Course de pneus : les inscriptions des adultes sont ouvertes
Sur le mariage homosexuel, le grand oubli du Grand cadi

Mahamoudou Hamada Saanda, Grand cadi de Mayotte, s’est fendu d’un communiqué daté du 3 juin rappelant que la religion musulmane interdit le mariage entre personnes du même sexe, avant d’affirmer un peu vite que le droit local le prohibe également. Le texte semble aussi malvenu, alors qu’un mariage civil (et absolument pas religieux) entre deux personnes du même sexe a été prononcé dernièrement à Mayotte et fait polémique aux Comores. Cette déclaration n’a pas manqué de faire réagir non plus le Département de Mayotte sur le fond et la forme (voir encadré).
C’est un mariage qui ne manque pas de faire couler beaucoup d’encre. Il y a une dizaine de jours, une Comorienne et une Réunionnaise se sont mariées civilement à Mayotte, brisant un tabou dans son pays d’origine pour la première. Notre article de notre correspondant à Moroni daté du lundi 3 juin relatait même les pressions exercées sur la famille aux Comores, pays qui pénalise les relations sexuelles entre les personnes de même sexe. A Mayotte, le Grand cadi de Mayotte, Mahamoudou Hamada Saanda, en remet aussi une couche en publiant un communiqué en s’épanchant sur la question religieuse, le lundi 3 juin. Il rappelle que « l’islam n’autorise pas l’union et la célébration du mariage entre deux femmes ou deux hommes », oubliant peut-être que ledit mariage était civil et aucunement religieux.
En outre, il affirme que « le droit local mahorais, au demeurant protégé par l’article 75 de la Constitution française au même titre que les droits locaux des outre-mer, ou de l’Alsace Moselle, n’autorise que le mariage entre un homme et un femme ». Il omet de préciser toutefois que le premier article de l’ordonnance du 3 juin 2010 stipule que « l’exercice des droits, individuels ou collectifs, afférents au statut civil de droit local ne peut contrarier ou limiter les droits et libertés attachés à la qualité de citoyen français ». Ainsi, le mariage entre personnes du même sexe étant autorisé en France depuis le 17 mai 2013, il devient compliqué de lui opposer aujourd’hui le droit local mahorais. Il a d’ailleurs été prononcé (civilement) à plusieurs reprises sur le territoire.
« La plus grande vigilance »
Appelant les musulmans « à la plus grande vigilance quant à la préservation de leur foi « Imane », en ce sens que ces pratiques conjugales de même sexe ne sont pas au nombre de nos valeurs et coutumes identitaires à Mayotte où la population est à plus de 95% musulmane », le Grand cadi de Mayotte montre que le tabou autour de l’homosexualité a encore la vie dure à Mayotte.
Dans son courrier surmonté de la mention « République française », celui qui dépend du conseil départemental de Mayotte (voir encadré) compare « le pluralisme grandissant des cultures au niveau local » à « une richesse qui ne doit conduire en aucune façon au déracinement de la société mahoraise au nom d’une liberté médiatique ou d’une autre liberté républicaine d’ailleurs ».
Il appelle cependant « aux respects des valeurs des uns et des autres qui reste le curseur vers la paix civile sur le département de Mayotte ».
Une mise au point faite par Ben Issa Ousseni
Le communiqué du Grand Cadi n’a pas manqué de faire réagir Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, qui ne cache pas ces derniers mois son envie de réformer l’activité cadiale. Sur le sujet du mariage homosexuel, le chef de la collectivité départementale « rappelle l’attachement de la collectivité qu’il préside, aux principes et aux lois de la République au sein de laquelle, Mayotte s’inscrit. Le président du conseil départemental regrette, par ailleurs, l’usage non autorisé de l’en-tête du Département, le Grand Cadi ne bénéficiant pas d’une délégation de signature lui permettant de s’exprimer au nom de l’exécutif départemental ». A la fin de son communiqué, « il en appelle au respect des règles administratives » et invite le chef religieux au dialogue, « préalablement à une prise de décision de nature à porter préjudice à l’institution départementale ».
Séquence de rattrapage sur la situation de Mayotte à l’Assemblée nationale
« Les sujets touchant ce département français doivent être approfondis au moment de l’élaboration du nouveau projet de loi », considère Jean-Louis Bourlanges, le président de la commission des affaires étrangères, avant de reconnaître « ne pas être très savant sur cette question ». Ce mercredi matin, un rattrapage sur Mayotte et sa place dans le droit international a été réalisé avec trois intervenants : Nabil Hajjami, sous-directeur du droit international public à la direction des affaires juridiques du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Thomas M’Saïdié, maître de conférences en droit public et directeur du département droit-économie-gestion à l’Université de Mayotte, et Faneva Tsiadino Rakotondrahaso, maître de conférences en droit public et vice-doyen de la faculté de droit et d’économie de La Réunion. Les deux premiers (photo) ont rappelé que la France « considère que les Mahorais ont pleinement exercer ce droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », rappelant qu’ils ont réitéré leur choix à de nombreuses reprises. Le professeur mahorais a regretté que les Nations unies ont validé la violation du territoire français par les Comores quand le pays voisin a déclaré unilatéralement l’indépendance en intégrant Mayotte, le 6 juillet 1975. Celui-ci dénonce ce qui est devenu « un instrument de chantage à l’aide au développement » et « un instrument politique » comme lorsque les Comores se sont opposées à l’opération Wuambushu. Enfin, il a regretté que « la question n’ait jamais été abandonnée par les Comores ».
Le troisième intervenant a apporté un autre éclairage en insistant sur l’intégration de Mayotte dans l’Union européenne quand l’archipel est devenu région ultra-périphérique (RUP) en 2014, lui permettant d’accéder à davantage de fonds européens, mais qui devrait favoriser aussi le déploiement de Frontex ou de diverses dispositions de la nouvelle loi européenne Asile et immigration à Mayotte.
Une cérémonie pour récompenser les diplômés de Ouangani
Ouangani organise la quatrième édition de la cérémonie de remise de prix aux diplômés, le vendredi 19 juillet, à l’hôtel de ville de la commune. Les préinscriptions à cette cérémonie sont désormais ouvertes aussi bien pour les futurs diplômés du baccalauréat, BTS, Licence et Master. L’objectif de cette journée est de récompenser les réussites académiques des jeunes Mahorais et Mahoraises. Pour participer à la cérémonie et bénéficier des récompenses, les futurs diplômés sont invités à se présenter auprès du service scolaire de la mairie de Ouangani ou envoyer les informations suivantes par mail à l’adresse dhakioini.riday@ouangani.yt : nom et prénom, adresse actuelle, nom de l’établissement scolaire fréquenté, diplôme en cours d’obtention, numéro de téléphone et adresse mail.
Un appel aux futurs exposants de la Foire Agricole de Kawéni
La Ville de Mamoudzou appelle les producteurs, artisans, commerçants et maraîchers locaux qui souhaitent exposer leurs produits lors de la Foire Agricole de Kawéni le 27 juillet prochain à se manifester. La commune a en effet lancer un appel aux exposants. Les candidatures peuvent être soumises avant le 18 juillet par téléphone au 06 39 27 44 68 ou par mail à l’adresse am.amir@mamoudzou.yt.
Un concours de poésie ce vendredi à Koungou
La ville de Koungou organise un concours de poésie pour les élèves en classe de CM2, le 7 juin, à partir de 13h, dans la salle polyvalente à côté de la bibliothèque municipale. Différentes récompenses sont prévues pour les lauréats. Ainsi, le premier prix sera un ordinateur. Pour le second et le troisième, une tablette tactile, des crayons, un stylo quatre couleurs et un dictionnaire. Un live Facebook du concours sera visible depuis la page de la Ville. La population est invitée à se joindre à l’événement pour encourager les élèves.
La semaine de l’entrepreneuriat à partir du 10 juin
L’association Adie qui existe depuis maintenant 35 ans propose une série d’événements gratuits, dans le but d’encourager la création et développement d’entreprise de l’île, du 10 au 14 juin. Deux forums se tiendront, le mardi 11 juin, de 8h à 15h30, à l’agence de Bandrélé et le jeudi 13 juin, également de 8h à 15h30, à l’agence de Kawéni. Ces événements vont permettre aux entrepreneurs et porteurs de projets d’accéder facilement aux ressources et aux conseils nécessaires pour pouvoir lancer et/ ou développer leur activité grâce aux actions que présentera l’Adie et ses partenaires. D’autres ateliers se dérouleront au nord de Mayotte, le lundi 10 juin, à M’tsamboro et à Bandraboua. Le mercredi 12, à Sada et à Chiconi, et les derniers à Kani-Kéli et Bouéni, le vendredi 14 juin, à partir de 8h.
Le conseil départemental lance la campagne de subventions 2024
Le conseil départemental de Mayotte annonce l’ouverture de la campagne des aides financières pour l’année 2024/2025. Les aides sont dédiées aux associations, aux entreprises, aux collectivités et établissements publics afin de les soutenir. Pour en bénéficier, il faudra constituer son dossier de demande de subvention et le déposer dans le téléservice dédié, sur le site internet du département (lecd976soutientmonprojet.fr). Les demandes déposées doivent respecter strictement les points suivants : la catégorie d’appartenance pour laquelle le porteur de projet candidat (exemples : associations, entreprises, particuliers, communes et établissements publics) ; les dates d’ouverture et de clôture des téléservices.
Voix des Outre-mer : 42 candidats mahorais inscrits cette année
« Découvrir les talents lyriques, musique traditionnelle de chaque territoire ultramarin mais également les amis Voix des Outre-mer, prix Christiane Eda-Pierre qui va réunir cette année des candidats du Cameroun, Liban, Québec, Congo, Madagascar, Ukraine, Roumanie, Haïti et les Iles Fidji », c’est le but de l’association Les Contre Courants qui organise le concours des Voix des Outre-mer. Cette année, 1.077 inscriptions au concours ont été validées, dont 42 enregistrées à Mayotte. La finale dans le 101e département français se déroulera le 26 octobre et la grande finale à l’opéra de Paris le 8 janvier 2025.
L’objectif de cette compétition est de « donner une vraie visibilité aux talents ultramarins chanteurs (autodidactes, en formation et professionnels) sur la scène nationale et internationale ». L’association entend « établir une passerelle entre les territoires pour lutter contre les discriminations dans le milieu de la musique et notamment de l’opéra, le concours est aussi un vecteur d’intégration sociale par la culture en proposant un accès libre et gratuit à la formation musicale à des populations à faibles revenus. Il s’inscrit dans une dynamique d’accès à la culture pour tous ».
La compétition est ouverte aux talents ultramarins des territoires d’Outre-mer et aux ultramarins de l’Hexagone qui aiment la musique sous toutes ses formes (jazz, zouk, rock, soul etc) et qui possèdent ou non une formation. Il n’impose pas de limite d’âge et est entièrement gratuit. Il a pour première vocation de préparer les candidats dans une voie de professionnalisation.
Le marché du Caribus cassé par le tribunal administratif

Contesté par Mahamoud Azihary et le groupe de transports qu’il assiste, le marché du Caribus a été attribué au groupement Optisam (Optimum, les Taxis Vanille et Salim Transports) par la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadema). Le tribunal administratif a cassé cette décision, ce mardi 4 juin, obligeant la collectivité à relancer l’appel d’offres.
« L’objectif est d’accélérer la distribution des bacs-poubelle »

Ce mercredi 5 juin, le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam) a lancé pour un mois une distribution de bacs-poubelle aux habitants. Le directeur du syndicat, Chanoor Cassam, fait le point sur son dispositif et la nécessité d’écouler les stocks de bacs acquis par le Sidevam.
Flash Infos : Quel est le but de la campagne de distribution de bacs-poubelle que le Sidevam (syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) a entamé ce mercredi ?
Chanoor Cassam : Cette campagne est destinée aux habitants des différents communes (hors communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou – Cadema) qui ont des bacs défectueux, qui ont été brûlés ou abîmés. Mais elle est aussi dirigée vers les personnes qui veulent se doter d’un bac. Pour nous, cette campagne d’une durée d’un mois a été mise en place pour accélérer la campagne de dotation. L’Europe nous a accompagné pour financer beaucoup de bacs, on en a reçu 11.000 en plus des 6.000 d’il y a deux ans. Cela fait un total de 17.000 bacs achetés depuis le début du mandat, donc c’est énorme. Cela regroupe un investissement de 1,8 million d’euros. Depuis le début de l’année, on a réussi à doter 2.000 bacs, via mobilisation des gens qui se rendent directement sur nos sites pour demander les bacs. Donc 2.000, sur les 11.000 reçus, ce n’est pas énorme, donc il faut accélérer la cadence en lançant des campagnes sur le terrain.
F.I. : Comment cette campagne-ci, sur le terrain, doit permettre d’écouler davantage de bacs ?
C.C. : On a prévu des stands avec de la sonorisation pour un peu d’animation et inviter les gens à remplir le formulaire nécessaire à l’obtention d’un bac. On les accompagne à ces stands pour remplir le formulaire, réunir les pièces justificatives, puis ils peuvent directement repartir avec un bac, puisqu’ils seront directement au niveau des stands. On va être présent partout, on a commencé ce mercredi en Petite-Terre, ce jeudi, nous sommes à Sada et Tsingoni, puis nous serons à Acoua… Il est possible de suivre nos déplacements sur les réseaux sociaux.
F.I. : Quels documents sont nécessaires pour obtenir un bac poubelle ?
C.C. : Il faut une pièce d’identité, un justificatif de domicile, le justificatif de taxe foncière pour obtenir un bac gratuit, car ceux qui la payent financent déjà le Sidevam à travers cette taxe. Sinon, le bac de 120 litres est à 15 euros et celui de 240 litres à 25 euros. Pour les personnes qui n’auraient pas tous les éléments en venant aux stands, ce sera l’occasion de les informer qu’ils peuvent venir tout au long de l’année sur nos sites pour récupérer un bac.
F.I. : Jusqu’ici, cette année, vous avez donc distribué 2.000 bacs sur les 11.000 reçus. Pensez-vous réussir à écouler les 9.000 restant grâce à cette campagne pendant le mois de juin ?
C.C. : Ce serait trop espérer de se dire qu’on va réussir à écouler les 9.000 bacs restants, mais l’objectif est bien d’accélérer la distribution des bacs-poubelle et que pour la seconde moitié de l’année, on en écoule le double que pendant la première. Cela reviendrait à 4.000 bacs. Cette opération est surtout une façon d’accentuer notre communication et notre présence sur le terrain.
F.I. : Puis, c’est aussi l’occasion de sensibiliser le public sur l’importance de disposer ses ordures ménagères dans un bac.
C.C. : En effet, les bacs sont essentiels pour la compatibilité entre nos camions et le geste des habitants. Ces bacs permettent une collecte mécanisée et ainsi d’éviter la fatigue, les douleurs aux dos et les complications musculosquelettiques pour nos agents. Le bac est la solution parfaite, même si parfois on y retrouve des choses qui ne devraient pas y être, comme des micro-ondes. Je rappelle que pour les encombrants, nous avons le dispositif Allo Urahafu, qu’on peut appeler au 06 39 27 44 44 pour prendre rendez-vous. C’est à nous d’accompagner le bon geste, y compris le geste de tri.
Aide juridictionnelle : Une extension aux étrangers en situation irrégulière déjà la norme à Mayotte

Le recours à l’aide juridictionnelle pour défendre des étrangers en situation irrégulière à Mayotte est une exception devenue la règle depuis de nombreuses années. La décision du Conseil constitutionnel du 28 mai 2024 en la matière ne change donc rien à la réalité locale.
L’information a occupé une place de choix dans les médias nationaux, tant le sujet de l’immigration s’invite dans la campagne des élections européennes, avant ce dimanche 9 juin. Une fois n’est pas coutume, Mayotte est en avance sur le reste du territoire national dans l’application d’une disposition de loi, celle du 10 juillet 1991, relative aux droits et libertés consentis par la Constitution. En l’occurrence, il s’agit du droit des étrangers en situation irrégulière sur le territoire à bénéficier de l’aide juridictionnelle pour se faire assister devant la justice. Dans l’article 2, cette loi indique « que toutes les personnes physiques dont les ressources sont insuffisantes pour faire valoir leurs droits en justice peuvent bénéficier d’une aide juridictionnelle ».
Autrement dit, l’État prend à sa charge le coût de la procédure. En fonction de la faiblesse des ressources (travail, pension alimentaire, retraite ou rente) dont dispose le demandeur, cette prise en charge peut être totale ou partielle. Elle est directement versée aux professionnels qui assistent le bénéficiaire dans ses démarches (avocats, notaires, huissiers de justice) en libre choix ou commis d’office. Avant 2008, l’aide juridictionnelle s’adressait exclusivement aux ressortissants français et à ceux de pays membres de l’Union européenne, de même que les étrangers en situation régulière. Mais depuis décembre 2008, elle a été étendue aux demandeurs d’asile sans obligation de justification de ressources. Toutefois, elle fait l’objet de certaines mesures dérogatoires au profit des étrangers en situation irrégulière, en particulier les mineurs mis en cause dans des procédures ou soumis à une ordonnance de protection.
1,2 million d’euros en 2023
Terre d’exceptions par excellence, Mayotte (contrairement au reste du territoire national) en use allègrement compte tenu de l’ampleur sans précédent du nombre de procédures concernant des étrangers en situation irrégulière. Les comparutions immédiates et les procédures expéditives au centre de rétention administrative (CRA) de reconduites aux frontières étant monnaie courante, ce qui ne devait être qu’une mesure exceptionnelle est devenue, par la force des choses, la norme admise. Maître Yanis Souhaïli, actuel bâtonnier de l’ordre des avocats à Mayotte, estime que « cette décision rendue par le Conseil constitutionnel le 28 mai 2024 n’a aucun impact sur le territoire et ne change pas grand-chose. Il faut voir le problème dans sa globalité et non sous un angle spécifique. Je dirai, tout au plus qu’elle régularise une pratique qui a cours depuis très longtemps ». L’avocat balaie une idée reçue selon laquelle, une poignée d’avocats seulement à Mayotte accepterait l’aide juridictionnelle. « Le nombre global de procédures engageant des personnes en situation irrégulière est telle que pratiquement tous les avocats sont concernés par cette mesure. » En l’absence de chiffres précis sur les étrangers en situation irrégulière à Mayotte ayant obtenu l’aide juridictionnelle, l’ordre des avocats se fie au montant de l’enveloppe destinée à cette charge. Pour la seule année 2023, l’aide juridictionnelle octroyée s’élevait à 1,2 millions d’euros. « Ce chiffre est en hausse nette cette année, probablement à multiplier par deux par rapport à l’année passée », observe le bâtonnier de l’ordre des avocats de Mayotte.
Un principe d’égalité devant la justice
Pour en revenir à cette décision du Conseil constitutionnel, il importe de rappeler que celui-ci avait été saisi le 1er mars 2024 par la Cour de cassation sur trois questions prioritaires de constitutionnalité. Dans sa décision rendue publique le 28 mai 2024, la haute juridiction française a estimé que le fait de refuser le bénéfice de l’aide juridictionnelle aux étrangers en situation irrégulière en France revient à méconnaître le principe d’égalité devant la justice. Parmi les arguments soulevés pour appuyer cette décision, le Conseil constitutionnel rappelle que la loi de 1991 autorise, par exemple, un étranger en situation irrégulière à poursuivre devant le tribunal des prud’hommes une entreprise qui l’aurait employé dans l’illégalité.
Dans la bande de « Black’s », « ça se passait comme il a dit »
Le directeur adjoint du CHM muté en Guyane
Directeur adjoint du centre hospitalier de Mayotte (CHM), Christophe Blanchard quitte l’océan Indien pour prendre la direction du centre hospitalier de Kourou, en Guyane. La lettre de l’Agence régionale de santé de la Guyane a annoncé sa nomination, ce mardi 4 juin. Arrivé comme directeur adjoint en charge des affaires générales à Mayotte, il s’est retrouvé directeur général par intérim du CHM d’avril 2021 à avril 2022. Ensuite, il a retrouvé sa place d’adjoint quand Jean-Mathieu Defour a repris la direction.
En Guyane, il retrouve un autre département qu’il connaît bien, puisqu’il a été directeur de l’institut médico-éducatif départemental (Imed) de septembre 2008 à juin 2012, précise l’ARS locale. Il doit y suivre la création du centre hospitalier universitaire (CHU) de Guyane en 2025.
Une vidéo pour la sécurité en deux-roues à M’tsangamouji
La Mairie de M’tsangamouji, en partenariat avec la Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm) et l’association ASPTT Mayotte, a réalisé une action de prévention sur la sécurité routière. Cette initiative prend la forme d’un court métrage, avec la contribution de 2nzena studio, sur la conduite à adopter en deux-roues. Sous forme de reportage, on voit différents agents sensibiliser des jeunes sur la conduite à adopter en scooter ou à moto. Des rappels jugés nécessaires dans la vidéo, au vu du nombre croissant de conducteurs de deux-roues qui cherchent à éviter les embouteillages dans lesquels sont coincées les automobiles.
Les premières baleines observées à Mayotte ce week-end
Deux baleines à bosse ont été observées ce dimanche 2 juin, les premières cette saison à Mayotte. Le public est invité à suivre l’association Ceta’Maore pour en apprendre plus sur l’animal. L’association commence d’ailleurs des formations pour observer le mammifère marin. Cette dernière porte aussi le programme Wujua de suivi scientifique des baleines à bosse à Mayotte.
Crise de l’eau : des coupures d’eau anticipées à Mamoudzou et Koungou
Le réservoir qui alimente les usagers des secteurs Koungou village, Majicavo-Lamir, Hauts-Vallons, Kawéni village, Doujani, Passamaïnty-Ngnambo Titi « présente un niveau particulièrement bas », annonçait la Société mahoraise des eaux (SMAE), ce mardi 4 juin, dans un communiqué.
De fait, l’eau a été coupée en avance à 13 h, au lieu de 14 h initialement pour Kawéni village, Koungou village et Passamaïnty-Ngnambo Titi. Pour les secteurs Haut Vallons, Majicavo Lamir et Doujani, la remise en eau devait avoir lieu en revanche seulement à partir de 19 h, ce mardi soir.
La Société mahoraise des eaux conseille lors de la remise en eau à « veiller à la fermeture de tous les robinets de l’habitation et de laisser couler l’eau durant les premières minutes tout doucement », mais aussi de « laisser couler l’eau ensuite jusqu’à ce qu’elle soit claire (en la récupérant dans un récipient pour un usage autre qu’alimentaire) », et enfin de « faire bouillir l’eau pour des usages alimentaires (boisson, cuisine) dans la première demi-journée suivant la remise en eau ».
Un festival du spectacle vivant à Musicale plage le 22 juin
Le samedi 22 juin, l’association Hippocampus sera présente à la plage de Bandrélé à Musicale plage, à Bandrélé à partir de 14h, pour du divertissement tel que du chant et de la danse traditionnelle, des contes, du cirque. Lors de cet évènement, des contes de La Réunion et de Mayotte vont être racontés, un spectacle sera fait par la compagnie Rêvons l’envers-Atomix avec la participation de Matona, du hip-hop et bien d’autres. Le spectacle est ouvert à tout public et le prix du ticket d’entrée s’élève à 15 euros par personne, 10 euros pour les adhérents et gratuit pour les enfants de moins de 12 ans. Il est possible de prendre son ticket sur place, sinon on peut réserver en laissant un sms au 06 76 11 20 87. L’association Hippocampus propose un stage balafon (instrument de musique) le même jour de 10h à 12h. Les places étant limitées obligent toutes personnes souhaitant bénéficier de ces cours de balafon à 15 euros l’heure, à réserver au même numéro indiqué plus haut en précisant sur le message (résa stage).
Comores : Plusieurs dégâts matériels dans un conflit communautaire à Anjouan
Selon le procureur général d’Anjouan, Mouzdalifa Zoubert, les échauffourées qui ont déchiré les deux localités voisines de Wani et de Barakani, n’ont pas de fait de victimes ni de blessés. Le calme serait revenu depuis lundi, a ajouté le magistrat.
Depuis dimanche, les images des dégâts circulaient sur les réseaux sociaux. Après trois jours d’hostilités, Wani et Barakani, deux localités anjouanaises ont accepté d’enterrer la hache de guerre. C’est du moins ce que nous a confirmé mardi le procureur général d’Anjouan, Mouzdalifa Zoubert, contacté par Flash infos vers 16 heures. Les deux villes voisines, habituées aux altercations, sont entrées en conflit dimanche 2 juin. D’après le procureur, tout serait parti d’une fête d’anniversaire qui était organisée à Wani, d’où est natif le tout nouveau gouverneur, le docteur Zaïdou Youssouf, investi le 23 mai pour remplacer Anissi Chamsidine. « Un habitant de Barakani qui aurait était dans un état d’ivresse a voulu mettre du désordre dans la soirée d’anniversaire. Et les jeunes de Wani l’ont en empêché. Le comité villageois qui veille sur la sécurité l’avait immobilisé avant de le conduire à la gendarmerie pour éviter tout débordement. Et il a été libéré le même soir. À partir de là, les affrontements ont commencé », a fait savoir le procureur général.
Pas de morts
Ce dernier a confirmé que les dégâts matériels enregistrés après ces journées d’hostilités sont énormes, même s’il est encore très tôt pour les évaluer financièrement. Des vidéos amateurs ont montré des maisons entièrement calcinées par les flammes, des magasins vandalisés et dérobés. On déplore des deux côtés l’incendie de biens matériels, notamment des vedettes, des maisons et des véhicules. De nombreux médias, dont le premier quotidien d’Etat, Al-watwan, ont rapporté dans leurs colonnes des blessés. Le magistrat a cependant rassuré qu’aucun blessé ni de mort n’ont été enregistrés. Il a balayé ainsi les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux qui font état de décès liés à ce conflit, après la découverte, ce mardi matin, d’un cadavre flottant dans une rivière de Barakani.
Selon le procureur général d’Anjouan, une médiation initiée avec l’appui du gouverneur Zaidou Youssouf a permis d’obtenir la cessation des affrontements. « Tout s’est calmé entre les jeunes des deux côtés. Il n’y a aucun problème. On a créé une commission qui chapeaute cette médiation. Le comité s’est entretenu avec les jeunes qui étaient impliqués dans le conflit. Ils ont même organisé des tournées au sein des villes pour appeler à la paix car ces affrontements n’apportaient rien », a ajouté le procureur qui se félicite du fait que depuis lundi, aucun incident n’a été relevé.
Aux Comores, les conflits inter-villageois sont monnaie courante. Les causes peuvent être multiples : sport, surtout des matchs de football, ou encore des cérémonies coutumières qui se soldent en affrontements. Le plus souvent, en plus des dégâts considérables que ces hostilités récurrentes occasionnent, les communautés enregistrent des pertes humaines. Parfois les victimes sont des innocents, qu’on attaque sans certifier une quelconque implication dans le conflit. Et ce n’est pas garanti qu’une enquête aille jusqu’au bout pour la condamnation des personnes reconnues coupables. Concernant des indemnisations quant à des dommages collatéraux, il n’y en a jamais eu.