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A Tsingoni, un blocage pour dénoncer « l’inaction des autorités locales »

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Lundi 5 juin, dès 3h du matin, les habitants de Tsingoni ont bloqué les rues de leur village pour protester contre l’inaction de la mairie face à l’insécurité grandissante. Une soixantaine de personnes ont paralysé la circulation dans l’attente de discussions avec les autorités locales.

Impossible de circuler dans le village de Tsingoni, ce lundi. Depuis 3h du matin, les rues sont bloquées aux voitures par une soixantaine d’habitants – exceptés les bus scolaires et les véhicules de secours. Les habitants se plaignent d’une recrudescence des cambriolages et des agressions dans le village ainsi que de « l’inaction des autorités locales » pour les endiguer. A l’origine de cette situation : les personnes immigrées logées de manière illégale par des « marchands de sommeil ».

Un mécontentement généralisé

Alors que l’opération Wuambushu promettait de mettre fin aux problèmes d’insécurité, les habitants dénoncent son inefficacité face aux problèmes du village de Tsingoni. « Le gouvernement ne fait rien donc les gens n’ont pas d’autres solutions que de s’organiser », déclare Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018. D’après elle, l’opération Wuambushu est au point mort depuis la destruction du bidonville Talus 2, il y a deux semaines, et surtout insuffisante face au phénomène des « marchands de sommeil ».

Située dans l’ouest de l’île, la commune de quelque 14.000 habitants est en proie au phénomène depuis plusieurs années, mais aucune action concrète n’a été prise pour y remédier. Des habitats insalubres et illégaux sont loués à des étrangers, avec ou sans titre de séjour, et ce phénomène est de plus en plus répandu au sein de la commune. D’après la manifestante, les personnes hébergées par les « marchands de sommeil » sont responsables de la montée de violence dans le village. « Les gens se font agresser dans leur maison, plus fréquemment qu’avant. Ils ont peur partout où ils vont maintenant », explique la présidente du collectif.

Des discussions cruciales sont attendues

Très tôt dans la matinée de lundi, des collectifs ont rejoint les habitants pour bloquer le village. « La rue porte secours et montre le mécontentement de la population », a déclaré Safina Soula. Ce nouveau blocage a pour objectif de faire réagir la classe politique et plus spécifiquement le nouveau maire de Tsingoni, Issilamou Hamada – remplaçant de Mohamed Bacar, condamné récemment à trois ans d’inéligibilité. Le blocage s’est déroulé de manière pacifique et sans débordements. Une dizaine de gendarmes et des agents de la police municipale ont tout de même été déployés sur place par prévention. D’après l’officier de gendarmerie en charge de la communication, Bertrand Bidet, « quelques poubelles et banderoles étaient réparties à l’entrée du village mais l’ambiance était festive et musicale ».

Deux réunions ont été organisées en début de journée, réunissant autour de la table habitants de Tsingoni, collectifs et représentants des autorités locales. La principale demande des citoyens : une liste des « marchands de sommeil » à partager à l’ensemble de la population mahoraise. L’objectif est de mettre en lumière les actions illégales d’une poignée de propriétaires et d’imposer des sanctions immédiates.

Si l’opération Wuambushu est encore en cours sur l’ensemble de l’île pour quelques semaines, le blocage de Tsingoni a pris fin dans le courant de l’après-midi. Mais d’autres actions du collectif des citoyens de Mayotte sont prévues dans les jours à venir.

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