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Le brevet 2023 est lancé dans les collèges mahorais

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Les encouragements des professeurs retentissaient au collège M’Gombani, à Mamoudzou. Un peu plus de 400 élèves y passent le brevet cette année, 7.951 à l’échelle du département.

Les épreuves de français ont commencé ce lundi, suivies des mathématiques l’après-midi. « C’est sur l’autobiographie », a soufflé François Balédent, principal du collège de M’Gombani, qui recevait Jacques Mikulovic. Le recteur de Mayotte a lui-même distribué les sujets, tandis que le stress a rempli la salle. La dictée tant redoutée par les élèves cette année était un extrait d’ « Histoire de ma vie » de George Sand.

« Le brevet, c’est un rite de passage. C’est un exercice intéressant pour voir dans quelle mesure les élèves ont intégré la compréhension du français », affirme le recteur. Le brevet est le seul diplôme de l’enseignement secondaire, puisque le baccalauréat est considéré comme relevant de l’enseignement supérieur. « C’est aussi intéressant parce que les élèves se confrontent à une épreuve, c’est leur première épreuve. Ça les prépare pour l’avenir, à savoir le baccalauréat. La plupart des concours sont écrits aujourd’hui, il faut donc s’entraîner à écrire et à comprendre ce qu’on nous demande », continue Jacques Mikulovic.

Les CM2 reçoivent un livre pour les vacances

Après un passage au collège, le recteur a rejoint l’école élémentaire de M’Gombani pour distribuer « l’Odyssée » d’Homère à trois classes de CM2. Informellement appelé « un livre pour les vacances », le rectorat de Mayotte offre aux élèves avant leur rentrée au collège un ouvrage à lire pendant les grandes vacances d’été. Ce dispositif, financé par le rectorat, provient de la volonté du ministre de l’Éducation nationale, Pap N’diaye. « Le livre de cette année, c’est « l’Odyssée » d’Homère. C’est voyager dans le temps et dans l’imaginaire. Mais au-delà de ça, c’est de pouvoir lire le journal, avoir accès à la connaissance par soi-même et surtout ne pas être dépendant des autres », fait observer Jacques Mikulovic. Il a insisté sur l’importance de la lecture. Sur un territoire où une personne sur trois est en situation d’illettrisme selon l’Insee, il est selon lui primordial de faire de la lecture une habitude et non une corvée.

Deux recours contre l’arrêté de circulation alternée à Mamoudzou rejetés

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Deux requêtes, enregistrées respectivement le 15 et 16 juin dernier, faisait demande de suspendre l’exécution de l’arrêté municipal n°2023.00006 du 31 mai 2023 portant la circulation alternée ont été jugés irrecevables faute de motivations juridiques suffisantes.

Crise de l’eau : point épidémiologique de Santé publique France

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Mayotte est confrontée à une sécheresse, avec un déficit pluviométrique inédit depuis 1997. Santé publique France met en place un dispositif de surveillance renforcée, qui s’appuie sur des systèmes de surveillance déjà en place ou ayant été éprouvés lors de crises précédentes, comme la surveillance syndromique à partir des résumés de passages aux urgences du centre hospitalier de Mayotte ; surveillance de la mortalité toutes causes (données Insee) ; réseau de pharmaciens et médecins sentinelles ; surveillance des pathogènes ; maladies à déclaration obligatoire ; surveillance au sein des infirmeries des collèges et lycée en lien avec le rectorat.

Au cours de la semaine 24, 22 cas de diarrhées aigues déclarées par les médecins sentinelles, soit un taux d’activité de 3,38 %, contre 2,08 % la semaine précédente. La vente d’anti-diarrhéiques poursuit sa hausse après trois semaines consécutives. Selon santé publique France, on observe une tendance à la hausse du nombre de cas d’infections cutanées déclarées en semaine 4 (53, soit un taux d’activité de 8,14 % contre 6,57 % en semaine 23).

Le nombre de passages aux urgences pour gastro entérite est en diminution en semaine 24 chez les enfants de moins de 5 ans. Cette observation est à considérer avec prudence car elle intervient dans un contexte de tri des patients en amont des urgences, mise en place sur le territoire pour réguler l’offre de soins (déclenchement du niveau 2 du plan blanc au CHM). Il n’est pas observé de variation significative sur les autres indicateurs syndromiques suivis dans le cadre de la surveillance renforcée mise en place vomissements, infections urinaires, conjonctivites, infections cutanées, stress et troubles anxieux. Une déclaration de fièvre typhoïde en semaine 23 a été recensée.

Santé publique France rappelle les conseils aux usagers lors de la remise en eau : veiller à la fermeture de tous les robinets de l’habitation et de laisser couler l’eau durant les premières minutes tout doucement ; laisser couler l’eau ensuite jusqu’à ce qu’elle soit claire (en la récupérant dans un récipient pour un usage autre qu’alimentaire) ; faire bouillir l’eau pour des usages alimentaires (boissons, cuisine) dans la première demi-journée suivant la remise en eau.

Impôts : vérifiez votre relevé d’identité bancaire

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Il ne faut pas oublier de vérifier ses coordonnées bancaires avant le 3 juillet. La déclaration d’impôt 2022 permet à l’administration fiscale d’établir le montant définitif de l’impôt dû sur la base des revenus et des dépenses de l’an dernier. Si le montant de l’impôt prélevé et le même que le montant définitif alors pas de problème. Si ce n’est pas le cas et que les services fiscaux ont trop prélevé, ils vont alors effectuer un remboursement, et au contraire s’ils n’ont pas assez pris, ils vont effectuer un prélèvement. Les coordonnées bancaires sont nécessaires aux services fiscaux pour rectifier les montants, et ainsi garantir un remboursement plus rapide ou un paiement simplifié. Les démarches sont plutôt simples. Il suffit de se connecter sur impots.gouv.fr, aller sur le service « Prélèvement à la source », rubrique « Mettre à jour vos coordonnées bancaires ». Sinon il faut contacter par téléphone, le numéro vert, non surtaxé, 0809401401 du lundi au vendredi, de 8h à 19h. Quand le changement sera effectué, un programme de sécurité se mettra en route et enverra un code unique par SMS si l’endroit prévu à cet effet dans l’espace particulier est rempli. En cas d’usurpation, il est nécessaire de retirer immédiatement le RIB délictueux, puis de contacter les services fiscaux de Mamoudzou sur l’ « espace personnel » sur impôts.gouv ou par mail sip.mamoudzou@dgfip.finances.gouv.fr

Orange et le Carif Oref rejoignent Sayna pour « Mayotte Talents Numériques »

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Sept mois se sont déjà écoulés depuis la signature de la convention de partenariat entre Orange et le Carif-Oref, pour lancer le programme Orange Digital Center à Mayotte. Depuis novembre 2022, des ateliers ont été déployés sur tout le territoire avec plus de 600 bénéficiaires accompagnés dans le numérique.

Le déploiement se poursuit et s’enrichit avec un nouveau partenaire SAYNA, la Startup originaire de Madagascar, qui révolutionne depuis quelques années, l’éducation et le travail numérique. Les trois acteurs se sont associés pour lancer « Mayotte Talents Numériques ». Un programme qui cible les jeunes scolarisés ou en dehors du circuit scolaire, en situation de décrochage ou encore demandeurs d’emplois.

« Mayotte Talents Numériques » leur propose un accompagnement unique, ayant pour objectif de plonger les jeunes Mahorais dans l’univers des technologies afin de développer progressivement leurs compétences numériques. Le programme est déployé en ligne depuis les espaces numériques du réseau partenaires du CARIF-OREF qui se trouvent sur Grande Terre et Petite Terre dans différentes villes : Koungou, Mzouasia, Kani-Keli, Bandraboua, Mangajou, Pamandzi, Acoua, Mgombani, Hamjago, Mamoudzou, Poroani, Ces 11 Hubs sont de véritables espaces dédiés propices à l’acquisition de compétences. D’autres Hubs vont progressivement rejoindre ce réseau pour être au plus près de notre population cible. D’autres partenaires locaux comme Mayotte In tech ou Pôle Emploi sont aussi de véritables facilitateurs pour relayer cette opportunité pour les jeunes Mahorais.

La promesse de l’Orange Digital Center est de proposer un parcours modulaire à celles et ceux qui veulent s’initier ou développer des compétences plus approfondies dans le numérique. Ce partenariat avec le CARIF-OREF et SAYNA s’inscrit dans la même philosophie. C’est pourquoi, avec « Mayotte Talents Numériques », les jeunes mahorais motivés, persévérants et voulant révéler leurs potentiels dans le domaine, auront la possibilité de se former progressivement. Pendant 9 mois, ils seront immergés dans un univers futuriste, puis petit à petit concevoir des projets numériques alliant les compétences web et du Marketing Digital.

120 places seront proposées au début du programme. A mi-parcours, seuls 60 d’entre eux pourront aller plus loin. Et pour les 20 apprenants qui sortiront avec succès du programme, ils pourront se lancer à leur compte dans le secteur du numérique, se réorienter vers des nouveaux métiers en forte croissance avec la plateforme Sayna.work, accéder à des niveaux de formation supérieurs ou intégrer le vivier de recrutements d’Orange ou d’entreprises installées sur le territoire. « Mayotte Talents Numériques », co-financé par Orange et la Banque des Territoires est entièrement gratuit pour les jeunes qui souhaitent suivre le programme. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 7 juillet.

A Ouangani, « manger bouger pour la santé » !

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Le CCAS de Ouangani organise une journée dédiée au travail effectué par les écoliers de la classe de CE2-CM1 de Ouangani 1 et nos aînées au tour du projet manger bouger dans la commune de Ouangani, le mardi 27 juin 2023 au CCAS de Ouangani, de 09h à 11h. D’après l’enquête « Unono wa maoré » lancé fin 2018 par santé public France en collaboration avec l’ARS Océan indien : « Une Très forte prévalence du diabète, notamment chez les femmes ».

En 2018-2019, la prévalence du diabète à Mayotte était estimée à plus de 12% chez les personnes âgées de 18 à 69 ans, et pour près de 40% d’entre elles, ce diabète était méconnu. La prévalence du diabète était plus élevée chez les femmes (13,3%, contre 10,6% chez les hommes). Quel que soit le stade d’hyperglycémie, ces personnes présentaient très fréquemment une obésité et une hypertension associées. »

Ce projet s’inscrit dans le cadre du Projet Régional de Santé 2018-2027, qui affiche comme troisième axe prioritaire l’amélioration de la santé nutritionnelle, avec pour objectifs d’améliorer l’accessibilité de l’activité sportive des personnes et de promouvoir l’alimentation équilibrée. Cette journée à pour but de valoriser le travail effectué par les écoliers et les séniors afin de promouvoir les plats traditionnels ainsi que leur bien fait.

Permis à 17 ans : le Saneer & Sr s’interroge

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Le syndicat autonome national des experts de l’éducation routière et de la sécurité routière, syndicat représentatif des inspecteurs du permis de conduire et de la Sécurité Routière (IPCSR) a appris par voie de presse que le mardi 20 juin, la Première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé l’abaissement de l’âge légal pour passer le permis. À partir du 1er janvier 2024, l’examen du permis de conduire de la catégorie B pourrait être passé dès 17 ans avec la possibilité de conduire seul à partir de cet âge.

Cette mesure, qui a été présentée à Matignon, lors du CNR Jeunesse, ce mercredi 21 juin, vise à simplifier l’accès à la mobilité, à favoriser l’emploi et la formation des jeunes, en particulier des apprentis. Une fois de plus, aucune information des agents du ministère chargés de cette mission n’a été faite… nous l’apprenons par voie de presse. En effet, depuis l’audience / consultation avec la DISR dans le cadre de la mission « flash », le SANEER & SR n’a été destinataire d’aucun relevé de décisions, ni d’information, ni même participé à de nouvelles réunions sur ce sujet.

Alors qu’actuellement l’âge moyen de présentation au passage du permis de conduire se situe aux alentours de 23 ans, abaisser l’âge de passage à 17 ans pose de nombreuses interrogations. Alors que la tranche d’âge des 18 24 représente 8% de la population, les jeunes sont la population la plus à risque sur la route : 14 % de tués, 17% de blessés graves (source ONISR). Cette mesure remet elle en cause la politique de sécurité routière visant à réduire la mortalité sur nos routes ? Quid de la responsabilité pénale du jeune conducteur, n’étant pas majeur, en cas d ‘accident mortel de la circulation ? Le coût du permis de conduire représente un investissement important pour les jeunes et leurs parents. Cet abaissement de l’âge légal va avoir un impact sur le budget des familles qui auront une année de moins pour économiser pour le paiement de la formation. La volumétrie du nombre de candidats supplémentaires dès début 2024 et donc de l’absorption de cette nouvelle tranche d’âge, risque d’influer sur le délai d’attente médian des candidats au permis de conduire. L’annonce du ministre de l’Intérieur relatif au recrutement de 100 IPCSR supplémentaires sur les 4 années à venir ne permettra pas d’absorber cet afflux supplémentaire. Les conséquences de cette mesure et la mise en adéquation de la production de places d’examen ont elle fait l’objet d’une étude d’impact ?

Le SANEER & SR prend acte de la décision politique. Pour notre syndicat, seul un renforcement cohérent des effectifs des IPCSR, associé à un meilleur niveau de formation des enseignants et une hausse de la qualité de l’apprentissage de la conduite dispensée au sein des EECA (contrôle des enseignants de la conduite et de la sécurité routière, formation continue) permettrait de réduire les délais d’attente et d’améliorer les chiffres de l’accidentalité de ce qu’il faudra bientôt nommer les 17 24 ans.

Cadema : Salime Mdéré soupçonné d’emploi fictif

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L’étau se resserre sur la Cadema (Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou). Perquisitionnée l’an dernier par le Parquet national financier, la collectivité fait l’objet d’une attention particulière, ces jours-ci, pour ses recrutements. Selon nos confrères de Mayotte La 1ère, Salime Mdéré a été placé en garde à vue et auditionné, ce samedi. Le premier vice-président du conseil départemental aurait été embauché quelques mois par la Cadema, mais aucune preuve dudit travail n’a été trouvée. Le problème inverse se pose pour Rachadi Saindou, le président de la Cadema et un tant bref chargé de mission au Département. Il pourrait être entendu dans les jours à venir par les enquêteurs.

C’est la deuxième fois que le vice-président du Département mahorais a des ennuis judiciaires, cette année. En effet, en avril, le Parquet s’est auto-saisi suite à des propos prononcés sur le plateau Mayotte La 1ère alors que l’élu était interrogé sur la délinquance. La Ligue des droits de l’homme a également déposé plainte. Même s’il s’est excusé dans la foulée, les paroles particulièrement virulentes du représentant du canton de Bouéni pourraient lui valoir une condamnation pour appel à commettre un crime.

Avec un premier bilan en demi-teinte, un deuxième acte déjà annoncé

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Le quartier informel d’une trentaine de cases en tôle, dans le quartier Oupi, à Dzaoudzi-Labattoir, a été démoli en deux heures, ce dimanche matin. Une vingtaine de familles y vivaient, quatre ont été relogées et deux autres prises en charge en urgence.

Petite-Terre a été le théâtre de son premier décasage dans le cadre de l’opération Wuambushu, ce dimanche matin. Qui plus est, celui-ci s’est fait en présence des ministres Gérald Darmanin, Jean-François Carenco, Olivier Klein, et du préfet de Mayotte, Thierry Suquet. Dans le quartier Oupi de Labattoir, aux abords du vieux cimetière de Marouzouk, ils ont pu compléter le bilan déjà réalisé la veille et promettre « une nouvelle formule » à la rentrée.

Avant de voir les tractopelles détruire les trois dernières cases du quartier informel Oupi-Badamiers, dimanche matin, Gérald Darmanin avait très vite exprimé pourquoi il était là, l’opération Wuambushu et la crise de l’eau (voir par ailleurs). Pour la première, il était d’autant plus difficile pour le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer de ne pas l’aborder alors qu’il est sur le territoire mahorais pour la première fois depuis son commencement. « Elle a connu des difficultés techniques, juridiques avec d’innombrables recours, diplomatiques », a-t-il reconnu, lors d’un point presse sur la place d’armes du Régiment de service militaire adapté de Mayotte, à Combani, samedi. « Et puis je pense que la force de la volonté politique l’a emportée. Ce qui compte le plus aujourd’hui, c’est le choc psychologique. C’est de dire aux Mahorais que nous les aimons, que nous mettons énormément de moyens, qu’on ne va pas reculer. » Sur le volet des chefs des bandes identifiés sur l’île, le ministre se targue que « 47 sur 57 ont été arrêtés ». Alors que du côté de l’immigration, toujours selon lui, « il y a des journées entières où il n’y a pas eu de kwassas arrivés à Mayotte ».

Le gros point noir reste toutefois qu’au premier jour de l’opération, le 24 avril, les Comores ont fermé le port d’Anjouan aux personnes expulsées du territoire mahorais. Trois semaines de négociations ont été nécessaires pour que les expulsions reviennent à la normale. Combien de personnes sont concernées depuis ? Le numéro 3 du gouvernement s’est bien gardé de le dire, comme il a été convenu avec les autorités des autres îles de l’archipel, avant d’évoquer des départs plus compliqués à mettre en œuvre pour les Africains des Grands lacs. Gérald Darmanin compte, après les vacances estivales, ainsi se muer en « ambassadeur de l’Intérieur » en allant au Burundi, Rwanda, Tanzanie et Mozambique pour « négocier des accords de réadmission » de leurs ressortissants. Il dit espérer toujours dépasser le chiffre des expulsions de l’année dernière, soit 25.000 au total.

« 1.250 démolitions à la fin de l’année »

Montrer que l’opération se passe comme prévu, c’était le sens de la visite aux Badamiers, dimanche matin. Après les nombreux recours au tribunal administratif de Mamoudzou et le coup d’arrêt temporaire prononcé par le tribunal judiciaire, le troisième volet de l’opération, la démolition de cases en tôle, a repris de plus belle. Le ministre de l’Intérieur, flanqué de son collègue en charge des Outre-mer, Jean-François Carenco, est venu le constater de visu. Les deux ont été rejoints, en outre, ce dimanche matin, par Olivier Klein, le ministre délégué à la Ville et du Logement, pour assister au premier décasage sur Petite-Terre, à Dzaoudzi-Labattoir (les trois précédents étaient à Majicavo-Koropa, Longoni et Koungou). Pour cette première séquence de la journée, les trois ministres sont arrivés dans le quartier Oupi, au cimetière de Marouzouk, aux abords duquel un quartier informel avait pris forme au cours de ces dernières années. Une trentaine de cases en tôle y abritaient 21 familles, il y a quelques semaines encore. Dans le cadre de la loi Élan, les tractopelles n’ont eu besoin que d’une paire d’heures pour mettre à bas les logements précaires, ne laissant que trois sur pied le temps de la séquence ministérielle. À l’issue de celle-ci, Gérald Darmanin a été le premier à s’exprimer devant les micros de la presse nationale, régionale et locale. « J’aurais juste aimé que tous ceux qui sont venus faire du tourisme juridique à Mayotte visitent les bangas, ces endroits insalubres où les enfants n’ont pas d’eau courante et où s’il y a un cyclone, on aurait tous à pleurer les nombreux morts qu’il y aurait ici, pour empêcher de construire du logement social par ailleurs et tout simplement pour que les propriétaires aient la jouissance de leurs terrains ; pouvoir construire ici une station d’épuration [N.D.L.R. en référence à Koungou] et là des protections pour l’environnement au profit de la mangrove [N.D.L.R. Dzaoudzi], ou ailleurs un lycée [N.D.L.R. le lycée des métiers du bâtiment à Longoni]. » Lui qui ambitionnait la démolition de « 1.000 » cases en tôle en deux mois, a dû revoir ses ambitions à la baisse. Il en prévoit « 1.250 à la fin de l’année », en intégrant les 250 déjà réalisées.

« Une adéquation entre le décasage et le relogement »

A Labattoir, il ne s’agit pas ici de reconstruire de nouveau logements correspondant aux normes, mais de préserver la nature et l’écosystème des mangroves plantées en 2015 par le conservatoire du littoral et des espaces lacustres. Selon Saïd Omar Oili, le maire de Dzaoudzi-Labattoir, quatre autres arrêtés de démolition concernent actuellement sa commune, un autre est en cours de rédaction. Selon Olivier Klein, l’objectif de ces opérations de décasage est de permettre à chaque famille délogée d’intégrer un logement correct. « Il y a une adéquation entre le nombre de relogements et le nombre de démolitions. C’est un travail de longue haleine pour récupérer du foncier et pour construire. Nous sommes extrêmement attentifs et nous allons continuer à créer des lieux d’hébergement d’urgence si nécessaire, pour prendre des places en durs mais on a aussi des places en logement d’urgence. Il y a un objectif légal important qui est de proposer à chaque famille un relogement », estime-t-il, oubliant que celui-ci étant temporaire, les familles n’en veulent pas toujours. Par exemple, dans le quartier visé ce matin-là, seuls quatre foyers sur les neufs éligibles ont accepté les propositions de l’État (deux au village Coallia à Tsoundzou 2 et deux autres en Petite-Terre). Alors que deux familles n’avaient pas quitté les lieux et ont été prises en charge par le centre communal d’action sociale (CCAS) de la commune, quid des quinze autres. La préfecture indique ne pas savoir. Selon nos informations, une partie a pris la direction de Moya pour rester en Petite-Terre.

Pour sa part, Jean-François Carenco a tenu souligner que ces propositions de relogement ne concernent seulement les personnes en situation régulière sur le département, avec potentiellement deux étapes, un relogement d’urgence, en attendant une intégration dans un logement social. Il a développé son argumentaire en précisant que le chef de l’État a demandé de renouveler la convention avec Action logement en vue d’augmenter le nombre de logements à construire dans le département. « C’est fait, les moyens sont là, et quand on se balade, on voit des immeubles ici et là. L’objectif, c’est qu’il y en ait plus. C’est pour cette raison qu’un travail a été engagé avec les sociétés HLM et on a les moyens d’augmenter la ligne LBU (ligne budgétaire unique) qui finance ces opérations de logement ». Selon lui, le mot d’ordre est lancé auprès de tous les ministères concernés pour qu’il y ait plus de logements sociaux disponibles à Mayotte dans l’avenir sur un foncier salubre. Il a estimé que c’est un travail de longue haleine, une mobilisation comme on ne l’a jamais connu à Mayotte, en termes d’actions, et pour cela il est indispensable de disposer d’un foncier défini avec une propriété claire, un foncier salubre avec deux directions, Action logement et la Caisse de Dépôt et Consignations, ainsi que sa représentation locale (SIM) qui ont la même volonté que le gouvernement d’aller vers des constructions neuves et des réhabilitations de logements existants.

Une deuxième phase à la rentrée

Outre le prolongement d’un mois de l’opération Wuambushu en cours, Gérald Darmanin a annoncé, samedi, « une nouvelle formule » à la rentrée centrée davantage sur « l’économie informelle » en s’attaquant davantage « aux marchands de sommeil, à l’agriculture et la pêche illégales ». Cette « sorte de Shikandra 2 [opération de lutte contre l’immigration en vigueur depuis 2019] sera proposée au président de la République au cours de l’été ». « J’ai envie de dire à la société mahoraise quand est-ce qu’elle prendra ses responsabilités notamment parce que certains de ces bangas sont loués par des marchands de sommeil. Il faut quand même les dénoncer, il y a des gens propriétaires, qui sont parfois des Mahorais qui louent à des femmes et des enfants seuls ces bidonvilles. À quand la fin des certificats de paternité de la part de certains mahorais, quand est-ce qu’on arrêtera de faire de l’agriculture illégale, de la pêche illégale, des marchands de sommeil qui exploitent la misère humaine ? Donc, l’État fait son travail, maintenant il faut que la société mahoraise fasse la sienne ! », a-t-il complété ce dimanche, à Dzaoudzi.

Il déclare que les autorités mettront désormais énormément d’enquêtes judiciaires pour interpeller ceux qui, dans la société mahoraise, sont des complices de l’immigration irrégulière. Il a rappelé que l’année dernière, une enquête judiciaire a démontré les complicités locales avec les passeurs, parfois de certains élus.

Déchèterie de Malamani : Avec la pose de la première pierre, le projet se concrétise

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De gauche à droite, le président du Département, Ben Issa Ousseni, Maxime Ahrweiller Adousso, secrétaire générale pour les affaires régionales à la préfecture de Mayotte, et Houssamoudine Abdallah, président du Sidevam 976, ont procédé à la pose de la première pierre de la déchèterie fixe de Malamani, vendredi matin.

Début mai, les travaux de la première déchèterie fixe de l’île ont débuté. Afin de marquer le lancement du chantier tant attendu sur l’île, la pose symbolique de la première pierre a eu lieu ce vendredi matin, à Malamani, dans la commune de Chirongui. « Enfin nous y sommes ! », s’est réjoui fièrement Houssamoudine Abdallah, président du Sidevam 976.  

« Nous sommes le seul département d’outre-mer qui ne dispose pas de déchèterie. L’impact est très lourd que ce soit d’un point de vue environnemental ou sanitaire », se désole Houssamoudine Abdallah. Le constat est dit, l’île de Mayotte connait un retard en matière d’infrastructures de gestion des déchets. Afin de pallier ce manque, un projet de création de déchèterie avait été initié il y a dix ans par le syndicat. Une décennie après le lancement du projet, « on va commencer à voir le fruit de notre travail », admet le président. En effet, dans le cadre de sa politique de gestion des déchets, le Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) s’est engagé dans un vaste projet de construction de huit déchèteries sur l’ensemble du territoire. Ce vendredi matin, la concrétisation de ce projet a été marquée au travers de la pose de la première pierre du chantier de la déchèterie fixe de Malamani.

La première d’une série de huit

Le chantier a débuté début mai et l’objectif de livraison de l’équipement est fixé à mi-décembre 2023. Avec la préparation des équipes, la déchèterie devrait ouvrir au cours du premier trimestre de 2024. Pour le président du syndicat, « l’intérêt de cette déchèterie, c’est de faire de la sensibilisation ». En effet, en montrant les bons gestes, la population constatera qu’il n’est pas possible de mélanger tous les déchets. Il représente aussi un intérêt financier, « parce que vous savez, plus on enfuit, plus on paie la taxe générale sur les activités polluantes ». Cette année, selon le président du Sidevam, près d’un million d’euros ont été reversés pour cette taxe.

A Malamani, la future déchèterie se trouve aux côtés du quai de transfert, sur un terrain accordé par le Département de Mayotte. « En mettant la déchèterie à proximité du quai de transfert, cela crée une entité déchets dans le sud de l’île », concède Martin Sannejan, chargé de projet au sein de la direction traitement du Sidevam 976. Les cadres réglementaires et les autorisations environnementales, sont les raisons qui ont fait retarder le lancement du chantier. Cette déchetterie se structure autour d’un principe moderne, dit « à plat », avec une dépose des déchets en benne ou casiers de plain-pied. Elle sera constituée de trois casiers de collecte de plain-pied de 30m², d’un casier de 60m² et d’un de 80 m², mais aussi d’une zone de stationnement pour deux bennes au sol, d’une zone de point d’apport volontaire et d’un ensemble de locaux de 86 m². Cependant, dans un premier temps, tous les déchets ne seront pas acceptés. Il sera possible d’y déposer les cartons, déchets verts, déblais et gravats, ferrailles, encombrants, déchets d’équipements électriques et électroniques ou textiles.

Près de trois millions d’euros d’investissement

D’un montant global de 2,7 millions d’euros, le projet a été financé par l’Europe à hauteur de 1,6 million d’euros, 400.000 euros par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et 700.000 euros en fonds propre par le Sidevam 976. Une fois la déchèterie inaugurée et officiellement lancée, la gestion se fera, dans un premier temps, en régie par le syndicat. « On parle beaucoup d’argent, mais sans foncier, on ne peut rien faire », reconnait Houssamoudine Abdallah. Au total, huit équipements devraient donc voir le jour. « La répartition des huit déchèteries qui a été imaginée initialement, c’est pouvoir avoir un site à moins de quinze minutes, peu importe où on se trouve sur l’île », complète Bastien Nicollet, chef de projet à ETG, membre du groupement de maitrise d’œuvre avec Oyat Architectes et Elcimaï.

Pour l’instant, uniquement trois sites, en plus de celui de Malamani, sont envisagés, à Bandrélé, à Hamaha et aux Badamiers. Longoni pourrait être le cinquième site potentiel. « On essaie d’avoir la même réflexion sur tous les sites », ajoute le chargé de projet du Sidevam. Mais, ce qui complique la construction de telles infrastructures, est de maitriser le foncier. « Trouver un de minimum 6.000 m², d’un seul tenant ce n’est pas facile », confie-t-il. De plus, ces chantiers sont classés ICPE (Installations classées protection de l’environnement), ce qui induit l’application « de restrictions par rapport à la nature, aux risques environnementaux et risques naturels », note Martin Sannejan. Les huit projets étant relativement similaires, une fois les terrains trouvés, il ne s’agira que d’adapter les infrastructures et de lancer ces chantiers d’envergure et d’importance pour l’île de Mayotte.

Quinze ans de prison pour trente-six coups de tournevis assenés

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Harouna A. purge déjà une peine de vingt ans de prison pour le meurtre de son codétenu commis en 2016, peu de temps après cette tentative d’homicide.

La deuxième journée d’audition a clôturé le procès d’Harouna A., jugé en appel pour tentative de meurtre. Il avait planté une trentaine de coups de tournevis en mai 2016 à un homme de son village, Halidi A. et il avait fait appel de son jugement en 2019. Experts, témoins et proches se sont suivis à la barre afin de donner leur version des faits ou leur expertise sur le cas de l’accusé. Après deux jours d’échanges parfois tendus, le jugement est tombé en fin de journée, ce vendredi 23 juin.

« Il y a deux choses qui abrègent la vie : la folie et la méchanceté ». Cette citation de Baltasar Gracian y Morales a été prononcée par l’avocat général, Albert Cantinol, au cours du procès. Elle est représentative de cette deuxième journée d’audition. La salle d’audience B du tribunal de Mayotte a été le théâtre d’une bataille de points de vue au sujet de la santé mentale de l’accusé. Cette journée d’auditions, dirigée par le président de la cour d’appel, Cyril Ozoux, devait permettre de répondre aux questions suivantes : Harouna A. a-t-il commis une tentative de meurtre ? Et son discernement a-t-il été altéré ou aboli lors de son passage à l’acte ? « J’ai perdu le contrôle, j’ai fait quelque chose que je ne comprends pas ». C’est en reprenant les mots de l’accusé., que le docteur Ruimy – expert psychiatre – commence son audition. Ce médecin a mis en avant les regrets dont l’accusé avait fait preuve peu de temps après son acte mais il a également, et surtout, insisté sur la « tendance à la simulation » de ce dernier. « C’est un personnage névrotique qui manque de maturité et qui a un déséquilibre caractériel, à tendances manipulatoires ». Contrairement à certains de ses confrères qui ont analysé la personnalité d’Harouna A., le Docteur Ruimy a insisté sur l’absence de tout trouble schizophrénique lorsqu’il l’a ausculté.

Cette affirmation n’est pas du goût de son avocat, maître Soumetui Andjilani, qui a défendu l’idée que son client n’aurait pas pu commettre un tel acte tout en étant pleinement conscient. « On juge ce garçon sur un mois de sa vie pour deux actes de folie qu’il a commis alors qu’il avait son discernement altéré. » Son avocat a, par ailleurs, insisté sur la vie compliquée et instable que son client a menée. « Ce garçon n’a jamais été bien dans sa vie et n’a pas eu une vie normale, comment voulez-vous le juger comme quelqu’un de normal ? ».

Cet argument n’était pas de l’avis de l’avocat général, qui a pointé du doigt l’acharnement dont Harouna A. a fait preuve lorsqu’il a assené les 36 coups de tournevis dans des zones vitales du corps d’Halidi A. « Le crime qui lui est reproché lui est imputable car à l’époque, il était responsable », a-t-il soutenu devant la cour. L’avocat général a réfuté les possibles troubles psychologiques dont Harouna A. serait atteint, « Un acte fou n’est pas forcément un acte d’un fou », a-t-il déclaré. Enfin, il a également rappelé qu’Harouna A. ne sait ni lire, ni écrire et fait preuve d’un « niveau intellectuel médiocre, ce qui semble très défavorable à une réinsertion dans la société ».

Une première incarcération qui a laissé des séquelles

 Le visionnage de l’interrogatoire d’Harouna A. par les gendarmes, datant de mai 2016, a été le moment culminant de la journée. Cette vidéo d’une vingtaine de minutes, montrant l’accusé sous un autre jour, a permis de faire comprendre aux jurés que l’homme qu’ils ont à juger aujourd’hui n’a plus rien à voir avec le jeune de 21 ans auditionné par les militaires. Ces derniers ont pu noter que les quelques années d’incarcération d’Harouna A. ont été dévastatrices pour cet homme qui est constamment sous l’emprise de médicaments et de sédatifs – afin de le calmer et d’éviter toute récidive.

Son avocat est d’ailleurs revenu sur la faiblesse psychologique de son client qui risquerait de s’aggraver s’il venait à effectuer une lourde peine de prison. « Vous voyez les gens errer sur les routes, tout proche de ce tribunal d’ailleurs… ils ne sont pas conscients, ils sont malades et ont été délaissés par la société. La pire chose à faire pour Monsieur A. serait de le laisser en prison et de le faire sortir dans un état similaire ».

Tout au long du procès, le président a tenté de discerner les raisons qui ont poussé Harouna A. à commettre cet acte. Il a ainsi réussi à obtenir quelques informations personnelles de la part de l’accusé qui restait pourtant mutique depuis le début de son audition. « Vous dites que des gens du village vous qualifiaient de “tapette“ et de “mauviette“ – qu’est-ce que représentent ces mots pour vous ? » – « Je ne sais pas comment expliquer… mais c’est pas gentil ». Le magistrat a également évoqué la consommation importante de chimique et d’alcool de l’accusé avant son incarcération. « Aviez-vous consommé ces substances peu de temps avant les faits ? »« Non »« Mais vous étiez conscient de ce que vous étiez en train de faire ? », demande le président – « Oui, mais je n’avais pas prévu en avance de le tuer, c’est venu comme ça… », lui répond Harouna A.

Malgré les quelques réponses de la part de l’accusé, plusieurs questions restent en suspens. Il a fait preuve d’une grande froideur tout au long du procès et semblait détaché, comme perdu. Que son discernement ait été altéré au moment des faits ou non, la tentative d’homicide a bien eu lieu. C’est ce qu’a défendu l’avocat général : « C’est un rescapé que vous avez là, il a frôlé la mort », a-t-il répété à plusieurs reprises en désignant Halidi A. sur le banc des parties civiles. C’est sans doute ce qui aura finalement été retenu par les jurés qui ont statué en fin d’après-midi. L’accusé a été condamné à quinze ans de prison – soit la même peine qu’il avait obtenue en première instance.

Les lauréats des débats jeunes pour l’égalité femmes hommes

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Jacques Mikulovic, recteur de Mayotte, avec les lauréats de Chirongui et Dembéni.

Lauréats et participants à la finale des premiers débats jeunes organisés à Mayotte étaient tous rassemblés au Rectorat, à Mamoudzou. Jacques Mikulovic, le recteur de l’académie de Mayotte, les congratule, un grand sourire aux lèvres. Le 8 novembre, ils représenteront très fièrement leur île aux Etats généraux des droits de l’enfant, pour défendre les idées qu’ils souhaitent mettre en place.

Les rires résonnent sur l’esplanade du Rectorat de Mayotte. Les lauréats à la finale des premiers débats jeunes organisés ainsi que les participants sont tous rassemblés. Ils se tiennent fiers devant leurs camarades alors que le recteur, Jacques Mikulovic, les félicite.

Invité à débattre de l’égalité hommes femmes, c’était la première fois que Mayotte participait aux débats jeunes organisés. Une délégation de huit personnes dont deux représentants et deux lauréats se rendront à Paris le 8 novembre 2023 pour représenter l’île aux parfums aux États généraux des droits de l’enfant, à l’Assemblée nationale à Paris. Ils devaient après un long travail en binôme, réciter un discours avec deux propositions qui pourraient être mises en place pour faire évoluer les choses. Une initiative organisée bénévolement par l’association Haki Za Wanatsa, la chargée de mission, Rasmina Houmadi-Oili, nous explique que c’était l’occasion de pousser la campagne pour le droit des enfants un créneau au-dessus : « Nous sommes rendus compte que le dispositif n’avait jamais été fait à Mayotte, donc on s’est dit que ça ne pouvait être que positif que de le lancer ».

Un projet profondément soutenu par Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte. « Je suis très fier de la capacité de ses jeunes à se mettre en avant. C’est comme ça qu’on continuera à faire évoluer notre vivre ensemble », déclare Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte. D’ailleurs, une nouvelle catégorie et donc récompense sera créée pour le dispositif de l’année prochaine : des collégiens ont eux aussi participé, mais n’ont pas pu être récompensés parce que le concours encadrait les lycéens.

On peut déceler de l’émotion dans les yeux des gagnants. Pour eux, gagner cette première étape est un honneur : « C’est un grand plaisir de recevoir cette victoire. Cependant, ça nous ajoute une pression, nous appréhendons beaucoup la suite. Pour ma part, au début, je ne réalisais pas dans quoi je m’engageais. C’est beaucoup de surprise et de stress aussi », explique Rowan Keldin, lauréat de Padmanzi.

« Les inégalités sont trop présentes et trop encrées à Mayotte »

La problématique d’égalité est très dénoncée par ses jeunes. « J’ai participé parce que ce sujet me tient à coeur et que les inégalités sont trop présentes à Mayotte et trop encrées », affirme Nasma Ali, une des lauréates. Chamsidine Dhoulfikr, lauréat de Chirongui, confirme : « Nous constatons que nous n’avons pas les mêmes droits. On ressent ces inégalités, On a donc décidé de débattre pour trouver des solutions ». Cette différence d’attentes envers les deux sexes est vue comme culturelle par beaucoup de participants. Néanmoins, ils pensent qu’il faut changer les choses et que c’est aussi une question d’éducation.

Cette idée est fortement soutenue par l’association qui a accompagné ce projet. « La thématique progresse beaucoup, au moins maintenant, le dialogue est ouvert. Mais il faut développer même des modules pour les parents, pour qu’eux aussi prennent conscience au niveau de ce sujet-là », soutient Chazia, enseignante de Doujani.

 

 

Deux propositions ressorties de ce débat

 

Parmi tous les binômes, deux propositions n’ont cessé de se dégager lors de cette finale. La première, assigner des référents égalité dans chaque établissement, afin de faire de la prévention et de la sensibilisation. Le recteur a approuvé mais des questions restent en suspens tout de même : « Qui mettre à ses postes ? Des professeurs ? Comment les former ? Il y a encore pleins de questionnement auquel on doit répondre avant de pouvoir le mettre en place », constate-t-il.

 

La deuxième proposition, sur laquelle les élèves ont beaucoup insisté, est celle de respecter la loi 2001 des 21 heures d’enseignement à la vie sexuelle et affective. « Souvent, il y a des problèmes, on les mets sur le dos de l’éducation nationale et on rajoute des heures. Cependant, c’est le principe derrière qui doit nous guider. Il faut aussi savoir qui on met à la tête de cet enseignement, les professeurs ? Des personnes formées spécialement pour ? », ajoute le recteur, qui mettra quand même en place les heures.

 

Les élèves répliquent que ces heures sont nécessaires, car elles permettent de faire de la prévention pour plus tard, pouvoir éviter certaines violences. Lydia Barneoud argumente : « Comptabiliser les heures données en tout cas, ça peut être un bon début ».

Nos plus belles photos de la trente-neuvième course de pneus

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Au bout de l’effort, la soixantaine d’équipes (de quatre personnes) et les 400 enfants ont bouclé le parcours d’1,8 kilomètres dans le centre de Mamoudzou, ce dimanche après-midi. L’événement organisé par Angalia, toujours aussi familial et bon enfant, a montré que la course de pneus plaît toujours autant aux Mahorais. Vivement l’année prochaine pour la quarantième !

« Il y a des journées entières où il n’y a pas eu de kwassas arrivés »

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Gérald Darmanin et Jean-François Carenco, respectivement ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et le ministre délégué aux Outre-mer, ont procédé à la revue des troupes, à leur arrivée au Régiment de service militaire adapté, ce samedi après-midi.

L’opération Wuambushu, crises de l’eau, diplomatique, deuxième prison, loi Mayotte, plusieurs sujets ont été abordés à Combani, ce samedi après-midi. En visite pendant deux jours, les ministres Gérald Darmanin et Jean-François Carenco tentent de rassurer la population mahoraise et défendre leur bilan.

Un premier bilan de l’opération

Une séquence pour évoquer le déroulement de l’opération Wuambushu est prévue ce dimanche, avec la démolition de cases en tôle aux Badamiers, à Dzaoudzi. Cependant, ce samedi, il était difficile pour le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer de ne pas l’aborder alors qu’il est sur le territoire mahorais pour la première fois depuis son commencement. « Elle a connu des difficultés techniques, juridiques avec d’innombrables recours, diplomatiques », a reconnu Gérald Darmanin, lors d’un point presse sur la place d’armes du Régiment de service militaire adapté de Mayotte, à Combani. « Et puis je pense que la force de la volonté politique l’a emportée. Ce qui compte le plus aujourd’hui, c’est le choc psychologique. C’est de dire aux Mahorais que nous les aimons, que nous mettons énormément de moyens, qu’on ne va pas reculer. » Sur le volet des chefs des bandes identifiés sur l’île, le ministre se targue que « 47 sur 57 ont été arrêtés ». Alors que du côté de l’immigration, toujours selon lui, « il y a des journées entières où il n’y a pas eu de kwassas arrivés à Mayotte ».

Vers un Shikandra 2

Outre le prolongement d’un mois de l’opération en cours, le ministre a annoncé « une nouvelle formule » à la rentrée centrée davantage sur « l’économie informelle » en s’attaquant davantage « aux marchands de sommeil, à l’agriculture et la pêche illégales ». Cette « sorte de Shikandra 2 [opération de lutte contre l’immigration en vigueur depuis 2019] sera proposée au président de la République au cours de l’été ».

Après un allongement d’un mois de l’opération, « une nouvelle formule » centrée sur l’économie informelle a été promise par Gérald Darmanin.

Relations avec les Comores

C’était la mauvaise nouvelle du début de l’opération. Au premier jour de celle-ci, le 24 avril, les Comores ont fermé le port d’Anjouan aux personnes expulsées du territoire mahorais. Trois semaines de négociations ont été nécessaires pour que les expulsions reviennent à la normale. Combien de personnes sont concernées depuis ? Le numéro 3 du gouvernement s’est bien gardé de le dire, comme il a été convenu avec les autorités des autres îles de l’archipel. En outre, il dit avoir noué de bonnes relations avec son vis-à-vis comorien.

Il évoque des départs plus compliqués à mettre en œuvre pour les Africains des Grands lacs. Gérald Darmanin prévoit, après les vacances estivales, compte pour cela se muer en « ambassadeur de l’Intérieur » en allant au Burundi, Rwanda, Tanzanie et Mozambique pour « négocier des accords de réadmission » de leurs ressortissants.

Crise de l’eau

Au bord de la retenue collinaire de Combani, en fin d’après-midi, les deux ministres ont promis de « régler la crise » en deux temps. Pour la sécheresse actuelle, il n’y aura pas de miracles pour l’île qui est passée à quatre coupures d’eau par semaine. « Avec deux osmoseurs produisant 1.300 m3 d’ici la fin de l’année et des forages, l’appel au peuple pour moins gaspiller, ça pourrait le faire », prévient Jean-François Carenco, le ministre délégué aux Outre-mer. Pour le reste, il faudra se contenter de bouteilles d’eau dont le prix sera bloqué le 15 juillet. Un approvisionnement depuis l’île Maurice (pour laquelle la réglementation s’est assouplie) et La Réunion est prévu pour écarter un risque de pénurie dans les magasins.

Pour les gros investissements promis en revanche, il faudra attendre. Aucune précision pour la retenue collinaire d’Ourouvéni n’a été donnée. Et pour la nouvelle usine de dessalement de 10.000 mètres cubes, si elle a été avancée à fin 2024 (c’était 2025 ou 2026 initialement), Mayotte se contentera de l’actuelle qui devrait atteindre ses 4.700 m3 par jour espérés « en décembre », a prédit le ministre délégué. De son côté, le syndicat Les Eaux de Mayotte s’est engagé à faire la chasse aux fuites sur son réseau vieillissant.

Relation avec les élus

Le point presse au RSMA était précédé normalement d’un temps d’échanges avec les élus. Sauf que celui-ci a été très court, puisqu’hormis les parlementaires Estelle Youssouffa, Thani Mohamed-Soilihi et le nouveau maire de Tsingoni, Issilamou Hamada, il n’y en avait pas d’autres. La première se dit « attentive » avec les promesses du gouvernement, tandis que le sénateur se fait l’avocat de l’État. « Je pense que l’apport majeur, c’est un renversement de la table. On ne peut pas en quelques mois ou semaines faire le travail que l’on n’a pas fait en deux décennies », argue l’élu du même parti qu’Emmanuel Macron, Renaissance (ex-La République en marche).

Toujours concernant les élus du territoire, ils sauront dans quelques jours si leur lobbying de ces derniers mois a payé dans la future loi Mayotte. « Le ministre délégué va présenter le dossier, que je soutiens fortement, au comité interministériel prévu le 6 juillet », prévient Gérald Darmanin.

Sept membres de la police et de la gendarmerie de Mayotte ont été récompensés, dont les trois gendarmes qui ont fait face aux assaillants du lycée du nord, le 4 avril.

Soutien des collectifs

Selon l’équipe du ministre, « 200 à 300 » personnes étaient présentes sur la place de la République, à Mamoudzou, ce samedi midi. Les collectifs locaux voulaient assurer l’État de leur soutien. « Pour une fois qu’une manifestation est positive, je ne vais pas la bouder », déclare Gérald Darmanin, qui dit avoir entendu le vote massif pour Marine Le Pen en 2022 « comme un cri ».

La deuxième prison

Avec un taux d’occupation de 240%, la prison de Majicavo-Koropa a plus qu’atteint ses limites alors que l’opération Wuambushu est loin d’être terminée. Les agents de l’administration pénitentiaire ont fait grève il y a plusieurs semaines pour dénoncer cette situation qui risque toutefois de perdurer. « Pas de terrain pour l’instant trouvé. Je fais un appel à la population et aux élus », reconnaît le ministre Darmanin au sujet de la deuxième prison promis il y a plus d’un an par Éric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice. Comme pour nombre d’établissements pénitentiaires, il est vrai qu’on trouve peu d’élus volontaires.

