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Retour à la normale pour les navettes de la Cadema

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Les navettes de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) ont repris un service habituel ce mercredi 29 novembre. Si les horaires normaux sont en vigueurs, la Cadema demande néanmoins aux usagers de rester compréhensifs face aux légers retards occasionnels dus aux conditions de circulation. Les trajets des navettes de l’intercommunalité avaient été suspendus le mardi 28 novembre en raison des difficultés de circulation entre Iloni et Tsararano.

Salon du livre de Mayotte : Nassur Attoumani fait plaisir aux enfants avec trois contes

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Une première au salon du livre de Mayotte (ces vendredi et samedi à Mamoudzou) cette année, Nassur Attoumani innove dans la vulgarisation de ses écrits. Trois ouvrages trilingues, des contes pour enfants, écrits en Français, traduits en anglais, shimaoré et kibushi, les deux langues locales : « Le petit duc de Mayotte », « Au pays de la nouvelle année » et « Le miel d’abeille ».

La prouesse est à retenir pour les écrivains mahorais. De cette communauté très restreinte de nos intellectuels, il est désormais le premier avoir franchi le Rubicon, en proposant au public une œuvre en plusieurs langues dans un même ouvrage. L’idée de favoriser la lecture à Mayotte en ayant recours aux langues locales n’est pas nouvelle. Elle remonte même à deux décennies mais n’a jamais réussi à franchir le stade du vœu pieux. L’association Shimé qui doit sortir tantôt un dictionnaire du shimaoré tant un alphabet permettant d’asseoir une écriture mahoraise pour l’enseignement du grand nombre, n’a pas encore rendu sa copie. Résultat, le capharnaüm demeure en matière de transcription du shimaoré et du kiboushi qui sont toutes les deux des langues orales. Il y a les partisans par exemple du « wambouchou », « oimbouchou » et ceux du « wambushu » pour ne citer que ces trois catégories là. En attendant que les experts d’accordent sur une manière définitive d’écrire ces deux dialectes de notre île très fortement malmenées par les néologismes en tous genres et les apports d’autres langues européennes, orientales ou africaines, il était grand temps que quelqu’un s’attache à limiter la casse. 

La pédagogie étant, dit-on souvent, l’art de la répétition, Nassur Attoumani, lui-même retraité du secteur de l’enseignement (ancien professeur de collège et lycée), a choisi de s’adresser aux plus jeunes d’entre nous, plus perméables à l’apprentissage des langues parentales et non parentales.

Des thématiques de la vie courante

L’auteur sadois publie cette année deux contes trilingues intitulés « Le petit-duc de Mayotte » et « Le miel d’abeille », très instructifs pour nos têtes blondes, à partir de 5 ans, qu’il a pris soin de faire traduire en anglais et shimaoré aux éditions Mayotte ça conte. Pour le premier ouvrage de cette série de trois, l’auteur a choisi d’aborder le thème de la délinquance juvénile en prenant pour décor le lac Karihani au centre de l’île dans la commune de Tsingoni. Et pour mieux faire passer son message, l’auteur de la pièce de théâtre « Le turban et la capote », a décidé d’utiliser des animaux de la forêt mahoraise en guise d’acteurs de ce conte merveilleux. Le deuxième est un clin à l’environnement, autre sujet tout aussi d’actualité avec la crise de l’eau et la sécheresse qui frappent notre île ces dernières années. Le miel d’abeille est célébré pour ses vertus médicinales et bienfaisantes sur l’homme.

Autre sujet d’actualité visité par Nassur Attoumani dans son œuvre cette année, l’immigration et l’intégration, cette fois-ci, sous les traits de sept garçonnets et fillettes, matérialisant les sept jours de la semaine, devenus orphelins et livrés à eux-mêmes. « Pour fuir la violence, la peur et l’insécurité, ils s’embarquent sur un boutre avec leurs maigres économies. Ils émigrent au pays des Quatre Saisons », démarre ainsi l’histoire racontée en français, anglais, shimaoré et kibushi.

Pour réaliser ce travail remarquable à tous les points de vue, l’ancien enseignant s’est adjoint les services (pour établir les fiches pédagogiques) de Salama Kala Attoumani, une enseignante spécialiste de la langue maternelle et Jean-Berky Nguala, un docteur en didactique des mathématiques d’origine congolaise (Zaïre), actuellement maître de conférences au Centre universitaire de Dembéni (CRUF) où il forme des enseignants de l’école primaire et secondaire dans cette discipline. Les illustrations sont de Yann Sougey-fils et Pascal Vittel.

Il importe de noter que ces ouvrages sont accompagnés d’un enregistrement audio en français et d’un fichier pédagogique à l’attention des professeurs des écoles en QR code.

Tribune : « Non aux politiques publiques mortifères ! »

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Le député mahorais Mansour Kamardine interpelle la Première ministre, annoncée sur le territoire pour le 8 décembre. Dans un communiqué dont le nom complet est « Non aux politiques publiques mortifères ! Oui à la co-construction, c’est-à-dire à la prise en compte des priorités des Français concernés ! », il s’oppose à plusieurs politiques en vigueur sur l’île qui encourageraient, selon lui, l’immigration clandestine.

« Une visite officielle à Mayotte d’Élisabeth Borne est annoncée pour le 8 décembre 2023. Ce serait le premier déplacement d’un chef de gouvernement depuis 15 ans dans le 101ème département français. Il est également annoncé que le programme de la Première Ministre serait axé autour des constructions scolaires, des logements sociaux et de la politique maternelle et infantile. Bref, le traitement social des échecs de la politique de maîtrise des frontières serait le cœur battant de l’action gouvernementale.

En effet, actuellement, pour absorber les conséquences de l’immigration clandestine massive, il faudrait construire, à Mayotte, une salle de classe par jour et un quartier d’habitation par mois ! Or ces deux politiques sont mortifères pour Mayotte, car elles contribuent à un appel d’air permanent à l’immigration qui déstabilise le territoire. Plus on construit d’écoles, plus les 200.000 gamins vivant aux Comores viennent à Mayotte ; plus ils y viennent et plus nous construisons ; plus nous en construisons et plus ils y viennent. C’est un cercle vicieux et un puit sans fond dont la conséquence est indubitablement, dans les faits, le remplacement des populations locales par des populations étrangères, comme en atteste le taux de gamins d’origine étrangère dans nos écoles qui dépasse les 80%. C’est inacceptable !

« Les Mahorais sont sous le joug de la terreur »

Dans le même temps, le gouvernement refuse de mettre fin au titre de séjour spécifique à Mayotte qui transforme l’île en zone de concentration dans laquelle les Français ne représentent plus que le tiers de la population et où ils subissent la loi des gangs, des atteintes permanentes aux biens et aux personnes et des violences barbares qui terrorisent littéralement, comme ces derniers jours, des quartiers entiers.

Mayotte est en feu, les Mahorais sont sous le joug de la terreur, mais le gouvernement privilégie le traitement social de l’immigration incontrôlée ! Or traiter les conséquences sans traiter les causes ne fait qu’amplifier le problème !

Malgré la demande unanime de la société civile mahoraise et des élus, le pouvoir exécutif refuse d’envisager la convergence sociale réclamée à cor et à cri par les Mahorais au nom de l’égalité républicaine, mais également pour se maintenir dignement sur leur territoire plutôt que de le fuir pour des régions plus clémentes de la France.

Malgré cette profonde divergence exprimée avec force au Conseil départemental de Mayotte au ministre délégué aux outre-mer mardi 28 novembre et fidèle à notre tradition d’accueil de nos hôtes de marque, je demande aux Mahorais de venir nombreux réserver notre meilleur accueil à la Première Ministre le 8 décembre, lui montrer ainsi la richesse de notre culture régionale, mais également lui dire notre ferme désaccord quant aux priorités gouvernementales actuelles de notre territoire.

Cette politique à sens unique, faisant fi des priorités des Français directement concernés, nous la rejetons. Nous ne la voulons pas. C’est pourquoi nous proposons à la Première Ministre une autre politique, celle qui privilégie les priorités des Mahoraises et des Mahorais. Serait-ce trop demander en démocratie ?

« La convergence sociale doit être une réalité en 2026 »

La société civile et les élus ont dit avec force, dans deux réunions différentes le 28 novembre, au ministre délégué aux outre-mer qui est venu leur parler de l’attendu projet de loi Mayotte, qu’ils demandent au gouvernement de rétablir l’ordre public, de restaurer la sécurité, de maîtriser les frontières en priorité et en urgence, pour ensuite mettre en œuvre une politique de développement durable et non une politique en tout axé sur l’accueil des étrangers.

Ce que nous lui proposons, c’est, avec les fonds prévus pour les écoles à Mayotte, qu’il aille construire des écoles aux Comores. Ce que nous lui proposons pour Mayotte, c’est de construire, sous le sceau de l’urgence, les infrastructures porteuses de développement économique social et culturel durable de l’île et notamment concernant les mobilités, les routes nationales, la piste longue aéroportuaire et le port de Longoni. Ce que nous voulons, c’est une cité judiciaire, le second hôpital, la seconde prison, l’université. Ce à quoi nous aspirons, c’est à la convergence sociale promise depuis 2015 et qui doit être une réalité pour 2026 au plus tard et le versement de dotations de droit commun aux collectivités territoriales. Un traitement équitable, serait-ce trop demander dans un état de droit ?

C’est dans cette direction que nous invitons le gouvernement à nous accompagner s’il veut construire ce territoire avec nous et pour nous, Français de l’océan Indien. Autrement comment comprendre que le gouvernement entende co-construire pour Mayotte et avec les Mahorais quand il annonce la mobilisation d’une dotation de 850 millions d’euros pour le futur contrat de plan Etat-Région, alors qu’il projette de les affecter à la scolarisation et aux logements d’étrangers.

A Mayotte, comme partout en France, les Français comptent également ! »

Acoua veut renaturer ses zones inondables pour protéger ses habitants

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Le périmètre défini pour l’instant par l’Epfam pour l’opération.

La commune d’Acoua et l’Établissement public foncier d’aménagement de Mayotte (Epfam) projettent la création prochaine de plus de 200 logements dans les Hauts d’Acoua afin de mettre à l’abri les résidents de la ravine, exposés aux inondations.

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Le maire d’Acoua aux côtés des représentants de l’Epfam lors de la signature de la convention.

 

 

 

 

 

 

Né en 2019, un projet commun d’aménagement de la commune d’Acoua prend forme, petit à petit. Hier, mercredi 29 novembre, l’Établissement public foncier d’aménagement de Mayotte (Epfam) a signé une convention opérationnelle avec Marib Hanaffi le maire d’Acoua, commune de 5192 âmes selon le dernier recensement de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). « Cela va nous permettre de lancer toutes les études de conceptions urbaines, environnementales et agricoles pour avoir une réflexion à 360 degrés sur ces sujets-là », félicite Vincent Duponchel, directeur de la stratégie et des opérations à l’Epfam.

L’objectif est de déplacer progressivement les habitations les plus exposées aux risques naturels vers les Hauts, mais aussi de reconnecter le chef-lieu avec M’tsangadoua au moyen de solutions de mobilités douces. Car « plus de 98% » du territoire d’Acoua est « concerné par des aléas naturels moyens à forts », souligne Vincent Duponchel. En effet, la population est « prise en étau » entre le lagon et des plateaux escarpés où plusieurs inondations ont marqué les esprits en 1984, en 2014 et, dans une moindre mesure, en 2021.

270 logements et un groupe scolaire dans les Hauts

Face à ces problématiques, et pour répondre aux besoins de développement de la commune, l’opérateur d’aménagement urbain a imaginé un guide de résilience urbaine. Dans les grandes lignes, l’Epfam compte mettre à l’abri les résidents des principales poches d’habitats vulnérables (situées aux abords de la ravine principale) en créant environ 270 logements dans les Hauts d’Acoua. Le tout sera suivi par la création d’un groupe scolaire de 16 classes et 1000 mètres carrés de commerces et services, sur une emprise foncière d’environ cinq hectares.

Autre avantage : « en renaturant la ravine qui relie les hauts d’Acoua à la plaine d’expansion des crues, au niveau du front de mer, où se situe le terrain de sport, le projet réalise une couture végétale des pentes vers le littoral en préservant les continuités écologiques (trames vertes et bleues) », explique l’Epfam dans son projet d’aménagement.

Car, parmi les enjeux écologiques du projet, on souligne que le lagon aussi a souffert de la bétonisation de la ravine dans les années 1990. « Tous les poissons ont disparu et la baignade n’est plus possible », constate Vincent Duponchel. Renaturer la ravine permettrait de redonner vie au littoral.

Le maire d’Acoua avait dans un premier temps demandé des « éclaircissements » sur ce projet. Il se dit aujourd’hui « satisfait » et estime que les travaux devraient débuter à la fin de l’année 2025, après concertation avec les riverains.

Philippe Vigier promet des renforts suite aux récents événements

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Les véhicules blindés sont positionnés dans la ville de Dembéni, depuis plusieurs jours, afin de mettre un terme aux affrontements entre bandes.

La réalité du terrain a vite rattrapé Philippe Vigier. A Mayotte pour deux jours, le ministre délégué aux Outre-mer a dû s’exprimer sur l’insécurité qui paralyse le territoire, ce mercredi matin, après une rencontre avec le maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi. La commune confrontée aux affrontements entre bandes a instauré un couvre-feu pour les mineurs, de 19h à 4h.

Quatre heures de discussions avec les élus mahorais, des représentants d’institutions et de la société civile, ce mardi, n’ont pas découragé le ministre de l’Intérieur et de l’Outremer de se pencher à nouveau sur la question de la sécurité. Ce mercredi matin, Philippe Vigier a fait un détour par Dembéni où il a rencontré Moudjibou Saïdi. Le maire de la commune a dû instaurer un couvre-feu pour les mineurs, de 19h à 4h, pendant trois semaines. La mesure, ainsi qu’un important dispositif de la gendarmerie, doit servir à ramener le calme après plusieurs nuits d’affrontements ponctués d’incendies de cases, de snacks à Dembéni et même d’un camion de gendarmerie à Tsararano.

Moudjibou Saïdi, maire de Dembéni, Philippe Vigier, le ministre délégué de l’Outremer, et Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, ont fait un point ensemble sur la situation sécuritaire de la commune, ce mercredi matin.

« A l’issue de la réunion [au Département], comme je m’y étais engagé, j’ai parlé avec Gérald Darmanin. Il a décidé, [mardi soir], d’envoyer des moyens complémentaires dans les heures qui viennent », explique Philippe Vigier, au sujet de son ministre de tutelle. Le numéro trois du gouvernement a ainsi acté l’envoi d’un sixième escadron de gendarmerie mobile, le cinquième étant présent à Mayotte depuis la rentrée. « Je condamne sans réserve toutes ces violences totalement infondées. Nous sommes là, la République est là, solide. Nous continuerons quoi qu’il arrive à protéger les Mahoraises et les Mahorais. Et nous protégerons les élus, car je sais qu’il y en a qui ont été menacés », insiste le ministre sur le perron de la mairie.

« La peur doit changer de camp »

« Ils ne gagneront pas. S’il faut d’autres moyens, rassurez-vous, on fera ce qu’il faut. On ne lâchera pas un centimètre de terrain, la peur doit changer de camp », poursuit-il. Faisant l’inventaire de biens brûlés, il déclare : « On ne doit pas laisser faire cela ». Interrogé sur des interpellations en lien avec les événements de ces derniers jours, il préfère dire que « des hommes et des femmes seront, sont en garde-à-vue » sans vraiment avoir la capacité de donner des détails. Côté gendarmerie, on confirme qu’il n’y en a pas eu pour l’instant. Mais le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte, rappelle que le volet judiciaire intervient régulièrement après les troubles à l’ordre public. « On fait une dizaine d’interpellations par semaine, pas nécessairement que sur Dembéni », fait-il remarquer. Sur ce point justement, le ministre demande le soutien des riverains : « On a besoin de toute la population. On ne peut pas laisser comme cela des agitateurs, des voyous, vouloir mettre le pays à sac ».

Une fois ce moment matinal avec la presse, le ministre espérait peut-être passer à des sujets plus légers avec l’innovation et la culture (voir par ailleurs). Hélas pour lui, les élus ont souligné « une violence inadmissible sur le territoire national ». Alors que les acteurs culturels ont regretté que les diverses crises sanitaires, de l’eau et donc sécuritaire aient des conséquences sur leurs manifestations, notamment en décourageant le public.

Les snacks du parc Ounafassi à Dembéni ont été incendiés dans la nuit du lundi à mardi.

Élisabeth Borne à Mayotte le 8 décembre

La Première ministre Élisabeth Borne sera présente à Mayotte, le vendredi 8 décembre. Elle y rencontrera des élus locaux et ira à la rencontre des habitants pour parler de leur quotidien et de l’avenir de l’île. Les problématiques d’approvisionnement en eau, d’habitat insalubre, de sécurité et d’immigration clandestine seront abordées lors de ces échanges. Il s’agit de la première visite de la Première ministre sur l’île, et de la première visite d’un chef du gouvernement depuis celle de François Fillon, en 2009.

Quatre ministres en visite à La Réunion

Après son passage express à Mayotte, Philippe Vigier, ministre délégué aux Outre-mer, ne quitte pas immédiatement l’océan Indien. Il rejoint, ce mercredi 29 novembre, trois autres ministres du gouvernement à la Réunion. Pour l’ouverture de la French Tech Day, évènement qui rassemble un consortium d’entrepreneurs ultra-marins, Rima Abdul Malak (ministre de la Culture), Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé du numérique) et Olivier Becht (ministre délégué notamment chargé du commerce extérieur), ont fait le déplacement. L’occasion pour le quatuor de valoriser la création de la 21e école nationale supérieure d’architecture (ENSA) sur l’île, la première à être implantée dans un département ultra-marin.

Pendant ce déplacement, la ministre de la Culture rencontrera également la direction et les représentants du personnel du Quotidien de la Réunion et du Journal de l’Île de La Réunion, deux titres de presse en difficulté, afin d’échanger sur leurs préoccupations et sur les enjeux à venir.

Éric Dupond-Moretti relaxé dans son procès pour prise illégale d’intérêt

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La Cour de justice de la République a décidé de ne pas condamner Eric Dupond-Moretti (ici au tribunal judiciaire de Mamoudzou en mars 2022) pour prise illégale d'intérêt.

Le Garde des Sceaux « doit être relaxé » en raison du « défaut de caractérisation de l’élément intentionnel de prise illégale d’intérêts », a annoncé le président de la Cour de Justice de la République, ce mercredi.

La Cour de justice de la République a rendu sa décision ce mercredi, à 17h (heure de Mayotte). Éric Dupond-Moretti est relaxé dans le cadre de son procès pour prise illégale d’intérêts. Un « ouf » de soulagement pour la Macronie et l’actuel Garde des Sceaux, suspendus aux lèvres de la juridiction française d’ « exception » compétente pour juger les crimes ou délits commis par les membres du gouvernement. Instance dont fait partie le sénateur Thani Mohamed Soilihi.

L’ex-ténor des avocats était accusé d’avoir usé de sa fonction de ministre pour régler ses comptes avec quatre magistrats avec qui il avait eu maille à partir lors de ses précédentes activités professionnelles, avant d’entrer au gouvernement d’Élisabeth Borne le 6 juillet 2020. « L’intérêt pris par Éric Dupond-Moretti de saisir l’inspection générale de la Justice d’enquêtes administratives a été de nature à compromettre son indépendance et son impartialité. Dès lors, l’élément matériel de prise illégale d’intérêt apparaît établi », a expliqué le président de la Cour de Justice de la République, ce mercredi 29 novembre. Avant d’annoncer qu’« il n’est pas établi que monsieur Dupond-Moretti n’ait été averti d’un risque de conflit d’intérêts avant le 7 octobre 2020 ».

Selon le président de la Cour, le ministre « doit être relaxé » au regard du « défaut de caractérisation de l’élément intentionnel de prise illégale d’intérêt ». La Cour n’a pas suivi les réquisitions de l’accusation – un an de prison avec sursis – prononcées après dix jours de procès le 16 novembre. Éric Dupond-Moretti avait assisté à chacune des audiences en poursuivant ses activités de ministre.

Justice : les inscriptions ouvertes pour le concours de greffiers

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Avec un budget qui dépasse pour la première fois les dix milliards d’euros, le ministère de la Justice poursuit ses efforts de recrutement, notamment pour renforcer le corps des greffiers des services judiciaires avec la création de 1.800 postes d’ici 2027. En plus des recrutements réalisés en début d’année, ce sont encore près de 500 nouveaux postes qui sont à pourvoir. En raison d’un besoin criant, un concours national à affectation locale (CNAL) est également ouvert pour les départements de la Guyane et Mayotte, et pour la première fois est ouvert sur le ressort de la cour d’appel d’Amiens.

Le greffier a un rôle majeur dans le fonctionnement de la Justice. Technicien de la procédure, il enregistre les affaires, prévient les parties des échéances importantes, effectue des recherches juridiques, prend note du déroulement des débats, rédige les procès-verbaux et met en forme les décisions. Spécialiste de la procédure, il est garant de l’authenticité des actes juridictionnels, et tout acte accompli en son absence peut être annulé. Il est aussi chargé de renseigner, d’orienter et d’accompagner les usagers dans l’accomplissement des formalités ou procédures judiciaires.

Les lauréats des concours externe et interne suivront une formation rémunérée de dix-huit mois alternant cours théoriques à l’École nationale des greffes de Dijon et stages pratiques en juridictions. A l’issue de la formation et selon le rang de classement, les greffiers stagiaires sont appelés à choisir leur poste à partir d’une liste nationale établie par l’administration. Seuls les lauréats remplissant toutes les conditions d’accès aux concours pourront être nommés.

Les greffiers ont l’opportunité d’évoluer au sein du corps de métier. Après quatre ans d’expérience, un greffier peut passer le concours interne pour devenir directeur des services de greffe et accéder ainsi à différents niveaux de responsabilité. En outre, la création d’un corps de débouché de catégorie A, a été annoncé par le garde des Sceaux en octobre dernier. Le métier de greffier offre une rémunération évolutive. La profession de greffier a connu une revalorisation en mars 2022, et en octobre 2023.

La date d’inscription en ligne est fixée au plus tard, le 12 janvier 2024.

Un code de la route géant au lycée des Lumières ce samedi

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La société d’assurances Groupama, aux côtés de ses partenaires, organise le samedi 2 décembre, un grand code de la route au lycée des Lumières, à Kawéni (Mamoudzou). Participez à la séance de code géant en tentant de répondre aux quarante questions posées, pour essayer de remporter un vélo électrique, et bien d’autres lots ! Chaque jour, de nombreux automobilistes empruntent la route, mais chacun connait-il parfaitement le code de la route ? Afin d’en être sûr, une petite révision pourrait vous être utile ! Dans la lignée des événements portés par la Fondation Groupama, l’assureur organise un événement autour de la sensibilisation et la prévention routière, en rappelant les bons comportements à adopter sur la route.

La motivation principale est de sensibiliser de façon pédagogique et ludique le code de la route, mais aussi de faire baisser le nombre d’accidents, de blessés et de morts sur les routes. Venez tester vos connaissances en participant à un grand code de la route ! Les questions porteront sur les règles de conduite, la vitesse, la signalisation et le but sera de mettre en lumière une conduite anticipative. Plusieurs organismes de sécurité à la prévention routière seront présents et interviendront pour prodiguer des conseils sur le code et la conduite et pour accentuer le bien vivre ensemble sur les routes mahoraises. Selon l’observatoire départemental de la sécurité routière (ODSR), en 2022, seize morts ont été recensés sur les routes de l’île, soit 33 % de plus que l’année précédente et ce sont 192 accidents corporels qui ont été également comptabilisés.

Inscrivez-vous vite via un QR code L’inscription à cet événement se réalise en ligne, grâce à un QR code. Une participation de deux euros est demandée pour chaque participant, qui sera reversée à la Fondation Groupama pour la recherche sur les maladies rares. Attention, les places sont limitées ! Une tombola sera organisée et de nombreux lots seront à remporter d’un montant de 20.000 euros.

Déclarer un bovin ne sera bientôt plus gratuit

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Tout éleveur détenant des bovins est tenu de les faire enregistrer chaque année. Une démarche qui permet de comptabiliser les animaux au sein de la base de données nationale d’indentification (BDNI). Jusqu’ici, c’est l’État qui était en charge des campagnes d’identification. En 2023, la Chambre d’Agriculture a repris la main sur cette mission « avec l’objectif de continuer à identifier les bovins qui n’auraient pas encore pu l’être », précise la préfecture de Mayotte.

Et si vous détenez des bovins, mieux vaut s’y prendre avant la fin de l’année pour faire identifier les animaux, ou bien signaler leur vente, abattage ou décès. En effet, à partir du 1er janvier 2024, cette démarche ne sera plus gratuite. Déclarer un bovin coûtera bientôt cinq euros par animal et ce montant sera réévalué annuellement, selon les services de l’État. « Tout animal non identifié après cette date, sera considéré comme illégal et son propriétaire fera l’objet de poursuites pouvant conduire à des sanctions administratives et/ou pénales », prévient la préfecture. La campagne en cours se terminera le 31 décembre 2024.

Contact : Chambre d’agriculture – Capam antenne de Dembéni (Centre Agronomique de Dembéni). Tél : 06 39 68 19 17/ 06 39 68 98 97.

Interpellation mouvementée d’un kwassa au large de l’îlot Mtsamboro

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Dans la nuit du 27 au 28 novembre, avisés de la présence d’un kwassa dans le lagon, les agents de l’unité nautique du service territorial de la police aux frontières (STPAF) embarquent à bord de leur vedette (image d’illustration). Peinte en noir pour passer inaperçu, l’embarcation illégale en provenance des Comores ne leur échappe pas. Elle avance à faible vitesse au niveau de l’îlot Mtsamboro. Aidé par les deux moteurs 40 chevaux, le pilote du kwassa accélère soudainement à la vue des policiers en faisant de nombreuses embardées. Rattrapé par l’embarcation des forces de l’ordre, ce dernier la percute volontairement. C’est finalement en sautant à bord du kwassa qu’un agent parvient à stopper les moteurs avant d’interpeller le passeur présumé. Tenté par la proximité des côtés, 7 des 17 passagers plongent dans l’eau et tentent de gagner Mayotte à la nage. Ils ont tous été récupérés par les policiers. Le pilote comorien est en garde à vue pour « aide au séjour irrégulier aggravé et refus d’obtempérer ». Les 17 passagers restants font quant à eux l’objet d’une procédure administrative en vue d’un éloignement vers les Comores. Ces derniers jours, les services de la police aux frontières et de la gendarmerie ont battu le record du nombre de kwassas interceptés.

Une campagne pour trier les bouteilles arrivées par milliers

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Alors que la distribution gratuite d’eau est officiellement élargie à l’ensemble de la population depuis le 20 novembre, Citeo lance une large campagne de sensibilisation dont l’objectif est d’encourager les Mahorais à trier leurs bouteilles en plastique. A travers un spot télévisé et radio, des affiches et les réseaux sociaux, l’entreprise chargée de la collecte des déchets emballage souhaite encourager la population à déposer les bouteilles dans les Tri-O jaune ou à les rapporter aux points de distribution. Afin qu’elles prennent le moins de place possible, les bouteilles doivent être écrasées et laissées ouvertes (le bouchon peut rester accolé à la bouteille s’il est solidaire). « Citeo est pleinement mobilisé dans le déploiement d’un dispositif logistique approprié pour que l’ensemble des bouteilles collectées soient recyclées dans l’Hexagone. Désormais, le défi est de mobiliser les Mahorais pour les encourager à trier », explique Philippe Moccand, directeur régional Outre-mer de Citeo, dans un communiqué.

Un camion de la gendarmerie incendié à Tsararano

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Un véhicule de gendarmerie a été incendié à Tsararano, dans la nuit de lundi à mardi.

La tension était palpable, ce mardi, dans la commune de Dembéni, après une série d’affrontements entre jeunes et gendarmes dans la nuit du 27 au 28 novembre. Armés de cocktails molotov, ils ont même incendié un camion utilisé par la gendarmerie mobile. En réaction, la municipalité a décidé d’instaurer un couvre-feu nocturne pour les mineurs.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

Assises de la Croissance verte : « La pollution a un coût pour la nature et l’économie »

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Une visite technique du site d’Enzo Technic Recyclage, à Kawéni, Mamoudzou, était organisée pour ce premier après-midi d’assises.

Du 28 au 30 novembre, les Assises de la Croissance Verte se tiennent à Mamoudzou. C’est l’occasion pour différents acteurs économiques et institutionnels de Mayotte et de la région d’échanger afin de réfléchir à des solutions pour aller dans le sens du développement durable, tout en préservant la croissance économique.

« La pollution et les atteintes à l’environnement ont un coût pour la nature, mais aussi pour l’économie », pointe du doigt Rachadi Saindou, président de la communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou, lors de son discours d’ouverture des Assises de la Croissance Verte, qui avaient lieu, ce mardi, dans l’hémicycle Bamana du conseil départemental, à Mamoudzou. « Nous devons concilier le développement économique et démographique avec la préservation de la spécificité des ressources environnementales. »

Cet événement a pour but de rassembler différents acteurs autour de la table afin de réfléchir à des moyens de satisfaire économie et environnement à la fois. « Il s’agit ici de partager nos pratiques et trouver des synergies pour travailler à la valorisation des déchets », donne comme exemple le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila.

En 2050, un milliard d’humains sur des côtes menacées

Car la situation est urgente. Comme l’a rappelé Édouard Mayoral, conseiller diplomatique du préfet de Mayotte, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a annoncé une hausse du niveau de la mer de 65 cm à 1 m d’ici 2100. « Cela ne se fera pas avec la douceur d’une baignoire qui se remplie, mais par à-coups. D’ici 2050, un milliard d’humains vivront sur des côtes menacées par la montée des eaux. Les Maldives, par exemple, auront perdu 80% de leur territoire », insiste-t-il.

Après plusieurs discours, les différents acteurs économiques et institutionnels ont échangé lors de tables rondes. Si le panel d’intervenants était diversifié, on note que les principales associations environnementales mahoraises n’ont pas été conviées. La coopération entre les différentes îles et pays de l’océan Indien a été abordée ainsi que son cadre juridique. « Ici, à Mayotte, nous payons 12 euros un kilo de tomates qui viennent d’Espagne. Ce serait bien qu’on puisse échanger avec des pays voisins comme la Tanzanie », soumettait Edouard Mayoral. Les principes de l’éducation au développement durable ont également été présentés, ainsi que les différents leviers de financement, avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) par exemple, qui, en 2022, a aidé dix projets à l’investissement.

Une visite sur le traitement des carcasses de voitures

Durant l’après-midi, les différents acteurs ont pu assister à des visites techniques sur les déchets marins, sur la première unité de valorisation locale des déchets plastiques, sur la création de solutions durables pour l’ingénierie des projets environnementaux et sur la gestion des déchets métalliques. Pour ce dernier, les participants se sont rendus chez Enzo Technic Recyclage, à Kawéni, Mamoudzou. Là, ils ont pu voir où finissent les carcasses de voitures avant que le métal ne soit broyé et aggloméré sous forme de cubes. « Auparavant, elles doivent être dépolluées, c’est-à-dire que la batterie et les fluides doivent être enlevés », explique Andrian Toilibou, directeur général, qui assure la visite. L’entreprise a récemment élargi son domaine d’activité, avec la collecte d’ordures ménagères, et vient de se doter de nouvelles broyeuses.

Ces tables rondes, ces visites et les ateliers prévus ce mercredi doivent conduire à la rédaction d’une charte d’engagement pour répondre aux objectifs présentés en début d’Assises, et qui doit être signée à la fin de l’événement.

Les Assises continuent mercredi et jeudi

Ce mercredi, deuxième jour des Assises de la Croissance verte, sera consacré à plusieurs ateliers. Un premier sur la gestion et la valorisation des déchets, un deuxième sur les pratiques innovantes concernant la valorisation et le traitement des déchets dans l’économie sociale et solidaire, un troisième sur les différentes synergies possibles entre collectivités et entreprises et enfin, un quatrième qui consiste en la mise à jour de la charte d’engagement. Ils auront lieu au conseil départemental, à Mamoudzou. La dernière journée sera consacrée à une visite du pôle d’excellence rurale de Coconi, à Ouangani, durant laquelle sera signée la charte, et à la découverte du patrimoine marin.

Le ministre Philippe Vigier interpellé sur la question de la sécurité

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Avant une visite d’Élisabeth Borne, le ministre chargé de l’Outremer, Philippe Vigier (ici avec le préfet Thierry Suquet, début novembre) s’est entretenu avec des représentants d’institutions, de la société civile et les élus mahorais, ce mardi après-midi.

Pour le premier jour de sa nouvelle visite ministérielle, la quatrième en trois mois, Philippe Vigier a privilégié deux rendez-vous sans présence de la presse. Le ministre délégué à l’outremer s’est notamment entretenu un long moment, ce mardi, avec des représentants de la société civile et les élus à propos de la loi Mayotte, mais surtout de l’insécurité récurrente sur l’île.

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Les collectifs mahorais étaient également invités à s’exprimer, ce mardi après-midi, dans l’hémicycle Bamana, au conseil départemental de Mayotte.

Promise « dans les six mois » par Élisabeth Borne en juillet, la loi Mayotte est toujours en négociations. Elle a été notamment abordée, vendredi matin, au siège du ministère de l’Outremer, à Paris entre les élus mahorais et Philippe Vigier. Prolongeant le processus, le ministre chargé de l’Outremer a voulu reprendre la discussion sur le sol mahorais cette fois, après un comité de pilotage à la Case Rocher à Dzaoudzi. Ce mardi après-midi, le lieu choisi était l’hémicycle Bamana avec deux rendez-vous, un temps avec des représentants de la société civile, puis un autre en compagnie des élus mahorais (conseillers départementaux, maires, parlementaires) qui a duré deux heures. A la sortie du premier entretien, les participants ont noté qu’un sujet était évidemment sur toutes les lèvres plus que la loi Mayotte en elle-même, la sécurité. « A chaque fois que le ministre est là, il se passe des choses. C’était encore le cas ce matin à Dembéni. On a l’impression que c’est fait exprès », note Saïd Mouhoudhoiri, du collectif des citoyens 2018. Avec les Assoiffés de Mayotte, ainsi que le Codim (Comité de Défense des Intérêts de Mayotte), les collectifs ont demandé à l’unisson plus de mesures pour un retour au calme dans les villages mahorais (voir par ailleurs). Pour les collectifs, il faut instaurer « l’état d’urgence ». « Ça permettra de dégager des moyens exceptionnels pour lutter contre l’insécurité. Tant que cet état n’est pas décrété, le jeu de cache-cache continuera », constate Safina Soula, faisant de cette demande une priorité. Pareil pour le séjour territorialisé, qui empêche les personnes en situation légale à Mayotte de se rendre dans un autre département français, la militante le voit comme « une discrimination » pour une île faisant partie du territoire national.

Davantage à l’écoute

En septembre, élus et représentants de la société civile ont remis un document composé de 120 propositions au ministre pour que le gouvernement ait une base de travail en vue de l’élaboration de la loi Mayotte. Selon les participants aux deux réunions, le ministre n’est pas venu avec une contre-proposition, même s’il a semblé « à l’écoute ». Parlant « d’une énième réunion », Saïd Mouhoudhoiri attend plus de concret, rappelant que des promesses ont déjà été tenues. Le Mahorais, comme nombre des participants de cette réunion, a vu dans ce rendez-vous au siège du Département une préparation à la venue d’Élisabeth Borne, la Première ministre, la semaine prochaine.

Car la numéro 1 du gouvernement est fermement attendue, tant les problématiques s’amplifient dans le 101e département français. Et ce n’est pas Philippe Vigier qui a passé presque quatre heures dans l’hémicycle Bamana qui dira le contraire, promettant aux élus que « l’État est à leurs côtés » quand il était encore question d’insécurité. Enjeu important dans un territoire où la moitié de la population a moins de 18 ans, l’éducation a aussi été abordée. Comme nombre d’élus, les collectifs mahorais défendent une université de plein exercice « avec des formations de qualité ». Safina Soula fait d’ailleurs le lien avec la santé, rappelant qu’un nouvel hôpital à Combani nécessitera du personnel formé sur place, poussant pour la création d’un CHU (centre hospitalier universitaire). Concernant la crise de l’eau, pourtant sujet majeur ces derniers mois et sur lequel le ministre s’est beaucoup illustré, « elle a été survolée », concède les participants aux deux réunions.

Ce mercredi, le ministre se fera davantage visible avec la visite du pôle d’innovation intégré de Mayotte (PI2M) à Coconi, lauréat de l’appel à projets « Plan Innovation Outre-mer » de France 2030. Puis, il doit parler culture à Kawéni, d’abord avec les acteurs du secteur, puis en abordant la question des équipements au LPO de Kawéni.

Un sixième escadron de gendarmes mobiles envoyé

La flambée de violences dans les communes de Tsingoni, Koungou et Dembéni, a poussé Gérald Darmanin a envoyé un sixième escadron de gendarmes mobiles à Mayotte. « Pour rétablir intégralement l’ordre public à Mayotte, j’ai décidé de l’envoi d’un escadron supplémentaire de gendarmes mobiles. Nous sommes aux côtés des Mahorais pour lutter contre la délinquance », indique le ministre de l’Intérieur et de l’Outremer sur X. Ces 72 militaires s’ajoutent aux quatre escadrons permanents sur l’île et au cinquième venu en renfort à la rentrée.

Un dialogue toujours aussi compliqué à la mairie de Koungou

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La grève perdure à la mairie de Koungou. Une partie des agents refusent de reprendre le travail depuis le 8 novembre.

Les agents de la mairie de Koungou, en grève depuis le 8 novembre, sont désormais soutenus par le collectif des citoyens de Mayotte et les Femmes leaders. Ils réclament le départ du directeur général des services, accusé d’harcèlement. Ce dernier envisage de porter plainte après des dégradations et faits présumés de violence à l’encontre du personnel non-gréviste.

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Le maire de Koungou souhaitait probablement « dégager le passage » coûte que coûte. Pour joindre le geste à la parole, il a fait retirer le portail vert à l’entrée de la mairie. Un pied de nez à l’action des grévistes qui bloquaient l’accès depuis le début du mois. « N’importe qui peut rentrer, il ne faut pas oublier qu’il y a les archives municipales juste derrière », tance l’un d’entre eux. L’image est là : les rapports ne sont pas au beau fixe entre les agents grévistes de la mairie et leurs supérieurs hiérarchiques. Depuis début novembre, une grève des agents municipaux fait l’actualité de la commune. Dans son noyau dur, « dix à douze agents », selon le directeur général des services, Alain Manteau. Sous un barnum, c’est effectivement, à la louche, le nombre de participants au mouvement qu’on pouvait recenser, ce lundi 27 novembre.

Le mouvement, qui visait dans ses balbutiements à dénoncer des pratiques managériales jugées compromettantes à la mairie, s’est mué en une véritable sédition. Pas plus tard que lundi dernier, des grévistes appuyés par le collectif des citoyens de Mayotte se sont introduits dans les bureaux délocalisés de la mairie, au quartier Manga (dans une résidence de la SIM). D’après Alain Manteau, s’en sont suivis des « actes de vandalisme, de violence, d’intrusion dans les services avec des menaces sur les agents en poste ». Le DGS, décrié par les grévistes qui en ont fait un des points d’achoppement à toute forme de négociation, envisage de porter plainte et prépare sa riposte. « Des dossiers sur les agents grévistes vont sortir », nous assurait-il, ce mardi. Ambiance.

Conflit dans les rangs de la police municipale

A Koungou, le bât blesse principalement dans les rangs de la police municipale. « Nous avons écrit des courriers attestant qu’on a des problèmes avec notre directeur Olivier Billy », témoigne un policier municipal sur le piquet de grève. « C’est même plus un management qu’on subit, c’est un commandement brutal. Même à l’armée, on n’a pas connu ça. » Les syndicats réclament la levée de blâmes visant trois policiers municipaux, dont deux en détachement. Une réunion a eu lieu le 3 novembre entre des agents grévistes et le directeur de la police municipale de Koungou. Faute d’un commun accord, le rendez-vous a été ajourné la semaine suivante.

« Malheureusement, sans avertissement, les syndicats ont bloqué le portail de la mairie la semaine suivante, et les serrures des bureaux à Manga ont été vandalisées, avec plus de 3.000 euros de réparation », estime Alain Manteau. Un nouvel échange aurait été proposé aux syndicats après le retour d’Assani Saindou Bamcolo du congrès des maires (du 21 au 23 novembre à Paris).

Il n’a jamais eu lieu. De leur côté les policiers municipaux grévistes rappellent qu’une « collègue ASVP » aurait récemment « fait une tentative de suicide ». « Le jour où elle a été réanimée, elle a demandé qu’Olivier Billy et son adjoint ne soient pas présents. Ça en dit long sur leur image. On a ensuite fait un courrier au maire, qui n’a jamais daigné nous recevoir. » se remémore un agent.

« En mode dégradé »

« Une de nos premières revendications, c’est le départ du DGS actuel » conclut Boulouhane Allaoui, agent de la commune de Koungou. La reprise des négociations serait conditionnée à cette requête. Pour preuve, les pancartes éloquentes à l’entrée de la mairie ne font pas dans la dentelle à l’égard de celui qui est directeur général des services de la mairie depuis 2019. « La fonction de DGS ne s’improvise pas », « Manteau Nalawe », « Dehors l’incapable » figurent parmi les inscriptions affichées sur les bouts de carton dressés devant le barnum.

Dans leur combat, les grévistes sont soutenus par le collectif des citoyens des Mayotte et les Femmes leaders. Les conséquences de leur mouvement longue durée (le préavis a été déposé le 16 octobre) sont « minimes », rapporte Alain Manteau. « On s’organise soit en télétravail soit en mode dégradé pour assurer les urgences, notamment au niveau de l’état-civil. Les administrés n’ont pas à pâtir de ce mouvement-là », abonde la DGS. Et si des tentatives de pourparlers ont bien été initiées, les participants à la grève se disent isolés. « On a essayé de discuter plusieurs fois avec les conseillers et représentants du maire, mais ils s’en foutent. Ils ne regardent que leurs intérêts personnels. » raconte Naouirdine Bacoco Attoumani, représentant CGT des agents de la commune de Koungou. Les deux parties parviendront-elles à trouver une issue favorable ?

Le Salon du livre de Mayotte fait son retour vendredi et samedi

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Absent de la scène culturelle pendant quatre ans, le Salon du livre de Mayotte fait son retour, vendredi et samedi.

Événement culturel mis en suspens pendant la crise sanitaire, le Salon du livre de Mayotte (Salima) signera au début du mois de décembre son grand retour après quatre années d’absence. Vendredi et samedi, place de la République à Mamoudzou, les curieux pourront rencontrer des auteurs et assister à des conférences.

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Ce mardi, l’événement a été présenté à la bibliothèque de Cavani par le conseil départemental de Mayotte, organisateur de l’évènement avec la direction de la culture et de la lecture publique (DCLP).

Un rendez-vous culturel de fin de semaine à ne pas manquer. La Place de la République, à Mamoudzou, accueillera du vendredi 1er au samedi 2 décembre le Salon du livre de Mayotte. Cette manifestation littéraire qui met à l’honneur les auteurs mahorais n’avait pas eu lieu depuis près de quatre années. « Pour cette troisième édition (N.D.L.R. les dernières en date remontent à 2017 et 2019), deux axes sont privilégiés : la volonté de valoriser le travail des écrivains de Mayotte, et l’économie du livre, dans la perspective de créer une véritable industrie du livre à Mayotte », introduit le conseil départemental de Mayotte, organisateur de l’évènement avec la direction de la culture et de la lecture publique (DCLP).

Outre deux conférences (voir programme ci-dessous), « 32 écrivains seront invités à l’évènement », se félicite ce mardi le romancier Nassur Attoumani, également président de l’amicale pour la promotion de l’écriture et de la littérature. Dans un deuxième temps, sur le volet économique, plusieurs professionnels du livre dans le canal du Mozambique prendront la parole pour expliquer « comment une véritable peut être développée à l’échelle du département de Mayotte, et dans la sous-région du canal du Mozambique », rajoute le conseil départemental.

En filigrane, le département souhaite aussi « identifier des pépites dans ce domaine d’activité », concède Abdou Salami Baco, président de la DCLP. Et pourquoi pas faire du mois de novembre le « mois de la littérature mahoraise », tel que suggéré par Zouhouraya Mouayad Ben, vice-présidente du Département en charge de la culture ?

Vendredi 1er et samedi 2 décembre, place de la République à Mamoudzou, troisième édition du Salon du livre de Mayotte (Salima).

Le programme des conférences

« Littérature & territorialités mahoraises »

Vendredi 1er décembre, chapiteau 8 de 10h à 12h30. Une tentative de définition de la littérature mahoraise contemporaine par ses auteurs avec : Nassur Attoumani, Kira Bacar Adacolo, Yasmina Aouny, Naïma Diallo, Inaya Saïd, Madi Ousséni. Modérateur : Dr Baco Abdou Salami.

« Quelles stratégies pour développer l’économie du livre dans la sous-région du canal de Mozambique ? »

Samedi 2 décembre. Chapiteau 8 de 9h à 10h. Participants : Coopération régionale, Direction de l’Europe, AILE, Maison des livres, Librairie LEAD, Editions Mkuki Na Nyotra, DAC. Modérateur : Dr Alain Kamal Martial Henry.

Rugby : le RC de Combani et l’Ampoutra de Chiconi en finale

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Le championnat de rugby à 10 touche bientôt à sa fin. Sur le terrain de Chiconi, les demi-finales de ce dimanche ont déterminé quelles équipes s’affronteront dimanche prochain. Le vainqueur du dernier championnat à sept (photo : comité territorial de Mayotte), le Desperados de Mamoudzou, s’est incliné face à l’AS Ampoutra de Chiconi (17-22). Dans l’autre demi-finale, le Rugby club de Combani a pris le meilleur sur le Rugby club de Koungou (15-7).

Un coup de pouce prolongé pour les porteurs de projets au Mozambique

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Au regard du dynamisme des appels à projet lancés le 25 septembre, le Département de Mayotte décide de prolonger leur durée de quinze jours, afin de permettre aux acteurs socio-économiques de déposer leurs projets avec succès. Les avenants des appels à projets seront disponibles sur le site du Département (www.mayotte.fr/services-en-ligne/aides-et-subventions/appels-a-projets). Les dossiers de demandes de subventions Interreg devront être déposés sur la plateforme E-Synergie CTE avant la date limite de remise des propositions, c’est-à-dire au plus tard au 10 décembre. Afin d’obtenir votre compte d’accès Esynergie CTE et pour plus d’informations, veuillez contacter le secrétariat conjoint du programme à l’adresse suivante : dpgfe@cg976.fr

L’immigration au cœur du spectacle d’Assane Mohamed à Chirongui

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Le pôle culturel de Chirongui invite le public à se rendre au spectacle Walé, d’Assane Mohamed « Assez » avec Hip Hop Evolution, ce samedi 2 décembre à 19h30. Ce spectacle tout public dure 50 minutes et est en tournée dans les villages de Mayotte depuis 2017. Il s’agit de la première création d’Assane Mohamed « Assez », un spectacle vivant et engagé. « Traiter le thème de l’immigration dans ma première création est un devoir. C’est mon parcours. C’est comme si je devais quelque chose à l’immigration », écrit l’artiste. « Le bras de mer qui sépare Mayotte et Anjouan est devenu un cimetière qui continue toujours à accueillir de nouvelles victimes tous les ans. […] Ces morts voulaient simplement quitter leur misère afin d’espérer une vie meilleure. » Pour assister au spectacle, la réservation est obligatoire et effectuable en ligne sur le site yurplan.com/events/Wale/109877.

Un partenariat pour éduquer les élèves à la gestion de l’argent

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Dans le cadre de la stratégie nationale d’éducation économique, budgétaire et financière (Educfi), le ministère de l’éducation nationale a signé un accord cadre depuis 2017 avec la Banque de France, opérateur de l’Educfi au niveau national, et l’Institut pour l’Éducation Financière du Public. Cet accord se traduit par une convention de partenariat signée le 22 novembre 2023 entre la région académique de Mayotte et l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom, filiale de la Banque de France). Les actions conduites visent notamment à sensibiliser à l’établissement d’un budget, aux notions de monnaie, de dépenses, de crédit, d’épargne ; à former les élèves aux comportements financiers plus responsables et plus efficaces en faisant des choix raisonnés ou encore à faire acquérir aux élèves des connaissances et des compétences dans les domaines économique, bancaire, budgétaire et financier afin de mieux appréhender l’environnement économique. Les professeurs peuvent aussi bénéficier de formations animées par la Banque de France et l’Iedom.

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Mardi 6 mai 2025

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