Il est dorénavant possible de candidater pour exposer à la braderie commerciale qui accompagne le ramadan, prévue du 25 mars au 9 avril. La municipalité de Mamoudzou lance, dès ce mercredi son appel à projets afin de délivrer les autorisations d’occupation du terrain pour y installer son stand dans un des différents lieux choisis : au parc Amina Oili de Tsoundzou 1, à la place du Perchoir, c’est-à-dire sur le parking du stade de Cavani, à Mamoudzou, mais aussi rue du Commerce, à Mamoudzou ainsi qu’au parc SPPM de Kawéni. Produits alimentaires, prêt à porter, cosmétiques, fleurs, jouets, produits artisanaux et produits divers sont à la charge de l’organisateur.
Les dossiers doivent être envoyés ou déposés par courrier, sous enveloppe cachetée, au pôle « attractivité et études statistiques », avec la mention « Appel à candidatures pour la braderie commerciale Foire ramadan 2024 » et « ne pas ouvrir par le service courrier ». Ils doivent être réceptionnés au plus le tard le jeudi 7 mars à midi. Le service municipal précise qu’il faut y joindre un courrier motivé adressé au maire de Mamoudzou, préciser le projet global sur le stand (photos, plans…), ajouter un extrait kbis de moins de trois mois, une attestation d’assurance ainsi que tout document jugé nécessaire par le candidat. Les critères appréciés seront : la qualité ou l’originalité de l’offre commerciale et l’aménagement, convivialité du stand. Toutes informations par téléphone au 02 69 66 66 44 et par mail à attractivite@mamoudzou.yt
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la Ville de Mamoudzou organise une marche nocturne vendredi 8 mars, en partenariat avec plusieurs associations et le centre communal d’actions sociales (CCAS) de la ville. Une session de fitness géant débutera à 17 h 30. Puis le départ de la marche, devant l’hôtel de ville, sera donné à 18 h 30 pour parcourir les 7,1 kilomètres prévus.
La participation est gratuite pour tout individu au moins âgée de 7 ans (sur autorisation écrite du représentant légal) et « en bonne conditions physiques », fait savoir le service municipal. Pour les participants inscrits la veille de l’événement, un tee-shirt et une lampe frontale leur seront remis le jour de la marche. Inscriptions ouvertes jusqu’au 8 mars ici. Le nombre de participants est limité à 500 personnes.
Ce mardi, à l’occasion du Salon international de l’agriculture, Olivier Jacob, directeur général des outre-mer, et Laurent Fakhoury, directeur adjoint du département Trois océans de l’Agence française de développement (AFD), ont concrétisé, en présence de Mohammed Saker, directeur du marketing professionnel au sein du Groupe Bred, les travaux menés sur la rénovation du fonds de garantie en faveur de l’agriculture et de la pêche (Fogap). Déployé depuis 2010 par le ministère avec l’appui de l’AFD, ce fonds de garantie permet de faciliter l’accès au crédit bancaire des PME en outre-mer du secteur agricole, de la pêche, de l’aquaculture et de la sylviculture grâce à une garantie publique délivrée aux banques qui accompagnent leurs clients en matière d’investissements ou de préfinancement des subventions communautaires. Depuis sa création, le fonds de garantie a permis de soutenir plus de 200 exploitants.
Ces prêts sont destinés à financer les projets d’installation ou de développement, dans le cadre d’une activité relevant des filières de diversification mais également des filières banane et canne-sucre-rhum. Ces financements doivent correspondre à des prêts à court terme destinés à préfinancer la subvention d’investissement ou la subvention d’exploitation accompagnant le dispositif d’appui public ; et/ou un prêt à moyen ou long terme destiné à financer la part non subventionnée du projet (hors apport personnel le cas échéant) dans le cadre d’un programme d’investissement.
Un quatrième avenant à la convention initiale a ainsi été signé et prévoit les principales évolutions suivantes : l’augmentation de la durée de la garantie de neuf à quinze ans pour permettre une adéquation avec la durée des crédits accordés par les banques ; le rehaussement du plafond d’encours garanti de 300.000 euros à 600.000 euros à titre individuel ; l’accroissement du montant maximal de garantie à 800.000 euros pour les jeunes agriculteurs et les nouveaux installés ; l’élargissement des investissements éligibles (le concours bancaire pouvant notamment être sollicité dans le cadre d’une nouvelle installation, du renouvellement de matériel, de nouveaux investissements, d’aménagements en faveur de l’irrigation ou du foncier ou d’une transmission d’exploitation) ; l’ouverture aux entreprises de transformation en lien avec les objectifs des plans de souveraineté alimentaire ; l’extension du dispositif aux secteurs de la banane et canne à sucre ; une plus grande délégation aux banques.
À Kahani, dans la commune d’Ouangani, l’association Malezi Ya Kahani fait de la prévention dans les différents quartiers du village pour lutter contre la délinquance et peut-être « aider à apporter la paix », exprime une membre.
Attachés à leur village, une cinquantaine d’habitants assure la vigilance dans les quartiers de Kahani pour lutter contre la délinquance juvénile. Le groupe réuni en association Malezi Ya Kahani coopère avec la gendarmerie et espère une prise de conscience des parents.
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Les habitants connaissent leur terrain et organisent des rondes dans la journée et la nuit, affublés de chasubles bien reconnaissables.
Parmi les endroits identifiés, il y a cet habitat qui « sert de squat » pour des jeunes, le long de la clôture du lycée professionnel de Kahani.
Ces sacs-à-dos font partie des objets retrouvés, photographiés et envoyés par le groupe à la gendarmerie au lendemain d’une intrusion au lycée. Celle-ci s’est déroulée dans la nuit de lundi à mardi 27 février.
La coordinatrice, Fatima Mouhoussini, se tient devant ce qui serait l’endroit de passage des jeunes.
Le lycée de Kahani, connu autrefois pour des affrontements fréquents, bénéficie d’une surveillance renforcée de la part des forces de l’ordre, puisqu’il accueille des élèves de toute l’île. photo d’archives
« Qu’il pleuve, qu’il vente, de jour et de nuit, on est là », pose Fatima Mouhoussini, coordinatrice au sein de l’association Malezi Ya Kahani. C’est-à-dire « bien garder ses enfants à Kahani », traduit une autre adhérente. Dans ce village de la commune d’Ouangani, une cinquantaine de mamans, papas, adultes sans enfants, avec papiers ou sans papiers et de tout âge, se relaie sur le terrain pour arpenter les rues et veiller sur les quartiers, « parfois jusqu’à 22 heures, minuit voire 4 heures du matin ». Une présence en guise de prévention que ces habitants espèrent dissuasive envers les jeunes.
C’est l’agression d’une ex-conseillère départementale du canton de Sada-Chirongui, Tahamida Ibrahim, en juillet de l’année dernière, qui a poussé ces habitants à s’organiser jusqu’à créer cette association, en novembre. « On n’est pas dans la discussion. Nous l’avons beaucoup été avec les parents au départ, en présence des enfants, pour donner des conseils, car on voit toujours les mêmes jeunes, on les connaît », explique Fatima Mouhoussini, également représentante de parents d’élèves. « Mais des parents se sont rebellés et sont dans le déni sur ce que leurs enfants font. » Cette délinquance juvénile, ces bénévoles la constatent régulièrement : « Tous les jours, les enfants, tabassent, cassent. J’ai déjà reçu du gaz lacrymogène des forces de l’ordre dans ma cour », évoque le président, Maturafi Attoumani, né en 1970 et qui a toujours vécu à Kahani.
Si leurs rondes et veilles sur des postes stratégiques sont surtout effectuées sur les temps scolaires, ces habitants poursuivent leur vigilance pendant les vacances. Comme ce lundi 26 février, en prévenant les fonctionnaires qui dorment au lycée polyvalent Gustave-Eiffel de Kahani d’un mauvais pressentiment. Les adhérents avaient remarqué des regroupements de jeunes pendant la journée. « Ils se sont préparés tôt, mais ils ont vu qu’on les avait vus et se sont introduits dans le lycée vers 2 heures », détaille la coordinatrice. Il s’agit de la troisième intrusion en un mois.
Partage d’informations à la gendarmerie
Dès le mardi matin, une équipe de bénévoles « a osé » aller sur les lieux de « squat » identifiés par l’association. Accrochés le long de la clôture qui entoure le lycée, des sacs de sport pendouillent. « C’est par là que les jeunes sautent pour entrer. C’est une vraie passoire », relève Fatima Mouhoussini. L’équipe, qui garde des traces à chaque fois de ce qu’elle voit, a documenté en photos et en écrivant une liste des objets trouvés le lendemain pour les envoyer à la brigade de gendarmerie de Sada qui mène l’enquête et avec qui elle coopère : un marteau-piqueur, des machettes, perceuses, visseuses, des courses (« ils ont vidé le congélateur »), des casques de travail…
Mais pratiquement pas de jeunes, soit une quinzaine, « car ils se savent recherchés », relève celle qui ne fait pas de rondes la nuit mais reste toujours joignable par téléphone, se lève tous les jours plus tôt, pour faire des rondes entre 5 heures et 6 h 30 du matin avant d’être remplacée pour partir au travail et de revenir le soir. Mais elle n’est pas la seule : « Lui, je l’ai fait sortir de son champ. Lui, de sa vente. On se donne du temps car c’est important pour nous. Nous avons mal pour notre village, mal pour notre île, de voir la désolation autour de nous ».
Armés de leurs talkies-walkies et de chasubles fluorescents donnés par l’association des parents d’élèves, les adhérents ont dû utiliser leurs propres économies pour imprimer des numéros et un logo sur leur habit. Un logo qu’ils ont aussi reporté sur des casquettes. « Les jeunes s’adaptent et avaient commencé à porter des gilets fluos comme nous », explique celle qui dit chercher d’autres dons afin de se munir de lampe-torches et de chaussures de sport, « pour éviter de courir claquettes aux pieds ». Mais l’association aimerait obtenir des subventions de l’État. Elle devrait d’ailleurs avoir rendez-vous avec la municipalité de Ouangani une fois les barrages levés. Et pourquoi pas, d’essayer d’y faire embaucher quelques sans-emplois de leur équipe, « des gens qui connaissent le terrain et ont une vraie volonté de s’impliquer », en tant qu’animateurs de rue afin de « renforcer » l’association. Avec pour argument principal : leur participation à la sécurisation des élèves au lycée.
« Tout le monde doit s’en mêler »
Car si les effectifs mis sur le terrain varient selon « le ressenti du matin », « s’il y a une bagarre et que le climat change », Fatima Mouhoussini indique qu’un petit groupe de bénévoles veille dès 5 h 30 du matin pour aider à contrôler les premières arrivées de bus au hub, devant le lycée, en renfort des médiateurs de la compagnie de transport et des forces de l’ordre. « C’est un point d’échanges », renseigne-t-elle : des élèves y font escale, d’autres partent et d’autres viennent pour étudier au lycée professionnel. Problème, ce brassage mêle des jeunes issus de différents quartiers, « alliés » ou opposés.
D’autres membres restent ensuite pour la sécurité des passants et prévenir les vols. La mission s’étale ainsi toute la journée à des postes stratégiques ou en se déplaçant. Dès les sorties des classes, une vingtaine de membres environ surveillent les abords du lycée et du dispensaire, un autre arrêt de bus du village ainsi qu’en sortie de village, vers Coconi. Toujours en lien avec la brigade de gendarmerie de Sada pour transmettre des informations sur les exactions commises et en contact avec les victimes pour les sensibiliser à porter plainte.
« Tout le monde doit s’en mêler », martèle la coordinatrice qui appelle à la vigilance des uns et des autres. Et surtout des parents, « avec ou sans papiers, mais qui ont un enfant difficile, pour prévenir et en parler », au lieu de rester « les bras croisés ». Prenant l’exemple d’une maman, pourtant avertie, dont le fils ne rentre plus à la maison depuis une semaine. « Il est passé de l’autre côté », soupire celle qui ne comprend pas cette idée d’« enfant-roi », sans sanction parentale. « Un parent se rend bien compte que son enfant revient à la maison avec un vélo ou un téléphone qu’il n’a pas acheté », commente-t-elle, regrettant un temps à Mayotte, où les enfants étaient élevés par le quartier, sans crainte de représailles.
La dizaine de membres réunis ce mercredi ne pense d’ailleurs pas réussir à diminuer les actes de violences mais espère une « prise de conscience », ainsi qu’une présence plus accrue d’agents municipaux d’Ouangani. « On peut accompagner nos jeunes », reprend celle qui est un petit peu la porte-parole du collectif, mais il faut « démanteler, pas déplacer le problème », décrète-t-elle, dénonçant les décasages comme celui de Majicavo à venir qui, selon elle, va faire fuir des jeunes dans d’autres villages comme Kahani. Des jeunes dont ces citoyens actifs ne connaissent ni l’identité, ni les parents. « Il faut d’abord traiter la délinquance, c’est notre combat. Après, on s’occupera des plus petits. »
Une initiative encouragée par la gendarmerie
« Il ne s’agit pas de tomber dans un dispositif de milice ou de groupe d’auto-défense », avertit le commandant Bertrand Bidet, officier de prévention à la gendarmerie et chargé de la communication, « mais d’activité encadrée, officielle et déclaréepour faire de laprévention et partager de l’information ». Ce genre d’initiative citoyenne « essentiel » est en ce sens « encouragé » par la gendarmerie. « Les habitants et les élus sont les mieux placés pour nous transmettre des informations. À Kahani, les représentants de l’association sont très bien identifiés et vice-versa pour nos représentants de la brigade de Sada. Nous entretenons de très bonnes relations », informe-t-il, tout en ajoutant que ce village est un secteur où les forces de l’ordre maintiennent une présence « quasi permanente » en raison du lycée.
Il cite également l’article 73 du Code pénal en cas d’infraction : « Toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier judiciaire le plus proche ». Mais l’officier rappelle cependant qu’en cas d’urgence, il faut surtout composer le 17, pour alerter les forces de l’ordre.
« Kibama », un rappeur de 23 ans, a été tué, mardi soir, à Majicavo-Koropa.
Surfant sur des rivalités, deux bandes de Majicavo-Koropa se menaçaient dernièrement via des clips de rap. Mardi soir, vers 19h30, sur le plateau de Dubaï, un groupe est tombé sur « Kibama », âgé de 23 ans. Il a été tué de trois balles.
La Fédération des conseils de parents d’élèves s’adresse à Gabriel Attal dans une lettre ouverte pour l’alerter de la situation à Mayotte, avec des élèves privés de classes pendant plusieurs semaines. Dans une lettre ouverte, elle sollicite auprès du Premier ministre « des actes forts en matière d’éducation ».
« Monsieur le Premier ministre,
Depuis des années, et encore plus ces derniers mois, les parents d’élèves mahorais n’ont eu de cesse de vous alerter sur la situation de leur territoire et plus particulièrement des écoles mahoraises : bâti scolaire ; risques sanitaires ; accueil des élèves ; insécurité…etc. Ce que craignaient nos collègues de la FCPE Mayotte a fini par arriver. La situation sociale actuelle n’est que le reflet des problématiques remontées du terrain depuis plusieurs mois. Aujourd’hui, le point de bascule est atteint. Les écoles mahoraises fermées depuis plusieurs semaines, laissent nos compatriotes dans un tel désarroi, que la pression sociale ne fait qu’augmenter. Pourtant, la situation aurait pu être évitée si elle avait été prise en considération bien plus en amont. Elle aurait permis que les élèves mahorais puissent continuer leur scolarité dans les meilleures conditions. Pire, la situation sécuritaire des élèves mahorais est aujourd’hui compromise et de nombreuses familles mahoraises doivent faire face à une escalade de la violence déjà très présente sur l’île avant cette crise, allant pour certains jusqu’à risquer leur vie quotidiennement.
« La même attention que les établissements de l’Hexagone »
Nous, représentants de parents d’élèves FCPE de l’Hexagone et des DROMS, nous sommes solidaires de la situation de nos compatriotes mahorais. Nous ne pouvons continuer à nous taire face à ce désastre annoncé. Nous vous sollicitons et exigeons des actes forts en matière d’éducation. D’autant que nous nous inquiétons aussi des répercussions que cette crise pourra avoir sur les territoires avoisinants comme l’île de la Réunion, territoire ultramarin français aussi. Monsieur le Premier ministre, les écoles mahoraises font parties intégrantes de la République et à ce titre, méritent la même attention que les établissements scolaires de l’Hexagone. Les mesures envisagées ou le déploiement d’un contingent ne sont pas des solutions à une situation éducative catastrophique. La FCPE s’oppose et s’opposera toujours à des mesures qui sont contraires aux principes républicains et à ses valeurs. Les écoles mahoraises manquent foncièrement de construction, de mesures sanitaires, de personnel éducatif et non répressif, d’infrastructures adaptées pour le transport des élèves, le bien-être qu’il faut pour une meilleure réussite due à tout enfant de notre nation…etc.
Nous vous demandons qu’une délégation de nos compatriotes mahorais, représentants FCPE de Mayotte, soit reçue par vos ministères (ministères de l’Éducation nationale, de l’Intérieur et des Outre-mer) afin de faire le point sur les besoins et que des mesures à moyen et long terme soient discutées. Mayotte, territoire ultramarin français, ne peut représenter une exception au sein d’une république française indivisible et unie.
Veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre très haute considération.
Une soixantaine de signataires
Les fédérations signataires de cette lettre sont : FCPE de l’Ain (01) – FCPE de l’Aisne (02) – FCPE de l’Allier (03) – FCPE des Alpes de Haute Provence (04) – FCPE des Alpes Maritimes (06) – FCPE de l’Ardèche (07) – FCPE de l’Ariège (09) – FCPE de l’Aude (11) – FCPE des Bouches du Rhône (13) – FCPE du Calvados (14) – FCPE du Cantal (15) – FCPE de Charente (16) – FCPE de Charente Maritime (17) – FCPE de la Corrèze (19) – FCPE de Corse du Sud (2A) – FCPE de la Drôme (26) – FCPE d’Eure et Loir (28) – FCPE du Finistère (29) – FCPE du Gard (30) – FCPE de Haute Garonne (31) – FCPE du Gers (32) – FCPE de la Gironde (33) – FCPE de l’Hérault (34) – FCPE d’Ile et Vilaine (35) – FCPE d’Indre et Loire (37) – FCPE des Landes (40) – FCPE du Lot (46) – FCPE de Maine et Loire (49) – FCPE de Meurthe et Moselle (54) – FCPE du Morbihan (56) – FCPE de la Moselle (57) – FCPE de la Nièvre (58) – FCPE des Pyrénées Atlantiques (64) – FCPE des Hautes Pyrénées (65) – FCPE du Rhône (69) – FCPE de Saône et Loire (71) – FCPE de la Sarthe (72) – FCPE de Paris (75) – FCPE de Seine Maritime (76) – FCPE de Seine et Marne (77) – FCPE de la Somme (80) – FCPE du Tarn (81) – FCPE du Tarn et Garonne (82) – FCPE du Var (83) – FCPE de la Vienne (86) – FCPE de la Haute Vienne (87) – FCPE des Vosges (88) – FCPE de l’Essonne (91) – FCPE de Seine Saint Denis (93) – FCPE du Val-de-Marne (94) – FCPE du Val d’Oise (95) – FCPE de la Guadeloupe (971) – FCPE de la Martinique (972) – FCPE de l’Ile de la Réunion (974) – FCPE de Mayotte (976).
Ichirac Mahafidou est secrétaire général de la Ligue mahoraise de kick-boxing, muaythaï et disciplines associées (LMKMDA) et dirigeant du club Chirongui muaythaï kick-boxing (CMTKB).
Dans le contexte d’insécurité, le kick-boxing est de plus en plus populaire à Mayotte. Ichirac Mahafidou, secrétaire général de la Ligue mahoraise de kick-boxing, muaythaï et disciplines associées (LMKMDA) et dirigeant du club Chirongui muaythaï kick-boxing (CMTKB), revient sur le succès de ce sport et sur le potentiel des Mahorais, qui ne demande qu’à bénéficier de meilleurs infrastructures.
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Ichirac Mahafidou (à droite) avec la sélection de Mayotte pour la Coupe de France de kick-boxing en juin dernier, en tant que secrétaire général de la Ligue et responsable de la délégation.
Ichirac Mahafidou (en t-shirt noir au milieu) et les champions de Mayotte de son club, le CMTKB Chirongui, qu’il a conduit au championnat de France la semaine dernière.
Mayotte Hebdo : Depuis la création de la Ligue mahoraise de kick-boxing, muaythaï et disciplines associées (LMKMDA), comment a évolué la pratique du kick-boxing sur l’île ?
Ichirac Mahafidou : Au sein de la Fédération française de kick-boxing, la ligue de Mayotte est la plus récente. Elle a été créée en 2016. Depuis, ça n’arrête pas d’évoluer dans le bon sens, c’est-à-dire que chaque année, le nombre de licenciés augmente. Là on est au mois de février et on a quasiment atteint le nombre de licenciés qu’on avait au mois d’août l’année dernière, à la fin de la saison. On a 420 nouveaux licenciés actuellement contre 435 à la fin de la saison dernière. Cela veut dire qu’on va encore dépasser ce chiffre cette saison. On a davantage de clubs aussi, dix au total, alors qu’au moment de la création de la ligue mahoraise, il n’y en avait que deux ou trois. Deux autres clubs devraient s’engager d’ici la fin du mois de septembre. Le développement du kick-boxing est donc en constante progression depuis la création de la ligue.
M. H. : Comment expliquez-vous cet engouement pour ce sport ?
I. M. : L’une des explications qui revient le plus, c’est le contexte. La plupart des parents dans mon club, le Chirongui muaythaï kick-boxing (CMTKB), la moitié me disent que c’est pour que leurs enfants gagnent en confiance et en assurance au cas où il y aurait des soucis à l’école, pour qu’ils puissent se défendre dans la rue. Qu’ils puissent être autonomes en termes de « sécurité », même si on est jamais vraiment sécurisé. La raison qui revient souvent c’est ça, y compris chez les adultes, même si la majorité de ceux qui pratiquent ce sport sont des enfants. Puis il y a aussi le côté défouloir des sports de combat de manière générale, parce qu’on tape sur quelque chose. Après, c’est adapté pour les enfants : on a le kick-boxing light, où la puissance dans les coups est proscrite. Et il y a besoin de se défouler, encore une fois, en raison du contexte général de l’île.
M. H. : Le kick-boxing est-il également populaire chez les filles à Mayotte ?
I. M. : Ne serait-ce que dans mon club : là on est partis récemment à La Réunion à onze, dont sept filles et quatre garçons. Dans mon club, le nombre de filles est en train d’exploser, on est presque à la parité, avec 45% de licenciées filles. Alors que c’est compliqué à obtenir dans le sport en général, en termes de nombres de licenciés. Et ça commence à se voir aussi au niveau des autres clubs de la ligue. Cela pour les mêmes raisons que j’ai évoquées précédemment, qui s’appliquent encore plus au public féminin. La parents veulent que leurs filles soient fortes et aient confiance en elles. Il y a une sorte de surprotection qui fait que les parents pensent peut-être, à tort aussi, qu’elles sont plus faibles que les garçons. Mais cela fait qu’il y a un besoin encore plus important de trouver des solutions pour qu’elles se sentent en confiance face à certaines situations de la vie. Le kick-boxing féminin est donc en pleine progression à Mayotte.
M. H. : Est-il facile d’absorber le succès général du kick-boxing sur l’île ?
I. M. : Il faut savoir que cette popularisation se voit aussi au niveau des compétitions, car plus de licenciés revient à plus de combattants. On fait en sorte de créer de la compétition, pour que nos jeunes puissent progresser et s’évaluer. Nous avons créé des challenges de club, durant lesquels un club reçoit tous les autres sur une journée. Mais là, depuis la fin de l’année dernière, ces challenges de club sont devenus compliqués pour nous parce qu’on est victime de notre succès. Comme on manque d’infrastructures sportives à Mayotte, on utilise des petites infrastructures. Il n’y a rien qui est adapté pour les sports de combat. Et le problème, c’est qu’avec plus de combattants et de combats, ça nous pousse à commencer une journée à 7 heures et la finir à 20 heures. Sauf qu’avec le contexte d’insécurité c’est un peu compliqué. Par exemple, lors d’un challenge, on a été obligés de dire à certains clubs de ne pas venir pour ne pas finir trop tard. On en est là.
M. H. : Combien de lieux peuvent accueillir des compétitions de kick-boxing à Mayotte ?
I. M. : Ce sont les trois gymnases de Mayotte, à Cavani, M’gombani et en Petite-Terre, mais ils sont saturés par les sports collectifs comme le volley, le handball, le basketball. Sachant qu’en kick-boxing, il y a plein de catégories différentes qui doivent occuper les lieux. Donc ça ne fait pas beaucoup de place. Ajouté à cela le sport scolaire, qui occupe également les gymnases. Donc trois pour tous ces sports-là, ce n’est pas suffisant. De plus, ce sont des gymnases polyvalents, qui ne sont pas adaptés aux sports de combat. Il faudrait un lieu où on peut poser des tapis, des sacs de frappe, des rings modulables, les laisser, ne pas tout le temps devoir les ranger à la fin de la séance. Il nous faut un vrai dojo dédié aux sports de combat. Mais ça n’existe pas à Mayotte. On aimerait obtenir davantage de la part des décideurs, car actuellement les subventions qu’on nous accorde ne suffisent pas. On aimerait que des infrastructures adaptées soient mises en place, mais malheureusement, cela n’est pas de notre ressort. On aimerait développer les métiers du sport notamment dans l’encadrement. Avoir des jeunes qui puissent être payés et gagner leur vie en encadrant eux-mêmes des jeunes. Ça ce sont des choses sur lesquelles on peut travailler.
M. H. : Les jeunes Mahorais ont remporté un bon nombre de médailles ces derniers temps dans la discipline (voir par ailleurs). Y’a-t-il un potentiel sur l’île ?
I. M. : On le dit de manière générale, ce n’est pas valable que pour le kick-boxing ou les sports de combat : les Mahorais, notamment les jeunes, ont des prédispositions pour le sport. Ils marchent tous les jours, ils sautent tout le temps. Du coup, quand ils rentrent dans le sport et qu’ils sont bien encadrés, les performances viennent presque naturellement. Il y a aussi les compétences qui entrent en ligne de compte, mais c’est presque logique qu’on en vienne à ces résultats-là. Dans les sports de combat, les petits on les voit : ils sont hyper habiles, hyper souples, hyper explosifs aussi. Et bien quand ils sont bien encadrés, ils font de très belles performances. Il faut savoir qu’ils ne s’entrainent pas dans les meilleures conditions, quand on compare avec le reste de la France où il y a des gymnases partout, le matériel, des professionnels payés pour encadrer les jeunes tous les jours. Nous, on est bénévoles, on les encadre quand on peut et comme je le disais, on manque d’infrastructures. Malgré ça, on arrive à obtenir des résultats incroyables. Donc imaginez si on avait les moyens adaptés.
Un homme de 32 ans a été condamné à dix-huit mois de travaux d’intérêt général par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour plusieurs menaces de mort, ainsi qu’un violent accrochage avec un jeune garçon, qu’il suspectait d’être un caillasseur.
« Filou », de son surnom, n’en mène pas large à la barre. Ses dreadlocks mi-longues et son « look » de rasta, lui donnent, à tort ou à raison, l’air des « délinquants qu’on croise sur le bord des routes », image son avocat. La délinquance, « Filou » ne s’y est jamais vraiment enraciné, mais la violence est visiblement une sale habitude chez lui. Déjà condamné à quatre reprises, notamment pour des menaces de mort, c’est un habitué des prétoires. Il est jugé en état de récidive, ce mercredi 28 février.
Le père de famille de 32 ans comparaissait au tribunal correctionnel de Mamoudzou pour avoir violenté un jeune homme sur la route, au niveau d’Ironi Bé, le 29 janvier. Il le suspectait d’être à l’origine du caillassage qui a ciblé son logement, une case en tôles. Le jeune homme, âgé de 17 ans, circulait à vélo sur la route lorsqu’il a croisé le trentenaire. Ce dernier l’aurait poussé, avant de sortir un couteau de sa poche. Le plus jeune aurait réussi à prendre la fuite avant de rapporter les faits aux gendarmes. Son certificat médical relève des blessures au niveau du pectoral gauche ainsi que des griffures importantes au cou et à la nuque. Il n’était ni présent ni représenté à l’audience.
Un profil « très inquiétant »
A la barre, « Filou » assure dans un premier temps que celui qu’il a frappé ce soir-là n’a pas 17 ans. Il nie par ailleurs l’utilisation d’un couteau pendant l’agression. Les blessures superficielles relevées chez la victime vont dans son sens : le jeune homme n’aurait pas été blessé par des coups portés à l’arme blanche.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Une autre procédure pour « menaces de mort » a été jointe à celle pour les violences, à l’audience des comparutions immédiates. « Filou » aurait menacé de mort une habitante de Dembéni dont il n’appréciait pas la présence à son domicile. Celle-ci aurait noué des liens amicaux avec la compagne du prévenu. Le 27 janvier, alors qu’elle accompagnait ses enfants au domicile de sa mère, elle a croisé le trentenaire. Il l’aurait menacé, entre autres, de « mettre le feu à sa maison » si elle continuait de fréquenter sa compagne. « Je lui ai juste dit : « je ne veux pas que tu traines avec ma femme », je ne l’ai pas menacée de mort », clame « Filou » à l’audience. Pour une témoin, la belle-mère du père de famille, il est allé beaucoup plus loin : l’homme lui aurait assuré qu’il allait « la couper en morceaux ». En sa défaveur, « Filou » reconnaît avoir consommé trois bières le soir des faits. « Ça vous fait tourner la tête ? », demande la présidente de l’audience, Virginie Benech.
Le profil du prévenu est très inquiétant, reconnaît le substitut du procureur. Toutefois, concernant les violences, le parquetier admet que l’utilisation d’une arme n’a pas été établie. Il demande une peine de quatre mois de prison avec sursis et 120 heures de travaux d’intérêt général (TIG). Celui qui est en charge de la défense du père de famille, acquiesce : « quand on regarde le certificat médical, on peut se poser des questions sur le sérieux du travail produit ». L’avocat constate aussi que les deux témoins des menaces de mort attribuée à « Filou » ne décrivent pas les mêmes faits. « Le seul élément objectif qu’on a, c’est une belle-mère qui témoigne contre son beau-fils. » Le tribunal suivra finalement à la lettre les réquisitions du parquet. « Filou » échappe à la prison et devra travailler gratuitement pour la collectivité pendant dix-huit mois.
Un trafic de stupéfiants démantelé entre Saint-Nazaire et Mayotte
Ali B., un habitant de Koungou, est suspecté d’avoir eu un rôle actif dans le volet mahorais d’un réseau de trafiquants de résine de cannabis entre l’île aux parfums et le département de la Loire-Atlantique. Près de Saint-Nazaire, connue pour sa base sous-marine, des centaines de conteneurs chaque jour transitent sur le port de Donges. C’est par ce mode de transport de marchandises que le réseau aurait acheminé des kilos de stupéfiants jusqu’à Longoni. Informés, des enquêteurs sont parvenus à identifier les principaux acteurs et ont intercepté un colis illicite dans le cadre de la flagrance. D’après nos informations, les douanes ont précisément saisi 1,5 kilo de résine de cannabis dans un conteneur déchargé sur le port de Longoni, le 24 février. La valeur marchande de la saisie est estimée à plus de 20.000 euros à Mayotte. Ali B., identifié comme étant un intermédiaire, a été interpellé dans la foulée. Présenté à l’audience des comparutions immédiates ce mercredi au tribunal correctionnel de Mamoudzou, le jeune homme a demandé un délai, accordé de droit, pour préparer sa défense. Il aura tout le loisir de le faire depuis sa cellule, à Majicavo-Koropa, sur décision du tribunal. La présidente de l’audience a justifié son placement en détention provisoire par une volonté « d’éviter la concertation avec les présumés coauteurs et d’éviter le renouvellement de l’infraction ». En effet, l’enquête se poursuit dans l’Hexagone, où des acteurs de premier plan du réseau n’ont pas encore été interpellés.
Ce lundi 26 février, deux groupes en provenance de M’tsapéré et Cavani s’affrontaient au niveau du rond-point Baobab lorsque plusieurs jeunes hommes ont semé la panique en haut de l’escalator du centre commercial. Une altercation, capturée par la vidéosurveillance, impliquait au moins cinq individus à l’entrée du supermarché. Ces derniers se sont affrontés à coups de machettes dans une scène abracadabrante de violences. Selon une source policière, trois individus, des ressortissants comoriens, ont été interpellés peu après les faits. Ils étaient encore auditionnés sous le régime de la garde à vue, ce mardi.
D’après les premiers éléments recueillis, le jeune homme a essuyé au moins trois tirs distincts.
Un jeune homme âgé de 23 ans a été tué par balles dans la soirée du mardi 27 février, vers 19h30, au niveau du plateau Dubaï à Majicavo Koropa (Koungou). D’après les premiers éléments recueillis, le jeune homme a essuyé au moins trois tirs distincts. Autant d’impacts de balles ont été retrouvés par les techniciens en identification criminelles de la gendarmerie dans le corps du défunt. Au cours de cet accès de violence, l’agresseur aurait aussi asséné un coup de parpaing à la tête de la victime. Le parquet de Mamoudzou n’a pas, pour l’heure, communiqué. D’après Mayotte la 1ère, le jeune homme tué était un commerçant tout juste sorti de prison.
Contactés, les sapeurs-pompiers disent avoir été appelés quelques minutes plus tôt pour un jeune homme de 18 ans blessé à l’arme blanche au niveau du bidonville Mavadzani, à Majicavo Dubaï. Ce dernier aurait été pris en charge et ses jours ne sont pas en danger. Aucun lien n’est établi entre cette agression à l’arme à blanche et l’homicide commis à Majicavo Koropa.
La fin au droit du sol à Mayotte annoncée par Gérald Darmanin, le 11 février, a fait réagir le syndicat Éduc’action. Conditionnée à l’abrogation des titres de séjour territorialisés, celle-ci est « un chantage odieux, visant à répondre à l’agenda politique du Gouvernement, obsédé par les questions migratoires. Cette réforme, réclamée depuis des années par l’extrême droite, loin de répondre aux besoins sociaux et sécuritaires de l’île, renforcerait l’exceptionnalité juridique dont souffre actuellement notre territoire », relève le syndicat, qui craint une nouvelle stigmatisation des personnes étrangères sur le territoire mahorais.
Il rappelle que la réforme de 2018, qui modifie le droit du sol en imposant demande la condition qu’un des deux parents soit légalement sur le territoire français au moins trois mois avant la naissance, a « un résultat catastrophique ». L’exemple est donné pour « ces élèves, que nous formons, une fois diplômés, sont privés de l’accès aux études supérieures dans l’Hexagone et patientent plusieurs années pour obtenir un visa ». Le syndicat soutient d’ailleurs les Forces vives sur ce point.
« Pour la CGT Éduc’action Mayotte, l’insécurité se combat par l’action éducative et des mesures sociales. Le Gouvernement ne propose qu’une nouvelle exception juridique aux relents xénophobes mettant de côté les valeurs de la nation française. Alors que l’opération « Wuambushu » a intensifié la violence sur l’île, le Gouvernement promet une nouvelle opération, encore plus forte cette fois », s’inquiète-il, répétant que « l’Éducation est la solution ».
La production en eau faisant toujours défaut aux usines de Bouyouni et Ouroveni, de nombreux villages n’étaient pas alimentés, ce mardi. C’était le cas de Bouyouni, Longoni, Kangani, Trévani, Koungou, pointe de Koungou, Majicavo-Koropa, Majicavo-Lamir, Hauts-Vallons, M’tsapéré, Doujani, Ngnambo Titi, et les villages de Tzoundzou 1 et 2. Les communes de Chiconi, Ouangani, Sada, Chirongui, Kani-Kéli, Bouéni, Dembéni et Bandrélé étaient également concernées. « Les réouvertures se feront au cas par cas en fonction de la situation », indique la Société mahoraise des eaux (SMAE).
Avant le deuxième passage de la nouvelle ministre chargée des Outremer, Marie Guévenoux, ce mardi, la présidente de Maore Solidaire lui a adressé un courrier de bienvenue. « Très marqués par les crises successives, les Mahorais attendent des actes et des résultats prioritairement dans la lutte contre l’insécurité, l’immigration illégale et toutes les menaces auxquelles le territoire est confronté ainsi que l’égalité républicaine », prévient Anchya Bamana. Elle profite de ce moment pour rappeler une demande régulière de la population mahoraise, la possibilité d’une prise en charge de mineurs isolés hors Mayotte. « Dans le prolongement de vos échanges avec les élus et les forces vives à Mayotte et à Paris, nous pensons devoir appeler votre attention sur la question majeure et préoccupante de la gestion de nombreux mineurs isolés présents sur le territoire. […] Nous appelons en effet à déployer la solidarité nationale en vue de permettre à ces enfants d’accéder à de meilleures conditions de vie dans des départements disposant des moyens de les soigner, les éduquer et les protéger des méfaits de l’oisiveté et de la pauvreté dans lesquels ils vivent dans les bidonvilles de Mayotte », demande-t-elle. « Il en est de même pour les jeunes dits « ni ni » (ni régularisables ni expulsables) qui, à notre sens, doivent être évalués en vue de trouver une solution concertée les concernant avec les élus du territoire. En effet, d’un côté l’Etat contraint les maires à scolariser les enfants arrivés illégalement sur le territoire (mesure de droit commun), de l’autre ces jeunes devenus adultes sont contraints de rester sur place après leur baccalauréat (mesure dérogatoire) », ajoute-elle.
Une opération de nettoyage et d’enlèvement d’ordures d’urgence a eu lieu à Majicavo-Koropa ce samedi. Cette action a été menée par l’association Ourahafou avec l’appui du Syndicat Intercommunal d’Elimination et de Valorisation des Déchets de Mayotte (Sidevam) à l’espace scène du village. Elle a également été soutenue par le prestataire Bom qui a fourni deux mini-pelles qui se sont ajouté aux trois camions du Sidevam. L’urgence d’enlever ces déchets s’est imposée suite à leur accumulation dans cette zone.
Ce lundi matin, une réunion s’est tenue entre le maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi, et les barragistes du carrefour Ngwezi, dans les locaux de la police municipale. Les barragistes ont exprimé leur volonté de rétablir le barrage de Tsararano. Selon eux, la sécurité des Mahorais n’a pas été suffisamment prise en compte lors des négociations avec les autorités ministérielles. Le maire a affirmé son soutien au mouvement et présenté la délibération du conseil municipal du 3 février exigeant de l’État le retrait ou le non-renouvellement des cartes de séjour des majeurs et des parents des mineurs impliqués dans des actes de délinquance, et l’utilisation de l’article 1382 du Code Civil pour contraindre les parents à contribuer financièrement en cas de dommages causés par leurs enfants mineurs ou des adultes impliqués dans des actes de violence. Le maire a également informé les barragistes présents à cette réunion que le barrage de Tsararano avait été levé samedi dernier à la demande des exploitants du barrage originaires de Tsararano. Il a souligné son désir d’éviter tout conflit entre les différentes Forces vives, mettant en garde contre le risque d’une réinstallation du barrage par des équipes venant d’un autre village.
Échangez « sécuritaire », comme demandé par les Forces vives (et rejeté par la ministre déléguée chargée des Outre-mer) par « migratoire ». La délégation départementale de Reconquête, parti d’Éric Zemmour et de Marion Maréchal, a en effet communiqué ce mardi sur sa proposition de mettre en place un état d’urgence migratoire, en plus de la volonté de suppression du droit du sol. « Il permettrait d’expulser toutes les personnes en situation irrégulière avec recours non suspensif mais possible ensuite dans leur pays d’origine », peut-on lire. De façon à, « pour une période donnée », permettre aux forces de l’ordre et pouvoir publics de perquisitionner les habitats insalubres et réaliser des décasages « express ».« Le dépôt des demandes d’asiles doit être effectuée dans le pays d’origine et réservé aux combattants de la liberté. » Elle demande aussi un moratoire sur la délivrance de nouveaux titres de séjour, « délivrés de manière laxistes ».
Les Mahorais présents au Salon de l'agriculture cette semaine ont obtenu trois médailles d'argent au Concours général agricole.
Le travail des apiculteurs mahorais a été récompensé lors du Salon international de l’agriculture, qui se tient du 24 février au 3 mars à Paris. La vanille planifolia de l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte a ainsi obtenu une médaille d’argent au Concours général agricole de Paris dans la catégorie « Epices et Chocolat », tout comme celle de Tsingoni Vanille. Mouhamadi Ahamada, connu comme Foundi Madi, voit donc encore sa vanille couronnée d’argent, au détriment de l’or, objectif rêvé par les Mahorais partis au salon. La médaille d’or a été remportée du côté de la Guadeloupe. Dans la catégorie « Miels, hydromels et chouchens », Combo Coco, situé à M’tsamboro, a obtenu une médaille d’argent pour son miel tropical clair.
Si toutes les médailles voulues n’ont pas été obtenues, l’argent qui fait briller Mayotte répond au but fixé par l’équipe mahoraise avant son départ. « Notre désir est de faire découvrir les produits mahorais transformés et de montrer la vitalité de l’agriculture de l’île », nous confiait Julie Moutet, ingénieure agronome et coordinatrice pour l’association Saveurs et Senteurs. Derrière les podiums, l’association a pu participer en tant que juré pour une autre vanille, la pompona.
Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outre-mer, accompagnée du préfet de Mayotte installé quelques heures plus tôt, François-Xavier Bieuville, arrive au rectorat de Mayotte pour s’entretenir avec les élus mahorais.
La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a rencontré les élus mahorais, ce mardi midi, au rectorat de Mayotte. Outre l’opération Wuambushuannoncée « début avril », d’autres mesures sont annoncées comme des arrêtés contre les chiens errants et une règlementation sur les ventes de machettes. Opposée à l’état d’urgence sécuritaire, la ministre demande une nouvelle fois de « les laisser travailler et la levée des barrages ».
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Les maires de Mayotte sont arrivés quelques minutes après la ministre. Au premier plan, Ali Moussa Moussa Ben, le maire de Bandrélé.
Madi Madi Souf, maire de Pamandzi et président de l’association des maires de Mayotte, est le seul élu à s’être arrêté pour parler avec la presse.
Le sénateur Saïd Omar Oili était le seul parlementaire présent. La députée Estelle Youssouffa et le sénateur Thani Mohamed Soilihi ont suivi la réunion en visio. Ce dernier était également représenté par sa suppléante, Salama Ramia.
La rencontre avec les élus dans la salle Samuel-Paty du rectorat a duré 2h30.
« Il me semble nécessaire, madame la Ministre, d’éclaircir et de préciser les modalités pratiques de mise en œuvre de l’opération Wuambushu 2, ainsi que « le rideau de fer » afin de rassurer les Mahorais qui doutent de la volonté d’actions du gouvernement sur ces deux volets », avait préparé Madi Madi Souf, avant la réunion de ce mardi midi. Le président de l’association des maires de Mayotte, tout comme les autres élus présents dans la salle Samuel Paty ou en visio, était curieux d’en savoir davantage sur les deux annonces datées d’il y a quinze jours. Car les choses ont peu évolué, Mayotte vit toujours partiellement au rythme des barrages. Exit le volet législatif (suppressions du droit du sol à Mayotte et du titre de séjour territorialisé) qui avait fini par polluer l’atmosphère mahorais, alors que les habitants de l’archipel réclament des mesures concrètes et immédiates contre l’insécurité.
La ministre n’a pas fait deux fois la même erreur, et si ces deux annonces sont bien réitérées, elles ne l’ont été que rapidement un peu plus tôt dans la journée. Devant les élus, et François-Xavier Bieuville, le préfet nouvellement installé dans la matinée, la représentante du gouvernement a donné quelques précisions sur les discussions avec les élus. « On a fait le tour de l’ensemble des sujets de sécurité, ceux sur quoi nous sommes d’accord et ceux sur lesquels nous devons avancer », résume la ministre, au sortir des 2 h 30 d’échanges. Avant toute chose, elle demande la levée des barrages, pointant des problèmes de sécurité (« il faut qu’on libère nos forces de l’ordre »), d’alimentation avec des magasins vides, d’eau, de santé avec un centre hospitalier en sous-effectif et des travaux à l’arrêt. « Il faut nous laisser travailler et lever les barrages », maintient-elle, rejointe en cela par Madi Madi Souf, qui est le seul élu à s’être arrêté devant la presse.
S’appuyant sur un préfet chargé de « rétablir l’ordre et la paix durable », elle souhaite que le nouveau délégué du gouvernement rencontre les maires (14 sur 17 étaient présents à la réunion) pour « déterminer extrêmement rapidement les premières mesures à prendre à court terme pour le retour de la sécurité à Mayotte ». Les forces de l’ordre, toujours en coopération avec les municipalités, devront cibler « des individus connus comme des fauteurs de troubles ou chefs de bande ». Un nouveau point doit être fait entre le préfet et les élus, dans quinze jours, pour « des mesures plus compliquées à mettre en œuvre d’un point de vue réglementaire ». Mais deux mesures vont rapidement être mises en œuvre, comme une règlementation plus stricte sur la vente de machettes pour éviter qu’elles ne tombent entre de mauvaises mains. Un arrêté va également voir le jour pour attraper les chiens errants élevés pour servir d’armes et les euthanasier.
Pas d’état d’urgence sécuritaire
C’est une demande qui émane régulièrement des Forces vives et explique pourquoi la levée d’une dizaine de barrages n’est pas effective. Elles réclament l’état d’urgence sécuritaire, une demande balayée d’un revers de la main. « Les mesures que l’on met en place sont déjà très puissantes », rétorque la ministre, qui préfère s’appuyer sur une deuxième opération Wuambushu « à partir d’avril ». Comme la première version, qui avait débouché sur des résultats mitigés, elle comportera trois volets : la lutte contre la délinquance avec l’interpellation de « chefs de bande », des expulsions plus importantes de personnes en situation irrégulière et des décasages. De son côté, Madi Madi Souf s’est félicité d’un travail collaboratif avec les élus. « Par rapport à Wuambushu 1, on n’était pas associés. On ne savait pas quelle réponse donner à la population. Cette fois-ci, ils ont tiré les leçons. Moi-même, je reçois le préfet, jeudi prochain », explique-t-il.
Pour en revenir à l’état d’urgence sécuritaire, la ministre pointe des dispositifs législatifs qui manquent de pertinence. « Là, je ne vois pas trop à quoi ça sert. Il y a des assignations à résidence… pour des gens qui n’ont pas d’adresse. Pareil pour les couvre-feux, les maires peuvent déjà en faire la demande. Il y a aussi des fermetures de restaurants, de cafés, de lieux de culte. Est-ce qu’on a besoin de ça ? », s’interroge-t-elle.
Sur ce point, elle devait rencontrer les Forces vives en fin d’après-midi, à la Case rocher. Voulant au départ rencontrer ceux qui ont « une logique constructive » (ceux qui ont appelé à la levée des barrages), elle dit avoir accepter à la demande des élus de rencontrer « les plus radicalisés ». Elle prévient toutefois : « Chacun doit faire preuve de responsabilités. Si dans un mois, je reviens et je dis qu’il faut lever les barrages, on n’aura pas vraiment avancé. »
La loi pour la prochaine fois
La loi Mayotte n’a été que légèrement abordée au cours des échanges. Devenue entretemps « loi d’urgence pour Mayotte », le texte promis au conseil de ministres du 22 mai doit être abordé lors d’une prochaine visite ministérielle, dans un mois. « On ne pourra pas en parler dans un détail extrêmement fin. Il faut aussi une place à la discussion », promet la ministre, qui en présentera « les grands axes et les orientations ». Celle-ci ne devrait pas se limiter à apporter un cadre légal aux spécificités de Mayotte, la loi devrait permettre de lancer des grands projets d’infrastructures pour le territoire.
Constitution du stock stratégique de bouteilles d’eau
Quatorze millions de litres de bouteilles d’eau attendent d’être réparties dans toutes les communes pour pouvoir les distribuer en cas de résurgence de la crise de l’eau. C’est le chiffre donné par le préfet en charge de l’eau, Christophe Lotigié, à la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux, en visite officielle ce mardi 27 février et présente à M’tsapéré, autour de plusieurs conteneurs remplis d’eau, pour remercier les gendarmes, membres du RSMA, de la sécurité civile et des sapeurs-pompiers. La « quatrième phase » de l’opération, soit la constitution du stock stratégique, démarre officiellement ce mardi pour préparer la fin de la distribution générale de bouteilles d’eau prévue le 1er mars.
Une partie de ce stock stratégique a déjà pu être distribuée au centre hospitalier de Mayotte et la prison. Tout le mois de mars servira à transporter le restant dans l’ensemble des communes, des pouvoirs publics, les écoles et structures associatives qui peuvent être amenées à distribuer l’eau. S’il n’y a pas de résurgence, ce stock deviendra un « stock social » à redistribuer à la population vulnérable. Cinq à six millions de litres de bouteilles d’eau seront ensuite conservés, par précaution, à Longoni, où les dépositaires pourront venir les chercher pour les distribuer à la population.
Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, s’est entretenue ce mardi avec différents acteurs économiques de l’île à la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), à Mamoudzou.
L’économie de Mayotte est fortement ralentie depuis un mois et le début des barrages. Face à cette situation alarmante, la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a annoncé la mise en place d’une nouvelle aide aux entreprises lors de sa visite, ce mardi.
La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, s’est entretenue ce mardi après-midi pendant près d’une heure avec différents acteurs économiques de l’île, à la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), à Mamoudzou. Reconnaissant les grandes difficultés que traversent les entreprises, ayant cumulé crise de l’eau et désormais les barrages, elle en a profité pour communiquer la réponse de l’État à cette situation. Premièrement, l’aide financière aux entreprises mise en place pour pallier la crise de l’eau est prolongée jusqu’en février et voit son périmètre élargi aux entreprises qui ont une dette fiscale inférieure à 1.500 euros. « [Cela] pourrait permettre à 75% des dossiers qui ont été rejetés d’être à nouveau réexaminer et de pouvoir bénéficier de cette aide », déclare la ministre à l’issue de la réunion à la CCI.
Marie Guévenoux a profité de cette rencontre avec les acteurs économiques pour annoncer la mise en place d’une nouvelle aide pour compenser les pertes dues aux barrages « qui empêchent les allers et venues et donc le développement économique et la préservation des emplois ». Cette nouvelle aide va fonctionner sur le même modèle que celle mise en place pour la crise de l’eau. « [Ce sera] une aide forfaitaire, donnée en une fois dans la limite de 4.000 euros et qui correspond à 15% du chiffre d’affaires mensuel », détaille la ministre, qui précise qu’elle sera valable un mois et que le gouvernement va faire en sorte qu’elle puisse être demandée rapidement.
S’il est encore trop tôt pour dire combien d’entreprises vont être éligibles, Marie Guévenoux espère qu’un maximum d’entre elles pourront en bénéficier « puisqu’elles ont évidemment beaucoup souffert ».
L’économie sociale et solidaire « exclue »
On sait déjà que les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) de Mayotte risquent de ne pas pouvoir en profiter. « Plus de 90% d’entre eux sont des associations et n’ont donc pas de chiffre d’affaires. Pas de chiffre d’affaires, pas d’aide », interpelle Eirini Arvanitopoulou, coordinatrice à la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress), à l’issue de la réunion à laquelle elle a assisté. Cette dernière décrit une situation regrettable, 48% des entreprises de l’ESS étant sur le point de fermer, le secteur ayant enregistré un trou financier de plus d’un million d’euros au total et des conséquences pour près de 2.000 emplois en raison des barrages. « Les entreprises de l’ESS sont exclues des aides. Elles doivent être prises en considération car on souffre tout autant que les entreprises classiques », insiste la coordinatrice.
À cause des barrages présents sur l’île, le port de Longoni parvient difficilement à vider son stock de conteneurs qui attendent d’être distribués.
La permission de samedi dictée par les barrages filtrants aux abords de Longoni, sur la route de Kangani, carrefour Milou et Bandraboua, ne suffit pas à désencombrer le port. Le gestionnaire Mayotte Channel Gateway (MCG) « pousse les murs », par manque de place.
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Samedi, jour de déblocage par les barragistes, 50 conteneurs ont pu sortir du port au lieu des 90 sorties habituelles effectuées par jour par la société MCG.
Au barrage de Longoni, des habitants chargent et déchargent des bouteilles de gaz que Total a décidé de ne plus livrer ailleurs que dans le village portuaire en raison des barrages.
« Où on trouve un trou, on met un conteneur », tempête Ida Nel, présidente de Mayotte Channel Gateway (MCG), société exploitante du port commercial de Longoni. À cause des barrages, les conteneurs s’empilent sur le quai. Il est encore difficile ce mardi de les évacuer pour les acheminer sur le territoire mahorais. Les barragistes de Longoni, sur la route séparant la commune de Kangani, expliquent pourtant que, depuis le 4 février, les camions transportant des marchandises pour le réapprovisionnement alimentaire peuvent traverser le week-end, conformément à la charte des Forces vives. « Ce n’est pas suffisant », rétorquent la présidente et le directeur d’exploitation de MCG, ainsi que le commandant du port.
« On est complètement saturé. Un bateau est arrivé ce matin, on essaie de mettre sur les côtés mais on n’a plus de place. On pousse les murs », décrit Nahum Daroussi, responsable d’exploitation MCG. 460 conteneurs s’ajoutent ce mardi à un quai déjà « inondé » de stocks où il faut pourtant conserver des allées pour circuler. « Les grues déchargent plus vite que le sol n’est rangé. Le client va décharger mais la boîte est encore sur le quai », précise-t-il, ajoutant que depuis les contestations, « tous les navires ont réussi à être déchargés ».
Mais impossible de compartimenter correctement les « milliers » de conteneurs selon leur catégorie, renseigne la présidente qui informe devoir stocker les matières dangereuses au-delà des cinq jours prévus par la réglementation.
Si le gestionnaire confirme que les camions peuvent passer les barrages le samedi, « la circulation est quand même difficile », informe le directeur d’exploitation, en lien avec les transitaires sous-traités. Et une fois arrivés devant l’un des barrages (Longoni, carrefour Milou et Bandraboua), il faut encore attendre que les bloqueurs consentent à ouvrir l’accès. Sans compter le phénomène de « racket » que dénonce la présidente, expliquant que « régulièrement », des personnes réclameraient aux chauffeurs la somme de cent euros pour passer.
« Le personnel n’en peut plus »
Samedi dernier, seulement cinquante conteneurs ont pu être sortis du port là où, en temps normal, toute la semaine, la société parvient à rentrer et sortir environ 90 conteneurs par jour. À ce jour, trente conteneurs sortent du port, du lundi au vendredi, mais restent bloqués dans la zone de Vallée 2, Vallée 3, en attendant que des agents puissent traverser pour venir les chercher. « Mais une fois livrés, il faut encore que des agents soient présents pour décharger… », précise la présidente. Quoi qu’il en soit, « les conteneurs ne rentrent plus », au port par la terre.
« On est à flux tendu », détaille Ida Nel. Jusqu’à ce lundi, les trois quarts de l’effectif de MCG pouvaient venir travailler grâce à des navettes maritimes mises en place par l’entreprise. Désormais, de nouvelles navettes partent chercher des salariés habitant Sada, Acoua et Tsingoni. Tandis que d’autres doivent « marcher trois, quatre kilomètres pour arriver au travail ». Alors travailler le samedi, comme cela a été fait au port samedi 17 et 24 février… « Le personnel n’en peut plus. Ce que les barragistes ne comprennent pas, c’est qu’il faut environ une trentaine de personnes pour transporter la marchandise », entre ceux qui s’occupent des factures, de réceptionner les boîtes, ceux qui doivent aller les chercher puis rouler.
La société devrait quand même pouvoir profiter d’une petite accalmie : des transbordements doivent partir vers d’autres pays et aucun arrivage, conditionné par les commandes des entreprises, n’est prévu la semaine suivante. Les tarifs de stockage au port pour les commerçants restent, eux, les mêmes : gratuité les cinq premiers jours pour un conteneur « sec » et 30, voire 60 euros, au-delà de 30 jours selon le tonnage. Pour les frigorifiques : de 60 euros le premier jour à 110 euros dès le trentième.
« Six barragistes bloquent toute l’économie de Mayotte », hallucine Ida Nel, en contact avec le directeur de cabinet de la préfecture, Aurélien Diouf, qu’elle dit « harceler ». La femme d’affaires espère que le nouveau préfet « fera son boulot » en levant les barrages.
Livraisons de gaz suspendues par Total
Les barragistes de Longoni déclaraient, lundi, laisser passer les fournisseurs de carburant et de gaz, comme le stipule la charte des Forces vives. Dans la réalité, Total a pris la décision de suspendre les livraisons pour ne livrer que Longoni, « tant qu’il n’y aura pas l’assurance de pouvoir passer ». Après « une ou deux tentatives » de passer à Majicavo et Kawéni, la semaine passée, la directrice de communication de Total pour Mayotte déclare : « Les chauffeurs sont descendus pour négocier car la personne que l’on a au téléphone [qui assure que c’est possible] n’est pas forcément le barragiste que l’on a en face. Or, on a une responsabilité », développe-t-elle. « Ces chauffeurs transportent de la matière dangereuse. Ce n’est pas comme transporter de la farine. »