Religion : dans les coulisses de l’émission « Jour du seigneur » à Mayotte

Diffusé sur France 2, tous les dimanches, le « Jour du Seigneur » a tourné son direct dans l’église de Notre-Dame-de-Fatima, à Mamoudzou, dimanche 24 novembre. Si l’émission passe environ tous cinq ans sur l’île aux parfums, la préparation est toujours primordiale, car 700.000 téléspectateurs regardent la messe.

« On fait rentrer presque 800.000 personnes dans cette église », commente frère Marc-Antoine, qui concélèbre la messe, aux côtés du curé Bienvenu Kasongo de la paroisse de l’église Notre-Dame-de-Fatima de Mamoudzou. L’émission réunit effectivement chaque dimanche de plus de 700.000 téléspectateurs sur France 2, à 11 heures (heure de Paris), qui grâce à elle visitent les églises de France. Le religieux estime que ce rendez-vous dominical permet à toutes celles éloignées des paroisses de célébrer la messe. Et donc dimanche 24, elle l’est à Mayotte. « Une heure de direct à Mayotte, diffusée sur France 2, ce n’est pas tous les jours que ça arrive », contextualise le prêtre. Un moyen de représenter toutes les communautés chrétiennes de France.

Deux jours de préparation

La veille, vers 14h, les répétitions battent leur plein. Car si la messe est célébrée chaque dimanche au sein de l’église de Notre-Dame-de-Fatima, quelques changements sont à prévoir. « La plus grosse contrainte, c’est le direct. Il faut faire tenir la messe en 55 minutes. Qu’on ait fini ou non, France 2 reprendra l’antenne », explique Maïgwen Valleys, chargée de liturgie télévisé pour le « Jour du Seigneur ». Alors pour éviter les retards, les séquences sont répétées la veille. Deux jours suffisent à l’équipe venue de métropole pour organiser le direct, puisqu’elle s’appuie sur les moyens techniques de La 1ère. Il aura tout même fallu un repérage de quelques jours, effectué en septembre dernier pour permettre au réalisateur d’appréhender les lieux. Un temps primordial pour Maïgwen Valleys, car « rien ne vaut le contact humain ». Les premières discussions avec la paroisse datent quant à elles d’avril dernier.

Gérer le décalage horaire

L’émission a déjà fait plusieurs directs sur l’île, et vient environ tous les quatre ans, car elle ne passe que deux fois par an dans les territoires d’outre-mer. Et pour conjuguer les horaires avec ceux de la métropole, c’est parfois complexe : « ici, il n’y a que deux heures de décalages. Alors, ça peut être embêtant avec la chaleur, mais c’est bien plus difficile en Guyane, par exemple, qui compte six heures de décalage », détaille la chargée de liturgie, tandis que les musiciens accordent leurs instruments. Il est déjà arrivé d’écouter pendant le direct, et d’enlever certaines séquences de la messe par faute de temps. Alors pour que cela ne se reproduise pas, les répétitions sont les maîtres-mots. Les sept caméras, qui servent à filmer la messe dans son intégralité, tant l’autel que les croyants, sont fin prêtes. Les répétions s’enchainent, de la procession à la clôture de la messe. Les paroissiens, dont certains ont déjà revêtu leurs vêtements liturgiques, refont les gestes et répètent les lectures. Les fidèles, qui ont assisté à la messe télévisée ont eu aussi été briefés, une heure environ avant le début du direct.

Pour la chorale qui chante tous les dimanches à l’église, ce n’est pas la même préparation. Jean-Louis Redjakra écoute attentivement les recommandations de Maïgwen Valleys, qui s’aide d’un micro et d’une oreillette pour guider tous les participants. Il est chef adjoint de chœur et très fier de participer à l’émission. « C’est une grâce », s’exclame l’homme qui donne le ton et le la à la chorale d’une vingtaine de personnes. « Ce n’est pas donné à tout le monde, c’est participer à la mission d’évangélisation », s’enthousiasme-t-il. Lui et son chœur s’entraînent depuis près de trois mois, en concertation avec l’équipe de tournage, pour ce dimanche matin.

Fraîchement arrivée sur l’île, je suis journaliste à Mayotte Hebdo et Flash Infos. Passionnée par les actualités internationales et jeunesses, je suis touche-à-tout. Mon allure lente et maladroite à scooter vous permettra de me repérer aisément.

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