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Des collégiennes de Chiconi championnes de futsal féminin

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Les footballeuses de la section sportive du collège Ali Hadi de Chiconi ont remporté le titre de championnes académiques de futsal féminin. Onze d’entre elles vont ainsi se rendre dans l’Hexagone pour les championnats de France de futsal UNSS (Union nationale du sport scolaire).

La CSSM change de moyen de communication avec ses usagers

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La Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM) annonçait la semaine dernière la fermeture définitive de son adresse mail dédiée à la réception des courriels des usagers, pfs.cssm@css-mayotte.fr, à compter du lundi 1er avril. Désormais, pour contacter la CSSM, il faut passer par les messageries en ligne disponibles sur les sites internet et applications mobiles dédiés. Cela concerne aussi bien les échanges et la transmission de documents. Pour l’assurance maladie, il faut passer par le site ameli.fr depuis son compte personnel ; pour la branche Famille, il faut passer par le site caf.fr ; pour la branche Recouvrement, par le site urssaf.fr ; pour la branche Retraite, un formulaire de contact sera disponible prochainement sur le site internet de la CSSM, et enfin, pour la sécurité sociale agricole (MSA), il faut passer par le site mayotte.msa.fr. Pour les autres demandes ne relevant pas directement des branches citées précédemment, un autre formulaire de contact sera disponible sur le site internet de la CSSM prochainement. Les usagers sont invités à créer leurs comptes en ligne pour faciliter les échanges avec la CSSM. Pour celles et ceux qui rencontrent des difficultés avec la création ou la gestion de leur compte, un accueil sans rendez-vous est disponible à la CSSM. Les usagers qui n’ont pas accès aux messageries sécurisées peuvent prendre rendez-vous à la CSSM. La fermeture de cette adresse mail a pour but d’optimiser le traitement des dossiers, de faciliter les échanges, de garantir la sécurisation des données et de sensibiliser aux services en ligne.

Le CCAS de Tsingoni au congrès de l’union nationale des CCAS

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Les 27, 28 et 29 mars, le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Tsingoni a participé au congrès de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (UNCCAS) pour l’année 2024. Pour cela, l’équipe du CCAS de Tsingoni s’est rendue dans l’Hexagone, au Carré des Docks du Havre (Seine-Maritime). Cette 93ème édition du congrès portait sur la thématique des maires et leurs CCAS face aux crises sociale, climatique, économique et démocratique.

Un samedi jeux de société au Lascap Bar à M’bouini

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Le Lascap Bar, à M’bouini, dans la commune de Kani-Kéli, organise une journée jeux de société à destination de tous les âges samedi. Plusieurs jeux de plateau, de cartes, de stratégie et d’adresse seront disponibles. Des musiciens seront présents pour assurer une ambiance musicale live.

Lois Mayotte : Le calendrier et le manque de fond suscitent l’inquiétude des élus

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Le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, la ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux, et le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, arrivent ensemble à l’hémicycle Bamana du conseil départemental, ce mercredi, en début d’après-midi.

Deux réunions de travail sur le thème législatif ont eu lieu, ce mercredi, pour le premier jour de la visite de Marie Guévenoux. La ministre déléguée aux Outremer a présenté « les axes de travail » des deux lois, constitutionnel et de programme, sans toutefois convaincre les élus mahorais, qui en attendaient plus.

« L’objectif de ces réunions est de présenter les axes de travail du gouvernement sur les projets de loi et de recueillir l’avis des élus », a fait remarquer la ministre déléguée aux ministres des Outremer, Marie Guévenoux, à la sortie de l’entretien avec une bonne partie des conseillers départementaux, en début d’après-midi. Comme le matin avec les députés Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine, il y était question des deux volets législatifs. Le premier concerne le projet de loi constitutionnel « radical », selon la ministre, puisqu’il s’agit de l’abrogation du droit du sol. « Il s’agit de faire en sorte que plus aucun enfant de parents étrangers, parce qu’il est né à Mayotte et qu’il a vécu cinq ans ici sans discontinuer, puisse acquérir la nationalité française », souhaite-elle. Alors que les effets de la dérogation de 2018 (à Mayotte, un enfant d’ascendance étrangère peut acquérir la nationalité française quand l’un de ses parents est en situation régulière dans les trois mois avant la naissance) n’ont jamais été démontrés, mais le gouvernement veut aller plus loin, quitte à rentrer dans un combat législatif compliqué.

Pire, le destin de la suppression du droit du sol est lié à une des revendications principales des Forces vives, la fin du séjour territorialisé qui bloque le départ d’étrangers en situation régulière dans d’autres départements français. L’intérêt du gouvernement reste donc de mettre fin au titre de séjour territorialisé…à condition que beaucoup moins d’étrangers puissent y prétendre. « 85% des titres de séjours sur le territoire sont donnés dans le cadre du regroupement familial », rappelle la ministre, qui n’a accordé à la presse que deux questions à la sortie de cette séquence.

