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Crise de l’eau : Mayotte passera à trois coupures par semaine le 22 mai

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A partir du lundi 22 mai, le réseau d’alimentation en eau potable sera coupé trois fois par semaine dans chaque village ou quartier de Mayotte.

Le niveau des retenues d’eau de Combani et Dzoumogné étant trop bas à cette période de l’année, le comité de suivi de la ressource en eau a décidé d’augmenter le nombre de coupures nocturnes (de 17h à 7h). Elles passeront de deux à trois, le 22 mai, est-il annoncé ce jeudi soir. Puis à quatre fois par semaine à partir de la mi-juin.

L’issue semblait inévitable. Le déficit pluviométrique que connaît Mayotte est inédit depuis 1997. « La retenue de Dzoumogné est actuellement remplie à 29,7 % contre 98,5 % en 2022 à la même période. Celle de Combani est remplie à 47,1 %, contre 97,1 % en 2022 à la même période », constate, ce jeudi soir, le comité de suivi de la ressource en eau, composé de la préfecture de Mayotte, l’Agence régionale de santé, Météo-France, le syndicat des Eaux de Mayotte, ainsi que son délégataire, la société mahoraise des eaux. La saison des pluies étant bel et bien terminée, il est désormais acquis que le territoire vivra désormais trois coupures nocturnes, de 17h à 7h, par semaine de son alimentation en eau potable. Le nouveau calendrier sera en vigueur à compter du lundi 22 mai (voir tableau ci-dessous). « Un quatrième tour nocturne devrait être mis en place autour de mi-juin », prévient d’ores et déjà le communiqué.

« S’adapter collectivement »

Les coupures nocturnes permettront que l’activité économique de l’île et les écoles puissent fonctionner normalement dans la journée. Et nombre de particuliers ou d’administrations ont pris leurs devants pour tenter de réduire leur consommation ou éviter les pénuries. Comme le révélait dans nos colonnes, le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, les établissements scolaires commençaient à s’y préparer. « L’enjeu est de s’adapter collectivement avec de nombreuses mesures alternatives et complémentaires, tant sur le plan de la distribution que sur l’augmentation de la ressource : fourniture et implantation d’osmoseurs de moyenne ou de grande capacité, développement de la capacité de l’usine de dessalement, implantation de cuves dans les établissements scolaires et de santé, distribution de kits d’économie d’eau, contrôle des prix de l’eau embouteillée et travail avec les importateurs sur les approvisionnements », détaille la préfecture de Mayotte, ce jeudi soir. Elle rappelle qu’un arrêté préfectoral interdit déjà certains usages comme le nettoyage de voitures ou des façades.

« Le préfet ainsi que l’ensemble du comité de suivi de la ressource en eau remercient la population, et rappellent le caractère indispensable de ne pas opposer les usages et de faire participer chacun à cet effort collectif », fait observer le représentant de l’État.

Le nouveau tableau avec ses trois coupures hebdomadaires sera en vigueur au moins jusqu’à la mi-juin. Elle pourrait passer à quatre ensuite.

Outre-mer : Le prix des billets d’avion s’invite à l’Assemblée nationale

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Ce jeudi 11 mai, dans la matinée, avait lieu, à l’Assemblée nationale, une commission d’enquête relative au coût de la vie dans les collectivités territoriales d’outre-mer. Étaient auditionnés autour d’une table ronde, les représentants des compagnies aériennes présentes dans les outre-mer, ainsi que des représentants de la direction générale de l’aviation civile (DGAC).

« C’est à l’État de faire un effort », prévient Pascal de Izaguirre. Le président-directeur général de Corsair était l’une des personnes auditionnées par la commission d’enquête parlementaire sur le coût de la vie en outre-mer, ce jeudi matin. Il y était question des causes, des conséquences et des solutions que pouvaient mettre en place les compagnies aériennes afin de lutter contre la hausse des prix des billets d’avion. Ces dernières années, ils ont augmenté d’environ 40 %. Un coût supplémentaire pour des habitants d’outre-mer qui ne peuvent pas, pour la plupart, se le permettre. Le président de la commission et député de Martinique, Johnny Hajjar, souligne ainsi : « Les usagers subissent toutes les augmentations surtout ceux des territoires enclavés et isolés. Quand on ne peut pas voyager, on est aujourd’hui enfermé sur un territoire. Le seuil de « supportabilité » est déjà dépassé. C’est une forme de discrimination ».

Pourquoi une telle augmentation ?

Les causes de cette augmentation ont été énumérées par les différents participants. « Il est vrai que les tarifs ont évolué, la crise sanitaire a donné un sérieux choc au fonctionnement. Le prix du kérosène et le prix du dollar ont beaucoup bougé », affirme Emmanuel Vivet, sous-directeur des transports et des services aériens à la direction générale de l’aviation civile (DGAC). Il ajoute également que si « quelqu’un réserve deux semaines avant les vacances, il n’y a plus beaucoup de place et il se retrouve face à un billet très cher, le ressenti d’insupportabilité est fort. Nous observons, une augmentation [des prix] en période de pointe et une baisse en basse saison. On conçoit que ce soit cher quand on a des responsabilités familiales dans une situation inflationniste ». Pascal de Izaguirre blâme, quant à lui, l’augmentation salariale, les coûts d’entretien, « on se fait arnaquer » avoue-t-il, et bien évidemment, le prix du kérosène qui représente selon lui 35 % du prix d’un billet. Mais aussi, il avoue que sa compagnie a été « très secouée par la crise du Covid-19 ».

« Corriger les inégalités »

Le président interroge la table pour savoir si des solutions sont possibles. Le président de Corsair déclare vouloir « corriger les inégalités dont pâtissent les communautés ultra-marines. La priorité doit être pour les populations les plus défavorisées », renvoyant la responsabilité à l’État. Il est impossible, selon les dirigeants, de réduire leurs marges, qui sont de l’ordre de 1 à 2 %. Le seul moyen de baisser les prix des billets, dans la conjoncture actuelle, c’est d’obtenir des aides de l’État.

Henri de Peyrelongue, directeur général adjoint commercial passage d’Air France-KLM, assure que « s’il y a une volonté de baisser les prix, il appartient aux autorités de mettre en place une mesure qui convient ».

 

Pourquoi Mayotte est plus cher que La Réunion ?

Le député de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine, était présent lors des auditions. Il s’est étonné de la différence de prix entre le voyage de Saint-Denis à la Réunion à Paris et le voyage de Dzaoudzi et Paris. Joseph Bréma, directeur d’Air Austral, lui notifie que la tonne de carburant à Mayotte atteint les 1.800 euros, et qu’il est plus difficile d’atterrir puisque la piste est courte. La population de Mayotte est pourtant la plus pauvre de France, mais les prix des billets sont beaucoup élevés que dans d’autres territoires d’outre-mer. Le député s’est aussi interrogé sur l’absence d’Air France sur l’île. Henri de Peyrelongue, directeur général adjoint commercial passage d’Air France-KLM, lui répond qu’à cause de la crise du Covid-19, ils n’étaient pas en mesure d’opérer, mais que « ça fait partie des destinations que l’on regarde fréquemment ».

 

Zena Airlines se lance sur les réseaux sociaux

Outre-mer : Le prix des billets d’avion s’invite à l’Assemblée nationale
La compagnie aérienne mahoraise Zena Airlines s’est dotée d’une page Facebook qui a accumulé presque 2.000 abonnés en une journée.

La compagnie aérienne mahoraise Zena Airlines, après avoir dévoiler son logo en mars dernier, vient de se lancer sur les réseaux sociaux. Cette page Facebook permettra d’informer le plus grand nombre de l’avancée des démarches initiées dans le cadre du lancement de la compagnie, « en attendant de pouvoir vous retrouver à bord ! »

Zena Airlines « est la concrétisation d’un rêve mahorais, celui de proposer un autre choix de voyage dans la zone, en métropole ou ailleurs dans le monde. À travers cette compagnie locale, notre ambition est plus que jamais de servir les intérêts de la population grâce à des tarifs, des destinations et un confort adaptés aux besoins des mahorais », rappelle la compagnie sur la première publication de sa page Facebook.

« Créer des richesses, des emplois, c’est essentiel »

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« Créer des richesses, des emplois, c’est essentiel »
Le colloque sur le schéma régional de développement économique, d’internationalisation et d’innovation se déroule pendant deux jours, au pôle d’excellence rural de Coconi.

Collectivités et institutions économiques étaient réunies, ce jeudi, à Coconi, pour le premier jour du colloque sur le schéma régional de développement économique, d’internationalisation et d’innovation (SRDEII). Un document au nom ronflant, mais loin d’être anodin pour le territoire français à la croissance économique la plus forte (+8% de produit intérieur brut par an).

Qu’est-ce que le schéma régional de développement économique, d’internationalisation et d’innovation ?

Le document, connu sous l’abréviation SRDEII, est une obligation instituée par la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) en 2015. Porté d’habitude par les Régions, il l’est ici par le Département de Mayotte, mais il s’agit « d’un schéma collectif au service du territoire et pour lequel on doit tous le mettre en œuvre », fait remarquer Marjorie Pâquet, l’adjointe au secrétaire général pour les affaires régionales (Sgar). Alors que le dernier SRDEII est en vigueur depuis 2019, sept grandes orientations fixent un cap pour le développement économique à Mayotte. Un sujet qu’apprécie le conseil départemental qui en a fait sa priorité et est l’organisateur de ce colloque sur deux jours, ce jeudi et vendredi matin. « Créer des richesses, des emplois, c’est essentiel. C’est vital, mais ce n’est pas facile », constate Bibi Chanfi, la deuxième vice-présidente du Département dans son allocution, en référence aux contradictions de Mayotte. En effet, l’île connaît une croissance de son produit intérieur brut de 8% chaque année, soit trois fois plus qu’à l’échelle nationale. Cependant, elle reste le département le plus pauvre et avec le plus haut taux de chômage (30% de sa population active).

A quoi sert ce colloque ?

Réunissant des acteurs économiques et les collectivités locales au pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi, il sert à la fois à réaliser un diagnostic du développement de l’économie mahoraise et à explorer les pistes pour que le territoire puisse continuer à voir son économie progresser. « Le but de ce colloque est de définir ensemble nos objectifs les plus importants et bien nous organiser pour coordonner et rendre concret notre programme d’action », prévient la vice-présidente en charge du développement économique. La cabinet M’zé conseil, qui suit le projet depuis le début, compte d’ailleurs beaucoup sur les six ateliers prévus (voir encadré) pour « nourrir la réflexion ».

Dans quels domaines Mayotte s’en sort bien ?

Concernant le diagnostic, il n’est pas si sévère. Guillaume Jaouen, le directeur de M’zé conseil, loue l’accompagnement des entreprises qui se structure de plus en plus. Il cite comme exemple l’Adim  (l’agence de développement et d’innovation de Mayotte). En termes d’innovation aussi, « Mayotte avance bien », dit-il avant de citer la future Technopôle de Dembéni, les clusters créés récemment (voir par ailleurs) et la transition numérique avec le projet « Douka 2.0 ».

A contrario, quels secteurs posent des difficultés ?

Il y a deux orientations qui font encore défaut dans le paysage économique mahorais. Le premier est l’investissement public et notamment la création de zones d’activités économiques. Ce terreau, qui attire et permet aux entreprises de grandir, manque encore cruellement. Le SRDEII avait misé sur cinq sites pour tenter de décongestionner Kawéni. Et hormis la ZAE de Longoni, les autres ont pris du retard pour se développer. Plusieurs intervenants n’ont pas manqué de rappeler les besoins. Mamadou Konaté par exemple, le directeur de l’Adim, fait remarquer qu’il s’agit d’un handicap à la fois pour les porteurs de projet accompagnés par l’agence et les investisseurs régionaux intéressés par Mayotte. Au Département où la question du foncier revient souvent, on ne dit pas autre chose. « Un sujet nous tient particulièrement à cœur en ce moment, la production du foncier économique. Nous devons accélérer encore ce chantier majeur et concrétiser les opportunités foncières qui s’offrent. C’est essentiel pour la vitalité de notre économie », concède Bibi Chanfi. Les Badamiers, Combani et Malamani, les ZAE les plus souvent citées, semblent toutefois portées de façon dynamique par leurs intercommunalités. L’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte), représentée par son directeur Yves-Michel Daunar, s’est montrée optimiste sur leur développement.

La deuxième orientation encore délaissée est celle portant sur le développement durable. Car si les croissances verte et surtout bleue (liée à la mer) sont souvent louées, elles restent timides à Mayotte.

 

Une dernière matinée d’ateliers

Jeudi après-midi et ce vendredi matin, le colloque se divise en plusieurs ateliers. Si la politique d’aide aux entreprises et le soutien à l’innovation ont été abordés lors de la première journée, quatre autres thèmes feront l’objet ce matin de travaux, toujours au PER de Coconi. A 8h, il y aura en simultané les ateliers 3 (aménagement du territoire et investissements majeurs) et 4 (capital humain et formation professionnelle). A 10h15 environ, ce seront les deux derniers sur le développement durable et la résilience territoriale, ainsi que le positionnement régional et la stratégie d’internationalisation. A midi, Bibi Chanfi, la deuxième vice-présidente du conseil départemental, sera chargée du discours de clôture de ce colloque.

A Mayotte, un nombre plus important de kwassas interceptés en mer

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Un nombre plus important de kwassas interceptés en mer
Alors que l’opération Wuambushu patine dans son volet lutte contre l’immigration clandestine à cause de soucis diplomatiques, le nombre de personnes interpellées en mer depuis le début de l’année n’a jamais été haut.

Si l’opération Wuambushu se veut encore discrète du côté des autorités, Shikandra continue d’apporter son lot de chiffres habituels dans la lutte contre l’immigration clandestine. Difficile de ne pas voir une corrélation entre les deux en ce début d’année.

Le bilan de l’opération Shikandra, dont le principal objectif est la lutte contre l’immigration clandestine, est régulièrement publié par la préfecture Mayotte depuis ses débuts en 2019. Les derniers chiffres sur les quatre premiers mois de l’année montrent une réelle augmentation à la fois du nombre d’embarcations interceptés et d’interpellations à terre par rapport à l’an dernier. Ainsi, on y apprend que depuis le 1er janvier, 341 kwassas ont été détectés, soit une augmentation de 49 % par rapport à 2022 à la même période, mais en deçà des 385 des premiers mois de 2021. Tous ne peuvent être interceptés, car comme le rappelait Frédéric Sautron, le sous-préfet de chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, vendredi dernier : « Ils réussissent à « beacher » pour des raisons diverses et variées, des gens présents qui aident, l’état de la mer, en fonction des marées ». Toutefois, avec 221 bateaux interceptés, police aux frontières et gendarmerie maritime n’en ont jamais eu autant. Cela représente un ratio de « 65 % des kwassas détectés qui ont été interceptés ». Au total, il y avait 2.979 étrangers en situation irrégulière qui ont été interpellés en mer et 306 moteurs saisis. Ce sont également 25.397 cartouches de cigarettes de contrebande saisies et détruites, représentant une valeur marchande d’environ 1,7 million d’euros.

De nombreux passeurs condamnés

A terre, la présence plus importante de policiers et gendarmes avec l’opération Wuambushu a permis 7.895 interpellations de personnes en situation irrégulière (contre 7.111 en 2022) et 8.243 reconduites à la frontière (7.246 reconduites en 2022) depuis le 1er janvier. C’est cependant moins qu’en 2021 où il y avait eu 8.727 interpellations et 9.663 reconduites à la frontière. Ces dernières ont sensiblement baissé ces deux dernières semaines depuis la fermeture des frontières côté comorien. Le flou demeure d’ailleurs si la reprise des liaisons maritimes entre Mayotte et les Comores se fera ou non avec des personnes en situation irrégulière à bord.

Toujours en lien avec la lutte contre l’immigration clandestine, la politique pénale se fait plus sévère avec les passeurs depuis quelques mois. 163 passeurs ont été ainsi présentés à la justice depuis le 1er janvier 2023, avec 120 condamnations à de la prison ferme à la clé et trois avec de la prison avec sursis. « Des interdictions de territoire de trois et cinq ans ont suivi ces condamnations », note la préfecture.

Depuis le début de l’année, quatre filières de passeurs ont été démantelées, pour un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros. Enfin, 127 porteurs de faux documents et dix trafiquants de faux ont également été interpellés et judiciarisés.

 

Mansour Kamardine, député de Mayotte, défend l’opération menée actuellement par l’État dans le dernier numéro de Mayotte Hebdo intitulé « Mansour Kamardine en croisade pour Wuambushu ».

Emploi : Les recruteurs s’unissent pour redorer le blason de Mayotte

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A l’issue de l’assemblée, le conseil d’administration du Carm pose devant le siège de la CCIM.

Et de six ! Les constitutions de clusters s’enchaînent à la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM). Cette fois-ci, ce sont les professionnels de l’emploi et du recrutement de l’île qui ont décidé de joindre leurs forces dans le but de faire émerger des solutions au manque d’attractivité du territoire. L’assemblée générale constitutive du cluster attractivité & recrutement Mayotte (Carm) s’est tenue, ce jeudi 11 mai.

Nous avions suivi leurs premiers échanges. Deux mois plus tard, les ambitions des professionnels de l’emploi et du recrutement de l’île se sont concrétisées : ce jeudi matin a été créé le cluster attractivité & recrutement Mayotte (Carm) sous forme d’association loi 1901, au cours d’une assemblée générale constitutive tenue au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM), place Mariage. Les statuts ont été adoptés, le conseil d’administration et le bureau élus (voir encadré).

Place désormais au concret, et à la mise en place des actions nécessaires pour « attirer et pérenniser les talents à Mayotte ». Namoure Zidini, le directeur de l’agence Maestria Recrutement, fraîchement élu vice-président du cluster, identifie deux axes de travail principaux. « Référencer précisément les besoins en compétences des employeurs de l’île, et les communiquer pour que l’offre de formation de l’île puisse s’adapter en conséquence sur le moyen à long terme. […] Dans l’immédiat, l’accent doit être mis sur la communication pour renforcer l’attractivité du territoire. »

Convaincus du potentiel de l’île

Ce lobbying en quelque sorte, doit prouver aux potentielles recrues que Mayotte ne se résume pas à l’opération Wuambushu et aux éclats de violence dont les médias nationaux font régulièrement écho. Tous dans la salle sont convaincus du potentiel de l’île sur le plan professionnel, et prêts à joindre leurs forces pour développer le territoire en dépit des difficultés identifiées. « Un chantier colossal », reconnaît Samianti Chanfi, élue du pôle développement économique de la CCIM. Une prochaine réunion de travail est prévue le mois prochain pour finaliser le plan d’action du cluster. Objectif : prioriser et budgétiser les actions.

Pour rappel, cette démarche de « clusterisation » de l’économie mahoraise est conventionnée et financée par le Conseil départemental, et concerne une dizaine de secteurs d’activité dont la tech, le tourisme ou encore l’économie circulaire. « Le cluster est un outil qui fédère les acteurs économiques d’une même filière, pour en favoriser le développement », rappelle Angélique Gajahi, de la CCIM.

La chambre est chargée d’accompagner la structuration et la première phase de développement des clusters qui, à terme, passeront sous la coupe d’un « cluster-manager » et fonctionneront en autonomie.

 

Le conseil d’administration du Carm

Le bureau du Cluster attractivité & recrutement Mayotte (Carm) a été élu à l’unanimité au cours de l’assemblée, et constitué comme suit :

  • Ibrahim Abdou (Croix rouge française) – Président
  • Namoure Zidini (Maestria Recrutement) – Vice-président
  • Noussra Zaki (Adecco Mayotte) – Vice-présidente
  • Hamidouni Halilou (Oudjerebou) – Secrétaire
  • Wardat Issa (TotalEnergies Marketing Mayotte) – Secrétaire adjointe
  • Barbara Jeanson (May’RH) – Trésorière

Trophées mahorais de l’entreprise, « On veut valoriser, soutenir, accompagner ces femmes dans l’entreprenariat »

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Trophées mahorais de l’entreprise, « On veut valoriser, soutenir, accompagner ses femmes dans l’entreprenariat »
Taslima Soulaimana est directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes à Mayotte.

47% des créateurs d’entreprises à Mayotte sont des femmes. Cette dynamique entrepreneuriale est à conserver pour tendre vers l’égalité. C’est l’une des missions de Taslima Soulaimana, directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes à Mayotte, qui parraine la catégorie « Femme entrepreneure de l’année » lors des neuvièmes Trophées mahorais de l’entreprise.

Flash Infos : Les femmes sont de plus en plus présentes dans l’économie mahoraise. Avez-vous observé des changements au niveau des postes, emplois ou responsabilités qu’elles occupent ?

Taslima Soulaimana : Ce que nous relevons, ce sont surtout beaucoup de nouveaux projets portés par des femmes de plus en plus ambitieuses. Des projets aussi qui touchent à différents domaines parce que jusqu’à maintenant, on avait tendance à avoir des activités liées au commerce, à tout ce qui est épicerie, textile et autres. Aujourd’hui, l’offre se diversifie énormément. Ces femmes se montrent de plus en plus innovantes.

F.I. : Comment valoriser justement cet entrepreneuriat ? Pourquoi le faire est primordial ?

T.S. : L’entrepreneuriat occupe une très grande place à Mayotte, nous avons cette chance d’avoir cette dynamique des femmes dans la création de l’entreprise. Nous, notre dynamique, c’est de vraiment valoriser, soutenir, accompagner ces femmes dans l’entrepreneuriat. Pour ça, nous travaillons avec des opérateurs locaux comme la BGE, l’ADIE, les couveuses d’entreprises, pour justement soutenir ces femmes selon leurs besoins. Dès le début, elles vont avoir besoin d’un accompagnement. D’autres, au bout de 6 mois, un an de création, souhaitent voir un peu plus grand. L’idée est de soutenir ces opérateurs avec des financements. Ils vont mettre en place des projets qui vont répondre à des problématiques liées aux femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat. Il s’agit aussi de faire la promotion de ces parcours. C’est grâce à ces femmes qui osent se lancer dans l’entrepreneuriat, parce que ce n’est pas un chemin facile. Avant tout, ce sont des femmes, des mères, avec une vie de famille. Pour celles qui n’osent pas se lancer, il faut qu’il y ait une lisibilité des aides qu’elles peuvent recevoir. Il leur faut des personnes derrière elles pour les pousser à voir plus grand. L’entrepreneuriat est un levier important dans l’émancipation économique et l’autonomie financière de la femme. On accompagne le plus de femmes possible à monter leur projet, et à faire en sorte que ce dernier soit durable dans le temps. On sait que créer une entreprise, c’est beaucoup de défis, et que sur le long terme, la garder, c’est compliqué.

F.I. : L’égalité professionnelle est quelque chose d’important pour vous. Quels sont vos projets et vos objectifs pour atteindre cette égalité ?

T.S. : L’objectif, c’est de poursuivre sur cette voie de l’égalité réelle. Finalement, réglementairement, tous les textes font en sorte que l’on ait cette égalité. Mais nous, on veut arriver à cette égalité réelle. Pour y accéder, on a besoin des opérateurs, ce n’est pas seule que je vais y arriver. Ils jouent le rôle de cheville ouvrière sur le terrain. Ils ont chacun un public cible. C’est grâce aux projets qu’on monte en étroite collaboration avec ces collaborateurs qu’on réussira à développer cette voie.

L’objectif est d’aussi d’identifier les besoins de ses femmes. Cette année, nous avons l’ambition de signer le Paref, qui est le plan d’action régional pour l’entrepreneuriat des femmes. C’est une convention sur trois ans qui recense les problématiques du territoire. Elle répond par des fiches actions concrètes qui se développent au long des trois ans de la convention. On veut pour le moment donner une ligne directrice à cette mise en place de l’égalité réelle. On veut aussi maintenir la durabilité des entreprises créées par ces femmes et entretenir cette dynamique d’activité. Il est primordial par exemple de faire connaître le statut d’auto-entrepreneur à Mayotte, notamment pour sortir toutes ces femmes de l’économie informelle. Je reste attentive et ouverte à toutes propositions pour voir comment on peut répondre aux besoins et soutenir cette dynamique.

 

« Femme entrepreneure », une nouvelle catégorie des TME

Cette année, une nouvelle catégorie a été ouverte pour les TME : Femme entrepreneure. Elle vise à récompenser des cheffes d’entreprise qui font preuve de réussite sur le territoire. Les nommées pour cette première sont Zily, Nadjlat Attoumani, Némati Toumbou Dani, Sophiata Souffou et Farrah Hafidou. La lauréate, comme les autres d’ailleurs, seront annoncés ce samedi 13 mai lors de la cérémonie des Trophées Mahorais de l’Entreprise, au bar le Mermoz, à Mamoudzou (soirée sur invitation).

« Kudiva », le son de Zily qui va vous faire danser

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Zily (photo par Mayan’Art Studio) revient avec un nouveau sigle entrainant, empli de messages et de symboles : « Kudiva ». Le single sera disponible dès le vendredi 12 mai sur toutes les plateformes de téléchargement légal. Dans ce nouveau titre, la mer et son environnement sont l’allégorie de deux sociétés qui se font face : la société traditionnelle et la société moderne de Mayotte.

En effet, jusque dans les années 80, 90, la mer était un lieu de transmission entre grands-mères, mères, et petites-filles, mais également grands-pères, pères et petits-fils. Les plages, les mangroves et le lagon étaient également des lieux de sociabilisation en plus d’être l’une des premières ressources alimentaires de l’île. « Le confort de la modernité ne doit pas nous faire oublier la force de nos racines » pourrait être le résumé de « Kudiva ». À travers cette chanson, l’artiste parle également de la quête du bonheur et des embûches auxquelles il faut faire face pour y accéder. Cette quête personnelle doit se faire, pour que d’autres puissent se reconnaître en nous et racontent notre histoire, comme nous racontons l’histoire de ceux qui nous ont précédés.

Le message est également dans tout le champ lexical employé à travers cette chanson : la mer ne faisant plus autant parti de l’apprentissage des jeunes de Mayotte. Beaucoup des termes employés à travers cette chanson ne sont plus connus des jeunes générations. Il en est de même pour les jeux d’antan : « Kibuwa! Kibala Kiboi Tra Tra », fait en effet référence à un jeu qui consistait à s’entraîner au calcul mental. À la suite d’un énoncé de chiffres, les groupes de jeunes devaient donner la bonne réponse au calcul proposé en tapant dans leurs mains au même moment.

La nuit européenne des musées, c’est ce samedi 13 mai

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La nuit des musées est un évènement européen qui a pour objectif d’attirer le public vers les musées et les lieux patrimoniaux. Conçue dans un esprit festif et convivial, cette nuit européenne des musées est l’occasion de sensibiliser le plus large public à la richesse du patrimoine commun et de conquérir de nouveaux visiteurs, en particulier les jeunes qui ont souvent d’autres pratiques culturelles ou les publics de proximité qui n’osent pas toujours en franchir le seuil.  

Pour cette nouvelle édition, le MuMA organise un événement au sein du Parc de la Résidence des gouverneurs, exceptionnellement ouvert au public le samedi 13 mai 2023, de 9h à 16h. Il sera composé de quatre temps, répartis sur deux espaces. C’est, dans un premier lieu, un évènement pour valoriser les travaux d’une classe d’élève, réalisés dans le cadre du projet « La Classe, L’œuvre ». Pour cette 19ème édition, le musée de Mayotte, avec Maypat Culture, proposent une immersion dans le paradigme des savoir-faire de la broderie mahoraise : le tshandaruwa. Les élèves de CM1, CM2 et CE2 de l’école primaire de Sada et de Bambo Ouest ont travaillé sur deux techniques de broderie mahoraise : le petakufe et le petadamba afin de réaliser un tshandaruwa, banderole brodée représentant des scènes de la vie. Ce travail donnera lieu à une restitution sous la forme d’un chant de debaa et d’un slam. Le MuMA propose de vous initier aux techniques de la broderie petakufe et petadamba en compagnie des brodeuses de Maypat Culture.  Ateliers de découverte et d’apprentissage de la broderie mahoraise ouverts au grand public.  

En complément, se tiendra une conférence autour de deux techniques de broderie : le « petakufe » et le « petadamba ». Elle sera animée par Halime Eddine El Hadji Madi Mdahoma, enquêteur-collecteur au MuMA autour de ces deux techniques de broderies et de son histoire. Enfin, le public pourra prendre part à une exposition immersive : « L’art de la broderie mahoraise ». Une exposition qui mettra en avant quelques pièces issues des collections du MuMA ainsi que des pièces privées, témoignant d’un savoir-faire local ainsi que l’usage de différentes techniques de broderie. Une exposition sur panneaux accompagnée d’un espace audio-visuel pour aller à la rencontre de ces brodeuses, à travers leurs récits de vie, qui perpétuent ces savoir-faire.

Un colloque pour construire l’avenir de l’économie mahoraise

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Le conseil départemental de Mayotte – qui assume la compétence dévolue aux Régions dans l’élaboration de la stratégie de développement économique – va réunir les acteurs du monde économique ces jeudi 11 et vendredi 12 mai 2023, au Pôle d’excellence rurale de Coconi dans l’objectif de co-élaborer le Schéma régional de développement économique, d’internationalisation et d’innovation (SRDEII).  

Une démarche partenariale s’engage actuellement pour mobiliser l’ensemble des acteurs stratégiques du territoire en matière de développement économique. Il s’agit notamment de répondre avec ces acteurs à des questions stratégiques pour l’économie mahoraise. L’ensemble de ces réflexions constitueront le socle du Schéma régional du Schéma régional de développement économique, d’internationalisation et d’innovation (SRDEII) actualisé. Celui-ci proposera le cadre d’intervention de l’action économique de Mayotte sur la période 2023-2028.

L’écrivain Nassur Attoumani lira la dictée d’ELA à Koungou

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Dans le cadre de la campagne nationale « Mets tes baskets et bats la maladie » de l’Association européenne contre les leucodystrophies (ELA), l’école Je Veux Savoir de Koungou organise plusieurs actions la semaine prochaine. Le lundi 15 mai, l’écrivain Nassur Attoumani endossera le rôle du professeur et lira aux élèves la « dictée d’ELA ». Comme tous les élèves de plus de 3.000 établissements scolaires à travers la France, les jeunes de Koungou plancheront sur un texte écrit par Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021, intitulé « L’étoile qui n’avait pas sommeil », empreint du défi à relever pour battre les leucodystrophies. « Ces maladies génétiques rares détruisent la myéline (gaine des nerfs) du système nerveux, affectent les fonctions vitales et sont extrêmement invalidantes », rapporte l’association ELA. Le mardi 16 mai, une collecte de dons sera organisée autour de l’école, tandis que le lendemain, les élèves participeront à un parcours sportif.

Un prêt de 2,5 millions d’euros octroyé à la commune de M’tsamboro

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La commune de M’tsamboro et l’Agence française de développement (AFD) ont signé un prêt à long terme de 2,5 millions d’euros pour soutenir le programme d’investissement de la commune. Le maire, Laïthidine Ben Saïd, et le directeur de l’agence AFD de Mayotte, Ivan Postel-Vinay, ont entériné cet accord visant à renforcer le développement socio-économique et la résilience climatique de la commune. Le programme d’investissement de la commune du nord, d’un budget total de 70 millions d’euros pour la période 2021-2025, englobera des projets d’aménagement urbain, de rénovation des écoles et d’amélioration des infrastructures sportives. « La dynamique de M’tsamboro, située à distance de Mamoudzou, contribue au rééquilibrage territorial de Mayotte », rapporte l’AFD Mayotte dans un communiqué, saluant ce partenariat renforcé avec la commune.

Le cluster « emploi et recrutement » de Mayotte sera créé ce jeudi

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L’assemblée générale constitutive du cluster « emploi et recrutement » aura lieu, ce jeudi 11 mai, à partir de 8h30, au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM). Une trentaine de professionnels du secteur s’étaient réunis en mars dernier pour faire émerger ce projet, destiné à « attirer et pérenniser les talents à Mayotte ».

La SGTM « dans l’attente de directive » pour reprendre les rotations vers les Comores

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Alors qu’une reprise des liaisons maritimes entre Mayotte et les Comores a été annoncée ce mardi 9 mai par les ministères de l’Intérieur et des Outre-mer, des Affaires étrangères et de l’Europe à la suite d’une rencontre avec les représentants du gouvernement comorien, difficile de savoir quand les premiers bateaux reprendront la mer en direction de l’archipel voisin. En effet, la Société de gestion et de transport maritime (SGTM) n’a pour l’heure pas communiqué de date effective de reprise de ses rotations. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, la compagnie assure avoir « bien pris note de la volonté des gouvernements français et comorien de remettre en place les liaisons », et mobiliser « toutes ses équipes pour préparer la reprise des rotations ». La SGTM déclare toutefois rester dans l’attente « de directives précises des autorités compétentes quant aux conditions de cette réouverture ». Nous posions la question dans nos colonnes ce mercredi : les personnes expulsées dans le cadre de l’opération Wuambushu seront-elles autorisées à bord ? Contactée, la préfecture n’a pour l’heure pas communiqué à ce sujet.

« Jusqu’à la fin de l’année, il ne devrait pas y avoir de fermetures d’écoles »

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Succédant à Gilles Halbout depuis janvier, Jacques Mikulovic connaît un grand baptême du feu avec la crise de l’eau.

Avec des sujets actuels comme la crise de l’eau ou l’opération Wuambushu, l’inquiétude est grande dans les écoles, les collèges et les lycées. Entretien avec Jacques Mikulovic, le recteur de l’académie de Mayotte depuis le mois de janvier.

Flash Infos : Vous avez écrit aux maires et à la communauté éducative concernant la crise de l’eau. Comment le rectorat se prépare aux coupures ?

Jacques Mikulovic : Ce n’est pas de notre responsabilité directe. La plupart de nos établissements scolaires dont nous avons la gestion, collèges et lycées, sont sur le chemin de l’eau. Et pour les écoles primaires, un certain nombre le ne sont pas, mais le préfet de Mayotte fait tout son possible pour que l’activité quotidienne puisse se tenir. Normalement, jusqu’à la fin de l’année et sauf travaux, il ne devrait pas y avoir de fermetures d’écoles. Ce qui n’empêche que ça reste une problématique globale. L’Éducation nationale est un gros consommateur d’eau, et c’est normal avec le volume d’élèves. Donc, on va aussi sensibiliser et éduquer à l’économie, comme tout un chacun. Concernant les fermetures, on est rassuré par le préfet [qui s’oriente vers davantage de coupures nocturnes plutôt].

F.I. : On a vu le rectorat se pencher sur plusieurs scénarios avec des coupures moins prévisibles.

J.M. : On a peut-être réagi un peu vite en écrivant aux maires. Au début, il n’y avait pas de protocole clairement défini. La préfecture a repris les choses en main. Elle fait aujourd’hui le maximum pour que tous les enfants puissent aller à l’école et que l’activité de l’île continue. Effectivement, s’il y a des blocages la journée, ça devient difficile pour nous de maintenir la classe, notamment les petits. L’enjeu, ce sont les toilettes. Donc des cuves ont été installées pour permettre de faire tampon et tenir a minima la demi-journée entamée.

F.I. : Toutes les écoles sont concernées ?

J.M. : Nous, on a deux collèges qui ne sont pas sur le chemin de l’eau, ceux de M’gombani et de Passamaïnty. Des cuves ont été commandées dès janvier pour ces établissements et le rectorat qui en était lui-même dépourvu. Concernant les communes, on a 188 écoles et 107 ne sont pas directement sur le chemin de l’eau. Là aussi, des cuves ont été achetées.

F.I. : Il y a vraiment un scénario impliquant d’avancer la fin de l’année scolaire ?

J.M. : Ça n’a pas été une hypothèse évoquée. S’il faut réfléchir à un timing horaire différent, pourquoi pas ? C’est ça plutôt l’enjeu. Car si la coupure est à 17h, il faut que les gens puissent être chez eux avant.

F.I. : Est-ce qu’une cellule spéciale est en place au rectorat pour la crise de l’eau ?

J.M. : On a un protocole plutôt, qui est sur la forme d’un circuit d’informations. C’est-à-dire que le directeur d’école doit prévenir l’inspecteur, qui prévient le cabinet du rectorat. Et en fonction de l’horaire, on adopte une décision. La responsabilité est à la préfecture. Nous, on s’adapte à ses préconisations, tout simplement. La grosse difficulté si on a une annonce de coupure, c’est d’organiser le rapatriement des élèves. On est en lien avec la société mahoraise des eaux. On demande si la coupure est pour toute la journée ou que partielle. Si on ne peut pas maintenir l’activité l’après-midi par exemple, il faut qu’on organise le transport pour qu’il se fasse dès le midi.

F.I. : Outre les cuves, d’autres équipements sont-ils prévus ?

J.M. : On va tester dans un établissement un bloc modulaire toilettes avec récupérateur d’eau. C’est un petit peu comme dans les avions, avec de haute pression et une quantité d’eau diminuée. Ça permet de réduire la consommation d’eau de manière très significative. En toilette classique, on est à six litres d’eau, on passe là à deux litres. Selon le constructeur, on devrait baisser de deux tiers la consommation.

F.I. : Concernant l’opération Wuambushu maintenant, des élèves s’inquiètent pour leur sort et celui de leur famille.

J.M. : On a discuté là-dessus. Nos élèves ne sont clairement pas la cible de l’opération. Ce sont plutôt les délinquants. Je pense que l’école en soi n’est pas concernée par Wuambushu. Nos élèves ne peuvent pas être considérés comme irréguliers, puisque la plupart sont mineurs. Il y a de l’inquiétude que les chefs d’établissement nous remontent, mais il n’y a pas de raison d’en avoir. Je sais qu’il y a des enseignants qui sont inquiets, je vais sans doute les recevoir en audience pour les rassurer. C’est-à-dire que les dispositifs d’accompagnement des élèves qui visent à mieux les préparer aux examens pourront se réaliser. Notre mission est d’accompagner tout le monde vers la réussite.

F.I. : Et quel message doit transmettre un enseignant si un élève lui faire part de son inquiétude ?

J.M. : Il doit orienter l’élève vers l’assistante sociale. L’idée est d’informer nos élèves sur leurs droits. Qu’ils puissent se mettre en conformité avec la loi, c’est-à-dire obtenir des papiers très vite. Alors sans doute les démarches sont un peu longues et donc il faut qu’ils les entament le plus rapidement possible, dès septembre notamment pour les Terminales. C’est le rôle de nos assistantes sociales que d’accompagner les élèves qui sont en droit d’obtenir un titre de séjour ou même la nationalité française. On n’a pas de jugement à donner sur le reste.

F.I. : Des enseignants semblaient hésiter à revenir sur l’île avec l’opération en cours. Qu’en est-il réellement ?

J.M. : C’est de l’ordre de la rumeur. J’ai eu quelques données, ce mardi. Le taux d’absence était identique à l’an dernier, à la même période. Il n’y a pas eu d’incidences chez les élèves et les enseignants. Il y avait plus d’inquiétude avant l’opération, parce qu’il y a beaucoup de rumeurs. Là, on est sur un fonctionnement normal. J’en veux pour exemple un mail d’un proviseur du sud de Mayotte qui dit qu’il n’y a pas d’écart significatif par rapport à l’an dernier.

F.I. : Justement, en parlant d’insécurité, vous étiez au lycée du Nord. Comment c’est passé la rentrée à Acoua et à la cité scolaire de Dzoumogné ?

J.M. : Ça s’est bien passé. Au lycée du Nord, on a fait état avec les familles si tous les engagements ont été respectés. Et c’est le cas. On a travaillé de concert avec la préfecture, la gendarmerie, et puis bien sûr l’établissement, les familles et le service de la construction scolaire. On a mis beaucoup de moyens qui visent à reprendre une activité normale. On est à plus 200.000 euros et ce n’est pas fini. On a mis des portes quasiment blindées, il y a des barrières refaites, des fils barbelés qui ont été posés, un travail d’élagage important. On a renforcé aussi l’équipe de direction avec un proviseur en affectation provisoire [la chef d’établissement a des soucis de santé]. Toute cette dynamique contribue à rassurer les familles, on a besoin d’elles pour rassurer leurs enfants, pour que tout le monde travaille dans des conditions normales. On fait une rentrée progressive, d’abord les Terminales [mardi], on continue avec les Premières et les Secondes. En fin de semaine, le lycée sera en pleine capacité. Et à Dzoumogné, ça se passe bien avec la sécurisation de l’environnement par la gendarmerie. La dynamique de bandes a été cassée et cela contribue à une meilleure sérénité.

Un mois de l’écriture à la rentrée

Alors que le rectorat de Mayotte peaufine son projet pédagogique, qu’il espère présenter aux organisations syndicales en juillet, il compte instaurer un mois de l’écriture dès la prochaine rentrée. « C’est surtout au premier degré. C’est-à-dire que quel que soit la discipline abordée, on travaille les fondamentaux, parler et écrire. Au collège et lycée, ce sera peut-être pendant deux ou trois semaines, un temps collectif de remise en niveau avec cette médiation nécessaire de l’écriture », projette le recteur. Comme une préparation physique pour les sportifs, ce temps doit permettre de réduire une difficulté qui pénalise les élèves finalement dans pratiquement toutes les matières. « 74% des jeunes à la Journée de défense et de citoyenneté sont en difficulté de lecture et d’écriture. On ne peut pas se permettre d’avoir ce chiffre », constate le recteur arrivé il y a cinq mois et qui « espère créer une dynamique ».

Autre évolution que le rectorat veut mettre place, son projet « Hors les murs ». Il vient d’ailleurs d’être lauréat d’un programme d’investissement d’avenir à hauteur de six millions d’euros. Celui-ci consistera à réaliser des séances d’immersion des classes à l’extérieur des établissements « pour sensibiliser à l’espace environnant ». Des chefs d’établissements se sont déjà montrés intéressés pour expérimenter le dispositif à la rentrée 2023.

C’est au tour de Mtsamboro de célébrer les tortues marines

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En 2019 à Pamandzi et en 2021 à Sada, la fête de la Tortue avait connu un fort succès (image d’archives).

L’association Oulanga na Nyamba organise, ce samedi 13 mai, la troisième édition de la fête de la Tortue à Mtsamboro. Un événement festif qui met à l’honneur la tortue marine, espèce emblématique de l’île de Mayotte, et qui a pour objectif de contribuer à sa protection.

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La troisième édition de la fête de la Tortue, organisée par l’association Oulanga na Nyamba
aura lieu le samedi 13 mai à Mtsamboro.

C’est indéniable, les tortues marines représentent une richesse considérable pour le territoire mahorais. Pour Oulanga na Nyamba, « préserver la tortue marine en tant qu’espèce emblématique et phare de la biodiversité mahoraise, c’est aussi préserver le patrimoine naturel au sens large ». C’est avec cet objectif, que l’association valorise, à sa façon, l’animal à carapace, en organisant la troisième édition de la fête de la Tortue. « Une fête villageoise unique », complète l’association au travers d’un communiqué de presse, qui a également pour but, de contribuer à la protection du patrimoine naturel mahorais et sensibiliser le plus grand nombre.

Un événement festif et de sensibilisation

Les précédentes éditions, en 2019 à Pamandzi et en 2021 à Sada, avaient rencontré un fort succès. Cette année, le rendez-vous est donné dans le nord de l’île, au plateau de Mtsamboro, ce samedi 13 mai. « La fête de la tortue est un événement festif », assure l’association. Ce dernier est organisé dans le cadre du projet « Nia Moja » ou « objectif commun », qui vise à former des ambassadeurs de la protection des tortues marines dans les associations, dans les villages et parmi les acteurs communaux et économiques. La fête de la Tortue est aussi « une manière de valoriser ces acteurs présents lors de cette journée de sensibilisation à la tortue marine », ajoute l’association.

Grande vitrine des actions et activités mises en place par l’association, la fête de la tortue proposera des animations tout au long de la journée, dès 9h. Financée par le Parc naturel marin de Mayotte, l’Office français de la biodiversité (OFB) et la communauté d’agglomération du Grand nord de Mayotte (GAGNM) et soutenue logistiquement par la ville de Mtsamboro, la troisième édition réunira de nombreux acteurs, contribuant à cette journée via une animation de stand.

Animations, ateliers et jeux

Les visiteurs pourront ainsi visiter les stands des partenaires, « tous acteurs de la préservation des richesses culturelles et environnementales de Mayotte », précise l’organisateur. Toutes les animations, ateliers et jeux seront accessibles aux petits comme aux grands. Une exposition photographique « Maecha na Nyamba » sera visible au foyer des jeunes. En exclusivité et en avant-première, les participants à cette journée découvriront un travail de plusieurs années, celui de la mallette pédagogique sur la thématique de la tortue marine. Dès 11h30, « l’ambiance va monter d’un cran avec des démonstrations de danse traditionnelle », ajoute l’organisation, avec des interludes par l’association Loulou Ndjema. Pour les amateurs de sport, un cours d’Afro fitness animé par Vis ta Forme Mayotte est prévu à 13h, puis un nettoyage de plage à 14h30. En clôture, des concerts de Babadi, Bodo et N-pro Game sont programmés dès 15h30.

Une association engagée

Depuis 1998, Oulanga na Nyamba s’engage activement pour la protection de l’environnement et en particulier des tortues marines et « s’implique pour la préservation de l’exceptionnel patrimoine naturel mahorais », ajoute l’association. La tortue marine, en tant qu’espèce emblématique et dont sa précise et signe du bon état des milieux marins, représente pour l’association « un symbole de la préservation au sens large des richesses naturelles mahoraises ». Au travers de ces actions, l’association souhaite porter haut et fort un message, qui est : « le respect de l’environnement doit faire partie intégrante du développement socio-économique de notre île ».

Un « bouton SOS » en cas d’agression sur la route

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El-Anziz Saidi Yahaya, gérant de Mactoo, simule un déclenchement de la procédure d’urgence.

Aux grands maux, les grands remèdes ! La société Mactoo, interpelée par la recrudescence des agressions subies par les usagers de la route, a développé un système d’alerte dédié aux automobilistes, le « bouton SOS ».

Assis au volant de son véhicule de fonction, El-Anziz Saidi Yahaya nous fait la démonstration : une simple pression sur un petit bouton métallisé, discrètement placé à proximité du volant. Instantanément, sur son téléphone, une notification apparaît : « Peugeot 208, bouton SOS actionné ». « En conditions réelles, ce signal déclenche automatiquement une procédure de levée de doute auprès de notre partenaire Artemis Technologies qui appelle votre contact d’urgence et lui donne votre position. Ensuite, les forces de l’ordre peuvent être prévenues », renseigne le gérant de Mactoo, entreprise spécialisée dans la gestion de flotte automobile, et dont le bouton SOS est la dernière nouveauté.

Un dispositif d’alerte « discret »

Coupeurs de route ou bandits profitant des embouteillages, les automobilistes mahorais sont la cible de nombreuses agressions violentes. « On sait parfois que les attaques se passent très vite. On se fait dépouiller de tout, à commencer par le téléphone. L’idée c’est d’avoir un moyen de déclencher une procédure de secours discrètement », ajoute-t-il. « C’est idéal pour les travailleurs de nuit, les personnels soignants qui se déplacent parfois dans des zones difficiles. » Effectivement, et nous le rapportions il y a quelques semaines dans nos colonnes, l’insécurité est le problème numéro un pour les soignants de Mayotte. 86 % d’entre eux jugeraient les conditions de sécurité insuffisantes sur l’île.

Le dispositif « bouton SOS » s’adresse donc aux professionnels comme aux particuliers. Il s’installe dans un garage partenaire de l’entreprise Mactoo pour la somme de 199 euros, et opère par le biais d’un abonnement mensuel (24.99 euros par véhicule).

Quel avenir institutionnel pour les outre-mer ?

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La délégation sénatoriale aux outre-mer propose de faciliter la création de statuts sur mesure pour les territoires ultramarins qui le souhaitent.

La délégation sénatoriale aux outre-mer a récemment présenté les conclusions de ses travaux sur l’évolution institutionnelle des outre-mer au groupe de travail sur la décentralisation. Le rapport d’information dégage plusieurs potentiels scénarios pour « mettre les outre-mer au cœur de la fabrique de la loi et des politiques publiques ».

« Faire de la différenciation la règle » La délégation sénatoriale aux outre-mer, par le biais de son président Stéphane Artano (RDSE, Saint-Pierre-et-Miquelon) et de la sénatrice Micheline Jacques, co-rapporteur (LR, Saint-Barthélémy), a présenté ce mercredi 3 mai, les conclusions de ses travaux menés sur l’évolution institutionnelle des territoires d’outre-mer au groupe de travail sur la décentralisation présidé par Gérard Larcher. Ces conclusions alimenteront le rapport final du groupe de travail, qui devrait être rendu public d’ici fin juin.

Mettre les outre-mer au cœur de la fabrique de la loi

D’ores et déjà, la délégation dégage trois scénarios envisageables pour replacer les territoires d’outre-mer « au cœur de l’élaboration des lois et [pour] répondre à leurs aspirations », en mettant l’accent sur la différenciation et l’efficacité des politiques publiques. Le premier consisterait en un statut-quo constitutionnel et « ne toucherait donc pas aux articles 73 et 74 [de la Constitution] (NDLR, qui régissent les collectivités d’outre-mer) dont une révision consensuelle n’est pas acquise dans le contexte politique actuel », indique le rapport.

En cas de révision constitutionnelle, deux options se présenteraient : des ajustements du Préambule et des articles 73 et 74 pour créer de nouveaux outils juridiques, ou bien une refonte constitutionnelle des territoires d’outre-mer, en réunissant les articles 73 et 74, permettant ainsi la création de statuts sur mesure pour les territoires ultramarins qui le souhaitent. Cette nouvelle approche pragmatique remettrait en question la distinction historique DOM-COM, mais le rapport souligne que cette refonte constitutionnelle ne contraindrait pas les territoires à changer de statut. « Il serait permissif, sans être prescriptif. »

Six recommandations principales

Indépendamment de toute révision constitutionnelle, le rapport formule plusieurs recommandations principales. La délégation propose par ainsi de « réserver chaque année au Parlement une semaine aux questions ultramarines, aux fins d’examiner un projet de loi annuel d’adaptation de la législation et de procéder à des travaux de contrôle et d’évaluation ». La délégation préconise également une meilleure prise en compte des outre-mer dans la phase des études d’impact (N.D.L.R. les études destinées à améliorer la qualité des projets de loi et à mieux éclairer le Parlement sur la portée des réformes que lui soumet le Gouvernement), en prévoyant une consultation de ceux-ci pour avis au stade de leur élaboration. Comprenez : il s’agit donc de penser les lois avec les outre-mer dès le début, et non plus de les adapter tant bien que mal en bout de course.

Parmi les autres propositions : une déconcentration massive de l’organisation de l’État autour du préfet, une revue générale des normes outre-mer code par code, un accompagnement de l’État dans la mise en œuvre des procédures d’habilitation de l’article 73 de la Constitution, ou encore un renforcement des moyens de la direction générale des outre-mer (DGOM) pour qu’elle joue son plein rôle de pilotage et d’évaluation des politiques publiques outre-mer.

Le rapport d’information complet est consultable sur le site web du Sénat : https://www.senat.fr/notice-rapport/2022/r22-361-notice.html

Sénatoriales 2023 : les règles sont fixées

Dans un communiqué, la préfecture de Mayotte rappelle le déroulement de l’élection prévue le dimanche 24 septembre. Avant de savoir si Thani Mohamed Soilihi et Abdallah Hassani gardent leurs sièges, il faut que les 17 conseils municipaux désignent leurs délégués pouvant voter et suppléants, au cours de leur convocation le 9 juin. En 2017, il y avait 486 inscrits à titre d’exemple. Le dimanche 24 septembre, le scrutin du premier tour est ouvert de 8h30 à 11h, puis de 15h30 à 17h30 en cas de deuxième tour. Les déclarations de candidature son reçues à la préfecture de Mamoudzou, au bureau des élections, à partir du lundi 4 septembre au jeudi 7 septembre de 8h à 16h, et jusqu’au vendredi 8 septembre de 8h à 18h heures.

Concernant les dépenses, un plafond maximal de dépenses par candidat est fixé à 28.076 euros, alors que le plafond du remboursement forfaitaire par candidat est 13.336 euros. « Tout candidat doit déclarer à la préfecture un mandataire, soit un mandataire personne physique, soit une association de financement électorale qui obéit au droit commun des associations de la loi de 1901, tout en respectant les règles spécifiques prévues par le Code électoral. Dans le cas d’un mandataire financier, personne physique, la déclaration doit être exclusivement déposée auprès de l’adresse suivante : Préfecture de Mamoudzou, Bureau des élections (DRCL). Elle devra être accompagnée de la photocopie lisible de la pièce d’identité du candidat ainsi que de celle du mandataire financier. Seuls les mandataires financiers des candidats pourront se procurer les carnets de reçus dons sur prise de rendez-vous préalable », détaille la préfecture. 

Seize candidats plongés dans le concours Trace Talent Sud Mayotte

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Ce mercredi après-midi, une nouvelle étape dans le challenge « Trace Talent Sud Mayotte », celle de la formation, a été lancée à Kani-Kéli. Les seize candidats retenus pour participer à ce défi entrepreneurial ont été réunis et leur rôle attribué. Les quatre mentors de cette première saison mahoraise ont aussi été présentés aux jeunes.

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La première édition mahoraise du challenge « Trace Talent Sud Mayotte » avait été lancé en mars dernier. Ce projet, qui met en avant les métiers de l’audiovisuel, est organisé par le groupe Trace, en collaboration avec la communauté de communes du sud de Mayotte. Ce dispositif innovant permet à seize candidats de pouvoir découvrir les métiers de directeur artistique, directeur de production, monteur et réalisateur. Réunis au Jardin Maoré, ce mercredi après-midi, les candidats, les mentors, l’intercommunalité et les équipes de Trace ont pu se rencontrer et faire un premier échange sur les attendus dudit challenge.

