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Boulevard urbain de Mamoudzou : des échanges et débats à la réunion publique

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La concertation publique portant sur le boulevard urbain de Mamoudzou est en cours depuis trois semaines. Nombreux sont les habitants à se montrer impatients face au début des travaux de ce projet. Ce samedi matin, des questions, des réponses et des précisions ont ponctué les échanges lors de la troisième réunion, au Comité du tourisme, à Mamoudzou.

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« Je dirai qu’il y a une majorité de personnes hyper favorables à ce projet », fait savoir Jean-Michel Lahay, responsable du projet.

La troisième réunion publique consacrée au boulevard urbain de Mamoudzou (BUM), s’est tenue ce samedi dans la matinée au Comité du tourisme, à Mamoudzou. « Les associations d’agriculteurs n’ont plus rien à faire dans Mamoudzou, aujourd’hui il faut laisser la place à l’urbanisme et recaser les agriculteurs dans d’autres emplacements plus indiqués« . La concertation publique sur le boulevard urbain de Mamoudzou – nouvelle appellation de la route de contournement de Mamoudzou par les hauts – bat actuellement son plein.

« Une majorité de personnes hyper favorables à ce projet »

Pour cette troisième rencontre, la fréquentation a été légèrement moindre que les deux semaines précédentes, cependant, le rituel est resté quasiment le même. Pendant deux heures, les gens passent, posent des questions, écoutent les réponses et s’en vont aussitôt. Seule une poignée de passionnés du sujet, ou directement intéressés par le tracé probable du boulevard urbain, demeure et engage le débat avec le responsable du projet, Jean-Michel Lehay. « Si, on avait à faire un bilan de ces trois rencontres successives, et des échanges sur le site internet dédié, je dirais qu’il y a une majorité de personnes hyper favorables à ce projet. Ils ne comprennent même pas la nécessité pour les pouvoirs publics de recueillir leurs avis, parce qu’ils ne sont pas habitués à une telle démarche« , observe ce dernier. Il est vrai que cette concertation étonne parfois certains usagers qui estiment que Mayotte a trop attendu ce projet et qu’il y a plutôt urgence à mettre la « gomme« .

Si l’on peut s’étonner de l’affluence limitée dans la salle de réunion du Comité du tourisme, les choses sont différentes sur les réseaux sociaux. Les questions dominantes sont très techniques et portent sur le principe même du tracé du BUM avec ses deux fuseaux interconnectés à plusieurs endroits. Certains ne saisissent pas comment les automobilistes pourront passer d’une voie à une autre, sans avoir à prendre le chemin dans le sens contraire. Il y a aussi ceux qui ne croient pas au tracé du boulevard tel qu’il apparaît sur les plans de travail actuel, convaincus que les pouvoirs publics ont déjà pris leur décision en amont au sujet du tracé définitif. « Ils n’ont pas encore assimilé le fait que ce sont mes différents avis exprimés qui vont permettre à la Commission Nationale du Débat Public de trancher en faveur d’un itinéraire plutôt qu’un autre. Dans la mesure où la concentration ne fait pas apparaître des oppositions fortes, il sera plus aisé de décider rapidement d’un tracé définitif« , fait remarquer Jean-Michel Lehay. 

Les DUP utilisées qu’en ultime recours

Une fois ce tracé définitif arrêté, les techniciens en charge de ce dossier au Département pourront lister les terrains qui seront traversés par cette voie, mais aussi lister et identifier auprès du cadastre tous les propriétaires fonciers et engager des discussions concrètes en vue d’acquérir les parcelles nécessaires. Dans un échange passionnant et passionné avec un propriétaire foncier de la commune de Mamoudzou, Jean-Michel Lehay a expliqué à l’assistance que, le Département n’envisage de recourir à des procédures de déclaration d’utilité publique (DUP) qu’en ultime recours. Il sera ouvert à toutes formes d’arrangements possibles avec les propriétaires fonciers dûment reconnus, afin de s’assurer que le projet ne s’arrête pas en cours de route. Tout sera mis en route dans ce sens, la CDM annonce même qu’elle prendra à sa charge le titrage et le bornage des parcelles qu’elle devra acquérir dans le cadre de ce projet. « Comme j’ai eu l’opportunité de l’expliquer à certaines personnes que j’ai rencontrées, l’intérêt du Département est d’avoir affaire à un maximum de propriétaires de grandes et moyennes surfaces dans la mesure où les parcelles à acquérir seront insignifiantes au regard de ce qui leur restera. En sachant que d’emblée l’ouverture de cette voie déclassera leurs fonciers qui prendront énormément de valeur« . 

Limiter au maximum l’importation de matières premières

En revanche, Jean-Michel Lehay souligne que, le but du jeu n’est pas forcément d’acheter de grandes parcelles et que s’il s’avère nécessaire de n’acquérir que de petites surfaces. Un entrepreneur du BTP, présent dans l’assistance, a posé la question du devenir des terres, déchets et autres matières premières qui sortiront des travaux de terrassement et de la réalisation de ce boulevard urbain. Selon le responsable du projet, tout a été étudié pour réduire au maximum l’impact négatif sur l’environnement local, y compris le lagon. Un concasseur mobile est programmé pour traiter les matériaux semi-durs, en vue de les transformer en cailloux de 2 cm et de les utiliser dans le projet. Réaliste, il a indiqué que la construction du BUM nécessitera inéluctablement des matériaux importés non disponibles sur le territoire, mais que la priorité sera accordée aux forces vives et savoir-faire locaux avec des contrats de travail d’une durée de sept ans à la clé. Toutefois, il a insisté sur le fait que les entreprises locales désireuses de se positionner dans le cadre de ce chantier devront être respectueuses des normes européennes imposées. Le responsable du projet se veut rassurant quand au respect des délais de démarrage du chantier, fixé au début du mois de décembre 2025.

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