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Une exploitation de chèvres ouvre ses portes

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La chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture propose, via le dispositif « Point d’accueil installation » à destination des agriculteurs, la visite d’une exploitation de chèvres à Dapani. Cela se passera le jeudi 18 janvier 2024 de 8h30 à 10h30. Rendez-vous est donné au carrefour à l’entrée du village. Inscriptions au 0639633339 ou à pai.mayotte@outlook.fr.

Fonds européens : comment y accéder en tant qu’entrepreneur ?

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Un webinaire est consacré à cette question. En collaboration avec la Commission européenne, l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim) veut mettre en lumière les possibilités de financement destinées aux entrepreneurs qui portent des projets innovants. En ligne, les participants auront l’occasion d’écouter Marie-Josée Andrieu, Senior advisor à la Commission européenne, notamment spécialisée dans la recherche de financements. Les inscriptions sont ouvertes sur la page Facebook de l’Adim. L’événement dématérialisé aura lieu le 24 janvier à 11h (heure de Mamoudzou).

Des jeux pour tous les goûts à Dembéni

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Le centre de formation et d’animation de Mayotte a proposé, lundi et jeudi, un panel de jeux aux habitants de Oungojou (lundi) et de Dembéni (mardi). « Le village de jeux a rassemblé un public nombreux et actif. Des enfants, jeunes, parents, bénévoles associatifs associatifs ont partagé les jeux dans une belle ambiance », félicite le Ceméa.

Crise de l’eau : La distribution de bouteilles, une affaire d’adaptation

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Les communes de Chirongui et Bandrélé constatent des retards de la part des transporteurs de conteneurs. Ce qui leur demande de revoir leur organisation. Archives

Vandalisme à Koungou, livraisons tardives de conteneurs, parfois insuffisamment pourvus en bouteilles, à Bandrélé… La distribution de l’eau s’effectue difficilement dans certaines communes de l’île, tandis que la préfecture de Mayotte n’a pas souhaité nous répondre sur ce sujet.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

Un clip vidéo pour diminuer les caillassages de bus

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L'équipe Transdev s'est déplacée dans huit villages avec Naid, le chanteur, et le danseur Mika El, pour apprendre la chorégraphie du clip. Transdev

La société de transport Transdev s’est associée avec l’artiste mahorais Naid pour sensibiliser, en chanson, les jeunes au « bon voyage ensemble ». Le clip « Halo Licoli » sera disponible le samedi 13 janvier.

Une chorégraphie, des mines réjouies dans des bus et du chant. Et si la musique pouvait aider à calmer les esprits et contribuer à diminuer les caillassages ? C’est le projet auquel croit fermement la société de transport Transdev pour son réseau de bus scolaires halO’. Ce mardi 9 janvier, différents représentants, dont le directeur Frédéric Delouye, ont présenté, en avant-première à la presse, un clip vidéo qui sortira officiellement sur les réseaux sociaux, samedi 13 janvier, pour la rentrée scolaire. La chanson en shimaoré, déjà diffusée sur les ondes, est une composition de l’artiste mahorais Naid, identifié et sélectionné par Trasndev afin de sensibiliser les jeunes au « bon voyage ensemble ». Elle s’appelle « Halo Nicoli » qui veut dire « Allons à l’école ».

« On ne voulait pas faire une action pour taper sur les doigts et rappeler que ce n’est pas bien de caillasser. Cela aurait été mal reçu », détaille Moizari Abdou Madi, responsable clientèle et marketing, en charge du réseau halO’. « On voulait parler aux jeunes. C’est un message de paix pour rappeler que le vivre ensemble est primordial pour aller à l’école en toute sécurité et être bien au quotidien. Ça ne résoudra pas tous les problèmes à Mayotte mais ça peut avoir un impact positif. » Mettre sa ceinture, ne pas mettre la musique trop fort lorsque le chauffeur conduit, être respectueux envers le personnel et ses congénères ou encore ne pas dégrader le matériel, c’est tout ce que rappelle dans ses paroles Naid, 24 ans, déjà connu et suivi par 37.000 followers pour ses vidéos Tik Tok. Ce, sans discours rébarbatif, mais « dans une bonne ambiance positive », décrit l’artiste.

« L’équipe clientèle appréhendait le contact »

Contacté en juillet, le jeune homme fait ainsi officiellement ses premiers pas dans la musique. « Je ne suis pas un artiste engagé. Je fais des vidéos humoristiques et certaines où je m’adresse directement à des jeunes comme moi pour parler des sujets qui nous préoccupent. J’ai commencé la musique en me disant que c’est une autre façon de communiquer. » Sur ce principe, ce diplômé en musicologie a lancé un défi, il y a deux semaines, à sa communauté sur les réseaux sociaux dans une vidéo annonçant cette collaboration : la diffuser en masse et proposer de taguer sa ville en commentaires afin d’être peut-être sélectionnée pour aller à leur rencontre, apprendre la chorégraphie et apparaître dans un autre clip qui sortira le même jour, ce samedi.

Chauffeurs, médiateurs, personnel de l’agence, chanteur et chorégraphe… Une équipe de quinze personnes environ s’est ainsi déplacée en bus dans huit villages entre le 27 décembre et le 3 janvier : Vahibé, Dzoumogné, Bandraboua, Bouéni, Sada, Kawéni, Majikavo, Koungou et Cavani. « L’équipe clientèle appréhendait le contact, mais finalement ils ont découvert une autre facette de ces jeunes », indique Moizari Abdou Madi, chargée de projet. L’enceinte installée, des enfants, collégiens, lycéens se sont prêtés et jeu.

« Ils ont la sensation de ne pas être écoutés »

L’occasion aussi d’entendre ces jeunes. « Il y avait trop de lumière pour filmer à Dzoumogné alors on leur a proposé d’aller à Bandraboua alors que ce sont deux villages rivaux. Ils nous ont dit : « Mais non, on va se faire tabasser ». Et quand on est arrivé, des jeunes de là-bas, nous ont confié la même peur », rapporte Naid. « On a aussi mieux compris leur colère. Ils ont la sensation de ne pas être écoutés, qu’il n’y a rien de fait pour eux », prenant l’exemple d’un jeune fraîchement diplômé du bac venu rapper son histoire et raconter son retour aux champs, faute d’emploi. « Et des plus jeunes qui ont compris le message et demandé pourquoi du mal est fait aux chauffeurs », ajoute la responsable espérant que ceux-là en discuteront autour d’eux. « Voir que l’équipe Transdev autrement, en train de s’amuser, permet aussi de créer un lien », appuie Naid.

Le clip servira de support aux chargés de pédagogie et de prévention de Transdev qui interviennent, tout le long de l’année, dans les établissements scolaires. Coût de cette opération : environ 10.000 euros. En parallèle, la société avait déjà mis en place des dispositifs : la présence de médiateurs aux arrêts de bus pour protéger et accompagner les élèves, qui peuvent à tout moment alerter les forces de l’ordre en cas de caillassages, ainsi que des contrôleurs pour vérifier les cartes de transport et rappeler les conséquences de mauvaises conduites à l’intérieur du bus.

Lien de la vidéo à paraître : www.youtube.com/watch?v=fYwt6hSmWPk

Pour suivre la campagne sur les réseaux : www.tiktok.com/@halomayotte, www.facebook.com/HaloMayotte et www.instagram.com/halomayotte/

Quelques chiffres

Entre le début de l’année scolaire en septembre et le 3 octobre, le réseau de bus scolaires de l’île, halO’, avait comptabilisé 35 interruptions en raison de barrages ou affrontements sur la voie publiques, cent bus caillassés avec une moyenne de quatre bus caillassés par jour.

Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023, 513 caillassages ont été recensés, engendrant deux utilisations de droit de retraits partiels pour des chauffeurs.

Une dissolution du Smiam toujours aussi compliquée

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Le Smiam (syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte) avait pour objectif la construction d’écoles primaires et maternelles. Comme ici, celle de l’école maternelle et primaire de Tsoundzou 1 en 2014. archives

Le Smiam (syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte) était une structure destinée à la construction et l’aménagement des écoles maternelles, primaires et équipements sportifs. Celle-ci s’avérant défaillante, elle était amenée à disparaître. Dix ans après, le Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte constate que même sa dissolution est tout aussi laborieuse.

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Mouslim Abdourahamane (à droite), maire de Bouéni et président du Smiam (syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte) depuis 2021, lors de la signature de conventions de cession de foncier avec plusieurs communes mahoraises, en juillet 2023. archives

Terrains, bâtiments, finances, qui doit récupérer les restes du Smiam (syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte) ? Cette question reste non résolue depuis dix ans maintenant et la première procédure de dissolution. Il faut dire que les péripéties ne manquent pas pour cette structure intercommunale dont le but était de construire les écoles maternelles, primaires et les terrains de sport. Incapable d’assumer cette charge, pourtant importante à Mayotte, elle devait disparaître en 2014 à la demande même des élus. Sauf que le liquidateur n’a pas tenu un an. Pire, l’État a dû remettre sur pied le syndicat pour qu’il puisse sereinement procéder à sa sortie. Enfin, c’est ce qui était prévu. « La gestion de la procédure de dissolution a été défaillante », cingle la chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte, qui vient de publier un rapport sur le sujet. Les réunions du comité syndical (dont les élus sont des représentants des 17 mairies mahoraises) sont « sporadiques ». « Le transfert des agents aux collectivités membres a privé le syndicat de moyens humains lui permettant de gérer les opérations de dissolution indépendamment du recours à des cabinets privés dont l’apport a été limité », constatent les sages.

Un trésor foncier

Élue en 2021, la nouvelle équipe à la tête du syndicat, dont le président est Mouslim Abdourahamane, s’est fixée comme objectif de tout liquider en trois ans, soit à la fin de cette année. Ce qui n’est pas une mince affaire, alors même que les communes sont demandeuses de récupérer leur foncier. Courant 2023, le Smiam était toujours à la tête de 1.500 hectares sur l’ensemble du territoire, dont 1.100 hectares sur une seule parcelle dans le nord de Mayotte, une ancienne propriété de la société coloniale Comores Bambao entre Longoni et M’tsamboro. Au cours du mois de juillet, une convention a été signée avec les communes pour récupérer des bouts à travers toute l’île dont le total équivaut à 296 hectares. Quelques jours avant, une autre cession de 300 hectares avait été actée par le syndicat en faveur du Département de Mayotte.

Le foncier du Smiam est bien en train de fondre, mais pas assez vite aux yeux de la Chambre, qui rappelle que cette situation « ne favorise pas l’exercice de la compétence scolaire par les communes et empêche la réalisation d’opérations d’aménagement urbain et de développement agricole ». Une difficulté, que connaît bien Mayotte, reste il est vrai majeure. Est-ce que le foncier est bien sécurisé ? Qu’ils soient occupés ou non, les terrains sont parfois concernés par des dossiers de régularisation foncière qui complique les ventes. « Les délais constatés à juste titre par la Chambre ne sont pas imputables uniquement à notre syndicat, mais bien à la complexité de la procédure, aux différentes parties prenantes impliquées (communes membres, État, occupants,…) au contexte particulier, à la crise sanitaire et aux concertations nécessaires pour la stratégie élaborée », se défend d’ailleurs le syndicat, dans sa réponse envoyée le 3 novembre à la CRC.

Des indemnités toujours perçues par les élus

Alors que la Chambre s’étonne de voir des élus qui continuent de percevoir des indemnités « alors que le comité syndicat ne se réunissait plus », a contrario, peu d’efforts sont faits pour aller chercher des sommes dues. « Cinq millions d’euros de contributions des collectivités membres n’ont pas été versés et plus d’un million d’euros de recettes liées à la location du siège n’a pas été perçu. Le syndicat a tout de même fait réaliser un inventaire de ses immeubles en 2018 et il a remboursé par anticipation les emprunts souscrits en 2019 », relève la CRC.

Le syndicat a indiqué dans sa réponse qu’il a renforcé ses équipes pour accélérer le mouvement et qu’il compte bien se plier aux recommandations. A commencer par les règles de cession et de répartition des biens « qui n’ont été que partiellement déterminées et très peu mises en œuvre », soulignent les experts. Le Smiam reconnaît « des délais significatifs dans l’élaboration et la mise en ouvre de la stratégie de dissolution adoptée » et met en exergue que des progrès ont été réalisés sur ce point en 2023.

Cependant, le temps presse et la Chambre est assez directe. « Si les collectivités membres persistaient à ne pas prendre de décision sur les règles de répartition, il reviendrait au préfet de mener à son terme la dissolution du syndicat », prévient-elle.

Mayotte a connu une baisse du nombre de naissances en 2023

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Le nombre de naissances au CHM est passé de 10.795 en 2022 à 10.200 en 2023.

Après le pic consécutif à la pandémie de Covid-19 et le record battu en 2022, la natalité à Mayotte semble avoir amorcé un retour à la normale en 2023. Le centre hospitalier de Mayotte (CHM) a enregistré une baisse du nombre de naissances dans ces services de l’ordre de 5,5%.

En octobre dernier, l’Institut national de la statistique et des sciences économiques (Insee) avait publié une étude annonçant une potentielle baisse du nombre de naissances à Mayotte pour l’année 2023. Une hypothèse qui semble s’être confirmée du côté du centre hospitalier de Mayotte (CHM).

Si en 2022, la plus grande maternité de France avait battu tous les records avec 10.795 naissances, elle en a enregistré 10.200 en 2023, soit une baisse de 5,5% du nombre de nouveau-nés dans ses services. Cette diminution survient après deux années d’augmentation et le boom qui a suivi la période de Covid-19 : entre 2020 et 2021, le nombre de naissances avait augmenté de 17% d’après les chiffres du CHM. En octobre, Bertrand Aumand, chef du service régional de l’Insee à Mayotte, indiquait dans nos colonnes que la pandémie de Covid-19 avait, en effet, « tout perturbé ».

Au regard de ces analyses et des chiffres du CHM, cette baisse du nombre de naissances pourrait s’expliquer par un début de retour à la normale avant Covid-19, durant laquelle ce nombre oscillait entre 9.000 et 9.700 selon les années depuis 2015.

De 29,6 à 27,9 naissances par jour en moyenne

En octobre 2023, avec les chiffres qu’elle avait jusqu’alors, l’Insee avait calculé que la moyenne du nombre de naissances par jour était passée de 32 à 31,2 entre 2022 et 2023. Pour le CHM, on passe de 29,6 naissances par jour en moyenne en 2022 à 27,9 en 2023. A noter que les chiffres diffèrent légèrement, car l’Insee compte les enfants dont la mère est domiciliée à Mayotte.

Cette baisse n’est cependant pas synonyme de désengorgement pour la plus grande maternité du territoire national. Cette semaine, des aides-soignantes et sage-femmes se confiaient à Flash Infos sur la suractivité à la maternité de Mamoudzou, due en partie à la fermeture de plusieurs autres sur le territoire en raison d’un manque d’effectif. Elles disaient notamment redouter le pic de naissances qui survient habituellement en début d’année.

La mairie de Koungou de retour à la vie normale

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Le conflit entre la municipalité de Koungou et une partie de ses agents a finalement pris fin au bout de deux mois.

Lundi 8 janvier, les agents de la mairie de Koungou ont pu regagner leurs bureaux après deux mois marqués par une grève sans précédent au sein des services municipaux.

Pour la première fois depuis novembre 2023, Assani Saindou Bamcolo, maire de Koungou, nous parle depuis son bureau. Celui dans la mairie de la commune. S’il ne s’adressera pas en présentiel à ses administrés pour la traditionnelle cérémonie des vœux – il s’exprimera dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux d’après son entourage – l’édile de Koungou va probablement leur annoncer dans les tous prochains jours que la vie reprend son cours dans les services municipaux de sa commune. Il n’oubliera pas de sitôt les derniers mois mouvementés qui ont clôturé l’année 2023.

Depuis la fin du mois de novembre, les services des ressources humaines et de l’état civil s’étaient délocalisés dans une résidence de la SIM au quartier Manga afin de poursuivre leurs activités. En cause, une grève et un blocage de l’entrée de la mairie, orchestrés par des agents syndiqués, dont une dizaine de policiers municipaux qui réclamaient le départ d’Olivier Billy, leur directeur. Ils ne l’ont pas obtenu, mais ont fini par lâcher prise, permettant aux services impactés de regagner leurs bureaux, le lundi 8 janvier.

Harcèlement : des enquêtes ouvertes en interne

« Le directeur de la police reste bien en poste, et continue à structurer le service pour élargir la présence et les missions de la police municipale. L’année 2024 verra d’ailleurs l’arrivée de nouveaux équipements pour la police municipale et la mise en place du CSU avec les caméras de vidéoprotection », précise Alain Manteau, directeur général des services à la mairie.

Ce dernier, principal exécutant de la politique décidée par Assani Saindou Bamcolo dans l’enceinte de la mairie, décrivait en novembre dernier les tracas quotidiens causés par ces grévistes, qui ont bloqué l’accès à la mairie dès le 8 novembre, entraînant un recours au télétravail accentué durant la période. Alain Manteau assure aujourd’hui que « des plaintes ont été déposées » et que « des mesures ont été prises pour limiter les dégradations et identifier les auteurs et commanditaires pour faciliter les enquêtes ».

Également dans le viseur des grévistes, le DGS balaie les reproches fomentés lors du blocage. Concernant le manque présumé de titularisations, principale réprimande des agents mécontents, il s’inscrit en faux : « la commune a procédé à la stagiairisation de 46 agents, rien qu’au titre de l’année 2023. Parmi les 46, plus de 20 Atsem [N.D.L.R. agent territorial spécialisé des écoles maternelles] ont été titularisés. Les agents de la police municipale sont au fur et à mesure inscrits au cycle de formation FIA [formation initiale d’application] en vue également d’une titularisation ».

Plus inquiétants, les faits de harcèlement signalés par les grévistes depuis leur piquet de grève n’auraient en réalité jamais été rapportés à la direction. « L’administration s’est engagée à mener des enquêtes sur les alertes et donner suite aux recours, un agent de prévention sera nommé, et un cahier de doléances dans chaque bâtiment », fait valoir le DGS.

A Mamoudzou, une femme victime d’un féminicide ce mardi

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L’auteur présumé du meurtre a été interpellé quelques minutes après les faits, dans le quartier Mandzarsoa, à M'tsapéré.

Une jeune femme de 25 ans, mère de cinq enfants, a été tuée par son compagnon, mardi 9 janvier, en début d’après-midi, dans le quartier Mandzarsoa (M’tsapéré) à Mamoudzou. L’auteur présumé a été interpellé quelques minutes après les faits à proximité du Douka Bé de la rue Mandzarsoa. Selon des témoignages recueillis sur le lieu du drame par Flash Infos, l’homme âgé d’une trentaine d’année aurait séquestré la mère de ses enfants avant de passer à l’acte. Il a été placé en garde à vue en milieu d’après-midi.

La police scientifique a scellé la scène de crime localisée au 56 rue Mandzarison. Les badauds se sont rapidement amassés autour de la maison, ce qui a entraîné le déploiement d’un dispositif de police afin de sécuriser la collecte et l’identification des preuves physiques. Le corps de la jeune femme a ensuite été couvert d’un drap blanc avant d’être pris en charge par les pompes funèbres.

Yaël Braun-Pivet en déplacement à Mayotte à partir de ce mercredi  

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Présidente de l'Assemblée nationale, Yael Braun-Pivet est en déplacement pendant trois jours à Mayotte, après un passage par La Réunion.

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, est en visite à Mayotte, à partir de ce mercredi 10 janvier jusqu’au samedi 13 janvier. Elle souhaite rencontrer les élus et les citoyens du 101e département français.

Se voulant un exemple dans la politique d’ouverture de l’Assemblée nationale, le déplacement pendant trois jours de Yael Braun-Pivet vise à aller à la rencontre des territoires pour mieux évaluer les enjeux. Celui-ci a lieu en plein remaniement ministériel à Paris. Ce sera également l’occasion de renforcer les liens entre l’assemblée et les citoyens de Mayotte, dans l’esprit de dialogue et d’écoute. Dès son arrivée, le mercredi 10 janvier, la présidente du palais Bourbon se rendra à la cérémonie d’hommage à Zena M’déré, l’ancienne leader des Chatouilleuses, à Pamandzi. Elle partagera également un moment avec des parents d’élèves du quartier de M’gombani de Mamoudzou, un peu plus tard dans l’après-midi.

Dans la journée du jeudi 11 janvier, la présidente visitera la base-vie de la sécurité civile située à proximité au port de Longoni, le site de gestion des déchets de Citéo et le port. Elle assistera également à une opération de distribution d’eau en bouteilles aux habitants de Tsingoni avec qui elle échangera par la suite. Dans la même journée, elle participera à l’annonce des vœux de Ambdilwahedou Soumaila, maire de Mamoudzou. Par la même occasion, Yaël Braun-Pivet, fera un discours sur son arrivée sur l’île. Cette journée prendra fin avec des échanges avec les grands élus de Mayotte, au sujet de la loi Mayotte toujours attendue.

Une visite en amont de la loi Mayotte

Vendredi, l’élue des Yvelines visitera le bidonville de la rivière Gouloué, à Passamainty, avant de s’entretenir avec le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni. Par la suite, elle échangera avec les corps intermédiaires du projet de loi à Mayotte. Le séjour se terminera avec une rencontre avec les représentants du secteur agricole de Mayotte. Ils aborderont les spécificités territoriales liées à la mobilité, à la montée des eaux et au secteur agricole.

Ce déplacement permettra à la présidente de mesurer les défis auxquels les Mahorais sont confrontés quotidiennement, notamment en matière de risques naturels, de mobilité et de développement économique.

Justice : huit mois de prison pour un participant à un barrage à Koungou

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Trois affaires ont été présentées, ce lundi, dans le cadre de comparutions immédiates au tribunal correctionnel de Mamoudzou. L’une d’elles concernait un jeune majeur, inconnu de la justice, qui était poursuivi pour avoir participé à un barrage sur la Nationale 1 dans la commune de Koungou, dans la soirée du vendredi 5 janvier. Outre le barrage, il lui était reproché « sa participation à un attroupement en étant porteur d’une machette et pour avoir commis des violences à l’encontre du gendarme l’ayant interpellé », explique Yann Le Bris, le procureur de la République. Le tribunal l’a déclaré coupable de ces trois faits et l’a condamné à une peine de huit mois d’emprisonnement et a prononcé son maintien en détention.

Un peu plus tôt, un autre jeune majeur au casier judiciaire vierge comparaissait pour avoir volé les effets personnels d’une femme et l’avoir frappée à coups de poing. Celle-ci se rendait à son travail à Mamoudzou, le matin du 23 décembre. Il a été lui aussi déclaré coupable et condamné à une peine de huit mois d’emprisonnement assortis du sursis probatoire. Le jour des faits, il était accompagné d’un complice qui sera jugé par le tribunal pour enfants.

Enfin, un cambrioleur, déjà condamné pour des vols, a été reconnu coupable d’un vol à Pamandzi, dans la nuit du 27 au 28 octobre. Il est retourné directement à Majicavo-Koropa pour exécuter une peine de quatre mois d’emprisonnement.

Gabriel Attal remplace Élisabeth Borne à Matignon

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Avec la démission, lundi, d’Élisabeth Borne, le président de la République a attendu quelques heures avant d’annoncer son remplaçant. Il s’agit de Gabriel Attal, confirmé ce mardi midi, un fidèle d’Emmanuel Macron. Secrétaire d’État au cours du premier quinquennat, ministre dans le second (Comptes publics, puis Éducation nationale), il est peu à peu monté dans la hiérarchie jusqu’à devenir, à l’âge de 34 ans, le plus jeune Premier ministre de la cinquième république. Sa première mission sera de recomposer un gouvernement.  

Il laisse sa place à la tête d’un ministère éminemment important pour Mayotte, celui de l’Éducation nationale. Sa visite était d’ailleurs prévue au printemps 2024. Il aurait pu tenter de se rattraper de sa bévue du mois d’août où en déplacement à La Réunion, pour la rentrée, il avait parlé d’« immigration importante » des Mahorais et Comoriens sur l’île intense. Il avait dans la foulée reconnu « une formulation maladroite ».

Prix des carburants : cinq centimes de moins à la pompe en janvier

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La diminution des cours moyens mondiaux des produits pétroliers permet aux usagers de constater une baisse générale des prix à la pompe en ce mois de janvier. Le supercarburant sans plomb passe donc d’un coût de 1,8 euros par litre à 1,75 euros. Le prix maximum du gazole aussi baisse de cinq centimes (1,58 euros à 1,53 euros). Même diminution des prix pour le mélange détaxé, dont le litre coûte désormais 1,2 euros. Baisse un peu moindre pour le pétrole lampant (de 1,16 euros à 1,12 euros par litre), mais plus importante pour le gazole maritime, avec six centimes de moins (1,12 euros au 1er janvier 2024). Seul le prix de la bouteille de gaz de 12 kilos ne change pas, pour rester à 25 euros.

Les prix à Mayotte ont moins augmenté que dans les autres DOM en 2023

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En 2023, les prix à la consommation ont moins augmenté à Mayotte qu’à l’échelle nationale. En effet, un rapport de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) décrit une augmentation des prix de 2,8% à Mayotte contre 3,5% dans l’ensemble de la France sur un an. Il s’agit également de l’augmentation la moins forte parmi les autres départements d’Outre-mer, avec 3,6% à La Réunion ou encore 4,2% en Guadeloupe. En fin d’année, la baisse des prix de l’énergie et des services a entrainé un recul des prix à la consommation, avec une baisse de 0,4% en novembre 2023. Les tarifs de l’énergie avaient ainsi reculé de 2,3%, ceux des services de 0,5% et ceux de l’alimentation de 0,2%.

La mairie de Bandrélé félicite les Super Jeunes

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« Monsieur le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, se joint à l’ensemble des élus du conseil municipal pour adresser ses très sincères félicitations à l’association Supers Jeunes de Bandrélé qui a porté fièrement les couleurs de la commune et celles de Mayotte à la télévision française », indique la mairie de Bandrélé, ce lundi. Il y a quelques jours, la troupe de chants et de danse a fait la fierté du village en terminant troisième du concours « Quel sera le meilleur chant folklorique de France ? », le vendredi 5 janvier. L’émission, tournée en février 2023, a ainsi mis en valeur la culture mahoraise à l’échelle nationale. La mairie n’oublie pas que cela « a été possible grâce à l’accompagnement de l’association GCAN Guadeloupe Culture An Nou et au soutien de la mairie de Bandrélé , de la communauté de communes du Sud de Mayotte, de la Drajes Mayotte via son dispositif Febecs (fonds d’échange à but éducatif, culturel et sportif) ». 

Mayotte au Salon de la plongée sous-marine à partir de jeudi

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Connue pour la beauté de son lagon, Mayotte disposera d’un stand dans le pavillon 4 du Salon international de la plongée sous-marine qui a lieu, du jeudi 11 au dimanche 14 janvier, au parc des expositions, porte de Versailles, à Paris. Au rythme des « chaka chaka », lAaDTM (Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte) y présentera les atouts de l’île de l’océan Indien, ses paysages, sa faune et sa flore sous-marine variées, son lagon fermé par un récif long de 195 km, la double barrière corallienne, « le large panel de sorties, tant pour les novices avides de découvertes que pour les amateurs passionnés en quête de nouveauté, que ce soit en journée ou de nuit », ses animaux (requins, raies, dauphins, thons, barracudas ainsi que mantas et requins marteaux). De nombreux partenaires y sont aussi présents (les centres de plongée, les offices de tourisme locaux,…).

Les deux derniers jours, deux conférences donneront envie aux plongeurs de s’aventurer dans le lagon. La première présentée le samedi 13 janvier à 11h par El Assad Ben de l’Association Jardin océanique de Mayotte. La seconde est animée le dimanche 14 janvier à 13h par l’équipe du Lagon Maore.

Comment lutter contre les violences en marge des matchs ?

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Les compétitions sportives ont été suspendues par mesure de sécurité pendant quinze jours. archives

La Conférence régionale du sport étudiait ce lundi une série de propositions formulées par le Cros (Comité régional olympique et sportif) Mayotte afin de sécuriser la pratique du sport sur le territoire. Le monde sportif débute l’année avec une gueule de bois due à une série d’agressions à la veille des vacances. Ce qui avait entraîné une suspension des compétitions pendant deux semaines.

Au cœur d’une manœuvre de porte-conteneurs à Longoni

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Gilles Perzo est le président de la station de pilotage du port de Longoni.

Pour éviter que les grands navires ne s’échouent ou heurtent le quai en accostant au port de Longoni, principale porte d’entrée des marchandises à Mayotte, Gilles Perzo a pour mission de guider les commandants dans leur manœuvre. Nous avons embarqué avec ce pilote chevronné pendant l’une d’elles.

« Quand on arrivera au porte-conteneurs, il faudra bien prendre l’échelle sur les côtés au niveau des bouts », nous explique Gilles Perzo, inquiet de voir nos doigts se retrouver écrasés contre la coque du bateau. Encore dans le canal du Mozambique, l’Adelina D attend patiemment un des pilotes de la station de pilotage du port de Longoni pour pouvoir entrer dans le lagon, après avoir navigué pendant deux jours depuis Mombasa, au Kenya. Car pour pouvoir amarrer dans le port mahorais, le commandant du porte-conteneurs doit être assisté par un pilote maritime. Ce jour-là, c’est Gilles Perzo qui s’en occupe. Ce dernier connaît le lagon par cœur et est une des rares personnes à savoir manœuvrer un navire de plus de cinquante mètres de long dans les eaux de Mayotte en évitant les coraux et les récifs. « Là il n’y a que cinquante centimètres de profondeur à ce niveau », dit-il en désignant une bouée à plusieurs mètres.

Un expert en manœuvres

En France, dans chaque port, il y a des pilotes qui sont des experts en manœuvres pour les navires à partir d’une certaine taille. « On ne peut pas prendre le risque qu’un navire de commerce, qui vient une fois tous les trente ans, casse le quai ou s’échoue sur un récif », explique-t-il. Si en général, cela concerne les embarcations de plus de cinquante mètres de long, à Mayotte, les commandants des bateaux mesurant trente mètres de long et plus doivent être guidés par un pilote. « Dans le lagon on peut passer de 40 mètres de profondeur à 50 centimètres en moins d’une longueur de navire », avance le pilote pour justifier cette particularité mahoraise. Devant connaître les eaux dans lesquelles ils doivent aider à naviguer comme leur poche, les pilotes sont soumis à un concours particulièrement sélectif et valable uniquement pour le port concerné. Gille Perzo, par exemple, a passé le concours pour remplir cette fonction à Mayotte il y a dix-huit ans.

Le porte-conteneurs grossit à vue d’œil au fur et à mesure que la pilotine sur laquelle lui et deux des quatre marins de la station de pilotage ont embarqué s’en approche. La fameuse échelle de pilotage nous attend. Une fois hissé sur le pont de l’Adelina D, il faut monter les escaliers jusqu’à la cabine de pilotage, où un commandant à l’accent russe accueille Gilles Perzo en anglais. Pendant ce temps, la pilotine repart.

« Il faut être extrêmement prudent »

La manœuvre commence. « Babord deux », indique-t-il. « Babord deux », répète le marin à la barre. Une fois celle-ci à deux degrés à gauche, il l’indique : « La barre est à gauche ». « Bien », répond Gilles Perzo. Ce protocole de communication est important, car il permet d’être sûr que tout est bien entendu et compris. Ils utilisent d’ailleurs un anglais simplifié. « Il faut être extrêmement prudent. Il y a une relation de confiance qui s’installe. Le commandant nous confie son navire et sa carrière, car il reste responsable », confie le pilote.

Ce dernier ne changerait de métier pour rien au monde. « J’ai décidé d’être marin à l’âge de 7 ans », se souvient-il. La mer coule dans ses veines. « Mon grand-père était amiral et a commandé les navires les plus rapides du monde », affirme-t-il. Lui-même a été commandant dans la marine marchande, a assuré le remorquage à Sète (Hérault) et a même déjà commandé le Belem, un des plus anciens trois-mâts en Europe en état de navigation.

« Il y a des navires qui peuvent être fourbes »

Lorsqu’on lui demande si, comme avec les voitures, certains modèles de bateau sont plus faciles à manœuvrer que d’autres, sa réponse ne se fait pas attendre. « Il y a des navires qui peuvent être fourbes, d’autres plus délicats. Le roulier d’hier, par exemple, il était hyper facile : il a une hélice à pas variable, un gouvernail Becker, il a deux propulseurs d’étrave devant et deux propulseurs transversaux derrière. C’est un jouet, quoi », détaille-t-il en langage de pilote, ajoutant que c’était presque « trop facile » (voir encadré). Aujourd’hui, le porte-conteneurs sur lequel nous sommes est « bien équipé » et facilement manœuvrable.

Une petite heure passe, ponctuée par des indications en anglais de la part de Gilles Perzo. La vitesse se réduit au fur et à mesure avant que le pilote n’entame un rangement en bataille arrière le long d’un des quais du port de Longoni. Un remorqueur pousse le porte-conteneurs sur son flanc opposé pour finaliser la manœuvre en douceur, avant que les amarres ne soient attachées et l’équipage, débarqué.

S’il guide les navires à l’accostage, comme ce jour-là, le pilote doit aussi aider les bateaux à l’appareillage pour qu’ils quittent le port en toute sécurité. Cette année, environ une douzaine de bateaux par mois ont fait escale à Mayotte, ce qui revient à peu près à une manœuvre de ce type par jour.

Un peu de vocabulaire de pilote

Hélice à pas variable : Il s’agit d’un un type d’hélice dont il est possible de tourner les pales autour de leur axe. Elle permet une meilleure maniabilité du navire grâce à des accélérations et décélérations plus rapides.

Gouvernail Becker : C’est un type de gouvernail qui permet des manœuvres plus précises en permettant par exemple à un bateau de virer quasiment sur place.

Propulseurs d’étrave et transversaux : Ces propulseurs sont des moteurs à hélice qui permettent de déplacer le bateau de côté ou en diagonale.

Stade de Cavani : Le Département reste déterminé à effectuer ses travaux

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Depuis la pose de la première pierre en 2016, le stade de Cavani est une épine dans le pied du conseil départemental de Mayotte. Une partie du site est désormais occupée depuis plusieurs mois par un campement de migrants venus d’Afrique continentale.

Un équipement de haute qualité technique et environnemental en lieu et place du squat actuel des immigrés clandestins africains. La nouvelle version du stade de Cavani doit normalement sortir de terre au cours des prochains mois. Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du Département de Mayotte en charge du sport, de la culture et de la jeunesse, annonce un projet en plusieurs étapes, dont la première séquence démarrera dès le mois de mars 2024.

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Quatrième vice-présidente du département en charge du sport, de la culture et de la jeunesse, Zouhourya Mouayad Ben (à droite) entend relancer les travaux dès la fin de la saison des pluies.

Objet d’un bras de fer juridique devant le tribunal administratif de Mayotte il y a à peine quelques semaines – désormais entre les mains du conseil d’État à Paris (voir encadré), la réfection et finalisation de l’emblématique stade de Cavani à Mamoudzou est un enjeu politique majeur pour le conseil départemental de Mayotte. Aux commandes, la conseillère départementale de M’tsamboro, Zouhourya Mouayad Ben. Celle-ci n’entend pas céder un pouce aux pressions médiatiques et populaires, pas plus qu’au positionnement de la justice, qui a statué et rejeté l’évacuation du site où se sont installés des immigrés clandestins africains en provenance des pays des Grands lacs. « Circulez, il n’y a rien à voir tant que la verrue n’est pas caractérisée sur un foncier appartenant à l’État pourtant gestionnaire de l’immigration irrégulière et de la défense des frontières de notre territoire », ironise un élu local de Mamoudzou. Les cases faites de bâches et de divers matériaux de récupération ont poussé comme des champignons en quelques semaines seulement. Les occupants ont même reçu la visite du ministre délégué aux outre-mer, Philippe Vigier, le jeudi 2 novembre. Faute de solutions, le squat n’a cessé de s’inviter dans l’actualité locale, au point de s’inviter sur les réseaux sociaux durant les vacances de Noël, notamment avec la décision du tribunal. « Oui, le sujet est plus que préoccupant, eu égard aux risques divers, sanitaire, social et de paix civile », accentue un riverain de l’équipement sportif. Des vidéos circulant encore sur la toile démontrent des violences entre différentes fractions au sein des occupants du site.

Des changements grâce au retard

Indépendamment de l’action engagée en justice pour déloger les occupants illégaux, la vice-présidente du Département de Mayotte en charge du sport, de la culture et de la jeunesse avait pris les devants il y a de cela deux mois, pour expliquer l’urgence qu’il y a pour le Département de reprendre la main sur ce site en vue de la poursuite des travaux du stade. L’équipement se veut un élément moteur de la revitalisation des activités sportives sur l’île et caractéristique de la volonté de Mayotte à accueillir dans un avenir proche les manifestations sportives à caractère départemental, régional et national. Pour se faire, une visite très récente du président de la Commission nationale d’homologation sportive a permis de dresser la liste des corrections nécessaires à apporter à cet équipement pour lui permettre d’obtenir le sésame indispensable à ses prétentions. En somme, le très grand retard enregistré dans la réalisation de cet équipement par le Département de Mayotte peut paradoxalement constituer un atout important dans « sa résurrection » annoncée. Rencontrée ce week-end, la conseillère départementale de Mtsamboro l’assure, « les services techniques départementaux qui planchent sur ce dossier se seraient surpassés en matière d’ingéniosité et d’innovations technologiques, autant suggérées par les bureaux d’études que les consultants internationaux de grande renommée spécialisés dans ce genre d’équipements ». Le stade de Cavani sera « un bijou » et érigé en exemple dont s’inspireront de futurs équipements territoriaux. L‘élue départementale estime que le stade de Cavani pourrait à nouveau être en chantier dès le mois de mars 2024, pour des travaux séquencés en trois phases et devant s’achever à la fin de cette année nouvelle.

Des investissements conséquents

La première étape va consister à refaire toute la clôture du stade pour sécuriser le site et éviter ainsi sa réoccupation par des tiers et le vandalisme contre les bâtiments déjà réalisés des tribunes ouest. Pour cette séquence, Zouhourya Mouayad Ben annonce que « le marché est déjà lancé et attribué à des entreprises, les ordres de services leur arriveront cette semaine pour pouvoir démarrer les travaux ». Ensuite, dans les travaux qui suivront, le site doit tirer avantage des nouvelles technologies et innovations. Par exemple, la production d’énergie propre se fera au moyen de panneaux photovoltaïques qui couvriront les toits des tribunes. Les parkings alentours seront également couverts avec des panneaux similaires à l’image de ceux du centre commercial Lukida à Majicavo Lamir. Afin d’optimiser cette production d’énergie propre et assurer au mieux l’autonomie financière et fonctionnelle du stade, ce système sera élargi à l’ensemble des toitures des équipements limitrophes qui appartiennent tous au Département de Mayotte (Maison des associations, centre d’hébergement Abdallah Mami ou encore le gymnase de Cavani). Des bornes de recharge y seront installés afin de distinguer l’énergie nécessaire au bon fonctionnement de ces équipements de l’excédent qui pourra être revendu à Électricité de Mayotte (EDM) ou au rectorat de Mayotte qui prévoit la construction d’un établissement scolaire de second degré derrière le stade.

Autre élément plaidant au déplacement rapide du squat, le stade de Cavani dans sa nouvelle version se veut également un lieu de vie, avec un parcours de santé, des barbecues et diverses installations destinées à procurer du plaisir au public à s’y rendre quotidiennement. L’ensemble des retombées financières générées par ces investissements annoncés devront permettre le fonctionnement quotidien du stade de Cavani.

Le siège du CD bloqué par des manifestants en colère

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Excédés par les nuisances consécutives à l’occupation d’une partie du stade de Cavani, des riverains ont bloqué l’accès du conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou, ce lundi.

Un collectif d’habitants de Cavani a bloqué les accès du conseil départemental à Mamoudzou, ce lundi, dès 6h. Ils protestent contre la présence en très grand nombre de migrants africains dans l’enceinte du stade de Cavani. Composé en majorité de femmes et de mères de famille, le groupe entend maintenir son blocage jusqu’à évacuation du site et lance d’ailleurs un appel à toute la population de l’île pour venir grossir ses rangs.

La réunion prévue ce mardi entre la préfecture de Mayotte et la collectivité pour examiner cette question est confirmée. Compte de la tournure prise ce matin par les évènements, le Département de Mayotte a tenté de la déplacer à cet après-midi, en vain.

Le manque de calendrier préjudiciable au Département

C’est une décision qui avait fait grand bruit, le 26 décembre. Le tribunal administratif de Mayotte a rejeté la demande d’expulsion par la force publique du camp de migrants installé aux abords du stade de Cavani. Les arguments du Département, comme l’impossibilité de faire des travaux ou la perturbation des compétitions sportives, n’ont pas convaincu la justice. Ainsi, le juge a rappelé que ce type de demande doit être motivé par un calendrier précis des travaux. Ce qui n’a pas a été présenté par le conseil départemental. Pareil pour les compétitions, si le camp se trouve dans l’enceinte, une grille sépare les installations sportives du camp. Et en ce qui concerne les conditions sanitaires, si leur état dégradé est admis, elles ne requièrent pas d’intervenir en urgence estime le juge, surtout qu’aucune solution d’hébergement n’est présentée.

Le conseil départemental, qui souhaite toujours que l’expulsion soit prononcée par la justice, a décidé de faire appel au conseil d’État.

Traverser Mayotte en bus : le rêve de Rassouldine Toumbou Fahar

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Rassouldine Toumbou Fahar a en tête de créer un projet de lignes de bus traversant Mayotte depuis qu’il a 15 ans.

Relier Bandraboua à Bandrélé ou encore Choungui à Mamoudzou en bus sera peut-être un jour possible grâce à un lycéen originaire de M’tsangamouji. Rassouldine Toumbou Fahar, 18 ans, a établi tout un business plan pour Klandoo, qui, il l’espère, sera le premier réseau de transport en commun à relier les communes au-delà de Mamoudzou.

Des lignes de bus qui traversent tout Mayotte, c’est le projet de Rassouldine Toumbou Fahar, élève de terminale en sciences et technologies du management et de la gestion (STMG). Depuis La Réunion, où il est scolarisé au lycée de Vicendo, le jeune homme travaille depuis six mois sans relâche pour un jour voir naître le réseau de transport en commun qui manque à son île natale. « Quand j’étais petit, mes parents allaient souvent à Mamoudzou depuis M’tsangamouji. Mais comme ils n’avaient pas le permis de conduire, ils devaient y aller en taxi ou en stop, et on ne pouvait pas venir avec eux », se rappelle le lycéen de 18 ans. Actuellement, les réseaux de bus ne permettent pas encore au grand public d’effectuer ces trajets, Caribus ne devant couvrir que le territoire de Dembéni-Mamoudzou et Halo’ étant réservé au transport scolaire.

Au fil du temps, cette frustration a nourri l’ambition de Rassouldine Toumbou Fahar d’offrir à Mayotte son premier réseau de bus inter-communes, qu’il compte appeler Klandoo. Une référence à un reportage qu’il a vu sur les taxis clandestins au Cameroun, surnommés les clandos. Des taxis clandestins présents à Mayotte, que le jeune homme souhaite concurrencer.

Étude de marché, plan de financement, projection des bénéfices sur trois ans, prévision des ressources humaines, cartographie des futures lignes et même montant des amendes en cas de non-présentation de ticketRassouldine Toumbou Fahar s’est privé de nombreuses sorties entre amis ces derniers mois pour avoir d’ores et déjà un document à présenter à de potentiels investisseurs. « J’ai contacté plusieurs organismes qui pourraient donner des subventions, comme la BGE par exemple (association d’appui à la création d’entreprise, N.D.L.R.). J’attends des retours pour la rentrée », indique celui qui doit passer son baccalauréat cette année.

Sept lignes pour faire le tour de Mayotte

Dans les plans du jeune mahorais, le réseau Klandoo devrait comporter à terme sept lignes de bus qui traverseraient Mayotte du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Mais pour commencer, il souhaite se concentrer sur une seule ligne, la N2 bis, qui relierait Bandrélé à Bandraboua en passant par Mamoudzou et la baie de Longoni. « C’est là qu’il y a le plus de trafic », justifie le jeune homme qui s’est aidé de données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) pour déterminer les trajets qui seraient les plus demandés.

Un projet très ambitieux, mais auquel Rassouldine Toumbou Fahar croit dur comme fer. S’il compte poursuivre ses études à La Réunion après son bac tout en développant Klandoo, il sait déjà que ses premières économies serviront à l’achat du bus d’occasion qui inaugurera les premiers trajets. « Dès que j’ai un salaire, je fais un crédit à la banque », assure avec détermination celui qui a déjà calculé que Klandoo pourrait être rentable avec un bus de 16 places.

S’il n’en est qu’à un stade embryonnaire, ce projet détaillé donne un exemple de ce que la jeunesse mahoraise a comme rêve pour son territoire. « Il ne suffit pas de se lancer, il faut y croire », insiste Rassouldine Toumbou Fahar.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes