Pour la troisième année consécutive, l’Union française pour la santé bucco-dentaire (l’UFSBD Mayotte), en partenariat avec l’ARS et le conseil départemental de Mayotte, se mobilise pour l’hygiène bucco-dentaire chez les tout-petits avec la campagne Muswaki wa mwana zaza.
L’UFSBD souhaite poursuivre la sensibilisation des parents à l’hygiène bucco-dentaire des tout-petits. En effet, dès l’apparition des premières dents, il est nécessaire de les brosser. Contrairement aux idées reçues, les dents de lait cariées peuvent entraîner des conséquences négatives sur l’évolution des dents définitives. Lors de la deuxième édition de la campagne Muswaki wa mwana zaza, ce sont près 11.000 baby brosses qui ont été distribuées dans les 17 PMI concernées par l’opération. Grâce au succès de cette action, cette année, la PMI de Pamandzi s’ajoute au dispositif. C’est donc une couverture totale du territoire, via les 18 PMI, qui est mise en place.
Ainsi, depuis le 4 juin, il est possible de se rendre dans l’une des 18 PMI de l’île. Un professionnel de santé recevra les parents, expliquera tout sur l’hygiène bucco-dentaire de l’enfant et remettra sa première brosse à dents. Celle-ci se fixe sur le doigt du parent qui pourra alors effectuer un nettoyage tout en douceur de la bouche de bébé.
La marraine de l’événement est Nasrane Bacar, spécialiste du 60 mètres, qui a remporté 18 médailles nationales depuis 2006, dont un titre de championne de France Élite en 2019 et deux médailles d’argent en 2020 et 2021.
Dans le cadre des Jeux olympiques de Paris 2024, le conseil départemental de Mayotte organise un événement intitulé « Mayotte Terre de Jeux ». Celui se déroulera le samedi 15 juin, de 9h à 17h, dans les locaux de la délégation de Mayotte à Paris, aux 51-53, rue du Docteur Blanche.
« Mayotte Terre de Jeux » se tiendra dans les locaux de la délégation de Mayotte à Paris, aux 51-53, rue du Docteur Blanche, dans le XVIe arrondissement, le samedi 15 juin.
Paris
A quelques semaines des Jeux olympiques de Paris, du 26 juillet au 11 août (28 août au 8 septembre pour les Jeux paralympiques), le conseil départemental de
Mayotte veut marquer le coup en organisant son propre événement dans les locaux de la délégation de Mayotte à Paris (DMP), dans le XVIe arrondissement. L’objectif de « Mayotte Terre de Jeux » est multiple, il s’agit de faire rayonner le territoire mahorais, d’ouvrir des perspectives pour les jeunes talents sportifs de Mayotte, désensibiliser sur les besoins en infrastructures sportives, de construire et développer des partenariats, et de mobiliser les acteurs sportifs et culturels autour de ce projet phare.
La Délégation indique avoir invité la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, le directeur général de Ladom, Saïd Ahamada, le commandant du Service militaire adapté, le général Claude Peloux, et la maire de Paris, Anne Hidalgo (qui sera représentée par Jacques Martial, l’adjoint au maire chargé des Outre-mer).
Sportifs
Deux grands sportifs seront présents lors de cet événement, Jean-Marc Mormeck, ancien boxeur de renommée internationale, et la sprinteuse de Bandrélé, Nasrane Bacar, en sont en effet le parrain et la marraine. L’ex-sélectionneur de l’équipe de France de football, Raymond Domenech, est aussi annoncé.
Le Département n’oublie pas d’associer ses jeunes sportifs puisqu’une vingtaine d’entre eux, soutenus financièrement dans le cadre du dispositif des « Jeunes talents mahorais », participent à la fête. « La participation active du milieu sportif et culturel français est essentielle pour inspirer nos Jeunes talents mahorais (JTM). Le Département soutient les jeunes sportifs à haut potentiel évoluant dans des clubs d’excellence », déclare le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni.
Culture
Il n’y a pas que des démonstrations sportives. Il y aussi de la culture avec des chants et danses traditionnelles tels que du debaa, wadaha, chigoma, etc. Une course de pneus est même prévue dans la matinée, à 10h30. Toutes ces activités sont là pour rappeler et faire découvrir la culture mahoraise. « Les démonstrations de danses traditionnelles et la dégustation de notre cuisine locale offriront une immersion authentique de Mayotte », annonce Faridy Attoumane, délégué de Mayotte à Paris.
Label
Dans le cadre de ces Jeux, un label « Terre de Jeux » a été créé pour associer les collectivités. Il vise à reconnaître et valoriser les collectivités territoriales, les associations sportives, et les institutions éducatives qui s’engagent activement à promouvoir l’esprit olympique et les valeurs fondamentales de l’olympisme. « En mettant en avant ses talents sportifs, sa culture unique, et son engagement envers les valeurs de l’olympisme, Mayotte montre la voie pour les autres collectivités qui souhaitent obtenir ce label », argue la DMP dans son dossier de presse.
Financement
Refusant finalement le passage de la flamme olympique sur le territoire de Mayotte au vu de son coût (150.000 euros), le Département de Mayotte a préféré se concentrer sur l’événement parisien, quitte à être le seul département ultramarin à ne pas prendre part au « Relais des océans », du 7 au 17 juin. Dans la délibération concernant la fête du samedi 15 juin, le budget prévisionnel était estimé à « 50.000 euros », mais il pourrait être revu à la hausse.
Le programme de « Mayotte Terre de Jeux »
9h : accueil des invités et du public ; 9h40 : démarrage des danses folkloriques ; 10h : lancement des ateliers pour la journée ; 10h30 : course de pneus ; 10h40 : animation boxe ; midi : pause déjeuner ; 13h30 : discours officiels ; 14h10 : présentation du dispositif Jeunes talents mahorais ; 14h30 : intervention de Nasrane Bacar ; 14h45 : intervention de Jean-Marc Mormeck ; 15h : conférence d’Éric Monnin, ambassadeur de Paris 2024, vice-président de l’Université de Franche-Comté et directeur-fondateur du premier centre d’études et de recherches olympiques universitaires (Cerou) ; 16h : échanges avec la salle ; 16h45 : fin de la conférence : 17h30 : clôture des stands.
Pierre Sauves, le directeur de la Protection maternelle infantile de Mayotte, et Mathilde Lozano, coordinatrice sage-femme à la PMI.
Avec plus de 10.000 naissances chaque année à Mayotte (10.200 en 2023), la Protection maternelle infantile (PMI) de Mayotte est un service public central sur un territoire pourtant confronté à des problèmes importants de gestion des ressources humaines. Pour répondre aux besoins des habitants, ce service public élargit ses missions autour de la santé sexuelle.
Trois nouvelles PMI vont ouvrir d’ici la fin d’année, à Dzoumogné, M’tsamboro et Koungou.
Alors que les Protection maternelle infantile (PMI) assurent les missions de prévention des soins des enfants de moins de six ans et des femmes en âge de procréer, « à Mayotte, département le plus jeune de France, la population ciblée est énorme », expose le docteur Pierre Sauves, le directeur de la PMI de Mayotte. « La femme mahoraise a en moyenne quatre enfants et les femmes étrangères en général un peu plus encore », indique-t-il. « 10.000 naissances par an, cela signifie 10.000 vaccins au deuxième mois du bébé, puis 10.000 vaccins à son quatrième mois. » Des chiffres qui donnent le vertige.
Comme les autres structures de soins, les 18 PMI se heurtent à des difficultés de recrutement pour assurer pleinement leurs missions. « A la fin de l’été, il me manquera quinze sages-femmes sur 25 », rapporte Mathilde Lozano, coordinatrice sage-femme à la PMI. En parallèle, elle recrute aussi des puéricultrices, des infirmières et en particulier des psychologues. Ces trous dans la raquette en matière de personnel ont des conséquences dans la prise en charge du public. Un rapport publié par la Chambre régionale des comptes en 2023 précise que les femmes enceintes à Mayotte consultent trois fois moins la PMI pendant leur grossesse contre six consultations pour les femmes en métropole. « Ces retards de prise en charge s’expliquent pour plusieurs raisons. La peur pour les femmes étrangères d’être contrôlées par la police aux frontières, la peur des caillassages et la peur de circuler. Les femmes ne se déplacent pas comme elles le veulent. Par ailleurs, culturellement à Mayotte, elles consultent assez tard dans la grossesse », détaille Mathilde Lozano.
La PMI compte renforcer son offre médico-sociale. Tandis que l’éducation sexuelle est lacunaire, chaque année, entre 400 et 500 grossesses précoces sont par exemple recensées, le service entend renforcer ses missions autour de la santé sexuelle en ouvrant deux centres dédiés d’ici la fin de l’année. « Ce seront dans les centres que les interruptions volontaires de grossesse (IVG) médicamenteuses seront effectuées. Actuellement, nous attendons les dispositions légales pour pouvoir accéder à certains médicaments », fait savoir Mathilde Lozano. Le but est de garantir un meilleur accès à l’IVG. Celui-ci pouvait être rendu difficile par l’importante fréquentation des PMI. « La PMI, c’est comme un village, on retrouve des connaissances. Là avec ce centre, nous voulons également offrir un lieu plus discret pour les femmes qui y ont recours. Un lieu qui permet d’assurer la confidentialité », explique Pierre Sauves.
Des Maisons de la parentalité
En parallèle, seront lancées des Maisons de la parentalité, aussi appelées maison des 1.000 jours « car les 1.000 premiers jours de l’enfant déterminent ce qui lui arrivera après en termes de santé, d’éducation etc… », décrit le médecin. La première ouvrira au sein de la PMI de Koungou, qui ouvrira ses portes très prochainement. « Il sera composé d’un lieu d’accueil parents-enfants. Les parents déposent leurs enfants qui jouent. Et pendant ce temps-là, les parents seront avec un médiateur qui étudiera leur offre d’accès aux droits. La présence des parents et des enfants a pour objectif de regarder quelles sont les interactions entre eux et leur jeunepour voir si tout va bien. Un cadi sera également intégré à ces lieux en tant que médiateur. »
Pour répondre aux besoins en termes de PMI, trois structures ouvriront d’ici fin 2024. « La PMI de Dzoumogné devrait ouvrir en juillet, celle de Koungou en septembre et celle de M’tsamboro d’ici la fin de l’année. Le Nord était dépourvu de PMI, la première et la troisième visent à pallier cela », annonce le directeur. L’ouverture de plus de PMI est prévue, mais pas encore validée faute de soignants, le directeur attend actuellement l’agrément pour que la PMI puisse accueillir des internes en médecine de l’université de La Réunion « afin de la pérenniser à Mayotte par la suite ».
Toutefois, face aux chiffres de natalité considérables, les deux cadres souhaitent contextualiser. « Souvent, les gens pensent qu’on ne sensibilise pas suffisamment à l’accès à la contraception, pourtant les données sont stables. Si les naissances sont toujours aussi nombreuses, c’est parce qu’il y a chaque année de nouvelles générations de femmes en âge de procréer. »
« Les PMI sont un service public destiné à tout le monde, ils sont ouverts à tous, pas seulement aux femmes et aux parents », rappellent Pierre Sauves et Mathilde Lozano.
Sur les 81 députés français envoyés eu Parlement européen, trente proviennent du camp de Jordan Bardella et Marine Le Pen.
Dans la nuit de dimanche de lundi, les résultats de ces élections européennes 2024 ont continué à tomber. Et pas de surprises, ce lundi matin, l’abstention s’avère importante (48,5%). Côté résultats, le Rassemblement en tête, plébiscité à Mayotte, arrive largement en tête avec 31,5% des voix, lui permettant d’avoir trente sièges sur 81 dévolus aux électeurs français. Besoin d’Europe (Renaissance, Horizons et Modem) et Réveiller l’Europe (Parti socialiste-Place publique) sont loin derrière, respectivement à 14,6% et 13,8%. Ces deux listes ont donc treize députés européens chacun. La France insoumise (9,9%, neuf sièges), Les Républicains (7,2%, six sièges), Europe écologie (5,5%, cinq sièges) et Reconquête (5,5%, cinq sièges) sont les quatre autres formations qui disposeront d’élus au Parlement européen. Il s’agit de sept listes qui comptaient des députés sortants (élu avec le Rassemblement national, Nicolas Bay avait rejoint Éric Zemmour et Reconquête en cours de route).
La droite européenne conserve sa majorité relative
A l’échelle européenne, en attente de résultats définitifs, le Parti populaire européen conserve une majorité relative parmi les 720 députés et se stabilise à 184 élus (contre 182 en 2019). Le Parti socialiste européen reste le principal groupe d’opposition avec 139 sièges (154 en 2019). Les centristes et les libéraux sont de nouveau troisième, mais perdent quasiment trente élus (80 contre 108 en 2019). Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les trente sièges du RN ne permettront pas au parti de Jordan Bardella de peser à Strasbourg. Son manque d’alliés dans l’Union européennes maintient le groupe Identité et démocratie à 58 sièges. Les Souverainistes, dont Reconquête, les doublent avec 73 élus européens. La Gauche unitaire, qui comprend La France insoumise, garde une quarantaine d’élus européens, alors que les Verts européens perdent une vingtaine de députés (52 contre 74 en 2019).
A Mayotte, le Rassemblement national domine les autres formations lors de ce scrutin européen du dimanche 9 juin.
Comme en 2019 et au niveau national, le Rassemblement national s’impose largement au cours de ces élections européennes (52,4%) à Mayotte. Mais c’est surtout l’abstention record qui aura marqué ce scrutin avec une participation qui ne dépasse pas les 20% (19,9%) à Mayotte, ce dimanche. Le président de la République, Emmanuel Macron, a tiré les conséquences de ce désamour à l’échelle nationale en annonçant dans la soirée la dissolution de l’Assemblée nationale (voir encadré), remettant en jeu les mandats d’Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine dès la fin du mois du juin.
En ce mois de juin 2024, Mayotte fait place nette à l’abstention. Le 101e département français n’a compté que 19.556 votants sur 98.087 électeurs pour ces élections européennes (soit 19,9% de participation), ce dimanche. Un score qui établit un record en raison de sa faiblesse et qui paraît symbolique d’un département où les enjeux européens paraissent si lointains et peu en phase avec la réalité locale. Car, à quelques mois des barrages pendant lesquels les Mahorais ont rappelé leur ras-le-bol vis-à-vis de l’insécurité et de l’immigration clandestine, le sort des instances européennes est passé complètement à la trappe.
La présentation de trois candidates mahoraises, Hélène Pollozec (Besoin d’Europe, Modem), Anzimiya Houmadi (Les Républicains) et Afidati Mkadara (Rassemblement national), a montré l’intérêt des grands partis pour le territoire mahorais et ses multiples enjeux, mais sans qu’on puisse voir une réelle contrepartie.
Le Rassemblement national à 52,4%
Daniel Zaïdani, vif soutien du parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen, espérait que le Rassemblement national atteindrait les 60%. Il reste encore en-dessous, mais le parti d’extrême-droite continue de montrer que son discours anti-immigration et sécuritaire plaît à Mayotte, au moins lorsqu’il s’agit d’un scrutin national. François Bellamy (Les Républicains), seule tête de liste venue à Mayotte, aura beau essayé, l’archipel porte encore aux nues Marine « Tata Mariama » Le Pen, qui était dans l’océan Indien en avril et qui se trouvait à la 80e place sur la liste portée par Jordan Bardella. Le record dans le département revient une nouvelle fois à Bouéni et ses 69,1% de voix en faveur du RN. En outre, la commune comptait sur une candidate locale, Afidati Mkadara, à la 58e place sur la liste arrivée largement en tête à l’échelle de la France entière. Elle demeure cependant à une place non éligible.
A l’inverse des autres communes, Mamoudzou reste celle où le RN s’implante plus difficilement (36,3%) et où les LR gardent encore une certaine assise (20,7%). Sur l’ensemble du département, le parti est deuxième avec 13,3% des suffrages. La France insoumise (LFI), qui n’a pas fait campagne du tout à Mayotte, montre que l’Outremer lui réussit plutôt bien. Le parti de Jean-Luc Mélenchon obtient 10,1% des voix localement, devançant le camp présidentiel de Besoin d’Europe réduit à 6,4%, Reconquête de Marion Maréchal-Le Pen à 5% ou encore la coalition Réveiller l’Europe (Parti socialiste, Place publique) à 2,5%.
Maintenant, et davantage que les groupes qui se formeront au Parlement européen, ce sont plutôt les conséquences de la dissolution de l’Assemblée nationale qui importeront les Mahorais. Car le double projet de loi Mayotte promis par le gouvernement va ainsi se retrouver au milieu d’une énième bataille politique (voir encadré).
Les dix premières listes à Mayotte
La France revient (Rassemblement national) : 52,4% ; La droite pour faire entendre la voix de la France en Europe (Les Républicains) : 13,3% ; La France insoumise-Union populaire : 10,1% ; Besoin d’Europe (Renaissance, Horizons, Modem) : 6,4% ; La France fière (Reconquête) : 5% ; Réveiller l’Europe (Parti socialiste, Place publique) : 2,5% ; Europe écologie : 2,2% ; L’Europe, ça suffit (Les Patriotes) : 1,5% ; Liste Asselineau-Frexit (UPR) : 1,3% ; Alliance rurale : 1,2%.
Un retour aux urnes à la fin du mois
Sans attendre les résultats définitifs, Emmanuel Macron a décidé de s’adresser à la Nation dans la soirée de dimanche, en prenant acte de la nouvelle victoire du Rassemblement national. « Je ne saurai donc, à l’issue de cette journée, faire comme si de rien n’était. A cette situation, s’ajoute une fièvre qui s’est emparée ces dernières années du débat public et parlementaire dans notre pays », a constaté le président de la République. Celui-ci fait donc appel à l’article 12 de la Constitution, ce qui entraîne la dissolution de l’Assemblée nationale et de nouvelles élections à la fin du mois de juin.
A minuit, les estimations promettaient des sièges à sept listes différentes : Rassemblement national (31 sièges), Besoin d’Europe (Renaissance, Horizons et Modem, 14), Parti socialiste-Place publique (13), La France insoumise (8), Les Républicains (6), Europe écologie (5) et Reconquête (4).
Les bureaux de vote mahorais sont ouverts jusqu'à 18h, ce dimanche 9 juin.
« À la mi-journée, ce dimanche 9 juin, le taux de participation aux élections européennes à Mayotte est de 4,94%. Sur le plan national, le taux de participation est de 19,81% », annonce la préfecture de Mayotte, à 13h, ce dimanche. A Mamoudzou, ce même taux est à 6,95%. Depuis ce matin et jusqu’à 18h, 98.011 électeurs sont appelés à voter dans les bureaux de vote mahorais pour élire leurs 81 représentants au Parlement européen lors d’un scrutin à la proportionnelle. Le choix est large, cette année, avec 38 listes de candidats, même si toutes n’ont pas imprimé leurs bulletins. Les résultats définitifs ne seront connus qu’à minuit lorsque tous les bureaux de vote européens seront clos.
?️ #Européennes2024 | À la mi-journée ce dimanche 9 juin, le taux de participation aux élections européennes à Mayotte est de 4.94 %.
Sur le plan national, le taux de participation est de 19,81 %.
Quatrième ex aequo de la finale du 110m haies à Rome, Raphaël Mohamed paraît toujours aussi en forme à deux mois des Jeux olympiques de Paris. capture d'écran France TV
Deux centièmes ont séparé le hurdler mahorais, Raphaël Mohamed (13’’45), du troisième de la finale du 110m haies aux championnats d’Europe d’athlétisme, le Suisse Jason Joseph (13’’43). Ce samedi soir, à Rome, c’était le déjà le cas quand les deux hommes étaient arrivés en tête de leur demi-finale, deux heures plus tôt (respectivement 13’’35 et 13’’37). Dans une finale dominée par l’Italien Lorenzo Ndele Simonelli (13’’05), peut-être un peu déstabilisé par le faux départ quelques minutes avant de son concurrent de droite (l’Espagnol Asier Martinez), le licencié du Racing club de Mamoudzou et originaire d’Hagnoundrou accusait un peu de retard sur les premiers mètres. Il revenait ensuite très fort pour prendre la quatrième place, à égalité avec l’athlète espagnol.
Cette nuit italienne pourrait entraîner des conséquences heureuses pour le rêve olympique de Raphaël Mohamed, à un mois de l’annonce de la sélection. Seul Français en lice dans cette finale (Romain Lecoeur a été éliminé en demi-finale et Aurel Manga était forfait), le Mahorais a prouvé qu’il était apte aux grands rendez-vous.
Ce vendredi 7 juin, Santé publique France annonce 148 cas de choléra recensés.
Entre le 30 mai et le 5 juin 2024, « 23 cas de choléra ont été signalés à Mayotte », annonce Santé publique France, portant à 148 le nombre total de cas recensés dans le département depuis le 18 mars 2024.
Parmi eux, 128 ont été acquis localement et 20 importés. Le 31 mai, Santé publique France faisait état de 125 cas dans son point hebdomadaire. Cinq foyers épidémiques dont deux actifs ont été identifiés, deux foyers à Koungou dont un encore actif totalisant 76 cas, un foyer à M’tsangamouji comptant 16 cas, un foyer à Passamaïnty (Mamoudzou) encore actif avec 25 cas et un foyer familial détecté à Cavani (Mamoudzou) sans circulation dans le quartier.
En dehors des foyers épidémiques connus, trois nouveaux cas ont été recensés. Quatorze cas graves nécessitant des soins de réanimation et deux décès confirmés ont été enregistrés.
Deux voiries communales vont être réhabilitées à Mamoudzou, ce mois-ci. Il s'agit du chemin de la Convalescence et de la rue Madi M'ché à M'tsapéré.
La municipalité de Mamoudzou prévient qu’elle va entamer des travaux de réhabilitation de voiries communales à partir de ce lundi 10 juin. « Dans ce contexte, ces tronçons de route seront sujets à des réglementations de la circulation et du stationnement », avertit-elle. Située dans le quartier Doujani à M’tsapéré, la rue Madi M’ché à M’tsapéré sera en travaux « pour une durée de sept semaines », affectant principalement la circulation des riverains. Le chemin de la Convalescence à Cavani, dont l’accès est en face du tribunal administratif de Mayotte, va connaître cinq semaines quant à lui.
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Le chemin de la Convalescence, à Cavani, sera en travaux pour une durée de cinq semaines.
Sept semaines de travaux sont prévues, rue Madi M'ché, à M'tsapéré.
« Les travaux se dérouleront le jour de 7h à 17h et le soir si nécessaire de 20h à 5h. Pendant la durée des travaux, la circulation sera barrée si nécessaire, aucun stationnement ne sera toléré sur la zone des travaux et de part et d’autre sauf pour les véhicules affectés au chantier et une signalisation temporaire sera mise en place », explique la mairie.
Le clip « Limbala », une chanson écrite pour les jeunes à l’occasion du tournage de ce documentaire, est sorti dernièrement.
Le documentaire sur la chanteuse Zily, « Ndzozi, les rêves de Zily », produit par Axe Sud, sera diffusé ce samedi 8 juin sur Mayotte La 1ere à 23h40. Cette diffusion précède celle du 17 juin sur CultureBox (France 4) à 21h10. Le documentaire musical raconte l’histoire de Zily, qui a grandi à Mayotte dans les années 1980, avant l’arrivée de la mondialisation, et des changements qui en ont découlé pour l’artiste qui a été élevée dans les traditions. A travers ce film, elle défend l’île et tente de transmettre ce combat aux jeunes générations.
Zily a également sorti dernièrement le clip « Limbala », une chanson écrite pour les jeunes à l’occasion du tournage de ce documentaire. Pour écouter la chanteuse en live, elle sera sur la scène des Francofolies de La Réunion en septembre prochain.
Commissaire à la lutte contre la pauvreté auprès du préfet de la région Bretagne, Laurent Alaton (photo Préfecture de Bretagne) quitte les fonctions qu’il occupait depuis janvier 2022 pour devenir secrétaire général adjoint et sous-préfet en charge des affaires sociales à la préfecture de Mayotte. Il y remplace Cédric Kari-Herkner qui est resté deux ans à Mayotte et qui a pris la direction du Gers où il est, depuis trois semaines, secrétaire général de la préfecture et sous-préfet d’Auch.
Nommé par décret présidentiel, son remplaçant arrive en terrain connu puisqu’il a été directeur adjoint des affaires sanitaires et sociales de Mayotte de 2006 à 2009. L’ancien assistant social a intégré ensuite le corps de la sous-préfecture, d’abord à Confolens (Charente), puis Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane), Prades (Pyrénées-Orientales) et Lannion (Côtes-d’Armor). En tant que commissaire à la lutte contre la pauvreté, son rôle en Bretagne était « la coordination et le pilotage interministériel au niveau régional de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, en mobilisant l’ensemble des administrations concernées par les différentes politiques publiques y concourant : petite enfance, hébergement/logement, économie, emploi, formation, éducation, jeunesse, santé et médico-social », selon le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités.
La Chambre régionale des comptes (CRC) La Réunion-Mayotte a produit une synthèse concernant la suite et la mise en application des recommandations qu’elle a effectuées à quatre collectivités de Mayotte dans des rapports d’observations définitives (ROD) émis en 2022. La commune de Bandrélé, celle de Dzaoudzi-Labattoir, les communautés de communes de Petite-Terre (CCPT) et du Centre-Ouest (3CO) avaient un an pour transmettre à un rapport et des pièces justifiant de la prise en compte des 28 préconisations effectuées par la CRC, essentiellement dans le domaine de la gestion des ressources humaines, la comptabilité ainsi que la gouvernance et l’organisation interne.
La gestion des ressources humaines est le domaine où la CRC en fait le plus souvent (39% des recommandations en 2022), notamment au niveau du respect du temps de travail ou encore de la formation. Côté gouvernance, il s’agit notamment de clarifier les compétences des différents acteurs. Sur les quatre collectivités, trois ont produit des rapports et pièces justificatives de manière plus ou moins exhaustive, tandis que Dzaoudzi-Labattoir est la seule à ne pas avoir fourni son rapport, seulement des documents justificatifs. Au regard de ces éléments, la CRC a conclu que 64% des recommandations ont été au moins partiellement mises en œuvre. Par rapport au suivi des préconisations des ROD précédents, on constate une nette augmentation de celles complètement mises en œuvre (9% en 2021, 36% en 2023) et une baisse significative de celles non mises en œuvre (50% en 2021, 39% en 2023). « Toutefois, les organismes contrôlés doivent mieux assurer le suivi des recommandations, notamment par l’adjonction systématique de pièces justificatives », écrit la CRC dans la conclusion de sa synthèse.
La Fédération des entreprises des Outre-mer (Fedom) a tenu sa 38ème assemblée générale, ce mercredi. A cette occasion, le conseil d’administration a réélu Hervé Mariton, ancien ministre des Outre-mer, à sa présidence pour un mandat de trois ans. S’en est suivi une séquence principalement consacrée à la mise en perspective des séminaires territoriaux « Construction – logement : les entreprises s’engagent » organisés par la Fedom et ses membres sur les territoires ultramarins depuis le début de l’année 2024. Ainsi, les principaux éléments d’analyse et recommandations réfléchis au cours de ces séminaires ont pu être présentés. Les grands dossiers en cours comme l’octroi de mer et la défiscalisation ont aussi été mis sur la table et le président de la Fedom a par ailleurs remis au directeur général des Outre-mer une motion sur la Lodeom (Loi pour le développement économique des Outre-mer), pointant notamment du doigt la situation de l’emploi en Outre-mer dégradée.
L’association Oulanga na Nyamba organise une formation bénévole sur comment devenir encadrant des sorties d’observation de ponte des tortues marines. Elle aura lieu le 15 juin à 9h, dans les locaux de l’association à Labattoir. Cette formation théorique est la première étape vers l’intégration dans l’équipe de bénévoles encadrants de l’association. Elle sera l’occasion de découvrir le cadre réglementaire sur les tortues marines et le site d’observation, ainsi que l’organisation et le déroulement d’une sortie pour les encadrants. Tous les membres de l’association peuvent participer à la formation sans frais, pour ceux qui ne sont pas encore bénévoles, il suffit d’adhérer à l’association. Pour s’inscrire, il est possible de contacter Oulanga na Nyamba par mail à l’adresse activites@oulangananyamba.com ou par téléphone au 06 39 66 77 06. Le nombre de places est limité et l’inscription est obligatoire.
L’Université de Mayotte organise la première édition de sa Journée portes ouvertes de la Recherche, ce samedi 8 juin, à partir de 10h, sur son campus, à Dembéni. Cet événement inédit à Mayotte vise à mettre en lumière les différents sujets de recherche explorés au sein de l’institution d’enseignement supérieur. Il s’adresse à tous les publics afin qu’ils découvrent les avancées scientifiques réalisées par les chercheurs et étudiants. Des visites de laboratoires sont prévues, ainsi que des expositions, des ateliers interactifs et des conférences.
Comme chaque année, la Caisse des écoles de Sada organise la cérémonie de remise des diplômes pour honorer et récompenser les lauréats de sa commune. Les inscriptions sont jusqu’au 15 juillet. Par ailleurs, la commune organise également, en collaboration avec l’association Émanciper Mayotte et le Réseau Lahiki, le forum de la mobilité pour préparer les futurs étudiants à la poursuite de leurs études supérieures et à la vie active pour d’autres. Les inscriptions sont ouvertes aux élèves de terminale qui préparent le baccalauréat, à ceux en deuxième année de BTS et DUT, en troisième année de licence, en Master 2, ou si vous avez obtenu votre diplôme en septembre 2023. Le 31 juillet est la date limite de transmission des documents complémentaires (RIB de l’étudiant, Facture justifiant de la résidence de l’étudiant ou de sa famille dans la commune de Sada et sa pièce d’identité. Les documents sont à transmettre par mail à l’adresse suivante : cde@mairiedesada.fr. Contact pour toute demande d’information : 0269 62 50 11 ou le 0639 69 48 68.
Nadine Séon a disparu le 25 juin 2023, à Mamoudzou. Près d’un an après, elle demeure introuvable. Les proches invitent quiconque a des informations sur ce qui est arrivé à l’architecte de 33 ans à les partager, même anonymement, au 06 39 95 97 87.
Nadine Séon a disparu depuis bientôt un an. Si son ex-compagnon avait avoué l’avoir étranglée, le corps de l’architecte de 33 ans reste introuvable. A l’approche de l’anniversaire de ce tragique événement, les proches de la jeune femme ont décidé d’organiser une marche silencieuse, ce samedi à Mamoudzou, pour rappeler qui elle était.
Sportive, la jeune architecte originaire du Forez jouait au Rugby club Mamoudzou.
Le 25 juin, cela fera un an que Nadine Séon a disparu. Pour que l’architecte ne soit pas oubliée, des proches de la victime organisent une marche silencieuse, ce samedi 8 juin, à Mamoudzou. « On voulait faire une marche en sa mémoire, rappeler qui elle était. On veut montrer qu’on est là pour elle, pour venir en soutien à sa famille, et qu’on ne l’oublie pas », livre Hannah Dominique, qui a co-fondé Habti’âme avec celle qui a disparue à l’âge de 33 ans.
Le cortège partira à 11h15 de l’église Notre-Dame-de-Fatima, dans le centre de Mamoudzou, passera par la rue du conseil départemental de Mayotte avant de passer par le rond-point de la barge et longer le front de mer jusqu’à la pointe Mahabou. Chacun est invité à venir avec une tenue qui lui rappelle comment il connaissait la jeune femme originaire de la Loire pour lui rendre hommage. Par exemple, ceux qui l’ont côtoyée en club peuvent venir avec un maillot du Rugby club Mamoudzou. Il faut aussi amener une fleur pour un lâcher de fleurs à la fin de la marche.
Les proches tiennent également à ce que cette marche silencieuse ne soit pas politisée. « Nadine était une fille simple, discrète, elle n’aurait pas voulu qu’il y ait de récupération politique », se souvient Hannah Dominique, qui avec ses collègues, continuent de suivre la philosophie et les idées de Nadine Séon dans leur entreprise. « Elle nous manque beaucoup. Nous avons commencé à recevoir des prix cette années, des prix qu’elle n’aura jamais vu. On pense beaucoup à elle à chaque fois, elle est chaque jour avec nous », confie Hannah Dominique.
De gauche à droite, Azimiya Houmadi (Les Républicains), Afidati Mkadara (Rassemblement national) et Hélène Pollozec (Besoin d’Europe, Modem) sont les trois candidates mahoraises de ce scrutin européen 2024.
Depuis les barrages de janvier et février 2024, des usagers de La Poste s’agacent des délais records de réception des colis.
Les barrages de ce début d’année ont lourdement impacté la livraison du courrier à Mayotte. Trois mois plus tard, nombreux sont les usagers qui déplorent encore des temps de livraison excessivement longs voire une perte de leurs colis. Face à l’inquiétude et à l’agacement qui s’expriment, Denis Muel, directeur exécutif du groupe La Poste à Mayotte répond à nos questions.
Flash Infos : Comment les barrages en février-mars 2024 ont-ils perturbé la livraison du courrier ? Denis Muel : Notre activité a été fortement impactée par le mouvement social. Rapidement, nous avons été contraints de fermer 20 % de nos bureaux. Avec les barrages, nos collaborateurs ne pouvaient pas se déplacer pour aller travailler. Un quart de la tournée ne pouvait pas être distribuée, surtout dans le Sud. À un moment, c’est l’intégralité de la livraison du courrier que nous avons dû stopper car les entrepôts sont devenus saturés. Cinquante tonnes étaient coincées à l’aéroport de Roissy à Paris, ce qui représente 20.000 colis.
F. I. : Des usagers connaissent encore des délais très longs pour recevoir le courrier. Le retard accumulé pendant les barrages a-t-il été résorbé ? D. M. : Oui, en l’espace d’un mois, nos collaborateurs ont résorbé tout le retard qui avait été accumulé. Des distributions supplémentaires ont été ajoutées pour le rattraper. Aujourd’hui, nous sommes revenus à une situation quasiment normale. Au total, nous avons livré 40.000 colis depuis le début de l’année. Mais plusieurs raisons peuvent également expliquer ces délais d’acheminement.
F. I. : Lesquelles ? D. M. : La première, c’est que seulement 30 % des clients dédouanent avant d’aller chercher le colis. Pourtant, cela peut faire gagner jusqu’à plusieurs jours. Cela concerne les colis dont la valeur est supérieure à 400 €, dans ce cas le destinataire doit payer l’octroi de mer. Des contrôles de douane sont aussi effectués quand les colis arrivent à Mayotte ce qui retarde un peu plus la livraison. Nous subissons également des problèmes de fret. D’abord, il n’y a pas de vol quotidien entre la métropole et Mayotte, ensuite ce sont les produits frais qui sont priorisés avant le courrier. Par ailleurs, nous ne possédons plus d’avion La Poste, nous travaillons donc avec les vols commerciaux, les compagnies Air Austral, Kenya Airways. Parfois, les avions ne disposent pas d’assez de place pour acheminer tout le courrier, dans ce cas il peut partir avec une ou deux journées de retard. Une fois arrivé à Mayotte, quand il arrive par avion, il prend enfin la barge. Comme vous le voyez, les étapes sont donc nombreuses jusqu’à réception du courrier à Mayotte. Dans notre jargon, nous appelons cela des ruptures de charge, plus elles sont nombreuses plus la livraison du colis jusqu’à destination finale est risquée. Enfin, le problème d’adressage est très fréquent sur le territoire, ce qui complique encore la tâche des facteurs. Les boîtes aux lettres doivent être installées en bout de la propriété, bien visibles. Nous menons un travail de pédagogie avec les collectivités locales pour remédier à cela.
F. I. : Pour éviter toute mésaventure concernant le courrier, avez-vous des conseils particuliers ? D. M. : Parfois, l’attente peut être longue au bureau de poste pour réceptionner son courrier. Avant de s’y rendre, il est possible de prendre rendez-vous en ligne pour aller chercher un colis ou un recommandé. Concernant les problèmes de livraison de colis, il existe le numéro 36 31 pour les réclamations. Par ailleurs, en plus des quatorze bureaux de poste, les points de contact La Poste seront étoffés très prochainement, ce sera le cas le plus souvent dans des commerces mais aussi à la station Total de Tsoundzou 1, au Carrefour, à M’tsapéré, aux Hauts-Vallons et à Vahibé, le tout d’ici fin 2024.
Lisa Morisseau
Mansour Kamardine, député de la deuxième circonscription de Mayotte -
Mansour Kamardine est député de la deuxième circonscription de Mayotte depuis 2017.
Plus discret, mais impliqué dans les négociations actuelles autour du double projet de loi Mayotte, le député Mansour Kamardine fait un constant sombre de la situation du 101e département, qui enchaîne « les crises migratoires, sanitaires, démographiques, sécuritaires, hydriques et sociales ».
« Pour mieux comprendre Mayotte, je me propose de vous parler de son combat héroïque pour rester française, de ses difficultés actuelles et les perspectives législatives à court terme qui la concerne : Mayotte pour celles et ceux qui la connaissent peu ou pas encore, est une île française depuis bientôt deux siècles et en tout état de cause bien avant Nice et la Savoie pour avoir été librement cédée à la France par son sultan de l’époque Andriantsouli ; c’était en 1841 et déjà pour se protéger des invasions malgaches et anjouanaises. En 1974, elle a refusé d’accéder à l’indépendance avec les autres îles qui formaient le territoire des Comores. Après quatre consultations au cours desquelles elle a affirmé sa volonté de demeurer dans la France, elle est devenue le 101ème département français, le 1er mars 2011, à la suite d’une consultation sur la base du pacte pour la départementalisation de Mayotte, pacte approuvé par plus de 93% des électeurs mahorais qui se sont mobilisés dans les urnes.
Mais Mayotte, c’est aussi le territoire par excellence de toutes les crises : migratoires, sanitaires, démographiques, sécuritaires, hydriques et sociales. Elle est une île surpeuplée avec des enjeux démographiques particuliers. Sa population actuelle est estimée à plus de 341.000 habitants dont plus de la moitié est d’origine étrangère et particulièrement d’Anjouan, l’une des trois îles qui forment l’Union des Comores. Mise à part la région Île de France, l’île est densément la plus peuplée de France avec une densité de 855 habitants au km2 en 2017. Sa population a quadriplé en un peu plus de 30 ans passant de 91.000 habitants en 1991 à 341.000 actuellement, chiffre très en deçà de la population réelle.
« Des crises sociales à répétition »
Cette population est caractérisée par sa jeunesse, la plus importante de toute la France car plus de 50% de celle-ci a moins de 17 ans. Elle est aussi le territoire où la pauvreté est partout. Plus de 77% de sa population vivent sous le seuil français de pauvreté et plus de 40% du seul international de pauvreté ; les conséquences de cette situation sont sans appel : crise sanitaire avec le Covid-19 et du choléra actuellement, crise hydrique avec un accès à l’eau rationnée jusqu’à un jour sur trois avec une nette amélioration depuis quelques semaines après une saison de pluies heureusement très arrosée, crise migratoire caractérisée par une arrivée massive, continuelle et permanente de migrants venus des pays de notre environnement immédiat avec les Comores et Madagascar, mais également depuis l’Afrique des Grands lacs malgré cette crise hydrique ; une crise sécuritaire caractérisée par un caillassage au quotidien des forces de sécurité intérieure, des caillassages permanents des bus scolaires mettant en danger les enfants se rendant dans nos différents établissements scolaires et ce malgré la mobilisation des moyens importants des forces de sécurité intérieure sur les routes et devant les établissements scolaires ; des affrontements entre bandes et entre communautés villageoises ; c’est enfin des crises sociales à répétition portées par le collectifs mahorais pour dénoncer l’invasion migratoire subie et l’insécurité démentielle. Sur ce point, je relève qu’en 2018, et durant 41 jours, les populations locales sont descendues dans la rue pour réclamer plus de sécurité pour leurs enfants dans les écoles, pour eux-mêmes sur les routes et pour leurs biens dans leurs maisons et dans leurs champs.
En réponse à cette crise, le gouvernement a répondu à côté par des constructions scolaires pour accueillir toujours plus d’enfants immigrés, de logements sociaux pour mieux régulariser et loger les migrants qui se sont imposés clandestinement au territoire. Les objectifs poursuivis par ces politiques publiques interrogent car plus l’on accueille les enfants dans les écoles plus leurs familles viennent les déposer sur nos rivages avec l’aide des kwassa kwassa. Actuellement, ce sont plus de 120.000 gamins qui attendent impatiemment l’occasion pour arriver à Mayotte.
« Un système à la dérive, hors de tout contrôle »
Enfin, plus les autorités préfectorales régularisent les irréguliers plus elles doivent construire des logements sociaux pour les loger ; plus elles les logent, plus les migrants arrivent. Et plus ils arrivent, plus l’État mobilise des forces de l’ordre pour lutter contre l’immigration irrégulière. Nous avons l’impression de vivre un système à la dérive, hors de tout contrôle. En un mot, les politiques publiques développées ici sont inadaptées à une politique sérieuse de lutte contre l’immigration de masse. On a beau chercher la cohérence d’ensemble d’un tel comportement sans succès. Bref, à y regarder, on a l’impression d’assister au comportement d’un État extrêmement riche au point qu’il est disposé à jeter par la fenêtre son argent ou dépenser sans compter, sinon comment comprendre qu’il continue à construire des équipements pour accueillir tous ceux qui arrivent pendant qu’il mobilise des forces pour lutter contre l’immigration ?
Pendant ce temps, il s’abstient de réaliser les infrastructures porteuses de développement durable pour Mayotte, ce qui permet de maintenir l’île dans un état de sous-développement chronique afin d’éviter les écarts de niveau entre le département et les pays riverains. Désormais de plus en plus de voix s’élèvent au plan national pour demander un chiffrage précis du coût de l’immigration à Mayotte dans le budget de l’État.
Mayotte, c’est également le territoire dont le niveau de développement est le plus faible de l’ensemble du territoire de la République : près de 30% de sa population vivent dans des bidonvilles appelés « bangas » sans eau, sans électricité et sans toilettes ; c’est le territoire où l’assainissement est inexistant malgré les obligations européennes de la France dans ce domaine donc un territoire propice à toutes les crise sanitaires liées à l’hygiène; c’est le territoire dont le taux d’équipements est le plus faible de pays.
Opposé à la construction des écoles
Mayotte est enfin le territoire où la population a peur du déclassement en raison de l’impact démographique. Si les chiffres officiels indiquent une population officielle totale de 321.000 habitants en janvier 2024 dont 50% d’autochtones et 50% d’étrangers, la population réelle se situe au-dessus de 450.000 habitants dont un tiers de nationaux, un tiers de réguliers et un tiers d’irréguliers. Au total, deux habitants sur trois à Mayotte sont des migrants. Reportée à l’échelle nationale : la population serait de 44 millions de migrants dont la moitié en situation irrégulière. Les Mahorais ont peur et quittent massivement leur territoire, peur de perdre leur vie ou celles de leurs enfants, de perdre la terre de leurs ancêtres, de perdre leur culture remplacée par la culture anjouanaise et de perdre leur « souveraineté », c’est-à-dire de voir arriver à la tête de leurs communes, de leur département et au parlement des élus sans doute français mais issus dans leur immense majorité de l’immigration, c’est-à-dire cette population même avec laquelle ils refusent de partager un même destin depuis plus de deux siècles. C’est cela qui explique dans une très large mesure les crises sociales auxquelles l’île est confrontée depuis bien des années : 1989, 2012, 2018 et 2024. Les Mahorais refusent d’être Comoriens, ils refusent d’être administrés par leurs bourreaux historiques et actuels.
À la suite de la crise de 2018, l’État a proposé des solutions de sortie de crise. Ces solutions ont pour l’essentiel amélioré les conditions d’accueil des migrants sur notre sol tout en leur refusant l’accès au territoire hexagonal. C’est la même démarche qui prévaut actuellement à la suite de la crise de février-mars 2024. Le gouvernement propose des mesures fortes dont la fin du droit du sol plébiscitée localement et la fin du titre de séjour territorialisé en même temps qu’il persiste dans ses erreurs de construire plus d’écoles pour toujours accueillir plus d’enfants comoriens, de sorte que d’ici à dix ans, nos écoles seront peuplées à plus de 90% d’enfants de parents étrangers tous en provenance d’un même pays et d’un même peuple : le peuple d’Anjouan.
Dans le même temps, l’État refuse d’engager le développement durable du territoire qui est le territoire au taux d’équipements le plus faible de l’ensemble national. Cette perspective à court terme se dessine chaque jour un peu plus sur le territoire. Sauf à y prendre garde, elle est aussi celle qui se profile à l’horizon pour l’Hexagone avec le déni qui frappe le regard naïf ou suicidaire de la classe politique nationale. En ce domaine, la seule différence entre Mayotte et le reste du territoire national réside dans le fait que les changements en perspective concernent la submersion organisée par un peuple unique sur le peuple mahorais alors que dans la métropole la source de peuplement migratoire est diversifiée provenant de plusieurs pays d’Afrique et d’Europe de l’Est, étant précisé que dans un demi-siècle, les prévisions migratoires démographiques connues et venant d’Afrique laissent penser que finalement la Nation dans son ensemble suivra le sort que la République réserve à Mayotte. Enfin, dans l’immédiat, l’Hexagone n’a pas la contrainte de la superficie géographique à la différence de la petite île de 374 km2 qui est Mayotte.
J’ai conscience qu’il est politiquement incorrect de dire des mots pareils et de cette nature, car nous sommes le pays des non-dits ; mais je dois cette vérité à ceux qui m’ont élu en me faisant confiance. »