La troisième édition du trail du caméléon aura lieu le dimanche 28 mai, dès 7h30 à la MJC de Kawéni. Les inscriptions pour la marche et le trail se réalisent sur www.sportpro.re. Deux épreuves sont au programme : un trial de 12 km et une marche de 6 km.
Une nouveauté cette année, la course des familles. Un enfant âgé de 5 à 12 ans inclus court avec un adulte sur une distance d’environ 1 km sans classement mais avec une médaille pour les enfants. Attention, les places sont limitées et l’organisation ne sélectionne que les 60 premières familles inscrites. Les inscriptions pour cette course se sont par mail àca.mamoudzou@gmail.com.
Après les violences à Tsoundzou 1, il y a une dizaine de jours, les premières condamnations sont tombées.
Deux hommes ont été condamnés, mercredi soir, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour leur implication dans les récentes agressions de Tsoundzou 1. L’un, âgé de 18 ans, faisait partie du groupe de jeunes en combinaison blanche qui terrorisait la population. Il écope de cinq ans de prison dont deux ans avec sursis. Le deuxième, qui a 38 ans, est reconnu comme l’instigateur des heurts en réaction à l’opération Wuambushu et passera les six prochaines années en prison.
De nombreux dossiers ont été retenus en comparution immédiate, ce mercredi 3 mai.
Les deux prévenus de 18 et 38 ans entrent dans la salle du tribunal de Mayotte, ce mercredi 3 mai 2023. Le premier marche et parle avec la tête baissée, comme un enfant qui se fait réprimander, le second semble tendu et se tient bien droit. Ils comparaissent pour leurs rôles respectifs dans les incendies et les agressions survenues entre le 23 et le 24 avril, à Tsoundzou 1. En effet, lors de ces deux jours, un groupe de jeunes en combinaison blanche, armé de machettes, d’une tronçonneuse et de pierres a attaqué le village de Tsoundzou et le hameau de Kwalé. Ils ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les habitations et les forces de l’ordre. Des véhicules, comme les engins de chantier sur le stade ou un camion de la Map, ont été incendiés et caillassés. Sans compter les menaces de mort envers les Mahorais et les métropolitains. Alors que l’image de son énervement contre le préfet de Mayotte, le 24 avril, a fait le tour des réseaux sociaux, l’une des habitantes de Kwalé s’avance calmement à la barre avec sa fille. La plus jeune raconte « la façade mitraillée » par les pierres, les menaces de mort ou de viol du 23 avril. « Ça fait dix ans qu’à Kwalé, on nous pille nos maisons. On a dû partir par peur. Des cocktails Molotov ont été le soir même. Pourquoi j’ai peur en sortant de chez moi ? Pourquoi ils agissent comme ça envers nous ? », demande-t-elle d’une voix forte. Sa mère se souvient de « cinquante minutes d’horreur. Ils nous ont dit : « Vous êtes Mahoraises, on va venir mettre le feu » ». Le hasard fait que c’est un des ses anciens camarades qui a témoigné juste après. « J’ai vu les images et pourtant je peux vous dire qu’il n’y a pas plus calme que cette femme-là », dit celui dont ils ont volé le téléphone alors qu’il passait en taxi. Lui-même en colère en arrivant au tribunal, il en veut beaucoup au plus vieux des prévenus, « un terrible exemple au plus jeune qui a l’air perdu ».
Le propriétaire d’une résidence de Kwalé raconte aussi le calvaire vécu par sa locataire, qui était toute seule ce jour-là. « Une horde est rentrée dans la résidence. Ils ont pulvérisé la baie vitrée, incendiés les arbres. Je suis choqué par ce que je vois », raconte celui qui est arrivé de Guyane en catastrophe pour constater les dégâts. Sa locataire, en état de choc à l’arrivée des policiers, est en convalescence à La Réunion. Une autre a déjà posé son préavis.
Un gilet jaune du villag
Le tribunal s’est penché sur le rôle de chacun. Selon les témoignages, le vendeur de bananes de 38 ans nommé Prince Anli, qui était au comité de Tsoundzou chargé de veiller sur les jeunes, les incitaient ces jours-là à s’attaquer à la police dans le but de les blesser. Il leur donnait à manger et avait ramené les fameuses combinaisons. Une version que le prévenu de 18 ans et deux autres mineurs arrêtés ont toujours soutenu. L’instigateur conteste pourtant. « Je n’étais pas sur les faits, on m’accuse à tort. C’est parce que je fais partie du comité. Ils mentent. Je n’ai pas assez d’argent pour acheter de la nourriture pour eux », se défend l’homme au passé judiciaire très chargé. « Il y a de tout », constate Catherine Vannier, la présidente du tribunal correctionnel. Pilote de kwassa, des passages en prison pour vol avec arme, agression sexuelle sur mineur, il fait même l’objet d’un mandat d’arrêt depuis 2021 pour violences aggravées. Une peine de sept ans attendait ainsi celui qui « se fait passer pour un honnête homme », selon la vice-procureure Delphine Moncuit, et qui est devenu gilet jaune de la commune de Mamoudzou il y a quelques années. Vu comme « un formidable menteur » par l’un des témoins, il continue de nier. « Je suis très respectueux, je ne sais pas pourquoi on m’accuse. » « Ça fait beaucoup de monde qui vous accuse à tort », répond la présidente. « Je devais défendre un Prince et c’est plutôt un crapaud », reconnait maître Aurore Baudry. Celle-ci plaide qu’il n’y a pas de preuves contre son client qui est poursuivi pour complicité des violences et des vols perpétrés par les plus jeunes, seulement des témoignages. Le tribunal a suivi les réquisitions du Parquet et l’a condamné à six ans de prison et une interdiction de port d’arme. De nationalité comorienne, il ne fait pas l’objet d’une interdiction définitive de territoire français puisqu’il en a déjà une prononcée dans une autre affaire. Lycéen, El Yakine Yanik Djaffar a toujours reconnu sa participation aux faits, pendant lesquels il était déguisé en femme, et a aidé les policiers dans leur enquête. Condamné l’an dernier pour des heurts avec les forces de l’ordre en 2021, il n’est pas connu pour d’autres faits. Son avocat, maître Ahmed Idriss, rappelle d’ailleurs qu’il a nommé rapidement l’instigateur et demande une peine « qui le fera réfléchir. Il ne faut pas qu’il soit le nouveau Prince ». Le tribunal prononce à son encontre une peine de cinq ans de prison, dont deux ans avec sursis (le ministère public avait requis quatre ans de prison ferme), une interdiction de port d’arme, une obligation de travail et celle d’indemniser les victimes, ce qu’il fera solidairement avec Prince Anli. Le montant sera déterminé lors d’une audience sur les intérêts civils.
Il s’agit des deuxième et troisième condamnations concernant les agressions d’il y a dix jours à Tsoundzou 1. Un autre majeur a écopé de huit mois de prison dont quatre ans avec sursis et les deux mineurs interpellés passeront devant le juge pour enfants. Pour les autres, ils étaient estimés entre « une quarantaine » et « une centaine », « des procédures sont en cours ».
« Bah, il a deux enfants maintenant ? »
Un jeune passeur, interpellé en mars a Kani-Kali, a été condamné à huit mois de prison ferme et une interdiction de territoire français pendant trois ans. Le tribunal a eu des difficultés pour savoir son âge. Lui-même a dit avoir 15 ans, puis 19 ans. Selon un test osseux, il aurait « 19 ans révolus ». Pour essayer de vérifier, la juge Julie Vignard tente de connaître sa situation maritale. Le jeune passeur reste toujours évasif et fait de nouvelles déclarations qui ne collent toujours pas. « Bah, il a deux enfants maintenant ? », s’interroge la juge, interloquée. Le prévenu emporte finalement ses mystères avec lui à Majicavo.
Il y retrouvera celui qui est passé juste avant lui, un Indien, arrivé à Mayotte par les Comores. Habitant à Bandrélé, il devait être jugé pour avoir frappé sa femme d’origine comorienne avec une pelle. Des blessures qui ont nécessité vingt jours d’ITT. Faute d’interprète habile en anglais, son procès a été reporté.
Depuis ce mercredi matin, les engins de chantier ont pris place au cœur de la rue Martin Luther King à Kawéni et le chantier, prévu pour une durée d’un an, a débuté.
Depuis plusieurs mois, le projet Caribus, mené par la communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou (Cadéma) est entré en phase de travaux. Menés au sud et au nord du chef-lieu, ces travaux pénalisent régulièrement la circulation des axes routiers. Afin de permettre la continuité du projet, une nouvelle zone est perturbée par un changement de réglementation de la circulation, celle de la rue Martin Luther King à Kawéni.
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Matthieu Duru, Ludovic Mihai et Jean-François Bergeal ont tenu une conférence de presse ce mercredi pour expliquer les enjeux du chantier de Kawéni pour le projet Caribus.
Installés depuis quelques jours, les panneaux avertissant les automobilistes d’une modification de circulation ont été installés à Kawéni.
La rue Martin Luther King (anciennement rue de l’Archipel) est désormais à sens unique dans la direction du nord de l’île, pendant un an.
Les panneaux, installés quelques jours auparavant, alertaient les usagers de la route que la rue Martin Luther King (anciennement rue de l’Archipel) allait être mise en sens unique en direction du nord. Ce mercredi matin, les travaux ont débuté, les engins de chantier se sont installés et la circulation modifiée. A l’instar de la déviation qui avait été mis en place à Passamaïnty, le premier jour de la mise en place de ce sens unique a fait naître de nombreux embouteillages, jusque dans le nord de l’île. Le chantier, sur cet axe très fréquenté, durera un an. Ces travaux sont « extrêmement importants pour le projet Caribus», argumente Ludovic Mihai, directeur mobilités de la Cadéma, ce mercredi, lors d’une conférence de presse dans les locaux de l’intercommunalité. Ils permettront, par la suite, d’avoir « un réseau routier qui fonctionne normalement et avec fluidité », ajoute-t-il.
Qu’est-ce que le chantier va apporter ?
Concrètement, ces travaux portent sur la voirie, avec un rétablissement de largeur de circulation, une mise en place de piétonniers, de voies cyclables, mais ils permettront aussi une sécurisation des flux, tant piétonne, qu’automobile. « Il y aura des trottoirs plantés, du stationnement organisé de manière longitudinale », explique Jean-François Bergeal, directeur de projet Transamo, membre du groupement de maitrise d’ouvrage Narendré pour le projet Caribus. Globalement, la vocation est de rendre cette rue Martin Luther King comme « une voirie urbaine, et non pas le chantier qu’elle est aujourd’hui », complète ce dernier. Mais, dans un premier temps, la priorité du chantier est de sécuriser la structure de chaussée. « Actuellement, on va avoir des mouvements de terre très importants car la fondation de la chaussée est de mauvaise qualité, on va donc tout remplacer », note le directeur de projet. Pour cela, il sera nécessaire de creuser jusqu’à environ un mètre sous le niveau de la chaussée, afin de remplacer les matériaux par d’autres, non-sensibles à l’eau. Cela se traduira par de la substitution de matériaux, « quelque chose qui ne va pas être flagrant pour le quidam », concède Jean-François Bergeal.
Un maintien à sens unique pendant un an
« L’idée, c’est de ne pas attaquer sur tout le linéaire, mais de travailler par zone », confie le directeur de projet. Le but est de libérer rapidement des emprises, de manière à avoir la voie se transformant au fur et à mesure. Durant toute la durée du chantier, la rue sera maintenue à sens unique, toujours dans le sens sortant de Mamoudzou, en direction du nord de l’île. Mais, pourquoi ne pas avoir réalisé ces travaux de nuit ? Pour le directeur de maîtrise d’ouvrage, « l’ampleur des travaux est tellement importante, il n’est pas possible d’enlever un mètre de chaussée et de rendre la circulation le lendemain matin ». Avec pour objectif que la chaussée soit « correctement faite », il est obligatoire d’intervenir sur une grande distance, « il faut mettre un certain nombre de matériaux en même temps, les compacter et donc, on est obligé d’avoir un volume minimum d’emprise », continue-t-il.
Et à moyen terme ?
L’ambition de la réhabilitation de cette artère de Kawéni – qui ne sera plus une impasse, mais sera prolongée jusqu’à la zone industrielle Nel – est de pouvoir, à partir de mi-2024, commencer les travaux sur la route nationale. A ce moment-là, la deuxième phase débutera avec l’aménagement de la Nationale et la voie Martin Luther King servira alors de voie de délestage, avec une file dans chaque sens, afin d’accueillir les automobilistes. Aussi, « les travaux de l’Avenue de l’Europe devraient être finis d’ici à vendredi, dans le plus tard des cas, la semaine prochaine », avertit Ludovic Mihai.
Une indemnisation envisageable pour les commerçants
Pour la réalisation de ce chantier, il a été prévu de « maintenir un accès, au moins piétonnier, à 30 % du temps, des livraisons régulières, avoir des zones de livraisons à proximité des commerces. Mais forcément, les conditions de condition et de stationnement vont être complètement modifiées pendant les travaux », prévient Jean-François Bergeal. C’est donc dans le cadre de ces travaux et des impacts afférents, qu’une commission amiable de règlement et d’indemnisation (Cari) a été mise en place par la Cadéma. Cette commission permet à tout professionnel, impacté par les chantiers du projet, de pouvoir demander une indemnisation pour des dommages, notamment une perte du chiffre d’affaires et de la marge. « Nous avons prévenu et nous continuons à travailler avec les professionnels qui sont dans la rue, ce que soit les commerçants ou les grandes structures », reconnait le directeur de projet. Matthieu Duru, chef de projet Transamo au sein du groupement de maitrise d’ouvrage Narendré, complète « qu’il y a eu des discussions pour organiser le chantier et avec tous les riverains impactés par le chantier. On a forcément des discussions préalables à tous les désagréments ».
Cette commission d’indemnisation représente 0,5 % du montant global du chantier, soit environ 500.000 euros. « Avec une possibilité d’indemnisation tous les trois mois, car l’idée, c’est de pouvoir être fluide », pondère Ludovic Mihai. La saisie de la Cari est soumise à conditions et pour y prétendre, « il faut vraiment que les impacts correspondent à la période de travaux en face de son entreprise, que la difficulté d’accès était manifestée et la plus forte », réaffirme le chef de projet.
Une nouvelle ligne de navettes
Afin de remédier aux embouteillages de l’entrée nord du chef-lieu, la Cadéma étudie la mise en place d’une nouvelle ligne de navettes, reliant les Hauts-Vallons à Mamoudzou. Cette ligne devrait ouvrir au mois de juin et le parking se situe aux alentours du Carrefour. « L’idée étant de la mettre en place assez rapidement, puisque ça permettrait de capter un certain flux et nous souhaiterions pouvoir la prolonger jusqu’à Longoni », convient le directeur mobilités. Pour cela, des échanges avec la communauté d’agglomération du Grand nord de Mayotte (CAGNM) sont en cours, afin de réaliser un partenariat, « puisque finalement nous sommes tous impactés ». Une troisième ligne devrait également voir le jour, reliant Vahibé à Mamoudzou, mais Ludovic Mihai admet que « cette ligne demande un peu plus d’études puisque nous sommes à Vahibé, sur une zone qui présente une situation sécuritaire, qui est autre ».
Ça roule pour les navettes d’Hajangoua
En début de semaine dernière, à la suite des événements qui ont eu lieu dans la première journée de l’opération Wuambushu, la Cadéma avait pris la décision de suspendre son service de navettes entre Hajangoua et Mamoudzou. « On s’était dit que, au vu de la situation sécuritaire, il nous paraissait mieux d’arrêter le service », explique Ludovic Mihai. A ce jour, les navettes ont repris, avec quelques adaptations. En effet, les premiers départs sont après le lever du soleil et le dernier retour avant le coucher, « ce qui fait que nous n’avons pas à amener de mâts d’éclairage sur le parking d’Hajangoua », complète-t-il. Une question sécurité, importante pour la collectivité, qui est en collaboration avec la préfecture et avec la mairie de Dembéni, pour avoir recours aux services de la gendarmerie d’une part et de la police municipale d’autre part. Pour le directeur, « une fois l’accord signé avec la mairie de Dembéni, nous pourrons assurer un service plus complet, car nous pourrons assurer la sécurité ». D’après une enquête, afin d’étudier l’impact de temps de trajet, la durée a été divisée par deux depuis l’installation des navettes. « Le Caribus n’a pas créé d’embouteillages, ça c’est sûr ! », lance Matthieu Duru. D’après la Cadéma, ce sont près de 2.300 personnes transportées par semaine sur les deux arrêts du matin. A la vue de ces chiffres, le directeur mobilités admet que « ça donne beaucoup d’espoir pour le projet Caribus ».
Marie-Assya Salim, candidate à l’élection de Miss Mayotte 2023 passe par la case défilé.
Les pré-sélections pour devenir le visage de Miss Mayotte ont débuté, ce mercredi 3 mai, à Mamoudzou. Un nouveau comité est en charge, avec l’espoir que Miss Mayotte devienne Miss France en décembre 2023.
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Les mensurations de la candidate sont vérifiées. Il faut mesurer minimum 1m70, avoir 18 ans et être de nationalité française.
Le nouveau comité de Miss Mayotte espère qu’une candidate représentera l’île au concours Miss France, contrairement à l’an dernier
Les castings de Miss Mayotte sont lancés pour ce mois de mai. Les pré-sélections se dérouleront jusqu’à fin mai, Avec un objectif de sélectionner dix candidates, il y a déjà six castings de prévus. Du nord au sud, en passant par Petite-Terre et le centre de l’île, la nouvelle équipe de onze bénévoles ont déjà reçu sept inscriptions d’un peu partout. Ils espèrent pouvoir présenter à la presse un maximum de candidates en juillet. A la tête du casting, un nouveau comité nommé en février 2023 et une nouvelle politique. Les membres sont tous bénévoles pour la première fois. « Nous sommes là jusqu’à 15h30 et nous attendons un maximum de monde ! », déclare de manière enthousiaste Yasmine Saïd, présidente du comité qui s’entoure de nouveaux partenaires. Peugeot, Transport Salim, Espace Pub, Imprimah ou encore Mayotte la 1ère pour la diffusion, financent les projets du comité. L’association est tout de même en attente de subventions demandées le mois dernier.
Les critères demeurent classiques : mesurer minimum 1m70, avoir 18 ans et être de nationalité française. Pour autant, ce n’est pas la seule chose que le comité regardera. Ils observent les candidates défiler et vérifient leurs mensurations. Ils évaluent l’éloquence des candidates en les filmant, pour la grande sélection qui se fera en mai. « Bien sûr, nous prendrons en compte l’amour et la connaissance du territoire mahorais. Les votes du public le soir de l’élection sont cruciaux. Si les mahorais ne se sentent pas représentés, ils ne voteront pas. Ça nous donne une chance d’aller le plus haut possible », explique la présidente. Des critères physiques, mais où la personnalité joue beaucoup. Les candidates doivent aussi savoir se démarquer et montrer qu’elles aiment être avec les autres.
Représenter Mayotte autrement
« C’est important pour les Mahorais. Dans une élection nationale où il y a tous les départements de France, ne pas voir Mayotte, ça fait mal au cœur. C’est important de marquer notre présence », déclare Fédoussia Anli Hely, chargée de communication. L’absence d’une Miss Mayotte s’est fait ressentir au sein de la population l’année précédente. Il y a ici une vraie volonté de la part du comité de s’exposer sur la scène française, autrement que par l’opération Wuambushu. Ils veulent faire valoir la culture et les femmes mahoraises. « C’est aussi pour faire comprendre que Mayotte est française qu’il faut que nous soyons présents dans le paysage français », affirme la chargée de communication. Miss France, c’est douze millions de spectateurs par an, le nouveau comité choisira donc avec soin le visage et la personnalité qui représentera Mayotte. « Il n’y a pas eu le même engouement qu’il y a ailleurs. On a besoin de ce point d’ancrage pour permettre à Mayotte de s’inscrire dans l’histoire de Miss France », déclare Rehmina Lagger, chaperonne des futures miss.
La nouvelle équipe ne se contente pas de faire des castings sur Mayotte. Elle en fait aussi un à La Réunion. « Nous savons qu’à La Réunion il y aussi des Mahoraises qui y étudient. L’idée est vraiment la proximité, comment faire pour se rapprocher des candidates, et surtout leur donner la possibilité de pouvoir s’inscrire », déclare Yasmine Said. Un projet tout neuf, mis en place avec le conseil départemental et sa représentation mahoraise sur l’île. Ils mettront à disposition une salle, aideront le comité à se mettre en contact avec les associations et potentielles candidates.
Une seule candidate seulement
Au plus grand regret du comité, une seule candidate s’est présentée au casting, ce mercredi, à Mamoudzou. « Je suis venue ici pour représenter l’île, la culture mahoraise. Je suis aussi venue pour gagner confiance en moi-même », déclare Marie-Assya Salim, 19 ans, peut-être futur visage de Miss Mayotte.
« Le faible nombre de candidates est une réalité. Je pense que cela s’explique par le fait que Mayotte est de confession majoritaire musulmane. Les parents ne doivent pas être trop pour que leurs filles défilent en maillot de bain pour des raisons religieuses », affirme la présidente. Elle pense aussi que le fait que ce soit le premier casting dénote un manque de visibilité. « Les candidates nous contactent aussi par mail ou par les réseaux sociaux, je pense qu’on finira en beauté avec le casting de Petite-Terre, étant donné que c’est la dernière date », explique Bennuci Attoumani, délégué régional.
Un nouveau rôle a été instauré à cet effet par le comité : les chaperonnes. Elles sont deux cette année. Chargées d’accompagner les miss, elles doivent aussi rassurer les parents ou répondre à leurs questions. « C’est un peu comme les mamans de nos miss », relate la présidente.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, a dû défendre à deux reprises l’opération Waumbushu, lors des questions au gouvernement, ce mardi 2 mai.
Plusieurs questions orales ont été posées au gouvernement au sujet de l’opération sur l’île, ce mardi. Marine Le Pen, Emeline K/Bidi, Estelle Youssouffa et Éric Ciotti ont interpellé tour à tour l’exécutif pour demander des comptes.
Relations diplomatiques avec les Comores, maintien de l’ordre sur l’île et lutte contre l’immigration clandestine, c’est évidemment l’opération Wuambushu qui retient l’attention des députés de l’Assemblée nationale. Ça tombe bien, c’était le jour des questions orales au gouvernement, ce mardi. On y a vu des deux bords politiques avec des points de vue différents sur les objectifs de l’opération conduite par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Les Républicains tout d’abord, le parti du Mahorais Mansour Kamardine, « la soutient sans réserve ». Pour Éric Ciotti, « violences, pillages, guet-apens sont le lot quotidien des Mahorais.Cette situation est due à une immigrationtotalement hors de contrôle », a-t-il déclaré, avant d’affirmer à tort « qu’il y a plus d’étrangers en situation irrégulière [ils seraient en fait un quart de la population à Mayotte] que de citoyens de la République française [un peu moins de la moitié] ». Il regrette toutefois « l’arrêt de l’opération du fait d’une décision judiciaire aux motivations totalement ahurissantes » en référence au décasage annulé du lieu-dit « Talus 2 » à Majicavo-Koropa et « devant la force qu’expriment les Comores face à la volonté de la République française ». « La République ne peut pas reculer. L’immigration illégale n’a pas sa place sur notre territoire », fait valoir le président du parti de droite.
Gérald Darmanin, ex-Les Républicains et ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, lui a répondu en rappelant les moyens mobilisés sur Mayotte. « Vous dites que la République ne doit pas reculer, vous avez parfaitement raison. Elle ne reculera pas. » Il défend « une opération réussie sur le plan de la délinquance » avec les nombreuses interpellations ces dernières semaines. Sur les décasages, il rappelle que seul celui de Majicavo-Koropa a été annulé par la justice. Et concernant les expulsions, il se raccroche à celles récentes vers le Sri Lanka, Madagascar et le continent africain. Il rappelle qu’il laissera les gendarmes mobiles et les policiers « aussi longtemps que possible » sur l’île.
« Des violences attisées »
La parlementaire réunionnaise Emeline K/Bidi a une analyse totalement différente puisqu’elle qualifie déjà l’opération de « fiasco total ».« A Mayotte, l’immigration incontrôlée et l’insécurité permanente appellent indéniablement des solutions et des moyens. Mais pour endiguer la misère, le mal-logement, le chômage, le manque d’eau, des centaines de policiers ne seraient suffire », estime plutôt la députée de gauche. Elle y voit « des violences attisées » et « des droits humains bafoués ».« Quelle impréparation ! Les expulsions sont jugées irrégulières, les Comores refusent d’accueillir leurs ressortissants, les appels à la haine et à la violence se multiplient. Oui, les Mahorais ont le droit de vivre en sécurité, ils ont le droit à des conditions de vie décentes, une vie décente, mais jamais le groupe GDR ne se résignera à l’usage de la violence abusive contre des hommes, des femmes et des enfants dont le seul tort est de ne pas être nés sur la bonne île ». Elle demande ce que l’État compte faire des mineurs isolés, des familles sans toit et des personnes expulsées qui sont actuellement retenues en attendant la réouverture des frontières comoriennes.
Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer confirme le terme d’« immigration incontrôlée », et admet que la difficulté principale tient « à la démographie ». « 80% des enfants qui naissent à la maternité de Mamoudzou ne sont pas des enfants mahorais [l’Insee indique que 46,5% des naissances vivantes domiciliées à Mayotte en 2021 le sont de parents tous deux étrangers en réalité, tandis que 29,2% des bébés ont un père français] », affirme-t-il. Selon lui, le premier problème des Mahorais est la sécurité. « Il y a 60 personnes qui sont dans des bandes, qu’ils soient Français ou non. 22 ont déjà été interpellées. Le rétablissement de la sécurité est la mère des priorités », répond-il à la députée, qui réplique : « L’enfer est pavé de bonnes intentions. Ce ne sont pas vos intentions que nous fustigeons, mais bien la méthode ».
« Le nain comorien vous a-t-il mis en échec ? »
Présente à l’Assemblée nationale, Estelle Youssouffa s’adresse elle aussi aux ministres en rappelant que « notre survie ne peut pas être l’otage des querelles partisanes ». Après avoir remercié les forces de l’ordre, la députée de la première circonscription de Mayotte constate que « l’opération de rétablissement de l’ordre public est freinée par l’obstruction comorienne, qui refuse de reprendre leurs ressortissants ».« Madame la ministre, nous n’avons pas entendu un seul mot du Quai d’Orsay sur cette crise diplomatique grave. Quand admettrez-vous enfin l’inefficacité de 40 ans de coopération avec Moroni ? Le nain comorien vous a-t-il mis en échec ? », questionne-t-elle, appelant à des sanctions contre le voisin comorien. Si Catherine Colonna a accepté de dire « quelques mots et quelques réalités », elle a préféré revenir sur le bilan de son ministère plutôt que d’évoquer la crise diplomatique actuelle. Selon elle, le gouvernement met tout en œuvre pour « conforter la place de Mayotte dans la République ». Avec l’accord de 2019, elle indique que la France fait davantage de reconduites dans l’archipel que dans tout autre pays. « Nous travaillons sans relâche pour que celles-ci se poursuivent », déclare-t-elle, avantde préciser que de nombreux départs sont dissuadés « en travaillant avec les garde-côtes comoriens ».
Marine Le Pen, députée du Rassemblement national, a aussi attaqué le gouvernement sur ses relations avec les autorités comoriennes. « Quand les Comores voisines ne respectent pas le droit international en reprenant leurs ressortissants, c’est évidemment sur la voix ferme de la septième puissance mondiale que les Mahorais comptent et non celle de la ministre des Affaires étrangères et de l’Europe qui évoquait il y a quelques semaines : « une coopération étroite » », martèle-t-elle, appelant à refuser le financement « des pays qui bafouent le droit international et organisent la submersion migratoire de la France », enjoignant le gouvernement à reprendre ses propositions dans la future loi sur l’immigration.
Dénonçant « une posture » et « une caricature » de la part de l’ex-présidente du Rassemblement national, Élisabeth Borne rétorque que le gouvernement est « aux côtés des Mahorais » et a mobilisé des forces de l’ordre exceptionnelles pour ramener la tranquillité à Mayotte. La Première ministre liste les objectifs de l’opération : « Arrêter les principaux responsables de la délinquance à Mayotte, c’est ce qui a été fait. Les principales cibles qui ont été identifiées ont déjà été arrêtées ». Pour lutter contre l’habitat insalubre, « ces destructions sont en cours avec des relogements à la clé dans des habitats de qualité ». Sans évoquer le cas des Comores finalement, elle s’appuie aussi sur les marques de soutien à l’opération reçues récemment de la part de la population. Elle en veut pour preuve la manifestation en deux actes, à Chirongui et Mamoudzou, la semaine dernière.
La gendarmerie procède à plusieurs interpellations à Dzoumogné
Des arrestations ont été effectuées, ce mercredi matin, à Dzoumogne par la gendarmerie de Mayotte, dans le cadre d’une opération anti-délinquance menée sur le secteur. « L’objectif consistait à localiser et interpeller des auteurs de trouble à l’ordre public et divers délits commis ces derniers jours », renseigne le service communication de la force armée. Plusieurs dizaines de gendarmes étaient mobilisés, sous les ordres du colonel Olivier Casties, commandant en second de la gendarmerie de Mayotte, et du colonel Jonathan Voisin, commandant le groupement tactique de gendarmerie mobile. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, s’est également rendu sur place pour assister à la manœuvre.
« 3, 2, 1, Go ! », lance au micro l’animateur en début de matinée, ce mercredi, au stade de football de Dembéni. A ce top départ, la quatrième journée de championnat de course de pneus est lancée et la première équipe du jour fonce sur le parcours constitué de slaloms et lignes de sprint. Cet avant-dernier rendez-vous de ce mercredi a réuni une soixantaine d’enfants, âgés de 8 à 12 ans, tous originaires de la commune de Dembéni.
Organisée par l’agence Angalia, Ufolep et la ville de Dembéni, cette manche de championnat permet de sélectionner les quarante enfants les plus rapides (vingt filles et vingt garçons).Au total, « nous aurons sélectionnés deux cents enfants lors du championnat dans les cinq intercommunalités », expliquel’agence Angalia. Cumulés aux enfants qui seront sélectionnés pour Mamoudzou, ils seront alors environ 400 à prendre le départ lors de lagrande finale le 24 juin, dans le chef-lieu de Mayotte.
Alors que cette semaine devait signer la « reprise en main » de l’État français sur le territoire de Mayotte, les premiers jours de l’opération gouvernementale ont plutôt eu l’odeur d’un pétard mouillé pour la population, déjà excédée de la mauvaise gestion des autorités. S’il est encore trop tôt pour parler d’un échec, l’opération Wuambushu est pour le moment synonyme des violences occasionnées par les délinquants, qui n’attendaient que les forces de l’ordre pour bloquer l’île.
Dimanche 23 avril
Alors que l’ensemble des policiers et gendarmes mobilisés pour cette opération finissaient d’arriver la semaine dernière, les premiers contrôles routiers avaient lieu ce week-end sur l’île au lagon. Et les délinquants, qui n’ont attendu que quelques heures après l’Aïd-el-Fitr pour se réveiller, n’ont laissé aucun répit aux nouveaux arrivants. Après un rassemblement à Kawéni, ce sont notamment les policiers de la CRS–8 qui ont été mobilisés à Tsoundzou, dans le quartier de Kwalé. Après un repérage au drone, les hommes de Laurent Simonin, directeur territorial de la police nationale de Mayotte, ont « réduit quatre barrages disposés sur la route de Kwalé et ont porté secours aux habitants des logements SIM attaqués par une bande de jeunes », explique la police, qui n’a toutefois arrêté personne. La police aux frontières (PAF), quant à elle, a procédé à 14 interpellations. Il s’agissait de personnes en situation irrégulière.
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Lundi 24 avril
La première journée officielle de l’opération Wuambushu aura été – pour le moment – la plus mouvementée. Dans la nuit, les bandes du centre de l’île ont déboisé de larges pans de végétation à côté du chemin du mont Combani, entre Vahibé et Miréréni, avec une force de frappe impressionnante, pour amener des troncs d’arbre sur le bitume. Bloquée, la route reliant Combani à Mamoudzou était sécurisée par les gendarmes, en attendant que la Deal ne libère la voie. À Hamouro, au niveau de la plage de Sakouli, des barrages éphémères mais non moins dangereux ont été érigés. Il s’agissait de morceaux de verre et de clous, afin de caillasser les véhicules.
Mais c’est encore à Tsoundzou que les bandes délinquantes se défoulaient. Après avoir incendié les engins du chantier du stade (voir entretien ci-après), un camion et un véhicule de police, elles ont mené une véritable guérilla contre les forces de l’ordre. Les pyromanes, armés de pierres et donc de cocktails molotov, défiaient les effectifs de police et de gendarmerie habillés de ponchos blanchâtres, comme pour signifier leur caractère insaisissable. Plusieurs maisons ont été saccagées, comme le criait une femme excédée lors de la conférence de presse de Thierry Suquet, préfet de Mayotte, qui s’est rendu sur place.
Comme si ça ne suffisait pas, le premier bateau post-Wuambushu de la SGTM qui rapatriait des étrangers en situation irrégulière s’est fait refouler à Anjouan par les autorités comoriennes. Si le motif officiel de la fermeture du port de Mutsamudu serait sa mise en travaux, de nombreux responsables politiques de l’Union ont déjà fait savoir que l’archipel refusait d’accueillir ses ressortissants. En soirée, le premier vice-président du Conseil départemental, Salime Mdéré, dérapait en déclarant sur Mayotte la 1ère « il faut peut-être en tuer » au sujet des délinquants, déclenchant une vive réaction nationale et la « condamnation ferme » du préfet.
Suite à ces violences, la Cadema annonçait la suspension de ses navettes gratuites et le ramassage des déchets en journée, afin de protéger ses agents. Mais la journée n’était pas encore terminée. Vers 22 heures, à Bouéni, une dizaine de jeunes cagoulés et venant vraisemblablement de Mzouazia s’en sont pris à plusieurs véhicules, blessant l’une des conductrices. Ils avaient également barré la route, rapidement dégagée par les gendarmes de Mzouazia. Ces derniers ont interpellé trois individus et saisi leurs armes : un marteau et des machettes.
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Mardi 25 avril
Dès la nuit, Kawéni était le théâtre de violences urbaines. Des incendies, déclenchés à proximité du rond-point SFR et donc de la caserne de pompiers, ont alerté les policiers nationaux et municipaux. Exactement ce que souhaitaient les délinquants, qui ont commencé à caillassé les fonctionnaires, mais aussi la caserne de Kawéni, brisant les pare-brises de deux ambulances. Un seul individu a été interpellé.
Dans la matinée, c’est un peu plus au nord que les violences explosaient, dans le contexte du premier décasage de Wuambushu, prévu à Talus 2, sur les hauteurs de Majicavo Koropa. Si ce dernier a été suspendu par le tribunal judiciaire à la suite d’un recours d’une vingtaine de familles du quartier, les délinquants de la zone n’en avaient cure. Plusieurs barrages ont été érigés et enflammés sur la route, avec notamment une citerne de fosse sceptique déposée là par les bandes, et volée sur le chantier de la halle à marée, dont les engins ont été ravagés par les flammes. Les affrontements avec les forces de l’ordre ont duré toute la journée, l’après-midi vers le centre pénitentiaire, jusqu’au soir, où les rues du quartier de Dubaï s’enflammaient encore. Gérées par les forces de l’ordre, ces violences récurrentes empêchent néanmoins l’État de mener au mieux son opération de décasages et d’expulsions.
Le soir, les bandes de Vahibé tentaient de bloquer à nouveau la route avec un tronc d’arbre, rapidement enlevé par les riverains
Les castings pour devenir Miss Mayotte et représenter l’île à l’élection Miss France commencent ! Le premier casting aura lieu le 3 mai 2023, de 13h30 à 16h à l’hôtel de ville de Mamoudzou, ainsi que le 6 mai, de 10h à midi, à la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte. Ensuite, le 10 mai de 13h30 à 15h30 à l’office de tourisme du centre-ouest. Une semaine plus tard, le 17 mai, de 14h à 16h à la MJC de Nyambadao. Puis le 20 mai, de 14h à 16h au siège de la délégation de Mayotte à la Réunion (26, rue Issop Ravate à Saint Denis). Et enfin, le dernier casting se tiendra le 27 mai de 9h30 à midi à l’office du Tourisme de Petite-Terre. Pour plus d’informations : 06 39 67 80 59.
Le pôle culturel de Chirongui présente son calendrier des spectacles pour le mois de mai. Tous sur réservations, trois représentations sont prévues. Danse, cirque ou contes, rendez-vous au Pôle culturel pour y assister. Le 10 mai, le spectacle « Cocktail Cacao » de Flopy, conteuse d’Abidjan, présentera trois histoires autour du pardon, de la persévérance, du courage, et surtout de la différence. Elle mêle dans ce spectacle le patrimoine oral traditionnel à une esthétique contemporaine orale. Ce spectacle dure une heure. Il est adapté aux enfants à partir de sept ans. Edith Chateau la Réunion & Cie Tché-Za Comores présenteront un spectacle de danse intitulé « Faction ». Une union née entre deux artistes, Edith Chateau et Salim M’ze Hamadi Moissi lors d’un festival. Ils croisent leurs horizons dans un spectacle autour de la fluidité et la circulation de la danse contemporaine. Il se déroulera le 13 mai à 19h30, d’une durée de 50 minutes.
« Ziguilé » de la compagnie Très-d’Union est une représentation de cirque qui tourne autour de l’enfance et du jeu. En créole réunionnais, « ziguilé » siginfie l’enfance. Il évoque aussi l’insouciance de l’enfance et de ses moments où nous agissions sans se préoccuper du regard des autres. Émilie Smith et Éric Maufrois forment un duo pour conter en mouvements ce récit. Cette représentation aura lieu le 29 mai à 18h30 et durera 50 minutes. Il est adapté aux enfants à partir de 4 ans.
Le dispositif Passeport pour la mobilité de la formation professionnelle (PMFP) est désormais ouvert aux demandeurs d’emplois engagés dans un parcours de validation des acquis de l’expérience (VAE). Il sert à accéder à des formations dans en métropole ou autres DROM lorsqu’elles sont saturées ou inexistantes dans le territoire de résidence. Il prévoit la prise en charge à 100 % du titre de transport aérien. A la condition, bien sûr, que ce soit dans le cadre de la certification, et si celle-ci est irréalisable sur le territoire de résidence. Une troisième voie d’accès à la certification existe donc maintenant avec la formation initiale et professionnelle continue. Ladom (L’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité) facilite donc l’employabilité des résidents d’Outre-mer. Les règles éligibilité sont similaires aux PMFP : être demandeur d’emploi de plus de 18 ans résidant en Outre-mer, mais aussi dont le quotient familial n’excède pas 26.631 euros. Pour en bénéficier, il faut se connecter sur le site de Ladom, vérifier ensuite son éligibilité puis déposer et suivre sa demande.
Le visuel qui accompagnait le portrait de Pro Dog Formation dans le cadre de sa nomination aux Trophées mahorais de l’entreprise, et paru dans le Flash Infos n°5447 du mardi 2 mai 2023, n’était pas le bon.
Le dispositif Cadres d’avenir pour Mayotte recrute sa promotion 2023-2024. Le programme vise à promouvoir la formation de cadres intermédiaires et supérieurs locaux. Les sélectionnés bénéficieront d’une formation universitaire en métropole ou à La Réunion, mais pas que. Ils disposeront également d’un accompagnement de préparation à la mobilité et psychopédagogique durant toute leur formation. 30 bénéficiaires seront sélectionnés pour septembre 2023. Les formations sont dans les secteurs jugés prioritaires en besoin de recrutement pour une durée maximale de cinq ans. L’obligation est de cependant revenir exercer à Mayotte à minima de trois à cinq ans, en fonction de la durée des études.
La limite de dépôt des candidatures est lundi 22 mai 2023 à minuit, heure Mayotte sur la plateforme de démarches simplifiées. Les résultats seront publiés à partir du 3 juillet 2023.
Des aides financières diverses leur sont aussi accordés. D’abord, une aide à l’installation de 800 euros à usage unique. Ensuite, d’une allocation mensuelle dans la limite de cinq ans. Le maximum de ces aides cumulées ne peut dépasser : 800 euros pour les étudiants, 1.433 euros pour les professionnels et 1.021 euros pour les étudiants avec la mention Excellence. Il y a aussi la prise en charge du titre de transport pour le trajet de Mayotte au lieu de formation à hauteur d’un aller-retour par an. Cette prise en charge peut être totale ou partielle selon le statut de boursier.
Les profils recherchés sont des bacheliers, des L3 du CUFR avec admission en master, des L2 avec un projet professionnel sérieux ainsi que des étudiants déjà en mobilité. Pour les professionnels, il est recherché des personnes du secteur public, privé ou associatif voulant reprendre leurs études. Étudiants ou professionnels, le quotient familial doit être inférieur à 26.631 euros.
Au 1er mai 2023, le Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance) horaire brut à Mayotte est porté de 8,51 € à 8,70 €, soit un montant mensuel brut de 1.319,50 € sur la base de la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires. Le minimum garanti s’établit à 4,10 € au 1er mai 2023 (contre 4,01 € au 1er janvier 2023).
En métropole, le Smic atteint 1.747,20 euros bruts par mois, soit 1.383,08 euros nets pour 35 heures hebdomadaires. Il s’agit d’une hausse de 2,22 % comme le précise un arrêté paru au Journal officiel le 27 avril 2023.
Le vendredi 5 mai à 12h30 dans l’amphithéâtre du centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni, le docteur Martine Eutrope, médecin généraliste et Emeric Blanchin, consultant en transformation digitale vous proposent une conférence intitulée « La e-santé, jusqu’où irons-nous ? ».
Quel est donc ce concept d' »e-santé » et quelles sont les formes de e-santé développées sur le territoire national et à Mayotte ? Tout en retraçant l’histoire de la médecine à la lumière du développement de l’informatique, on abordera l’étude succincte des avantages, des inconvénients et des limites du système. Seront évoquées l’intelligence artificielle et les données d’avenir au service de la santé… jusqu’où irons-nous ?
Dr Martine Eutrope est médecin généraliste, urgentiste et médecin du sport depuis dix ans à Mayotte. Elle est à l’origine de la création et du développement de l’association de télémédecine « Ensemble Pour Votre Santé » en appui avec l’ARS. Emeric Blanchin, Consultant en transformation digitale, actuellement Responsable Support et Infrastructure et Responsable de la Sécurité des Systèmes d’Information (RSSI) d’un office public d’habitation. Il accompagne l’association de télémédecine mahoraise « Ensemble Pour Votre Santé » dans la mise en place des solutions techniques liées à la gestion des données.
Trois jeunes employés d’une entreprise de location de voitures ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis pour l’une, un an de détention dont six mois avec sursis pour les deux autres, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi 2 mai. Ils ont monté avec un homme de main et des mécaniciens officieux un réseau parallèle de sous-location au préjudice de leur société. Un autre prévenu, policier de profession, bénéficiait des largesses du système sans rendre, en plus, les véhicules loués.
Les relations professionnelles ou amicales paraissent bien froides désormais entre les trois principaux protagonistes. Ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou, chacun s’accuse d’avoir profité des véhicules de leur entreprise pour s’enrichir ou faire profiter des proches. Trois autres prévenus étaient dans la combine. « La société a découvert un système bien rodé tout à fait par hasard », rappelle maître Yanis Souhaïli, l’avocat de l’entreprise de location de voitures bien implantée à Mayotte, qui déplore un préjudice de « 227.000 euros ». En effet, à la suite de plusieurs refus d’obtempérer un jour de septembre 2021, l’un des bénéficiaires s’est fait arrêter à Cavani en possession d’une voiture de la société. Problème, il n’avait aucun contrat de location. Les policiers ont donc prévenu l’agence et découvert que tout partait de l’intérieur. Trois jeunes salariés, tous la vingtaine, avaient pour habitude de « sortir » les véhicules du parc par trois procédés. Le premier consiste à établir de faux contrats et s’assurer de recevoir les paiements en espèces. Un autre permettait d’établir des faux contrats avec cette fois les noms de vrais clients. Le dernier, plus risqué, consistait à laisser courir les dates de fin de location. Les véritables clients se retrouvaient alors avec de fortes sommes à débourser, tandis que des conducteurs peu scrupuleux pouvaient en profiter. Bien entendu, en cas d’ennui mécanique ou d’accident, des mécaniciens officieux s’assuraient de réparer les véhicules sans poser de questions.
« Je ne sais pas conduire »
« Gérant du parc illégal », « bras droit », « homme de main », le rôle du quatrième prévenu a été prépondérant. Selon les autres, il faisait venir les clients ou ramenait les voitures louées illégalement. « Ça n’était pas moi. Je ne sais pas conduire », rétorque pourtant celui qui a le casier le plus chargé et effectivement pas de permis de conduire. « Comment vous expliquer que tout le monde vous voyait conduire des voitures avec le logo de la société ? », demande la présidente du tribunal correctionnel, Chantal Combeau. Parmi les employés de la société, deux semblent avoir eu recours au stratagème au minimum une dizaine de fois. Des clients ont même indiqué aux gérants leur avoir remis de l’argent en liquide. « Je n’ai rien à voir avec cette histoire », tente toujours de se défendre l’un deux.
« Il n’y a pas un seul client qui la met en cause », plaide maître Delamour Mada Dali, l’avocat de la troisième employée et unique femme impliquée. La vice-procureure a reconnu que son activité dans le réseau était moindre. Seule certitude cependant, elle a effectivement établi un faux contrat pour son petit copain et aidé à sortir l’une des voitures du parc. « Son petit copain a réglé la location. Et si elle a aidé, c’était sous la contrainte de l’homme de main », défend l’avocat du barreau de Paris. Le Parquet a requis contre elle trois mois de prison avec sursis. Également dans le réseau, mais davantage en tant que bénéficiaire, un policier du nord de Mayotte se retrouve au tribunal pour abus de confiance. Il reconnaît avoir loué deux voitures en espèces sans qu’un contrat n’ait été établi. En outre, il ne rendait pas les véhicules dans les temps impartis. Il reconnaît devant les juges qu’il y voyait « une bonne affaire ».
Le tribunal correctionnel décide finalement d’appliquer la même sanction aux deux employés reconnus coupables d’escroquerie (la circonstance de la bande organisée n’a pas été retenue) et abus de confiance. Ils sont condamnés à un an de prison avec un sursis de six mois. Ils pourront effectuer leurs peines à domicile sous le régime du bracelet électronique. Ils devront en plus verser chacun 3.000 euros d’amende et 30.000 euros à leur ancien employeur, à payer solidairement avec l’homme de main. Ce dernier, qui écope d’une sanction de six mois de prison ferme pour complicité d’escroquerie, versera également solidairement 3.000 euros avec la jeune femme pour un autre véhicule « sorti ». Coupable d’abus de confiance, elle devra s’acquitter aussi d’une amende de 800 euros et hérite d’une peine de trois mois de prison avec sursis.
Le mécanicien et le policier reçoivent deux mois de prison avec sursis, l’un pour complicité d’escroquerie et l’autre pour abus de confiance (+ une amende de 1.300 euros).
Des peines de prison ferme pour des passeurs de kwassas
Le 30 avril et le 1er mai, trois passeurs de kwassas ont été interpellés. Deux d’entre eux étaient récidivistes. Ces derniers ont été condamnés en comparution immédiate à quinze mois de prison ainsi que dix ans d’interdiction du territoire français. Le dernier, a quant à lui, été condamné à six mois de prison et trois ans d’interdiction du territoire. L’ensemble des personnes qui était sur les embarcations, ont fait l’objet d’une prise en charge sanitaire et ont ensuite été placées en centre de rétention administrative. La lourde condamnation a été saluée par Thierry Suquet, le préfet de Mayotte. Il félicite aussi les forces de l’ordre mobilisées « dans la dissuasion des traversées illégales, dans l’identification et l’interception des kwassas ».
Soibaha surveille le ramassage dans le bas du village d’Hamjago.
Chargé de collecter les déchets, le Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam976) quadrille une majeure partie de l’île avec ses camions. En rencontrant parfois quelques difficultés. Reportage.
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Issa Mahamadou, le chef de la collecte dans le nord, discute avec une habitante d’Hamjago qui se couvre le nez.
En arpentant M’tsahara et Hamjago, Ali Moussa et Assani Selemani collecteront près de onze tonnes de déchets, ce jeudi matin.
Assani Ali, coordinateur du nord, et Issa Mahamadou tentent de trouver une solution pour que le camion puisse passer dans les rues d’Hamjago.
Parfois les rippeurs doivent ramasser les déchets avec des râteaux.
Assani Ali constate que le camion se retrouve bloqué dans M’tsamboro par les voitures en stationnement et les murs de la maison d’en face.
Les bacs de la foire de ramadan de M’tsamboro sont vidés avec l’aide des services techniques.
La rue Mdjori, dans le centre M’tsamboro, est trop étroite pour le 19 tonnes qui est obligé de monter à reculons.
Ils sont sur les routes mahoraises depuis 5h, ce matin-là. Soibaha est au volant, Ali Moussa et Assani Selemani derrière le camion de 19 tonnes. Tant bien que mal, les employés du Sidevam976 se frayent un chemin dans les rues étroites et souvent pentues d’Hamjago. Ce jour-là, avec une autre équipe, ils sont chargés de ramasser les poubelles des villages de la commune de M’tsamboro, une tournée assurée habituellement trois fois par semaine. « Dans la partie nord, d’Acoua à Bandraboua, il y a douze rippeurs (ramasseurs) et sept chauffeurs », répertorie Issa Mahamadou, chef d’un grand secteur qui comprend aussi toute la commune de Koungou. Quand deux équipes se partagent la commune de M’tsamboro le matin, deux autres prennent les mêmes camions l’après-midi pour sillonner les villages d’Acoua. Quant au « minibom » (pour mini-benne à ordures ménagères) de dix tonnes, il s’occupe des chemins trop escarpés pour les deux plus grands camions.
Originaire de la commune, Soibaha fait d’ailleurs descendre lentement le sien. Les freins sont souvent sollicités, les poubelles se trouvent à quelques mètres les unes des autres. Les automobilistes coincés derrière ne peuvent que prendre leur mal en patience. Surtout que le ramadan n’est pas encore terminé, les sacs sont davantage pleins qu’usuellement. « Pendant cette période, on pourrait penser que le volume descend. C’est tout le contraire, on le triple, comme lors de la période des manzarakas », constate le chef de secteur. Les deux rippeurs, masques sur le nez, placent chaque poubelle sur le bras du camion qui soulève et retourne facilement le contenant bleu qui se déverse dans la benne. Le recyclage des déchets étant faible sur l’île, une bonne partie finit à l’ISDND (installation de stockage des déchets non dangereux) de Dzoumogné, le seul site d’enfouissement de l’île. Soibaha rigole quand on lui demande comment il supporte l’odeur. « On a l’habitude », admet-il, avant de montrer ses feuilles de suivi. Outre le tonnage final, il est indiqué l’état du camion pour en assurer la maintenance ou les réparations. Il note aussi les difficultés rencontrées pendant la tournée et les signale à ces chefs. Quand elles sont trop importantes, une rue risque de ne pas voir la collecte se faire.
Bloquées par les foires
Quelques kilomètres plus loin, la tension monte. Dans la rue de la Mairie, à M’tsamboro, les tentes de la foire du ramadan font obstacle au passage des véhicules. La municipalité a mis en place une déviation qui passe par la rue du front de mer, mais l’entrée est trop étroite pour le camion de 19 tonnes de l’autre équipe. Elle est obligée de s’adapter en faisant un détour pour rentrer vider les bacs au milieu des tentes. Car en plus, la mairie n’a pas jugé judicieux de déplacer les poubelles à l’extérieur du périmètre de la manifestation. « C’est bien, vous voyez les difficultés qu’on rencontre au quotidien », admet Issa Mahamadou, qui est en contact quasi-permanent avec les communes, que ce soient élus ou administratifs chargés des déchets, les services techniques et même la police municipale. Avec Assani Ali, le coordinateur du nord, ils tentent de trouver des solutions pour respecter le maximum de points de collecte. « La plus grosse difficulté, c’est le stationnement », font remarquer les deux hommes, qui en veulent pour preuve ces voitures assez rangées pour laisser passer des voitures, mais pas les camions. Et en effet, celui du Sidevam976 s’engage dans les petites ruelles du bourg en arrachant quelques guirlandes au passage. Issa Mahamadou suit ça un peu désabusé. Il prône des aménagements dans les communes, ne serait-ce qu’en encourageant les habitants à couper les branches des arbres ou à éviter des murs trop près de la route, pour ne pas endommager les camions trop souvent mis au garage. Autre point bloquant, des rues sont parfois tellement étroites qu’il faut rentrer en marche arrière. C’est le cas dans la rue Mdjori, dans le centre de M’tsamboro, qui oblige le 19 tonnes à remonter la pente avec cette manœuvre. « On essaie d’en faire le moins possible », concède le chef de secteur. Heureusement, ce jour-là, les grilles chancelantes des caniveaux ont été changées. « Il y a peu, elles bougeaient quand le camion passait », poursuit-il.
Peu avant midi, les camions passent les derniers points de collecte. En tout, ils ont ramassé 21 tonnes de déchets ce jour-là, rien que sur la commune de M’tsamboro.
Un manque de bacs sur la commune de Koungou
Le secteur d’Issa Mahamoudou comprend aussi tous les villages allant de Longoni à Majicavo-Lamir. Cette zone plus urbanisée concentre d’autres difficultés, reconnaît le chef de secteur. Des quartiers comme Majicavo-Dubaï sont difficilement accessibles pour les camions du Sidevam et des montagnes de déchets s’y accumulent avec le temps. Lee manque de bacs est également problématique. « Quand les jeunes nous voient installer des nouveaux, ils nous disent : « Tiens, vous nous ramenez des fagots » », déplore le chef de secteur. Souvent incendiés et placés sur la voie pour en faire des barrages, les bacs sont souvent détruits. Les agents du Sidevam sont obligés de ramasser les sacs à même le sol, voire d’utiliser des râteaux pour collecter le plus de déchets. Le syndicat espère avoir trouvé la parade en installant une quinzaine de bacs en aluminium cette fois, fixés à des rails au sol. Selon le président du syndicat, Houssamoudi Abdallah, ils ont déjà résisté à l’épreuve du feu, le mardi 25 avril, lors d’affrontements et forces de l’ordre, à Majicavo-Koropa. Car, hormis des traces de brûlures, ils sont peu endommagés et n’ont pas été bougés.
Au travers de communiqués de presse, le conseil départemental, le conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Césem), la ville de Chirongui ou encore le Parti socialiste se sont exprimés sur l’opération initiée par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, « Wuambushu ». Pour certains, c’est un soutien sans faille à cette opération, tandis que d’autres déplore la tenue de celle-ci.
Le 13 avril dernier, l’assemblée plénière départementale de Mayotte adoptait, sur proposition de l’exécutif et à l’unanimité, une motion de soutien à l’opération Wuambushu. Le Département de Mayotte était alors la première collectivité à le faire. « Il doit être entendu que l’immigration irrégulière est la première cause de tous les maux de la société mahoraise et de la quasi-saturation de tous les services publics de l’île. Aucun pays au monde n’accepterait ce qui se passe à Mayotte et aucun département de France ne peut supporter ce que vit tous les jours, la population de Mayotte » réaffirmait cette motion des élus départementaux. « Pour notre part et en tant qu’à la fois habitants et élus de cette île, nous soutenons et encourageons la tenue de cette opération qui, à nos yeux, est essentielle pour garantir à Mayotte une vie harmonieuse afin qu’elle retrouve son mode de vie d’antan. Le gouvernement ne doit ni faiblir ni céder aux voix perdues des organismes « droit-de-l’hommistes », aux appels empreints d’hypocrisie de la diaspora comorienne et encore moins aux discours des autorités comoriennes », était-il indiqué dans cette déclaration de soutien à l’opération.
Le 26 avril, les élus départementaux ont rencontré à leur demande le préfet de Mayotte, délégué du gouvernement, Thierry Suquet après le début de cette opération pour soulever un certain nombre de points essentiels : nécessité d’un soutien psychologique et d’un accompagnement des victimes, dédommagement pour les biens détruits, questions sur les reconduites aux frontières, recrutement en urgence de familles d’accueil avec demande de prise en charge de l’État et bien sûr, enjeux sur l’absence de compensations financières attendues, voire vitales.
Un soutien réaffirmé à « Wuambushu »
« Au-delà de la motion, que nous avons adoptée à l’unanimité, je redis aujourd’hui avec force la nécessité que cette opération Wuambushu qui vise à lutter contre l’immigration clandestine et la délinquance qui en résulte, réussisse car les habitants de Mayotte ont le besoin et plus encore le droit de vivre dans la paix. Force est de constater que ce n’est pas le cas à ce jour et en responsabilité, avec les maires, avec les responsables politiques, j’en appelle au calme et à l’apaisement. Nous vivons une période forcément troublée, nous nous y attendions, mais il faut que nous puissions voir rapidement les premiers effets positifs de cette opération », note le président Ben Issa Ousseni, qui rappelle que, « dans ses compétences, le Département est mobilisé et opérationnel face à cette opération annoncée. Pour autant, je redis que nous avons besoin de moyens, ce n’est pas nouveau, nous le réclamons depuis longtemps, pour pouvoir faire face à notre compétence de chef de file en matière sociale. Le Conseil départemental porte, par ailleurs, des enjeux stratégiques en matière du développement du territoire, que ce soit en termes de soutien au tissu économique, construction des infrastructures, d’aménagement du territoire, de politiques culturelles, de jeunesse et sportives qui participent au mieux vivre ensemble. Nous avons également joué tout notre rôle dans le soutien au pouvoir d’achat des mahorais sur l’essence ou les produits de première nécessité, face à une inflation galopante ».
« En pleine opération Wuambushu, dans la mesure de nos compétences, je veux dire à la population de Mayotte que les élus départementaux, sont à leurs côtés même si nous n’avons pas la main. Le rétablissement et le maintien de l’ordre sont des préalables indispensables au développement de notre territoire », conclut Ben Issa Ousseni.
Le maire de Chirongui soutient « mordicus » l’opération
C’est par un communiqué de presse que le maire de Chirongui, Bihaki Daouda, a fait connaitre son soutien à l’opération de lutte contre la délinquance. « Depuis plusieurs années, la population mahoraise vit constamment dans la peur et l’angoisse face à l’insécurité grandissante sur le territoire. L’arrivée massive de personnes en situation irrégulière freine le bon développement de l’île. J’ajoute que sur l’ensemble de l’île, nous pouvons constater une multiplication de constructions illégales, souvent en tôle et dans des zones non constructibles sans tenir compte des aléas qui font de ces parcelles des zones à risques. C’est ce qui m’a conduit à m’inscrire dans une démarche de lutter contre l’insalubrité à travers deux projets phares d’opérations de résorption de l’habitat indigne dite « RHI Mangrove » à Tsimkoura et « RHI Golf » à Miréréni.
En soutien aux mahorais et par cohérence d’actions, j’ai soutenu l’opération « Mayotte, île morte » du mois de septembre dernier en fermant les écoles et les administrations publiques pour manifester contre l’insécurité. Concomitamment à cette démarche, j’ai mobilisé l’équipe municipale pour identifier et dessiner les périmètres d’insalubrité. Compte-tenu de tout ce qui précède, j’ai l’honneur de vous informer que je soutiens mordicus, l’opération « Wuambushu » avec l’espoir que notre île retrouve la paix et ses habitants en sécurité. Oui, car cette opération initiée par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin vise à lutter contre la prolifération des bidonvilles à Mayotte, la délinquance grandissante à Mayotte, l’insalubrité à Mayotte, l’immigration clandestine à Mayotte.
Par conséquent, j’appelle mes concitoyens de Chirongui à la plus grande vigilance quant à l’afflux d’étrangers en situation irrégulière dans la commune suite aux démolitions de nombreuses cases insalubres dans les autres communes. Je demande enfin, à la population de non seulement éviter l’hébergement de personnes en situation irrégulière, communément appelées « sans-papiers », car ceci constitue un délit puni par la loi mais d’alerter également la municipalité de toutes nouvelles installations illégales sur le territoire communal. Il en va de la réussite de cette opération salutaire pour notre jeune département ».
Une motion adoptée par le Césem
Lors de son bureau du 28 avril dernier, le Césem (Conseil économique, social et environnemental de Mayotte) a adopté une motion à l’unanimité concernant l’opération de lutte contre l’habitat indigne et la lutte contre la délinquance, « Wuambushu » et la sécurité sur l’île.
« Depuis plus de dix ans règne à Mayotte un climat d’insécurité qui est la résultante d’une situation récurrente de violences physiques et morales graves commises essentiellement par de jeunes délinquants et touchant, à toute heure et en tous lieux, l’ensemble des composantes de la population. Exaspérée, la société civile s’est soulevée au cours du 1er trimestre 2018 et observé deux journées « île morte » les 15 et 16 septembre 2022 pour dénoncer le non-respect, dans ce département, des obligations telles que prévues dans les articles 21 et 72 de la Constitution, à savoir l’exécution de la loi. Les conséquences de cette situation sont d’avoir généré gravement des troubles et le chaos dans le 101ème département le plus pauvre de la République.
La négation de la liberté d’aller et venir ainsi que de la liberté de vivre paisiblement dans sa propriété et jouir de ses biens constitue sur ce territoire une grave violation des principes fondamentaux de la République. Aussi, à la suite des Assises sur la sécurité tenues à Mamoudzou en 2021, les élus locaux et nationaux de Mayotte ont demandé de manière unanime au Gouvernement d’agir afin de ramener la paix sociale qui caractérisait jadis le territoire.
En réponse à cette doléance, renouvelée lors de rencontres ministérielles, parlementaires et AMF le Gouvernement a proposé l’opération Wuambushu démarrée le 24 avril 2023 dont l’objectif est triple : lutter contre la délinquance, l’immigration clandestine et contre l’habitat insalubre. Au regard de l’ampleur de l’immigration clandestine et de ses impacts considérables sur les politiques publiques et la vie sociale à Mayotte, le Césem : salue l’effort de l’État à travers la forte mobilisation de moyens humains et matériels supplémentaires ; s’interroge cependant sur le niveau de préparation préalable d’une opération de telle ampleur qui aurait dû associer en amont les acteurs locaux ; s’interroge sur l’adaptation des moyens mobilisés au type de délinquance (terrains difficiles, grande mobilité) ; demande l’application à Mayotte de la circulaire Taubira concernant la gestion des mineurs non accompagnés ; demande la mise en place d’une coopération technique interservices (police, justice, services sociaux…) entre Mayotte et les pays de la région ; demande que les moyens ainsi mobilisés soient pérennisés sur le territoire aussi longtemps que nécessaire, comme l’a soutenu d’ailleurs le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, lors de son entretien du vendredi 21 avril 2023 sur France Info ; demande à l’Etat d’autoriser les détenteurs de titres de séjours délivrés à Mayotte de circuler sur l’ensemble du territoire national ; soutient la demande maintes fois formulée par les maires d’être associés dans l’instruction des titres de séjour, notamment sur l’effectivité de la situation d’hébergement dans la commune. Il est en effet nécessaire que le Département recouvre une situation sécuritaire apaisée indispensable pour sauvegarder l’activité économique et réduire le poids de l’économie informelle dans l’île ».
« Des mesures brutales dépourvues d’humanité et par ailleurs inefficaces »
Olivier Faure, Olivier Nicolas et Béatrice Bellay, respectivement premier secrétaire du Parti socialiste, secrétaire national aux Outre-mer et secrétaire nationale à l’Égalité réelle, ont cosigné un communiqué de presse concernant l’opération actuellement menée à Mayotte.
« La première journée de l’opération « Wuambushu » déclenchée à Mayotte par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer ce lundi vient confirmer que le Gouvernement entend apporter aux vraies difficultés sécuritaires, migratoires et, de fait de services publics et de justice sociale, de ce département des réponses à la fois moralement inacceptables et par ailleurs inefficaces à moyen et long terme. Après avoir bien trop longtemps sous-estimé la gravité de la situation mahoraise, le Gouvernement privilégie aujourd’hui des mesures brutales et spectaculaires qui sont à bien des égards dépourvus d’humanité, surtout quand nombre d’enfants resteront sur l’île quand leurs parents seront expulsés.
Le Parti socialiste déplore que soient promis à la destruction des quartiers entiers, certes insalubres, mais sans alternatives suffisantes pour reloger des familles et des enfants qui seront placés dans une précarité encore plus grande avant d’être expulsés. Il rejoint en cela l’inquiétude exprimée par la Défenseure des droits et plusieurs associations comme la Ligue des droits de l’Homme. Le tribunal judiciaire de Mamoudzou, à Mayotte, vient d’ailleurs de suspendre l’opération de destruction du bidonville « Talus 2 » du quartier de Majicavo, dans la commune de Koungou. Le juge des référés « ordonne au préfet de Mayotte de cesser toute opération d’évacuation et de démolition des habitats » à Majicavo, précisant que « la destruction des habitations (…) est manifestement irrégulière », « mettant en péril la sécurité » des habitants.
Le refus des Comores d’autoriser ce lundi l’accostage du bateau transportant les premiers expulsés de l’opération témoignent en outre de l’absence de coordination entre la France et les autorités comoriennes dans le cadre de cette opération. À l’inverse de l’approche du Gouvernement, les socialistes estiment qu’aucune solution durable aux difficultés de Mayotte ne se fera dans le tout-répressif et sans une coopération étroite avec les Comores. Il en va de la capacité de la France à répondre aux enjeux de sécurité, de protection des personnes et des biens de ce département dans le respect des valeurs républicaines ».
Une manifestation de soutien à La Réunion, ce lundi 8 mai
Le Collectif Ré-MaA (Résistance Réunion-Mayotte en action), représentant les citoyens mahorais de La Réunion, en étroite collaboration avec les collectifs des citoyens de organise un rassemblement populaire. Ce rendez-vous aura lieu le lundi 8 mai, devant la préfecture de La Réunion, à Saint-Denis, dès 10h. À cette occasion, seront exposées les différentes actions prises par les collectifs, lors du grand congrès de Chirongui qui a réunis plus d’un millier de Mahorais.
La Guyane et Mayotte sont les départements les plus pauvres de France. Il existe cependantune personne ayant des liens étroits avec ces deux territoires, et s’efforçant de les faire avancer : Carla Baltus, véritable success-story à elle-même. Présidente du SEMOP, le gestionnaire du réseau de transports urbains de l’Île-de-Cayenne, elle occupe surtout le poste de présidente du MEDEF de Mayotte, et possède notamment l’entreprise Carla Mayotte Transports Baltus, lancée en 1997 avec l’achat d’un bus scolaire, le premier des quelque 70 qu’elle a aujourd’hui dans sa flotte.
Outre sa réussite, la serial-entrepreneuse a su, depuis son arrivée sur l’île au lagon, prendre position sur des sujets aussi divers que le développement économique de Mayotte, l’insécurité, l’énergie et l’administration. Preuve de son sérieux et de sa compétence, Carla Baltus est réélue à la tête de la branche mahoraise du Mouvement des entreprises de France en 2021. La patronne des patrons de l’île accueillait même sur le territoire Geoffroy Roux de Bézieux, président national
du MEDEF, l’année dernière. Celle qui privilégie l’action sans pour autant oublier le dialogue compte aujourd’hui une dizaine de mandats à Mayotte, dans les domaines du transport donc, mais aussi du tourisme, de la logistique, de l’immobilier, de l’enseignement de la conduite, de la location de véhicules, de la formation ou des services de proximité. Une bonne manière d’étendre son influence dans le 101ème département, qui l’a accueillie les bras ouverts, et elle le lui rend bien.
Houssaini Assani Tafara
Il est connu comme étant « monsieur formation » à Mayotte. Houssaini Assani Tafara est l’un
des propriétaires du centre de formation Daesa depuis dix ans, en plus d’être très engagé
dans l’accompagnement professionnel des jeunes mahorais.
Lorsqu’il revient sur son île natale qu’il avait quittée 20 ans en arrière, « j’avais un objectif, ne pas être salarié », affirme Houssaini Tafara. Il commence donc par créer un cybercafé dans son village d’origine à Kani-Kéli, puis travaille dans le milieu de la nuit en organisant des concerts. Et en 2012, il rachète une partie du centre de formation Daesa. Le chef d’entreprise est loin de son domaine de prédilection et de ce qu’il a étudié mais il poursuit en ce sens, car il souhaite avoir un impact sur son territoire et « le meilleur moyen d’y arriver est d’accompagner les jeunes », selon lui. Avec ses associés, ils mettent la priorité sur des formations à forte potentialité d’embauche à Mayotte tel que le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, l’informatique, le numérique, et l’automobile.
Voulant toujours faire plus, il crée en parallèle l’association Emanciper Mayotte, qui accompagne les nouveaux bacheliers mahorais qui partent étudier en métropole. Fort de son succès auprès de la jeunesse, il met en place le programme Erasmus dans l’île aux parfums et l’île Bourbon, et permet ainsi aux jeunes mahorais et réunionnais de vivre une expérience professionnelle de six mois dans un pays d’Europe. Actuellement, il fait partir 30 jeunes tous les six mois, 20 de Mayotte et 10 de La Réunion. « L’idée est de leur apporter une ouverture d’esprit », indique-t-il. À 36 ans, Houssaini Assani Tafara n’a pas fini de faire parler de lui, et des grandes ambitions qu’il a pour son île.
Youssouf Abdou
Youssouf Abdou, 45 ans, est le gérant depuis plusieurs années de Mayotte Tropic, magasin alimentaire qui vend en gros et au détail situé sur le territoire de la commune de Bandraboua. C’est avec lui, ainsi que ses collègues et équipes, que l’enseigne est devenue l’une des références mahoraises dans la vente de produits frais ou surgelés.
Pour Mayotte Tropic, c’est le doublé ! Déjà nommée dans la catégorie « Entreprise dynamique de l’année », l’enseigne alimentaire place aussi son gérant parmi les nommés des neuvièmes Trophées mahorais de l’entreprise. Il faut dire que le quarantenaire a su imposer le nom du magasin qu’il gère dans le paysage mahorais. Situé sur la route reliant le carrefour Milou à Dzoumogné, à quelques mètres du rond-point récemment construit, le bâtiment de Mayotte Tropic voit devant lui se déployer de nombreux véhicules chaque jour. Youssouf Abdou a en effet su rassembler dans sa clientèle les professionnels, tels que les
restaurateurs ou traiteurs, ainsi que les particuliers, pouvant venir à Dzoumogné pour glaner quelques fruits, légumes, ou morceaux de viande. Et pour ceux qui ne pourraient pas se déplacer, l’entrepreneur a réussi à développer sa flotte de camions de livraison, qui sillonnent les routes de l’île tant que les commandes affluent. Le confort du client est aussi ce qui a poussé Mayotte Tropic à accepter les commandes via un simple message WhatsApp. Après une confirmation de la part de l’entreprise, la livraison et le paiement n’ont plus qu’à se dérouler normalement. Ce même canal a été privilégié pour ouvrir un groupe public sur lequel partager les arrivages et les promotions auprès des potentiels intéressés. l’international puisqu’elle prévoit d’exporter son entreprise dans les pays voisins tels que les Comores, Madagascar et la Tanzanie.
Farrah Hafidou
Oudjérébou, couveuse d’entreprises de Mayotte, accompagne de jeunes entreprises ou porteuses de projet à se développer. Porté par Farrah Hafidou, ce réseau favorise l’égalité des chances grâce à un accompagnement personnalisé. Les jeunes chefs d’entreprises et porteurs de projet sont orientés par des personnes expérimentées, dans le but d’accroître leur ascension.
Oudjérébou, la couveuse d’entreprise est une association qui accompagne de jeunes chefs
d’entreprises de tout Mayotte. L’accompagnement dure douze mois et peut s’arrêter à tout moment. Le but de l’association dirigée par Farrah Hafidou est d’aider, d’orienter et de conseiller les jeunes porteurs de projet et les jeunes créateurs d’entreprises à pérenniser leur activité et à gérer les obstacles qui peuvent surgir dans le monde de l’entreprenariat.
Les chefs d’entreprises ont ainsi la possibilité de tester leurs activités sans s’immatriculer. Oudjérébou met également à leur disposition toutes les ressources nécessaires pour développer les compétences qui feront la réussite de leurs entreprises. Par ailleurs, avant l’intégration à la couveuse, le porteur de projet ou le chef d’entreprise a le statut de stagiaire de la formation professionnelle. Il pourra donc bénéficier des allocations chômage ou d’une indemnité du Conseil Départemental. En effet, tout un processus est mis en place avant l’intégration. Le porteur de projet ou chef d’entreprise dépose un dossier de candidature. Une fois validé, Il passe un oral devant le comité d’intégration afin de présenter son projet ainsi que ses objectifs. Et enfin, il signe la convention
d’intégration pour intégrer officiellement la couveuse.
Omar Saïd
Omar Saïd est le directeur général de l’association Wenka culture, spécialisée dans le nettoyage des rues de Kawéni et l’insertion professionnelle. Depuis six ans, il se bat pour cette structure afin de donner une autre image à la jeunesse de Kawéni, en les prenant sous son aile.
Omar Saïd est un trentenaire qui est né et a grandi à Kawéni. OEuvrer pour son village natal, était comme une évidence, un devoir. Il prend ses fonctions au sein de l’association en 2017, mais à cette époque Wenka culture est peu connu. Omar Saïd débarque avec des ambitions et une détermination sans faille. Diplômé d’un master économie sociale et solidaire obtenu en métropole, dès son retour il se souvient de cette petite association de son quartier qui luttait contre l’oisiveté des jeunes en les faisant nettoyer les rues de Kawéni. Il commence à travailler et les fondateurs lui font rapidement confiance et lui laissent champ libre. À son arrivée, il était l’unique salariée, mais le jeune homme est persuadé qu’il peut développer la
structure. Il décide alors de créer un projet économique, solidaire et pédagogique et c’est à partir
de ce moment que Wenka culture prend son envol. Ambitieux et sûr de lui, Omar Saïd n’hésite pas à aller toquer aux portes de tous ceux qui peuvent l’aider à atteindre ses objectifs professionnels. Parmi lesquelles, faire de Wenka culture une association départementale au même titre que les autres grands noms dans ce domaine à Mayotte.
En collaboration avec l’intercommunalité de Petite-Terre et Pôle emploi Mayotte, la couveuse d’entreprises Oudjerebou a lancé l’opération « Mon quartier entreprend » dans la maison de quartier Dagoni La Vigie à Labattoir.
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Plusieurs jeunes porteurs de projets ont été auditionnés dans la maison de quartier Dagoni la Vigie ce vendredi 28 avril, dans le cadre de l’opération « Mon quartier entreprend » portée par la couveuse d’entreprises Oudjerebou. Une dizaine de candidats avait été retenue pour l’occasion ; chacun disposait de dix minutes pour expliquer son projet et répondre aux questions du jury composé de membres de la couveuse et d’un représentant de la Communauté de communes de de Petite-Terre (CCPT). Une démarche extrêmement intéressante pour dénicher des talents et des projets prometteurs pour l’avenir de notre île.
C’est le cas Mhadji D., venu présenter « Halo Livraison ». Extrêmement à l’aise devant le jury, le jeune homme explique qu’il a conçu son projet durant la crise du Covid 19, au regard des difficultés rencontrées par sa mère diabétique pour se faire livrer ses indispensables médicaments. Cette expérience lui a donné l’idée d’un service rapprochant clients et fournisseurs. Il estime qu’il faut habituer la clientèle locale à passer commande à un prestataire qui ferait la navette entre elle et les fournisseurs. Son concept s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels, sa cible principale étant les petites et moyennes entreprises. Licence en poche, le jeune Mhadji D. entend développer son concept largement à Mayotte mais le juge également transposable hors de notre département, dans l’hexagone ou les pays limitrophes. Halo Livraison « vise avant tout à accompagner la population à évoluer au même rythme que le territoire », argue-t-il, précisant que son concept n’exclut aucun produit. L’idée est de pouvoir se faire livrer à domicile un café, des vêtements, ou même des médicaments… Mhadji D. a testé son système neuf mois durant avant de passer devant le jury, en se basant sur un panel de trente clients aux profils divers. Le jeune porteur de projet espère recevoir d’Oudjerebou l’accompagnement nécessaire au bon démarrage de son activité professionnelle. « Comment votre projet se différencie-t-il de ceux déjà existants sur le marché ? », interroge le jury. Le candidat met en avant le circuit court (paiement direct entre les clients et les prestataires de service) et l’hétérogénéité des produits proposés à la livraison.
Autre projet ayant retenu l’attention : celui de Chamsiya, diplômée en commerce (BAC + 2), qui souhaite réaliser un rêve d’enfance en devenant capitaine d’un catamaran de vingt places destiné au tourisme en mer dans le lagon. La jeune femme désire valoriser certains sites touristiques déjà bien connus, et d’autres qui le sont moins, le temps d’une excursion. Elle aussi a pris le temps de se confronter à la réalité de sa future activité professionnelle en travaillant au sein d’une entreprise locale spécialisée dans les sorties en mer. Cet exercice devant le jury d’Oudjerebou lui a permis de détailler son plan de communication pour valoriser sa future profession. L’opération « Mon quartier entreprend » se poursuit : deux séances de formation se tiennent cette semaine, tandis que la finale est prévue ce vendredi 5 mai sur la place de la mosquée de la Vigie à Labattoir.
Les étudiants sans-papiers manifestent régulièrement pour dénoncer l’impasse administrative pour la poursuite de leurs études. (photo d’archives)
JAM NEPFE (Jeunes à Mayotte né(e)s en France de parents étrangers) est une association qui revendique les droits des jeunes à Mayotte dont les parents sont étrangers. Elle a pour but de faire reconnaître l’acquisition par résidence de la nationalité.
L’association JAM NEPFE (Jeunes à Mayotte né(e)s en France de parents étrangers) a lancé une pétition qui obligerait les professeurs à informer les élèves de leurs droits. En effet, la procédure pour obtenir un titre de séjour peut être engagée dès l’âge de 13 ans, ce qui est méconnu de beaucoup. Nombreux sont ceux qui attendent l’âge de 16 ans, voire leur majorité, pour faire la demande. Par ailleurs, pour obtenir un titre de séjour, la loi asile-immigration du 1er mars 2019 exige que l’un des deux parents soit en possession d’un titre de séjour de plus de cinq ans. Le titre est cependant refusé si une personne de l’entourage est en situation irrégulière. « C’est un cercle vicieux », déclare Faoulina, 20 ans, l’une des deux représentantes de l’association. « Nous sommes nés avant cette loi, nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes concernés. »
Habachia, 20 ans, l’autre représentante de l’association, raconte : « On étudie ici de la maternelle à la terminale. A 18 ans, on est mis dehors. On ne peut pas travailler ni voyager. Les garçons sont envoyés voler pour gagner de l’argent et les filles sont mariées ». Faoulina atteste : « Pour moi, Mayotte, c’est mon pays. Je n’ai pas choisi de naître ici mais je ne me vois pas vivre ailleurs ». Les enfants, ayant grandi à Mayotte, à l’âge de 18 ans, se voient nier l’accès aux études supérieures sans titre de séjour. « J’ai fait des études, j’ai voulu partir par la suite pour faire une licence de droit mais je n’ai pas pu. Je me suis alors rendue en manifestation et j’ai vu que je n’étais pas la seule concernée. Nous voulons juste pouvoir étudier », poursuit-elle. Les deux jeunes femmes disent se sentir Françaises, et souhaitent s’intégrer.
L’association a d’autres ambitions. Elle voudrait réunir 1.000 membres, alors qu’elle en compte un peu plus de 200 aujourd’hui. Elle revendique de vouloir faire évoluer la loi pour accéder au titre de séjour et enlever un ajout fait en 2019. Celui-ci oblige les parents à être en situation régulière pour que leurs enfants obtiennent ce titre. « On nous pousse à avoir des enfants pour régulariser notre situation », déplore la jeune femme. Pour le titre de séjour, il y a plusieurs statuts. Le plus courant est le motif « vie privée ». Pour avoir cette mention, il faut que quelqu’un de la famille soit en situation régulière. Dans le cas contraire, il faut quelqu’un avec une carte d’identité française. Le seul moyen pour eux d’obtenir ce titre de séjour est donc de faire un enfant sur le territoire français.
Wuambushu, une crainte pour l’association
Outre les difficultés administratives, l’opération de lutte contre l’immigration illégale en ce moment sur l’île inquiète. « Avec Wuambushu, on ne sait pas ce qui va se passer. Certains récemment, avant l’opération, se sont fait expulser alors qu’ils passaient les épreuves du baccalauréat. Tout peut arriver », regrette Faoulina. Les familles ont peur. Un décasage en 2018 s’était produite à Mayotte. « Beaucoup de familles se sont retrouvées à la rue. Ils nous promettent un relogement mais on n’est jamais sûrs. ». L’opération suscite une réelle crainte au sein de l’association. « Nous sommes inquiets. Les mineurs vont se retrouver à la rue quand leurs parents seront expulsés. » Habachia affirme : « Cette opération, ça fait peur. Nous avons tous peur. Aux Comores, on n’a pas d’avenir ».
L’association a reçu du soutien pour leur bataille, notamment de la part de la CGT éducation ou encore de leurs professeurs. Le changement de cette loi est leur revendication principale. « On sait que si on ne gagne pas le combat, les générations qui arrivent n’auront plus rien. Si on le gagne en revanche, ils auront quelque chose. »