Motivation et ambition

« La formation commence aujourd’hui ! », lance d’entrée, Lucile Ranger, chargée de projets à Trace. Après une première étape de sélection, les candidats répartis en équipe de quatre, entrent en formation jusqu’au 25 mai, où se tiendra la finale. Chaque équipe compte un réalisateur, un directeur artistique, un directeur de production et un monteur. « Pendant ces deux semaines, ils vont devoir réaliser un clip vidéo », ajoute-t-elle. En effet, leur motivation, leur travail d’équipe et leur désir d’apprendre devront leur permettre de réaliser un clip pour Morys ou Maliza. En complément, le groupe en formation participera à des masterclass et des ateliers, une autre façon de leur montrer les différentes facettes des métiers de l’audiovisuel, afin de bien les orienter et les aiguiller dans leurs projets respectifs.

Afin d’être accompagnées de façon concrète avec des professionnels du domaine, les équipes en lice seront guidées par quatre mentors, à savoir Matthieu Lhoste (Yeka Music) pour la direction artistique, Nourdine Abdourahim (2nzena studio) pour le montage, Abal Alicombo (Mayotte 1e) pour la direction de production et Attoumani Hassane (Mah’Art Studio) pour le montage. Ces ambassadeurs pourront faire part de leur parcours, mais aussi mentorer les jeunes dans un esprit d’entreprise et de travail en équipe. « On va vous mettre en situation réelle », prévient Lucile Ranger. L’idée majeure de cette formation est que les jeunes apprennent les bases, « mais aussi que vous compreniez comment cela peut vous être utile dans votre avenir professionnel », complète la chargée de projets. « La filière musique et audiovisuelle, c’est quelque chose qui est perçu comme un loisir à Mayotte », constate Matthieu Lhoste, manager de l’artiste Zily. Pour lui, « c’est bien de démystifier un petit peu ces métiers et pouvoir montrer que oui, il a des métiers derrière et des professionnels ».

Ce challenge « est une opportunité »

A Mayotte, l’audiovisuel est un domaine en plein essor, avec certains métiers peu connus. « L’ambition du groupe Trace est de permettre aux jeunes de gagner en pouvoir d’agir et qu’ils puissent s’épanouir dans les domaines de l’audiovisuel et la musique », complète Lucile Ranger. Pour Quellouz, l’un des candidats réalisateurs, ce challenge « est une opportunité, une réelle chance de montrer ce que je sais faire. Je souhaiterai participer au fait que Mayotte soit l’une des îles qui produit le mieux ». De son côté, Kear, justifie son envie de participer partant du constat que « il y a beaucoup de talents à Mayotte et personne pour les encadrer ». Lui, qui fait partie des formés en direction artistique, a envie de se professionnaliser « pour produire les jeunes ».

Ces deux semaines de formation permettront de professionnaliser les candidats, qui, majoritairement,ont déjà un premier pied dans le domaine de l’audiovisuel. Pour sa part, Nourdine Abdourahim, directeur et fondateur de 2nzena, note que ce projet est « une bonne chose pour eux, parce que dès le départ, ils vont pouvoir s’orienter vers un métier, ne pas perdre des années à se chercher », qui ajoute que « le succès ne se fait pas du jour au lendemain, il faut travailler et surtout, être passionné de ce qu’on fait ». Le résultat des clips vidéo sera diffusé lors de la grande finale le 25 mai, où seront annoncés les grands vainqueurs de cette première édition made in Mayotte. A l’issue de ce projet, savant mélange entre concours et formation, des stages et un accompagnement dans un projet de création d’entreprise pourront être proposés aux candidats.

Une reprise des liaisons maritimes entre Mayotte et les Comores annoncée

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Depuis deux semaines, des Comoriens en situation irrégulière sont retenus au centre de rétention administrative de Pamandzi en attente de leur expulsion.

Les ministères de l’Intérieur et des Outre-mer, des Affaires étrangères et de l’Europe, ont publié un communiqué, ce mardi 9 mai, évoquant « une reprise des liaisons maritimes » avec les Comores. Un flou demeure cependant puisqu’il n’est pas spécifié si les personnes expulsées dans le cadre de l’opération Wuambushu seront autorisées à bord des bateaux.

Est-ce que l’opération Wuambushu, qui inclut l’expulsion massive de personnes en situation irrégulière, va reprendre de plus belle ? Celle-ci se heurte depuis deux semaines au refus des autorités comoriennes d’accueillir ce qu’elles appellent des « refoulés » sur son sol. Ainsi, si le port de Mutsamudu, à Anjouan, était fermé en premier lieu pour « des travaux de sécurisation », les Comores ont institué de nouvelles règles obligeant les passagers à présenter des papiers d’identité lors de l’entrée sur le territoire. La STMG n’assure donc plus les navettes depuis. La crise diplomatique est telle que les présidents, Emmanuel Macron et Azali Assoumani, se sont entretenus à plusieurs reprises à ce sujet. Ce dernier demandant « une pause dans l’opération ». 

Ce mardi, ce sont les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères des deux pays qui ont échangé. « Les deux délégations ont réaffirmé l’amitié qui lie la France et l’Union des Comores et exprimé leur souhait d’un développement harmonieux de la région sud-ouest de l’océan Indien. Elles se sont engagées à intensifier le dialogue entre la France et les Comores dans la perspective d’un renforcement de la relation bilatérale et de l’apaisement des tensions. Les deux délégations ont réaffirmé leur volonté de lutter contre les trafics et contre les passeurs, de coordonner leurs efforts communs pour la sauvegarde des vies humaines en mer et pour la gestion des flux humains entre les îles, y compris par la reprise des liaisons maritimes », est-il indiqué dans un communiqué commun signé par Gérald Darmanin et Catherine Colonna du côté français, ainsi que Dhoihir Dhoulkamal, Mahamoud Fakridine et Houmed Msaidié, pour le gouvernement de l’Union des Comores. Ainsi, il est bien question de reprise des liaisons maritimes entre les deux pays. Par contre, il n’est pas mention des conditions de celle-ci, à savoir si des personnes en situation irrégulière pourront rejoindre la liste de passagers.

« Le travail mené à Mayotte va pouvoir continuer » 

Et l’échange, mardi après-midi, entre la députée Estelle Youssouffa et Gérald Darmanin n’a pas été plus clair. Le ministère de l’Intérieur a défendu son bilan en rappelant qu’il y avait eu « 134 interpellations » en lien avec l’opération Wuambushu, la lutte contre la délinquance faisant partie des trois objectifs visés. Les expulsions récentes de Sri-Lankais, Malgaches ou de personnes originaires d’Afrique centrale via le Rwanda ont été aussi mises en exergue. Ensuite, il a affirmé que les liaisons maritimes entre les Comores et Mayotte « vont reprendre », comme l’indique le communiqué, ajoutant que « le travail que nous menons à Mayotte pour la paix publique va pouvoir continuer ». 

Seulement voilà, les bateaux sont-ils toujours soumis aux nouvelles règles empêchant les reconduites aux frontières ? Il n’y a pas eu de précisions là-dessus. « Wait and see ! », déclare prudemment le député de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine. 

Création d’un comité Jeunes à Chiconi

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Vous avez entre 12 et 30 ans ? La ville de Chiconi vous donne l’opportunité de rejoindre le future comité Jeunes. Devenez une force de proposition pour « porter des idées » sur les problématiques de la jeunesse (accès aux droits, mobilité, accès au logement, service civique, citoyenneté, santé…). Cela représente également la possibilité de mieux connaître votre territoire, sortir de votre quotidien, développer un réseau. La ville offre une instance consultative de participation au sein du comité, un espace où vous serez au cœur et acteur des projets, un espace de paroles, de débat, de rencontre, de concertation. Pour les personnes souhaitant se lancer dans l’aventure, l’inscription est réalisable au service Politique de la ville, à la mairie de Chiconi. La demande de RDV s’effectue par mail à warda.halifa@villedechiconi.fr. La documentation est téléchargeable en cliquant sur ce lien : https://bit.ly/3HnjcmS

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes