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Des romans qui parlent de Mayotte : Laurence Lavrand, écrivain-jeunesse

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Tounda : Quand avez-vous commencé à écrire ?

Laurence Lavrand : J’ai commencé (comme beaucoup) par écrire de la poésie, inspirée par mes professeurs de  français puis par mes études de Lettres. J’ai ,à ce jour, publié trois recueils de poèmes. Ensuite, j’ai commencé à écrire des romans, des histoires destinées à la jeunesse .J’ai eu la chance de voir certains de ces romans publiés en breton ( dans une petite maison d’édition du Finistère), et d’autres acceptés par les éditions L’Harmattan (Paris). Ça fait environ 15 ans que je suis régulièrement publiée, ce qui fait à peu près une vingtaine de parutions.

T : Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire sur Mayotte ? Qu’est-ce qui vous a particulièrement marqué au sein de la vie mahoraise ?

L.L : J’ai découvert à Mayotte un univers que je ne connaissais absolument pas. Certes, j’ai pas mal voyagé (Amérique du Sud, Asie, Europe, Etats-Unis), mais je n’avais jamais vécu aussi longtemps loin de chez moi, au sein d’un autre peuple, d’une autre culture. Le problème de la misère et de la clandestinité est parmi ceux qui m’ont le plus fait réfléchir. J’ai réalisé qu’il est très difficile de dire qu’on est pour la régulation de l’immigration lorsqu’on a croisé tant de personnes qui, comme à Mayotte, n’ont qu’un espoir : vivre mieux. On est confronté aux limites de nos systèmes politiques et ça crée d’énormes cas de conscience. On se sent à la fois hypocrites et impuissants. J’ai croisé dans le cadre de mon travail d’enseignante de nombreux élèves dont les histoires m’ont touchée et j’ai estimé qu’à travers un roman, on peut parfois faire passer autant d’idées qu’à travers un article de journal.

T : Quels sont les grands thèmes que vous abordez dans vos romans ?

L.L : J’ai essayé de mettre en trame de fond de mes histoires un certain nombre de thèmes qui me paraissent importants. Ainsi ,dans Nadjati, il est question d’une jeune fille que son beau-père maltraite et qui s’enfuit en France, où elle espère retrouver une jeune M’Zoungou qui était son amie. Dans Meurtre au lycée, il est question de mariage forcé, de polygamie, de clandestinité. Dans Triste Noël à Tsingoni , le personnage principal, un ado de 13 ans, soupçonne son beau-père d’attouchements sur ses petites soeurs. Faïdati et les contrebandiers de Soulou raconte la vie quotidienne d’une jeune fille, maltraitée par son frère, pendant la grève de 2011. Le dernier paru, La revanche de Mounissa, traite lui aussi du désespoir d’une lycéenne sans papiers, sans d’autres perspectives que d’épouser un homme en situation régulière, ou d’avoir un enfant qui lui permettrait de ne pas être expulsée.

T : Le thème de l’adolescence me semble être omniprésent dans vos œuvres. Quelles sont pour vous les spécificités de l’adolescence mahoraise?

L.L : L’enthousiasme. J’ai toujours trouvé chez les élèves mahorais une sorte d’énergie vitale qui amuse et fait sourire. D’un autre côté, je les ai parfois trouvés déboussolés, faute de perspectives, d’avenir. Ils savent que, très souvent, il leur faudra quitter leur île et ils n’imaginent pas très bien à quel point la France est différente, plus froide, moins humaine.  Il y a, dans la jeunesse de Mayotte, une gentillesse et une grande serviabilité. J’aurais voulu faire beaucoup plus pour tous ceux que je voyais venir dans mon CDI, les aider, les écouter. Le problème du niveau scolaire est un point à ne pas négliger : si on veut que les élèves de Mayotte aient toutes leurs chances, il faut plus d’écoles, plus d’enseignants, plus de temps pour apprendre le français.

T : Ecrivez-vous uniquement des romans pour la jeunesse ou vous êtes-vous essayée à d’autres genres?

L.L : Je suis restée dans ce créneau, peut-être par facilité, peut-être parce que je voulais montrer à la jeunesse de Mayotte que des livres pouvaient parler d’eux. Dans les CDI, rares sont en effet les livres proposant une histoire locale, avec des lieux, des noms qu’ils reconnaissent et des événements qui font partie de leur vie. Avoir douze ou quinze ans à Mayotte n’a rien à voir avec ce qu’on vit en métropole. J’ai écrit d’autres textes, quelques histoires animalières pour les plus jeunes et collaboré à une collection d’albums autour du patrimoine. Le 1er titre paru s’intitule Sous le regard de Gradlon et amène les jeunes lecteurs à la découverte de la construction des cathédrales et de la vie des ouvriers au Moyen Age.Je collabore également à quelques revues en breton (dans le prochain numero de Brud Nevez, qui va paraître en février, il y aura d’ailleurs un article sur Mayotte) et un recueil de poèmes bilingues (français-breton) est programmé pour la fin du mois. Et je viens de me décider récemment à franchir le pas: je prépare un recueil de nouvelles destiné aux adultes. Il n’en est qu’à son début.

T : Comptez-vous revenir un jour travailler à Mayotte ou dans d’autres DOM?

L.L : J’aurais bien aimé, mais j’ai rendu mon tablier à l’Education Nationale (Mayotte aura été mon dernier poste!), aussi, si j’y reviens, ce sera pour revoir des amis et retrouver ces lieux qui m’ont marquée durant 6 ans.

Interview réalisée par Nora Godeau

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