndicale appelle les députés de Mayotte à voter, le jeudi 8 juin prochain, la proposition de loi trans-partisane abrogeant la réforme des retraitesqui sera examinée par le Parlement.
Au micro, Henri Nouri, co-secrétaire départemental de la FSU Mayotte explique « qu’aujourd’hui, nous sommes là pour mettre la pression en quelques sortes, entre guillemets sur nos députés, ici les députés de Mayotte ».
Rendez-vous très attendu par les acteurs du secteur économique, cet évènement en préparation depuis plusieurs mois, devrait réunir près de 500 visiteurs, 70 speakers et plus de 100 exposants. Parallèlement, se tiendra la sixième conférence annuelle du réseau des agences francophones de promotion des investissements.
Les Comores organisent pour trois jours, du 6 au 8 juin, la deuxième édition du salon des entreprises sous le thème « business in komor ». Cet évènement, qui se tient au Palais du peuple et dont le coup d’envoi a été officiellement lancé, ce mardi, en présence du chef de l’État comorien, Azali Assoumani, vise à faire la promotion des opportunités d’affaires au sein de l’Union. Selon les projections de l’agence nationale pour la promotion des investissements (Anpi), cette messe économique, la seconde du genre, après celle de 2022 doit voir la participation de 500 visiteurs, 100 exposants, 70 speakers pour ne citer que ceux-là. D’autres acteurs du secteur privé, des investisseurs étrangers, sont également attendus pour stimuler le développement des affaires et créer un climat des affaires propice à la croissance économique, précise le site internet crée à cette occasion. « Cette tribune est lieu de constater que les crises successives, je parle du cyclone Kenneth, leCovid-19, qui a touché le monde entier, la perturbation des chaines d’approvisionnement liée à la guerre ukrainienne avaient fatalement entamé les projections économiques que les Comores s’étaient résolues à atteindre à compter de 2019 avec la mise enœuvre du plan Comores émergentes. Mais, malgré cela, jamais l’initiative entrepreneuriale n’avait été aussi dynamique », s’est félicitée la directrice générale de l’Anpi, Nadjati Soidik, lors de son discours d’ouverture.
1.616 emplois permanents créés en un an
Des résultats qui ne sont pas tombés du ciel a soulignécette juriste en droit des affaires nommée à la tête de l’Anpi depuis 2020. Elle citera quelques mécanismes mis en place pour faciliter la création des entreprises : installation d’un guichet unique, programme d’appui direct, accompagnement technique et financier ayant suscité un appétit de la jeunesse à se lancer dans l’entreprenariat. Selon des données disponibles citées ce mardi, en une année, il y a eula création de 1.616 emplois permanents. La directrice de l’Anpi a énuméré quelques projets qui ont contribué à atteindre un tel chiffre. Parmi ceux-ci, figure le projet Afidev, qui appuie les filières d’exportation (ylang-ylang, vanille et girofle), financé par la France dans le cadre de l’accord-cadre de 2019 signé entre Paris et Moroni. « Nous avons également consigné les recommandations assorties du premier salon des entreprises dans un livre blanc axé sur le climat des affaires aux Comores. Ces conseils tournent autour de plusieurs thématiques, notamment le soutien à l’entreprenariat des jeunes », a poursuivi Nadjati, devant les centaines de participants dont certains venus du Sénégal, du Maroc ou encore du Gabon.
La première édition du salon avait réuni plus de 65 entreprises et 3.500 participants. « Les recommandations qui en sont issues ont orienté les actions du gouvernement comorien et ont abouti à un ensemble d’actions conjointes dans l’écosystème. Grâce à ces efforts, nous avons débloqué des financements pour plus de 1.000 entreprises, représentant un total de plus de 50 millions de dollars », a complété, de son côté, le président Azali Assoumani, pendant son allocution rappelant qu’en 2022, plus de 15.000 jeunes ont bénéficié de formations et de programmes de soutien à l’entrepreneuriat.S’il a reconnu que l’accès au financement reste un défi, le chef de l’État comorien reste tout de même optimiste. « Avec notre nouveau code des investissements, nous avons introduit des incitations fiscales attractives pour les investisseurs. Cette année, le salon est particulièrement fier d’accueillir la sixièmeconférence annuelle du réseau international des agences francophones de promotion des investissements. Ces événements–phares démontrent notre engagement à promouvoir le secteur privé et l’entrepreneuriat » a assuré Azali Assoumani, qui dirige depuis février l’Union Africaine.
Toujours dans le sillage de ce deuxième salon des entreprises, dénommé« Bik 2023 », l’évènement abritera le premier forum du commerce et des investissements aux Comore,s en partenariat avec Afreximbank. Une aubaine pour les entrepreneurs qui espèrent bien se relancer en tissant des liens via les 120 rencontres« b to b » prévues à cette occasion.
L’opérateur Orange, reconnu pour sa qualité du réseau mobile, cherche à moderniser son réseau sur l’ensemble du territoire. André Martin, le directeur Orange Mayotte, affirme vouloir « connecter les communautés de Mayotte et favoriser le progrès numérique dans la région ». Il désire, de plus, une plus grande couverture et un meilleur débit 4G+ sur le département. De possibles dysfonctionnements seront à prévoir pendant toute la durée des travaux, dans les zones concernées (Chiconi, Sada, Chirongui, Bouéni). Ces troubles pourront durer de quelques minutes à quelques heures. Orange déclare tout faire pour « minimiser ces interruptions et pour assurer un rétablissement rapide du service ».
Le festival Sakifo de la Réunion a accueilli la Mahoraise Zily pour une performance d’une heure, vendredi 2 juin. Au rythme de ses chansons, elle et son groupe ont à la fois fait danser et ému toute la salle. Elle s’est de plus fait de nouveaux fans, agréablement surpris par sa prestation. À la fin de son show, l’artiste a improvisé une séance photo. Le public était plus que ravi. Le lendemain, une séance de dédicaces était organisée au restaurant La Plancha, à Saint-Pierre. Ses fans ont pu échanger avec elle et lui apporter leur soutien. Zily s’est dit reconnaissante et a remercié ses admirateurs pour leurs encouragements. Après ce franc succès, plusieurs collaborations lui ont été proposées. L’artiste continuera néanmoins de se produire dans la région pour les prochains mois. Les dates et lieux des prochains évènements n’ont pas encore été communiqués.
Ce lundi 5 juin, sur les antennes de Mayotte la 1ère, Hakim Ali Abdou, le président de la ligue mahoraise de basket, a révélé les listes des joueurs pour les Jeux des îles de l’océan Indien 2023, qui débuteront le 23 août, à Tananarive (Madagascar). Sans surprise, le Sportif de l’année Rifki Saïd (Vautour club de Labattoir) et la Sportive de l’année Nasra Ibrahima (Basket club de M’tsapéré) feront partie des leaders des sélections masculines et féminines. Ahmed Saïd Salim dit « Jordan Henri », 41 ans, également cadre du Vautour, fera partie de l’équipe de 3×3. Enfin, Caroline Plust, la Sportive de l’année 2022, représentera bien Mayotte comme elle avait promis. Joueuse pendant trois ans du Golden Force de Chiconi, elle évolue maintenant dans son Nord natal, au CO Trith Basket Porte du Hainaut (Nationale 1).
Sélection 3×3 féminine : Miade Himidi – FC Lyon ASVEL, Rafidati Midiladji – Wakaidi, Naila Madi – Golden Force de Chiconi et Shemsil Swanyani Attoumani Hassai Moussa – Fuz’Ellipse de Cavani. Sélection 5×5 féminine : Nasra Ibrahima – BCM, Keisha Dahalani – BCM, Saima Ramadani – Fuz’Ellipse de Cavani, Caroline Plust -CO Trith Basket, Mélanie Jebdi – Fuz’Ellipse de Cavani, Emeline Erichot – Fuz’Ellipse de Cavani, Salomé Bayon – Paris, Tiffany Brand – Fuz’Ellipse de Cavani, Chloé Mbutom – Fuz’Ellipse de Cavani, Hanati Madi Oili – Wakaidi, Rehana Fidélice – Chartes et Angélique Manrouf – Golden Force de Chiconi. Sélection 3×3 masculine : Soihiboudine Boinariziki – Rapides éclairs de Pamandzi, Kemal Kaambi – Rapides éclairs de Pamandzi, Henri Salim – Vautour Club de Labattoir et Daniel Chamsidine – étoile bleue de Kawéni. Sélection 5×5 masculine : Samir Akilaby – TCO, Antony Alberede – Colorado Beetle Mtsahara, Djenad Bamana – Rapides éclairs, Austin Rasolonjatovo – Avignon, El-Soidik Houmadi – Vautour Club de Labattoir, Anli-Saïd Souffou – Saint-Pierre Basket, Ahamadi Hamza – Vautour Club de Labattoir, Antoy-Lahi Soilihi – Vautour Club de Labattoir (photo), Nadjim Badirot – BCM, Rifki Saïd – Vautour Club de Labattoir, Idrisse Malide – Étoile bleue de Kawéni et Cheddly Omar Abdallah Omar – Amiens.
Cinq jeunes mahorais, élèves sous-officiers du corps de soutien technique et administratif de la gendarmerie (CSTAG), sont titulaires, depuis le 25 mai du brevet élémentaire de spécialiste Affaires immobilières. Après de nombreuses semaines de formation, où ils ont enchaîné formation militaire initiale, formation de soutien polyvalent et enfin formation d’adaptation à l’École nationale supérieure des ingénieurs de l’infrastructure militaire (ENSI). Ils se sont donc élevés au grade de maréchal des logis. Leur directeur de formation, le major, les félicite pour leur comportement exemplaire. Il souligne que l’un d’eux est même arrivé troisième de leur promotion.
Depuis ce lundi 5 juin, l’arrêt Baobab, à Mamoudzou ne sera plus desservi par les bus de la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou). Ces derniers jours, de nombreux affrontements ont eu lieu à proximité de cet arrêt. Il ne sera que temporairement supprimé, mais en attendant les usagers pourront monter ou descendre à l’arrêt Laboratoire, à proximité de la pharmacie du Lagon.
Le Sénat organise une table ronde dans le cadre du rapport d’information sur le foncier agricole en outre-mer. Elle se tiendra jeudi 8 juin et sera diffusée en temps réel sur le site internet du Sénat à 10h30 (heure de Paris). Seront présents Arnaud Martrenchar, délégué interministériel à la transformation agricole des Outre-mer représentant les ministères des Outre-mer et de l’agriculture et Christophe Suchet, adjoint au sous-directeur de l’aménagement durable et direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DHUP) qui représentera le ministère de la transition écologique. Ils seront accompagnés de Jean-Yves Caullet, président du conseil d’administration, et Nathalie Barbe, directrice des relations institutionnelles, de l’Outre-mer et de la Corse de l’Office national des forêts (ONF).
En cette fin d’année scolaire, plusieurs formations UNSS de Mayotte vont représenter le département en métropole lors de championnats de France. L’équipe de handball du collège de Passamaïnty a déjà participé au championnat de France UNSS Minimes Fille Excellence. Les jeunes filles ont terminé 7e sur les 16 équipes présentes. Deux autres équipes représenteront Mayotte. La première, l’équipe mixte de Golf du collège de Doujani, déjà championne d’académie, se présentera au championnat de France d’UNSS de Golf à Mousson du 5 au 8 juin. Et ensuite, l’équipe mixte d’athlétisme du collège de Passamaïnty défendra les couleurs de l’île lors du championnat d’athlétisme estival du 6 au 9 juin à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Pour finir, vendredi 9 juin, trois élèves lauréats du prix Ethic’Action du collège de Passamaïnty sont invités à la Sorbonne.
Durant le mois de mai, suite à un signalement émis par l’hélicoptère de la gendarmerie, l’équipe du Parc naturel marin de Mayotte a découvert un dispositif de concentration de poissons dérivant (DCP dérivant) échoué et emmêlé dans le récif corallien, dans la baie de Dapani. Le Parc et les Affaires maritimes ont pris en charge ce déchet produit par la pêche thonière industrielle ayant un impact environnemental avéré.
Le mardi 9 mai, l’équipage du navire Utnda du Parc naturel marin était en mission scientifique lorsqu’il reçoit le signalement d’un engin de pêche échoué en baie de Dapani. Arrivé sur place, l’équipage constate qu’il s’agir d’un DCP dérivant, engin issu de la pêche industrielle à la senne. « Cet amas de bouées et de cordages, en plus de constituer un obstacle à la navigation, représente un réel danger pour l’environnement », fait remarque le Parc au travers d’un communiqué. Il semble avoir accumulé beaucoup de déchets flottants dû à sa dérive depuis le large, jusqu’à la côté mahoraise (matériels de pêche traditionnel, morceaux de tongues, caisses en plastiques…). Dans l’urgence, le Parc a procédé à son enlèvement et prépare son traitement en vue d’une nouvelle utilisation. « La masse et le volume de ce déchet, issu des pratiques de pêche des thoniers senneurs, sont tellement importants que le navire du Parc n’a pas pu le tracter », reconnait le Parc. L’enlèvement du dispositif échoué par une société spécialisée et son retraitement via une filière adaptée se sont élevés à 5.628 euros, le coût du préjudice écologique restant encore à estimer.
Les Affaires maritimes mènent une enquête afin d’identifier le propriétaire de ce DCP échoué. « L’armateur responsable de la dérive de ce DCP encoure des poursuites pour les conséquences de l’échouage notamment pour atteinte à l’environnement par dégradation des habitats marins et pollution », prévient le Parc. En effet, selon ce dernier, « une surface de 200 m3 de récif corallien a été touchée par l’échouage, causant de nombreux dégâts sur les colonies d’Acropora, branchus et tabulaires principalement ».
Ce jeudi 1er juin, de 16h à 20h, une importante opération coordonnée a été menée à la sortie de la barge au quai Issoufali à Dzaoudzi. Le dispositif était constitué de quinze gendarmes mobiles de l’escadron 42/2 Guéret, de six de l’escadron 33/6 Pamiers, de huit gendarmes départementaux de la brigade de Pamandzi et de six policiers municipaux de Dzaoudzi-Labattoir. Le bilan de ces contrôles est de 1.350 personnes, 300 véhicules et 100 cyclomoteurs contrôlés ; 23 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés ; 38 infractions ont été relevées, dont des défauts d’assurance, de contrôle technique et un taxi clandestin ; trois véhicules et deux deux-roues ont été mis en fourrière ; un individu qui détenait cent grammes de résine de cannabis a été placé en garde à vue.
Mercredi dernier, à la suite d’une attaque aux abords de l’association Solidarité Mayotte, une victime a déposé plainte pour une agression physique violente commise par une bande d’individus. Rapidement il ressortait des éléments d’enquête que cette agression était motivée par l’appartenance de la victime à la communauté Africaine. Les investigations menées par les enquêteurs de la Police Judiciaire ont permis d’identifier six co-auteurs. Ils ont alors été recherchés et localisés. Ces derniers ont été interpellés par les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) entre le mercredi 31 et jeudi 1e juin 2023 et ont été placé en garde à vue et entendus sur les faits.
Mayotte in Tech lance ses matinales d’information pour les acteurs économiques du territoire. Le premier rendez-vous aura lieu le vendredi 9 juin à 8h dans les locaux des Chambres consulaires, à Mamoudzou. Vous souhaitez booster votre entreprise avec les fonds EDEC – PCRH ou êtes à la recherche de solutions d’assurances agiles et modernes, cet atelier permettra de vous guider. Les spécialistes d’Akto et Allianz présenteront leurs dispositifs et répondront à toutes les questions et interrogations. Confirmation de présence à contact@mayotteintech.yt
L’élection de Miss Bwadra, organisé par Nariké Msada et Naly Even, s’est tenue ce samedi soir au plateau de Cavani. Neuf candidates étaient en compétition pour cette deuxième édition de ce concours. Après une soirée de défilés, où la beauté, l’acceptation, la grâce et l’engagement étaient célébrés, c’est Faïza Saïd Omar, habitante de Bandrélé, qui a reçue l’écharpe et la couronne de Miss Bwadra 2023. Wardati Sidi, du village de Vahibé, a été élue première dauphine et a reçu le prix du public. Sur la troisième marche du podium, se place Pauline Rakoto de M’bouini, en qualité de deuxième dauphine.
Les surveillants de prison tentent de résister aux gendarmes qui ont essayé de les déloger à plusieurs reprises.
Le nombre de détenus ne cesse d’augmenter à Majicavo-Koropa (230% d’occupation actuellement), mais pas celui des agents qui les encadrent. Ce lundi 5 juin, ils étaient une trentaine à manifester et à bloquer trois heures durant l’accès à l’établissement.
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Vers 9h45, les agents rendent les armes dès l’instant où les gendarmes les ont aspergés de gaz lacrymogène.
Avant l’intervention des forces de l’ordre, un gendarme somme à trois reprises les grévistes de quitter les lieux.
Dès 6h, ce lundi matin, le piquet de grève des agents pénitentiaires était installé à la prison.
Un cordon de gendarmes permet au personnel non-gréviste de rentrer sur le site. Une partie de l’administration était présente dès 5h du matin pour éviter les blocages.
L’ambiance bon enfant tranche avec ce qu’ils vivent actuellement. Une trentaine de surveillants pénitentiaires, issus de trois syndicats différents (CGT, Force ouvrière et CFDT), ont procédé au blocage du centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa, ce lundi matin, dès 6h. En cause, des conditions de travail qui se détériorent avec l’augmentation toujours plus importante du nombre de prisonniers. L’occupation est de 230% actuellement, selon les syndicats. Un ratio qui traduit le choix d’une politique pénale plus sévère, mais qui met à mal le fonctionnement de la seule prison où les murs ne sont pas extensibles. Dans des chambres de 9m2 prévues pour deux, les détenus dorment ainsi à cinq ou six avec des matelas par terre. Les heures de promenade ont été réduites, afin de limiter le nombre de détenus à surveiller. « Je ne suis pas revenu à Mayotte pour risquer ma vie », fulmine un manifestant. Le dialogue se fait de manière plus régulière avec la direction interrégionale des services pénitentiaires Outre-mer*, basée en région parisienne, mais il reste sans effet en ce qui concerne les demandes d’agents supplémentaires. « On n’a aucune réponse », déplore l’un des surveillants grévistes. Avec ses collègues, ils ont fait une chaîne humaine le long du portail d’entrée, qui a été enchaîné. De 6h à 9h45, ils ont résisté aux tentatives des gendarmes de les déloger. Ce n’est qu’après avoir été aspergé de gaz lacrymogène qu’ils ont rendu les armes.
Des promesses de l’État
La colère est d’autant plus palpable qu’il y a bien des projets qui ont été annoncés, comme la construction d’une seconde prison. En mars 2022, le ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti, avait chargé le préfet de Mayotte, Thierry Suquet* de trouver le site devant l’accueillir. Ce dernier avait évoqué « deux ou trois pistes » en janvier, sans en dire plus. Pareil pour le centre éducatif fermé d’une trentaine de places, même si le quartier des mineurs ne connaît pas une occupation aussi importante que les autres ailes de la prison. En outre, palier à l’urgence, les syndicats réclament depuis des mois maintenant qu’un nouveau bâtiment soit construit sur le site actuel, sur un terrain appartenant à la prison.
Face à cette situation, ils envisagent de continuer le mouvement afin de mettre en lumière les difficultés rencontrées dans l’océan Indien. Car à La Réunion, où des prisonniers mahorais ou comoriens sont régulièrement transférés, le ras-le-bol s’est également traduit par une manifestation, il y a deux semaines.
*Contactées, ni la préfecture de Mayotte, ni la direction interrégionale des services pénitentiaires Outre-mer n’ont souhaité nous répondre pour le moment.
Une soixantaine de personnes se sont organisées pour bloquer le village de Tsingoni.
Lundi 5 juin, dès 3h du matin, les habitants de Tsingoni ont bloqué les rues de leur village pour protester contre l’inaction de la mairie face à l’insécurité grandissante. Une soixantaine de personnes ont paralysé la circulation dans l’attente de discussions avec les autorités locales.
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Quelques tables et poubelles bloquent l'entrée de Tsingoni aux voitures, ce lundi.
Collectifs et habitants attendent des actions des autorités locales.
Impossible de circuler dans le village de Tsingoni, ce lundi. Depuis 3h du matin, les rues sont bloquées aux voitures par une soixantaine d’habitants – exceptés les bus scolaires et les véhicules de secours. Les habitants se plaignent d’une recrudescence des cambriolages et des agressions dans le village ainsi que de « l’inaction des autorités locales » pour les endiguer. A l’origine de cette situation : les personnes immigrées logées de manière illégale par des « marchands de sommeil ».
Un mécontentement généralisé
Alors que l’opération Wuambushu promettait de mettre fin aux problèmes d’insécurité, les habitants dénoncent son inefficacité face aux problèmes du village de Tsingoni. « Le gouvernement ne fait rien donc les gens n’ont pas d’autres solutions que de s’organiser », déclare Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018. D’après elle, l’opération Wuambushu est au point mort depuis la destruction du bidonville Talus 2, il y a deux semaines, et surtout insuffisante face au phénomène des « marchands de sommeil ».
Située dans l’ouest de l’île, la commune de quelque 14.000 habitants est en proie au phénomène depuis plusieurs années, mais aucune action concrète n’a été prise pour y remédier. Des habitats insalubres et illégaux sont loués à des étrangers, avec ou sans titre de séjour, et ce phénomène est de plus en plus répandu au sein de la commune. D’après la manifestante, les personnes hébergées par les « marchands de sommeil » sont responsables de la montée de violence dans le village. « Les gens se font agresser dans leur maison, plus fréquemment qu’avant. Ils ont peur partout où ils vont maintenant », explique la présidente du collectif.
Des discussions cruciales sont attendues
Très tôt dans la matinée de lundi, des collectifs ont rejoint les habitants pour bloquer le village. « La rue porte secours et montre le mécontentement de la population », a déclaré Safina Soula. Ce nouveau blocage a pour objectif de faire réagir la classe politique et plus spécifiquement le nouveau maire de Tsingoni, Issilamou Hamada – remplaçant de Mohamed Bacar, condamné récemment à trois ans d’inéligibilité. Le blocage s’est déroulé de manière pacifique et sans débordements. Une dizaine de gendarmes et des agents de la police municipale ont tout de même été déployés sur place par prévention. D’après l’officier de gendarmerie en charge de la communication, Bertrand Bidet, « quelques poubelles et banderoles étaient réparties à l’entrée du village mais l’ambiance était festive et musicale ».
Deux réunions ont été organisées en début de journée, réunissant autour de la table habitants de Tsingoni, collectifs et représentants des autorités locales. La principale demande des citoyens : une liste des « marchands de sommeil » à partager à l’ensemble de la population mahoraise. L’objectif est de mettre en lumière les actions illégales d’une poignée de propriétaires et d’imposer des sanctions immédiates.
Si l’opération Wuambushu est encore en cours sur l’ensemble de l’île pour quelques semaines, le blocage de Tsingoni a pris fin dans le courant de l’après-midi. Mais d’autres actions du collectif des citoyens de Mayotte sont prévues dans les jours à venir.
L’ONG Médecins du monde est présente à Mayotte depuis 2009. Elle concentre ses efforts sur les plus précaires.
Présente à Mayotte du 21 au 26 mai, le docteur Florence Rigal est venue soutenir ses équipes sur l’île. La présidente de l’ONG Médecins du monde s’alarme des atteintes au droit à la santé en lien avec l’opération Wuambushu, en cours depuis plus d’un mois maintenant.
Les six salariés et la quarantaine de bénévoles interviennent davantage dans le nord du département de Mayotte, à Longoni et Dzoumogné.
Flash Infos : Est-ce votre première venue à Mayotte ?
Docteur Florence Rigal : Oui, c’est ma première fois. En Outre-mer, je suis allé auparavant en Guyane [elle a été élue présidente de Médecins du monde en juin 2022]. Je me suis déplacée à cause de la crise actuelle et de son retentissement sur la situation sanitaire. On suit ça à distance d’habitude. Là, c’était important de voir à quoi les équipes sont confrontées.
F.I. : Qu’est-ce qui vous a frappé concernant la situation sanitaire sur l’île ?
Dr F.R. : Elle est préoccupante. Au niveau des structures, il y a des manques bien sûr. Il y a trois à cinq fois moins de médecins qu’en métropole. Aujourd’hui, la question est donc comment on fait en sorte que tout le monde puisse accéder aux soins.
F.I. : Comment Médecins du monde et les autres organisations médicales tentent de limiter les risques ?
Dr F.R. : L’ONG intervient en France depuis 1986. Il y a en tout 55 programmes qui y sont développés. On est présents à Mayotte depuis 2009, plutôt dans le nord du département, à Longoni et Dzoumogné, via un travail de médiation et d’accompagnement. Une attention est portée sur les femmes enceintes et les mineurs.
Quelle incidence a l’opération Wuambushu sur vos activités ?
Dr F.R. : Nos équipes avaient des inquiétudes avant l’opération, puisqu’elles ne croisaient plus une partie des patients. Ils n’osent plus sortir de peur de se faire arrêter. Pour donner un exemple, on a une file active d’habitude de 170 personnes, elle est de 80 personnes en ce moment. Cela veut dire que les autres refusent d’aller se faire soigner. On retrouve de l’hypertension, des pathologies chroniques, des maladies qui nécessitent pourtant un suivi. Ça joue aussi sur les effectifs, en plus des six salariés, une quarantaine de bénévoles les aident. Certains ne veulent plus sortir, quatre ont d’ailleurs été expulsés.
F.I. : La crispation politique autour de l’immigration rend-elle le travail plus compliqué avec les élus et l’État ?
Dr F.R. : Nous n’avons pas rencontré le préfet de Mayotte. En revanche, on a eu un rendez-vous avec l’Agence régionale de santé. On leur a demandé de faire passer un message en tant qu’autorités sanitaires sur l’île. Il est primordial qu’il y ait un accès aux soins. On a aussi rencontré les soignants, qui nous ont fait part de leurs difficultés.
F.I. : Comme des professionnels de santé sur l’île, vous vous êtes inquiété du blocage des dispensaires. En quoi est-ce aussi important ?
Dr F.R. : L’accès à des structures de soins fait partie des fondamentaux de Médecins du monde. C’est une chose qui fait sens. Il doit être garanti pour tout le monde et sans conditions. Ce n’est acceptable que des patients ne puissent pas accéder à un centre de soins pendant trois semaines. J’ai appris que les blocages étaient terminés ces derniers jours.
F.I. : Mayotte est aussi confronté à la crise de l’eau. En quoi, peut-elle aggraver la situation sanitaire ?
Dr F.R. : Bien sûr. 30% de la population n’a pas accès à l’eau potable. C’est évidemment quelque chose pour être en bonne santé. La crise de l’eau peut aggraver les tensions sur place. Il faut que cela reste organisé.
Avec trois et bientôt quatre coupures d’eau par semaine, les restaurateurs et gérants d’hôtels ont toutes les peines du monde à subsister, et encore plus à faire prospérer leurs établissements. Après la crise sanitaire due au Covid et la délinquance latente remise en lumière par l’opération Wuambushu, les tours d’eau viennent encore assombrir le tableau du tourisme mahorais. Charles-Henri Mandallaz, président de l’Union des métiers et de l’industrie hôtelière (UMIH) à Mayotte, ne cache pas dans le dernier numéro de Mayotte Hebdo la lassitude et la détresse des professionnels du secteur.
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Les membres de l’Umih Mayotte (l’Union des métiers et de l’industrie hôtelière).
Mayotte Hebdo : Quel impact a la multiplication des coupures d’eau hebdomadaires sur l’hôtellerie-restauration mahoraise ?
Charles-Henri Mandallaz : C’est la catastrophe. En termes de restauration, travailler sans eau, c’est impossible. Déjà, partons du point de vue réglementaire, puisqu’on est quand même dans une réglementation, malgré le fait qu’on ne nous donne pas les moyens de l’appliquer, c’est quand même l’extraordinaire de la chose. On est astreint à la réglementation des ERP [établissements recevant du public, NDLR], donc avec des obligations de points d’eau actifs, notamment sur les sanitaires. Et puis bien évidemment, nous avons besoin d’utiliser de l’eau sortie du réseau pour pouvoir travailler, notamment en cuisine. Donc, le stockage d’eau en bidon, le système D, n’est juste pas possible. Ça peut être d’ailleurs potentiellement assez dramatique en termes de sanitaire, d’intoxication possible. On ne peut pas, dans notre profession, faire n’importe quoi. Pour laver les sols, approvisionner les toilettes, OK, on peut récupérer l’eau. Mais si vous n’avez pas d’eau en cuisine qui sort du réseau, c’est compliqué. Et cuisiner à l’Edena, on comprendra tous que ça ne va juste pas être possible.
M.H. : Alors quelles sont les solutions adoptées par les restaurants et hôtels de l’île ? Comment s’adapter ?
C.-H. M. : Là, ça prend une tournure qui commence à être véritablement inquiétante et problématique à gérer, voire quasi insoluble. Parce qu’au départ, on se retrouvait avec une seule coupure, puis deux, donc on arrivait toujours à jongler avec nos jours de fermeture, ce qui nous permettait de passer entre les gouttes, sans mauvais jeu de mots. On demande toujours aux entreprises à Mayotte de s’adapter, mais on va s’adapter jusqu’à quand ? À un moment, on aimerait bien simplement mettre la paix dans notre entreprise et travailler normalement. C’est quand même assez indécent de voir que systématiquement, on doit faire des efforts et se réadapter. Là on arrive à un point où ce n’est plus possible. L’idée de départ aurait été de modifier nos journées de fermeture, en fonction des journées de coupure. Mais maintenant on va en arriver à quatre par semaine, comment on peut faire ?
Les établissements du midi vont probablement s’en sortir, parce qu’ils ne seront pas touchés par les coupures. Par contre, ceux qui font des services le soir vont avoir d’énormes problématiques à travailler dans des situations comme ça, où vous n’avez aucun moyen, aucune subvention, aucune indemnisation. À un certain moment, il faudra quand même bien que tout le monde comprenne que les entreprises ne se lèvent pas le matin pour perdre de l’argent, c’est pas possible. Il y a des gens qui ont des salaires à faire à la fin du mois, qui sont responsables, il y a des feuilles d’impôts qui tombent comme si de rien n’était, sans remise quelconque, sans dégrèvement. On fait comme si la vie continuait normalement et en contrepartie, les entreprises travaillent à 60% ? C’est complètement improbable, illogique.
M.H. : En tant que président de l’UMIH, quel son de cloche vous remontent les professionnels du secteur ? Quel sentiment prédomine ?
C.-H. M. : Il y a vraiment de l’agacement, du renoncement. On a des gens qui ont jeté l’éponge, on a des collègues qui ont arrêté, parce qu’en ce moment, c’est quand même le mille-feuille ! On a l’insécurité avec l’opération Wuambushu qui est en cours, qui font que les gens ne sortent plus le soir, ou très peu, donc on a une déperdition de fréquentation au soir sur les établissements de restauration qui est catastrophique. À côté de ça, les embouteillages incroyables liés aux travaux de la Cadema gênent énormément l’activité, et puis les coupures d’eau. Ça commence à faire beaucoup. On ne peut pas supporter ça comme ça, sans compensation ou dégrèvements sur par exemple la CFE [Cotisation foncière des entreprises, NDLR] et d’autres impôts qui nous sont mis sur le dos. C’est complètement impensable qu’on nous affiche des taux d’imposition classiques alors qu’on ne peut de toute façon pas jouir de conditions normales pour exercer notre métier. Tout le monde a bien conscience de ce qui se passe sur le territoire, même si certains se posent moins de questions, quand ils sont payés à la fin du mois sans faute. Mais il y en a d’autres dans le privé, dans les entreprises, pour qui ce n’est pas le cas. Et désolé de le dire, mais c’est ceux-là qui produisent la richesse, qui génèrent l’emploi, qui développent le territoire. Et pour autant, on est un peu les laissés pour compte.
M.H. : À vous entendre, l’hôtellerie-restauration mahoraise agonise…
C.-H. M. : Mais, à un moment, c’est plus tenable ! En hôtellerie, c’est pareil, recevoir les gens avec un seau d’eau de 20 litres dans la chambre, c’est quand même extrêmement limite ! Il faut savoir ce qu’on veut. Nous voulons des réponses rapides à nos urgences qui vont être des problématiques de trésorerie et de difficultés pour nos entreprises. C’est encore une année perdue. On sort de trois années Covid, on va encore perdre celle-ci dans la foulée, alors qu’elle devait être une année de relance. On va encore se battre une année supplémentaire pour essayer de ne pas perdre d’argent, mais ce n’est pas comme ça qu’on développe un territoire. Aujourd’hui, si vous me demandez si je vais embaucher, je vous dirai non, j’aurais plutôt tendance à dégraisser qu’à embaucher. Je n’achèterai rien cette année, je n’investirai pas parce que je n’en aurai pas les capacités. J’ai plein d’envies, de projets dans les tiroirs que je ne ferai pas parce que je n’ai aucune visibilité. Tant qu’on est dans l’incertitude comme ça, ça n’avancera pas.
M.H. : Justement, au sujet des ressources humaines, la préfecture avait évoqué devant les entrepreneurs le sujet du chômage partiel. C’est quelque chose qui pourrait être mis en place à nouveau ?
C.-H. M. : Effectivement, c’est une possibilité à envisager. On en a encore reparlé. On sera peut-être obligés, à un certain stade, de mettre des salariés au partiel si la situation venait encore à se dégrader et à perdurer. Là évidemment, quatre coupures d’eau, on ne sait pas du tout comment on va gérer ça.
M.H. : Surtout que cette pénurie va s’étendre dans le temps, au moins pour les six mois de saison sèche à venir…
C.-H. M. : Oui, on est partis jusqu’à la fin de l’année, en espérant qu’il y a une saison des pluies, c’est-à-dire qu’on est quand même sur la danse de la pluie ! On est dans l’hypothèse, on n’est même pas dans le réaliste. La seule certitude, ce serait la réparation de l’usine de dessalement de Petite Terre, qui permettrait de produire plus et de mettre Petite Terre en autonomie, donc de moins taper sur les ressources. Tant mieux si c’est fait d’ici la fin de l’année, mais en attendant, on est encore avec les mêmes structures, et aucun chantier n’est déclenché. Je trouve ça aberrant, ça fait 20 ans qu’on parle de cette troisième retenue collinaire et toujours rien. Il n’y a pas plusieurs chantiers prioritaires à Mayotte, il y en n’a qu’un, c’est l’eau ! C’est vital pour toute la population, tout le monde l’utilise, ce n’est pas une fantaisie. Et puis, systématiquement, on pointe du doigt le préfet. Mais à preuve du contraire, ce n’est pas le préfet qui doit faire ces travaux-là. Il y a bien des organismes sur l’île qui sont en charge de la maîtrise d’ouvrage sur l’eau, à commencer par le syndicat des Eaux de Mayotte. Que font ces gens-là ? Quand déclenchent-ils un quelconque projet, quand est-ce qu’il y a une DUP pour lancer quelque chose en urgence ? Pour le Caribus, il n’y a pas eu de problème alors que des gens ont perdu des morceaux de terrains parce qu’ils étaient sur le tracé. Mais pour une retenue collinaire, il y aurait des problèmes de foncier ? On ne parle quand même pas d’un petit sujet !
Certaines voix commencent à s’élever et disent qu’à la fin du mois d’août, il n’y aurait peut-être plus d’eau. Si c’est le cas, on fait comment ? Tout le monde aura la capacité de se doucher et de boire de l’eau en bouteille toute la journée ? On arrive à un stade où ce n’est plus tenable, toute l’économie risque de s’arrêter.
M.H. : L’un des secteurs économiques mahorais à développer est le tourisme. Vous êtes justement au conseil d’administration de l’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique de Mayotte (AaDTM). Comment fait-on avec de telles restrictions ?
C.-H. M. : Oui, je travaille déjà énormément avec le syndicat. À côté de ça, avec l’AaDTM, on est conviés à des réunions diverses et variées, des schémas de développement du territoire… Il y a des projets qui sont séduisants, des volontés assez fantastiques sur papier. On regarde le truc, on a l’impression d’être au paradis, mais on est vite rattrapé par l’insécurité, le manque d’eau et une circulation quasi impossible. Quand on entend parler de projets comme les Jeux des Îles, je trouve que ce n’est même plus ambitieux, c’est complètement utopique en l’état actuel, il ne faut surtout pas qu’on les fasse parce qu’on va être la risée de l’océan Indien. Il y a des choses qui ne sont pas permises aujourd’hui parce qu’on n’a pas les basiques de vie sur le territoire.
Je n’ai jamais eu autant de coups de fil, famille, amis, clients qui m’ont appelé inquiets. Donc l’image de l’île est quand même relativement détruite. Il va falloir un travail de titan de la part de toutes les entités pour redonner une image positive et l’envie de venir.
M.H. : Vous pensez qu’une baisse de la fréquentation touristique est à craindre pour Mayotte ?
C.-H. M. : Il faut être logique : en plus de ces problèmes, vous avez le coût de l’aérien pour venir à Mayotte, le coût de l’hôtellerie… À côté, vous avez La Réunion déjà, Maurice, Madagascar. Il y a une pléthore de choix, qui ont un aérien beaucoup moins cher que nous. Les Français peuvent aller au Maroc, en Tunisie, aux Antilles, tous les pays d’Europe de l’Est, l’Espagne, le Portugal… Pour Mayotte, il faut quand même avoir un budget conséquent, et accepter l’hypothèse d’une île qui ne donne pas la pleine capacité aux touristes de profiter de leur séjour. Quand les gens qui arrivent chez moi me posent d’emblée des questions uniquement axées sur leur sécurité, c’est insupportable à entendre, et en même temps, je me bois de leur faire une réponse et je comprends leur inquiétude. Après, quand il redescend de l’étage et qu’il dit « j’ai ouvert un robinet mais il n’y a pas d’eau », il faut expliquer les tours d’eau.
Donc je veux bien que vous me disiez qu’on peut développer le tourisme, mais dans de telles conditions, j’ai quand même de sérieux doutes. Il va falloir sortir les avirons et se mettre au travail sérieusement, les infrastructures sont les mêmes qu’il y a 20 ans et la population a doublé. Aujourd’hui, forcément ça ne marche plus. Ce n’est pas simplement parce qu’on a stocké de l’eau qu’on serait en capacité de la traiter et de la distribuer, c’est la globalité du truc qu’il faut revoir.