Une première compétition de natation à Mayotte

Malgré une absence de piscine et de bassins appropriés, le club de natation de Petite-Terre a organisé sa première compétition de natation. Cette rencontre s’est déroulée ce vendredi après-midi, directement en mer, plage du Faré, à Dzaoudzi-Labattoir. Retour sur cette première édition avec Alain Baron, président d’Aquatic nage’mayotte.

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La première compétition de natation concerne les « avenirs » (les 8 ans qui ne dépassent pas pour l’instant les 200 X 4 nages).

Flash Infos : Dans quelles conditions se déroule cette première compétition de natation à Mayotte ?

Alain Baron : C’est la première compétition en eau de mer des nageurs, quatre nages, de notre club. Nous sommes affiliés à la FFN (Fédération Française de Natation). Pourquoi directement à la mer ? Simplement parce que nous n’avons pas de piscine, pas de bassin de 25, ni 50 mètres, ce qui nous oblige à nous entraîner avec les moyens du bord, créer quelques émulations, quelque chose de nouveau. C’est valable pour le water-polo, le sauvetage ou la natation. On va faire ça avec les avenirs, c’est à dire les 8 ans qui ne dépassent pas pour l’instant les 200 X 4 nages. On fera du 4 X 50 mètres papillon avec dedans, les classements du club qui nous allons donner à la ligue de natation qui se trouve à La Réunion. C’est une première à Mayotte, tout le monde ne voit pas encore l’ampleur de la chose, mais on crée sur l’île une chose qui n’existait pas et plus ça ira, mieux ça sera. Là, nous projetons de partir faire des stages et des rencontres à La Réunion. Je précise que ce n’est pas la première fois que ça se fait. Le 22 juin je partirai à Madagascar pour rencontrer le président de la ligue, pour pouvoir développer et faire des stages là-bas. Ils ont un grand meeting international et j’aimerai pouvoir le faire pour préparer les jeux des îles de 2027. C’est aussi essayer de mettre en place une surveillance avec un poste secours, ça fait partie du projet du club afin que nous puissions faire des activités sur la plage. Cela permet de pérenniser des emplois, de surveiller les plages, parler de l’environnement et pouvoir développer tout ce qui est en lien.

F.I. : Envisagez-vous de créer d’autres clubs de natation sur Grande-Terre prochainement ?

A.B. : Moi je ne peux pas tout faire, j’ai déjà beaucoup de choses. Par contre, c’est de passer par donner l’idée à toutes les communes de penser que ça passe par la formation des sauveteurs et de la surveillance des plages. Le sauvetage peut aider à faire des professionnels dans cette activité. Pour l’instant, il n’y a pas encore de brevet d’État en natation, mais s’il y a une piscine, si on arrive à agrandir et à faire toutes les activités que doit faire un maître nageur, je pense que ça peut être intéressant. Il y a 17 plages dressées sur Grande-Terre, donc il pourrait y avoir 17 clubs de natation, et donc des professionnels. S’il n’y a pas de plages surveillées, s’il n’y a pas de clubs de natation, je peux dire que le tourisme à Mayotte ne pourra pas se développer comme les Mahorais aimeraient que ça se développe.

F.I. : Quel est la difficulté pour cette compétition ?

A.B. : Toute la semaine l’eau était plate, maintenant elle est agitée. Ici, ils disent qu’il y a des vagues mais moi comme je viens de l’océan, je suis surfeur, donc pour moi il n’y a pas de vagues, mais pour mes nageurs il y en a, et c’est très bien. La difficulté il faut l’avoir pour savoir s’adapter. Et de toute manière, eux, ils sont polyvalents, ils sont nageurs, sauveteurs et après ils font du water polo. L’année prochaine ils auront l’âge de passer des brevets de secourisme et également tous les brevets qu’on peut faire dans la fédération, en espérant que ça puisse donner des idées aux autres.

Nous sommes là, moi je suis un ancien, c’est ma passion, je viens du water-polo et je suis un athlète de haut niveau, c’est mon plaisir de faire véhiculer des choses aux jeunes et leur apprendre aussi l’océan parce que c’est la base, surtout quand on est entouré d’eau et qu’on est une île.

F.I. : Vous avez une importante assemblée générale tout à l’heure, quel est l’enjeu majeur pour vous aujourd’hui ?

A.B. : L’assemblée générale c’est d’abord pour restructurer un peu, pour avoir plus d’acteurs et développer notre club. Il y a beaucoup de dossiers complexes à monter, on nous parle souvent de subventions mais, pour l’instant je n’ai jamais vécu avec des subventions, c’est avec mes propres deniers. Cependant, si on veut s’agrandir, se fédérer un peu plus, il faut passer par cette assemblée générale et développer un peu plus le bureau. Il y aura un bureau avec un responsable water-polo, un autre avec un responsable sauvetage et formations, un bureau avec un coach, que je suis déjà, et deux vice-présidents. Il nous faut avoir plus de licenciés et être compétitif, j’aime la compétition, y compris dans l’adversité, cela fait partie du jeu. Il nous faut être en mesure de donner des idées aux gens, et monter une équipe mahoraise de filles et de garçons pour 2027.

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