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Enquête ouverte aux Comores après des appels à la haine contre les Français

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Dans un communiqué publié ce 2 mai, le ministère comorien de l’Intérieur a dénoncé la publication de tracts en ligne par des inconnus qui se désignent comme membres d’un groupuscule appelé « Le Patriot », lequel promet de s’en prendre aux ressortissants français résidant aux Comores en représailles à l’opération Wuambsuhu.

Alors qu’ils étaient passés inaperçus chez une bonne partie de la population depuis leur publication en ligne, les tracts qui incitent les gens à attaquer « les Français qui résident aux Comores » ont désormais fait leur apparition dans l’espace médiatique. Après le communiqué publié mardi après-midi par le ministère comorien de l’Intérieur, on constate que les intimidations du groupe « Le Patriot » sont visiblement prises au sérieux par les autorités judiciaires du pays. Selon le procureur de la République de Moroni, Ali Mohamed Djounaid, contacté par Flash Infos, une enquête a même déjà été ouverte aux fins de rechercher, identifier et entendre les auteurs de ces faits pour qu’ils soient traduits devant la justice. Cela fait plus d’une semaine que des inconnus ont fait circuler sur les réseaux sociaux des messages haineux visant les ressortissants français qui vivent dans les trois îles de l’Union. « Suite à l’opération Wuambushu et vu l’oppression que subissent les citoyens de Mayotte, le mouvement le Patriot lance un ultimatum à tous les ressortissants français résidant aux Comores. A compter de ce jour [le tract n’est pas daté], ces derniers sont priés de faire leurs valises de rentrer en France dans un délai d’un mois. Passé ce délai, le mouvement procèdera à des actes violents de riposte aux exactions faites aux femmes et aux enfants comoriens de Mayotte. Nous n’épargnerons aucun moyen de riposte. Notre mouvement envisage aussi d’organiser des pillages et des saccages de tous les biens personnels et administratifs des Français aux Comores… », menace le tract, dont la seule photo qui circule semble être la même.

Actes xénophobes

Malgré ces appels à la haine électroniques, aucun acte de vandalisme visant des bâtiments administratifs ou institutions ayant un lien avec la France n’a été enregistré ces derniers temps.  Idem pour les ressortissants eux-mêmes. Le procureur de la République de Moroni a confirmé, ce mardi, qu’il n’a reçu aucune plainte d’un Français qui aurait été victime de menace. Pour autant, le ministère comorien de l’Intérieur se montre toujours prudent, probablement en raison du contexte Wuambushu, cette opération de lutte contre l’insécurité à laquelle s’oppose le pouvoir de Moroni. « Le ministère dénonce avec la plus grande vigueur les menées ignobles du ou des auteurs et distributeurs de tracts, un ou plusieurs individus s’identifiant comme étant le Patriot. La paix civile et l’hospitalité légendaire du peuple sont une force et un atout pour notre pays », a rappelé, un communiqué du ministère dirigé par Fakridine Mahamoud Mradabi. Dans ce document, l’on a souligné la gravité de « ces actes ignobles et xénophobes de ces individus qui une fois identifiés seront punis avec toute la rigueur de la loi ». Jusqu’à présent, aucun élément permettant d’accorder une sériosité ou une crédibilité à ce tract n’est apparu a rassuré, le directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur, Fatah Boina, qui s’est exprimé ce mardi. « Toutefois, nous avons pris toutes les mesures qu’il faut parce que la sécurité des biens et des personnes qui se trouvent sur le territoire national relève de notre mission. Pour cette raison, nous ne négligeons aucune piste d’autant plus que les Comores ont toujours été accueillantes », a complété Fatah Boina.

Dans son édito du mardi, le directeur général de la radio Hayba Fm, Said Mchangama, lui dénonce « une machination ». Pour lui, le ministère de l’Intérieur comorien devait d’abord disculper dans son communiqué les Comoriens qui ont toujours été soucieux de préserver la paix car ces tracts ne leur ressemblent pas. L’ancien président de l’assemblée nationale, dont les analyses faites en lignes sont très suivies, souligne aussi que « ces menaces », écrites sur des bouts de papiers photographiées avant d’être partagées en ligne peuvent provenir d’ailleurs. Du côté de l’ambassade de France à Moroni, la chancellerie n’a pas souhaité faire de commentaires. Elle nous a invités à nous adresser au service de communication du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères.

Notons que selon le code pénal comorien, adopté en 2020, les infractions commises par tous moyens de diffusion publique peuvent conduire à des peines d’une peine de prison allant d’un an à trois ans, et d’une amende de 30 à 400 euros pour tous ceux « qui auront fait l’apologie d’un crime ou d’un délit ».

Maison vandalisée à Kwalé : « J’avais en face de moi des meurtriers »

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L’opération Wuambushu n’en est qu’à ses balbutiements mais la tension est déjà montée d’un cran à Mayotte. Les actes de violences se multiplient. L’histoire de Zahara* a ému toute l’île ces derniers jours. Sa maison a été vandalisée alors qu’elle se trouvait à l’intérieur. Ces faits d’une rare violence l’ont traumatisée. Elle revient pour nous sur ce moment, où elle a cru que tout allait basculer.

Il est midi, ce dimanche 23 avril à Kwalé, dans le village de Tsoundzou 1, lorsque Zahara entend du bruit à l’extérieur de chez elle. « Les jeunes ont été repoussés par les CRS. Puis ils sont revenus et ils se sont rendu compte qu’on avait une caméra qui donnait sur la rue. Et ils ont commencé à caillasser la maison », raconte-t-elle. Son domicile se trouve au bout du quartier, il est le plus exposé. Les délinquants s’acharnent et cassent toutes les vitres de la maison. « On ne pouvait pas les raisonner ! », lance-t-elle. Ils demandent à avoir la caméra de surveillance mais Zahara leur répond qu’ils ne peuvent pas la débrancher. « Cette histoire de caméra n’était qu’un prétexte car après ils nous ont dit que comme nous étions Mahorais, ils allaient nous violer, nous tuer, et brûler notre maison », relate-t-elle d’une voix tremblante.

« J’ai eu très peur. C’était les 30 minutes les plus longues de ma vie », ajoute-t-elle. Les voisins tentent de leur porter secours, en vain. Zahara appelle alors la police qui réagit rapidement. « Dans tout le calvaire qu’on a vécu, je remercie l’intervention des forces de l’ordre car lorsqu’on les a appelés, ils ont fait au plus vite. J’ai eu quelqu’un de formidable au téléphone qui m’a rassurée tout le long », se souvient-elle. Elle a porté plainte mais reste très marquée par cet évènement. Toute la famille a donc décidé de quitter la maison quelques jours, car elle ne se sent plus en sécurité. Selon la jeune femme, « Kwalé est devenu une zone de non droit. Et ça va devenir ingérable et très dangereux. »

Après le traumatisme, la colère

Depuis l’annonce de l’opération Wuambushu, chacun y va de son avis et les spéculations vont bon train. Une situation que Zahara ne supporte plus. « Je ne peux plus entendre le mépris et la condescendance des gens en métropole qui ne savent rien de ce qu’on vit ici. J’avais en face de mois des meurtriers qui voulaient nous tuer, c’est clair et net », poursuit-elle. Elle ne dit pas être en faveur ou contre l’opération, mais elle ne souhaite qu’une chose, c’est d’éradiquer la violence sur l’île. « Les forces de l’ordre doivent se concentrer sur ces délinquants et les mettre en prison. Il faut arrêter de donner des peines à la légère comme des travaux d’intérêt général » indique-t-elle, faisant référence au jeune qui a proféré des menaces de mort sur les réseaux sociaux et a obtenu 280 heures de travaux d’intérêt général. « On dit que ce sont des mineurs, mais pour moi ce sont des criminels, ils n’ont aucune empathie. Ils sont en dehors de la réalité. Ils sont conscients de nuire, conscients de ce qu’ils font. Et ils doivent avoir des peines à la hauteur de leurs actes ! » insiste-t-elle.

