Une soixantaine de personnes se sont organisées pour bloquer le village de Tsingoni.
Lundi 5 juin, dès 3h du matin, les habitants de Tsingoni ont bloqué les rues de leur village pour protester contre l’inaction de la mairie face à l’insécurité grandissante. Une soixantaine de personnes ont paralysé la circulation dans l’attente de discussions avec les autorités locales.
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Quelques tables et poubelles bloquent l'entrée de Tsingoni aux voitures, ce lundi.
Collectifs et habitants attendent des actions des autorités locales.
Impossible de circuler dans le village de Tsingoni, ce lundi. Depuis 3h du matin, les rues sont bloquées aux voitures par une soixantaine d’habitants – exceptés les bus scolaires et les véhicules de secours. Les habitants se plaignent d’une recrudescence des cambriolages et des agressions dans le village ainsi que de « l’inaction des autorités locales » pour les endiguer. A l’origine de cette situation : les personnes immigrées logées de manière illégale par des « marchands de sommeil ».
Un mécontentement généralisé
Alors que l’opération Wuambushu promettait de mettre fin aux problèmes d’insécurité, les habitants dénoncent son inefficacité face aux problèmes du village de Tsingoni. « Le gouvernement ne fait rien donc les gens n’ont pas d’autres solutions que de s’organiser », déclare Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018. D’après elle, l’opération Wuambushu est au point mort depuis la destruction du bidonville Talus 2, il y a deux semaines, et surtout insuffisante face au phénomène des « marchands de sommeil ».
Située dans l’ouest de l’île, la commune de quelque 14.000 habitants est en proie au phénomène depuis plusieurs années, mais aucune action concrète n’a été prise pour y remédier. Des habitats insalubres et illégaux sont loués à des étrangers, avec ou sans titre de séjour, et ce phénomène est de plus en plus répandu au sein de la commune. D’après la manifestante, les personnes hébergées par les « marchands de sommeil » sont responsables de la montée de violence dans le village. « Les gens se font agresser dans leur maison, plus fréquemment qu’avant. Ils ont peur partout où ils vont maintenant », explique la présidente du collectif.
Des discussions cruciales sont attendues
Très tôt dans la matinée de lundi, des collectifs ont rejoint les habitants pour bloquer le village. « La rue porte secours et montre le mécontentement de la population », a déclaré Safina Soula. Ce nouveau blocage a pour objectif de faire réagir la classe politique et plus spécifiquement le nouveau maire de Tsingoni, Issilamou Hamada – remplaçant de Mohamed Bacar, condamné récemment à trois ans d’inéligibilité. Le blocage s’est déroulé de manière pacifique et sans débordements. Une dizaine de gendarmes et des agents de la police municipale ont tout de même été déployés sur place par prévention. D’après l’officier de gendarmerie en charge de la communication, Bertrand Bidet, « quelques poubelles et banderoles étaient réparties à l’entrée du village mais l’ambiance était festive et musicale ».
Deux réunions ont été organisées en début de journée, réunissant autour de la table habitants de Tsingoni, collectifs et représentants des autorités locales. La principale demande des citoyens : une liste des « marchands de sommeil » à partager à l’ensemble de la population mahoraise. L’objectif est de mettre en lumière les actions illégales d’une poignée de propriétaires et d’imposer des sanctions immédiates.
Si l’opération Wuambushu est encore en cours sur l’ensemble de l’île pour quelques semaines, le blocage de Tsingoni a pris fin dans le courant de l’après-midi. Mais d’autres actions du collectif des citoyens de Mayotte sont prévues dans les jours à venir.
L’ONG Médecins du monde est présente à Mayotte depuis 2009. Elle concentre ses efforts sur les plus précaires.
Présente à Mayotte du 21 au 26 mai, le docteur Florence Rigal est venue soutenir ses équipes sur l’île. La présidente de l’ONG Médecins du monde s’alarme des atteintes au droit à la santé en lien avec l’opération Wuambushu, en cours depuis plus d’un mois maintenant.
Les six salariés et la quarantaine de bénévoles interviennent davantage dans le nord du département de Mayotte, à Longoni et Dzoumogné.
Flash Infos : Est-ce votre première venue à Mayotte ?
Docteur Florence Rigal : Oui, c’est ma première fois. En Outre-mer, je suis allé auparavant en Guyane [elle a été élue présidente de Médecins du monde en juin 2022]. Je me suis déplacée à cause de la crise actuelle et de son retentissement sur la situation sanitaire. On suit ça à distance d’habitude. Là, c’était important de voir à quoi les équipes sont confrontées.
F.I. : Qu’est-ce qui vous a frappé concernant la situation sanitaire sur l’île ?
Dr F.R. : Elle est préoccupante. Au niveau des structures, il y a des manques bien sûr. Il y a trois à cinq fois moins de médecins qu’en métropole. Aujourd’hui, la question est donc comment on fait en sorte que tout le monde puisse accéder aux soins.
F.I. : Comment Médecins du monde et les autres organisations médicales tentent de limiter les risques ?
Dr F.R. : L’ONG intervient en France depuis 1986. Il y a en tout 55 programmes qui y sont développés. On est présents à Mayotte depuis 2009, plutôt dans le nord du département, à Longoni et Dzoumogné, via un travail de médiation et d’accompagnement. Une attention est portée sur les femmes enceintes et les mineurs.
Quelle incidence a l’opération Wuambushu sur vos activités ?
Dr F.R. : Nos équipes avaient des inquiétudes avant l’opération, puisqu’elles ne croisaient plus une partie des patients. Ils n’osent plus sortir de peur de se faire arrêter. Pour donner un exemple, on a une file active d’habitude de 170 personnes, elle est de 80 personnes en ce moment. Cela veut dire que les autres refusent d’aller se faire soigner. On retrouve de l’hypertension, des pathologies chroniques, des maladies qui nécessitent pourtant un suivi. Ça joue aussi sur les effectifs, en plus des six salariés, une quarantaine de bénévoles les aident. Certains ne veulent plus sortir, quatre ont d’ailleurs été expulsés.
F.I. : La crispation politique autour de l’immigration rend-elle le travail plus compliqué avec les élus et l’État ?
Dr F.R. : Nous n’avons pas rencontré le préfet de Mayotte. En revanche, on a eu un rendez-vous avec l’Agence régionale de santé. On leur a demandé de faire passer un message en tant qu’autorités sanitaires sur l’île. Il est primordial qu’il y ait un accès aux soins. On a aussi rencontré les soignants, qui nous ont fait part de leurs difficultés.
F.I. : Comme des professionnels de santé sur l’île, vous vous êtes inquiété du blocage des dispensaires. En quoi est-ce aussi important ?
Dr F.R. : L’accès à des structures de soins fait partie des fondamentaux de Médecins du monde. C’est une chose qui fait sens. Il doit être garanti pour tout le monde et sans conditions. Ce n’est acceptable que des patients ne puissent pas accéder à un centre de soins pendant trois semaines. J’ai appris que les blocages étaient terminés ces derniers jours.
F.I. : Mayotte est aussi confronté à la crise de l’eau. En quoi, peut-elle aggraver la situation sanitaire ?
Dr F.R. : Bien sûr. 30% de la population n’a pas accès à l’eau potable. C’est évidemment quelque chose pour être en bonne santé. La crise de l’eau peut aggraver les tensions sur place. Il faut que cela reste organisé.
Avec trois et bientôt quatre coupures d’eau par semaine, les restaurateurs et gérants d’hôtels ont toutes les peines du monde à subsister, et encore plus à faire prospérer leurs établissements. Après la crise sanitaire due au Covid et la délinquance latente remise en lumière par l’opération Wuambushu, les tours d’eau viennent encore assombrir le tableau du tourisme mahorais. Charles-Henri Mandallaz, président de l’Union des métiers et de l’industrie hôtelière (UMIH) à Mayotte, ne cache pas dans le dernier numéro de Mayotte Hebdo la lassitude et la détresse des professionnels du secteur.
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Les membres de l’Umih Mayotte (l’Union des métiers et de l’industrie hôtelière).
Mayotte Hebdo : Quel impact a la multiplication des coupures d’eau hebdomadaires sur l’hôtellerie-restauration mahoraise ?
Charles-Henri Mandallaz : C’est la catastrophe. En termes de restauration, travailler sans eau, c’est impossible. Déjà, partons du point de vue réglementaire, puisqu’on est quand même dans une réglementation, malgré le fait qu’on ne nous donne pas les moyens de l’appliquer, c’est quand même l’extraordinaire de la chose. On est astreint à la réglementation des ERP [établissements recevant du public, NDLR], donc avec des obligations de points d’eau actifs, notamment sur les sanitaires. Et puis bien évidemment, nous avons besoin d’utiliser de l’eau sortie du réseau pour pouvoir travailler, notamment en cuisine. Donc, le stockage d’eau en bidon, le système D, n’est juste pas possible. Ça peut être d’ailleurs potentiellement assez dramatique en termes de sanitaire, d’intoxication possible. On ne peut pas, dans notre profession, faire n’importe quoi. Pour laver les sols, approvisionner les toilettes, OK, on peut récupérer l’eau. Mais si vous n’avez pas d’eau en cuisine qui sort du réseau, c’est compliqué. Et cuisiner à l’Edena, on comprendra tous que ça ne va juste pas être possible.
M.H. : Alors quelles sont les solutions adoptées par les restaurants et hôtels de l’île ? Comment s’adapter ?
C.-H. M. : Là, ça prend une tournure qui commence à être véritablement inquiétante et problématique à gérer, voire quasi insoluble. Parce qu’au départ, on se retrouvait avec une seule coupure, puis deux, donc on arrivait toujours à jongler avec nos jours de fermeture, ce qui nous permettait de passer entre les gouttes, sans mauvais jeu de mots. On demande toujours aux entreprises à Mayotte de s’adapter, mais on va s’adapter jusqu’à quand ? À un moment, on aimerait bien simplement mettre la paix dans notre entreprise et travailler normalement. C’est quand même assez indécent de voir que systématiquement, on doit faire des efforts et se réadapter. Là on arrive à un point où ce n’est plus possible. L’idée de départ aurait été de modifier nos journées de fermeture, en fonction des journées de coupure. Mais maintenant on va en arriver à quatre par semaine, comment on peut faire ?
Les établissements du midi vont probablement s’en sortir, parce qu’ils ne seront pas touchés par les coupures. Par contre, ceux qui font des services le soir vont avoir d’énormes problématiques à travailler dans des situations comme ça, où vous n’avez aucun moyen, aucune subvention, aucune indemnisation. À un certain moment, il faudra quand même bien que tout le monde comprenne que les entreprises ne se lèvent pas le matin pour perdre de l’argent, c’est pas possible. Il y a des gens qui ont des salaires à faire à la fin du mois, qui sont responsables, il y a des feuilles d’impôts qui tombent comme si de rien n’était, sans remise quelconque, sans dégrèvement. On fait comme si la vie continuait normalement et en contrepartie, les entreprises travaillent à 60% ? C’est complètement improbable, illogique.
M.H. : En tant que président de l’UMIH, quel son de cloche vous remontent les professionnels du secteur ? Quel sentiment prédomine ?
C.-H. M. : Il y a vraiment de l’agacement, du renoncement. On a des gens qui ont jeté l’éponge, on a des collègues qui ont arrêté, parce qu’en ce moment, c’est quand même le mille-feuille ! On a l’insécurité avec l’opération Wuambushu qui est en cours, qui font que les gens ne sortent plus le soir, ou très peu, donc on a une déperdition de fréquentation au soir sur les établissements de restauration qui est catastrophique. À côté de ça, les embouteillages incroyables liés aux travaux de la Cadema gênent énormément l’activité, et puis les coupures d’eau. Ça commence à faire beaucoup. On ne peut pas supporter ça comme ça, sans compensation ou dégrèvements sur par exemple la CFE [Cotisation foncière des entreprises, NDLR] et d’autres impôts qui nous sont mis sur le dos. C’est complètement impensable qu’on nous affiche des taux d’imposition classiques alors qu’on ne peut de toute façon pas jouir de conditions normales pour exercer notre métier. Tout le monde a bien conscience de ce qui se passe sur le territoire, même si certains se posent moins de questions, quand ils sont payés à la fin du mois sans faute. Mais il y en a d’autres dans le privé, dans les entreprises, pour qui ce n’est pas le cas. Et désolé de le dire, mais c’est ceux-là qui produisent la richesse, qui génèrent l’emploi, qui développent le territoire. Et pour autant, on est un peu les laissés pour compte.
M.H. : À vous entendre, l’hôtellerie-restauration mahoraise agonise…
C.-H. M. : Mais, à un moment, c’est plus tenable ! En hôtellerie, c’est pareil, recevoir les gens avec un seau d’eau de 20 litres dans la chambre, c’est quand même extrêmement limite ! Il faut savoir ce qu’on veut. Nous voulons des réponses rapides à nos urgences qui vont être des problématiques de trésorerie et de difficultés pour nos entreprises. C’est encore une année perdue. On sort de trois années Covid, on va encore perdre celle-ci dans la foulée, alors qu’elle devait être une année de relance. On va encore se battre une année supplémentaire pour essayer de ne pas perdre d’argent, mais ce n’est pas comme ça qu’on développe un territoire. Aujourd’hui, si vous me demandez si je vais embaucher, je vous dirai non, j’aurais plutôt tendance à dégraisser qu’à embaucher. Je n’achèterai rien cette année, je n’investirai pas parce que je n’en aurai pas les capacités. J’ai plein d’envies, de projets dans les tiroirs que je ne ferai pas parce que je n’ai aucune visibilité. Tant qu’on est dans l’incertitude comme ça, ça n’avancera pas.
M.H. : Justement, au sujet des ressources humaines, la préfecture avait évoqué devant les entrepreneurs le sujet du chômage partiel. C’est quelque chose qui pourrait être mis en place à nouveau ?
C.-H. M. : Effectivement, c’est une possibilité à envisager. On en a encore reparlé. On sera peut-être obligés, à un certain stade, de mettre des salariés au partiel si la situation venait encore à se dégrader et à perdurer. Là évidemment, quatre coupures d’eau, on ne sait pas du tout comment on va gérer ça.
M.H. : Surtout que cette pénurie va s’étendre dans le temps, au moins pour les six mois de saison sèche à venir…
C.-H. M. : Oui, on est partis jusqu’à la fin de l’année, en espérant qu’il y a une saison des pluies, c’est-à-dire qu’on est quand même sur la danse de la pluie ! On est dans l’hypothèse, on n’est même pas dans le réaliste. La seule certitude, ce serait la réparation de l’usine de dessalement de Petite Terre, qui permettrait de produire plus et de mettre Petite Terre en autonomie, donc de moins taper sur les ressources. Tant mieux si c’est fait d’ici la fin de l’année, mais en attendant, on est encore avec les mêmes structures, et aucun chantier n’est déclenché. Je trouve ça aberrant, ça fait 20 ans qu’on parle de cette troisième retenue collinaire et toujours rien. Il n’y a pas plusieurs chantiers prioritaires à Mayotte, il y en n’a qu’un, c’est l’eau ! C’est vital pour toute la population, tout le monde l’utilise, ce n’est pas une fantaisie. Et puis, systématiquement, on pointe du doigt le préfet. Mais à preuve du contraire, ce n’est pas le préfet qui doit faire ces travaux-là. Il y a bien des organismes sur l’île qui sont en charge de la maîtrise d’ouvrage sur l’eau, à commencer par le syndicat des Eaux de Mayotte. Que font ces gens-là ? Quand déclenchent-ils un quelconque projet, quand est-ce qu’il y a une DUP pour lancer quelque chose en urgence ? Pour le Caribus, il n’y a pas eu de problème alors que des gens ont perdu des morceaux de terrains parce qu’ils étaient sur le tracé. Mais pour une retenue collinaire, il y aurait des problèmes de foncier ? On ne parle quand même pas d’un petit sujet !
Certaines voix commencent à s’élever et disent qu’à la fin du mois d’août, il n’y aurait peut-être plus d’eau. Si c’est le cas, on fait comment ? Tout le monde aura la capacité de se doucher et de boire de l’eau en bouteille toute la journée ? On arrive à un stade où ce n’est plus tenable, toute l’économie risque de s’arrêter.
M.H. : L’un des secteurs économiques mahorais à développer est le tourisme. Vous êtes justement au conseil d’administration de l’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique de Mayotte (AaDTM). Comment fait-on avec de telles restrictions ?
C.-H. M. : Oui, je travaille déjà énormément avec le syndicat. À côté de ça, avec l’AaDTM, on est conviés à des réunions diverses et variées, des schémas de développement du territoire… Il y a des projets qui sont séduisants, des volontés assez fantastiques sur papier. On regarde le truc, on a l’impression d’être au paradis, mais on est vite rattrapé par l’insécurité, le manque d’eau et une circulation quasi impossible. Quand on entend parler de projets comme les Jeux des Îles, je trouve que ce n’est même plus ambitieux, c’est complètement utopique en l’état actuel, il ne faut surtout pas qu’on les fasse parce qu’on va être la risée de l’océan Indien. Il y a des choses qui ne sont pas permises aujourd’hui parce qu’on n’a pas les basiques de vie sur le territoire.
Je n’ai jamais eu autant de coups de fil, famille, amis, clients qui m’ont appelé inquiets. Donc l’image de l’île est quand même relativement détruite. Il va falloir un travail de titan de la part de toutes les entités pour redonner une image positive et l’envie de venir.
M.H. : Vous pensez qu’une baisse de la fréquentation touristique est à craindre pour Mayotte ?
C.-H. M. : Il faut être logique : en plus de ces problèmes, vous avez le coût de l’aérien pour venir à Mayotte, le coût de l’hôtellerie… À côté, vous avez La Réunion déjà, Maurice, Madagascar. Il y a une pléthore de choix, qui ont un aérien beaucoup moins cher que nous. Les Français peuvent aller au Maroc, en Tunisie, aux Antilles, tous les pays d’Europe de l’Est, l’Espagne, le Portugal… Pour Mayotte, il faut quand même avoir un budget conséquent, et accepter l’hypothèse d’une île qui ne donne pas la pleine capacité aux touristes de profiter de leur séjour. Quand les gens qui arrivent chez moi me posent d’emblée des questions uniquement axées sur leur sécurité, c’est insupportable à entendre, et en même temps, je me bois de leur faire une réponse et je comprends leur inquiétude. Après, quand il redescend de l’étage et qu’il dit « j’ai ouvert un robinet mais il n’y a pas d’eau », il faut expliquer les tours d’eau.
Donc je veux bien que vous me disiez qu’on peut développer le tourisme, mais dans de telles conditions, j’ai quand même de sérieux doutes. Il va falloir sortir les avirons et se mettre au travail sérieusement, les infrastructures sont les mêmes qu’il y a 20 ans et la population a doublé. Aujourd’hui, forcément ça ne marche plus. Ce n’est pas simplement parce qu’on a stocké de l’eau qu’on serait en capacité de la traiter et de la distribuer, c’est la globalité du truc qu’il faut revoir.
Le samedi 20 mai, à Mamoudzou, trois individus escaladaient et pénétraient dans le magasin Somaco en cassant une porte en bois, selon la Police nationale de Mayotte. Alerté par un gardien, les policiers intervenaient et mettaient en fuite les individus. Identifié grâce à un minutieux travail d’enquête, un individu était interpellé le 31 mai et placé en garde à vue. Entendu, il a reconnu les faits et a été déféré.
Le top départ pour les inscriptions adultes à la course de pneus est donné. Du 2 au 13 juin, les inscriptions sont réalisables dans les points relais suivants : mairie de Mamoudzou, Casal Sport (Kawéni), Douka Pro (Kawéni), Boutique Orange (Kawéni), Point S (Kawéni), ADEP (Mamoudzou), BFC (Mamoudzou, Petite-terre et Combani). Comment procéder ? Composez votre équipe de cinq coureurs (à partir de 16 ans) ; déterminez la catégorie dans laquelle vous allez concourir (gros pneus, femmes, hommes/mixtes, mama) ; trouvez votre nom d’équipe ; récupérez et remplissez votre bulletin d’inscription disponible dans les points relais, puis déposez le dans l’une des urnes prévues à cet effet. Attention ! La fin des inscriptions est le mardi 13 juin. Le tirage au sort sera réalisé le jeudi 15 juin.
La Ville de Chirongui informe ses habitants qu’un numéro de téléphone direct pour joindre la police municipale est mis en place, dans le cadre de l’opération Wuambushu et toutes autres incivilités. Ce numéro est désormais opérationnel au 06 39 23 60 30, pendant les heures d’ouverture de la Police municipale. « Nous sommes conscients de l’importance de renforcer la sécurité et la tranquillité au sein de notre commune. C’est pourquoi nous encourageons vivement chacun d’entre vous à utiliser ce numéro pour signaler toute incivilité ou tout problème de sécurité que vous pourriez rencontrer », explique la commune au travers d’un communiqué. La police municipale reste à disposition pendant les heures d’ouverture de la mairie, pour répondre à aux besoins et préoccupations. La mairie rappelle, qu’en dehors des heures de service, pour toute urgence, il est préférable de contacter le numéro d’urgence 17, qui est géré par la gendarmerie.
L’association Casodom (communauté d’action sociale en faveur des originaires des départements d’outre-mer en métropole) organise la dixième session des Talents de l’Outre-mer. Pour participer, il faut être originaire des Outre-mer français, avoir un parcours d’exception dans leur territoire, l’hexagone ou dans le monde, et qu’il soit attesté par un cursus académique, qu’il soit intellectuel, artistique ou manuel. Dans ce parcours ne sont pas pris en compte les parcours politiques, syndicaux, religieux, dans le show-business ou le sport de haut-niveau. Donner des modèles à la jeunesse d’Outre-mer et de la visibilité aux jeunes talents de ces territoires, c’est l’objectif de ce concours.
Deux catégories lauréates sont recompensés : les « Jeunes Talents », pour ceux en fin de cursus, qui reçoivent un prix de 2.000 euros et les « Talents confirmés », pour ceux déjà reconnus dans leur milieu professionnel. Les inscriptions se clôtureront le 15 août. Pour candidater, rendez-vous sur le site : http://www.casodom.fr/node/321.
« A l’image de l’intersyndicale nationale, celle de Mayotte appelle les travailleuses et les travailleurs, jeunes et retraité.es à faire du 6 juin une grande journée de grèves et de manifestations sur notre département pour gagner le retrait de la réforme des retraites et des augmentations de salaires. Notre intersyndicale appelle les député-es de nos deux circonscriptions à voter, le 8 juin prochain, la proposition de loi transpartisane abrogeant la réforme des retraites pour permettre enfin une sortie de crise », annonce l’intersyndicale ((UI-CFDT, UD-FO, CFE-CGC, FSU, CGT-Ma, SUD-Solidaire, UNSA), dans un communiqué. Alors que les deux premiers décrets d’application de la réforme des retraites sont parus ce dimanche au Journal officiel, dont celui portant progressivement l’âge légal de 62 à 64 ans, les opposants espèrent qu’une loi proposée par le groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, dont fait partie la Mahoraise Estelle Youssouffa) rebatte les cartes. Il faudrait alors qu’un amendement demandant l’abrogation du report de l’âge légal modifie un texte raccourci dernièrement en commission des lois et présenté aux députés, le jeudi 8 juin. Et que la présidente de l’Assemblée nationale et fugace ministre de l’Outre-mer, Yaël Braun-Pivet, ne le déclare pas irrecevable comme l’article 40 lui permet.
« Le retrait de cette réforme est donc indispensable et permettrait d’avancer enfin sur les préoccupations des travailleurs et travailleuses sur tout le territoire français notamment à Mayotte où notre intersyndicale appelle toutes et tous les travailleuses et travailleurs, étudiants (public, privé, jeunes et retraité-es) à se mobiliser, à se mettre en grève et à manifester le mardi 6 juin pour exiger le retrait de cette réforme rétrograde et inutile », exigent les syndicats. Ce mouvement prévu mardi, à 9h, place de la République à Mamoudzou, doit aussi être celui des mesures locales comme l’application du taux et du plafond de la sécurité sociale de droit commun sur les calculs de pensions, pour une retraite digne, l’ouverture des droits aux régimes complémentaires de retraite (IRCANTEC, AGIRC-ARRCO), ou les applications du code de la sécurité sociale, du SMIC de droit commun ou du droit commun sur les minima-sociaux (allocations familiales, logement, rentrée scolaire, ASPA, AAH, RSA, prime d’activité, …) par exemple.
Comme c’est le cas pour les collectivités, le fonctionnement de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) a fait l’objet d’un contrôle de la Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte en 2022, dont le résultat a été publié, ce samedi 3 juin. La structure, qui regroupe le Département de Mayotte, l’État, l’Agence régionale de santé (ARS) et la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM), sert de « guichet unique auprès duquel toute personne handicapée ou sa famille peut trouver l’accueil, l’information et la possibilité de formaliser ses demandes en matière d’orientation et de prestations », rappelle la CRC. 13.569 personnes sont ainsi suivies en 2022. Si celle-ci a noté des retards dans la prise en charge, les difficultés du territoire n’y sont pas étrangères. « Le contrôle de la MDPH a été l’occasion de relever que le champ du handicap est marqué par des particularités et une complexité juridique qui font de Mayotte un territoire pour lequel l’égalité de traitement des personnes handicapées avec celles des autres départements reste à atteindre. » Le désert médical, des dispositifs légaux non appliqués à Mayotte ou l’absence de lieu dédié à l’emploi de travailleurs handicapés comme un Esat (établissement ou service d’aide par le travail) lui sont préjudiciables. L’instance de contrôle a relevé deux périodes différentes sur les années observées (2016 à 2022). « Jusque fin 2019, la MDPH a connu des dysfonctionnements importants avec une forte instabilité de sa direction et des effectifs conduisant à une quasi-paralysie à certaines périodes et par conséquence à une méconnaissance des droits de personnes handicapées », remarque-t-elle d’un côté. « Le recrutement d’une nouvelle direction à partir de 2020, la mise en place d’un plan d’actions pour redresser l’activité, l’investissement des personnels et l’appui de la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) ont permis l’examen des demandes en attente depuis plusieurs années et la mise en place d’une organisation plus performante », indique-t-elle de l’autre.
Enfin, elle souligne en conclusion « la qualité du travail accompli pour redresser l’activité et mettre en place un mode de fonctionnement s’inscrivant dans le droit commun ». Elle s’inquiète toutefois du financement de la structure, qui ne dispose pas « d’une vision pluriannuelle de ses moyens ».
Keyliane Abdallah, l’attaquant des U17 de l’Olympique de Marseille (souvent surclassé en U19 cette saison), a eu encore un rôle déterminant pour son équipe dans la finale du championnat U17, ce samedi 3 juin. Lui-même buteur sur penalty en première période, il a initié le retour des Phocéens par un nouveau but à la 80e, leur permettant de revenir à (3-4) face à Amiens. Dans les ultimes secondes du match joué à Aurillac (Cantal), alors que l’OM est à dix, son centre déposé sur la tête de Darryl Bacola a arraché l’égalisation (4-4). Le protégé de Toifilou Maoulida (photo, en charge des jeunes attaquants de l’OM aujourd’hui) a dû attendre ensuite les tirs aux buts (4 à 2) pour le titre.
Davantage que les coupures d’eau du soir, il sera bientôt plus facile de se souvenir des jours où nous aurons de l’eau. En dépit d’un système qui est passé à trois interruptions par semaine il y a une douzaine de jours seulement, Mayottedevra s’habituer à quatre, puis à une cinquième à la fin de l’année scolaire.
Le rythme des nouvelles coupures d’eau s’accélère sur l’île aux parfums ! La sécheresse que connaît le département met en difficulté les infrastructures du réseau, qui ne peuvent compter sur les deux retenues collinaires au niveau bien trop bas de Dzoumogné et Combani. Le préfet de Mayotte, le syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam), la Société mahoraise des eaux (le délégataire du syndicat), l’Agence régionale de santé et les services de l’État ont échangé, ce jeudi, au conseil départemental de Mayotte, avec les élus et les parlementaires.« L’enjeu est de s’adapter collectivement avec de nombreuses mesures alternatives et complémentaires, tant sur le plan de la distribution que sur l’augmentation de la ressource : recherche et résolution des fuites sur le réseau, fourniture et implantation d’osmoseurs de moyenne ou de grande capacité, développement de la capacité de l’usine de dessalement, implantation de cuves dans les établissements scolaires et de santé, distribution de kits d’économie d’eau, contrôle des prix de l’eau embouteillée et travail sur les approvisionnements, ce qui permet une non rupture des stocks,… », rappelle la préfecture de Mayotte, dans un communiqué envoyé vendredi après-midi.
Le comité de suivi de la ressource en eau a d’ores et déjà décidé en fonction des communes, villages ou quartiers du département, qu’on devra se plier, dès le lundi 12 juin, à quatre interruptions d’alimentation en eau potable par semaine, et de 17h à 7h le lendemain (voir tableau). Cela implique qu’il y aura au moins deux coupures deux soirs d’affilée. Le lundi 22 mai, il y a dix jours seulement, le nouveau calendrier instaurait trois coupures hebdomadaires. Et ce n’est pas fini. « Un cinquième tour nocturne devrait être mis en place à la fin de l’année scolaire », préviennent les services de l’État.
Les retenues à 28,2% et 47,3% de leurs capacités
La fermeture du réseau d’eauplusieurs soirs par semaine permet de maintenir l’activité économique dans la journée et l’ouverture des écoles. Toutefois, l’équilibre reste fragile. Le territoire n’a pas connu pareille sécheresse depuis 1997. Les deux retenues collinaires, permettant l’approvisionnement pendant la saison sèche, restent à des niveaux inquiétants. « La retenue de Dzoumogné est actuellement remplie à 28,2 % contre 98 % en 2022 à la même période. Celle de Combani est remplie à 47,3 %, contre 97,1 % en 2022 à la même période », constate la préfecture.
Retrouvez dans le dernier numéro de Mayotte Hebdo (n°1046) comment les secteurs économiques de l’île s’adaptent à la crise de l’eau. C’est en ligne et c’est gratuit :
Des travaux nécessitent de couper l’eau ce lundi à Pamandzi
De 9h à 15h, ce lundi 5 juin, tout Pamandzi (hormis l’hôpital) sera privé d’eau potable. « Cette coupure est nécessaire pour réaliser le renouvellement de deux vannes principales du réseau d’eau potable », prévient la Société mahoraise des eaux dans un communiqué.
« Gardez votre énergie et surtout travaillez à l’école, c’est très important ! », conseille Wendie Renard, joueuse de l’Olympique lyonnais et de l’équipe de France (141 sélections) lors de sa rencontre avec les jeunes joueuses, vendredi matin, à Sohoa.
À Mayotte depuis ce jeudi et présente encore pendant quelques jours pour le développement de son projet d’académie de football, l’internationale tricolore a rencontré, vendredi matin,250 élèves de sections sportives scolaires mixtes de football des collèges de M’tsamboro, Tsingoni, Pamandzi, Kwalé, Dembéni et M’gombani, ainsi que les élèves de la section d’excellence sportive. Un temps d’échanges, de sourires lors d’un « fitfoot » et de souvenirs pour les élèves réunis ce jour-là à Sohoa.
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Partage d’activité « fitfoot » entre la joueuse internationale et des jeunes filles des sections sportives scolaires, près de la plage de Sohoa.
Après les questions, place à la traditionnelle cérémonie des signatures d’autographes. Les jeunes filles étaient impatientes de chacune avoir le leur.
Après les jeunes filles, place aux garçons pour un échange avec Wendie Renard sur le football, son métier et sa carrière. De nombreux sourires étaient présents sur les visages.
Attentives, les jeunes filles ont pu échanger avec la joueuse internationale sur les raisons qui ont fait qu’elle pratique le football et son parcours.
Rachadi Saindou, président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), et Wendie Renard ont participé à un cours de fitness dédié au football, un « fitfoot ». Le temps d’une musique, la bonne humeur et les sourires étaient omniprésents.
Dès son arrivée sur la plage de Sohoa, où avait lieu un tournoi réunissant les élèves des sections sportives scolaires, Wendie Renard a pu échanger avec les jeunes. Intimidée au début, les jeunes filles se sont vite prêtées au jeu des questions-réponses.
De gauche à droite, les députés corse Laurent Marcangeli et mahoraise Estelle Youssouffa ont présenté leur rapport en commission des affaires étrangères, ce mardi 31 mai.
La séance de la commission des affaires étrangères, ce mardi 31 mai, se penchait sur les flux migratoires. Un rapport, présenté par les députés Estelle Youssouffa et Laurent Marcangeli, faisait un bilan dans ce domaine en Méditerranée et à Mayotte. Plusieurs mesures étaient ainsi proposées, dont la solidarité avec l’Hexagone pour l’accueil des personnes en situation irrégulières et l’application de la circulaire Taubira pour partager la prise en charge des mineurs non accompagnés.
On n’est pas encore arrivé à une loi, mais l’idée s’est invitée au cours d’une séance de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, mardi matin. Les rares députés siégeant ont eu le droit à une présentation des flux migratoires sur deux zones géographiques particulièrement concernées, la Méditerranée et l’océan Indien. Les députés Estelle Youssouffa (groupe Liot), de la première circonscription de Mayotte, et Laurent Marcangeli (Horizons) se sont chargés de défendre le rapport, qui évoque le cas de Mayotte avec un titre sans sobriété : « La situation spécifique de Mayotte : une bombe à retardement ». Les problèmes liés à la croissance démographique tels que la surcharge des systèmes de santé ou d’éducation, étaient bien sûr rappelés. Mais à la fin, ce qui a retenu l’attention des députés, ce sont plusieurs mesures étaient demandées. La circulaire Taubira, qui instaure une meilleure répartition des mineurs non accompagnés entre les départements, n’est pas appliquée à Mayotte. Les députés la requièrent. Une autre proposition demande la fin des visas territorialisés, qui empêchent les étrangers en situation régulière de se rendre sur d’autres territoires français. « Le choix d’une solidarité et d’une égalité républicaines sans faille à l’égard de Mayotte implique donc aujourd’hui de répartir une partie du poids démographique de l’immigration comorienne dans le reste du territoire français, et en particulier dans l’hexagone. On ne voit pas pourquoi la logique mise en œuvre par le Gouvernement dans l’hexagone, tendant à orienter les demandeurs d’asile vers la province pour désengorger l’Ile-de-France, ne trouverait pas à s’appliquer à Mayotte. Ceci passe notamment par la fin du visa « territorialisé » qui ne permet pas actuellement à un ressortissant comorien de quitter l’île de Mayotte », promeut le texte. Ce dernier s’appuie sur l’exemple de l’île de Lampedusa, en Méditerranée, où l’Italie accepte de prendre sur sa péninsule une partie des étrangers en règle. Député Les Républicains, Vincent Seitlinger a admis que « c’était un peu plus compliqué. Je crois que nos départements, je pense comme exemple celui de Moselle, ont beaucoup de mal à gérer l’afflux de mineurs non accompagnés depuis quelques années ».Celui-ci ne se dit pas opposé, par contre, à l’extension de l’aide médicale d’État (AME) à Mayotte. Bruno Fuchs (Renaissance) y voit « des conséquences négatives », notamment un éloignement qui rendrait « l’immigration définitive ».
Vers la fin de l’aide aux Comores ?
Les relations avec les Comores ont été aussi largement abordées. Que ce soit dans le texte ou les interventions. « Le démantèlement d’une filière particulièrement active, en février 2023, a montré que les organisateurs profitaient de la complicité ou de la corruption des membres des forces de sécurité comoriennes, en particulier du personnel affecté aux radars de surveillance et des garde-côtes, ainsi que de l’absence de coopération policière puisque les organisateurs identifiés aux Comores n’ont pas été inquiétés », dénonce le rapport, qui pose plus loin « la question du maintien de l’aide publique française au développement au profit de l’Union des Comores ».
Plusieurs députés ont établi le même constat lors de séance. Exceptée La France insoumise qui a émis l’idée de faire un sommet régional sous l’égide des Nations unies, qui soutiennent toujours la revendication des Comores sur Mayotte. Députée de Mayotte et partisane d’un discours plus ferme envers les Comores, Estelle Youssouffa fulmine.« Je ne comprends pas bien l’utilité d’un sommet de l’Onu, à partir du moment où le pays [les Comores] ne reconnait pas Mayotte française […]. Nous avons voté à plusieurs reprises. On ne va pas retourner cinquante fois à l’Onu. »
Celle-ci a rappelé son soutien à l’opération Wuambushu en cours à Mayotte, alors que les représentants de la gauche l’ont fustigé à chacune de leur intervention. Pour les propositions du rapport, il faudra désormais attendre. La loi concernant l’immigration défendue cette année par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, ne devrait pas y faire mention. En outre, le numéro 3 du gouvernement estimait en janvier qu’il voulait un ensemble de lois spécifiques à Mayotte.
De gauche à droite, les trois gagnants, Tiba Beldie, Seli Ibrahim et André Kikongo Mumpe ont reçu leur prix.
Ce vendredi 2 juin, avait lieu une des finales locales du concours « Mon quartier entreprend » organisées par le couveuse d’entreprise Oudjérébou. Sept des huit finalistes de l’agglomération Dembéni-Mamoudzou ont présenté leur projet devant un jury et le public, à la MJC de Kawéni, à Mamoudzou. C’est Tiba Beldie qui a finalement remporté la première place.
Depuis des mois, la couveuse d’entreprise Oudjérébou a organisé son concours « Mon quartier entreprend ». Ce vendredi 2 juin, c’est la finale à la MJC de Kawéni pour l’agglomération Dembéni-Mamoudzou. Celle-ci met en compétition des porteurs de projet qui souhaitent monter leur entreprise. Tout au long de la semaine, ils ont ainsi été formés par des équipes de la couveuse. Ils ont, par exemple, étudié un peu de marketing, ou comment présenter leur projet devant une assemblée. Oudjérébou a un objectif simple : valoriser les personnes des quartiers prioritaires et permettre l’égalité des chances. Farrah Hafidou, présidente de l’association, déclare d’ailleurs : « nous cherchons à dénicher les joyaux cachés ».
« Je suis une star et je coiffe des stars »
En fin de matinée, les gagnants ont été annoncés. À la troisième place, André Kikongo Mumpe. Il porte un projet écoresponsable et créateur d’emploi. Il veut fabriquer des pavés en plastique recyclé. Il assure : « je veux vraiment offrir de l’emploi aux gens ici à Mayotte. On a de gros soucis démographiques et les offres d’emploi ne suivent pas. Mon projet consiste à utiliser des matériaux locaux, les déchets, pour créer des pavés. J’aimerais contribuer au développement de l’île ». C’est Seli Ibrahim qui est arrivée deuxième. Cette jeune femme de 24 ans veut monter son usine de vêtements recyclés. Elle remercie l’association Oudjérébou, « c’est un très beau dispositif d’accompagnement. Ils nous aident dans plein de domaines. Les salariés de Oudjérébou sont très avenants. Ils nous encouragent à nous dépasser, à pousser la réflexion ». Elle ajoute, avec enthousiasme : « je vais créer des vêtements des tailles XS à XXL, avec des vêtements recyclés et récupérés dans des collectes de tissus ». Et finalement, à la première place, c’est Tiba Beldie qui s’est imposée. La voix tremblante d’émotion, elle concède : « je suis très émue. Merci beaucoup à l’équipe de m’avoir formé. Je suis soulagée et très contente, merci beaucoup. Maintenant j’ai un diplôme qui atteste de mes efforts, de ma formation. Je suis une star et je coiffe des stars ». La jeune coiffeuse aimerait déclarer son activité qu’elle gère déjà depuis un moment.
Tous les participants présents ont affirmé que le dispositif de la couveuse d’entreprises d’Oudjérébou était une opportunité. Beaucoup se disent reconnaissants et remercient les équipes qui les ont accompagnés tout au long de la semaine.
Le pays a ratifié la convention internationale de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) et dispose d’une loi portant protection de son patrimoine culturel, mais le marché continue d’être inondé par des produits contrefaits, importés principalement. Un phénomène qui menace le secteur artisanal qui pourtant fait vivre de milliers de Comoriens.
Le gouvernement comorien va-t-il remporter sa bataille contre les habits traditionnels manufacturés ? Souvent accusées de faire preuve de légèreté dans la protection du savoir-faire artisanal local, les autorités semblent désormais déterminées à lutter contre ce phénomène. Selon une note conjointe signée par les ministres locaux de la Culture, de l’Économie et celui l’Artisanat, une proposition de loi visant à protéger le patrimoine culturel devrait atterrir à l’assemblée nationale très prochainement. Cette initiative fait partie d’une stratégie en gestation dont le but est de lutter contre les milliers de produits principalement des habits traditionnels contrefaits qui inondent le marché comorien. Depuis plus d’un an, ceux-ci ont le vent en poupe. Malgré les différentes descentes effectuées dans les marchés de la capitale et les arrestations opérées, les kofias (bonnet traditionnel) contrefaits continuent de se faire une place. Le phénomène a commencé à faire son apparition pendant le mois de ramadan de 2022. Nombreux sont les citoyens qui avaient opté pour ces kofias manufacturés, dont le prix ne dépassait pas à l’époque les 20 euros. Alors que le bonnet cousu à la main par les artisans, lui coûte au minimum 75 000 francs comoriens, soit 150 euros. Le bémol, cela fait plus de trois mois que le pays assiste à nouveau à l’arrivée de « dragla », « djuba », des habits réservés strictement aux personnes ayant accompli le grand mariage comorien.
Sécuriser les échanges commerciaux
« Ces produits, issus du savoir-faire artisanal de notre pays, font pourtant partie du patrimoine culturel immatériel national. La pollution de ce secteur par des copies industrielles risque donc à la fois de saper l’artisanat comorien et d’anéantir tout un secteur économique », alertent les ministres signataires de la note conjointe, qui normalement doit être présentée en conseil des ministres prochainement. Dans le document, auquel Flash infos a eu accès, le gouvernement a détaillé sa politique. En plus du projet de loi sur la protection des produits artisanaux, le ministère de l’Artisanat prévoit d’accélérer le processus d’enregistrement de la marque de vêtements comoriens Zatruru. Cette voie proposée par les trois ministères à l’origine de la note sert à préserver le savoir-faire de l’artisan comorien qui confectionne dans un contexte hors industriel de masse. « Il convient de sécuriser par ailleurs tous les échanges avec l’extérieur, notamment lors de la participation des Comores à des foires, salons et expositions, en signant un accord de confidentialité. Pour cela, il faut développer des projets durables, notamment la mise en place de deux unités de production dans les secteurs du textile du bois», proposela note en conseil, rédigée depuis le 4 avril dernier. A présent, l’on se demande si ce verrou juridique annoncé suffira-t-il pour arrêter l’exportation et la commercialisation des habits traditionnels. Car malgré l’existence d’une loi portant protection du patrimoine culturel et naturel (en vigueur depuis 2021) et la ratification de la convention internationale de l’Unesco sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le pays ne parvient toujours pas à bloquer l’importation de ces produits. Il fauter noter également que le marché des « kofias made in china »à gagner les cœurs de nombreux citoyens qui aujourd’hui en portent fièrement parce que le prix du bonnet traditionnel ne cesse d’exploser.
En France, il peut atteindre les 400 euros voire plus. Un montant assez conséquent et qui a fini par faire la publicité de la contrefaçon.
Davantage que les coupures d’eau du soir, il sera bientôt plus facile de se souvenir des jours où nous aurons de l’eau. En dépit d’un système qui est passé à trois interruptions par semaine il y a une douzaine de jours seulement, Mayotte devra s’habituer à quatre, puis à une cinquième à la fin de l’année scolaire.
Le rythme des nouvelles coupures d’eau s’accélère sur l’île aux parfums ! La sécheresse que connaît le département met en difficulté les infrastructures du réseau, qui ne peuvent compter sur les deux retenues collinaires au niveau bien trop bas de Dzoumogné et Combani. Le préfet de Mayotte, le syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam), la Société mahoraise des eaux (le délégataire du syndicat), l’Agence régionale de santé et les services de l’État ont échangé, ce jeudi, au conseil départemental de Mayotte, avec les élus et les parlementaires. « L’enjeu est de s’adapter collectivement avec de nombreuses mesures alternatives et complémentaires, tant sur le plan de la distribution que sur l’augmentation de la ressource : recherche et résolution des fuites sur le réseau, fourniture et implantation d’osmoseurs de moyenne ou de grande capacité, développement de la capacité de l’usine de dessalement, implantation de cuves dans les établissements scolaires et de santé, distribution de kits d’économie d’eau, contrôle des prix de l’eau embouteillée et travail sur les approvisionnements, ce qui permet une non rupture des stocks,… », rappelle la préfecture de Mayotte, dans un communiqué envoyé vendredi après-midi.
Le comité de suivi de la ressource en eau a d’ores et déjà décidé en fonction des communes, villages ou quartiers du département, qu’on devra se plier, dès le lundi 12 juin, à quatre interruptions d’alimentation en eau potable par semaine, et de 17h à 7h le lendemain (voir tableau). Cela implique qu’il y aura au moins deux coupures deux soirs d’affilée. Le lundi 22 mai, il y a dix jours seulement, le nouveau calendrier instaurait trois coupures hebdomadaires. Et ce n’est pas fini. « Un cinquième tour nocturne devrait être mis en place à la fin de l’année scolaire », préviennent les services de l’État.
Les retenues à 28,2% et 47,3% de leurs capacités
La fermeture du réseau d’eau plusieurs soirs par semaine permet de maintenir l’activité économique dans la journée et l’ouverture des écoles. Toutefois, l’équilibre reste fragile. Le territoire n’a pas connu pareille sécheresse depuis 1997. Les deux retenues collinaires, permettant l’approvisionnement pendant la saison sèche, restent à des niveaux inquiétants. « La retenue de Dzoumogné est actuellement remplie à 28,2 % contre 98 % en 2022 à la même période. Celle de Combani est remplie à 47,3 %, contre 97,1 % en 2022 à la même période », constate la préfecture.
Retrouvez dans le dernier numéro de Mayotte Hebdo (n°1046) comment les secteurs économiques de l’île s’adaptent à la crise de l’eau. C’est en ligne et c’est gratuit : www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/
La bibliothèque de Cavani, fermée il y a presque trois ans, réouvrira ses portes le jeudi 8 juin. Infiltrations d’eau, circuits électriques délabrés, le bâtiment construit il y a plus de vingt ans n’était plus aux normes françaises. Le conseil départemental de Mayotte en a aussi profité pour moderniser le bâtiment. Le sol et le plafond ont été refaits, le mobilier remplacé.
Les bureaux de la médiathèque et de la direction départementale du livre et de la lecture publique ont eux aussi changés. Cette dernière a d’ailleurs changé de nom. Il faut dire direction départementale de la culture et de la lecture publique (DDCLP) dorénavant.
La réouverture se fera, le 8 juin, en présence de Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte. L’accueil du public pour cette inauguration se déroulera de 9h30 à 10h. Il y aura ensuite un temps de parole des officiels présents jusqu’à 10h45, puis une découverte des lieux jusqu’à 11h. De 11h à 12h30, se tiendra une conférence sur la littérature mahoraise, et enfin, une collation jusqu’à 13h.
Le secrétaire général de la CGT Salim Nahouda cède sa place. Après un long service dans les rangs du syndicat, où il a occupé trois postes, un nouveau bureau confédéral prend le relais, ce 1er juin. Haoussi Boinahedja devient secrétaire général, El-Anis Saidi Yahaya, adjoint de la vie syndicale des formations, Kamardine Madi Soilihi, adjoint chargé de la fonction publique, Said Mcolo, adjoint chargé du secteur privé, et Moidjimoi Madi, adjoint chargé du social et conflits. Pour les trésoriers, Abdou Harithi sera trésorier général, et Mogné Souffou Babou, son adjoint.
Depuis ce jeudi 1er juin, la ville de Chiconi lance un appel à projet pour développer des animations dans les quartiers prioritaires durant les vacances d’été de juillet à août. Le projet peut être porté par des collectivités locales ou des associations. Il s’agirait de créer des activités pour les moins de 25 ans, qui soient ludiques, sportives, culturelles ou encore éducatives. Les porteurs de projets peuvent aussi lancer des actions de sensibilisation au respect et à la valorisation de l’habitat, du cadre de vie, de la tranquillité et la transition écologique. Ou encore, ils peuvent élaborer des actions pour prendre soin de soi (accès aux soins, prévention santé, prévenir la souffrance psychique et sociale …), mais aussi aider au développement d’offres de formation, d’accès à l’emploi et de création d’entreprises. Les dépôts sont limités au 20 juin et les résultats seront annoncés le premier juillet.
Le prix de l’audace artistique et culturelle a été décerné aux collégiens des établissements de Tsimkoura, de Kwalé à Tsoundzou 1, de Marguerite de Valois et de Michelle Pallet, grâce à leur projet « Angoulême-Mayotte ». La cérémonie s’est tenue le 29 mai, à Paris, au ministère de l’Éducation Nationale, en présence du ministre Pape Ndiaye et du comédien Jamel Debbouze, qui était président du jury de cette année. Les élèves mahorais ont montré des documentaires pour faire connaître leur quotidien, leur île et leur culture aux jeunes d’Angoulême, qui ont eux aussi fait de même. Ce prix vise à récompenser et soutenir des projets comme celui-ci. Un travail artistique et culturel récompensé, coordonné au sein des établissements et grâce aussi aux enseignants.