« Faire du Jardin Maore une locomotive touristique »

Alors que le Jardin Maore a déjà ouvert son nouvel hôtel construit à N’gouja, dans la commune de Kani-Kéli, l’inauguration de ce vendredi 9 juin a fait la bascule vers la deuxième phase de travaux prévue dès 2024. Le but reste le même, l’écolodge doit particulièrement s’adapter au lieu et s’efforcer de le préserver.

Le groupe hôtelier Amanta a inauguré, ce vendredi 9 juin, la première partie du Jardin Maore, à N’gouja. Après plus de trois ans de travaux et dix à douze millions d’euros dépensés pour cette première partie, l’écolodge compte depuis peu 27 nouveaux hébergements, un centre nautique, un bar snack, ainsi qu’un bâtiment de services et des logements pour le personnel. Edgard Valero, président et fondateur du groupe Amanta, déclare chercher « à faire du Jardin Maore une référence dans l’hôtellerie à Mayotte, une locomotive touristique et un moteur pour l’économie du Sud. On doit apprendre à mieux produire et mieux consommer. Il faut prendre conscience qu’avec ce modèle basé sur les énergies fossiles et la surconsommation, on va dans le mur ! Cette planète, on n’en a pas d’autres ! ». Le groupe espère pour cela attirer un tourisme écoresponsable et non un tourisme de masse.

S’adapter à l’environnement et non l’inverse

Ce complexe, imaginé dans une démarche écoresponsable, respecte la biodiversité environnante. Aucune fondation des nouveaux bungalows n’a été coulée. Seulement des poteaux en fer supportent le poids des constructions. Julien Segara, responsable technique, explique : « le bâtiment épouse parfaitement la forme du sol. Aucun des poteaux n’a la même taille. On a réfléchi pour que les bâtiments s’adaptent à l’environnement et non l’inverse. Dans un chantier normal, on aurait pris les bulldozers et tout mis à niveau ». Des chambres construites dans des conteneurs, des murs préfabriqués à assembler sur place, les matériaux utilisés sont soit issus d’une agriculture écoresponsable soit ont un bon bilan carbone. Un soin spécial a de plus été apporté à la construction sur pilotis, pour limiter l’utilisation du béton. Car dans ce lieu, la préservation de la faune et de la flore est une des priorités majeures.

Une nouvelle phase de travaux sera amorcée début 2024, elle est estimée à huit millions d’euros. L’équipe du staff rassure les potentiels clients en leur assurant que l’hôtel fonctionnera à 100 % pendant cette seconde phase du chantier.

Le lycée agricole de Coconi participe

La responsable écologie du site, Manon Mauvais, signale qu’ils essaient de mettre en place en partenariat avec le lycée agricole de Coconi, pour « favoriser l’alimentation en circuit court et les produits locaux ». Dès la reprise des cours en septembre, les jeunes viendront et apporteront leur aide au jardin de l’hôtel. Des petits potagers ont été installés derrière les constructions. Les membres de l’équipe ont, avant tout, planté des aromates et exécutent pour l’instant des tests. Il s’agit de savoir s’il y a assez d’ensoleillement, si la terre est bonne. Julien Ségara plaisante : « on espère que ça va porter ses fruits ». Mais ce n’est que le début, l’équipe souhaiterait être autonome en cuisine grâce à leurs plantations.

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