Aujourd’hui, Zahara se dit fatiguée de tout. « Je suis épuisée psychologiquement. Pas seulement à cause de ce qu’on a vécu, ça a été la goutte de trop, mais c’est aussi à cause des cambriolages qu’on subit tous les jours à Kwalé. Je suis aussi fatiguée d’être tout le temps sur mes gardes quand je sors et quand je suis chez moi. Ce qui m’est arrivé peut arriver à n’importe qui. Jusqu’à quand va-t-on vivre cette vie ? » Elle avoue ne se sentir en sécurité nulle part, et espère que toutes les forces de l’ordre mobilisées dans le cadre de l’opération Wuambushu pourront arrêter les bandes qui terrorisent l’île. Cependant, elle s’interroge déjà sur le futur. « Je me demande ce qu’on va devenir quand tous ces policiers et gendarmes partiront… » Une question déjà soulevée par de nombreux Mahorais.

* Le prénom a été modifié

L’Epfam lance un appel à projets agricoles à Koungou

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L’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) propose du foncier agricole sur la commune de Koungou dans le cadre de la réalisation du projet « Quartier Fertile ». Pour cela, quinze hectares seront mis en location. Un appel à projets est ouvert du 27 avril jusqu’au 26 mai pour sélectionner les agriculteurs. Une visite des parcelles aura lieu le mercredi 10 mai, le rendez-vous est fixé à 8h30 à l’annexe de la mairie de Koungou située à Majicavo-Koropa.

Comment candidater ? Les candidats devront proposer des projets orientés vers la production agricole (végétale et/ou animale) qui s’inscrivent dans le cadre des orientations stratégiques agricoles de Mayotte (OSAM). Le dossier de candidature est à télécharger sur le site de l’Epfam (www.epfam.fr) ou à retirer en version papier à l’annexe de la mairie de Koungou située à Majicavo-Koropa et dans les locaux de l’EPFAM (Boulevard Marcel HENRY, Cavani – 97600 Mamoudzou).

Le dossier complété et comprenant les pièces justificatives est à envoyer par mail à contact@epfam.fr ou à déposer à l’annexe de la mairie de Koungou située à Majicavo Koropa et au siège de l’EPFAM, Boulevard Marcel Henry à Cavani Mamoudzou, le 26 mai à midi au plus tard. Pour tout complément d’informations, vous pouvez contacter William au 06 39 20 59 63 ou par mail william.mamokoro@koungou.fr ou écrire à contact@epfam.fr

Mayotte dans une coopération décentralisée

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Dans le contexte des réformes économiques opérées par la république de Mozambique, l’ambassade de France à Maputo, la CCIF Mozambique (CCIFM), membre de la Team France Export, et l’ensemble des partenaires, ont estimé opportun de mobiliser les entreprises et les entités publiques de La Réunion, de Mayotte, de France métropolitaine dans le cadre du « Business Forum Mozambique » les 24 et 25 avril, dans la capitale, Maputo.

Le conseil départemental de Mayotte a répondu favorablement à cette invitation dans le but d’établir un dialogue institutionnel, support de l’intégration de Mayotte dans sa région et de la création d’un cadre d’échange économique sécurisé. L’occasion pour le Département de promouvoir son action extérieure à travers sa stratégie de coopération décentralisée dans son volet Canal de Mozambique et de faire part de sa vision d’une coopération « gagnant-gagnant » susceptible de profiter pleinement aux entreprises de Mayotte.

Le lundi 24 avril, le conseiller départemental de Mamoudzou, Nadjayedine Sidi a été reçu par l’ambassadeur de France au Mozambique, Yann Pradeau, en présence de toute l’équipe diplomatique française. Les échanges ont porté sur la stratégie d’ouverture de Mayotte dans sa région et le développement des relations économiques, culturelles ainsi que la formation professionnelle des jeunes. Le 25 avril, ce fut au tour du ministère des Affaires Etrangères de la république de Mozambique de recevoir le représentant du Conseil Départemental de Mayotte au cabinet du coordinateur national de la coopération Europe/Mozambique, Mario Saraiva Ngwenya.

Les intéressés ont exprimé une reconnaissance de fraternité historique et culturelle entre Mayotte et la population du nord de Mozambique. Ceci avant d’affirmer une volonté mutuelle d’évoluer vers plus de proximité, plus de communication et d’échanges entre le Département et son voisin mozambicain dont la population s’élève à 32 millions d’habitants.

Naturalistes de Mayotte : une conférence sur les tortues marines, ce mardi

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Les naturalistes de Mayotte dédient leur café naturaliste de mai aux tortues marines. Il se déroulera au restaurant La Croisette à Mamoudzou, ce mardi 2 mai, à 18h. Marc Girondot, professeur d’écologie à l’Université Paris-Saclay, expliquera les problématiques démographiques des tortues marines à Mayotte. La conférence sert à sensibiliser sur la biologie et les comportements inconnus du grand public des tortues. La migration des tortues et la préservation de l’espèce seront au programme. L’accent sera mis sur les tortues mahoraises, la tortue verte et la tortue imbriquée.

Moustiques : la lutte antivectorielle continue

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A la pompe, la baisse des cours des produits pétroliers à l’échelle mondiale (- 4,5% pour le gazole et -26,3 % pour le butane par rapport à avril) entraîne des changements au niveau des prix. Celui du gazole est désormais de 1,50 euro par litre grâce à une baisse de centime, tandis que la bouteille de gaz de 12kg est à 24,5 euros, contre 27 euros le mois précédent. Pour ce qui concerne l’essence, son prix « augmente en raison de la hausse de la cotation moyenne mondiale du l’essence », explique la préfecture de Mayotte, qui fixe mensuellement les prix maximums des produits pétroliers. Elle passe à 1,83 euro par litre (+1 centime).

Carburants : le prix du gazole continue de descendre, pas l’essence

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A la pompe, la baisse des cours des produits pétroliers à l’échelle mondiale (- 4,5% pour le gazole et -26,3 % pour le butane par rapport à avril) entraîne des changements au niveau des prix. Celui du gazole est désormais de 1,50 euro par litre grâce à une baisse de centime, tandis que la bouteille de gaz de 12kg est à 24,5 euros, contre 27 euros le mois précédent. Pour ce qui concerne l’essence, son prix « augmente en raison de la hausse de la cotation moyenne mondiale du l’essence », explique la préfecture de Mayotte, qui fixe mensuellement les prix maximums des produits pétroliers. Elle passe à 1,83 euro par litre (+1 centime).

Caribus : la rue Martin Luther King, à Kawéni, passe à sens unique

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Axe important de Kawéni, la rue Martin Luther King devient une rue à sens unique à partir de ce mardi. Celle-ci est connue pour relier le Rond-point SFR à la zone Nel et ainsi suit parallèlement la route nationale 1. Pour permettre la continuité des travaux du Caribus, le futur réseau de transport en commun de l’agglomération Dembéni-Mamoudzou, une grande partie de cette portion (du rond-point à la rue de l’Abondance qui rejoint la RN1 au niveau de la Snie) sera en sens unique pendant un an.

Des embarcations illégales interceptées par la police

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Alors que Gérald Darmanin se félicitait, il y a quelques jours, qu’« aucun kwassa » n’avait tenté la traversée depuis Anjouan avec le début de l’opération Wuambushu, il semble qu’il y ait de nouvelles tentatives de rejoindre Mayotte. Ainsi, la brigade nautique de la police aux frontières (PAF) a procédé à l’arraisonnement de deux kwassas au large de Mayotte, le premier aux Badamiers, dimanche soir, et le second à Mtsamboro, plus tard, vers 1h. « Au total, 34 Comoriens en situation irrégulière étaient interpellés ainsi que les deux pilotes des embarcations », comptabilise la police. Ils ont été placés en garde à vue dans les locaux de la PAF, à Pamandzi.

Une petite fille blessée dans un incendie à Vahibé

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Un feu s’est déclaré, dimanche, dans un bidonville de Vahibé, un des villages de Mamoudzou. « Selon les premières constatations, un branchement électrique sauvage est à l’origine de ce dramatique accident », rapporte la préfecture de Mayotte. L’incendie d’une case en tôle a sérieusement blessé une petite fille de Le pronostic vital d’une petite fille de 2 ans. Selon la préfecture de Mayotte, ce dimanche, son pronostic vital était engagé.

Faits divers : trois voleurs surpris au lycée des Lumières

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Dans la nuit de dimanche à lundi, trois hommes ont été interpellés au lycée des Lumières, à Kawéni. Ils étaient en train de commettre « un très important cambriolage », a constaté la police de Mamoudzou. « Ceux-ci avaient dérobé 39 ordinateurs portables après avoir brisé plusieurs portes et fenêtres à l’intérieur du Lycée. L’ensemble du butin a pu être récupéré », précise-t-elle.

Les Mahorais et leurs élus réaffirment leur soutien

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Collectifs, élus et habitants ont réaffirmé leur soutien à l’opération, lors d’une manifestation à Mamoudzou, samedi matin

A Chirongui, jeudi matin, c’était l’union sacrée des élus, syndicats, collectifs locaux et habitants pour envoyer un message de soutien aux autorités. Au même moment, l’association des maires de Mayotte s’est réunie à la mairie de Mamoudzou, pour notamment échanger sur l’actualité. En fin de réunion, les maires, menés par leur président Madi Madi Souf, ont tenu une conférence de presse pour aborder le point majeur de l’actualité : l’opération Wuambushu et l’intensification des opérations de sécurisation. Une manifestation similaire à celle de Chirongui était organisée, samedi matin, à Mamoudzou.

A Chirongui, il était question d’unité derrière l’État. Près d’un millier de personnes ont rejoint la ville du sud de Mayotte, jeudi matin, pour apporter leur soutien à l’opération. Au milieu des chants et des drapeaux bleu-blanc-rouge, l’ambiance est restée bon enfant. Sur le terrain de foot gorgée d’eau, si certains dans la foule se disaient impatients et « prêts à faire à la place de l’État », le message véhiculé restait celui d’être solidaire avec les forces de l’ordre et Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer. « Nous avons foi en notre justice, en notre gouvernement pour mener à bien cette opération. Nous sommes là pour la soutenir », confirme Soula Saïd-Souffou. Le conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui était l’un des orateurs du jour, aux côtés des responsables de collectifs locaux et des élus qu’ils soient départementaux ou maires. Le discours, bien qu’appelant à rester aux côtés de l’État, s’est fait plus virulent parfois à l’attention « des associations droits-de-l’hommiste », « la république des juges » et surtout des Comores, rendues coupables d’obstruction au plan initial. « Mayotte n’est pas en état d’urgence, Mayotte est en état de siège », affirme l’élu du canton sur l’estrade, galvanisé par la foule.

Réunis autour de la table, au même moment, les élus de l’association des maires de Mayotte et des conseillers départementaux ont échangé sur de nombreux points à l’ordre du jour et notamment sur l’opération de lutte contre la délinquance et contre l’habitat insalubre nommée Wuambushu. Au travers d’une déclaration solennelle, « au nom des élus de Mayotte », le président de l’association des maires de Mayotte et premier magistrat de Pamandzi, Madi Madi Souf, s’est exprimé sur la situation « devenue insupportable ».

« Tous les habitants de Mayotte sont privés de leur liberté »

Au travers de son propos, le président a affirmé que « cette violence grandissante a transformé notre île paradisiaque en enfer sur terre ». Il a également tenu à rappeler que les Mahorais avaient confirmé leur choix de s’ancrer dans la République française en 1974, en 1976, en 2000, puis en 2009, lorsque Mayotte a pris le statut administratif de département français. « Cependant, c’est avec désolation que depuis de nombreuses années, tous les habitants de Mayotte sont privés de leur liberté, de certains de leurs droits les plus primaires », ajoute-t-il.  Pour Zamimou Ahamadi, vice-présidente du conseil départemental, « aujourd’hui, on est Français, ça a été très difficile, même si on est Français, les Comores n’acceptent toujours pas le fait que Mayotte est française. On continue le combat, c’est un héritage notre territoire ».

Par la suite, le président de l’association a fait état de l’entrave à la liberté de circulation sur l’île, « par des coupeurs de route, agressant et rackettant nos concitoyens ». Pour lui, la liberté d’entreprendre est aussi touchée, par les incendies des locaux et matériaux, « sans parler de ce climat délétère qui réduit l’attractivité économique au néant ». En complément, Madi Madi Souf, évoque la liberté « de jouir de nos biens » qui est destituée aux habitants lorsque « notre foncier est occupé illégalement, avec le soutien de pseudos associations droits de l’homme ». Enfin, d’un point de vue sécuritaire, les maires jugent que la liberté « d’être tout simplement en sécurité est de plus en plus annihilée à chaque fois que des personnes sont agressées ».

« Un arrêt des inscriptions scolaires » pour les enfants de clandestins

En fin d’année dernière, les maires s’étaient mobilisés pour alerter les institutions nationales en métropole, afin de mettre en exergue la situation de Mayotte et réclamer « un choc de souveraineté » sur ce petit territoire de 374 km². Pour les maires, « cette opération en est la preuve ». C’est dans ce contexte, que les premiers magistrats des villes de Mayotte ont tenu à rappeler qu’ils « soutiennent toute opération qui permettra de ramener paix et sécurité » et qui permettra aussi au 101e département « de sortir de ce chaos ». Concrètement, les maires mahorais demandent au gouvernement « face à l’insurrection actuelle », de déclarer l’état d’urgence à Mayotte, de suspendre instamment la délivrance des titres de séjours à la préfecture de Mamoudzou, de suspendre tout visas d’entrée sur le territoire en provenance de l’Union des Comores. En complément, les maires de Mayotte vont se réunir pour étudier « la question de l’arrêt des inscriptions scolaires de tous les enfants dont les parents sont en situation de clandestinité », complète le président de l’association.

Concernant l’opération Wuambushu, qui a débuté depuis quelques jours sur le territoire, les maires de Mayotte en sont « extrêmement fiers et encourageons à aller encore plus loin dans le temps et plus vite », affirme le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla. Ces opérations de démolition de bidonvilles, « nous les avons demandées, nous les avons souhaitées », réaffirme-t-il. Pour le premier magistrat de Mamoudzou « un bidonville, ça n’a pas lieu d’être en France, donc pas à Mayotte ». Interpellé sur le fait que certains habitants s’étonnaient d’un manque d’informations de la part des premiers magistrats des communes, le maire du chef-lieu a expliqué que, pour lui, « c’est au préfet de donner les détails ». Il a également souligné que « nous encourageons nos populations à nous alerter » et à ne pas faire justice soi-même. « Tous les maires soutiennent cette opération. Il n’y a jamais eu de convention à signer entre un maire et le préfet concernant l’opération Wuambushu », rappelle le président de l’association des maires.

Pour cette première semaine compliquée où les Comores ont bloqué l’arrivée de ses ressortissants (voir par ailleurs), le jeudi n’a pas été le seul jour où la mobilisation a été massive. Ainsi, samedi matin, à Mamoudzou, un millier de personnes sont venues chanter La Marseillaise et clamer leur soutien à l’opération qui doit initialement durer deux mois. « Nous continuerons l’opération Wuambushu autant de temps qu’il faudra », a prévenu toutefois Gérald Darmanin, sur Europe 1.

Un sondage montre 75% de Français favorables

L’institut de sondages a fait une étude auprès de 1.000 personnes pour savoir s’ils avaient entendu parler de l’opération Wuambushu. Deux tiers d’entre elles affirment que « oui », cela descend à 43% pour celles qui affirment « oui, précisément ». Dans le sondage commandé par la chaîne de télévision LCI et en date du vendredi 28 avril, il est aussi question d’opinions. Et elles semblent assez favorables aux autorités. 75% des personnes interrogées se déclarent favorables à l’opération en cours (dont 37% tout à fait favorables et 38% plutôt favorables). Quant à son efficacité, 58% des sondés estiment qu’elle le sera dans la lutte contre la délinquance, 53% dans la lutte contre l’immigration clandestine. Selon les affinités politiques, des différences sont notables. Les partisans d’Ensemble (70% pour la lutte contre la délinquance, 55% pour la lutte contre l’immigration illégale), Les Républicains (69%,58%), le Rassemblement national (73%,69%) et dans une moindre mesure La France insoumise (59%,53%) y voient un moyen de permettre de lutter contre la délinquance et l’immigration illégale. Ce qui n’est pas le cas des proches du Parti socialiste (45%,41%) ou d’Europe écologie-Les Verts (41%,48%).

La cour d’appel renouvelle sa confiance à Catherine Vannier

Présidente du tribunal judiciaire de Mamoudzou, Catherine Vannier est très critiquée pour être la juge ayant signé la décision empêchant l’opération de démolition de cases en tôle dans le quartier Talus 2, à Majicavo-Koropa. Certains y voyant un lien avec le passé de la magistrate qui a été vice-présidente du syndicat de la magistrature classé à gauche politiquement. En effet, celui-ci avait exprimé « ses plus vives inquiétudes » au sujet de l’opération. Il n’en faut pas plus pour Mansour Kamardine, député Les Républicains de la deuxième circonscription de Mayotte, pour affirmer : « Quand on est juge, on se respecte, et en premier lieu on respecte son serment de magistrat, en particulier de rendre des décisions empreintes de neutralité ». Face aux critiques, ce vendredi, le premier président de la cour d’appel de Saint-Denis de la Réunion a défendu le travail des magistrats et fonctionnaires du tribunal judiciaire de Mamoudzou et la chambre d’appel de Mayotte en qui « il renouvelle sa confiance ». « Dans un état de droit, la critique à l’encontre d’une décision de justice relève de l’exercice des voies de recours et non de la mise en cause personnelle de l’auteur de la décision », fait remarquer Alain Chateauneuf. « Il ne faut pas mettre en cause le travail des juges. Si on n’est pas d’accord, on fait appel », rappelle également le procureur de la République, Yann Le Bris, qui apporte son soutien à la présidente du tribunal.

Le gouverneur d’Anjouan interdit aussi « les refoulés » dans les aéroports

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Après les ports, ce sont maintenant les aéroports qui sont désormais fermés aux personnes expulsées de Mayotte.

Alors que seul le port de Mutsamudu exigeait jusque-là de ses passagers la présentation obligatoire de pièce d’identité (voir par ailleurs), le chef d’exécutif de l’île d’Anjouan par mesure de sécurité a étendu la mesure jusqu’à l’aéroport de Ouani. Une décision qui complique encore l’arrivée de Comoriens expulsés de Mayotte.

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Anissi Chamsidine, gouverneur d’Anjouan, craint une instabilité politique en accueillant les ressortissants comoriens expulsés de Mayotte dans le cadre de l’opération Wuambushu.

Le bras de fer autour de la question du renvoi vers l’archipel des ressortissants comoriens en situation irrégulière à Mayotte se poursuit. Après le directeur général des sociétés comoriennes des ports (Scp), vient le tour du gouverneur de l’île autonome d’Anjouan, Anissi Chamsidine, d’interdire le débarquement de personnes passagères au port et aéroport de Ouani. Le passager doit, selon l’arrêté répondre obligatoirement à ces conditions ; présenter en plus de son titre de voyageur une pièce d’identité, légalement établie, avoir accompli les formalités administratives de départ à la frontière du lieu de provenance et enfin, être en mesure d’informer la police des frontières sur le lieu de résidence du voyageur dans l’île. « C’est devant la menace réelle et sérieuse que représente le déplacement massif de la population de Maore vers le reste de l’archipel que ces débarquements sont interdits », explique le chef de l’exécutif d’Anjouan, dans son arrêté, publié le 29 avril. Quiconque tentera d’introduire dans l’île des passagers en violation des dispositions du présent document fera l’objet de poursuites judiciaires, a conclu la décision du gouvernorat, toujours vent debout contre l’opération Wuambushu.

Revoir la relation France-Comores

La preuve, dans les rares entretiens accordés à la presse locale ces derniers temps, le locataire de Dar Nadjah ne mâche pas ses mots et s’en prend à la politique de son voisin français. Très récemment dans les colonnes du quotidien de service public, Al-Watwan, il a demandé officiellement au pouvoir de Moroni de revoir sa relation avec la France car, estime-t-il, parler d’amitié entre les deux pays parait illusoire. Pendant qu’il était en Arabie Saoudite pour l’accomplissement de la Oumra, le gouverneur de l’île avait autorisé son cabinet à organiser une conférence-débat sur les conséquences de l’opération de l’État français, ainsi que celles sur les trois îles comoriennes. Pas plus tard que le 29 avril, juste après la publication de son arrêté, Anissi Chamsidine a également sorti une déclaration dans laquelle il sollicitait l’accompagnement des autorités fédérales pour empêcher l’arrivée des expulsés, appelés « refoulés », venant de Mayotte afin de garantir la stabilité, la sécurité et la paix de la population d’Anjouan. Il lance d’ailleurs un appel à la France. « Nous sommes persuadés que la France avec un peu de bonne volonté dispose des moyens de juguler cette crise, de régler ces évènements, de réinsérer ces jeunes, d’assurer la sécurité de Mayotte, sans avoir à se livrer à des déportations de population. Car l’opération en cours risque de nous coûter à tous », prévenait-il.

Depuis que le gouvernement d’Azali Assoumani, actuel président de l’Union africaine, a refusé l’admission de personnes reconduites, société civile, politiciens et parlementaires n’arrêtent pas de saluer l’interdiction qui frappe la compagnie SGTM de transporter des « refoulés » sous peine de perdre sa licence d’exploitation. Si samedi, à Moroni, une manifestation de soutien a été organisée, à Anjouan, ce sont les maires qui ont manifesté leur soutien aux autorités centrales, lesquelles espèrent parvenir à un accord avec la France afin de sortir de cette crise.

Quoique honni ici et là, Azali Assoumani se rachète, ces derniers jours, une crédibilité aux yeux qui l’accusaient « d’avoir vendu Mayotte » depuis l’accord cadre de 2019 signé avec la France dans lequel l’Union s’est engagé à accueillir les expulsés.

Le Vautour club de Labattoir garde son titre de champion

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Le capitaine de Vautour, Midjidani Aboubacar, a soulevé la coupe.

Sacré champion de Mayotte de basketball, ce vendredi 28 avril, le Vautour club de Labattoir a remporté le match retour des finales de play-offs contre le Basket club de M’tsapéré (78-67). Plusieurs centaines de personnes s’étaient réunies au plateau sportif de Labattoir pour assister à ce grand moment de sport !

Jeu rapide et tirs à 3 points… Ahmed Saïd Salim, dit « Jordan Henri », l’avait annoncé lorsque nous l’avions rencontré quelques jours auparavant – et n’a pas menti : les deux armes principales du Vautour Club de Labattoir ont fait très mal au Basket Club de Mtsapere (BCM) ! Les Petits-Terriens se sont imposés chez eux, ce vendredi 28 avril (78-67), pour s’adjuger le championnat pré-national de basketball.

Déjà vainqueur du premier match (76-84), mardi soir, il faut dire que Vautour a donné le ton dès le premier quart-temps. Avec un Gaston Diedhiou dominant dans la raquette et des contre-attaques menées avec assurance, le club de Labattoir a vite pris de l’avance sous les acclamations d’un public conquis. En face, les joueurs de BCM sont maladroits, et ne trouvent pas le chemin des filets. Fin de première période : Vautour 15 – BCM 4. L’inoxydable Jordan Henri a déjà planté dix pions !

Sous la menace au troisième quart-temps

Puis pendant quinze bonnes minutes, les deux équipes rivales font jeu égal. BCM trouve son rythme. On chope même quelques rebonds offensifs au nez et à la barbe des joueurs de Vautour, un brin dilettants. L’écart fond rapidement et au milieu du troisième quart, trois maigres points séparent Vautour et BCM. Le club de Mamoudzou recommence à y croire (44-41). Réactif, Lens Faycol Aboudou s’emploie pour colmater la brèche : un bon tir à trois points et un lay-up converti « avec la faute » permettent à Labattoir de garder la tête hors de l’eau à l’entame de la dernière période (51-47).

Quatrième quart-temps : Vautour déroule et se redonne un matelas d’avance confortable. Comme en demi-finale, le Sportif de l’année 2022, Rifki Saïd, est précieux dans les instants décisifs et scelle la victoire pour les siens. Buzzer final. Ruée du public sur le plateau. Vautour est (une nouvelle fois) champion de Mayotte !

Les stats des joueurs

Vautour club de Labattoir : 78

  • 6 – Soilihih Antoy-Iahi Soilihi (2 pts)
  • 8 – Rifki Saïd (7 pts)
  • 9 – Midjidani Aboubacar (2 pts)
  • 10 – Lens Faycol Aboudou (11 pts)
  • 13 – Ahmed Saïd Salim « Jordan Henri » (24 pts)
  • 18 – Ahamadi Hamza (9 pts)
  • 23 – Faïr Amir (3 pt)
  • 24 – Omar Youssouf (12 pts)
  • 30 – Dhoul-Kamal Abdallah (0 pt)
  • 45 – Gaston Diedhiou (8 pts)

 

Basket club de M’tsapéré : 67

  • 1 – Maxime Mear (5 pts)
  • 4 – Ouirdane M’ladrou (0 pt)
  • 5 – Ati Mbassi Nkoa (14 pts)
  • 6 – Aboubacar Madi (9 pts)
  • 7 – Karim Kassim (0 pt)
  • 9 – Lalason Ratsimbazafy (12 pts)
  • 10 – Charles Rabekoto Yerison (16 pts)
  • 14 – Anfane Mlanaoindrou (0 pt)
  • 18 – El-Had Maoulida Mouhamadi (8 pts)
  • 31 – Nadjim Badiroiti (3 pts)

TME Catégorie : formation & compétences

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TotalEnergies marketing

Formation interne, montée en compétences, recrutement de jeunes diplômés… TotalEnergies Marketing Mayotte se distingue par sa capacité à repérer, attirer et à faire évoluer les talents mahorais !

« 100 % de nos collaborateurs ont été formés en 2022 », se ravit Ahmed Abdoulkarim, le directeur des ressources humaines de TotalEnergies Marketing Mayotte. Les 148 employés de la firme, ainsi que les 23 salariés de la filiale Société mahoraise de stockage de produits pétroliers (SMSPP), ont en moyenne bénéficié de 21 heures de formation sur l’année – en e-learning ou sur le terrain pour les techniciens. « On envoie deux opérateurs de dépôt chaque année dans un centre de formation spécifique en Tunisie », illustre le DRH. La compagnie a également mis en place un protocole de formation obligatoire pour tout nouvel arrivant. Connaissance du groupe, sécurité, informatique, hygiène… chaque collaborateur bénéficie du même socle de départ pour évoluer dans l’entreprise.

En parallèle, un « parcours réseau » a été mis en place : un système d’évaluation des compétences visant à détecter les talents en interne pour favoriser leur ascension. « On repère les pompistes qui ont le potentiel de devenir boutiquiers, les adjoints qui peuvent prétendre à devenir chefs de station », détaille le DRH. « Nous avons, à Mayotte, des difficultés à attirer les compétences managériales, autant les former nous-mêmes ! », estime-t-il.

Et pour attirer les talents, quoi de mieux que de les repérer depuis le plus jeune âge ? En signant une convention avec le rectorat, TotalEnergies Marketing Mayotte s’engage « à accompagner les besoins de la jeunesse locale ». La firme accueille une trentaine d’alternants, de nombreux stagiaires et participe aux rendez-vous majeurs de l’orientation et de l’insertion (forums des métiers, jobdatings, etc.). Dans cet élan, plusieurs programmes de mentoring et de « marrainage » sont portés par TotalEnergies Marketing Mayotte dans des lycées de l’île.

Mayotte Home Services

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Spécialisée dans l’aide à la personne, l’entreprise Mayotte Home Services accueille chaque année plusieurs dizaines d’apprenties assistantes de vie aux familles. Dès la rentrée prochaine, celles-ci seront formées en interne dans leur centre de formation.

Société de services d’aide à la personne basée à Combani, Mayotte Home Services accompagne des publics âgés et en situation de handicap à leur domicile. La jeune structure, créée en 2020, compte déjà 69 salariés, et met l’accent sur la formation de ses équipes. « Sur l’année 2022/2023, nous avons accueilli plus d’une vingtaine d’apprenties dans nos services – dont nous avons ensuite recruté la moitié – et une soixantaine de stagiaires », renseigne Rama Karim, le directeur. Mieux encore, l’entreprise a monté en parallèle son propre centre de formation : l’Ofam (Organisme de formation et d’apprentissage de Mayotte), qui délivrera bientôt un titre professionnel d’assistant de vie aux famille – diplôme reconnu par l’État. « A compter de la prochaine rentrée scolaire, nous accueillerons donc nos propres apprenties en interne ! », se réjouit le directeur, qui projette déjà de mettre en place des formations de niveau supérieur pour favoriser la montée en compétences interne de ses équipes. « Le diplôme de technicien d’intervention sociale est en préparation », informe-t-il.

Kaweni Nouvelle Aire

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En 2022, l’association Kaweni Nouvelle Aire a formé 56 jeunes aux métiers de l’horticulture. Plus de la moitié d’entre eux a trouvé un emploi.

Aide à la parentalité, accompagnement des enfants déscolarisés, animations sportives : à Kaweni, l’association Nouvelle Aire démultiplie les actions en faveur des publics les plus défavorisés… mais en 2022, la structure s’est surtout distinguée par la richesse de son volet formation. 56 jeunes âgés de 16 à 25 ans ont ainsi été formés aux métiers de l’horticulture pendant cinq mois, à l’issue desquels plus de la moitié d’entre eux sont parvenus à s’insérer professionnellement. « On ne pouvait pas rêver mieux ! », se ravit Kamal Abdou Wahabi, le président, qui vante le mode d’accompagnement mis en place par son association. « Notre conseiller en insertion professionnelle fait un boulot remarquable ! », renchérit-il. Quand elle ne forme pas en interne, la structure redirige vers des organismes partenaires, dans les domaines de la médiation sociale, ou du bâtiment. « Au total, on a accompagné plus de 300 personnes en 2022 », indique le président. Et pour insérer toujours plus de jeunes sur le marché du travail, Nouvelle Aire n’hésite pas non plus à enfiler sa casquette d’employeur. « Nous accueillions 16 services civiques, qui sont ensuite passés en alternance CPJEPS (certificat professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) », précise Kamal Abdou Wahabi. Les équipes permanentes se sont elles aussi démultipliées : Nouvelle Aire ne comptait que deux salariés en 2020 ; ils sont désormais plus de vingt !

Wenka Culture

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Wenka culture est une association qu’on ne présente plus. Basée à Kawéni, elle oeuvre pour un meilleur cadre de vie dans le village à travers différentes actions. Insertion professionnelle, lutte contre la délinquance, protection de l’environnement, sont ses champs de bataille.

L’association existe depuis 2008. À ses débuts, elle concentre ses actions sur la lutte contre l’insalubrité urbaine dans les quartiers de Kawéni et la protection de l’environnement. Elle fait nettoyer les rues de Kawéni afin d’éviter l’oisiveté. Mais elle prend une tout autre tournure en 2014 avec une nouvelle direction qui a de nouvelles ambitions. Aujourd’hui elle s’étend sur quatre activités principales. Elle a un chantier d’insertion sur la propreté urbaine, un sur les métiers de développement durable, un autre sur l’espace vert et le dernier sur la poterie. Cela se caractérise par des meubles fabriqués à partir de palettes récupérés et recyclés par les jeunes eux-mêmes. Wenka culture s’intéresse à la jeunesse de son village qui erre dans les rues et qui est souvent stigmatisée. Pendant ces programmes de réinsertion professionnelle, ils sont suivis par les éducateurs de l’association et sont guidés petit à petit vers une activité économique. L’organisme a également un pôle éducation et jeunesse qui permet aux adolescents âgés de 14 à 17 ans de découvrir l’île grâce à des séjours de vacances itinérantes. L’objectif du directeur de l’association, Omar Said, est de redorer l’image de son village. Désormais Wenka culture est conviée à la table des grands lorsqu’il s’agit de d’insertion professionnelle ou de Kawéni tout simplement.

Pro Dog Formation

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La sécurité privée comme vecteur d’emploi ! Pro Dog Formation forme les personnels de la surveillance et du gardiennage en favorisant une insertion professionnelle rapide dans ses sociétés affiliées.

Fort de près de quinze ans d’expérience dans le domaine de la sécurité, l’organisme Pro Dog Formation assure les formations initiales et les « maintiens et actualisations des compétences » (MAC) des agents de ses sociétés mères UPS Sécurité et CSP (Centre de sécurité privée).

En 2022, Pro Dog Formation a ainsi opéré deux sessions de formation initiale (agent cynophile et agent de prévention et de sécurité), dont l’une a été conventionnée et financée par le Conseil départemental à destination de demandeurs d’emploi. 95 % d’entre eux ont été directement recrutés à la sortie par UPS ou CDP ! En parallèle, quatre sessions de MAC Agent de prévention et de sécurité (APS) ont été tenues. « La demande de surveillance et de gardiennage n’arrête pas d’exploser à Mayotte », rapporte la gérance de l’organisme. « Ça fait partie des métiers qui ont de l’avenir à Mayotte ! Tous les chantiers ont besoin d’être surveillés… »

La constellation Pro Dog/UPS/CSP (qui totalise près de 400 salariés) se distingue par ailleurs par sa capacité à faire évoluer et à accompagner la montée en compétences de ses équipes en interne. « Pour la petite histoire, notre responsable d’exploitation a commencé comme agent de sécurité il y a sept ans ! », témoigne la direction.

Activité économique : « un dynamisme à préserver » selon l’Iedom

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Patrick Croissandeau, directeur de l’agence de Mayotte de l’Iedom (gauche) et Daoulab Ali Charif, responsable ses services à l’économie et de la communication (droite), ont tenu la conférence de presse.

L’Institut d’émission des départements d’outre–mer (Iedom) rendait, ce mercredi matin, son bilan annuel sur la situation économique de Mayotte, au cours d’une conférence de presse. Les perspectives pour l’année 2023 ont également été discutées.

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Patrick Croissandeau estime qu’en 2023, « l’activité sera là, sauf choc majeur ! »

En dépit des défis structurels persistants et bien connus de notre territoire (manque d’infrastructures, insécurité, déficit en ingénierie et en compétences), les indicateurs « sont au vert », et « accentuent la tendance positive de 2021 en matière d’activité économique » ! Voilà le message relayé par l’Institut d’émission des départements d’outre–mer (Iedom) qui dressait, ce mercredi matin, son bilan annuel de la situation économique de Mayotte. « L’année 2022 a bénéficié d’une conjoncture économique favorable et d’une activité en croissance dans la majorité des secteurs. Cette dynamique a pu se concrétiser malgré les difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises : inflation, approvisionnement, recrutement, etc. », renseigne l’institut.

Un climat des affaires favorable en 2022

Ces obstacles n’ont semble-t-il pas entamé l’optimisme des chefs d’entreprises. Ainsi, les intentions d’investissement sont restées favorables, dans la continuité de 2021, comme le révèle la hausse des importations de biens d’équipements pour les entreprises (+8%) et des encours de crédits d’investissement (+10%). Ceci est corroboré par l’indice du climat des affaires (116.4 points au dernier trimestre 2022 ; 100 étant la moyenne de longue période) qui traduit une activité globale dynamique. Paradoxalement, le nombre de demandeurs d’emploi continue d’augmenter (+20,3% en 2022). Cette apparente dégradation doit toutefois être interprétée avec prudence, car elle est liée à la formalisation croissante des démarches administratives et à un plus fort taux de déclaration des personnes à la recherche d’un emploi. Dans le secteur du BTP, l’activité maintient son dynamisme avec des carnets de commandes bien remplis, des besoins croissants en main-d’œuvre et une amélioration des trésoreries. Le secteur du commerce connaît également une activité favorable, bien que des inquiétudes persistent au sujet des délais de paiement, qui peuvent engendrer des problèmes de trésorerie. Enfin, les services marchands (transport, tourisme) se consolident.

Les établissements de crédit constatent un renforcement de l’épargne en 2022. « Globalement, et en moyenne, les entreprises disposent de trésorerie », traduit Patrick Croissandeau, le directeur de l’agence de Mayotte de l’Iedom. Les crédits d’investissement sont en forte progression (+9.7% sur un an), les crédits immobiliers d’entreprise se consolident (+11.4 %). En parallèle, les encours de crédits d’exploitation – qui alimentent généralement le fonds de roulement des entreprises – ont diminué de 8,8 %. « C’est plutôt un point positif, parce que cela s’explique principalement par le remboursement des PGE (N.D.L.R. prêts garantis par l’État) contractés pendant la période du Covid-19 », illustre le directeur.

Une inflation comparable – voire inférieure – au territoire national

La consommation des ménages – élément porteur de l’économie mahoraise – « n’est pas directement mesurée », indique Patrick Croissandeau. Les importations de produits courants (+17,3%) et des biens d’équipement du foyer (+16,3%), ainsi que les encours de crédits à la consommation (+6,6%), sont toutefois autant d’indices de son niveau élevé, bien qu’en retrait par rapport aux années précédentes. La baisse des immatriculations de véhicules neufs (-2,1%) quant à elle ne résulte pas tant d’une baisse de la demande que de la difficulté à y répondre, précise le directeur.

Ce dynamisme général n’en demeure pas moins perturbé par l’inflation persistante. « 78 % des entreprises déplorent une hausse des prix de leurs intrants en décembre 2022 », rapporte ainsi l’institut. En décembre 2022, l’indice des prix à la consommation (IPC) avait augmenté de 7.1 % sur un an à Mayotte (+5.9 % à l’échelle nationale). A fin mars 2023, l’écart d’augmentation de l’IPC entre le département et le reste du territoire s’était largement réduit, voire inversé : +5,4 % pour Mayotte sur un an, contre +5.7 % au national. Notons qu’en 2022, les prix de l’énergie ont moins augmenté dans notre département que dans l’Hexagone (+19.4 % contre +23.1%). A l’inverse les tarifs des produits alimentaires ont nettement plus gonflé (+9.1 % contre +6.8%).

2023 : « l’activité sera là, sauf choc majeur »

Outre la consommation des ménages et des administrations publiques, les perspectives de l’activité économique de l’île reposent largement sur la concrétisation de grands projets. « L’année 2022 a ainsi vu, entre autres, l’inauguration du Data Center, la livraison de l’hôpital de Petite-Terre ainsi que le lancement des travaux pour la première tranche du projet Caribus. Pour l’année 2023, d’autres infrastructures (centre commercial, construction de logements sociaux, travaux au port de Longoni, etc.), jugées indispensables pour le développement du territoire, devraient se finaliser ou se lancer », rappelle l’Iedom, jugeant que « dans ce contexte, la conjoncture économique devrait continuer à bénéficier d’un dynamisme et d’une activité toujours vigoureuse dans l’ensemble ». La concrétisation de ces projets sera aidée, selon l’institut, par une atténuation des contraintes sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. « Nous ne sommes pas revenus aux tarifs [de fret] pré-Covid, mais ça a bien baissé quand même. Les délais de livraison continuent de se normaliser… C’est plutôt positif », estime Patrick Croissandeau.

Toutefois, « l’inflation est bien trop forte », appuie le directeur. La politique monétaire, avec des hausses de taux d’intérêt graduelles, a vocation à la maîtriser, mais l’objectif de retour à la normale de 2% pourrait bien n’être atteint qu’à l’horizon 2024-2025. Par ailleurs, cette hausse des coûts des crédits pourrait entraîner un ralentissement de l’investissement. « Que vont décider les chefs d’entreprises en matière d’emprunt ? Les ménages ? […] Cela aura forcément un impact à l’échelle nationale. A Mayotte, je n’en suis pas convaincu », projette le directeur, optimiste en vertu du dynamisme « enthousiasmant » de notre économie, et observant par exemple que le crédit à la consommation est très utilisé sur le territoire malgré son coût (7 % de taux d’intérêt). Enfin, et la question a bien entendu été abordée : l’opération Wuambushu pourrait laisser quelques traces, et avoir un impact sur l’économie à court terme, notamment en ce qui concerne les services marchands.

Pour assurer la pérennité du développement économique de l’île, « la bataille à conduire, c’est celle des compétences ! Si nous réussissons à augmenter notre offre productive, à mieux répondre à la demande, alors nous musclerons notre économie », plaide Patrick Croissandeau en guise de conclusion. « D’autres nous envient d’avoir plutôt un problème d’offre que de demande ! », rappelle-t-il en souriant.

Tribunal correctionnel : « utilisez votre cerveau pour réfléchir »

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Des affaires de violence ont été jugées, ce mercredi 26 avril, dans le cadre d’une comparution immédiate. Un jeune homme de 19 ans obtient une condamnation de 30 mois de prison dont 24 mois avec sursis, pour des coups de couteau. Un autre, plus âgé, a été condamné à dix mois de prison pour avoir frappé un ami à la tête lors d’un voulé.

« C’est lui qui a commencé », c’est la première chose que déclare le prévenu. Ce jeune homme de 19 ans comparaît, ce mercredi 26 avril, pour avoir poignardé à trois reprises un autre jeune homme à M’tsahara, un des villages de la commune de M’tsamboro, le 12 mars dernier. Il a blessé grièvement le jeune lycéen d’un coup de couteau dans l’avant-bras, un dans la tête et un dans l’omoplate quand il essayait de s’enfuir. Le prévenu paraît intimidé, il chuchote et ne parle pas distinctement. Déscolarisé depuis environ trois mois, il traîne, d’après sa mère, souvent dehors. Ayant un casier vierge, il n’en est pourtant pas à son coup d’essai. C’est la troisième fois qu’il utilise une arme contre quelqu’un. Mais cette fois, ses actions ne seront pas sans conséquences.

Le 12 mars, il croise un jeune homme venant de M’tsangamouji avec une fille. Selon la victime et un témoin de la scène, le prévenu aurait bousculé à de nombreuses reprises la première et l’aurait poignardé. Puis un autre (pas identifié) aurait essayé de faire de même. Le garçon venant de M’tsahara, n’est pas d’accord. « La fille, je la connais, il n’a pas voulu que je la touche. J’ai mal agi » reconnaît-il, en précisant qu’il était seul. Ce n’est que deux jours après les faits, le 14 mars, qu’il se rend à la gendarmerie par crainte de représailles. La victime après examen médical, a obtenu quinze jours d’ITT (interruption de travail temporaire).

Un motif assez flou

Les discours des trois, prévenu, victime et témoin ne concordent pas. Le motif est d’ailleurs flou : une bousculade qui tourne mal ou une bagarre entre jeunes de villages voisins ou à cause d’une fille. Même le prévenu est incapable de répondre. La présidente du tribunal correctionnel, Chantal Combeau, l’interpelle : « – Qu’est-ce que vous faisiez avec un couteau à une fête ? – J’ai un couteau pour me défendre. Je me suis énervé. J’étais en colère et quand je me mets en colère, je ne me contrôle plus. Si j’avais voulu le tuer, je ne l’aurais pas poignardé dans le dos. J’ai juste voulu le blesser. – Au lieu d’utiliser un couteau pour vous défendre, utilisez votre cerveau pour réfléchir ».

L’avocat de la victime, maître Abdel Lattuf Ibrahim, affirme que le prévenu « est un assoiffé de sang, il est dangereux. Mon client est traumatisé, il ne sort plus, on lui a enlevé son innocence ». Il prend comme exemple le fait que la victime ne peut plus se rendre au lycée sans être accompagné de son père. La substitut du procureur, Cassandre Morvan, renchérit : « Il a un profil inquiétant. Ce n’est pas parce qu’on est en colère qu’on doit poignarder quelqu’un ». L’avocat du prévenu, maître Zain-Eddine Mohammed, déclare que son client qui n’exprime aucune excuse et n’explique pas les raisons de ses actes, « doit reprendre ses études ».

Le tribunal de Mayotte a condamné le prévenu à 30 mois de prison, dont 24 de sursis. Il aura pour obligation de faire une formation professionnelle après son incarcération et d’obtenir des soins. Il a, de plus, interdiction de rentrer en contact avec la victime, ainsi que de porter une arme. Une audience sur les intérêts civils, le 3 novembre, déterminera le montant qu’il devra verser à la victime.

Dix mois de prison pour un coup de marteau à la tête

Une autre affaire de violences était jugée, le même jour. Selon le procureur de la République, Yann Le Bris, « il s’agissait de faits qui avaient été commis le 23 avril sur la commune de Mamoudzou. Le mis en cause, né en 1977, avait porté un coup de marteau sur la tête d’un ami à la suite d’une dispute dans le prolongement d’un voulé ». La victime présentait une ITT de 25 jours. Le prévenu était condamné à la peine de dix mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt.

Crise de l’eau : les deux tours d’eau par semaine maintenus…pour l’instant

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Pas de changement en ce qui concerne les tours d’eau. Ils sont maintenus à deux par semaine, au moins pour quinze jours de plus.

Le déficit pluviométrique à Mayotte empêche toute amélioration de la distribution d’eau potable. Même si les pluies de ces dernières semaines, voire de ce vendredi (voir encadré), « améliorent légèrement la situation », le comité de suivi de la ressource a décidé de maintenir les deux tours d’eau hebdomadaires « jusqu’à la mi-mai ».

Mayotte a soif et ce mois d’avril pluvieux ne permet que de retarder des mesures plus drastiques. Voilà plus de cinq mois que le territoire connaît deux coupures (prévues) d’eau par semaine. Et cela ne va pas évoluer tant que le niveau des retenues collinaires de Dzoumogné et Combani reste aussi bas. C’est vrai, « les pluies constatées ces dernières semaines permettent d’améliorer légèrement la situation », constate la préfecture de Mayotte. Cependant, le déficit pluviométrique reste important. A M’tsamboro et Dzoumogné, où la pluie y est souvent la plus abondante, seuls 62% et 63% de la quantité d’eau habituelle ont été constatés. A Combani (70%) et Dembéni (69%), ce n’est guère plus. Le sud de Mayotte, généralement plus sec, s’en sort le mieux. Kani-Kéli, par exemple, connaît un pourcentage de 90% de précipitations par rapport à la normale.

Au vu de cette situation, « le comité de suivi de la ressource en eau a décidé de maintenir le dispositif de tours d’eau tel qu’il existe actuellement jusqu’à mi-mai, à savoir deux tours d’eau nocturnes par semaine et par commune », annoncent les services de l’État, qui préviennent toutefois que « ce dispositif sera amené à évoluer durant les prochaines semaines et prochains mois ». Ils s’engagent à communiquer tous les quinze jours et n’exclut pas de « décider d’une augmentation progressive des tours d’eau sera très probablement décidée au cours des prochaines semaines et prochains mois ».

Fourniture et implantation d’osmoseurs

Alors qu’entreprises, institutions et particuliers se préparent à voir des robinets de plus en plus souvent vides, « des mesures alternatives et complémentaires » sont étudiées par la préfecture et ses partenaires (Les Eaux de Mayotte, SMAE, rectorat, ARS, acteurs économiques, Météo France). Elle cite notamment la fourniture et l’implantation d’osmoseurs de moyenne ou de grande capacité, ces appareils peuvent ainsi filtrer l’eau de pluie. D’ailleurs, les établissements scolaires et de santé pourraient être dotés de cuves pour qu’ils puissent fonctionner normalement. Autre sujet mis régulièrement sur la table, la production d’eau par l’usine de dessalement de Pamandzi. L’État veut « développer sa capacité », comme il souhaite la distribution de kits d’économie d’eau, de contrôler le prix de l’eau embouteillée ou de « travailler avec les importateurs sur les approvisionnements ».

« Plus qu’avant, il est impératif d’adopter les bons gestes afin d’économiser ensemble la ressource en eau (arrosage par récupération des eaux de pluie, gestes du quotidien, strict respect de l’arrêté préfectoral : non nettoyage de voitures, des façades… ) », prévient la préfecture de Mayotte, qui n’oublie de pas de remercier « la population, les entreprises, les administrations pour les efforts réalisés en matière d’économie d’eau et de lutte contre le gaspillage, ainsi que les nombreux partenaires mobilisés : élus locaux, autorités religieuses, associations et représentants du monde économique,… »

Une vigilance orange Fortes pluies/orages, ce vendredi

A Mamoudzou, des trombes se sont abattues sur la commune, ce vendredi matin, vers 6h. Météo-France a ainsi placé Mayotte en vigilance orange « Fortes pluies/orages ». « Une ligne de grains traverse Mayotte et occasionne lors de son passage des grains orageux et averses, modérés par endroits. Le vent est de Sud-Est de 10 à 20 km/h avec des pointes au passage de grains. Ce phénomène est susceptible de provoquer localement d’importants désordres », a prévenu la préfecture, ajoutant que « les services chargés des secours et de la sécurité (18 ou 17) ainsi que les maires ont été prévenus afin qu’ils demeurent vigilants ».

Opération Wuambushu : les maires réaffirment leur mobilisation

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1- L’association des maires de Mayotte s’est réunie ce jeudi à la mairie de Mamoudzou pour aborder l’intensification des opérations de sécurisation actuellement sur l’île.

Ce jeudi 27 avril, l’association des maires de Mayotte s’est réunie à la mairie de  Mamoudzou, pour notamment échanger sur l’actualité. En fin de réunion, les maires, menés par leur président Madi Madi Souf, ont tenu une conférence de presse pour aborder le point majeur de l’actualité : l’opération Wuambushu et l’intensification des opérations de sécurisation. A Chirongui, au même moment, c’était l’union sacrée des élus, syndicats, collectifs locaux et habitants pour envoyer un message de soutien aux autorités.

Réunis autour de la table, les élus de l’association des maires de Mayotte et des conseillers départementaux ont échangé sur de nombreux points à l’ordre du jour et notamment sur l’opération de lutte contre la délinquance et contre l’habitat insalubre nommée Wuambushu. Au travers d’une déclaration solennelle, « au nom des élus de Mayotte », le président de l’association des maires de Mayotte et premier magistrat de Pamandzi, Madi Madi Souf, s’est exprimé sur la situation « devenue insupportable ».

« Tous les habitants de Mayotte sont privés de leur liberté »

Au travers de son propos, le président a affirmé que « cette violence grandissante a transformé notre île paradisiaque en enfer sur terre ». Il a également tenu a rappelé que les Mahorais avaient confirmé leur choix de s’ancrer dans la République française en 1974, en 1976, en 2000, puis en 2009, lorsque Mayotte a pris le statut administratif de département français. « Cependant, c’est avec désolation que depuis de nombreuses années, tous les habitants de Mayotte sont privés de leur liberté, de certains de leurs droits les plus primaires », ajoute-t-il.  Pour Zamimou Ahamadi, vice-présidente du conseil départemental, « aujourd’hui, on est Français, ça a été très difficile, même si on est Français, les Comores n’acceptent toujours pas le fait que Mayotte est française. On continue le combat, c’est un héritage notre territoire ».

2- Lors de la conférence de presse, chacun à leur tour, les élus ont pu répondre aux questions et donner leur point de vue sur l’opération Wuambushu.

Par la suite, le président de l’association a fait état de l’entrave à la liberté de circulation sur l’île, « par des coupeurs de route, agressant et rackettant nos concitoyens ». Pour lui, la liberté d’entreprendre est aussi touchée, par les incendies des locaux et matériaux, « sans parler de ce climat délétère qui réduit l’attractivité économique au néant ». En complément, Madi Madi Souf, évoque la liberté « de jouir de nos biens » qui est destituée aux habitants lorsque « notre foncier est occupé illégalement, avec le soutien de pseudos associations droits de l’homme ». Enfin, d’un point de vue sécuritaire, les maires jugent que la liberté « d’être tout simplement en sécurité est de plus en plus annihiler à chaque fois que des personnes sont agressées ».

« Un arrêt des inscriptions scolaires » pour les enfants de clandestins

En fin d’année dernière, les maires s’étaient mobilisés pour alerter les institutions nationales en métropole, afin de mettre en exergue la situation de Mayotte et réclamer « un choc de souveraineté » sur ce petit territoire de 374 km². Pour les maires, « cette opération en est la preuve ». C’est dans ce contexte, que les premiers magistrats des villes de Mayotte ont tenu à rappeler qu’ils « soutiennent toute opération qui permettra de ramener paix et sécurité » et qui permettra aussi au 101e département « de sortir de ce chaos ». Concrètement, les maires mahorais demandent au gouvernement « face à l’insurrection actuelle », de déclarer l’état d’urgence à Mayotte, de suspendre instamment la délivrance des titres de séjours à la préfecture de Mamoudzou, de suspendre tout visas d’entrée sur le territoire en provenance de l’Union des Comores. En complément, les maires de Mayotte vont se réunir pour étudier « la question de l’arrêt des inscriptions scolaires de tous les enfants dont les parents sont en situation de clandestinité », complète le président de l’association.

3- Les maires de Mayotte sont « extrêmement fiers » de l’opération, explique Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou.

Concernant l’opération Wuambushu, qui a débuté depuis quelques jours sur le territoire, les maires de Mayotte en sont « extrêmement fiers et encourageons à aller encore plus loin dans le temps et plus vite », affirme le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla. Ces opérations de démolition de bidonvilles, « nous les avons demandées, nous les avons souhaitées », réaffirme-t-il. Pour le premier magistrat de Mamoudzou « un bidonville, ça n’a pas lieu d’être en France, donc pas à Mayotte ». Interpellé sur le fait que certains habitants s’étonnaient d’un manque d’informations de la part des premiers magistrats des communes, le maire du chef-lieu a expliqué que, pour lui, « c’est au préfet de donner les détails ». Il a également souligné que « nous encourageons nos populations à nous alerter » et à ne pas faire justice soi-même.

« Tous les maires soutiennent cette opération. Il n’y a jamais eu de convention à signer entre un maire et le préfet concernant l’opération Wuambushu », rappelle le président de l’association des maires.

4- Plus d’un millier de personnes ont convergé vers le sud de Mayotte, jeudi matin, pour affirmer leur soutien à l’État.

Un millier de personnes affichent leur soutien

A Chirongui, il était aussi question d’unité derrière l’État. Près d’un millier de personnes ont rejoint la ville du sud de Mayotte, jeudi matin, pour apporter leur soutien à l’opération. Au milieu des chants et des drapeaux bleu-blanc-rouge, l’ambiance est restée bon enfant. Sur le terrain de foot gorgée d’eau, si certains dans la foule se disaient impatients et « prêts à faire à la place de l’État », le message véhiculé restait celui d’être solidaire avec les forces de l’ordre et Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer. « Nous avons foi en notre justice, en notre gouvernement pour mener à bien cette opération. Nous sommes là pour la soutenir », confirme Soula Saïd-Souffou. Le conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui était l’un des orateurs du jour, aux côtés des responsables de collectifs locaux et des élus qu’ils soient départementaux ou maires. Le discours, bien qu’appelant à rester aux côtés de l’État, s’est fait plus virulent parfois à l’attention « des associations droits-de-l’hommiste », « la république des juges » et surtout des Comores, rendues coupables d’obstruction au plan initial. « Mayotte n’est pas en état d’urgence, Mayotte est en état de siège », affirme l’élu du canton sur l’estrade, galvanisé par la foule.

Opération Wuambushu : suspension des navettes entre Mayotte et les Comores

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Le Maria Galanta a dû faire demi-tour, ce lundi, les étrangers en situation irrégulière qui s’y trouvaient ont été placés au centre de rétention administrative de Pamandzi.

La compagnie SGTM (Société de Gestion et de Transport Maritime) a annoncé une suspension temporaire des rotations, ce jeudi après-midi. Alors qu’un retour du trafic entre les Comores et Mayotte, grâce à la réouverture du port de Mutsamudu, était prévu ce vendredi, le Maria Galanta restera à quai. La compagnie annonce que « jusqu’à nouvel ordre, compte tenu du contexte actuel, qui entrave le bon fonctionnement de son activité », les rotations entre les deux îles sont suspendues. Le porte-parole du gouvernement comorien, Houmed Msaidie, a prévenu « qu’aucun refoulé [lié à l’opération Wuambushu] n’a le droit d’être embarqué », sous peine pour la compagnie maritime de se voir « retirer sa licence ».

Celle-ci informe que « les clients concernés par cette mesure seront contactés individuellement ». Pour rappel, la fermeture du port anjouanais pour des travaux, ce lundi, avait empêché l’accostage d’un navire transportant à la fois des vacanciers et des étrangers en situation irrégulière visés par des procédures d’expulsion. La société explique que le service reprendra « dès que les conditions seront réunies » pour « un fonctionnement normal » de l’activité.

La carte d’identité dorénavant demandée 

Aux Comores, un nouvel obstacle est mis en place pour que le pays diminuent le nombre de ses ressortissants accueillis. Ce jeudi, les autorités portuaires comoriennes ont laissé entendre qu’elles pourraient laisser entrer les personnes expulsées que sur présentation de « leur carte d’identité nationale ». Mohamed Salim Dahalani, le directeur général de la Société des ports comoriens (SCP), « justifie cette mesure par la nécessité pour le port d’appliquer strictement la réglementation internationale relative au code ISPS ». Ce serait d’ailleurs l’objet des travaux, faire appliquer le code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires (ISPS). 

La SCP reconnaît que « cela pourrait constituer un obstacle à la poursuite de l’opération Wuambushu par les autorités françaises à Mayotte, puisque jusqu’à présent, les « étrangers irréguliers » qui étaient emmenés à Anjouan n’étaient pas tenus de s’identifier aux autorités locales pour pouvoir descendre du bateau ou de l’avion ».

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes