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Mayotte : un soutien médical “à inscrire dans le temps”

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Alors qu’associations et syndicats de police s’inquiétaient le mois dernier des conséquences sanitaires qu’impliquait la réouverture du centre de rétention administrative, les derniers ours viennent leur donner raison. Plusieurs cas de coronavirus y ont en effet été détectés, sans que les mesures nécessaires à contenir la propagation du Covid-19 ne soient prises.

“J’ai vraiment cru ne pas avoir de vol”, un médecin raconte son périple ubuesque pour venir renforcer les équipes du centre hospitalier de Mayotte

Jérémie Gallon, comme des dizaines de membres du corps médical a pris la décision de venir prêter main-forte au CHM. Mais comme des dizaines de ses confrères ou collègues, il a d’abord dû, avant de partir “au front” contre la crise sanitaire, affronter “ce que l’administration peut faire de pire”. Récit d’un voyage en absurdie.

 

“Pourvu que ça dure”. C’est un peu l’impression que laisse à Mayotte la visite-surprise d’Annick Girardin, la ministre des Outre-mer. Car si le soutien du gouvernement s’est, pour de nombreux acteurs, trop longtemps fait attendre sur le territoire, une réponse semble s’amorcer, au moins sur le volet médical. Mais la méfiance règne quant aux “effets de communication”. 

“Coup de com”” pour les uns, message fort de soutien pour les autres, la visite-surprise d’Annick Girardin sur le territoire n’aura pas laissé indifférent. “Je considère que c’est une opération de communication qui vient à la suite de ses propos sur la délinquance tenus à l’Assemblée la semaine dernière [le 12 mai, ndlr] et qui ont suscité l’émoi chez les Mahorais”, considère ainsi le député Mansour Kamardine. “Elle a voulu rattraper le coup en venant à Mayotte et ainsi rappeler l’attachement du gouvernement au département.” Pour autant, tout n’est pas à noircir dans ce tableau en forme de bilan de visite ministérielle pour le parlementaire. Car la ministre des Outre-mer n’est pas venue les mains vide à Mayotte. Si elle n’a pas reçu les traditionnels colliers de fleur, elle aura toutefois fourni au département sévèrement touché par le coronavirus quelque 9 respirateurs, un automate de test, des renforts humains issus de la réserve sanitaire. Le tout en empruntant un avion présidentiel chargé de 800.000 masques commandés par le Département. “Je suis capable de reconnaître les bonnes mesures, celles qui vont dans la bonne direction, mais cela ne peut pas m’empêcher de déplorer qu’elles arrivent avec beaucoup de retard”, réagit ainsi le député. “Je regrette tout ce temps perdu qui nous a mené dans la situation que l’on connaît actuellement car ici nos compatriotes souffrent certes de l’épidémie de coronavirus, mais aussi de celle de la dengue et bien sûr de la famine”, déplore Mansour Kamardine tout en tempérant : “Aujourd’hui il y a bel et bien une réponse.” Mais comme pour nombre d’acteurs du territoire, l’élu considère qu’il faut dorénavant “aller plus vite et plus loin”. 

Sur les tests, d’abord, car avec la nouvelle machine, Mayotte est encore loin du compte des 1.000 dépistages par jour prônés pour espérer remonter et donc rompre les chaînes de contamination. 

Pas de renforts pour les forces de l’ordre 

“C’est un objectif”, a admis la ministre sur le plateau de Mayotte la 1ère, sans préciser les moyens qui pourraient suivre afin de l’atteindre. Plateau sur lequel la ministre s’est satisfaite de la réponse apportée par l’État à la faim qu’a provoqué le confinement. “Près de 4 millions de bons alimentaires ont été mobilisés”, a-t-elle ainsi rappelé. Suffisant ? À l’évidence non pour le député Kamardine. “Nous ne pouvons pas lutter de manière durable contre la maladie quand l’immense majorité de la population est pauvre, j’ai rappelé à la ministre les promesses faites en 2015, 2018, puis 2019 de revalorisation des minimas sociaux qui devaient être programmée à travers un calendrier établi avant le 30 décembre 2019”, martèle-t-il. Cette-fois, la réponse ne se trouvait pas dans les soutes de l’avion présidentiel. Mais l’interpellation a eu lieu. Et c’est bien, pour nombre d’observateurs là l’intérêt de cette visite. Mardi matin, élus et responsables d’administrations ont ainsi exposer leur “vision du terrain” à une ministre “venue écouter les besoins du territoire”. Ainsi en a-t-il été, à l’évidence, des autorités sanitaires, mais aussi des forces de l’ordre. “Que ce soit le commandant de la gendarmerie ou le directeur de la police nationale, ils ont fait un travail extraordinaire et ont été limpides sur ce qu’ils vivent. Ils ont raconté le harcèlement qu’ils subissent, leur exaspération, ils ont pointé l’inquiétude de la population”, relate Mansour Kamardine qui n’a pas raté une miette de ces exposés. Sur ce point, cependant, la réponse d’Annick Girardin est des plus fermes : “Mayotte n’a pas besoin de renforts.” 

“Il faut absolument que ce soutien dure” 

De quoi faire bondir Aldric Jamet, délégué territorial d’Alternative police, pour qui “elle [la ministre] ne se rend pas compte du bazar ici. Tout se base sur des statistiques alors que la population est bien plus élevée que ce qu’on dit. Rien qu’à la compagnie départementale d’intervention [service de la police nationale dédié au maintien de l’ordre, ndlr], il faudrait 50 à 60 personnels en plus pour qu’elle soit opérationnelle”, explique le policier qui décrit des hommes “épuisés” dans ses rangs. 

Épuisés aussi, les soignants du centre hospitalier de Mayotte, sur un double front depuis maintenant plusieurs mois. Une fatigue liée, selon les syndicats qui ont boudé la visite d’Annick Girardin à l’hôpital, au manque de renforts humains. Certains services ont pourtant été bel et bien renforcés, notamment avec le personnel accompagnant la ministre. “De nôtre côté, nous sommes plutôt contents des renforts, ça permet de nous alléger un peu”, considère ainsi Christophe Caralp, chef du pôle Ursec (urgences, réanimation, samu/smur, evasan, caisson hyperbare). Pour le médecin, la venue d’Annick Girardin est “une bonne chose”. “Elle a confirmé l’intérêt du gouvernement pour Mayotte, notamment en venant avec des respirateurs que l’on attendait depuis deux mois”, indique l’homme en blanc. Un brin de satisfaction donc, mais toujours de l’inquiétude. 

Car pour le chef de pôle, “nous sommes sur une crise qui va durer longtemps, surtout que l’on entre dans un déconfinement de fait, que les écoles risquent de rouvrir et qu’une partie du personnel va prendre ses congés annuels”. Pour lui, une seule réponse : “il faut absolument que ce soutien dure.”

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