Une copie à la dernière minute

Sur le deuxième sujet, la loi-programme, les élus départementaux n’ont pas eu davantage de certitudes. Au contraire, « pour l’instant, nous n’avons pas les propositions concrètes, on a les axes de travail. On attend les contributions ligne par ligne », regrette Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte. Il dit retrouver dans les quatre axes (immigration, sécurité, développement économique et évolution institutionnelle), ce qui primait en septembre. En tout cas en partie, puisque la convergence sociale et la question des transferts des compétences vers les collectivités locales ne sont pas dans « les axes de travail » retenus, même si elles pourront toujours être abordées. Outre le fond, c’est le calendrier qui suscite des interrogations. La date du 22 mai a été retenue pour une présentation du projet de loi en conseil des ministres. « À quel moment on aura le document ? Comment on pourra mener une concertation avec tous les acteurs ? », s’interroge le chef du Département, qui confirme « ne pas avoir l’assurance » de pouvoir rencontrer la ministre d’ici un mois, date d’envoi du texte.

Soula Saïd Souffou, conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui, partage les mêmes craintes. « La date annoncée du 22 mai semble tendue, de l’aveu même de la ministre », raconte celui qui siège dans l’opposition départementale. Il estime d’ailleurs qu’avec les promesses faites, il ne peut plus y avoir de retour en arrière. « Ils vont attendre, comme d’habitude, cinq jours avant pour nous demander de nous prononcer dans l’urgence. C’est qu’ils se foutent pas mal de notre avis », estime le Sadois. Comme Salime M’déré, le vice-président du conseil départemental, il trouve que cette visite a des airs de « redites ». « Je n’ai rien trouvé de nouveau là-dedans », continue l’élu d’opposition.

La peur des barrages

« Je l’ai exposé clairement à la ministre. Il y a toujours un risque de blocage sur le territoire, comme nous avons vécu il y a quelques jours », dit craindre Ben Issa Ousseni. S’il se dit favorable autant à la suppression du droit du sol que celle du titre de séjour territorialisé, conditionner les deux présente un gros risque en cas d’échec. « Comme les deux mesures sont liées, il y a un point d’inquiétude », confirme-t-il. À Paris, la majorité se déchire déjà sur le sujet. Sacha Houlié par exemple, le député Renaissance et président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale récemment venu à Mayotte, faisait part de son scepticisme lors de sa visite. La dernière loi Immigration et Intégration avait révélé les mêmes fractures, mais là, pas de commission mixte paritaire pour sauver la modification du droit du sol. Si les 3/5èmes du Congrès ne sont pas favorables, celle-ci sautera.

Pareil sur la situation sécuritaire, l’accalmie actuelle due au ramadan se prolongera-t-elle avec l’opération Wuambushu 2 (qui pourrait changer de nom ce jeudi) ? L’approche des Jeux olympiques en juillet, qui arrive toutefois au moment des vacances scolaires (période réputée plus calme), pourrait faire perdre des forces de l’ordre supplémentaires. « On ne veut pas qu’il y ait une suspension de l’opération à Mayotte parce qu’il y a les Jeux, même si on comprend la nécessité de mobiliser les forces de l’ordre », indique Ben Issa Ousseni, avant d’appeler à un engagement « au-delà de l’été ».

Migrants de Cavani : « instruire chacune des situations »

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Le préfet de Mayotte montre à la ministre les photos du camp avant son démantèlement.

« Il va falloir qu’on instruise chacune des situations […]. On ne peut pas déloger quelqu’un sans lui assurer un logement », fait remarquer la ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux, en déplacement à Mayotte, Ce mercredi après-midi, dans les tribunes du stade de Cavani, elle réagissait face à l’ancien emplacement du camp démantelé, alors que 200 personnes, qui n’étaient pas inscrites sur les listes de recensement de la préfecture, nous indique le préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron, dorment encore à ses abords. « Avec cette pression du logement qu’on a en ce moment sur l’île, c’est effectivement très compliqué. Il va falloir qu’on fasse preuve d’une forme d’agilité au niveau créativité », reprend la ministre. Marie Guévenoux envisage même une certaine forme de souplesse administrative. « Je laisserai la tâche au ministre du Logement pour voir de quelle façon avancer », poursuit-elle. « Si ces personnes ont besoin d’être relogées, on fera en sorte de pouvoir les reloger. »

Crise de l’eau : Le gouvernement planche sur « une situation stable en 2025 »

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Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outremer, aux côtés du préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, sur le site de la retenue collinaire de Combani, le mercredi 3 avril.

Dans un contexte de crise structurelle de la distribution de l’eau à Mayotte, la ministre chargée des Outre-mer annonce une enveloppe de 75 millions d’euros pour réparer les fuites sur le réseau d’eau et accélérer les travaux de la future usine de dessalement d’Ironi Bé prévue en 2025. Celle-ci, avec ses 10.000 m3 par jour dans un premier temps, doit permettre de mettre un terme (au moins provisoirement et sans nouvelle sècheresse) aux tours d’eau.https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

MDPH : « On veut une solution pour sortir de la crise et avancer »

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Le comité exécutif (Comex) de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) se réunit, ce jeudi, pour dresser un bilan des actions et des finances de 2023, ainsi que présenter la nouvelle convention de la structure qui doit répondre aux revendications du personnel qui a fait grève d’octobre à décembre.

Ce jeudi, le comité exécutif (Comex) de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) se réunit pour faire le bilan d’une année 2023 marquée par une grève de plus de deux mois. Parmi les revendications des grévistes à l’époque, la clarification du fonctionnement des instances de la structure, à laquelle doit répondre une convention validée par le conseil départemental samedi dernier et qui est présentée ce jeudi au Comex.

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Madi Velou est président délégué de la MDPH depuis septembre 2021.

Le comité exécutif (Comex) de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) se réunit ce jeudi à 9h, dans ses locaux de Mamoudzou. La structure étant un groupement d’intérêt public (GIP), le comité est normalement présidé par le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, et réunira différentes instances, comme l’Agence régionale de santé (ARS), la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) ou encore des associations. Une réunion « classique » pour Madi Velou, qui en est le président délégué : « On va parler du bilan financier et de l’activité en 2023, qui est très positive pour nous, des différents projets qui ont été menés, comme les antennes et permanences dans les maisons France-Service, la modernisation des outils informatiques, le financement de nouveaux bus, etc. »

Sauf que le contexte dans lequel se tient cette réunion est tout sauf classique. D’octobre à décembre 2023, une partie du personnel de la MDPH est entré en grève, notamment pour protester contre le non-renouvellement du contrat de la directrice d’alors, très appréciée au sein des équipes, le manque d’effectif, mais également le manque de clarté du fonctionnement de la présidence déléguée. Si un protocole de sortie de conflit a été signé entre Ben Issa Ousseni et l’intersyndicale en décembre, la crise n’est pas encore résorbée et va être amenée sur la table ce jeudi, d’après Mikdar M’dallah-Mari, président d’honneur d’Handicapable, qui représente son association lors de ce comité exécutif. « On veut une solution pour sortir de la crise et avancer », insiste-t-il.

Une nouvelle direction en mai

Madi Velou revient sur le protocole de fin de conflit : pour lui, il faut laisser le temps aux actions de se mettre en place. Il insiste en effet sur le fait que le mouvement social qui a traversé l’île a retardé le travail sur la mise en œuvre de ce protocole. « On ne peut pas faire un bilan tout de suite », rétorque-t-il. Parmi les revendications présentes dans ce protocole, la mise à jour de la convention de la MDPH, en y explicitant le fonctionnement du GIP, des instances et la place du président délégué. Sur ce point, une convention actualisée a été travaillée par une avocate parisienne et soumise au conseil départemental, ce samedi 30 mars, qui l’a validé, ainsi que la préfecture, l’ARS, le rectorat et la CSSM. « Ce jeudi, c’est la continuité. Le Comex va entériner cette décision du conseil départemental, actant un certain nombre de revendications des grévistes », précise le vice-président du Département de Mayotte en charge du social.

Plusieurs départs de personnel avaient été annoncés en raison de la situation de la MDPH. De son côté, Madi Velou assure qu’il s’agissait de mise à disposition qui seront remplacées par d’autres fonctionnaires et que certains ont demandé à revenir. Il affirme aussi que plusieurs recrutements ont été effectués pendant et depuis la grève, pour répondre aux revendications, notamment celui d’une directrice adjointe début décembre, et d’une personne au poste de direction vendredi dernier et qui devrait prendre ses fonctions avant le début du mois de mai. Une référente partenaire, un infirmier, un médecin et du personnel d’accueil ont également été engagés.

« Il faut que les salariés qui sont déjà là et qui connaissent déjà le métier restent, au lieu d’embaucher de nouvelles personnes qui vont devoir être formées. Sinon, tout cela va avoir un impact sur l’accompagnement des personnes handicapées », indique de son côté Mikdar M’dallah-Mari.

Comores : Un prédicateur crée un tollé en appelant les hommes à frapper leurs épouses

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Avec un ton marrant, et sans trop détailler, un religieux comorien a cité un verset du coran, le livre sacré des musulmans, pour justifier ce qu’il avançait. Mais ce discours passe mal, notamment chez la communauté des prédicateurs, dont certains dénoncent une interprétation dangereuse et erronée. 

En cette période de ramadan, après le « Ansr », la troisième sur les cinq prières qu’accomplissent quotidiennement les musulmans, les fidèles comoriens se retrouvent dans les mosquées pour suivre une traduction du coran, le livre sacré de l’islam, religion officielle des Comores. Dans la capitale de l’Union, Moroni, il y a un prédicateur qui fait beaucoup parler de lui ces derniers jours pour des propos qu’il a tenus, qualifiés de « misogynes ». Dimanche, alors qu’il est entouré des fidèles, le prédicateur Omar Said Cheikh Dahalani a ouvertement incité les hommes à frapper leurs épouses. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, on l’entend affirmer sans gêne que lever la main sur les conjointes jusqu’à les blesser est une façon d’asseoir l’autorité de l’époux, évoquant un verset du coran, sans pour autant le détailler. C’est aussi une preuve d’amour, ajoutait-il, tout en se marrant. Les hommes qui étaient présents à la mosquée ce jour-là, eux, en rigolaient. Comme si le discours du prédicateur, habitué aux slogans provocateurs et comiques, n’avait rien d’anormal.

« Violence conjugale »

Dans la foulée, le message est passé presque inaperçu, en dépit de son caractère « violent ». Toutefois, quelques heures plus tard, des voix ont commencé à s’élever pour dénoncer cet appel à la « violence conjugale ». « Accepter de telles paroles revient à les cautionner. Il est impératif de cesser de plaisanter sur des comportements qui ne devraient pas être tolérés. Une interprétation erronée des faits pourrait compromettre l’avenir de nos enfants, en particulier les filles. Il s’agit en réalité d’une incitation à la violence conjugale », a fustigé dans un commentaire, un internaute répondant au nom d’Abdoul Anziz. Beaucoup de militantes ont également réagi. La chanteuse Ahmed Hassane Royidat, a aussi exprimé son indignation. « Les femmes sont fatiguées je vous le dis. Priorisez le dialogue, car la violence tout le monde peut en faire usage. Il faut savoir que les femmes d’aujourd’hui ne sont plus celles d’antan, lesquelles subissaient au nom d’un un soi-disant honneur de la famille », a écrit la jeune femme sur son mur Facebook, tout en rappelant que le prophète Muhammad, la référence pour toute la communauté musulmane, n’a jamais levé la main sur aucune de ses épouses.

Des propos que partage un prédicateur de Moroni qui dénonce une interprétation dangereuse de son collègue. « Il ne mesurait pas la portée de son discours. D’ailleurs, lui n’oserait pas frapper son épouse. Il y a des prédicateurs qui font une lecture ancienne du noble coran. Alors que dans celui-ci, la partie qui évoque ce sujet est trop détaillé. En tout cas, ce religieux ne nous représentait pas », a souligné notre interlocuteur selon qui cet appel à la violence est contraire aux lois internationales et nationales qui répriment les abus dont sont victimes les femmes.

Personnalité très respectée, aussi bien en France qu’aux Comores, le théologien, Mohamed Bajrafil, est monté lui aussi au créneau. Répondant à des questions qui lui ont été posées par certains médias, l’ancien imam franco-comorien a partagé son point de vue sur ce verset coranique, dont il est question. « Dans le coran, contrairement à l’animal, Dieu fait appel à la raison de l’homme dans tout ce qu’il lui dit de faire, afin qu’il comprenne d’abord. Cet aspect échappe à beaucoup de gens, qui oublie que si Dieu voulait un robot qui ne réfléchit pas sur son message, il se serait adressé à l’animal ou aux anges, dont la nature est de ne pas chercher à questionner les ordres du créateur », a d’abord relevé l’homme âgé de 46 ans, dont quatorze passés dans les prêches à la mosquée d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).

Contextualiser le coran

Le spécialiste du droit musulman, connu des plateaux télé français, où il débattait avec l’extrême droite, insiste sur l’importance de contextualiser le coran, qui interagit avec les contemporains de sa révélation, tout en tenant compte des réalités de ceux-ci. « Le prophète Muhammad n’a jamais frappé personne, sauf pendant les batailles, encore moins ses épouses. Il avait fermement interdit à ses compagnons de le faire », a martelé, Mohamed Bajrafil ajoutant que beaucoup de savants religieux ont affirmé qu’il est interdit de lever la main sur sa femme quand bien même, celle-ci désobéit aux ordres de son conjoint.  « L’humain ne peut être honni, déshonoré, ou traité comme un moins que rien, qu’il soit grand ou petit, blanc ou noir, pour quelques raisons que ce soit, à part s’il se comporte ainsi à l’endroit d’un de ses semblables », a enchaîné l’ambassadeur comorien auprès de l’Unesco. Une façon de balayer l’argument avancé par le prédicateur selon qui violenter la femme serait une preuve de supériorité de l’homme au sein du foyer.

À propos du verset 34 de la Sūrat 4, où il est fait mention d’une autorisation de « frapper » la femme, le théologien rappelle ceci. « Dans une société patriarcale, comme fut celle des Mecquois, il a été concédé au mâle un peu de pouvoir symbolique sur sa femme. Mais nombre d’exégètes musulmans étaient clairs qu’il ne fallait pas faire mal. Si jamais cela arrivait, la femme pouvait porter plainte ou demander le divorce. D’autres vont plus loin concluant que dès lors que porter une marque sur la peau de l’épouse est un déshonneur, alors frapper est interdit. » Pour le moment, malgré la polémique, le Muftora (plus grande autorité religieuse du pays) comorien n’a pas réagi.

Stade de Cavani : « Il va falloir faire preuve d’agilité » pour les relogements, selon Marie Guévenoux

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Depuis la fin du démantèlement du camp du stade de Cavani, environ 200 personnes, selon la préfecture, demeurent aux abords du stade.

« Ça c’est la vision d’aujourd’hui et ça c’est celle du 15 janvier », montre en photo le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville à la ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux, en déplacement pour la troisième fois sur le territoire, ce mercredi 3 avril. Sur la première, figure celle d’un stade vidé de son camp, sur la seconde, les 108 habitats précaires démantelés depuis par ses propres habitants, en échange, normalement, d’un logement. Une situation que peut contempler la ministre directement depuis les tribunes du stade. Les bâches étendues par les commerçants du marché de Cavani camouflent au loin les « 200 personnes » du stade restées dehors, en attente de solution, qui ne feraient pas partie de la liste de la préfecture réalisée en début d’opération de démantèlement, nous indique le sous-préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron.

« On continue à faire des propositions de relogement régulièrement », informe le préfet, aux côtés des représentants des associations Coallia et Mlezi Maore, et du premier adjoint au maire, Dhinouraine Mcolo Mainty. « On a déplacé le problème. Aujourd’hui les personnes sont partout dans les rues », insiste l’adjoint. « Je pense que si ça dure encore plus longtemps, la cohabitation va être difficile. »

« Il va falloir qu’on instruise chacune des situations […] On ne peut pas déloger quelqu’un sans lui assurer un logement », répond la ministre. « Avec cette pression du logement qu’on a en ce moment sur l’île, c’est effectivement très compliqué. Il va falloir qu’on fasse preuve d’une forme d’agilité au niveau créativité. » Marie Guévenoux envisage même une certaine forme de souplesse administrative. « Je laisserai la tâche au ministre du logement (Guillaume Kasbarian, N.D.L.R.) pour voir de quelle façon avancer », conclut-elle. « Si ces personnes ont besoin d’être relogées, on fera en sorte de pouvoir les reloger. »

« Dans les limbes des nuits guigoziennes » : une critique poétique du pouvoir aux Comores

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Le roman « Dans les limbes des nuits guigoziennes », écrit par Saïd Ahmed « Sast », vient de paraître aux éditions Le Lys Bleu. L’auteur, qui fut un temps président de l’Alliance française à Moroni, dans l’Union des Comores, y raconte un mois de ramadan rythmé par le voyage interne de la narratrice, de retour à Moroni pour des vacances après sept ans d’absence. On y suit la révolte intime de l’héroïne contre le régime dictatorial, avec, comme point d’orgue, un hommage à tous les combattants de l’indépendance, de la liberté et de la défense des droits de l’Homme aux Comores. L’auteur multiplie tout au long du récit les références à l’histoire récente et à la littérature. Malgré le portrait dressé d’une société gangréné par la dictature, la corruption, la brutalité du pouvoir et l’injustice, ce roman, à travers le cheminement intérieur de l’héroïne, est une ode à l’espoir et à la liberté, qui prend tout son sens au moment où la fête de l’Aïd est célébrée. « Dans les limbes des nuits guigoziennes » est prochainement disponible en librairie, mais en attendant, il est possible de le commander sur le site de la maison d’édition : Bientôt en librairie, mais pour l’instant disponible sur le site de la maison d’édition : www.lysbleueditions.com/produit/dans-les-limbes-des-nuits-guigoziennes/.

Les parents-relais reçus à la maire de Mamoudzou

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Voulant les remercier de leur engagement pendant la crise de l’eau, Ambdilwahedou a reçu les associations participantes au dispositif des parents-relais. Alors qu’ils veillent d’habitude sur les élèves qui prennent le chemin des écoles ou des établissements scolaires de Mamoudzou, ces bénévoles ont participé à la distribution des bouteilles d’eau aux plus fragiles, puis à tous les habitants quand celle-ci s’est généralisé. En les recevant dans la salle du conseil municipal, mardi matin, le maire de Mamoudzou « a tenu à remercier et féliciter ces hommes et femmes mobilisés bénévolement au service de leurs concitoyens. Bravo pour leur engagement ! »

Une collecte de déchets électroménagers samedi à Cavani

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L’association R2D2 Mayotte organise une matinée de collecte de petits électroménagers en collaboration avec le club de basketball Fuz’Ellipse, ce samedi 6 avril, de 9h à 11h. Le public est invité à venir déposer son petit électroménager défectueux ou devenu inutile (machines à café, micro-ondes, mixeurs, etc.) afin de lui donner une deuxième vie. Le rendez-vous est donné à la Maison de quartier de Basket, à Cavani, dans la commune de Mamoudzou. Ce sera également l’occasion pour l’association de sensibiliser le public aux déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E), notamment à travers des jeux.

Jusqu’au 15 avril pour s’inscrire au concours Voix des Outremer

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Le concours Voix des Outremers par l’association les Contre-courants revient pour une septième édition. Il est ouvert à tous les amateurs de musique et de chant, de tout style, qui souhaitent apprendre gratuitement à travailler et perfectionner leur voix auprès d’une équipe ainsi composée : professeur de chant, pianiste et chanteurs de renom sous la direction artistique de Fabrice di Falco. Cette aventure qui réunit les trois océans se déroule en plusieurs étapes : des cours avec des coachs sur le territoire, une finale territoriale devant un jury d’experts, puis l’entrée à une académie de formation à Paris entièrement prise en charge. Elle aboutira sur une grande finale à l’Opéra de Paris en janvier 2025.

Les inscriptions sont à réaliser en ligne via ce formulaire jusqu’au 15 avril et à agrémenter d’une vidéo. L’annonce des sélections se fera par mail le 15 mai. La préparation et les finales territoriales se dérouleront entre le 1er juin et le 15 décembre.

Exposition et fresques murales au collège de Ouangani

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L’art et la culture se sont donnés rendez-vous au collège Musakua de Ouangani. En effet, le vendredi 29 mars, au micro-musée du collège, s’est tenu le vernissage de l’exposition « Histoires Mahoraises », issue de tirages en cyanotype (méthode d’impression photographique caractérisée par un bleu particulier), réalisés avec douze classes de sixième et deux classes du lycée de Coconi. Ce travail a été encadré par deux artistes réunionnais en résidence, Laurent Callot et Charlotte Boiron.exposition-fresques-murales-au-college-ouangani

Un autre projet culturel est en cours, intitulé « Construisons l’avenir ». Cinq classes de quatrième encadrées par l’artiste réunionnais Zemar sont en train de réaliser plusieurs fresques murales dans l’enceinte du collège. La finalisation de ces fresques aura lieu le 4 avril, dans l’établissement de Ouangani.

Le mouringué interdit à Dembéni

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Jeudi dernier, le maire de Dembéni, Moudjibou Saidi, a pris un arrêté municipal interdisant la pratique du mouringué, que ce soit en extérieur ou dans tous lieux de la commune. Cette décision, qui était également en vigueur l’année précédente dans la commune du centre, a été prise en raison de l’absence d’encadrement de ces combats de boxe traditionnelle par des clubs sportifs officiels. « Cette activité, menée en dehors de tout cadre réglementaire, présente des risques pour les participants et les spectateurs », estime la municipalité dans une publication sur sa page Facebook. La mairie prie la population de bien vouloir respecter cette mesure, afin de préserver la sécurité et le bien-être de la communauté.

Des brasseurs d’air à un euro pour les habitants de M’tsamboro

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La commune de M’tsamboro lance, à partir du 10 avril, une opération de distribution de brasseurs d’air à un euro pour ses habitants. Afin d’en bénéficier, une facture de moins de trois mois et une pièce d’identité sont nécessaires. Trois sites sont prévus pour l’inscription : au Centre communal d’action sociale (CCAS) de Hamjago pour les publics du centre social et du CCAS de Hamjago, et dans le hall de la Maison France Service du village pour les habitants non publics du CCAS ; la salle de réunion de la mairie de M’tsamboro pour les habitants du village de M’tsamboro ; la bibliothèque de M’tsahara pour les habitants du village. Il sera possible de se rendre sur ces différents sites pour inscription à partir du 4 avril, entre 7h30 et 14h. Cinq brasseurs d’air seront octroyés par foyer au maximum. Pour plus d’information, il est possible de contacter le 06 39 68 31 17.

Les inscriptions scolaires bientôt ouvertes à Chirongui

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Les inscriptions scolaires commencent sous peu pour la ville de Chirongui. La mairie a ainsi publié un avis destiné aux parents d’élèves nés en 2020 et après, pour la rentrée scolaire 2024/2025. Les inscriptions se feront du lundi 8 avril au mardi 14 mai, du lundi au jeudi de 7h30 à midi et de 13h à 16h au service scolaire de la mairie. Pour d’avantage d’informations, il est possible de contacter le 02 69 62 18 03.

Marie Guévenoux : « Nous voulons un choc sécuritaire à Mayotte »

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Entre Wuambushu 2 et la crise de l’eau, Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outremer, rencontrera les élus pour préparer les futures lois concernant Mayotte.

Présente sur le département mahorais, ces mercredi et jeudi, Marie Guévenoux a prévu du temps avec les élus pour dessiner les contours de la future loi d’urgence pour Mayotte et la loi-programme qui suivra. A deux semaines du second volet de l’opération Wuambushu (qui portera un autre nom), la ministre déléguée aux Outremer rencontrera également les forces de l’ordre en plein préparatifs. Celle-ci a pris le temps d’évoquer ces sujets dans un entretien accordé à Flash Infos.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

Département : Un conseil cadial encouragé à se moderniser

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À l'initiative de ce séminaire, le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni, se montre décidé à faire moderniser l'institution cadiale de Mayotte en repositionnant le Grand cadi au centre de l'échiquier religieux.

Le futur de l’institution cadiale était l’objet d’un séminaire au conseil départemental de Mayotte, mardi matin. Le président du Département veut renforcer l’autorité du Grand cadi au sein de la sphère religieuse musulmane à Mayotte, afin qu’il n’y ait aucune voix dissonante en direction des Mahorais. Il souhaite aussi que les missions des cadis évoluent, pour intervenir davantage des familles par exemple.

C’est un hémicycle Younoussa-Bamana rempli qui a accueilli ce mardi matin un séminaire consacré à l’évolution et à la modernisation de l’institution cadiale à Mayotte. Des responsables politiques, des religieux, des juristes, des enseignants et des cadres d’administrations locales, mais aussi différents acteurs impliqués dans la société mahoraise avaient été triés sur le volet pour participer, à huit clos, au lancement d’une réflexion globale portant sur une réforme de ce pilier de l’identité des Mahorais. Un séminaire qui devait être aussi l’occasion de rendre public les résultats partiels du travail engagé dans ce sens par Askandari Alaoui, chargé de mission au Département de Mayotte. Le président du Département, Ben Issa Ousseni, – commanditaire de ce séminaire auprès de ses services – l’explique : « il s’agit d’un travail prospectif en cours sur un projet d’autonomisation du conseil cadial. Nous sommes en train d’imaginer le futur du conseil ».

La réaction d’une grande partie du public convié à ce huis-clos a laissé penser l’existence d’un problème de méthodologie dans la manière d’aborder cette question, ce dont se défend le chef de l’exécutif du territoire, « rien n’est encore décidé pour le moment, tout ce que je souhaite c’est une sécurisation du fonctionnement du conseil départemental de Mayotte, et qu’on redonne au conseil cadial la légitimité qui lui revient de droit ». Répondant aux questions de la presse, Ben Issa Ousseni a expliqué qu’il veut une unité dans la pratique religieuse musulmane à Mayotte. « Je veux que lorsque le Grand cadi déclare le début du ramadan à telle date, qu’il soit entendu et suivi par toute la population. »

Une autonomie désirée ou imposée ?

Ce séminaire, qui est une première de son genre (et qui doit être suivi par d’autres dans les semaines à venir) a démontré d’entrée de jeu l’importance du verbe lorsqu’il est question de religion. En effet, certains termes utilisés par le président du Département au cours de son intervention sont sources d’une inquiétude certaine au sein du public. Les interrogations ont fusé de tous côtés, aussi bien en provenance de religieux que d’autres acteurs de la société. Ça a été le cas pour Kira Bacar Ada Colo, pour lequel « l’évolution de Mayotte dans le droit commun à travers la départementalisation, pose forcément question de la subsistance de l’institution cadiale, d’où la nécessité de débattre sur son évolution ». S’il estime que le conseil départemental a entrepris, à juste titre, cette réflexion portant sur l’évolution du conseil cadial, il se montre toutefois réservé quant à l’usage de certains vocables. « À titre personnel, je dirais que le thème de l’autonomisation retenu me fait peur. Dans un territoire où les institutions ont un idéal et une idéologie reposant sur le statut départemental, parler d’autonomisation me paraît être le début d’un glissement statutaire, en sachant dans le cas de spécifique de Mayotte, ce terme rime avec largage vers l’indépendance (politique) ». Il rajoute, « pour ce qui concerne l’institution en elle-même, je la considère fondamentale dans la francité de l’île étant donné que nous devons aux cadis l’élaboration de la stratégie d’intégration de Mayotte dans la France, notamment par la rédaction de l’acte de cession de Mayotte à la France et la signature du traité du 25 avril 1841 ».

« Des structures qui ne sont que de l’usine à gaz »

Le conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui, Soula Saïd Souffou, a également de la voix à l’issue de ce séminaire. Sa divergence d’opinion porte sur la méthode et l’esprit de ces travaux qui, selon lui, « consisteraient à dire que le cadi est obsolète et qu’il n’a rien à faire dans les affaires publiques ». Il s’insurge en faux devant cet état d’esprit estimant que « le cadre institutionnel le permet en Alsace et Moselle, je ne vois pas pourquoi reculer aujourd’hui en sachant que Mayotte est beaucoup plus avancée (que ces deux régions citées) en matière de compatibilité entre administration et religion ». Au passage, le Sadois a tenu à faire remarquer que les cadis n’ont pas demandé à quitter le cadre départemental et que les Mahorais n’ont pas émis le vœu de s’en débarrasser. « Donc, toutes ces structures qu’on essaie de monter, régie, office et établissement public, c’est n’est rien d’autre que de l’usine à gaz. Je veillerai pour ma part à ce que nous gardons les pieds sur terre. »

L’élu a rappelé que le 31 décembre 2023, il a présenté une motion visant à faire moderniser le conseil cadial de Mayotte parce qu’il partage l’idée (du président Ben Issa Ousséni) de sécuriser et faire évoluer cette institution. Cependant, il émet des limites à sa réflexion, « ce que je n’aimerais pas, et qui m’amène à avoir un poids de vigilance, c’est que cela soit une porte ouverte vers la disparition progressive du conseil cadial. Pendant les semaines qui vont suivre, des groupes de travail vont s’installer et je veillerai à la préservation de cette institution parce qu’aucun cadre juridique ne nous oblige aujourd’hui à l’éteindre », promet Soula Saïd Souffou. Dans le brouhaha qui a suivi la fin de ce séminaire, nombreux ont été les participants ayant considéré que la réflexion (sur l’évolution de l’institution cadiale) est peut-être mal engagée, et que la méthode employée pose indéniablement un problème !

Ils ont fait valoir le fait que les fondements historiques, institutionnels et culturels de l’institution cadiale à Mayotte n’ont pas été assez pris en compte pour prendre la meilleure des décisions. Ils demandent que les autorités départementales prennent tous ces éléments en considération afin de mieux repositionner l’institution au sein du Département de Mayotte.

Crise de l’eau : « On a créé un site spécifique qui reçoit des centaines de conteneurs de bouteilles vides »

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Philippe Moccand est le directeur schéma industriel et Outre-Mer de Citeo.

Lundi 25 mars, une réunion de retour d’expérience sur la crise de l’eau a été organisée par la préfecture de Mayotte, réunissant différents acteurs du territoire. La presse n’ayant pas été conviée, malgré nos demandes en amont, nous nous sommes appuyés sur le retour de nos sources pour rendre compte aux lecteurs, dans le Flash Infos du mardi 26 mars, de ce qu’il s’était dit durant cet événement sur un sujet qui concerne l’ensemble de la population mahoraise. Suite à notre article, Philippe Moccand, directeur schéma industriel et Outre-Mer de Citeo, a souhaité revenir sur certains points.

Flash Infos : La semaine dernière, nous avions eu une information comme quoi, lors d’un retour d’expérience sur la crise de l’eau organisé par la préfecture de Mayotte, Citeo avait indiqué rencontrer des difficultés à faire face aux déchets plastiques engendrés par l’importation massive de bouteilles d’eau potable. Vous avez voulu revenir sur ce point.

Philippe Moccand : Ce qui est vrai, c’est que le dispositif normal, c’est-à-dire les fameuses bornes que vous connaissez et qui sont réparties sur l’ensemble du territoire de Mayotte, ne pouvaient pas suffire pour traiter l’arrivée massive de bouteilles plastiques due à la crise de l’eau. Donc on a travaillé avec les services de l’État pour créer un nouveau site, qui est également au port, à Longoni, pour pouvoir stocker ces bouteilles avant de pouvoir les réexpédier pour recyclage. Celui-ci a reçu et continue de recevoir plusieurs centaines de conteneurs, donc un nombre assez conséquent de mètres-cube. Chaque camion qui vient ramener des conteneurs de bouteilles vides est vidé sur ce site-là. Et là, on remet des bouteilles vides dans de nouveaux conteneurs, qui partent vers La Réunion pour être compactées puis envoyées et recyclées en métropole. Donc, tous ces déchets sont amenés sur ce circuit logistique mis en place spécifiquement pour gérer la crise de l’eau.

F.I. : Avez-vous rencontré des difficultés à gérer ce surplus de bouteilles en plastique sur ce site dédié ?

P.M. : La distribution de bouteilles d’eau potable s’est arrêtée fin février. Bon, il y a eu ce mois de mouvements sociaux qui a pénalisé l’ensemble de la population mahoraise et nous compris sur le site, puisque ce dernier était complètement fermé. Donc on a aussi pâti de cela : pendant un mois, il n’y a pas eu de collecte. Oui, il y a un travail conséquent, ce qui est normal en raison de la distribution d’eau, mais l’engagement qu’on a, chez Citeo, c’est de traiter tous ces déchets. Que ce soit 11.000, 15.000, 20.000 m3 de bouteilles, cela mettra le temps qu’il faudra, mais on le fera.

F.I. : Lors de cette réunion organisée par la préfecture, on nous a rapporté qu’il avait été question d’aider les associations afin qu’elles puissent épauler Citeo. Pouvez-vous éclaircir ce point ?

P.M. : C’est inexact. Depuis le début, on travaille avec l’association Nayma, qui assure à la fois la communication de proximité, et des opérations de nettoyage, car malheureusement, tout le monde ne ramène pas forcément ses déchets plastiques aux bornes. Donc, on a organisé plusieurs opérations de nettoyage depuis septembre l’année dernière, et on les poursuit. Ce qu’il en est, c’est que là, on a une opération avec Nayma, depuis le 18 mars, où on incite l’ensemble de la population mahoraise à ramener, via un jeu concours, des bouteilles plastiques. Cela marche bien, car depuis le début, on n’a pas loin de 500.000 bouteilles qui ont été ramenées par la population, donc 500.000 bouteilles en moins dans les ravines et le lagon. Il y a un vrai engouement. Pour donner un ordre d’idée, sur une année à Mayotte, on est à peu près à 50 tonnes de bouteilles plastique qui sont triées, recyclées. Ça, ce sont les chiffres pour 2023. Là, en même pas dix jours, on a plus de 13 tonnes de bouteilles, c’est colossal. A côté de ça, on travaille aussi avec LVD environnement sur Majicavo-Koropa pour aller chercher les bouteilles dans le village. Donc ça, ce sont deux associations partenaires avec Citeo et je sais qu’il y a d’autres associations qui mettent en place des évènements de ramassage. On leur fournit notamment des sacs en coordination avec les services de l’État.

F.I. : Par rapport à ce site créé spécifiquement pour gérer le surplus de bouteilles plastiques, combien de temps encore va-t-il être nécessaire ?

P.M. : On restera présent le temps qu’il faudra. Pour vous donner un ordre d’idée, si vous aller sur la route de Longoni, il y a pas mal de conteneurs maritimes stationnés un peu partout. Dans ces conteneurs, il y a des bouteilles plastiques. On va mener une opération pour collecter l’ensemble de ces conteneurs et pouvoir les traiter sur le site de Longoni. Donc, je dirai que ça va mettre encore quelques mois. Là, on a une presse permettant de compacter les bouteilles qui va être mise en fonction dans les prochains jours. On cherche tous les moyens pour traiter le maximum de bouteilles. L’engagement de Citeo, c’est que toutes ces bouteilles amenées sur le site de Longoni soient traitées pour être recyclées. Dès que la presse sera fonctionnelle, les bouteilles plastique compactées à Mayotte seront envoyées directement dans l’Hexagone, chez un recycleur pour refaire des bouteilles. Cela permettra de sauter l’étape de l’envoi à La Réunion, où ces bouteilles sont actuellement compactées avant d’être envoyées dans l’Hexagone. Nous, l’engagement qu’on prend chez Citeo, c’est que chaque bouteille collectée puisse redevenir une bouteille.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes