Accueil Blog Page 164

Un professeur du collège de Doujani relaxé après des accusations d’agression sexuelle

-
professeur-college-doujani-relaxe-apres-accusations-dagression-sexuelle

Suspendu par l’académie de Mayotte en avril 2023, un professeur contractuel d’anglais comparaissait, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou pour des faits de violences sur mineurs et d’agressions sexuelles. Une quinzaine d’élèves du collège avait témoigné contre lui. Le quinquagénaire a été relaxé.

*Prénom d’emprunt

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

Valkéria Nafiza Attoumany Rama : Une étoile montante du Kick Boxing

-
valkeria-nafiza-attoumany-rama-etoile-montante-kick-boxing
À 16 ans, Valkéria Nafiza Attoumany Rama est devenue championne de France de kick-boxing light.

À 16 ans, Valkéria Nafiza Attoumany Rama a remporté la médaille d’or au championnat de France de kick-boxing light, le dimanche 18 janvier, à la Salle Omnisport de Saint-Étienne. Cette jeune prodige, membre du club Maoré Boxing depuis 2021, porte haut les couleurs de l’île au parfum.

valkeria-nafiza-attoumany-rama-etoile-montante-kick-boxing
La sportive avait promis à sa mère qu’elle remporterait le championnat de France en guise de cadeau d’anniversaire de celle-ci.

« Cette année, c’est mon année. Je voulais prendre ma revanche au championnat de France. » C’est avec cette détermination sans faille que Valkéria Nafiza Attoumany Rama évoque son expérience au niveau national. « Je n’arrive toujours pas à y croire », avoue humblement l’adolescente, malgré sa brillante victoire. La sportive partage avec émotion son incroyable aventure lors du récent championnat.

Le premier combat, qui a eu lieu le 17 février, a été une véritable montagne russe émotionnelle pour Valkéria. « J’étais stressée, je ne voulais pas perdre dès le premier combat. Je me suis donnée à fond et tout s’est bien passé. » Elle a pris son courage à deux mains et elle a réussi à surmonter ses craintes pour remporter la victoire. Au deuxième combat, sa stratégie a été encore plus précise. « J’ai réussi à identifier le point sensible de mon adversaire », explique-t-elle. Enchaînant les coups en front-kick, elle a mis son adversaire à terre et a décroché sa place en demi-finale.

La finale ne fut pas moins intense. « Un combat remporté grâce à la maîtrise de soi », raconte-t-elle avec fierté. Consciente de son tempérament parfois colérique sur le tatami, Valkéria a choisi d’adopter une stratégie différente pour ce match décisif. « Me connaissant, je suis un peu colérique à la boxe, donc si on me met des coups, j’ai envie de répliquer plus fort. » Cependant, elle a su canaliser cette énergie pour se concentrer sur une tactique basée sur l’accumulation de points. « Je me suis retenue et j’ai essayé de marquer le plus de points pour gagner. » À l’annonce de sa victoire, l’émotion a submergé Valkéria. « J’ai couru et j’ai pleuré dans les bras de mon coach Didier », se souvient-elle avec émotion.

Cette victoire est bien plus qu’un trophée, c’est un cadeau d’anniversaire spécial pour sa mère. Avant de partir pour la compétition, Valkéria avait promis à sa mère qu’elle gagnerait la compétition pour elle. Et elle a tenu sa promesse.

Mais le chemin vers le triomphe n’a pas été de tout repos. Deux semaines seulement avant son départ pour la métropole en vue du championnat, Valkéria a été confrontée à la triste réalité. Les problèmes d’insécurité dans sa commune l’ont empêchée de se rendre aux entraînements régulièrement. Indomptable, elle n’a pas fléchi. Gants de boxe en main, les entrainements se sont déroulés dans la cour de sa résidence, avec l’aide d’Alan, son voisin. En temps normale elle s’entraîne assidûment trois fois par semaine, affirmant que la boxe est pour elle une manière de « lâcher prise ».

Du Karaté au Kick Boxing

Cette sportive accomplie se distingue par sa passion pour le kick boxing, un domaine où elle excelle. Mais ce sport de combat n’a pas été sa première vocation. Dès l’âge de 6 ans, elle a embrassé le karaté, obtenant la ceinture marron avant de se tourner vers le Kick boxing à 13 ans. Et en seulement trois ans, Valkéria a accumulé un impressionnant palmarès : quatre trophées, six médailles d’or, une en argent et une médaille de bronze.

Derrière ces exploits se cachent également des critiques. La jeune fille se souvient encore du jour où on lui a dit qu’elle n’était « pas assez féminine » parce qu’elle pratique la boxe, « pourtant, c’est un sport pour tout le monde » rétorque-t-elle. « Ce qui me rend heureuse, c’est de voir autant de filles revenir avec des médailles », déclare-t-elle. Elle pense notamment à Shayana, Mariam et Kelys, des jeunes femmes qui partagent sa passion.

En dehors du tatami, Valkéria a d’autres rêves. Elle désire devenir avocate afin de défendre ses convictions avec éloquence et persévérance. « J’ai envie de montrer qu’il y a du potentiel à Mayotte », affirme-t-elle.

Une famille de combattants

Valkéria Nafiza Attoumany Rama puise sa force et son inspiration dans les liens familiaux qui l’unissent à ses proches. Son frère, Mickaël Raobison, déjà sacré champion de France en 2019 dans le kick-boxing, incarne pour elle un modèle à suivre, une source d’inspiration qui guide ses pas sur le chemin de la réussite sportive. Son père, ceinture noire de karaté, lui a transmis les valeurs de discipline dans les arts martiaux.

L’adolescente ne se contente pas des victoires nationales, aussi prestigieuses, soient-elles. Son regard est tourné vers un objectif encore plus ambitieux , celui de devenir championne du Monde du kick-boxing.

Interview de Maxime Rochefeuille devenu récemment champion de France de kick-boxing

-
interview-de-maxime-rochefeuille-devenu-recemment-champion-de-france-de-kick-boxing
Le 6 février 2024, Maxime Rochefeuille devient champion de France de kick-boxing classe A. Un titre qu’il décroche pour la première fois.

À 35 ans, Maxime Rochefeuille est devenu champion de France de kick-boxing classe A. C’est la consécration d’années de travail et de sacrifices. Aujourd’hui il est fier de son parcours, et rêve encore plus grand.

Vous pouvez également retrouver l’interview dans le nouveau Mayotte Hebdo.

maxime-rochefeuille-champion-france-kick-boxing
Le sportif estime qu’il faudrait inciter les jeunes à pratiquer le kick-boxing afin de canaliser leur colère.

« Ce titre, c’était un rêve de gosse ! » Maxime Rochefeuille ne redescend pas de son petit nuage. Le 6 février, il est sacré champion de France de kick-boxing classe A après un match crucial. C’est la première fois qu’il accède à ce titre et il en est fier. « Ce n’était pas mon match le plus dur, mais c’était certainement le plus important. Et j’ai travaillé très dur pour décrocher cette ceinture », indique-t-il. Le sportif, semi-professionnel, avait raté de peu le titre de champion de France l’année dernière et s’était hissé à la deuxième place. Ce championnat a été sa revanche. S’il a fini par y arriver c’est parce qu’il ne compte pas ses heures d’entrainement. « Je m’entraîne quasiment tous les jours durant deux heures, et ce n’est pas suffisant, je devrais en faire plus », explique-t-il. Cependant, sa vie de famille et son métier de policier ne lui permettent pas d’en faire plus, mais c’est sans regrets car il affirme tout donner pour sa passion.

Il y a cinq ans, Maxime Rochefeuille n’imaginait pas aller aussi loin. Il a commencé le kick-boxing au début de l’année 2019 alors qu’il avait 30 ans. Il réalisait alors son rêve d’enfant. « Quand j’étais petit, j’ai toujours voulu en faire mais mes parents refusaient car ils pensaient que ça allait me rendre violent. » Aujourd’hui ces derniers se disent fiers du parcours de leur fils.

Toujours plus haut, toujours plus fort

Dans l’île aux parfums, le compétiteur est unique. Il est le kickboxeur le plus récompensé dans sa catégorie. « J’ai été cinq ou six fois champion de Mayotte. J’ai également été plusieurs fois vice-champion de France », précise-t-il. Un parcours exemplaire qu’il doit à son travail acharné, mais cela a un prix. « Je fais beaucoup de sacrifices, ma famille me supporte depuis le début. Heureusement qu’ils sont là ! » Il a une pensée particulière pour sa femme qui partage avec lui ses victoires et ses échecs. Et des échecs, il en a eu. « Je ne les renie pas car c’est ce qui m’a forgé et m’a poussé à dépasser mes limites. » Il se souvient notamment de l’épisode des jeux des îles de l’Océan indien 2023 où il a préféré ne pas monter sur le ring en hommage aux victimes de la bousculade qui a fait une dizaine de morts et une centaine de blessés. « Ça a été une période très difficile car j’avais l’impression que les gens ne comprenaient pas mon geste », explique-t-il. Aujourd’hui ce moment est derrière lui et il pense à l’avenir. Maxime Rochefeuille rêve grand et espère passer au niveau professionnel. Mais ses ambitions vont encore au-delà. « Tout se fait étape par étape mais je souhaite remporter le championnat d’Europe », annonce-t-il.

Le kick-boxing : une opportunité pour les jeunes

Le trentenaire n’est pas le seul champion de France de kick boxing qui vient de Mayotte. Récemment, des jeunes Mahorais ont fait l’exploit de remporter ce titre dans leurs catégories respectives. Il faut reconnaître que ce sport de combat a séduit la jeunesse mahoraise, et Maxime Rochefeuille estime qu’il s’agit d’une opportunité à saisir. « Le kick-boxing peut aider les jeunes que l’on voit dans la rue à canaliser leur colère. Si on les prenait et on les entrainait dans un cadre structuré, on découvrirait beaucoup de talents, et ils auraient moins envie d’aller se battre dehors », assure-t-il. Pour cela, il faudrait plus de moyens pour cette discipline. Mais force est de constater que malgré le succès du kick-boxing à Mayotte, les infrastructures manquent pour que les sportifs puissent s’entraîner dans de bonnes conditions. Cela n’empêche pas le champion de France de continuer dans sa lancée. Il compte bien représenter son île d’adoption dans différentes compétitions pendant encore des années.

Vous pouvez également retrouver l’interview dans le nouveau Mayotte Hebdo.

Crise de l’eau : la constitution du stock stratégique de bouteilles d’eau commence ce mardi

-
Un stock de quatorze millions de litres d'eau potable en bouteilles va demeurer sur le territoire mahorais en cas de besoin.

Quatorze millions de litres de bouteilles d’eau attendent d’être réparties dans toutes les communes pour pouvoir les distribuer, en cas de résurgence de la crise de l’eau. C’est le chiffre donné par le préfet délégué en charge de l’eau, Christophe Lotigié, à la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux, en visite officielle ce mardi 27 février. La deuxième depuis sa nomination.

À M’tsapéré, autour de plusieurs conteneurs remplis d’eau, gendarmes, membres du régiment de service militaire adapté (RSMA), de la sécurité civile et des sapeurs-pompiers ont reçu, en ligne, dès 15 heures, les remerciements de la ministre. L’occasion aussi pour elle d’entendre le récit des opérations menées depuis la crise de l’eau : du début de la distribution en septembre à novembre, pour la population la plus vulnérable (points stratégiques cartographiés dès le mois d’août) à cette « quatrième phase », soit la constitution du stock.

Fin de la distribution générale ce vendredi

Celle-ci démarre officiellement, ce mardi, pour préparer la fin de la distribution générale de bouteilles d’eau prévue le 1er mars. Une partie de ce stock stratégique a déjà pu être distribuée au centre hospitalier de Mayotte et la prison. Le restant sera transporté dans l’ensemble des communes, des pouvoirs publics, les écoles et structures associatives qui peuvent être amenées à distribuer l’eau. « Le mois de mars y sera entièrement consacré », assure Christophe Lotigié.

La ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, est venue à M’tsapéré à la rencontre des gendarmes, membres de la sécurité civile, RSMA et sapeurs-pompiers pour les remercier de leur implication dans la distribution de l’eau. Les opérations ont mobilisé 200 militaires et civils tous les jours. Christophe Lotigié, préfet en charge de la question de l’eau, présente le dispositif.

« Ce stock ne sera pas utilisé tout de suite », explique-t-il. « On attend de savoir s’il n’y a pas de résurgence de la crise de l’eau […] pour être sûr que la saison sèche se profile sans difficulté », citant par exemple l’épidémie de choléra « aux portes de Mayotte » et les travaux de forages sur les 800 kilomètres de réseau pour colmater les fuites qui sont mis à l’arrêt par les barrages. Si cette certitude est présente, le stock stratégique « deviendra du stock social » : il sera redistribué aux populations les plus vulnérables « en avril, mai ». Et « le reliquat du reliquat », cinq à six millions de bouteilles, sera conservé à Longoni, permettant aux structures qui en ont besoin de venir les chercher directement. Les cuves louées à La Réunion pour stocker l’eau produite à partir des rivières devraient, elles aussi, être conservées par précaution.

« Tous les voyants sont au vert mais il faut se méfier », nous indique ensuite Christophe Lotigé, sans donner d’indicateur formel qui définirait un début de résurgence de la crise de l’eau. Mais selon lui, « une crise de l’eau 2025 est exclue », comptant notamment sur la nouvelle usine de dessalement, Ironi Bé, programmée pour 2025.

VIDEO. « Tous nos services de sécurité sont engagés et prêts à reprendre le terrain »

video-tous-nos-services-de-securite-sont-engages-et-prets-a-reprendre-le-terrain
Marie Gévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, s'est rendue ce mardi à la préfecture à Mamoudzou pour une réunion sur l'insécurité.

Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, est en visite à Mayotte ce mardi. Après l’accueil républicain en Petite-Terre, elle s’est rendue directement à la préfecture, à Mamoudzou, pour un comité de pilotage avec les services de l’État, notamment sur le thème de la sécurité.

La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a travaillé pendant environ une heure avec les services de l’État, ce mardi matin, dans les locaux de la préfecture à Mamoudzou. Le thème principal des discussions était celui de la sécurité, jugée comme condition nécessaire à l’éducation et au développement économique de l’île, sujets également au coeur de la visite de la ministre.

Cette dernière regrette qu’un « certain nombre d’individus » maintiennent les barrages, en dépit des engagements tenus par elle-même et le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. « Ces barrages nuisent aux Mahorais », déclare-t-elle à l’issue de la réunion à la préfecture.

Concernant l’état d’urgence sécuritaire réclamé par les barragistes encore en place sur les routes, il ne semble pas qu’il soit question de le déclarer. « L’état d’urgence sécuritaire c’est, au fond, ce que nous faisons. […] Une fois que les barrages seront levés, […] on souhaite déployer des effectifs, fixer des objectifs chiffrés, faire en sorte d’agir au plus près de la population sur des actes à la fois de ciblage très précis d’individus, de chefs de bande, pour être en capacité d’agir et d’avoir un niveau de sécurité extrêmement engagé », développe-t-elle.

Un état d’urgence « pas utile »

La ministre explique en quoi elle ne considère pas l’état d’urgence sécuritaire pertinent à Mayotte. Par exemple, elle avance que l’assignation à résidence, une des dispositions prévues par l’état d’urgence, n’est pas possible sur un territoire où il n’y a pas d’adressage. Concernant les couvre-feux, elle rappelle que les maires peuvent les instaurer sans que l’état d’urgence soit déclaré. Elle souligne également que répondre à cette revendication reviendrait à fermer des cafés, des restaurants, des lieux de culte. Quant aux perquisitions qui seraient facilitées par ce dispositif, elle ne juge pas non plus cela adapté au 101ème département français : « Les perquisitions c’est pour du matériel informatique que c’est utile. Là, ici, on caillasse. On va faire la perquisition de quoi ? D’un caillou ? Ce ne sera pas utile, je vous l’assure. »

En revanche, elle estime qu’un travail ciblé des forces de l’ordre et des arrêtés préfectoraux empêchant l’utilisation de certains objets pouvant devenir des armes par destination seraient plus efficace sur le territoire mahorais. « Aujourd’hui, ce que l’on fait, c’est que tous nos services de sécurité sont engagés et prêts à reprendre le terrain. Mais pour reprendre le terrain, il faut lever les barrages, je le répète », exprime-t-elle à la fin de son allocution.

Les agriculteurs vont pouvoir être indemnisés pour calamité agricole

-
agriculteurs-vont-pouvoir-etre-indemnises-calamite-agricole

L’état de calamité agricole a été reconnu pour les agriculteurs de l’ensemble des communes de Mayotte, durement touchés par la sécheresse de septembre 2022 à août 2023. Les pertes de récolte en raison de cet épisode climatique pour l’apiculture, les cultures associées, le maraîchage, les pépinières, les plantations de plantes à parfum, aromatiques et médicinales, les surfaces fourragères, les vergers, les plantations d’ananas et celles de bananes, ont été reconnues pour l’ensemble du territoire par un arrêté préfectoral publié le 22 février. Une aide calamité agricole est octroyée aux agriculteurs ainsi qu’une aide forfaitaire exceptionnelle de 1.000 euros par bénéficiaire. Des visites sur les exploitations auront lieu au titre des contrôles prévus dans la mobilisation de ces deux dispositifs d’aide. Les demandes d’indemnisations doivent être reçues par la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) par voie postale ou dépôt (de 8h à 12h du lundi au vendredi) à l’adresse : Daaf de Mayotte, BP 103, 5, rue Mariazé, 97600 Mamoudzou. La demande peut également être adressée par mail à l’adresse : sea.daaf976@agriculture.gouv.fr. A partir du 28 février, il est possible de faire la demande, uniquement pour l’aide forfaitaire, via l’application internet de démarches simplifiées accessible sur le site internet de la DAAF (www.daaf.mayotte.agriculture.gouv.fr). Pour plus d’informations, il est possible de contacter la Daaf par mail ou par téléphone, au 06 39 29 37 07.

Des expulsions organisées vers le Congo

-
expulsions-organisees-vers-congo

Tout juste sortis du centre de rétention administrative (CRA), quatorze ressortissants d’Afrique des Grands lacs ont pris l’avion vendredi en direction de leur pays d’origine, rapporte la préfecture de Mayotte. Les services de l’État ne précisent pas si les personnes « éloignées » de l’île étaient installées au camp dit du stade Cavani. La police aux frontières rajoute de son côté que le pays de provenance de ces demandeurs d’asile déboutés était la République démocratique du Congo.

Sécurité : le chef de la mission Outre-mer de la police à Mamoudzou

-
securite-chef-mission-outre-mer-police-mamoudzou

La commune de Mamoudzou fait face depuis plusieurs mois à des affrontements entre bandes de villages ou de quartiers opposés. Au centre de celle-ci, le collège de M’gombani et le lycée Younoussa-Bamana ont connu des fermetures en raison de ces violences, ces dernières semaines. Afin de trouver des solutions sur le terrain, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a demandé à Marie Guévenoux un état des lieux des besoins, lors de la venue de la ministre déléguée aux Outre-mer, le dimanche 11 février. C’est le motif de la présence de Christian Nussbaum à Mamoudzou, ce lundi. Le contrôleur général chef de la mission Outre-mer de la direction générale de la police nationale a visité différents de la ville avec le maire. « Ensemble, ils ont échangé sur des solutions innovantes pour mieux répondre aux défis de l’insécurité, des réseaux de stupéfiants, des motos taxis clandestins et de la prostitution. Par ailleurs, la question des chiens errants, utilisés comme une arme par les délinquants, a également été évoquée », indique la municipalité. Le cadre de la police nationale a pu voir le quartier de Cavani Massimoni où de nombreux migrants d’Afrique continentale viennent solliciter l’aide de Solidarité Mayotte, quitte à dormir dehors. Il est allé aussi au rond-point Baobab et à proximité du collège de M’gombani, théâtre des derniers affrontements avant le début des vacances. « Cette visite renforce la collaboration entre la police nationale et la police municipale afin d’optimiser la couverture sécuritaire du territoire communal », ajoute la collectivité.

L’attente semée de doute des migrants du stade de Cavani

-
lattente-semee-de-doute-des-migrants-du-stade-de-cavani
A côté de la tente d’Alain, l’attente se fait sentir. Les femmes cuisinent des haricots pendant que les hommes discutent entre aux ou au téléphone.

Depuis le 25 janvier, qui a marqué le début du démantèlement du camp de migrants dans l’enceinte du stade de Cavani, à Mamoudzou, ses occupants attendent patiemment leur tour pour enfin quitter cet endroit. Pour ceux qui restent, voir les autres partir alors que les conditions de vie se durcissent devient de plus en plus compliqué.

« C’est étrange, parce qu’on voit les autres partir, nos amis parfois, et nous on reste ici, de plus en plus isolés, sans savoir ce qu’on va devenir. » C’est ainsi qu’Alain parle de l’ambiance dans le campement du stade de Cavani, dans la commune de Mamoudzou, amputé depuis le 25 janvier d’une partie de ses occupants. Si depuis un mois, des groupes de quelques dizaines de personnes quittent le territoire mahorais au fur et à mesure du démantèlement du bidonville, ce lundi matin, ils sont 308 à être partis. Alain, qui est parmi les 410 personnes encore présentes dans le camp, d’après un communiqué de la préfecture paru ce dimanche, espère faire partie du prochain convoi.

Ici depuis cinq mois avec sa famille, le demandeur d’asile attend encore de connaître le sort qui va lui être réservé. Un sort qui a déjà été décidé, mais dont n’a pas encore pu prendre connaissance le ressortissant congolais, qui était activiste pour les droits de l’Homme dans son pays d’origine. Le courrier qu’il attendait pour l’en informer est arrivé à l’association Solidarité Mayotte, fermée depuis plusieurs semaines à cause des menaces reçues depuis le début du démantèlement du camp. Il ne peut donc pas y accéder.

Cette incertitude semble être le lot de la plupart des habitants du bidonville, qui, quand on leur parle, n’ont pas l’air d’être bien au courant de leur prochaine destination. Richard, originaire de Tanzanie, arrivé sur le territoire mahorais il y a trois mois, garde son récépissé de demande d’asile précieusement enregistré sur son téléphone. « J’espère obtenir les papiers qu’il faut pour pouvoir partir dans l’Hexagone, car ici on n’est pas en paix. Mais pour l’instant j’attends encore la décision », explique-t-il en anglais.

« Laisser manger les enfants »

Gloria, qui vient aussi de Tanzanie, n’en sait pas beaucoup plus sur l’avenir qui l’attend. « Je n’ai pas beaucoup d’informations sur où en est ma demande d’asile », constate l’anglophone. A côté, on nous désigne une famille ayant obtenu le statut de réfugié, qui attend encore d’être appelée pour partir vers l’Hexagone.

« Ça devient difficile en tant que parent, on a moins de bons alimentaires avec la fermeture de la Solidarité. Parfois, on ne fait qu’un repas par jour ou alors on se prive pour laisser manger les enfants », décrit Alain, qui a assisté ce dimanche à la visite du stade par le préfet de Mayotte fraichement débarqué, François-Xavier Bieuville. « Il nous a demandé de le soutenir dans le démantèlement, qui est sa priorité, et c’est ce qu’on fait : on n’a pas envie d’être ici. Mais on ne nous a pas vraiment donné de calendrier et on nous a dit que les barrages ralentissaient le départ des gens », relate le demandeur d’asile, qui confirme qu’il revient toujours aux occupants du camp de coopérer en détruisant leurs « maisons » avant leur départ.

Des occupants déjà hébergés ailleurs

L’attente est longue et devient même pressante. En parlant avec différents occupants du stade ce lundi après-midi, on apprend que certains réfugiés en règle et bénéficiant déjà d’un hébergement à Mayotte depuis quelques temps seraient venus exprès au camp de Cavani, à l’annonce de son démantèlement, pour être envoyés vers l’Hexagone. Si certains adopteraient cette stratégie d’eux-mêmes, d’autres y seraient résolus, leurs bailleurs ne voulant plus « d’Africains » dans leur logement. Contactée à ce sujet, la préfecture n’a pas encore répondu à nos sollicitations, ce lundi soir. Fait avéré ou simple rumeur, cette information qui circule tend néanmoins certains habitants de longue date du stade, qui ont l’impression de passer après. Quelques-uns auraient commencé à dresser une liste des habitants du bidonville pour pallier la situation.

Si l’impression de perdition est grande au contact des migrants du campement du stade de Cavani, tous se raccrochent à l’espoir de pouvoir quitter cet endroit, à l’image d’Alain : « On remercie le gouvernement pour ce qu’il fait, le démantèlement, le relogement, l’encadrement. On aimerait que ça continue pour toutes les personnes en situation d’asile. »

La vie de château (provisoire) en métropole

lattente-semee-de-doute-des-migrants-du-stade-de-cavani

D’après nos confrères du Parisien, l’un des points de chute des réfugiés dans l’Hexagone est le château de Thiverval-Grignon (Yvelines). L’ancien campus d’AgroParis Tech, dont la vente à un promoteur immobilier a été annulée, est connu pour sa bâtisse du XVIIème siècle et ses centaines d’hectares de terres agricoles et de forêts. Selon le quotidien parisien, 195 passagers en provenance de Mayotte sont attendus sur place. L’encadrement et l’accueil seront assurés par des bénévoles de La-Croix-Rouge et des travailleurs sociaux d’Emmaüs. Ils seront sur place une quinzaine de jours, avant d’être transférés vers des solutions d’hébergement en province. Ce n’est pas la première fois que le domaine est utilisé pour de l’hébergement d’urgence. Fin 2022, 200 réfugiés sans-abris avaient pu y passer l’hiver, rappelle le Parisien.

Forces vives : A Longoni, le barrage filtrant rythme la vie économique

-
forces-vives-longoni-barrage-filtrant-rythme-vie-economique
Au barrage de Longoni, entre Kangani et le village portuaire, les barragistes disent laisser passer le ravitaillement le week-end. L’un d’eux pointe un manque d’organisation venant des chaînes de magasins pour remplir leurs rayons.

Exceptée une légère trêve, la route vers le port de Longoni est toujours bloquée par des barrages filtrants. Rencontrés ce lundi, les barragistes disent appliquer la charte des Forces vives à la lettre afin de laisser passer collecteurs de déchets ou encore marchandises le week-end tout en continuant le mouvement pour lutter contre l’insécurité par leur action sur le terrain.

« Si ! On laisse passer, on a reçu la liste des plaques ! », coordonne Ibou, au barrage de Longoni, remis en place la semaine passée, après quelques petits jours d’arrêts après des appels de représentants des Forces vives à lever les barrages. Grâce aux plaques d’immatriculations envoyées aux barragistes par le Sidevam, en charge de la collecte des déchets à Mayotte, trois de ses véhicules sont autorisés à traverser. Mais le conducteur d’un scooter venu ce lundi pour tenter de rejoindre le travail n’ira pas plus loin. « Mon patron demande à prendre une photo du barrage pour justifier qu’on ne peut pas passer », renseigne le salarié en s’armant de son téléphone tandis que d’autres font demi-tour.

Depuis le début des barrages érigés pour lutter contre l’insécurité et l’immigration clandestine, début février, les gens semblent avoir pris l’habitude de continuer la route à pied. Sur toute la distance entre le barrage de Longoni et la commune de Kangani, les voitures stationnées de part et d’autre de la chaussée donnent même lieu à quelques difficultés de passages pour les militaires autorisés à circuler afin de transporter les conteneurs de bouteilles d’eau.

« Même le gaz et le carburant, on laisse passer »

« On fait respecter la charte [établie par les Forces vives] », assure Ibou, sous la pluie, près d’une barrière qu’il ouvre aux urgentistes, aides à domicile, camions de poubelle, forces de l’ordre, soignants, habitants qui se rendent à des rendez-vous médicaux, agriculteurs… « Il ne faut pas laisser mourir les animaux ! Même les distributeurs de gaz et de carburant, on laisse passer. »

Les ravitaillements alimentaires, permis par les conteneurs stockés au port, ne passent en revanche que le week-end, de 6 heures à 18 heures, nous apprend-il. « On laisse passer pour qu’il y ait un petit peu d’activité. Il faut bien qu’on mange de temps en temps ! »

« Ce week-end, on a essayé de faire circuler tout le monde pour que les gens puissent souffler un peu et se ravitailler. » Sinon, c’est la même règle pour tous. « Que vous soyez de notre camp ou de l’autre côté », précise Ibou. Selon lui, ni les barragistes qui ont décidé de lever le blocus, ni les chauffeurs de camions qui soutiennent la mobilisation et tentent de négocier, ne passent. « Pas d’impartialité, pas d’arrangements, ici ce n’est que la charte », répète-t-il, tout en décrivant une ambiance bon enfant. « On explique gentiment aux gens notre action. Parfois ils viennent nous soutenir avant leur prise de poste à Vallée 3. Ils amènent le petit-déjeuner. » Ici, une vingtaine de barragistes officie. Plus au nord, ceux du carrefour Milou et de Bandraboua « font le travail en amont ».

« Quand ça pète au loin, on peut alerter du problème »

Sous son parapluie arc-en-ciel, un autre protestataire, patron dans le secteur de l’événementiel et du tourisme, admet que le barrage de Longoni a un poids tout relatif dans l’avancée du mouvement car aucun barrage n’est présent à Mamoudzou, capitale économique de l’île. Mais il y voit une façon de sensibiliser et prévenir du danger. « Quand ça pète au loin, on peut alerter du problème. Ces barrages, c’est le seul moyen qu’on a trouvé pour casser le dynamisme de délinquance. Aucun troupeau de jeunes n’est venu nous agresser jusqu’ici », déclare celui qui estime cependant que c’est aux adultes de « trouver les mots » pour discuter avec les jeunes. Il juge que les forces de l’ordre devraient profiter de ces barrages pour contrôler la population.

Même « mauvaise foi » selon lui de la part des chaînes de magasins qui pourraient s’organiser pour remplir leurs rayons de nourriture grâce aux passages de camions permis le week-end au lieu de « les laisser vides », et « diviser la population » quant au bienfondé de la mobilisation.

Dimanche, les Forces vives ont adressé un communiqué (voir par ailleurs) au nouveau préfet, François-Xavier Bieuville, arrivé la veille, pour afficher leur intention de collaborer avec l’administration en vue d’obtenir l’état d’urgence à Mayotte ainsi que la mise en place d’un comité de veille de lutte contre la délinquance et l’immigration clandestine. « Chaque levée de barrage offre aux délinquants l’opportunité de reprendre leurs activités nocives », peut-on lire.

Ibou espère que ceux qui maintiennent les barrages seront entendus par le nouveau préfet, convaincu que ceux qui ont arrêté « vont se remobiliser ». « Il y a toujours des phases où les gens sont fatigués, voire démotivés. On est tous en lien. On s’encourage, on partage nos difficultés », liste-t-il.

À Longoni, une voiture de barragistes venant du nord s’arrête pour épauler voire relayer l’équipe. Il fait remarquer qu’ils préfèrent « être fatigués un instant et être en sécurité après tout le temps ».

La ministre des Outre-mer à Mayotte ce mardi

forces-vives-longoni-barrage-filtrant-rythme-vie-economique
Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outremer, est à Mayotte, ce mardi, pour faire un point d’étape sur la loi Mayotte et constater que le mouvement social n’est pas terminé.

Deuxième visite officielle depuis sa nomination. Selon le programme communiqué à la presse ce lundi, la ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux présidera, ce mardi, dès 9 heures, la cérémonie d’installation du nouveau préfet François-Xavier Bieuville, place de France, à Dzaoudzi, en remplacement de Thierry Suquet. Dans le cadre de son déplacement, la représentante devrait poursuivre les discussions avec les élus sur la situation sécuritaire et l’élaboration du projet de loi pour Mayotte présenté en conseil des ministres le 22 mai prochain. Elle a rendez-vous avec l’ensemble des services de l’état et le procureur de la République, à la préfecture, le matin. Elle assistera ensuite à la présentation du dispositif « École ouverte » au lycée Bamana. C’est à midi qu’elle devrait s’entretenir avec les élus pour une réunion de travail au cours de laquelle la loi Mayotte (prévue le 22 mai) devrait être sur la table. Dans l’après-midi, une visite de la constitution du stock stratégique d’eau de M’tsapéré est prévue. La journée devrait se terminer après la rencontre d’acteurs économiques, dont l’activité a été affectée par la situation sécuritaire, à la Chambre de commerce et d’industrie.

Forces vives : une réunion à Dembéni pour mettre les choses au clair

-
Les principaux représentants des Forces vives étaient à Dembéni, ce lundi après-midi, pour tenter de trouver une position commune avant l’arrivée de la ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux.

A la Maison pour tous de Dembéni, les représentants du mouvement social se sont réunis trois heures durant, ce lundi, à la veille de l’arrivée de Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer. Yasmina Aouny, porte-parole des Forces vives, rappelle que l’instauration d’un état d’urgence sécuritaire est une mesure qui « tient à cœur » chez les barragistes.

A quelles conditions les onze barrages maintenus sur les routes de Mayotte (sur quatorze recensés) seront-ils levés ? Alors que des tensions sont apparues au sein même des Forces vives, le collectif qui donne le tempo de la mobilisation sociale, quel message faire passer à la ministre déléguée aux Outre-mer, en visite ce mardi à Mayotte ? Les représentants se sont discrètement réunis, ce lundi, à Dembéni, pour tenter de donner une réponse collective à ces deux questions. L’objectif était aussi « d’apaiser la situation », explique Yasmina Aouny, porte-parole des Forces vives, et des référents qui maintiennent les barrages.

« On a discuté de nos attentes et quand même, on a tous souligné l’importance, pour demain [ce mardi], qu’une annonce soit faite concernant la situation sécuritaire de l’île. C’est la réponse qu’attendent ceux qui sont sur les barrages pour les quitter », rapporte l’ancienne candidate aux élections législatives de 2022. Les pionniers des Forces vives étaient, comme elle, autour de la table pour en discuter : Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte, Saïd Kambi et Badirou Abdou ont échangé pendant plus de trois heures avec des « observateurs », dont Haoussi Boinahedja, secrétaire général de la CGT à Mayotte et Nabilou Ali Bacar, directeur du Cesem.

L’état d’urgence sécuritaire « leur tient à cœur »

Pourtant, dans son programme, la ministre déléguée aux Outre-mer n’accorde pas -officiellement- de place à un échange avec la société civile, ou les collectifs, au cours de sa deuxième visite express à Mayotte. Cela dit, elle pourrait rencontrer directement les Forces vives dans le courant de la journée, nous explique-t-on.

Qu’attendent les « barragistes » ? « Au-delà des avancées qui ont été obtenues dans cette lutte et que tout le monde reconnaît unanimement, c’est vrai que la question de l’instauration de l’état d’urgence, avec l’espoir qu’il soit renouvelé, leur tient à cœur », répond Yasmina Aouny. Une mesure « complémentaire » à celles réclamées lors de la visite de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, le 11 février. « Il est important de souligner qu’au vue de la colère qui anime les personnes sur les barrages il est compliqué de se pointer et de leur dire simplement : « c’est bon, vous pouvez partir ». Il y a des référents et des personnes qui attendent des comptes-rendus, des explications et qui surtout donnent leurs avis. Ils attendent des réponses qui convainquent et qui persuadent », poursuit la porte-parole des Forces vives.

« Il y a une seule organisation »

Si l’occasion se présente, Marie Guévenoux et ses équipes échangeront avec un seul collectif, ce mardi. Des tensions, mises en exergue lors de l’assemblée générale de Tsararano, le 16 février, laissaient croire que les Forces vives s’étaient morcelées en deux, entraînant la création des « Forces du peuple », un collectif d’irréductibles barragistes pas prêts de lever les blocages. Mais les leaders du mouvement social s’inscrivent en faux. Yasmina Aouny rejette aussi ce qui est apparu comme une tentative de déstabilisation : « Ce n’est pas du tout vrai. Une lettre a été envoyée depuis je ne sais où. C’est une blague qui a été prise au sérieux et ça n’a pas aidé à clarifier la situation ».

Les « Forces du peuple » n’ont donc jamais existé, si ce n’est quelques heures sur les réseaux sociaux, voire quelques temps dans l’imaginaire des commentateurs. « Aujourd’hui, j’ai surtout envie de dire qu’il y a une seule organisation Forces vives et je reste convaincue que les deux positions sont complémentaires et que les deux points de vue s’entendent parfaitement. Je comprends les positions des camarades qui demandent la levée des barrages », affirme la porte-parole.

La ministre des Outre-mer à Mayotte ce mardi pour accueillir le nouveau préfet

-
ministre-outre-mer-ce-mardi-pour-accueillir-nouveau-prefet
La ministre des Outre-mer Marie Guévenoux sera présente ce mardi pour accueillir le nouveau préfet François-Xavier Bieuville.

Deuxième visite officielle depuis sa nomination. Selon le programme communiqué à la presse ce lundi, la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux présidera, ce mardi, dès 9 heures, la cérémonie d’installation du nouveau préfet François-Xavier Bieuville, place de France, à Dzaoudzi, en remplacement de Thierry Suquet.

Dans le cadre de son déplacement, la représentante devrait poursuivre les discussions avec les élus sur la situation sécuritaire et l’élaboration du projet de loi pour Mayotte présenté en conseil des ministres le 22 mai prochain.

Elle a rendez-vous avec l’ensemble des services de l’état et le procureur de la République, à la préfecture, le matin. Elle assistera ensuite à la présentation du dispositif « Ecole ouverte » au lycée Bamana. C’est à midi qu’elle devrait s’entretenir avec les élus pour une réunion de travail. Dans l’après-midi, une visite de la constitution du stock stratégique d’eau de M’Tsapéré est prévue. La journée devrait se terminer après la rencontre d’acteurs économiques, dont l’activité a été affectée par la situation sécuritaire, à la Chambre de commerce et d’industrie.

Crise de l’eau : les pluies perturbent la production d’eau potable ce lundi

-
Les communes de Koungou, Dembéni et Mamoudzou sont touchées par des coupures intempestives en raison des difficultés de production, ce lundi.

Au cours du week-end et ce lundi, les fortes pluies ont perturbé la production d’eau potable. En effet, l’eau des rivières chargée de sédiments est plus compliquée à traiter dans les usines de production. Ainsi, celle de Bouyouni s’est retrouvée en difficulté. Le quartier de Gnambo titi à Passamaïnty, les villages de Kawéni et Koungou ont vu la distribution être interrompue vers 13h, ce lundi. Rebelote dans l’après-midi. « En raison des perturbations de la production dans les deux plus importantes usines du fait de la forte turbidité des eaux, le planning des tours d’eau en vigueur ne peut plus être respectés partout car des coupures techniques doivent être mises en œuvre sur certains secteurs pour permettre aux réservoirs de tête de se remplir avant de reprendre la distribution normale », confirme la SMAE.

Faute de production suffisante, l’alimentation en eau de M’tsapéré, Majicavo-Koropa, Kangani, Ongoujou, Hajangoua, Hamouro, Mgnambani et Bambo Est ne pourra pas être assurée avant 8h, ce mardi matin. Des quartiers et villages du secteur 1 ont vu leur ouverture de réseau décalée à 18 h, lundi soir. C’était le cas de Doujani, des Hauts-Vallons, Majicavo-Lamir, Dzaoudzi et Nyambadao.

Football : les jeunes joueurs d’Hamjago animent la mi-temps de PSG-Rennes

-
football-les-jeunes-joueurs-dhamjago-animent-mi-temps-de-psg-rennes

Douze jeunes joueurs des Étincelles Hamjago se sont envolés, ce week-end, en direction de Paris grâce à leur victoire lors de la finale de la première édition l’Orange Cup à Sada en décembre. Le challenge sportif et éducatif réservé à la catégorie U11 est un projet en collaboration avec de la Ligue mahoraise de football et l’opérateur de téléphonie mobile. Il a permis aux joueurs originaires du nord de Mayotte (en blanc sur la photo) d’assister à la rencontre PSG-Rennes, mais également de fouler la pelouse du Parc des Princes à la mi-temps en « participant à une séance de tirs aux buts dans le cadre de l’Orange Football Challenge ». Pour la petite histoire, Hamjago a fait mieux que le PSG, ce soir-là (qui a dû se contenter du match nul, 1-1), en gagnant par quatre tirs au but à trois face aux Réunionnais de l’AS Capricorne (Saint-Pierre).

Les barragistes toujours en place demandent à dialoguer avec le nouveau préfet

-
forces-vives-toujours-en-place-demandent-dialoguer-avec-nouveau-prefet
Le barrage au carrefour Ngwézi, à Chirongui, était toujours fermé ce lundi matin.

A peine Thierry Suquet parti, la branche des Forces vives toujours en place sur les barrages a rédigé un communiqué à l’intention du nouveau préfet, François-Xavier Bieuville, afin d’ouvrir le dialogue vers des solutions de sortie de crise.

Ce dimanche, les barragistes des Forces vives toujours en place ont rédigé un communiqué à l’attention du nouveau préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. On nous confirme que le texte a bien été écrit par les Forces vives toujours actives sur les routes afin de « solliciter de toute urgence l’ouverture d’un dialogue constructif et immédiat concernant la crise sociale qui secoue notre territoire depuis le 22 janvier dernier ».

Il y est rappelé que les barrages sont tenus pacifiquement, non dans un esprit de confrontation, mais comme moyen de faire entendre la voix de la population et de protéger les habitants de la délinquance. « Nous tenons à souligner que ces barrages laissent passer les forces de l’ordre, […]. Cependant, il est désolant de constater que chaque levée de barrage offre aux délinquants l’opportunité de reprendre leurs activités nocives », peut-on lire. Mafana, référent du barrage du lycée Chirongui et membre du Comité citoyen du Sud, nous confirme ce lundi, comme il l’avait fait la semaine dernière, que les barrages ne sont pas là pour bloquer la population mais sont un « appel au secours ».

« La sécurité immédiate des habitants de l’île »

Des barrages qui demeurent en raison de la frustration provoquée par les échanges avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et des mesures qui ont été annoncées par ce dernier, qui « n’ont pas abouti à des solutions satisfaisantes, en particulier en ce qui concerne la sécurité immédiate des habitants de l’île ». Une position qui tranche donc avec l’autre partie des Forces vives, parmi laquelle on retrouve Safina Soula, qui indiquait la semaine dernière que les annonces du ministre était une bonne avancée et qu’il fallait désormais lever les barrages.

Les Forces vives encore présentes sur les routes réitèrent leurs revendications dans le communiqué : l’instauration immédiate de l’état d’urgence, des mesures concrètes pour garantir la sécurité de tous et la création d’un comité de suivi, avec des représentants du mouvement, pour « veiller à l’évolution de la lutte contre la délinquance et l’immigration clandestine ».

Ne souhaitant pas revivre ce qu’elles qualifient d’ « échecs des mobilisation antérieures de 2011 et 2018 », elles affirment leur souhait de travailler de manière constructive avec les services de l’Etat pour trouver des solutions durables et demandent ainsi à rencontrer le préfet de Mayotte le plus rapidement possible afin d’établir un dialogue.

Communiqué Forces vives
La branche des Forces vives toujours en place sur les barrages ont publié un communiqué à l’attention du préfet de Mayotte, ce dimanche 25 février.

Le camp de migrants en partie démantelé ce dimanche

-
camp-migrants-en-partie-demantele-ce-dimanche

Point de départ de la contestation, le démantèlement du camp de migrants de Cavani s’est poursuivi, ce dimanche. « 308 personnes » ont désormais quitté le territoire mahorais, indique la préfecture de Mayotte. « Les 410 individus restants sur le site à l’issue de cette opération sont d’ores et déjà identifiés », selon les services de l’État. « Au regard de leur statut administratif, ils seront pris en charge hors de Mayotte ou éloignés vers leur pays d’origine. »

François-Xavier Bieuville, le nouveau préfet de Mayotte, qui remplace Thierry Suquet, « réaffirme la mobilisation de l’Etat afin de mener à son terme cette opération dans les meilleurs délais. Il déplore le maintien de barrages sur les axes de circulation du territoire qui sont aujourd’hui le principal obstacle à l’accélération du démantèlement du camp et qui continuent à asphyxier la vie économique, sociale, sanitaire et sécuritaire de Mayotte ».

Saïd Hachim se présente comme « un habitant de l’île » et non un leader des Forces vives

-

Présent à la réunion de M’roalé, le mercredi 21 février, Saïd Hachim dément être un des « leaders » des Forces vives, comme il est présenté dans notre édition de ce jeudi, dans un article intitulé : « Barrages : L’union se disloque chez les Forces vives ». Selon nos informations, ce soir-là, quinze représentants des Forces vives ont donné leur opinion sur la levée ou non des barrages. Des participants nous ont affirmé que Saïd Kambi et Saïd Hachim étaient les seuls à ne pas se prononcer pour la levée des barrages, tout comme plusieurs groupes de barragistes, entrainant le départ de ceux qui la souhaitent.  « Je tiens à clarifier que, même si je soutiens ce mouvement social visant à améliorer la situation à Mayotte et que je suis profondément concerné par les violences chroniques qui gangrènent notre île, je n’ai jamais occupé le rôle de leader au sein de ce mouvement. Ma participation s’est limitée à exprimer publiquement mon opinion en tant qu’habitant de l’île, soucieux de son avenir et de son bien-être », fait-il valoir dans un droit de réponse envoyé jeudi soir.
« Je souhaite préciser que, bien que je puisse comprendre la frustration et le désir de changement qui animent beaucoup d’entre nous à Mayotte, je n’ai jamais appelé à l’établissement de barrages ni me suis prononcé en faveur de tels actes. Mon engagement est pour un dialogue constructif et des solutions pacifiques qui respectent le droit de chacun », poursuit-il. Lors d’une interview chez nos confrères de Mayotte la 1ère, ce vendredi matin, Saïd Kambi a également contesté avoir milité pour le maintien des blocages, mais plutôt pour garder le dialogue entre les deux camps de Forces vives divisés alors sur la question de la levée des barrages, indiquant que les deux « ont leurs raisons ».

Philippe Vigier : « une chambre avec une salle de bains »

-
philippe-vigier-chambre-avec-salle-de-bains

« Six mois d’action, six mois de passion », c’est ainsi que Philippe Vigier résume son bilan en tant que ministre délégué aux Outre-mer. Sur le plateau de France 3 Centre-Val-de-Loire, le dimanche 18 février, l’élu d’Eure-et-Loir a d’abord dû répondre de l’article de Mediapart sur le surnom de « squatteur de la République ». Celui-ci indiquait que l’ancien ministre du gouvernement d’Élisabeth Borne continuait d’occuper le logement de fonction de la rue Oudinot, d’utiliser le véhicule du ministère et d’avoir organisé des dîners. « Un mot totalement inadapté », répond-il. « En résumé, c’est une chambre avec une salle de bains », minimise-t-il, ajoutant que les trois dîners en cause ont été payés de sa poche.

Revenant sur son action, il a largement évoqué Mayotte sur laquelle il est venu cinq fois en quatre mois. « J’ai pris tous les dossiers à bras le corps. Évidemment, j’ai été projeté sur le mur de Mayotte », fait-il remarquer. Sur la crise de l’eau, il affirme (à tort) « qu’à l’heure où je vous parle, il y a de l’eau qui coule tout le temps ». Selon lui, la capacité de production a été augmentée de 10.000 m3 d’eau par jour et que « jusqu’à 500.000 bouteilles ont été distribuées par jour ». Sur le droit du sol, il se dit favorable à la suppression comme annoncé par Gérald Darmanin, son ex-ministre de tutelle. Dans le projet de loi Mayotte qu’il laisse à Marie Guévenoux, il indique qu’il prévoyait un volet sur les infrastructures (routes, hôpitaux, écoles, réseau d’eau). « Je souhaite qu’on puisse faire une loi de programmation pour donner sur la durée à Mayotte les moyens de son développement », clame-t-il.

Anis Chebani fêté par « Le quartier chic de Majicavo »

-
anis-chebani-fete-par-quartier-chic-majicavo

Récent lauréat du prix Afro Hair Combo, Anis Chebani fait la fierté de son village de Majicavo-Koropa. Ce samedi, une cérémonie surprise a eu lieu au marché de Majicavo-Dubaï en l’honneur du coiffeur local. Celle-ci a été organisée par l’association « Le quartier chic de Majicavo » pour le féliciter et l’encourager à continuer à faire briller Mayotte à l’international. Le jeune homme s’attelle désormais à un autre projet, organiser un défilé Coiffures en folie à La Réunion.

Une embarcation en provenance de Madagascar appréhendée

-

La brigade nautique de la police aux frontières a intercepté, ce jeudi, une embarcation en provenance Madagascar et en direction des Comores. Les policiers ont répertorié « 42 passagers en situation irrégulière devaient rejoindre Mayotte ». Les trois passeurs ont été placés en garde à vue. Ces dernières années, la politique du Parquet et plus ferme à leur encontre avec des peines de prison même pour le primo-délinquants.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes