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Wuambushu 2 : « Un impact dévastateur sur la situation sociale de la population à Mayotte »

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Alors que l’opération Wuambushu 2, renommée « Mayotte place nette », a commencé le mardi 16 avril, plusieurs associations font part de « leur vive inquiétude » sur ses conséquences. L’Unicef France, la Fondation Abbé Pierre, Médecins du Monde et la Cimade signent un texte commun critiquant une initiative gouvernementale qui « déplace nettement les conséquences des problèmes structurels de Mayotte plutôt que d’agir sur les causes politiques, économiques et sociales ». 

« Cette initiative, succédant à l’opération Wuambushu, prévoit le déploiement de 1.700 forces de l’ordre, la destruction de 1.300 habitations, un budget de cinq millions d’euros pour le « relogement » et une intensification de la lutte contre l’immigration. Depuis plusieurs années, les habitants de Mayotte connaissent un climat d’insécurité, de tensions généralisées et une recrudescence d’actes de violences graves. Si l’objectif affiché de garantir la sécurité est nécessaire, il n’en demeure pas moins que les opérations de police successives ont eu également un impact dévastateur sur la situation sociale de la population à Mayotte. Cette nouvelle escalade sécuritaire risque non seulement de compromettre les droits fondamentaux des populations, en particulier des plus vulnérables, mais également d’exacerber les risques sanitaires et sociaux dans un contexte déjà précaire. Ce type d’opérations, symbolique et occasionnelle, « déplace nettement » les conséquences des problèmes structurels de Mayotte plutôt que d’agir sur les causes politiques, économiques et sociales. 

Des inquiétudes pour le relogement

L’objectif de détruire 1.300 habitations soulève de sérieuses inquiétudes quant à la capacité des autorités à garantir le droit au logement des personnes et familles concernées. En 2023, sur les 701 cases en tôles détruites, moins de la moitié des personnes concernées ont eu accès à un hébergement d’urgence provisoire, mettant en lumière l’insuffisance des solutions proposées et leur inadaptation aux besoins des familles, en particulier des enfants. Le relogement des personnes hébergées se heurte également à l’insuffisance de logements sociaux et des prix trop élevés dans le parc locatif privé. 

De plus, l’opération « Place nette » prévoit un renforcement des mesures de lutte contre l’immigration, une nouvelle fois présentée comme responsable de tous les maux de l’île, qui risquent d’aggraver les violations des droits des personnes migrantes et les pratiques illégales de rattachements arbitraires d’enfants à des adultes. 

Des mesures « incompatibles » avec la lutte contre le choléra

Dans un contexte sanitaire déjà préoccupant, marqué par les récentes déclarations de cas de choléra recensés à Mayotte, cette opération risque de dissuader les personnes malades de rechercher des soins par crainte d’interpellation et d’expulsion. La présence de forces de l’ordre près des points d’eau entrave l’accès à l’eau potable, condamnant ainsi de nombreuses familles à boire de l’eau non salubre (puits, rivière, récupération d’eau de pluie), exposant ainsi les enfants qui sont les plus à risques face aux maladies hydriques. Le département de Mayotte détient le triste record de la prévalence de certaines maladies hydriques, dont l’incidence est la plus élevée chez les enfants. 

De plus, l’intensification des contrôles d’identité aux abords des centres de santé et des arrestations en milieu médical crée une barrière supplémentaire à l’accès aux soins et une réticence des personnes en situation irrégulière à déclarer leur symptôme en cas de suspicion de cas de choléra. Pourtant, la détection des cas de choléra, leur prise en charge rapide pour des soins, ainsi que la désinfection et le traitement des cas contacts sont essentiels dans la lutte contre la propagation de la maladie. 

Égalité des droits

Les opérations de police à Mayotte s’accompagnent d’un discours stigmatisant envers les enfants et les jeunes, contribuant à renforcer le climat hostile envers ceux considérés comme étrangers. Alors que la moitié de la population de Mayotte est composée d’enfants et que 80 % d’entre eux vivent dans la grande pauvreté, il est impératif que les autorités garantissent l’accès aux droits et la protection de tous les enfants. 

« Chaque enfant a le droit de grandir dans un environnement sûr et protecteur, où ses droits sont respectés et promus. Les opérations sécuritaires qui compromettent la santé, l’éducation et le bien-être des enfants sont contraires aux principes fondamentaux des droits de l’enfant », affirme Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France. 

Face à cette situation inacceptable, nos associations appellent les autorités à prendre des mesures immédiates, pour mettre en œuvre de véritables solutions pour la jeunesse, répondre à leurs revendications et plus largement à celles de l’ensemble des habitant-e-s de Mayotte, en garantissant la liberté de circulation sans entraves, l’accès à une solution d’hébergement et de relogement, l’accès à l’éducation, à la santé et à un environnement sûr et protecteur. 

Il est temps de co-construire et de mettre en œuvre, avec l’ensemble des acteurs, au niveau local et national, une vision de développement globale pour les dix prochaines années, afin qu’il y ait une réelle égalité des droits entre le reste du territoire national et Mayotte. Il y est nécessaire d’assurer une sanctuarisation des lieux de soins et de services publics, afin que toutes les populations puissent s’y rendre en sécurité, et que les équipes professionnelles puissent y exercer leur mission également en sécurité. » 

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