Et si une extension est vivement souhaitée par les syndicats de surveillants pour répondre à l’urgence, l’idée a du mal à faire son chemin. « Pour l’instant, il me paraît plus raisonnable de les amener en métropole et à La Réunion [ce que l’administration pénitentiaire fait déjà chaque semaine] », estime le ministre.

Celui-ci a annoncé en même temps la construction d’un deuxième centre de rétention administrative, en Grande-Terre cette affaire, qui sera tout aussi concerné par des problèmes fonciers.

Les handballeurs de Bandrélé reçus en mairie

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A la suite du sacre du Hand Club de Bandrélé à la Coupe de Mayotte de Handball, Ali Moussa Moussa Ben, maire de Bandrélé informe ses concitoyens, que le club sera reçu ce vendredi 23 juin, au Parvis de la mairie de Bandrélé à 15h30.

Les contrats de redressement outre-mer : pour des moyens à la hauteur des enjeux

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Introduits par amendement à la loi de finances initiale pour 2021, les contrats de redressement outre-mer (COROM) visent à apporter un soutien spécifique de l’État aux communes des départements et régions d’outre-mer souhaitant assainir leur situation financière. Deux ans après la signature des premiers contrats, Georges PATIENT et Teva ROHFRITSCH, rapporteurs spéciaux, ont souhaité réaliser un bilan de ce dispositif initialement prévu à titre expérimental pour une durée de trois ans.

Leurs investigations leur permettent de conclure que, en très peu de temps, ces contrats d’un genre nouveau ont démontré leur efficacité avec des premiers effets positifs sur la situation financière des communes contractantes. Pour autant, ils estiment que des améliorations sont possibles : les moyens financiers qui y sont consacrés doivent être revus à la hausse, la durée des contrats doit s’adapter à l’ampleur des difficultés et, enfin, les contrats doivent prendre en considération les freins et obstacles au redressement de certaines communes. Ces évolutions paraissent indispensables afin que ce dispositif efficace ne demeure pas seulement un affichage politique mais se dote réellement de moyens à la hauteur des enjeux.

Une extension des COROM à de nouvelles communes, à des EPCI et syndicats ainsi qu’aux communes des collectivités d’outre-mer est également nécessaire. L’amendement de crédits adopté en loi de finances pour 2023 abonde d’ailleurs dans ce sens mais ne va pas encore assez loin pour répondre aux besoins puisque sur les 129 communes des DROM, 30 sont actuellement dans le réseau d’alerte de la DGFIP en raison d’une situation financière dégradée. En conclusion de leurs travaux, les rapporteurs spéciaux formulent ainsi 12 recommandations concrètes pour donner aux COROM une nouvelle impulsion.

Préservation du patrimoine linguistique de Mayotte

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La communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou annonce sa participation au lancement du projet Tamasha. Un projet qui vise à préserver les langues maternelles de Mayotte. Dans cet esprit, l’intercommunalité lance le concours d’éloquence Tamasha. Les langues mahoraises, le shimaoré et le kibushi, sont désormais officiellement reconnues comme langues régionales de France et peuvent être théoriquement enseignées dans les écoles. C’est une avancée majeure pour Mayotte et son patrimoine. Les objectifs sont de promouvoir et valoriser les langues maternelles de Mayotte ; d’apprendre à s’exprimer en public ; d’affirmer et de défendre ses idées avec aisance ; de se réapproprier sa langue maternelle ; de rétablir une image valorisée des langues maternelles locales ; d’encourager la pratique de ces langues. Le concours est ouvert à toute personne ou groupe de personnes âgées d’au moins 18 ans, désireuse de s’exprimer en shimaoré et/ou en kibushi, en respectant le règlement du concours. Un maximum de dix candidats par langue et par intercommunalité pourra être admis à y participer. Pour participer au concours, veuillez remplir le formulaire d’inscription disponible sur les réseaux sociaux de la Cadema. La date limite d’inscription est fixée au 15 juillet. Ne manquez pas cette occasion de célébrer la richesse linguistique de Mayotte et de mettre en valeur vos compétences d’éloquence dans les langues mahoraises. Rejoignez-nous pour promouvoir la diversité culturelle et linguistique de notre île !

Saisie de dix tonnes de poissons importés illégalement

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Certaines barques de pêches immatriculées à Mayotte participent de manière active à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le département par le biais de transbordements de passagers réalisés hors nos eaux frontalières avec les kwassas. Dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, des contrôles accrus ont ainsi été mis en place par la Police nationale. Ainsi, entre le 20 juin et le 21 juin 2023, l’unité nautique de la police aux frontières a procé à de nombreux contrôles d’embarcations de pêche, venant du large, à destination de Petite-Terre. Des vérifications menées conjointement avec le service de la mer et du littoral des affaires maritimes permettaient de découvrir que des barques contrôlées étaient dénuées de permis de navigation.

Les recherches complémentaires sur l’origine du produit de la pêche mettaient à jour un système d’importation illégale de poisson en provenance de Madagascar en dehors de toute vérification sanitaire. Ainsi, ce sont près de 10 tonnes de poissons qui étaient saisis et détruits dans le cadre du contrôle et de la confiscation de ces barques était autorisée par le Juge des Libertés et de la Détention. Le dispositif tripartite mis en place entre la police nationale, les affaires maritimes et la gendarmerie maritime permettait de poursuivre l’ensemble des auteurs des infractions multiples relevées, pêcheurs et propriétaires.

La fréquentation hôtelière en hausse à Mayotte

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L’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) a récemment publié une étude sur la fréquentation hôtelière à Mayotte entre 2019 et 2022. Elle démontre que la fréquentation hôtelière à Mayotte est meilleure qu’en 2019, soit avant la crise du Covid. Puis elle avait repris doucement, mais sûrement en 2021. On observe la même tendance pour le taux d’occupation des chambres qui en 2019, était de 69 % et qui est passé en 2022, à 74 %. Ce phénomène peut s’expliquer par l’augmentation du nombre de chambres disponibles sur l’île, mais aussi par l’augmentation du trafic aérien.

Examens maintenus le jour de L’Aïd El-Kebir

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L’Aïd el-Kebir, cette année tombe le jeudi 29 juin 2023, ce jour sera donc férié. Aucun cours ne sera tenu et le rectorat sera également fermé. Toutefois, les examens seront maintenus. Il s’agit d’examens nationaux et ainsi, il est impossible de reporter, car tous les élèves de France hexagonale et des DOM-TOM les passeront en même temps. Il est rappelé que seuls les élèves concernés et les professeurs convoqués, doivent se rendre dans les établissements scolaires.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes