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Des perturbations sur le réseau d’eau dans le Centre, le Sud et en Petite-Terre ce mardi

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L'eau ne sera pas distribuée normalement ce mardi dans le Centre, le Sud et en Petite-Terre.

La SMAE – Mahoraise des Eaux a annoncé plusieurs perturbations sur le réseau d’eau ce mardi. Ainsi, les usagers du Centre et du Sud sont concernés en raison du retard pris dans la réalisation d’une maintenance urgente sur l’usine de l’Ourouveni à cause des difficultés d’accès sur site du fait des barrages routiers.

Actuellement, la production envisagée est de 4000 m3/j au lieu des 10 000 m3/j possibles alors que les réservoirs de tête (Chiconi, Ongoujou et Chirongui) sont vides. Sont concernées les communes de Chiconi, Ouangani, Sada, Chirongui, Dembéni, Bandrélé, Bouéni et Kani-Kéli à des degrés divers. De plus, les actions de réamorçage de la distribution étant également freinées par les barrages, la SMAE – Mahoraise des Eaux ne peut pas indiquer une date et heure de retour à la normale.

Les usagers de Petite-Terre sont également concernés par un risque de perturbation de la distribution d’eau en raison d’une casse sur la canalisation qui permet de remplir le réservoir de Pamandzi à partir de l’usine de dessalement. Les travaux de réparation de la conduite endommagée sont en cours.

La barge a repris les trajets dès 10 heures

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La barge a repris ses trajets ce matin après l'intervention des forces de l'ordre.

La direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) vient d’autoriser la reprise des navettes de barges entre la Petite et la Grande à partir de 10 heures 15 ce matin. Comme hier lundi, les rotations ont été interrompues à partir de 9 h par des manifestants qui ont envahi les embarcadères de Mamoudzou.

Selon le Directeur de la DTM, Said Moussa Kassim, les gendarmes sont intervenus à la demande du préfet de Mayotte pour libérer les accès des gares maritimes de Mamoudzou. Une action qui a permis une reprise immédiate des navettes entre les îles principales de l’archipel mahorais.

Ces perturbations s’inscrivent dans le cadre de nombreux barrages érigés ici et là sur les axes routiers du nord et du sud de Mayotte pour protester, notamment, contre l’afflux d’immigrés clandestins en provenance de plusieurs pays d’Afrique, en particulier la Somalie.

Rugby : le nouveau championnat à XV fait son apparition

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Dimanche 28 janvier, s’est déroulée la toute première rencontre de la Coupe des Provinces à XV. Le concept est de réunir des clubs de rugby habitués aux duels à sept ou dix pour créer des effectifs à quinze joueurs. La province nord (le rugby club de Mamoudzou et le rugby club de Koungou) l’a emporté sur la province est (Desperados Rugby et Racing club de Petite Terre) lors de la première journée (23 à 22). Les prochains matchs de cette compétition à trois du comité territorial de rugby de Mayotte se dérouleront dimanche 11 février au stade de Labattoir et dimanche 25 février au stade de Bouéni.

Crise de l’eau : distribution de bouteilles perturbée à Bandrélé

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La distribution des bouteilles d’eau à Bandrélé se fait désormais uniquement sur le site de la MJC de Nyambadao du lundi au vendredi, de 8 h à 15 h, a fait savoir le maire de la commune, Ali Moussa Moussa Ben, ce lundi 29 janvier. Une décision prise en réaction aux blocages et conditions actuelles de circulation.

Économie : l’Iedom incite à la prudence sur les crypto-actifs

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« Les crypto-actifs ne sont pas une monnaie », avertit l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom) dans un communiqué. Il invite à la plus grande vigilance. Ceux-là ne permettent pas de régler des achats du quotidien, personne n’est tenu de les accepter en paiement, leur valeur est « très volatile » et tout investissement « vous expose à un risque de perte en capital qui peut être très élevé ». L’Institut recommande de s’assurer que l’intermédiaire qui propose des produits ou services sur actifs numériques est habilité par l’Autorité des marchés financiers (AMF) dont la liste apparaît ici. Et la liste noire, ici. Des conseils sont également accessibles sur le site de l’AMF ainsi que des fiches informatives sur celui de la Banque de France.

Football : le FC M’tsapéré conserve son titre en Régionale 1

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Les Rouges demeurent les champions de Régionale 1 pour une saison de plus. Dans leur duel à distance avec l’AS Rosador de Passamaïnty, ils se sont imposés au terme de l’ultime journée, ce dimanche. Sur le terrain de foot de Sada, le FC M’tsapéré a effet battu le rival de l’ASC Kawéni (qui termine quatrième), trois buts à deux. Les hommes de Mohamed « Glassman » El Habibou finissent donc à la première place du classement avec 46 points, devant le Rosador (42 points) et l’AS Jumeaux de M’zouazia (36 points). Le promu, l’AS Kavani, finit à une très belle cinquième place (35 points), juste devant le FC Bandrélé (35 points). En bas de classement, les Abeilles de M’tsamboro et le Antéou Poroani descendent à l’étage inférieur.

Crise de l’eau : Est-ce qu’on en voit enfin le bout ?

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La sortie de la crise de l’eau va se faire « de manière progressive », a-t-il été annoncé lors du comité de suivi de la ressource en eau, ce lundi, au rectorat de Mayotte.
La sortie de la crise de l’eau va se faire « de manière progressive », a-t-il été annoncé lors du comité de suivi de la ressource en eau, ce lundi, au rectorat de Mayotte.

Pluviométrie, état de la ressource en eau, travaux engagés, distribution de bouteilles, un point sur la crise que connaît actuellement Mayotte a été fait, ce lundi matin, lors d’un comité de suivi de la ressource en eau (CSRE) qui s’est tenu en mode élargi. Si le pire est derrière nous, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a invité ses interlocuteurs à « ne pas baisser la garde ».

Des retenues dont le niveau ne cesse de monter

C’est la bonne nouvelle de la semaine, alors que le climat social est encore à l’orage (voir par ailleurs), les précipitations permettent aux deux retenues collinaires, à Dzoumogné et Combani, de se remplir. Floriane Ben Hassen, cheffe de l’antenne mahoraise de Météo-France, relève que les mois de décembre et janvier ont été plus pluvieux que la normale. Le dernier mois de l’année 2023 a ainsi essuyé 153 % de pluies par rapport à la normale, et en ce mois de janvier qui n’est pas encore fini, on est déjà 148 % par rapport à un premier mois classique. Grâce à cette pluviométrie, la retenue collinaire de Dzoumogné a retrouvé 100 % de ses capacités en quelques semaines. Celle de Combani est passée de 30 %, il y a dix jours, à 50 % aujourd’hui. Et les prévisions incitent plutôt à l’optimisme, Mayotte se trouve dans une zone intermédiaire entre des vagues de précipitations de l’océan Indien et un temps plus sec qui remonte le canal du Mozambique. Les trois prochains mois sont déjà annoncés comme apportant des précipitations « normales, voire légèrement supérieures ».

Thierry Suquet, préfet de Mayotte, et Christophe Lotigié, préfet en charge de la question de l’eau, s’entretiennent avec la sécurité civile avant le début de la réunion.
Thierry Suquet, préfet de Mayotte, et Christophe Lotigié, préfet en charge de la question de l’eau, s’entretiennent avec la sécurité civile avant le début de la réunion.

Concernant les rivières qui connaissent actuellement un débit important ou les nappes phréatiques, la tendance est aussi à l’amélioration. Concernant ces dernières, sur la quinzaine suivie par la Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm), seules deux (à Poroani et dans le nord de Mayotte) sont à un niveau très bas.

Les tours d’eau allégés « entre la mi-février et le 1er mars »

Ce retour à une vraie saison des pluies permet d’espérer un nouvel allègement des tours d’eau dans quelques semaines. Selon Christophe Lotigié, préfet en charge de l’eau, il pourrait intervenir « entre la mi-février et le 1er mars ». Il s’agira sans doute plus d’un assouplissement des tours d’eau que de leur suppression. Car les capacités de production d’eau potable de la SMAE (Société mahoraise des eaux) sont toujours insuffisantes au regard de la consommation quotidienne. Françoise Fournial, directrice de la filiale de Vinci, table sur une consommation « entre 44.000 et 46.000 m3 par jour », alors que la production atteindrait « 40.800m3 » au maximum.

Plus de 600 fuites détectées sur le réseau

Sous la pression de Philippe Vigier, ministre délégué à l’Outremer, divers types de travaux ont vu le jour. Il y a d’abord la recherche de fuites. Selon Ibrahim Aboubacar, directeur général des services du syndicat Les Eaux de Mayotte, la moitié des 800 kilomètres de réseau a été inspectée. 625 fuites ont été détectées par les trois équipes actuellement sur l’île. Une partie a été réparée par le délégataire. 225 sont considérées comme « après compteurs », donc leurs réparations doivent se faire via une procédure plus complexe avec les propriétaires.

Concernant les captages de rivières et les forages, ils continuent d’apporter son lot de mètres-cube en plus. La sixième campagne de forages qui est en cours devrait s’achever « en fin d’année », fait remarquer le directeur du syndicat des Eaux. Les chantiers de Miréréni et Coconi ont toutefois pris deux semaines de retard. La septième campagne, qui devait intervenir après la sixième, se fera « en parallèle » désormais, à partir de mars et jusqu’en juin 2025.

« Les travaux d’interconnexion sont finalisés ou vont l’être. On sait qu’il y avait un déséquilibre entre le nord et le sud », indique aussi le préfet Thierry Suquet, qui souhaite « ne pas baisser la garde » en cette fin de crise. Le chantier, comme celui en cours à M’tsangamouji, doit ainsi permettre à l’eau produite dans le nord de prendre la direction du sud où les moyens de production sont limités. L’unité de potabilisation d’Ourovéni, par exemple, ne peut pas dépasser les 10.000m3 à traiter par jour.

Sur la troisième retenue collinaire d’Ourovéni, le préfet confirme qu’il y a bien une demande de DUP (Déclaration d’utilité publique) en cours, celle-ci « va permettre d’engager des enquêtes publiques nécessaires à l’acquisition du foncier ».

Quid d’Ironi Bé ?

Parmi les travaux, c’est l’usine de dessalement d’Ironi Bé qui focalise le plus l’attention, alors que les appels d’offres sont déjà en cours. De par le nombre de mètres-cube qu’elle peut générer, 10.000m3 par jour dès 2025, mais aussi par la polémique autour des questions environnementales, ils ont été plusieurs à vouloir l’évoquer lors du comité. Les associations environnementales et la députée Estelle Youssouffa (voir par ailleurs) n’ont pas caché leur scepticisme. La parlementaire s’inquiète du rejet de saumure et demande si celui-ci se fera bien au-delà de lagon (selon nos informations, cela est plutôt prévu au cours de la phase 2 quand la capacité de production sera portée à 30.000m3/jour). Président de l’associations des Naturalistes, Michel Charpentier dit comprendre la volonté de produire davantage à Mayotte, mais rappelle que cela ne doit pas se faire au mépris de la biodiversité, notamment la mangrove d’Ironi Bé, le refuge du crabier blanc. Le préfet de Mayotte, défend sa décision d’entamer procédure d’urgence civile, estimant que cela ne voulait pas dire que les impacts environnementaux ne sont pas pris en compte. Il a d’ailleurs écrit aux associations environnementales pour tenter de les rassurer.

La crise sanitaire évitée

Le doublement des prélèvements (600) pendant cette crise de l’eau a permis de détecter une quinzaine de non-conformités sur l’île, toutes de nature bactériologique. Un autre prélèvement a, en revanche, démontré une pollution au plomb dans la commune de Dembéni, dont « l’origine était une robinetterie en laiton », rappelle Bastien Morvan, directeur de cabinet à l’Agence régionale de Santé de Mayotte. Selon lui, Il n’y a pas d’épidémie liée à une maladie hydrique. La fièvre typhoïde, « habituellement endémique à Mayotte », s’est limitée à quelques cas et des campagnes de vaccination ont été réalisées dans chaque village concerné, comme à Hamouro dernièrement. Seule la gastro-entérite a fait davantage de cas que d’habitude. Santé publique France avait d’ailleurs lié l’épidémie à une hygiène rendue plus compliquée en raison du manque d’eau.

Une distribution des bouteilles stoppée au 1er mars

Outre le paiement des factures qui va se poursuivre en février (la préfecture attend l’arbitrage gouvernemental), la distribution de bouteilles d’eau décidée par Élisabeth Borne, l’ex-Première ministre, est dans le même cas. Pour rappel, elle s’est d’abord effectuée auprès des personnes vulnérables à partir du 21 septembre 2023. Par la suite, elle s’est étendue aux établissements scolaires à partir du 31 octobre, avant d’englober l’ensemble de la population. Ce dispositif, alimenté par l’arrivée de conteneurs par voie maritime sur le territoire, a permis la distribution de 21 millions litres d’eau. Le stock restant est conséquent puisque l’équivalent de dix millions de litres attend au port de Longoni. Et d’autres cargaisons arrivent.

Malgré les difficultés liées aux intempéries et les barrages qui ont empêché les livraisons, la distribution se poursuit. Selon le préfet de l’eau, elle sera maintenue jusqu’au 23 février (dates des vacances) pour les établissements scolaires et jusqu’au 1er mars pour la population générale. Après cette date, la préfecture compte générer des stocks dans les administrations et les collectivités locales. Ils serviront en cas de non-conformité de l’eau par exemple. Leur date de péremption étant fixée à 2025, les lots n’ayant pas servi seront distribués avant la limite à la population, promet Christophe Lotigié.

 

Estelle Youssouffa demande le départ du préfet

La députée Estelle Youssouffa a indiqué au préfet qu’elle demandait son départ.
La députée Estelle Youssouffa a indiqué au préfet qu’elle demandait son départ.

Lors du comité de suivi de la ressource en eau, ce lundi matin, Estelle Youssouffa a fait part de ses réserves, tout comme les associations environnementales, quant aux conséquences du projet d’usine de dessalement à Ironi Bé. La députée de la première circonscription de Mayotte a assuré que le ministre délégué à l’Outremer, Philippe Vigier, avait annoncé aux parlementaires que le projet « avait été abandonné ».
Intervenant en visio, elle s’en est également prise au préfet Thierry Suquet à propos de la levée des barrages intervenue ce week-end. Elle se dit « consternée par l’emploi de la force contre les barrages », l’accusant de s’en prendre à des personnes âgées et des manifestants pacifiques, ainsi que de briser la confiance des Mahorais envers les forces de l’ordre, quelques mois après les manifestations de soutien pendant l’opération Wuambushu. Elle a poursuivi en indiquant avoir demandé son départ. « Il est temps que vous partiez », lui a-t-elle adressé à la fin de son intervention. « On vous a entendue », a réagi le préfet, qui menait les débats.

Barrages : « Les Mahorais ont été méprisés », le blocus reprend de plus belle

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Un dispositif important de gendarmes a été déployé à Koungou pour lutter contre les entraves à la circulation, ce lundi.
Un dispositif important de gendarmes a été déployé à Koungou pour lutter contre les entraves à la circulation, ce lundi.

La première journée de la semaine aura été marquée par un retour en force des barrages et barricades sur l’île. Pour les collectifs, rejoints par la députée Estelle Youssouffa, la riposte de l’État est déroutante. Profitant de la situation, des bandes montent également des barrages comme à Koungou.

Ni une, ni deux. Sur les routes de Mayotte, des barrages ont de nouveau été érigés ce lundi par des collectifs disparates, mais désormais soudés par un dénominateur commun : le déploiement de forces de l’ordre le week-end dernier est perçu comme un camouflet à un mouvement « pacifique », selon Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte. Si ce dernier ne s’est pas rallié directement à ce qu’il qualifie comme « un mouvement populaire », il soutient et appuie les actions des barragistes. « J’aurais aimé que les ministres reconnaissent qu’il y a un territoire français où des mouvements de barrage ont commencé », soupire la militante. « Communiquer pour dire que ces barrages vont être dégagés, c’est quand même fort. Il fallait déclencher des négociations et rencontrer les forces vives, ça n’a pas été fait. Il n’y a pas eu de contact et d’échange. C’est un mépris. Les Mahorais ont été méprisés. »

De son côté, en marge du comité de suivi de la ressource en eau, le préfet de Mayotte a de nouveau justifié sa décision de lever les barrages. « Après avoir été bienveillant et tolérant avec les barrages mis en place par les collectifs au sujet du camp de Cavani, aussi bienveillant qu’on l’est en métropole avec les barrages d’agriculteurs, que j’ai décidé en fin de semaine qu’il fallait qu’on redonne du dynamisme à la vie économique et à la vie sociale. On ne pouvait pas rester bloqués et retomber dans une deuxième crise après celle de l’eau », assure Thierry Suquet, qui se dit « très soutenu par les majorités silencieuses, les acteurs économiques et l’ensemble de la population ». Il rappelle que le démantèlement est en cours, que des migrants sont soit renvoyés dans leurs pays soit vont en métropole quand ils ont obtenu le statut de réfugiés (quarante ont décollé ce lundi soir de l’aéroport international Marcel-Henry). Il en appelle « au bon sens des Mahorais pour que la vie économique reprenne ».

Scènes de chaos

En outre, la délinquance commence à faire de l’ombre aux velléités premières des collectifs mobilisés. Sur le terrain, l’ambiance était à la confrontation, particulièrement dans la commune de Koungou, ce lundi 29 janvier. La gendarmerie, en difficulté face à la stratégie employée par des délinquants qui « surfent » sur l’initiative des collectifs, a dû maintenir un dispositif conséquent pour assurer la circulation – par intermittences – sur la route nationale 1. Les automobilistes n’ont pas tous eu la chance de circuler, voire de s’extirper de ce qui s’apparentait parfois à des guet-apens.

Pour triste exemple, un homme, métropolitain, a été roué de coups au niveau de la pointe Koungou alors qu’il s’approchait d’une barricade tenue par des délinquants. Sa prise en charge a été considérablement retardée car les pompiers appelés en urgence ont été bloqués à l’entrée de Majicavo. C’est finalement la police nationale qui a pu emmener le blessé aux urgences du centre hospitalier de Mayotte (CHM). L’homme souffrirait d’une « plaie à la tête de 12 cm de large et 1,5 cm de profondeur jusqu’à l’os », d’après un témoignage de sa voisine.

Des jeunes de Koungou sont montés sur un camion afin de déambuler dans la commune, lundi matin
Des jeunes de Koungou sont montés sur un camion afin de déambuler dans la commune, lundi matin

« On va forcément avoir un traitement particulier de ces jeunes sur Majicavo », nous déclarait dans la soirée de lundi le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte. Car d’autres dérapages dignes de films d’action mal scénarisés ont eu lieu dans le secteur. Estelle Youssouffa, députée de Mayotte, décrivait ainsi un étonnant convoi aperçu lundi dans les rues de Koungou. Un camion appartenant à une entreprise de la place a été détourné de son usage par une quarantaine de jeunes qui se sont entassés sur la remorque, quand d’autres paradaient tout simplement sur le toit de la cabine, ou accrochés à bout de bras sur ses essieux… « Je demande le départ du pompier-pyromane qui se gargarise de « liberté de circuler » et envoie les blindés sur la population pacifique demandant la sécurité mais n’a pas ce « courage » face aux criminels et délinquants », peste la parlementaire sur X (Twitter).

« On est harcelé par des jeunes »

Bandraboua, Tsararano, Miréréni, Chirongui et Sada n’ont également pas été épargnées par des barrages, où le jeu du chat et de la souris avec les forces de l’ordre était en vigueur. « On intervient pour faire cesser les troubles à l’ordre public, mais on est harcelé par des jeunes », constatait à la mi-journée un officier de la gendarmerie. « C’est un mouvement qui est devenu populaire, la population s’organise pour tenir tête à l’État », maintient, de son côté, Safina Soula.

Et d’ajouter, non sans ironie : « Pourquoi est-ce que les gendarmes mobiles n’interviennent pas pour sécuriser lorsqu’on veut se rendre dans nos champs et dans nos plages, mais sont mobilisés en moins de 24h sur les barrages ? ».

 

« La peur doit changer de camp »

« Les solutions attendues par la population ne concernent pas uniquement l’évacuation du camp illégal de Cavani ! », dénonce un groupe de citoyens des quatre communes du sud réunis dans le Comité citoyens sud prévention et sensibilisation. Dans un communiqué envoyé ce lundi, il critique « les raccourcis » sur les problématiques de Mayotte et « l’inaction » de Thierry Suquet, préfet de Mayotte. Selon ce collectif, la persistance des arrivées « massives » de migrants sur l’île, la multiplication des attaques contre les élus, véhicules du centre hospitalier de Mayotte, bus scolaires, le constat « mitigé » de l’opération Wuambushu et « manque de solutions durables » démontrent son « incapacité » à lutter contre l’immigration clandestine.
Avec l’intimation de lever les barrages, « sans une réelle prise en compte des besoins des Mahorais », le préfet aurait « mis de l’huile sur le feu », au détriment du « dialogue attendu par chacune des parties ». Le Comité réclame notamment un renforcement des effectifs en mer et sur terre pour lutter

 

« La mobilité des soignants est gravement entravée »

« Il est crucial de permettre au personnel hospitalier d’atteindre son lieu de travail et d’assurer ses missions », exhorte Jean-Mathieu Dufour, directeur général du centre hospitalier de Mayotte (CHM) dans un communiqué ce lundi. Les barrages érigés «entravent» l’intervention du Samu-Smur et des pompiers et donc, l’accès aux patients « nécessitants des soins urgents », appuie-t-il, avec un chiffre : le CHM fonctionne actuellement avec moins de 50 % de son personnel hospitalier. Car s’il y a les véhicules empêchés, il y a aussi les soignants qui ne peuvent se rendre dans leur lieu de travail. Le directeur informe d’ailleurs qu’une partie du personnel n’hésite pas à rester plusieurs jours sur site, sans rejoindre leur domicile.

Près des collèges mahorais, une violence devenue quotidienne

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Plusieurs collèges connaissent des problèmes d’insécurité aux abords, avec parfois des tentatives d’intrusion, comme le mercredi 24 janvier à Koungou.
Plusieurs collèges connaissent des problèmes d’insécurité aux abords, avec parfois des tentatives d’intrusion, comme le mercredi 24 janvier à Koungou.

A Kwalé, Koungou, Doujani, Passamaïnty, les demandes de sécurisation des établissements scolaires du secondaire face aux violences se poursuivent. Le recteur, Jacques Mikulovic, devait s’entretenir, lundi après-midi avec des représentants et dans la soirée, avec les chefs d’établissement pour trouver des solutions à la poursuite pédagogique.

C’est un scénario auquel Mayotte semble être habituée. Lundi matin, le collège Frédéric-d’Achery, à mi-chemin entre le village de Trévani et Koungou, a dû prendre des mesures concernant l’insécurité. Mercredi 24 janvier, le personnel et les élèves avaient dû se confiner à cause de violences aux abords de l’établissement, ciblé par une tentative d’intrusion. Un élève avait été blessé légèrement par un jet de pierre au niveau du dos. Ce lundi 29 janvier, les rivalités entre des bandes des deux communes ont cette fois-ci conduit à l’évacuation d’environ 1.000 élèves vers 8 heures et la fermeture du collège, où une cellule de crise pour une aide psychologique a été mise en place, depuis le dernier événement, par le rectorat. Le recteur, Jacques Mikulovic, en route pour « soutenir le personnel », n’a pu aller jusqu’à destination, recevant un projectile sur la cuisse, « sans gravité », après les barrages de Koungou.

Depuis jeudi, plusieurs membres du personnel exercent leur droit de retrait. Ce lundi, « impossible de connaître leur nombre compte tenu des barrages », indique un membre de la vie scolaire. Selon ses informations, neuf enseignants sur 110 étaient présents ce lundi matin. Une commission de sécurité, réunion obligatoire à l’issue d’un droit de retrait, est programmée mardi. Les enseignants et le personnel réclament l’installation d’une gâchette électrique, une armature pour la porte à l’entrée de l’établissement et une présence renforcée de la gendarmerie. « On attend du concret. Ce matin il y avait deux quatre-quatre de la gendarmerie, et eux-mêmes n’étaient pas confiants. Le collège est dans une cuvette, on est sur la ligne de front. Le contexte ne permet pas aux élèves d’étudier dans des conditions normales », s’exprime notre source.

Grève illimitée au collège de Doujani

Au collège de Doujani, le personnel, en grève illimitée depuis ce matin, a dû mettre fin à son rassemblement. « Des gamins dehors ont commencé à lancer des projectiles. On sait qu’on est dans un quartier sensible, on a décidé de rentrer et faire rentrer les élèves qui étaient aussi dehors malgré l’absence de blocage », rapporte Yacouba Galledou, enseignant et secrétaire académique de l’intersyndicale SGEN-CGT Mayotte. Un nouveau rassemblement doit se tenir ce mardi matin, à 6 heures 30. Le 24 janvier, une réunion avait eu lieu entre le rectorat, l’administration du collège et le personnel. Ce dernier « a trouvé les réponses apportées insuffisantes », explique le secrétaire, qui pointe également un refus d’établir, à l’écrit, un relevé des conclusions.

L’équipe réclame la sécurisation de l’enceinte et du parking, des travaux pour éviter les coulées de boue à l’intérieur de l’établissement comme cela a été le cas lors des dernières fortes pluies, revoir l’installation électrique pour éviter les électrocutions et la titularisation d’assistants d’éducation, c’est-à-dire « de gens du quartier qui connaissent les jeunes et les parents, et permettent de calmer les tensions ».

Le collège de Passamaïnty fermé

Les personnels du collège Ouvoimoja de Passamaïnty informent quant à eux, dans une lettre adressée au préfet, qu’à partir de ce lundi, 9 heures 30, « plus aucun élève ne sera pris en charge en l’absence de réponses satisfaisantes ». Ils demandent une sécurisation effective autour des établissements scolaires et la protection des points sensibles pour tous les élèves et personnels. « Moins de la moitié de nos élèves vient en cours à cause des agressions quotidiennes de bus scolaires », indiquent-ils.

Tandis qu’au collège de Kwalé, par manque de personnels à cause des différents blocages sur l’île, les élèves sont contraints de quitter leurs classes en fin de matinée, avant de passer à la cantine, fermée ce lundi pour les mêmes raisons. Concernant les revendications exprimées lors de la dernière grève et manifestation du personnel et parents d’élèves, jeudi 18 janvier, un représentant syndical indique ne pas avoir eu de retour du rectorat.

La réponse du rectorat

« On est parfaitement conscients que ce n’est pas une situation normale, il faut une solution pérenne », déclare le recteur, Jacques Mikulovic, interrogé sur ces différentes problématiques. « On fera tout ce qui peut être fait », s’engage-t-il. Ce lundi après-midi, il devait recevoir quelques représentants syndicaux de la direction des établissements scolaires du groupe Blanchet (Snpden, Id-Fo et SGEN-CFDT) avec le préfet, Thierry Suquet. Dans la soirée, c’est une visio-conférence qui était prévue avec tous les chefs d’établissement afin de trouver des solutions à la poursuite pédagogique malgré le déficit de personnels causé par les barrages.

« Le service technique est mobilisé », répond-il concernant les travaux à effectuer au collège de Doujani. Pour la titularisation : « Si on peut le faire, on le fera. Il faut qu’on travaille sur l’attractivité dans un moment où l’image n’est pas très positive. On est toujours favorables à stabiliser notre pédagogique. » Pour ce qu’il s’agit des travaux de sécurisation de l’enceinte du collège de Kwalé, il répond : « Tout est planifié. Pour moi, tout est résolu. On fait le maximum pour être réactifs. » Le portail est en train d’être réparé et son remplacement est planifié. Une vidéo protection doit également être installée. Pour le collège de Koungou, « des travaux de sécurisation sont en cours. Une équipe de la Division des constructions scolaires est allée sur place ce lundi matin. » Un devis est en cours pour effectuer des réparations « à faire immédiatement », créer un sas en fermant le hub où arrivent les bus ou mettre en place une nouvelle clôture.

Barrages : « D’un coup je vois un jeune qui arrive, blessé »

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Un jeune homme aurait été blessé à la jambe par un tir émanant des forces de l’ordre.
Un jeune homme aurait été blessé à la jambe par un tir émanant des forces de l’ordre.

Différentes opérations de levée des barrages par les forces de l’ordre ont eu lieu ce week-end. L’une d’entre elles s’est tenue dimanche soir à M’ramadoudou, dans la commune de Chirongui. Elle aurait causé des blessures à deux jeunes hommes, d’après un habitant qui a été témoin de la scène.

Ce dimanche soir, deux habitants de M’ramadoudou auraient été blessés par les forces de l’ordre, d’après un riverain. Ce dernier nous raconte que vers 22h, des détonations de ce qui lui semblait être des grenades lacrymogènes ont commencé à résonner depuis Chirongui, où des barrages avaient été érigés plus tôt dans la soirée. « Aux alentours de 23h, les détonations étaient plus fréquentes et se rapprochaient, c’était au niveau du carrefour Ngwézi », se remémore l’habitant du village. Il poursuit en racontant que, dans ce dernier, des jeunes, et non des délinquants, avaient construit un barrage, ensuite en feu, au niveau de la BFC. « Ça tirait d’un peu partout. D’un coup je vois un jeune qui arrive, blessé au bras. Ce n’était pas beau à voir », indique-t-il. La victime lui raconte qu’elle a été blessée au niveau de l’école maternelle entre M’ramadoudou et Chirongui, par un projectile qu’elle n’a pas pu identifier et qu’elle n’a pas vu venir.

Un peu après cet échange avec le blessé, un escadron de gendarmerie serait arrivé et les jeunes auraient fui. Mais l’un d’eux, « sorti de nulle part », qui semblait « traverser pour rentrer chez lui », à environ 200 mètres des gendarmes, aurait reçu le même projectile sur la jambe. « Si les grenades lacrymogènes, ce sont celles qui font de la fumée, alors ce n’était pas ça », affirme le témoin. Celui qui nous raconte la scène a dégainé son téléphone depuis sa terrasse quelques instants après, pour filmer l’avancée des gendarmes dans le village. « Ils nous visaient avec des lasers », remarque-t-il. Dans la vidéo, on aperçoit brièvement ce qui semble être un point de lumière rouge. Puis, l’habitant affirme que des tirs de grenades lacrymogènes ont été effectués sans sembler être justifiés, les jeunes étant partis, avec notamment un tir en direction d’une habitation, comme laisse imager la vidéo qu’il a tournée. « Ça a carrément fait un trou dans la taule », constate-t-il, photo à l’appui. « Ils ont tiré une deuxième fois vers chez moi, parce qu’apparemment ils avaient vu qu’un monsieur avait jeté une pierre. Ça a tapé sur une voiture et ça a explosé à côté. Puis ils se sont arrêtés trente secondes et ont tiré à nouveau derrière, alors qu’il n’y avait pas de gamins. Je crois même que la plupart des gamins étaient partis vers l’avant », relate-t-il en détail.

Une « démonstration de force gratuite »

Ce chauffeur de bus dans la vie est choqué par le spectacle auquel il a assisté, qu’il n’hésite pas à qualifier de « démonstration de force gratuite » avant de continuer son argumentaire : « Ce n’est pas normal, parce que de mon côté, tous les jours, on est arrêté par les délinquants et on n’a jamais vu un tel escadron déployé. » D’après lui, cet épisode a déclenché l’embrasement du village dans la nuit. À son départ pour son travail vers 4h du matin, les vieux véhicules abandonnés sur la route avaient été brûlés. Vers 10h, ce lundi, les deux blessés devaient être évacués par hélicoptère.

De son côté, la gendarmerie a indiqué qu’elle ne pouvait pas s’exprimer sur le sujet, une enquête étant en cours et confiée à la section de recherche de Mamoudzou. « Concernant les deux personnes blessées, on essaye de définir au plan judiciaire les circonstances. […] S’il doit être confirmé qu’il s’agit de tirs de grenade de la part des gendarmes, et bien cela veut dire qu’ils étaient en face des gendarmes, et les gendarmes ne font pas usage des armes sans raisons. On a un texte réglementaire qui encadre l’usage des armes et l’emploi et le tir de grenade », nous confie-t-on néanmoins. Questionné sur le tir en direction de l’habitation qui ne semble pas avoir de motivation dans la vidéo que nous avons visionnée et qui a été diffusée sur les réseaux sociaux, on nous répond qu’il n’est pas possible pour la gendarmerie de réagir, cette vidéo n’ayant pas été vue et s’agissant d’un acte qui ne correspond pas à ce qui est fait habituellement.

Le parquet, lui, a confirmé qu’une enquête était en cours.

Comores : Inquiète, la famille de l’opposant Achmet Saïd réclame des signes de vie

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Arrêté par des hommes cagoulés alors qu’il était sur le point de rentrer chez lui, le leader du mouvement Hury est depuis le 9 janvier détenu dans un lieu tenu secret. Sa famille, notamment ses parents ont dénoncé cette situation et lancé un appel.

comores-inquiete-famille-opposant-achmet-said-reclame-signes-de-vieQu’est-il arrivé à Achmet Saïd Mohamed ? C’est la question que se posent les proches de l’opposant arrêté le 9 janvier et dont on ne connaît toujours pas le lieu où il serait détenu. Hier, sa famille, notamment ses parents se sont rendus au tribunal de Moroni où ils ont pris à témoin la population sur le sort réservé à leur enfant.  » Nous ignorons ses conditions de détention, son lieu d’incarcération. S’il est vivant, nous réclamons des preuves car personne n’est parvenu à le voir ni l’entendre. S’il est décédé qu’on nous remette sa dépouille« , a exigé émue et désespérée sa mère devant les médias sociaux.

Une cousine présente ce lundi au tribunal aux cotés des parents de l’opposant a ajouté que le jour de son arrestation, aucun poste de poste de police, ni de la gendarmerie n’était en mesure d’indiquer où il avait été conduit. Achmet Saïd Mohamed a été enlevé, selon ses proches, devant son domicile alors qu’il venait de déposer ses enfants à l’école. Les hommes qui sont venus le chercher ce jour-là, étaient tous cagoulés, à en croire des témoins oculaires. Après deux jours de silence et face aux interrogations soulevées après l’arrestation d’Achmet, le parquet de la république a, via un communiqué de presse, révélé avoir inculpé le leader du mouvement Hury qui, après le rejet de sa candidature, soutenait le candidat du parti Juwa, le docteur Salim Issa.

Le 11 janvier, le chef du parquet de Moroni, Ali Mohamed Djounaid, annonçait également le placement en garde à vue d’Achmet.  » Des éléments portés à notre connaissance indiquent des préparations et des manœuvres visant à commettre des crimes graves, allant jusqu’à menacer la sûreté de l’État. Cette nouvelle tentative de déstabilisation intervient à un moment crucial, alors que notre nation se prépare à exercer son droit démocratique dans moins de trois jours, à l’occasion des élections« , soulignait le magistrat qui avait précisé que le détenu se portait bien sans préciser où il était enfermé.

Vingt jours sans signe de vie

Vingt jours plus tard, personne n’a encore vu ni entendu Achmet Saïd Mohamed, qui en 2019 avait été poussé en exil après des accusations de déstabilisation. « Qu’il soit détenu dans un endroit secret m’inquiète. Je crains qu’il ne subisse des traitements inhumains, qu’il soit torturé car, souvent, c’est ce qui suit la séquestration. Pour rappel, il a été enlevé le 09 janvier par des hommes cagoulés en tenue militaire, armés jusqu’aux dents et depuis lors c’est le néant« , dénonce, son avocat, Maître Djamal El-dine Bacar. Le conseiller de l’opposant a souligné que la garde à vue dans une affaire ordinaire est de 48 heures maximum. En revanche, dans ce cas d’espèce, le procureur a déclaré faire usage de la loi de 2021 relative à la lutte contre le terrorisme, de son financement et de la lutte contre le blanchiment. Son article 33 prévoit un une durée de 15 jours pour la garde à vue. Un délai dépassé depuis 5 jours.

 » Dans cette même loi, il devrait y avoir un procureur spécialisé dans un pôle spécialisé au terrorisme qui devait ordonner la garde à vue sauf que ce pôle n’a jamais été créé. C’est tout simplement une usurpation de titre« , déplore, Maître Djamal, contacté hier par Flash infos. L’avocat d’Achmet Saïd Mohamed réclame que son client soit déféré devant le parquet ou au vu de ces irrégularités procédurales qu’il soit remis tout simplement en liberté.  » Qu’ils laissent au moins sa famille le voir, qu’on leur donne des nouvelles de leur enfant, que ses enfants sachent où leur père est caché. S’il est en vie ou pas« , martèle Maître Djamal.

Jusqu’à hier, malgré la sortie médiatique des parents de l’opposant, le parquet n’avait toujours pas réagi. Ce silence en inquiète plus d’un dans la mesure où un opposant récemment libéré de la gendarmerie a dénoncé des conditions de détention déplorables. Daoud Halifa, puisqu’il s’agit de lui, est le mandataire de Hamidou Bourhane, arrivé en quatrième position lors de la présidentielle du 14 janvier. Il avait raconté un récit glaçant sur le traitement réservé aux personnes qui se trouvent en garde à vue ces temps-ci.

Un Mahorais reconnaît avoir tué et démembré une femme à La Réunion

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Amir Madi, 33 ans, a été placé en détention provisoire ce dimanche dans le cadre d’une enquête pour « meurtre » et « atteinte à l’intégrité d’un cadavre » ouverte par le parquet de la Réunion après la disparition d’une jeune femme de 29 ans, mère de deux enfants. Ce Mahorais demeurant Saint-Benoît et connu par la justice pour avoir été condamné en 2017 pour des violences sur conjoint a reconnu avoir « porté des coups à la victime » ainsi qu’avoir « voulu se débarrasser de son corps », selon la procureure de la République du parquet de Saint-Denis, Véronique Denizot.

L’enquête ouverte a connu un coup d’accélérateur grâce à un renseignement anonyme indiquant qu’Amir Madi, mécanicien de profession, avait été aperçu en train de « transporter un corps dans les escaliers » de son immeuble, rapporte le Journal de l’Île de la Réunion. Le cadavre de la jeune femme de 29 ans avait été retrouvé démembré, le jeudi 25 janvier, enveloppé dans un drap, sous des branchages, à Saint-Benoît (dans l’Est de l’île). Christelle Jean-François était portée disparue depuis le 21 janvier.

Placé en garde à vue le vendredi 26 janvier, le principal suspect a guidé les enquêteurs jusqu’à un couteau, avant de leur indiquer où se situaient les membres de la victime. « Ses déclarations restent à éclaircir », nuance le parquet de Saint-Denis, précisant que les « investigations sont dorénavant soumises au respect du secret de l’instruction et de la présomption d’innocence ». Un autre homme, âgé de 20 ans, est suspecté d’avoir aidé au transport du corps, voire à le découper, toujours selon le JIR. Il a été mis en examen et écroué pour « modification de scène de crime » et « recel de cadavre ».

Athlétisme : Alain Guicharousse titré à La Réunion

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Licencié au club d’athlétisme de Mamoudzou (CAM), Alain Guicharrousse a participé aux championnats régionaux d’athlétisme de lancers longs à Saint-Denis de La Réunion, ce samedi. Le lanceur de javelot y a remporté le titre masters en catégorie plus de 60 ans (M 60) avec 55m64. Il s’agit du nouveau record national de sa catégorie, puisqu’il améliore de deux mètres celui quil détenait depuis avril 2023 (53 m14).

« La saison ne fait que commencer et Alain compte bien faire progresser cette marque qui le situe à la troisième place du bilan mondial de sa catégorie pour le moment. Un podium aux prochains championnats du monde masters de cet été à Göteborg (Suède) pourrait même être envisagé. Courage à lui ! », félicite son club.

Estelle Youssouffa demande le départ du préfet Thierry Suquet

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La décision du préfet de Mayotte, Thierry Suquet, de faire lever les barrages n'a pas plu à Estelle Youssouffa. La députée lui a répondu en disant avoir demandé son départ.

Lors du comité de suivi de la ressource en eau, ce lundi matin, Estelle Youssouffa a fait part de ses réserves, tout comme les associations environnementales, quant aux conséquences du projet d’usine de dessalement à Ironi Bé. La députée de la première circonscription de Mayotte a assuré que le ministre délégué à l’Outremer, Philippe Vigier, avait annoncé aux parlementaires que le projet « avait été abandonné ».

Intervenant en visio, elle s’en est également prise au préfet Thierry Suquet à propos de la levée des barrages qui est intervenue ce week-end. Elle se dit « consternée par l’emploi de la force contre les barrages », l’accusant de briser la confiance des Mahorais envers les forces de l’ordre, notamment après les manifestations de soutien pendant l’opération Wuambushu. Elle a poursuivi en indiquant avoir demandé son départ. « Il est temps que vous partiez », lui a-t-elle adressé à la fin de son intervention. « On vous a entendue », a réagi le préfet, qui menait les débats.

? Les tours d’eau devraient de nouveau être allégés « entre la mi-février et le 1er mars»

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Le comité de suivi de la ressource en eau, qui fait le point sur la crise de l’eau, ce lundi matin, confirme que la situation s’améliore. La distribution générale des bouteilles d’eau prendra fin « au1er mars». Concernant les retenues collinaires, celle de Dzoumogné s’est considérablement remplie, ces dernières semaines, et est aujourd’hui à 100% de ses capacités. À Combani, le bassin est désormais à 50%.

Un homme décède dans une voiture à Sohoa

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Un homme âgé de 48 ans, selon les sapeurs-pompiers, est décédé ce dimanche matin, à 8h50, dans son véhicule, sur le parking de la plage de Sohoa, dans la commune de Chiconi. Le quadragénaire aurait été victime d’un arrêt cardiaque. En présence des secours et du Smur, un obstacle médico-légal a été émis, avant d’être levé sur décision du parquet. Les autorités privilégient donc la piste d’une mort naturelle.

Stade de Cavani : le Département participe au démantèlement du camp

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Le conseil départemental a fait savoir à la presse, ce vendredi, qu’il participe à une action commune avec les services de l’état et de la mairie de Mamoudzou, depuis jeudi 25 janvier, en vue de procéder au démantèlement du camp de migrants installé au stade de Cavani. Il informe avoir renforcé la surveillance du lieu et engagé des travaux pour poser des grilles et des blocs. Ce, afin de restreindre l’entrée des personnes et des véhicules à un seul point. Et ainsi, de « mieux contrôler les accès » et « prévenir le transport de matériaux destinés à la construction d’habitats illicites ». Des agents dédiés « assurent un contrôle rigoureux jour et nuit ». Des maîtres-chiens sont déployés en soirée et la nuit en collaboration avec la gendarmerie et la police municipale, renseigne-t-il également. « Pour des raisons de sécurité », les travaux définitifs du stade se dérouleront une fois le stade « exempt de toute occupation ».

Après un premier démantèlement d’une partie du camp, de nouvelles tentes ont été installées dans l’enceinte sportive (voir photo). La police de Mamoudzou, notamment la brigade anti-criminelle (Bac) et le groupe de sécurité de proximité (GSP), annonce être intervenue dans le camp, dans le cadre de la flagrance, pour « démonter deux cabanes en cours de construction. La direction territoriale de la police nationale reste vigilante et investie ».

La bronchiolite et la conjonctivite toujours actives à Mayotte

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Santé Publique France informe, ce jeudi 26 janvier, que les cas de bronchiolite et de conjonctivite augmentent depuis plusieurs semaines. Au centre hospitalier de Mayotte, 47 cas de bronchiolite ont été admis en réanimation entre septembre et début janvier. À cette rentrée scolaire, « la prise en charge des cas de conjonctivite par les infirmeries scolaires déclarantes a représenté environ un tiers de leur activité ». La semaine du 15 janvier, plus de 600 médicaments à usage ophtalmique ont été vendus par le réseau de pharmaciens et médecins sentinelles, soit une augmentation de 137 % comparé à la semaine précédente.

La conjonctivite est une inflammation de la membrane recouvrant la face antérieure de l’œil et l’intérieur des paupières. Elle provoque une rougeur de l’œil et peut s’accompagner de démangeaisons, écoulement clair ou purulent, paupières collées, vision floue. Des mesures de prévention existent : se laver régulièrement les mains, éviter de se frotter les yeux, nettoyer les yeux avec du sérum physiologique et l’essuyer avec un mouchoir en papier à usage unique, éviter de toucher une personne atteinte de conjonctivite, ne pas partager les serviettes de toilette et le linge de lit, ni toucher les des objets utilisés par les personnes atteintes. Si des signes surviennent, il est recommandé de consulter rapidement un médecin traitant.

Depuis la première semaine de janvier 2024 en revanche, le nombre de prélèvement positifs à la grippe est revenu à un niveau équivalent à celui observé avant l’épidémie.

La collecte d’archives du sport se poursuit à Mayotte

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La grande collecte d’archives du sport continue cette année. Les archives départementales invitent toutes celles et ceux qui ont des photos de leur grand-mère en crampons, de leur grand-père à vélo ou de tout autre membre de la famille pratiquant un sport à les leur confier, pour don ou numérisation. Les archives départementales en ont profité pour partager elles-mêmes une carte de vœux de l’AS Jumelles de Mzouazia datant de 2008.

Un appel à projets lancé pour la jeunesse mahoraise

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« Jeunesse et éducation populaire », c’est le nom donné à un appel à projets lancé ce vendredi 26 janvier jusqu’au 3 mars. La direction régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (Drajes) en est à l’initiative « en articulation avec les politiques conduites par l’Etat en faveur des jeunes sur le territoire ». Il s’adresse aux associations existant depuis plus de deux ans, déclarées ayant leur siège à Mayotte et aux projets concernant exclusivement les moins de 30 ans. Ce, afin de « soutenir la consolidation et le développement de la vie associative et citoyenne à Mayotte » au bénéfice des jeunes. Le dossier de demande de subvention est à remplir sur le compte Asso avec le code 2489. La Direction indique tout dossier incomplet ne sera pas examiné. Elle conseille aussi, avant, d’envoyer une « fiche action » à drajes976-vieasso@ac-mayotte.fr. Pour obtenir une subvention en 2024, les porteurs de projets subventionnés en 2023 par la Drajes doivent déposer leur bilan sur le compte Asso. Tél. : 02 69 63 33 75 (poste 8758) ou 06 39 73 38 46.

Le flash infos du jour

Flash infos Mayotte du Mardi 17 juin 2025
Mardi 17 juin 2025

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes