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Le CUFR reçoit deux millions d’euros pour développer son projet X-MEM

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Avec son projet X-MEM, le centre universitaire de formation et de recherche s’apprête à franchir le virage de la transformation numérique en proposant une pédagogie innovante pour que ses étudiants soient encore plus actifs au cours de leurs études supérieures. Grâce à cela, l’établissement réduit encore un peu plus son déficit d’image par rapport aux universités de plein exercice.

« Quand on joue, on gagne assez souvent. » Derrière cette phrase qui peut paraître un tantinet prétentieuse, le recteur Gilles Halbout veut surtout mettre en exergue les talents mahorais pour porter des projets victorieux au niveau national – le quatrième en un an et demi ! – en lien avec la transformation digitale. Le dernier en date se nomme X-MEM (extensible mobile éducation Mayotte) et est à l’initiative du centre universitaire de formation et de recherche. Le seul établissement d’Outre-mer parmi les 17 lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt « Démonstrateurs numériques dans l’enseignement supérieur », dévoilés vendredi dernier par le premier ministre, Jean Castex, en déplacement à Poitiers. « Le territoire répondait aux critères, nous sommes totalement compétents », insiste Fahoullia Mohamadi, la déléguée régionale académique à la recherche et à l’innovation. Rapidement rejointe par le directeur du CUFR, Aurélien Siri. « Ce n’est pas une surprise pour nous d’avoir été retenus. Ces deux dernières années ont montré que nous pouvions rivaliser avec la métropole. »

Une pédagogie innovante sur mobile

Fort de l’engouement suscité pour monter un dossier en béton, le groupe de travail rafle finalement la coquette somme de deux millions d’euros. De quoi permettre de « repenser les supports et la méthodologie », précise Frédéric Théodore, le directeur du centre de ressources informatiques. Cela passera, d’ici deux ou trois semestres, par le développement d’applications et de sites adaptables pour les téléphones. « Durant les confinements, nous nous sommes rendus compte que la moitié des visioconférences était suivie sur mobile. » Dans ces conditions, Aurélien Siri souhaite « rendre plus accessible les ressources et les outils pédagogiques » et « utiliser ce médium pour proposer de la pédagogie innovante ». Le but ? « Poser le même enseignement en présentiel et en distanciel » et ainsi faire face aux blocages intempestifs mais aussi aux grèves des transporteurs qui compliquent l’acheminement des étudiants jusqu’à Dembéni.

Un beau cadeau d’anniversaire

Pour Gilles Halbout, ce nouveau financement démontre encore une fois que « l’enseignement supérieur se développe » dans le 101ème département. « Nous nous dirigeons vers la normalisation ! » Une bien belle manière de célébrer le dixième anniversaire du CUFR prévu ce mardi, dont le chemin parcouru depuis sa création en 2011 reste tout à fait remarquable. « Il existe sur le territoire un terreau favorable à l’émergence de tels projets », se réjouit Aurélien Siri, fier de réduire petit à petit l’écart avec les universités de plein exercice. Alors pour s’assurer de continuer sur cette lancée et de structurer ce projet comme il se doit, le directeur promet le recrutement de forces vives, tels qu’un ingénieur des usages numériques. Fini le complexe d’infériorité : Mayotte joue désormais dans la cours des grands !

Pour le comité Miss Mayotte, « il n’a jamais été question de lingerie fine pour le défilé »

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Le défilé en lingerie qui a eu lieu lors de l’élection Miss Mayotte 2021 fait encore parler de lui. Dans notre numéro du 11 octobre 2021, Klervi Pigeard, la gérante de la marque Sunday, affirmait avoir fait les choses dans les règles en faisant défiler ses modèles dans de la lingerie fine. Un version que réfute Frank Servel, le délégué régional du comité Miss Mayotte.

Flash Infos : Pourquoi avez-vous fait appel à la marque Sunday pour faire un défilé de mode le soir de l’élection ?

Frank Servel : J’avais déjà une première marque qui était partenaire, qui habillait les candidates et je lui avais proposé un défilé de mode. Je souhaitais compléter cela avec une autre marque. On m’a parlé de Sunday parce que l’on m’a dit qu’il s’agissait d’une marque de maillots de bain et de tenues de sport. Elle a d’ailleurs habillé les candidates avec ses tenues de sport. Je lui ai proposé de faire un défilé, mais il n’a jamais été question de lingerie fine, nous n’étions pas au courant. Je n’ai rien à redire sur son show parce que nous voyons qu’il y a eu du travail, mais les tenues qu’elle a présentées ne peuvent pas passer dans le cadre d’une élection de Miss.

FI : Comment Klervi Pigeard a pu faire défiler ses modèles en lingerie le soir de l’élection sans que vous le sachiez ?

F. S. : Je lui ai fait totalement confiance parce que je savais qu’elle faisait des tenues de sports et les maillots de bain. Je n’ai pas vérifié le show qu’elle préparait. Nous avons discuté de tout, de la musique, du temps qui lui était accordé mais à aucun moment, elle ne m’a parlé de lingerie fine. Pour nous, cela a été une surprise totale ! Nous avons découvert cela le soir de l’élection pendant le défilé. La veille, quand nous avons fait la ré-pétition générale, elle a participé mais ses modèles n’étaient pas en tenue. Tout le monde l’a fait avec les tenues qui devaient être portées le soir de la cérémonie sauf Sunday. Il y a eu une erreur, nous aurions dû contrôler, nous ne l’avons pas fait. Mais je peux vous garantir que cela ne se reproduira plus, nous seront désormais très vigilants.

FI : Est-ce que cette erreur peut avoir des conséquences sur le comité Miss Mayotte ?

F. S. : Nous pouvons avoir une sanction de la part du comité Miss France, maintenant je ne sais pas laquelle. Nous attendons de voir… Dans tous les cas, notre intention n’était pas de choquer les Mahorais. Nous avons toujours respecté le public mahorais et je ne veux pas que l’on dise que nous l’avons pas respecté ce soir-là. De notre côté, nous avons entièrement été conformes aux conditions de l’élection régionale. Je n’ai jamais fait de show de lingerie fine à l’élection Miss Mayotte. Même les candidates défilent avec un paréo ou une jupette quand elles sont en maillots de bain. Il n’y a qu’à Mayotte que la société Miss France accepte que les filles fassent cela.

Sadaka, l’association qui veut éduquer les enfants à travers l’art à Mayotte

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L’art, un concept subtil perçu de manière subjective. Si l’on a souvent tendance à se référer à la peinture ou à la musique lorsque l’on parle d’art, il peut être exprimé de différentes manières. C’est dans cette optique que Julia Daka a créée l’association Sadaka. Elle a pour ambition d’éduquer les enfants de Mayotte à travers l’art afin que chacun puisse trouver sa voie.

Développer son côté artistique, créer, partager… C’est ce que veut offrir l’association Sadaka aux milliers d’enfants qui errent dans les rues de l’île aux parfums chaque jour sans réel objectif dans la vie. Sa fondatrice Julia Daka, elle-même Mahoraise, est touchée par le nombre de mineurs isolés à Mayotte et souhaite leur apporter un nouvel espoir en les initiant aux différentes formes d’art. « Nous voulons leur donner accès à l’éducation à travers l’art contemporain. Je ne parle pas que de peinture ou de sculpture, mais je fais également référence au design, à l’architecture, à l’artisanat, à la photographie, la mode et bien d’autres. » Tout cela dans le seul objectif d’offrir à ces enfants défavorisés une chance d’une vie meilleure. « J’aimerais leur ouvrir les portes des métiers auxquels ils n’ont pas accès à Mayotte », précise Julia Daka. Architecte, designer, photographe, artisan, styliste… Tant d’opportunités sont possibles pour ce public qui n’a souvent pas besoin de grand-chose pour y arriver. « Vous n’êtes pas obligé d’avoir un gros diplôme pour faire de l’architecture par exemple, nous pouvons commencer à en faire avec des micros confections, nous le voyons d’ailleurs à Mayotte quand des jeunes construisent les bangas », souligne la fondatrice de Sadaka.

Pour mener à bien tous ces projets, Julia Daka veut travailler avec des artistes de tous bords, origi-naires de Mayotte ou du reste du monde. Elle avait déjà fait un essai en juillet 2021 lorsqu’elle a fait venir des humoristes à Mayotte afin qu’ils initient les enfants à l’écriture d’un sketch. Une initiative qui avait séduit les jeunes participants. « Nous voulons que les enfants aient une nouvelle notion de leur propre identité, qu’ils puissent se découvrir eux-mêmes. Dans l’éducation l’art est aussi important que la lecture, les maths et les autres matières », soutient-elle.

Une résidence d’artistes pour créer et faire briller Mayotte

L’association Sadaka en est à ses débuts, mais sa créatrice a d’ores et déjà de grands projets pour elle. « Je veux monter une résidence d’artistes sur l’île. Je la vois comme un énorme bâtiment où il y aurait plusieurs ateliers, une partie exposition, une autre pour la confection, un workshop. Ce serait un lieu culturel, social et éducatif où les artistes de Mayotte, de l’océan Indien ou du reste du monde pourront travailler avec les enfants », détaille Julia Daka. Ce lieu d’échange et de création sera l’occasion pour les jeunes de Mayotte de découvrir un aspect d’eux qu’ils ignorent peut-être et fera rayonner la culture mahoraise à travers le monde par la même occasion.

Cependant cette résidence d’artistes ne verra pas le jour avant six à sept ans puisque la fondatrice de l’association, qui est aussi architecte, a l’ambition de dessiner elle-même le bâtiment avec d’autres collègues, et un projet d’une telle envergure nécessite beaucoup d’argent. En attendant, les enfants restent la priorité de Julia Daka et elle met petit à petit en place des résidences d’artistes nomades. « Nous nous installerons dans les MJC ou les centres culturels pour une durée de trois semaines, trois fois par an. Et à chaque fois, nous allons faire venir différents artistes et nous traiterons différentes thématiques. » L’association tiendra d’ailleurs sa première résidence nomade du 29 novembre au 21 décembre 2021 à Chirongui. Des photographes et designers de l’Hexagone auront pour mission de faire découvrir leurs professions aux jeunes. « Pour cet évènement, notre thématique est la mémoire des formes. Les artistes ont prévu de travailler avec les archives de l’île, les comptes, les histoires de famille, des portraits de personnes sur le territoire afin de les immortaliser », explique Julia Daka. Tout cela sera possible à condition d’arriver à lever les fonds nécessaires pour mener le projet à terme. Une cagnotte en ligne est disponible pour que chacun puisse faire un petit geste et permettre la réalisation du projet. Cette initiative de Julia Daka et de ses dix autres coéquipiers répartis à travers le monde ne résoudra pas la problématique des mineurs isolés qui sont laissés pour compte à Mayotte, mais elle aura au moins le mérite de leur donner un peu d’espoir… Du moins, le temps d’une session avec les artistes !

Pour aider l’association Sadaka, vous pouvez participer à la cagnotte en ligne en suivant le lien suivant : https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/sadaka-art

Le conseil des prud’hommes de Mayotte ouvrira ses portes en janvier 2022 à Kawéni

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Il aura fallu trois ans après l’entrée en vigueur du code du travail en 2018, pour installer la juridiction, censée régler les litiges entre salariés et employeurs. Une mission interministérielle en déplacement à Mayotte la semaine dernière a validé la mise en place du conseil des prud’hommes dès l’année prochaine. Trente candidats doivent être désignés d’ici là.

Enfin ! L’installation tant attendue du futur conseil des prud’hommes de Mayotte aura bien lieu en janvier 2022, mettant fin au long processus d’entrée en application du code du travail dans la 101ème département. Une mission de représentants de la justice, du travail et de l’emploi et des Outre-mer était en déplacement sur le territoire la semaine dernière pour s’assurer que “tous les feux étaient au vert”, a présenté le préfet de Mayotte Thierry Suquet en conférence de presse vendredi.

conseil-prudhommes-mayotte-ouvrira-janvier-2022-kaweniEt ils le sont, d’après leurs conclusions. Le local est ainsi tout trouvé, dans les locaux de la PJJ, à deux pas du tribunal judiciaire de Kawéni. Seuls restent à désigner les 30 conseillers prud’homaux (15 proposés par les organisations salariées, 15 pour les organisations patronales), d’ici à décembre. Trente candidatures ont d’ores-et-déjà été soumises, parmi lesquelles certains actuels assesseurs du tribunal du Travail. Ces nouveaux juges non-professionnels bénéficieront ensuite d’un accompagnement en droit du travail, par le ministère du Travail, d’une formation avec l’École nationale de la magistrature et d’un stage dans un conseil des prud’hommes au national.

Sept ans pour passer au code du travail de droit commun

Nous aurons pris presque sept ans pour accompagner l’application du code du travail”, a retracé Dominique Ledemé, directeur du travail au ministère des Outre-mer qui a justement été chargé du dossier depuis ses débuts. Après la départementalisation en 2011, le passage au code du travail de droit commun au 1er janvier 2018 avait laissé un sentiment d’inachevé avec le report de l’entrée en vigueur du conseil des prud’hommes, remplacé le temps de la transition par un tribunal du Travail. En 2017, les partenaires sociaux avaient d’ailleurs refusé de nommer les assesseurs de cette juridiction, en signe de protestation.

La mission interministérielle est ainsi venue mettre un terme à cette attente, et “parachever l’installation du conseil des prud’hommes après plusieurs déplacements en 2018, 2019, 2020”, a indiqué Thierry Suquet. Le délégué du gouvernement a tenu à préciser que les délais avaient toutefois été respectés au vu des engagements. Et ce, alors que la crise du Covid-19 aurait pu rebattre les cartes. Au niveau national, une ordonnance a ainsi prolongé le mandat des conseillers au plus tard jusqu’au 31 décembre 2022. Se caler sur le rythme de désignation de l’Hexagone aurait pu retarder l’installation du conseil à début 2023. “Mais nous avons insisté pour que cela reste 2022, car dans la transposition du code du travail, il y avait des engagements pris au niveau des partenaires sociaux”, a expliqué Dominique Ledemé.

La mise en place de cette nouvelle juridiction, chargée de régler les conflits individuels entre employeurs et salariés liés au contrat de travail de droit privé, est une étape clé, tant pour l’entrée de Mayotte dans le droit commun, que dans l’histoire des prud’hommes. “Cela fait plus de 50 ans qu’il n’y avait pas eu de création de conseil de prud’hommes !”, a souligné le représentant du ministère. Celui de Mayotte deviendra ainsi le 8ème des Outre-mer, aux côtés de ceux Basse-Terre, Cayenne, Fort-de-France, Pointe-à-Pitre, Saint-Denis et Saint-Pierre de La Réunion ainsi que Saint-Pierre-et-Miquelon.

Anna Ousseni, la nouvelle Miss Mayotte dans toute sa splendeur

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Elle a été élue le 6 octobre 2021. Âgée de 24 ans, Anna Ousseni succède à Anlia Charifa et de-vient Miss Mayotte 2021. La jeune femme réalise à peine ce qui lui arrive, elle qui vit un rêve éveillé depuis le soir de son élection. Elle est très fière d’avoir ramené la couronne dans son village de Sada, mais elle crée déjà la polémique, certains l’accusant de ne pas être Mahoraise. La lauréate répond à ses détracteurs et nous fait part de ses ambitions pour Mayotte dans cette interview exclusive.

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Flash Infos : Pourquoi vous êtes-vous présentée à l’élection de Miss Mayotte ?

Anna Ousseni :C’est une amie qui m’avait inscrite à Miss Réunion et j’ai fait le choix de représenter Mayotte parce que j’ai fait mon enfance ici et je me sentais plus légitime de représenter cette île. J’avais envie de gagner confiance en moi et de représenter Mayotte.

FI : Lorsque l’on a annoncé votre nom vous n’aviez pas l’air surprise… Étiez-vous certaine de gagner ?

A. O. : Après le passage de mon discours, j’avais confiance en moi parce que les autres candidates avaient bugué alors que j’avais réussi à me reprendre et à mieux répondre. On m’avait dit que le discours était très important et quand je suis passée, je me suis dit « c’est pour moi ». Je n’ai pas montré de réaction parce que j’étais quand-même un peu choquée et je ne savais pas comment réagir.

FI : De quelle manière vous vous êtes préparée pour participer à l’élection ?

A. O. : Je n’ai pas participé forcément pour gagner, mais je me suis dit que je devrais vivre cette aventure ne serait-ce que pour avoir un peu plus confiance en moi et gagner en visibilité. Je ne me suis pas mise de pression, je suis partie dans l’optique de faire des nouvelles rencontres. On m’avait déjà proposée de le faire des années auparavant, j’ai toujours refusé parce que je ne me sentais vraiment pas à l’aise devant la caméra ou devant un public. Je n’avais pas du tout con-fiance en moi. Ma famille m’a beaucoup encouragée, m’a rassurée et j’ai sauté le cap.

FI : Comment se sont passées les deux semaines de préparation avec les candidates et le comité Miss Mayotte ?

A. O. : Il y avait une bonne cohésion entre les filles, j’ai fait de superbes rencontres. Au début, j’avais peur que l’ambiance soit trop compétitive, mais finalement tout s’est très bien passé. Pareil avec le comité. Il y a eu quelques problèmes d’organisation, mais on a su gérer. Et je fonctionne toujours avec l’imprévu donc ça ne m’a pas plus dérangé que ça, je m’adapte.

FI : On reproche souvent aux Miss Mayotte de venir à Mayotte simplement pour se faire élire avant de repartir en métropole ou à La Réunion. Qu’allez-vous faire de votre année de règne ?

A. O. : Je vais rendre mon appartement à La Réunion et rentrer à Mayotte. J’ai plein de projets pour l’île et je veux rester ici. J’aimerais construire une station balnéaire ici. Mais je vais commencer doucement en créant une entreprise d’activités nautiques. C’est ce qui me passionne. J’avais déjà prévu de rester à Mayotte avant même de me présenter à l’élection. C’est ici que je veux développer mon projet professionnelle pour contribuer à la construction de l’île.

FI : La Miss Mayotte 2020, Anlia Charifa, figurait parmi les finalistes lors de la dernière élection de Miss France, pensez-vous pouvoir aller aussi loin ?

A. O. : Sans vouloir paraître prétentieuse, je vise le titre de Miss France ! Ou au moins le top 5. Je ne suis pas encore prête pour l’élection nationale. Je sais que ça demande beaucoup de préparation et il faut que je travaille sur l’éloquence, la culture générale, il y a beaucoup de travail à faire. Mais j’ai quelques points forts, notamment mon sourire et ma sociabilité. En revanche, j’ai aussi un point faible. J’ai du mal à prendre sur moi. Je sais que l’on exige beaucoup des candidates à l’élection de Miss France, alors que je n’ai pas l’habitude de devoir contrôler tous mes moindres faits et gestes. Ça va être difficile de rester toujours calme avec le sourire même si quelque chose me dérange. Je suis quelqu’un de très franc, quand quelque chose ne me plaît pas, je le dis…

FI : À chaque élection son lot de polémiques, cette année on vous reproche vos origines. Certains disent que vous n’êtes pas Mahoraise mais Comorienne. Qu’avez-vous à répondre à ces gens ?

A. O. : Je représente la diversité de Mayotte. La communauté comorienne est aussi présente à Mayotte. Je pense qu’il faut arrêter de vouloir des miss 100% Mahoraise, ce n’est pas possible parce que nous nous sommes tous mélangés. À La Réunion, il y a différentes communautés et tout le monde est libre de se présenter. Je ne comprends pas pourquoi à Mayotte on fait une polémique sur ça. J’invite aussi les Mahoraises à se présenter à l’élection comme j’ai eu le courage de le faire. Il y a des Mahoraises qui ont tous les critères, mais elles ne se lancent pas. Quant à ceux qui disent que je n’ai pas habité ici, que je sors de nulle part, ils ont tort ! J’ai fait ma scolarité à Mayotte, j’ai passé mon bac ici. Ce n’est qu’après que je suis partie à Bordeaux faire mon BTS puis ensuite à La Réunion pour ma licence. Quoi qu’il en soit, il y a des gens qui me soutiennent et qui savent que je suis aussi une fille d’ici.

Cycles épidémiques, plan d’urgence sanitaire, relance économique, vaccination : l’audition de Sébastien Lecornu face au Sénat

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Auditionné le vendredi 8 octobre par la mission commune d’information du Sénat destinée à évaluer les effets des mesures prises ou envisagées en matière de confinement ou de restrictions d’activités, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu est revenu sur « les cycles épidémiques » dans les territoires ultramarins, sur le réhaussement du plan d’urgence sanitaire, sur les conséquences économiques « moins importantes » qu’en métropole et sur « l’échec » de la vaccination.

« La situation sanitaire est encore très préoccupante. La question du Covid-19 se conjugue toujours au présent dans les Outre-mer. » Auditionné ce vendredi 8 octobre par la mission commune d’information du Sénat destinée à évaluer les effets des mesures prises ou envisagées en matière de confinement ou de restrictions d’activités, Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer, est revenu longuement sur l’évolution de la situation sanitaire dans les territoires ultramarins.

Tout d’abord, il a rappelé le décalage des cycles épidémiques par rapport à la métropole, en raison notamment des climats et des saisons. « Mayotte en est un premier exemple », a-t-il confié en préambule. Pour rappel, le 101ème département a subi une forte vague en début d’année, synonyme de six semaines de confinement. Situation que vit actuellement la Nouvelle-Calédonie, où il se trouvait en septaine au moment de cet entretien. « Ce rythme-là a rendu un stop-and-go, un système d’accordéon, dans la manière de gérer les choses qui a été très difficile à traiter, y compris dans la connexion avec l’Hexagone. » Mais surtout, cette crise « a réveillé les grandes fragilités du système hospitalier ». Qui a contraint l’envoi de pratiquement 8.000 professionnels de santé, dont 4.700 réservistes sanitaires, pour venir prêter mains fortes aux soignants locaux. Sans oublier le concours des armées et de la sécurité civile.

À la question du rapporteur Roger Karoutchi sur le rééquipement des installations sanitaires, Sébastien Lecornu a évoqué le déblocage, « rapidement », de 276 millions d’euros pour la restauration des capacités financières des centres hospitaliers et une enveloppe de 728 millions d’euros dédiée pour les investissements bâtimentaires. Un moyen d’enclencher une « remontada en matière d’offres de soins ». Pas un mot toutefois sur le projet de second hôpital prévu en Grande-Terre ! Parmi les autres promesses énoncées à la suite des prises de parole de Nassimah Dindar et Victoire Jasmin ? La révision du coefficient géographique des hôpitaux d’ici 2023 ainsi que la signature d’une petite dizaine de contrats locaux de santé afin de réduire les inégalités territoriales et sociales de santé.

6 milliards d’euros d’aides pour les Outre-mer

Autre préoccupation et non des moindres : les impacts économiques et sociaux. « Les effets de la crise à court ont été moins importants dans les Outre-mer qu’en métropole », a insisté l’ancien maire de Vernon. Notamment grâce à la « surreprésentation de la dépense publique ». Pour étayer son argumentaire, il a annoncé une baisse du produit intérieur brut comprise entre -3 et -6% dans les territoires ultramarins, contre -8% en Hexagone. Et a détaillé les chiffres de la politique du « quoiqu’il en coûte » : 3.5 milliards d’euros de prêts garantis par l’État, 1 milliard d’euros sur le fonds de solidarité, 830 millions d’euros de report de charges et 650 d’euros millions d’activités partielles. « Certains dispositifs sont encore adaptés à la réalité des économies. » Mais selon lui, cela a permis d’assainir beaucoup de secteurs d’activités – « nous avons fait preuve de discernement » – et d’accélérer certaines priorités, comme le BTP en Guyane, l’assainissement et l’eau potable en Guadeloupe, la transformation agricole à La Réunion et à Mayotte.

Toutefois, le faible taux de vaccination, que Sébastien Lecornu a comparé « en partie » à « un échec », inquiète toujours autant. « C’est un énorme cadenas pour réussir le plan de relance », a-t-il regretté. « En termes de moyens, le compte était là. Je n’ai pas de doute là-dessus. » À ses yeux, il s’agit davantage d’un « problème d’acceptabilité ». Avant de fustiger les fakes news et les discours ambigus : « Ce n’est pas sans enjeu, sans danger… » S’il ne s’est pas forcément montré « optimiste » sur l’évolution de l’épidémie dans les territoires récalcitrants, il a pointé l’importance de la sensibilisation « des élites culturelles, sociales, sportives, religieuses, et politiques » ainsi que « des différents groupes de médiation » pour faire évoluer les mentalités et balayer les doutes. « Nous ne ferons rien avec ceux qui font de la politique sur le dos de la vaccination », a-t-il mis en garde, histoire de renvoyer dans les cordes les détracteurs du gouvernement.

Un jeu de questions-réponses à bâton rompu qui aura duré au total un peu plus d’1h30 ! Si le ministre des Outre-mer a certainement apporté des éléments concrets aux sénateurs qui l’ont interpellé, on peut regretter le silence des parlementaires mahorais, qui ont brillé par leur absence… Dommage.

Saindou Attoumani devient le nouveau président de la société publique locale

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Le conseiller départemental du canton de Ouangani a pris vendredi ses nouvelles fonctions de président de la société publique locale, une structure qui, à Mayotte, a souffert d’une mauvaise réputation, sur laquelle l’homme politique entend tirer définitivement un trait.

Au début, personne ne pariait sur moi”, s’amuse aujourd’hui Saindou Attoumani. Pourtant, à l’été dernier, il devient, pour la première fois, conseiller départemental dans le canton de Ouangani. À l’origine, l’ancien directeur général des services par intérim à la mairie de Kani-Kéli n’était pas le binôme inscrit sur les listes aux côtés de Bibi Chanfi. Mais lorsque son partenaire initial se retire de la course à la présidence pour des raisons de santé, Saindou Attoumani décide de franchir le cap et se présente.

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Je n’avais jamais été élu jusqu’alors, mais j’ai toujours travaillé avec les mandatures municipales, je connais les rouages, l’administration, la population, alors je me suis dit que j’avais une expérience à apporter.” Un coup de poker gagnant pour l’homme issu du parti sortant lors des dernières municipales.

Désormais, et depuis ce vendredi 8 octobre, c’est un tout nouveau rôle qui lui est confié, en plus de ses fonctions politiques, puisque Saindou Attoumani vient d’être nommé président de la société publique locale, mieux connue sous le nom de SPL976, une structure juridique à disposition des collectivités – ses actionnaires – pour la gestion de leurs services publics . Une casquette supplémentaire qui lui permettra de mettre à profit ses dix années d’expérience en tant qu’économiste et sa formation technique dans le secteur du BTS.

1.5 million d’euros de dépenses

La tâche pourrait sembler délicate, tant l’image de la SPL a été entachée ces dernières années. En 2017, la cour des comptes épinglait les finances de la société publique locale, en constatant 1.5 million d’euros de dépense sur les fonds publics, dont 71% pour des charges de personnel alors qu’aucun chiffre d’affaires n’était alors réalisé. Plus récemment, en 2020, le tribunal administratif condamnait Daniel Zaïdani, ancien directeur général de la structure, à trois mois de prison avec sursis pour des faits d’atteinte à l’égalité des marchés publics.

Mais depuis, l’eau a coulé sous les ponts et “les gens ne connaissent pas la situation actuelle de la SPL”, regrette Saindou Attoumani. Alors que la présidence précédente devait liquider la structure, elle réussit finalement à la sauver in extremis en négociant avec l’ancien président du conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani, un accord cadre permettant de relancer ses activités.

Depuis, les projets pleuvent. Après la rénovation des anciens bureaux de la SIM, la SPL planche aujourd’hui sur le plateau couvert de M’Tsangamouji et celui de Chiconi, dont le démarrage des travaux est prévu pour l’année prochaine. Désormais, le nouveau président de la société pour les six années à venir entend accélérer le lancement de plusieurs chantiers “qui ne nécessitent pas d’études trop longues”, et cite en exemple les centres médico-sociaux de Dzoumogné, Koungou, Labattoir et Chirongui. Une politique qui fait déjà des adeptes : “Une ouverture d’actionnariat a été initiée par l’ancienne équipe et la commune de M’Tsamboro vient de délibérer pour intégrer la structure”, applaudit Saindou Attoumani. “Je vais tout faire pour intégrer l’interco’ centre ouest (3CO) et d’autres communes.” De quoi tirer un trait sur le passé tumultueux de la structure.

Sunday, la marque de lingerie qui fait le buzz depuis le soir de l’élection Miss Mayotte 2021, sort de son silence

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La soirée de l’élection de Miss Mayotte 2021 a été haute en couleurs. Le couronne-ment d’Anna Ousseni n’est pas le seul événement qui a marqué les esprits. Le défilé de mode de la marque Sunday a surpris les téléspectateurs et le public présent. Des femmes ont défilé en petite lingerie sur le podium ce soir-là, créant immédiatement la polémique.

sunday-marque-lingerie-buzz-election-miss-mayotte-2021Incompréhension, surprise, et parfois même indignation… C’est ce que suscite le défilé de lingerie de la marque Sunday lors de l’élection Miss Mayotte. On a pu voir des femmes en petite culotte, en soutien-gorge ou encore en body échancré marcher fièrement sur le catwalk. Il n’en fallait pas plus pour enflammer la toile. Les commentaires sur les réseaux sociaux se sont multipliés, mais tous ne sont pas négatifs. Certains soutiennent l’initiative de Klervi Pigeard, la gérante de Sunday, voyant là une ode à la liberté de la femme. En l’espace de quelques minutes, le buzz était lancé, pour le plus grand étonne-ment de Klervi Pigeard. « Le but recherché était de faire un show artistique qui représente les femmes de l’océan Indien. Je ne m’attendais pas à la polémique, mais je fais avec », se défend-t-elle.

Le comité Miss Mayotte, gênée par l’ampleur de la polémique, n’a pas souhaité faire de commentaire à ce sujet, mais de son côté, la représentante de la marque ne comprend pas cette réaction puisque tout aurait été fait dans les règles. « C’est l’organisation Miss Mayotte qui m’a contactée et m’a demandée de faire un show de lingerie. Ils savaient que je faisais de la lingerie, je n’allais pas faire défiler les filles en chaussons ! » Des filles qui n’étaient pas candidates au concours de beauté comme cela a été affirmé. Il s’agit de modèles qui travaillent avec Klervi Pigeard depuis le début.

« Le body qui fait la polémique est le must de ma collection »

La gérante de la marque Sunday ne s’attendait pas à faire autant de bruit puisque les tenues qui ont choqué la sensibilité de certains sont les plus convoitées par la gente féminine mahoraise. « Je ne pensais pas que l’on allait s’arrêter sur un body. Le body qui fait la polémique est le must de ma collection et je l’ai vendu à des Mahoraises », affirme la représentante de la marque. Accusée de ne pas respecter les mœurs mahoraises, Klervi Pigeard tient un tout autre discours. « Cela fait quatre ans que je suis à Mayotte, 18 ans que je suis en couple avec un Mahorais. Je baigne dans la culture mahoraise depuis tout ce temps. J’en connais les coutumes et les traditions et j’en prends compte » précise-t-elle.

Et si certains se consolent en pensant que les femmes qui ont défilé ne sont pas Mahoraises, ils ont tort. « Les filles qui ont défilé sont d’ici, ce sont des Mahoraises. Il y a aussi celles qui viennent des pays de la région comme Madagascar, et Maurice et toutes sont heureuses d’avoir participé à l’évènement. Elles assument ce qu’elles ont fait », soutient Klervi Pigeard. Cette dernière assume également son défilé de lingerie. « Si c’était à re-faire, je referais la même chose, mais je ne pense pas que le comité Miss Mayotte voudra encore de moi. »

100 millions d’euros pour « verdir » la communauté de communes de Petite-Terre

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Le président de la communauté de communes de Petite-Terre, Said Omar Oili, et le préfet, Thierry Suquet, ont signé ce jeudi 7 octobre le protocole d’engagement du contrat de relance et de transition écologique d’un montant de 100 millions d’euros. Composé de 49 actions dites « matures », ce programme s’inscrit pour les six prochaines années dans une logique de développement durable.

100 millions d’euros pour l’aménagement du territoire. Telle est l’essence même du contrat de relance et de transition écologique, dont le protocole d’engagement a été paraphé ce jeudi 7 octobre par le préfet, Thierry Suquet, et le président de la communauté de communes de Petite-Terre, Said Omar Oili. Une date à marquer d’une pierre blanche à entendre les deux protagonistes.

100-millions-euros-verdir-communaute-communes-petite-terreAu total, pas moins de 49 actions dites « matures » doivent se concrétiser d’ici 2026. Parmi les chantiers d’envergure : l’installation de l’éclairage public et du réseau de fibre optique, la revitalisation du quartier de La Vigie, la mise en place d’un système de vidéosurveillance, l’extension de la mairie de Dzaoudzi-Labattoir, la réalisation d’une halle à marée, la construction d’un quai de débarquement et d’une médiathèque, la création de l’éco-parc des Badamiers et d’un office de tourisme, l’aménagement du sentier des cratères, la réhabilitation de la piste d’accès à Moya, etc. D’autres projets, tels que la création de deux lignes de bus entre la gare maritime et l’aéroport ainsi que d’un pôle d’échange multimodal, viendront probablement se greffer au contrat dans les années à venir sous la forme d’avenants.

Trois axes stratégiques

Une démarche ambitieuse qui s’articule autour de trois axes stratégiques : offrir tous les services de base compatibles avec le statut d’un département français ; favoriser la création d’emploi au travers d’un développement économique raisonné et respectueux de l’environnement : garantir un cadre de vie harmonieux. « À son échelle, la communauté de communes de Petite-Terre est prête à relever ce défi et à mobiliser toute son énergie pour y parvenir », assure le maire de Dzaoudzi-Labattoir. « J’ai en tout cas la conviction profonde qu’avec le contrat de relance et de transition écologique, nous pourrons durablement transformer Petite-Terre pour en faire la pépite de Mayotte sur la période contractuelle de six ans qui s’ouvre. »

Une vision « stratégique » partagée par le délégué du gouvernement. Si les grandes orientations restent encore à finaliser d’ici la signature officielle prévue en décembre prochain, Thierry Suquet se réjouit de cette grande première dans le 101ème département. « Nous allons mettre en œuvre un programme qui a pour objectif de s’inscrire dans une logique de développement durable, avec des équipements compatibles avec la préservation de l’environnement et de la biodiversité, et qui traite du problème du réchauffement climatique et de l’érosion du littoral. »

Avec une telle manne financière, Said Omar Oili peut rêver grand : « Une opportunité et une chance pour rattraper notre retard. » De son côté, le préfet espère donner des idées aux autres collectivités ! « Je pense que l’exemple donné aujourd’hui par Petite-Terre sera suivi rapidement par d’autres [intercommunalités] avec qui nous avons déjà engagé le travail. » Ce n’est pas tous les jours qu’un tel chèque tombe du ciel…

Lycée de Kahani : les personnels lessivés à la veille des vacances demandent plus de moyens

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Deux semaines après les affrontements du 24 septembre, une quarantaine d’enseignants ont mis fin à leur droit de retrait, avec plusieurs propositions sur la table. Mais face à cette violence devenue presque quotidienne devant et dans le lycée, certains semblent prêts à jeter l’éponge.

Jeudi, 9h. Devant le portail du lycée de Kahani, un petit groupe d’employés s’échange les dernières informations avant de retourner au boulot. La veille, une nouvelle agression a eu lieu à quelques mètres de là, qui aurait pu une fois de plus tourner au vinaigre. “L’élève était juste allé s’abriter sous le faré parce qu’il pleuvait. Des jeunes sont venus le racketter, et il ne voulait pas, alors il a couru vers le lycée”, rapporte une membre du personnel. Armé d’un chumbo, l’un de ses agresseurs le poursuit jusqu’aux portes. Seule l’intervention courageuse d’un EMS aura permis d’éviter un drame. “Il a pris une chaise et il lui a dit “vas-y, viens” et le jeune a finalement pris la fuite”, poursuit la femme, visiblement lassée par ces scènes devenues quasi quotidiennes. “L’AED (assistante d’éducation) qui était là, elle vient d’arriver et elle veut déjà partir”, soupire-t-elle.

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Cette fois-ci, l’assaillant a pu être repoussé. Mais tous gardent en mémoire cette journée harassante du vendredi 24 septembre, où les attaques sporadiques se sont enchaînées du matin à la nuit tombée. Jusqu’à se propager au sein même du lycée, à en croire certains témoignages. “Je vois un jeune sur le hub avec une pierre dans la main, qui finalement la range dans sa poche et rentre dans le lycée. Je le course, pour me rendre compte que c’est un élève de Terminale, que j’ai eu deux ans plus tôt dans ma classe”, raconte par exemple Jérémie Saiseau, professeur de Français et secrétaire CGT.

“Ce qui arrivait sporadiquement en 2016 est devenu régulier”

Et ce n’est pas le seul exemple du genre. Dans un communiqué de presse à l’issue de l’assemblée générale du 4 octobre faisant suite aux événements, un collectif rapporte l’attaque d’un collègue au sein même de sa classe, cible de jets de cailloux par l’un de ses propres élèves… Un incident peut-être anecdotique mais qui étonne ces enseignants, habitués par le passé au calme et au respect au moins au sein des classes. “Une horde a essayé d’envahir la salle des profs, où trois collègues étaient enfermés. Je suis partie avertir les forces de l’ordre, qui m’ont dit qu’elles ne pouvaient pas entrer dans le lycée”, relate encore une autre enseignante, sous couvert d’anonymat. Contacté, le recteur assure donner son autorisation pour intervenir dans ce genre de situations.

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Les rivalités intervillages qui mettent à feu et à sang la commune de Tsingoni ne sont d’ailleurs pas pour rien dans ces affrontements. Car l’établissement accueille notamment des élèves de Miréréni et Combani… “On m’a dit que Kahani s’était allié à Miréréni contre Combani, donc ils cherchaient les jeunes de Combani”, expose la fonctionnaire de l’Éducation nationale. “J’étais enfermée dans une salle avec des élèves et j’ai vu des gamins avec des masques de carnaval sur la tête, des chumbos, des tessons de bouteille et un sabre s’avancer dans la rue”, poursuit l’enseignante titulaire, qui souhaite désormais quitter Mayotte face à cette violence devenue chronique. “Ce qui arrivait sporadiquement en 2016 est devenu régulier”, assure-t-elle.

Huit jours de retrait pour les enseignants

Face à ce nouveau déferlement de violences, le rectorat a bien réagi en décrétant la fermeture administrative du lycée pendant deux jours, avant une réouverture progressive des classes la semaine suivante. Trop peu, ont jugé certains enseignants traumatisés par cet énième caillassage. Une quarantaine a donc décidé d’entamer dès le mardi 28 septembre, jour de la réouverture, un droit de retrait qui s’est poursuivi pendant huit jours, pour dénoncer ce qu’ils qualifient de “danger grave et permanent”.

Dans leur viseur, notamment : les travaux répartis ça et là dans l’enceinte. “Il y a au moins quatre chantiers simultanés entre le bâtiment administratif, la salle des profs… Sans aucune sécurité”, liste ainsi Jérémie Saiseau. Bang ! Comme pour lui donner raison, un ballon vient s’exploser sur une maisonnette en chantier à côté du plateau sportif. L’alerte ayant été donnée dans le cadre du droit de retrait, une enquête a été menée, ramenant visiblement un peu d’ordre. “Là par exemple, il y avait un tas de déchets en tous genres, ça a été débarrassé. Ah tiens, ils ont aussi coupé des barres de fer qui dépassaient du mur”, décrit le représentant syndical au gré de ses déambulations. À ce sujet, le rectorat confirme bien une part de responsabilité, que les conclusions du CHSCT ont mises en lumière. “Sur la question des travaux, nous n’avons pas été assez vigilants, c’est vrai, il y avait des outils qui traînaient. Nous allons profiter de la reprise pour faire un rappel à l’ordre”, concède Gilles Halbout.

Un ratio adultes/jeunes déséquilibré

Mais ce ne sont pas là les seules demandes du collectif d’enseignants. Pour beaucoup, il faut prendre le problème à la racine, à savoir le manque de personnels face à des effectifs croissants. “Il y a un truc que je ne comprends pas : on sait que Kahani est l’un des lycées les plus problématiques de l’île, et pourtant on a rajouté cette année des classes de redoublants !”, pointe du doigt un contractuel, qui n’a lui pas choisi de se mettre en droit de retrait. En tout, ce sont quelque 250 élèves supplémentaires que l’établissement a reçu pour cette rentrée. De quoi déséquilibrer encore un peu plus les rapports de force. “En métropole, ils ont un AED pour 89 élèves, nous maintenant on doit être à un pour 160”, souffle Jérémie Saiseau. Des recrutements difficiles à opérer dans la mesure où les créations de ces postes de surveillants sont gelées, même au national. Le rectorat s’est donc engagé à recruter deux CPE adjoints. “C’est une manière de reconnaître les plus impliqués en leur proposant un poste en CDI, et par un jeu de chaise musicale, de recruter de nouveaux AED”, défend le responsable d’académie. “Par ailleurs, nous sommes passés de 240 PEC (parcours emploi compétences) et services civiques l’année dernière à plus de 400 cette rentrée, ce sont autant de renforts qui vont être visibles”, ajoute-t-il.

Lors de la semaine de retrait, quatre groupes de travail initiés à l’occasion des assemblées générales ont permis de faire émerger bien d’autres propositions, sur la sécurité, le lien avec les parents d’élèves, ou encore la place des élèves. “Il faut qu’il y ait une vie à l’intérieur du lycée. Il y a juste un CDI mais qui ne peut absolument pas accueillir tout le monde. On essaie d’impulser notamment une maison des lycéens. Il faudrait aussi une salle pour que les jeunes puissent faire de la musique”, suggère pêle-mêle un professeur, qui a participé à deux de ces ateliers de réflexion. “Il faut que le lycée vive et respire. Là ça ne vit pas, ça ne respire pas”, conclut-il.

Quand préservation de l’environnement rime avec éducation au lycée de Sada

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Entre janvier et juin 2021, les élèves de la Seconde Parcours du lycée de Sada ont réalisé un magazine intitulé “La pollution et la protection du lagon”. Un projet encadré par deux professeurs, Yann Legal et Ahmadou Fall. Au-delà de l’intérêt pédagogique, cette aventure a surtout été un moteur de sensibilisation.

Ne pas polluer ? Mais pourquoi donc ? C’est ce qu’ont cherché à comprendre les élèves de la classe de Seconde Parcours 2020-2021 du lycée de Sada. Pendant six mois, ils ont travaillé quatre heures par semaine à l’élaboration d’un journal environnemental afin de sensibiliser leurs lecteurs à la préservation de la faune et de la flore de Mayotte. Abordant tour à tour les thématiques de la pollution, des déchets plastiques, de la mangrove, des coraux ou encore des espèces qui peuplent le lagon. En une vingtaine de pages, ils ont pointé du doigt les problématiques et les enjeux auxquels sont soumis les espaces naturels mahorais. Aujourd’hui, le magazine tiré à cinquante exemplaires trône dans la bibliothèque de ses auteurs et sert également d’outils de travail à des enseignants de l’établissement scolaire.

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Une porte ouverte sur la connaissance

preservation-environnement-education-lycee-sadaTrès fier de ce projet, Ahmadou Fall revient sur les domaines dans lesquels les étudiants ont travaillé. “Les élèves de Seconde Parcours ont des difficultés sur le plan scolaire. Les amener à réaliser un travail de recherche documentaire et d’écriture a été un réel défi qu’ils ont relevé avec brio« , se réjouit le professeur documentaliste. Après avoir choisi la thématique de ce magazine avec son collègue de lettres, Yann Legal, ils ont laissé aux élèves le libre choix des titres et sous-titres du projet. Ils ont alors décidé de traiter deux termes diamétralement opposés “pollution” et “protection”. C’est ainsi que le journal est né.

En binôme, les élèves ont commencé leur enquête sur Internet. Chercher une information, vérifier ses sources, dénicher des images d’illustration puis mettre en page leurs articles… Les jeunes sont devenus de véritables journalistes en herbe ! “Notre objectif premier était de les sensibiliser, de leur apporter des connaissances et de leur faire prendre conscience des problématiques environnementales. Par la suite, ils ont appris à produire un travail de qualité tant dans la recherche d’informations que dans la qualité de leur expression écrite, mais aussi dans le respect de la propriété intellectuelle”, détaille Ahmadou Fall.

Susciter des vocations

Au détour de ce projet, les professeurs se sont rendu compte avec beaucoup de tristesse que la plupart de leurs élèves ne connaissaient pas ou peu le lagon. Impossible alors pour eux de penser aux conséquences que pouvait avoir leur comportement du quotidien sur cet écosystème fragile… “Nous leur avons expliqué qu’en jetant leurs déchets n’importe où, ceux-ci se retrouvaient directement dans l’estomac des poissons qu’ils consommaient”, précise le professeur documentaliste. À la fin de ce projet, les élèves ont assuré avoir modifié leur comportement et prennent aujourd’hui plaisir à se documenter sur le sujet. Au CDI du lycée, ils empruntent et lisent avec envie les ouvrages traitant de l’environnement à Mayotte. Et pour certains, la vocation que le projet a suscitée est toute autre, ils envisagent d’apprendre à nager pour aller découvrir de leurs propres yeux les richesses du plus beau lagon du monde.

Julia Daka, un modèle mahorais aux multiples facettes

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Mannequin, architecte, philanthrope… Du haut de ses 27 ans, Julia Daka a déjà plusieurs cordes à son arc. Cette Mahoraise a déjà commencé à conquérir le monde et elle n’est pas prête de s’arrêter de si tôt. Il y a quelques jours, elle est devenue la première mannequin mahoraise à défiler à la Fashion Week de Paris, un événement convoité par les plus grands top models du monde.

La Fashion Week, elle en rêvait, elle l’a fait ! Julia Daka ne peut s’empêcher de sourire lorsqu’elle évoque ce moment crucial dans sa vie de mannequin. « C’était la première fois que je défilais pour un show aussi prestigieux », affirme-t-elle. Julia Daka a défilé pour la marque Ester Manas et depuis, ses photos font le tour des grands magazines de mode. « Tout le monde m’en parle, c’est complètement dingue ! », lance-t-elle encore ébahie. Si aujourd’hui, elle a réussi à accomplir cet exploit qui est le Graal pour tous les mannequins, c’est grâce au travail qu’elle a fourni durant plusieurs années.

julia-daka-modele-mahorais-multiples-facettesNée à Mayotte, Julia Daka a grandi à La Réunion dès l’âge de cinq ans. Elle a vécu quelques années dans un bidonville du Port avant de déménager dans un HLM avec sa grand-mère et ses nombreux cousins. Après son bac, elle décide de se lancer dans le mannequinat « parce que je ne savais pas quoi faire », admet-elle. Elle participe à des concours et finit par être repérée par la photographe russe installée à La Réunion Elena Iv-Skaya. « Elle m’a photographiée et j’ai partagé les photos sur mes réseaux sociaux. Elles ont ensuite fait le tour du monde. Le magazine New African Woman tombe dessus et les prend pour faire la double couverture de son numéro pour l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni », raconte Julia Daka. L’ascension continue alors pour la Mahoraise qui veut aller toujours plus loin.

Le modèle pose pour plusieurs enseignes, notamment pour la célèbre marque de lingerie Valege. Elle fait également des photos nue et assume complètement son choix. « Je suis la seule qui peut décider pour moi. Ma mère était choquée au début, mais je ne lui ai pas laissé le choix, elle a fini par accepter et aujourd’hui, elle est fière de moi », témoigne la professionnelle. Consciente du poids des traditions mahoraises et de l’Islam, Julia Daka prône une libération des mœurs. « Je respecte beaucoup ma culture et ma religion. Je suis toujours musulmane, je fais encore le ramadan et les douas (prières), mais je reste un individu à part entière qui essaye de se faire une place dans un monde de fous. Il faut briser tout cela, et faire évoluer nos traditions. Soyons femme dans notre entièreté ! » À 27 ans, la carrière de mannequin de Julia Daka a encore de longues années devant elle puisque la Fashion Week de Paris lui a ouvert de nouvelles portes.

L’architecture, son premier amour

Le mannequinat n’est pas la seule passion et profession de Julia. En réalité, son premier amour est l’architecture. Diplômée de l’Institut supérieur des arts appliqués (LISAA), une école privée parisienne, elle exerce aujourd’hui en tant qu’architecte designer. Et si la jeune femme est heureuse et fière de son accomplissement, tout n’a pas été toujours rose pour elle. Très tôt, la petite fille qu’elle était manifeste une rage que personne n’arrive à expliquer, pas même elle. « Je n’avais pas de bonnes notes à l’école, j’étais une élève turbulente », se souvient-elle. Ses enseignants ne lui prédisent pas un avenir brillant, mais la rencontre avec sa professeure d’arts plastiques vient changer le cours des événements. « Elle m’a offert un livre d’architecture et j’en suis tombée amoureuse. À 13 ans, j’ai su que je voulais être architecte », confie Julia Daka. Les années passent et les péripéties continuent.
La jeune adulte qu’elle était toque aux portes du conseil départemental de Mayotte pour financer ses études pendant quatre ans, la cinquième lui a été offerte par son école. Après un stage au sein du groupe de design suisse Big Game, et l’obtention de son diplôme, Julia Daka est désormais une architecte qui a soif de mettre son esprit créatif au service des autres. « J’ai envie de créer des espaces où les gens se sentent bien et pour cela, je veux installer mon propre studio. Il sera basé à Paris, mais je veux et je peux travailler avec des clients à Mayotte », assure-t-elle. Et comme ci cela ne suffisait pas, Julia Daka a créé il y a un an son association Sadaka pour permettre aux milliers d’enfants qui sont sans famille à Mayotte ou qui se cherchent encore, d’avoir accès à l’éducation à travers l’art. Elle veut leur donner un peu d’espoir et peut-être déclencher une passion qui les sauvera de la rue, comme cela a été le cas pour elle.

La ville de Mamoudzou et l’Adie unies pour régulariser les commerçants informels

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Il y a un an, le maire Ambdilwahedou Soumaila sortait un arrêté interdisant aux vendeurs à la sauvette de squatter le centre-ville de Mamoudzou. La commune semble déterminée à continuer son combat contre l’économie informelle puisqu’elle a signé ce mercredi à l’Hôtel de ville une convention avec l’association pour le droit à l’initiative économique (Adie) afin de régulariser les commerçants qui sont encore dans l’illégalité et qui vendent aux bords des routes.

Ils ne passent pas inaperçus, ces commerçants qui étalent leurs produits à même le sol aux bords des routes de Mamoudzou. De Tsoundzou à Kaweni, chacun a pris ses marques, depuis des années pour certains. Mais pour le maire de la commune chef-lieu, il est temps de redorer l’image de Mamoudzou et pour cela, les vendeurs ambulants doivent disparaître du paysage. Cependant, la ville refuse de faire les choses brusquement et joue la carte de la pédagogie. « Nous ne voulons pas virer les gens du jour au lendemain sans leur proposer d’alternatives », assure Munia Dinouraini, l’adjointe d’Ambdilwahedou Soumaïla en charge du développement économique, des marchés et foires et de l’occupation du domaine public.

ville-mamoudzou-adie-unies-regulariser-commercants-informelsL’alternative commence par la régularisation de ces personnes qui travaillent dans l’illégalité à travers un partenariat avec l’association pour le droit à l’initiative économique (Adie). « La signature de cette convention marque une phase expérimentale qui va courir jusqu’à fin décembre. Plusieurs villages de la commune de Mamoudzou son ciblés, tels que Tsoundzou 1 et 2, Passamaïnty, Doujani, Cavani et M’tsapéré », cite la benjamine du conseil municipal. Lancé par l’Adie en 2020, le dispositif « Tremplin » devra aider ces vendeurs à formaliser leur situation dans le but de créer leurs entreprises. Ceux qui entreront dans les normes pourront ensuite vendre dans les marchés paysans qui seront organisés par la ville. « Il y en aura dans quatre villages de Mamoudzou, à Cavani, à Tsoundzou, à Passamaïnty et à Vahibé. Nous devons les sensibiliser et les inciter à intégrer ces lieux où ils pourront vendre en toute sécurité », indique Munia Dinouraini. Tout cela en attendant le grand marché couvert de M’tsapéré prévu pour 2023, dans le meilleur des cas.

La difficile régularisation des vendeurs ambulants

Malgré la bonne volonté de la commune de Mamoudzou et de l’Adie, les contraintes sont nombreuses. La commune a entamé un processus d’identification des vendeurs ambulants… Si pour l’instant, environ 300 ont été identifiés, tous ne peuvent prétendre à la création de leur entreprise. « Selon l’Insee, sur l’ensemble des entreprises informelles à Mayotte, trois quarts des personnes sont de nationalité étrangère. Parmi eux, la moitié serait en situation régulière », rappelle Martin Khuu, conseiller à l’Adie. Toutefois, l’absence de chiffres précis pour le territoire communal de Mamoudzou complique un peu plus la donne. La ville choisit donc pour l’instant de fermer les yeux sur ces hommes et femmes en situation irrégulière qui vendent dans le chef-lieu et préfère se concentrer sur ceux qui ont la nationalité française ou au moins un titre de séjour leur permettant de travailler.

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Mais même pour eux, la tâche n’est pas aussi facile… « Souvent, les personnes ont une méconnaissance totale des démarches à suivre pour créer leur entreprise, pourtant ce n’est pas si compliqué », assure Ségolène Thomas, la directrice territoriale de l’Adie à Mayotte. Une simple carte de séjour suffit ! Encore faut-il que les vendeurs aient un numéro de sécurité sociale ou un compte bancaire, ce qui n’est pas toujours le cas. « Nous avons les outils qui permettent de faciliter la création d’entreprise. Il faut lever les freins administratifs en nous appuyant sur les acteurs compétents : la CSSM, le service des impôts, l’URSSAF », poursuit la directrice de l’Adie. De plus, durant les deux premières années, les entreprises sont exonérées de cotisations sociales, un critère non négligeable pour tout entrepreneur. Si la phase expérimentale de la ville de Mamoudzou et de l’Adie porte ses fruits, elle viendra augmenter les statistiques qui indiquent la création de plus de 1.000 entreprises en 2020 et ce malgré la crise sanitaire.

Violente agression du réceptionniste de l’hôtel Sakouli en 2016 : six ans ferme pour trois prévenus

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Ils avaient violemment menacé et séquestré un employé de l’établissement lors d’un vol en 2016. Trois des prévenus ont écopé de peines de six ans de prison ferme. Un quatrième, évaporé, a pris sept ans avec mandat d’arrêt.

Dans la bande, il y a Bandumuni, les épaules voûtées sous son t-shirt vert. L’Infirmier, avec ses bras massifs résolument croisés et son air revêche. Et un troisième, que l’on nommera ici “17”, pour le numéro floqué sur son maillot de foot aux couleurs du FC Barcelone. Absents à l’audience, deux autres prévenus se sont évaporés dans la nature : l’un a disparu quand son contrôle judiciaire a pris le relai de la détention provisoire, l’autre n’a jamais été retrouvé…

Ce mercredi, ces cinq individus étaient renvoyés devant le tribunal correctionnel, pour répondre d’une violente attaque à l’hôtel Sakouli en 2016. On leur reproche notamment des faits de vol avec violence en réunion ayant entraîné une incapacité totale de travail de cinq jours, et de séquestration avec libération volontaire. Leur victime : le réceptionniste de l’établissement, entre autres, lequel s’est constitué partie civile pour ce procès.

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Un épisode traumatisant pour l’employé

Pour cause, c’est en effet une vraie nuit d’angoisse que l’employé aura vécu ce 16 juin 2016 à Bandrélé. Il est aux alentours de minuit quand il aperçoit deux silhouettes qui se rapprochent de l’hôtel. Comprenant leurs intentions, l’homme court en direction du bungalow du directeur pour l’avertir. “J’ai crié”, se souvient-il à la barre, dans un témoignage à peine audible, qu’il entrecoupe de silences encore chargés d’émotion. Après cette nuit-là, qui a ravivé des épisodes de violence de son enfance, le réceptionniste a perdu le sommeil pendant deux ans, et ne peut plus exercer son métier à cause de son traumatisme.

Arrivé sur le parking, il est rattrapé par ses agresseurs. L’un pose un couteau sous sa gorge, et l’emmène vers la piscine. Et là, horreur ! Ce ne sont pas deux, mais au moins huit voleurs que l’agent d’accueil a devant lui, occupés à fouiller les lieux. Sous la menace, son téléphone déjà entre leurs mains, il est contraint de leur indiquer où se trouvent les objets de valeur et l’argent, avant d’être ligoté. L’équipe peut alors tranquillement poursuivre son méfait. Avec un joli butin à la clé : un ordinateur, des enceintes, de l’argent – 4.100 euros en numéraire, d’après les comptes de la directrice de l’hôtel le lendemain -, une caisse, et les clés d’un scooter et d’une voiture Peugeot. C’est dans cette voiture qu’ils fileront, en embarquant à bord leur victime, encore ligotée. Avant que l’un d’eux finisse par la relâcher aux abords de l’antenne en forme de palmier.

“Des faits criminels”

Malgré ces faits d’une extrême gravité, les juges se retrouvent face à un mur obstiné de mensonges et de déni. “Ce sont des faits de vol avec arme, correctionnalisés en opportunité, mais ce sont des faits criminels”, insiste d’ailleurs la procureure dans son réquisitoire. “Au moment où j’étais en garde à vue, on me mettait sous pression, même si je disais la vérité, il me disait qu’il allait me taser, mais il y a des faits dans ce que vous avez dit que je n’ai pas commis”, soutient mordicus Bandumuni, pourtant confondu par son ADN et ses empreintes retrouvées dans la voiture.

Le prévenu n’aura de cesse de revenir sur ses déclarations pendant sa garde à vue, comme pendant l’instruction. Poussant même la magistrate du parquet à intervenir une fois de manière intempestive, visiblement agacée : “Mais c’est vous, qui avez dit que vous étiez le chauffeur !” Même attitude pour ses comparses, qui iront jusqu’à imaginer la présence d’une autre bande sur les lieux avant eux. “J’ai dit qu’il était là, mais en détention, je me suis rendu compte qu’il n’était pas là”, marmonne le numéro 17 en désignant L’Infirmier. “Le gardien, je ne sais pas, je l’ai pas vu, après je ne sais pas s’il s’est passé des choses avant qu’on arrive sur les lieux.” Clou du spectacle avec L’Infirmier : “Il y a une personne qui ment dans ces faits-là, soit c’est les gendarmes, soit c’est la justice.” “Mais pas vous ?”, raille la présidente.

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Un “Jamel Comedy Club

Cet entêtement fada serait presque comique s’il ne s’agissait de faits aussi graves. “Ces gens-là jouent bien leur rôle de comiques, on les voit bien jouer dans un Jamel Comedy Club”, salue ainsi, ironique, l’avocat de la partie civile Maître Abdel Latuf Ibrahim. Mais le conseil du réceptionniste n’est pas dupe. “Ils se présentent comme des gens simples qui n’ont jamais rien fait alors qu’ils ont été défendus par la plupart des avocats de Mayotte, moi-même j’en ai défendus pour certains des autres faits que vous avez exposés, et ce ne sont pas des enfants de chœur », dénonce-t-il. Passés en 2017 devant la cour d’Assises pour mineurs, les trois gaillards écoulent des peines pour des faits criminels, notamment de vol en bande organisée, prise d’otage, ou encore agression sexuelle.

Face à leur personnalité “à tendance psychopathique”, et leur acharnement à ne pas se remettre en question, le parquet requiert six ans de prison pour les trois prévenus présents, des mandats d’arrêt pour les deux autres et sept ans de prison pour celui accusé de surcroît de récidive. “Vous vous êtes moqués du tribunal”, lâche la magistrate. Les juges iront dans son sens. Seule surprise : la relaxe d’un des prévenus non comparants. L’autre, en récidive, écope de sept ans de prison avec mandat d’arrêt. Les trois comparants de six ans de prison ferme, interdiction de porter une arme pendant dix ans, et interdiction de territoire français de dix ans pour l’un d’eux. Les quatre coupables devront par ailleurs verser la somme de 6.000 euros à la victime pour son préjudice moral, et 171,53 euros pour son téléphone portable, volé dans la foulée.

Laurent Seurin, le nouveau commandant de la compagnie de gendarmerie départementale

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Après 30 ans de carrière dans la gendarmerie mobile et plusieurs opérations extérieures en Afghanistan, en Irak et au Kosovo, le chef d’escadron Laurent Seurin a pris officiellement ce mercredi 6 octobre le commandement de la compagnie de gendarmerie départementale de Koungou, créée par décret le 1er août dernier, qui réunit toutes les brigades territoriales autonomes. Un échelon intermédiaire qui doit permettre de faire le lien entre la gendarmerie de terrain et l’état-major. Entretien.

Flash Infos : Depuis le 2 août, vous êtes le premier chef de la compagnie de gendarmerie départementale. Quel votre rôle exact ?

Laurent Seurin : Jusqu’au 1er août dernier, il n’y avait pas de compagnie : les unités étaient commandées par un officier satellite au niveau du commandant de la gendarmerie. Mais nous nous sommes vite aperçus qu’il fallait un chef, notamment sur Grande-Terre, pour commander les cinq brigades et le PSIG (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie), sachant que celle de Pamandzi est directement sous la coupe du colonel Capelle. Il fallait donc un échelon intermédiaire de commandement de coordination pour justement pallier toutes les problématiques d’ordre public, gagner en réactivité, mais aussi identifier un chef unique auprès des commandants des unités.

Je suis directement rattaché sous les ordres du colonel Capelle, qui est LE commandant de cette compagnie. Il est mon chef direct, mais aussi celui de toutes les unités qui composent la gendarmerie de Mayotte, à savoir la brigade nautique, la section hélicoptère, la section de recherche, le budget soutien/finances, l’état-major – tous les services RH et formation que nous trouvons dans n’importe quelle entreprise… Ce sont forcément des points d’appui supplémentaires pour moi car je vais parfois en avoir besoin pour les opérations qui vont dépasser le cadre de mes compétences.

FI : Quels sont vos objectifs de mission en termes de chiffres ?

L. S. : Je ne suis pas un ayatollah, si je puis dire, de la politique du chiffre. Ce que je veux ? C’est remettre un chef, que je représente, au profit et en soutien de mes unités. Elles doivent savoir que je suis leur appui pour les défendre et pour les guider. Et non le contraire ! Le seul résultat que je recherche, c’est de créer plus de dynamique avec la population. Il ne faut pas oublier que nous sommes à son service. Mayotte, ce n’est pas uniquement de la délinquance, loin de là. Il n’y a pas besoin de venir ici pour en trouver… Il y a énormément de points positifs que je découvre de jour en jour.

Je souhaite que cet échelon de commandement soit aussi un lien plus précis et plus évident pour les habitants. Je suis là pour faire tampon entre la gendarmerie de terrain, une brigade par exemple, et l’état-major tel qu’il est. Si au bout de deux, trois ou quatre ans, je m’aperçois que cela a marché, d’ailleurs je suis persuadé que cela marchera, je serai le plus heureux ! Nous sommes là pour rassurer les individus qui se lèvent tôt le matin pour aller travailler et qui ont besoin de sécurité, un droit constitutionnel, et pour dissuader les fauteurs de troubles ou les remettre entre les mains de la justice.

FI : Comment allez-vous procéder quotidiennement ? Quel profil de commandant allez-vous endosser ?

L. S. : Je ne suis pas un homme de bureau, même si cela accapare une bonne partie de mon temps et de mon énergie. En effet, je dois gérer, à l’image d’un chef d’entreprise, la formation de mon personnel pour qu’il soit encore plus efficace sur le terrain et qu’il puisse travailler en toute sécurité. C’est mon fer de lance, à Mayotte comme ailleurs : rien ne vaut la vie d’un gendarme ! Je dois également traiter leurs carrières, sous la houlette du colonel Capelle, et assurer leur avenir, leur avancement, leur notation, etc. En ce qui me concerne, j’ai réellement la volonté de me déplacer, le plus possible, au contact de mes unités élémentaires, que ce soit à Sada, M’Zouazia, Dembéni, Koungou ou M’Tsamboro, et de mes effectifs pour connaître leurs problématiques sur le terrain.

À mon sens, nous ne pouvons pas commander si nous ne voyons pas le quotidien de nos hommes. Je suis un ancien sous-officier, je suis passé par tous les grades. Même si j’arrive à 54 ans vers la fin de ma carrière, j’ai apprécié les chefs qui prenaient le temps d’aller voir leurs hommes pour relever leurs appréhensions et les rassurer. L’opérationnel est aussi l’une des fonctions qui incombe à un commandant de compagnie : la gestion des troubles à l’ordre public, la gestion d’une opération sur le terrain, que ce soit de la lutte contre de la délinquance routière ou de la délinquance liée aux stupéfiants… Le chef se doit d’être présent pour accompagner ses troupes qui apprécient quand la hiérarchie met les mains dans le cambouis. De jour comme de nuit !

FI : À travers vos différentes remontées de terrain, aurez-vous la main sur un éventuel renforcement des effectifs ?

L. S. : Exactement ! Être le chef de toute la Grande-Terre, mais aussi de la brigade de Pamandzi, me permet de réaliser, ce que nous appelons, des bascules de force. Si par exemple, la brigade de Sada est un peu « cul par dessus tête » comme nous disons dans le jargon, je suis en capacité d’envoyer des forces de Dembéni, de Koungou, ou encore le peloton d’intervention sur un événement pour lui prêter main forte. Auparavant, c’était compliqué à mettre en place. Désormais, la problématique me revient directement.

FI : Dans ce cas de figure, il s’agit d’une opération tiroir à un instant T. Aurez-vous éventuellement également le pouvoir pour grossir les rangs depuis l’extérieur du territoire ?

L. S. : L’augmentation des effectifs n’est pas à l’ordre du jour ! Les brigades sont dimensionnées telles qu’elles le sont aujourd’hui, avec environ 500 militaires en poste. Il n’y a pas de prévision envisagée à court terme. Mais il ne faut pas oublier une présence de gendarmes mobiles appelés à se succéder tous les trois mois. Nous avons un groupement tactique de gendarmerie qui commande deux escadrons et demi sur place, qui servent à tenir le terrain et à renforcer les unités locales. Ils constituent une réelle plus-value car ils ont un maillage territorial et un contact avec la population. Le fait de montrer régulièrement du « bleu » rassure les gens !

Grève interprofessionnelle du 5 octobre : l’écho résonne (un peu) à Mayotte

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À l’appel de l’intersyndicale nationale, les salariés du public comme du privé ont répondu présents pour protéger les salaires et l’emploi et s’opposer aux réformes de l’assurance chômage et des retraites. Dans le 101ème département, l’égalité, le droit commun et la sécurité ont étoffé la liste des revendications.

Encore un tour, encore un tour !”, crie Said Ali Saindou en agitant son drapeau rouge en tête de cortège. “Il faut qu’ils sachent qu’on est là”, ajoute le technicien mécanicien à EDM, sur le pont depuis 6h30 pour cette journée de mobilisation interprofessionnelle. “On”, c’est la foule derrière lui : une bonne centaine de personnes, la plupart aux couleurs de la CGT Mayotte, réunie ce mardi matin au rond-point Passot, à côté de la Place de la République. “Les raisons pour lesquelles on est là, c’est toujours les mêmes : la sécurité, les salaires, les retraites, le SMIC… Aujourd’hui, on ne peut plus rester les bras croisés”, insiste le gréviste.

C’est à l’appel d’une intersyndicale nationale, composée de la CGT, FO, Solidaires, FSU, et des organisations pour les jeunes (Fidl, MNL, Unef et UNL), que les grévistes, du privé comme du public, ont répondu présents ce mardi. D’après le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, 160 rassemblements étaient prévus dans toute la France. Objectif de la mobilisation : défendre les emplois, les salaires, mais surtout rappeler une opposition farouche aux réformes des retraites et de l’assurance chômage. Cette dernière, entrée en vigueur le vendredi 1er octobre, après avoir été suspendue à deux reprises par le Conseil d’État dans le contexte de crise sanitaire, continue de cristalliser les critiques, qui y voient une précarisation des futurs chômeurs à cause du nouveau mode de calcul de l’indemnisation et de l’allongement de la période d’affiliation permettant l’ouverture de droits. La réforme des retraites, mise de côté à cause du Covid-19, pourrait elle aussi refaire surface en 2022, au grand dam des syndicats.

Le long chemin de Mayotte vers l’égalité sociale

Mais à Mayotte, la manifestation du jour a fait quelques pas de côté par rapport au mouvement national, spécificités locales obligent. Car en matière d’égalité sociale, le 101ème département a encore plus de chemin à parcourir que les travailleurs de l’Hexagone. “La chose qu’on demande, c’est simplement le droit commun ! Nous devons nous battre pour l’égalité, refuser tout ce qui est discriminatoire dans notre département. Il faut qu’on avance, il faut développer Mayotte !”, clame dans le micro le secrétaire général de la CGT-Ma Salim Nahouda. Dans le viseur du syndicat : l’application des conventions collectives nationales, du code de la sécurité sociale, la réhausse des retraites et bien sûr l’alignement sur le SMIC national dès janvier 2022 – le SMIC horaire brut à Mayotte est aujourd’hui de 7.91 euros contre 10.48 euros pour le reste de la France. La marche, entamée place de la République a ainsi pris le chemin de la préfecture de Grande-Terre, pour remettre cette liste de doléances au secrétaire général.

La CGT mène la danse

Si ces revendications concernent toute la population de Mayotte, force est de constater que l’intersyndicale n’aura pas brassé large ce mardi. Majoritaires, les drapeaux rouges de la CGT flottent aux côtés de quelques bannières du syndicat SUD Solidaires, un peu moins nombreux dans le cortège. Pour Said Ali Saindou, l’absence des autres syndicats s’explique par le contexte particulièrement tendu des derniers jours sur l’île aux parfums. “Entre les embouteillages et la sécurité, les gens ont peur de se déplacer”, fait-il valoir. “Les autres syndicats ont d’abord hésité, ensuite ils ont dit que les adhérents viendraient par eux-mêmes… mais finalement, ils n’ont pas appelé”, constate Bruno Deziles, le représentant de la CGT Éduc’action.

“Non au salaire de la peur”

Derrière leur délégué, des membres de l’Éducation nationale, qui manifestaient déjà le 23 septembre dernier pour revendiquer entre autres l’indexation des enseignants affectés à Mayotte au niveau de La Réunion, ont à nouveau pris le chemin de la rue. Au milieu de la foule, quelques pancartes brandies par des personnels du lycée de Kahani s’érigent ainsi pour rappeler le climat d’insécurité permanente qui plane sur l’établissement. “Non au salaire de la peur, oui à l’île du bonheur”, écrivent-ils.

Dans le cortège, chacun vient aussi défendre un peu son bout de gras. “On est là pour soutenir le mouvement national et revendiquer les spécificités de Mayotte”, lance Mogne Mounir Moussa, le secrétaire départemental du syndicat SUD à La Poste. Lui demande un centre financier spécifique ne dépendant plus de La Réunion, ainsi qu’une indemnité différentielle pour rehausser les salaires.

Enfin, sans surprise, le thème de la sécurité s’est une fois de plus invité dans les conversations. “Ça fait deux fois que des querelles Cavani/Kawéni éclatent, car ils sont dans la même aile de la prison”, soupire Ibroihima Condro Mouhamadi, le représentant CGT pénitentiaire, qui déplore la surpopulation carcérale face à des effectifs et des moyens insuffisants. “Il y a des voyous qui viennent devant la prison et lancent des pierres, après les gendarmes envoient des gaz lacrymogènes et ça monte jusqu’en détention !” Preuve que les quatre murs de l’établissement ne le coupent pas entièrement du monde extérieur… “Avec les bangas décasés à Koungou la semaine dernière, ils ont commencé à en construire à côté de la prison. C’est des bombes à retardement !”, alerte-t-il.

Pandora Papers : Le fils du président comorien, Azali Assoumani cité par l’Icji

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Nour El Fath Azali, serait propriétaire d’une société basée aux Émirats Arabes Unis. Celui qui, depuis juillet 2019, occupe le poste de conseiller privé du président de l’Union des Comores, reste la seule personnalité politique de la zone Océan Indien figurant sur la liste du consortium international des journalistes d’investigation.

L’information a été révélée ce mardi, 5 octobre sur la toile. Se croyant épargnés jusque-là par les « Pandora Papers« , les Comoriens viennent de découvrir que le fils de leur président, Nour El Fath Azali, apparaît dans les documents divulgués par l’Icji. Il est, selon les révélations du Consortium International des Journalistes d’Investigations, propriétaire d’une société répondant au nom d’Olifants Ltd, une entreprise enregistrée et établie aux Émirats Arabes Unis. Sur le site du consortium, ni les objectifs de la société ni son domaine d’intervention ne sont en revanche précisés. Seule information révélée : « entre 2018 et 2019, Olifants Ltd a reçu des factures quand Nour El Fath Azali est devenu conseiller de son père, Azali Assoumani, quatre mois après sa réélection de 2019, toujours contestée jusqu’à présent par l’opposition ».

Contacté, l’intéressé a livré sa version. « J’avais certes ouvert cette société aux Émirats Arabes Unis, d’ailleurs rien ne m’interdit de le faire mais j’ai tout arrêté en 2019. Rien ne prouve le contraire. J’ai pris cette décision lorsque j’ai senti que j’allais être nommé« , a répondu Nour El Fath Azali, dans un entretien téléphonique qu’il nous a accordé ce mardi.

Gestion des risques

Il a précisé au passage qu’Olifants Ltd a été créée en 2018, pour fournir des conseils dans des domaines tels que l’audit, la gestion de risques entre autres.
Interrogé par un média partenaire du consortium Icji, Nour El Fath Azali a reconnu avoir ouvert l’entreprise avant de rejoindre le cabinet de son père. Rappelons qu’avant de travailler aux côtés de son père, ce dernier qui est titulaire d’une maitrise en administration des affaires obtenue aux USA, a exercé dans une banque de la place. Lors de cet entretien, il a fait savoir qu’il voulait se spécialiser dans les conseils à travers cette société. Et que celle-ci, avait fermé en 2019. «  Les Émirats Arabes Unis sont le centre du monde« , expliquait-il toujours à ce média pour justifier son choix d’enregistrer son entreprise dans ce pays du Golfe, très prisé pour ses avantages fiscaux.

Depuis ce 3 octobre, une enquête publiée après deux ans de travail par un consortium composé de 600 journalistes d’investigation a fait l’effet d’une bombe. L’ICIJ a pu éplucher près de 12 millions de documents confidentiels issus de 14 cabinets spécialisés dans la création de sociétés offshores dans des paradis fiscaux. Au total 330 politiciens sont concernés par ces révélations. En Afrique, de nombreux chefs d’État en exercice comme le président congolais, Denis Sassous Nguesso, le Gabonais, Ali Bongo Odimba, ou encore le Kenyan, Uhuru Kenyatta sont cités. Tous ces dirigeants ont un point en commun : Ils ont dissimulé des richesses et des biens dans des paradis fiscaux. Dans la zone de l’Afrique de l’Est, deux pays sont pour l’instant épinglés, le Kenya et les Comores. A Moroni, aucun politicien n’a réagi, pas même les opposants au régime, qui pourtant ont été toujours prompts à commenter l’actualité. Idem pour la présidence qui visiblement préfère laisser le vent passer.

Football : Héros de la Coupe de France, Houssame Boinali croit en l’avenir des joueurs mahorais

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Demi-finaliste malheureux de la dernière édition de la Coupe de France avec son club du GFA Rumilly Vallières, Houssame Boinali est revenu quatre jours à Mayotte, du jeudi 30 septembre au dimanche 3 octobre. Un séjour au cours duquel il a pu longuement échanger avec pléthore de footballeurs et de dirigeants et revenir sur sa carrière de joueur semi-professionnel. Selon le latéral droit, le 101ème département regorge de talents. Encore faut-il que les jeunes puissent s’entraîner dans de bonnes conditions. Entretien.

Flash Infos : Vous rentrez tout juste d’un séjour de quatre jours à Mayotte. Quels souvenirs gardez-vous de votre passage sur l’île aux parfums ?

Houssame Boinali : L’accueil à l’aéroport, sans aucun doute ! Un très très bon souvenir… Quand le comité régional olympique et sportif m’a proposé de venir, je n’ai pas hésité une seconde. Au contraire, j’ai sauté sur l’occasion, je tenais réellement à venir rencontrer la population. C’était très marquant. Cela avait une autre saveur que lors de mon passage en juin, qui était plus un retour aux sources.

FI : Une belle entrée en la matière avant votre déplacement à M’Tsangamouji, votre village natal, non ?

H. B. : C’était un grand moment de partage que je n’oublierai jamais. Franchement, je ne m’y attendais pas du tout ! Je pensais qu’il y aurait simplement quelques élus de la commune et les membres de ma famille… Mais tout le village était là. C’était un peu la même émotion que celle ressentie lors de la demi-finale de la Coupe de France. S’il n’y avait pas eu de convoi exceptionnel de la police municipale, je pense que je ne serais jamais arrivé à destination (rires). C’était très touchant, cela me donne encore plus de motivation pour me battre. Je les en remercie, c’était magique !

FI : Vous comparez la ferveur de Mayotte à celle de la Coupe de France, c’est fort ! Justement, racontez votre épopée fantastique qui a mené votre club, le GFA Rumilly Vallières jusqu’en demi-finale contre Monaco en avril dernier.

H. B. : En Nationale 2, la saison était déjà arrêtée à cause du Covid-19. Avec mes coéquipiers, nous savions que la Coupe de France était notre seule chance de continuer à jouer au football. Nous nous sommes attachés à cette philosophie. Nous avons disputé chaque match comme s’il s’agissait d’une finale. Nous avions une équipe solidaire, qui vivait très bien ensemble, avec un fin technicien à nos côtés pour nous guider. Il y avait une concurrence très saine entre nous !

FI : Tout au long de ce parcours extraordinaire, vous en avez profité pour dégager une image positive de Mayotte et faire parler du 101ème département en bien.

H. B. : À la fin de chaque match, je sortais le drapeau de Mayotte pour célébrer la victoire. C’était une manière d’apporter mon soutien à la population en cette période de crise sanitaire, mais aussi de montrer à la France entière que Mayotte, ce n’est pas seulement des épisodes d’insécurité qui font les gros titres. D’ailleurs, les collègues me poussaient même à aller le chercher lorsque je l’oubliais ! Dans le football, la superstition tient un rôle important. Il était tout simplement devenu notre porte-bonheur ! Grâce à cette visibilité, des milliers de Mahorais ont suivi notre parcours. J’ai reçu de nombreux messages de proches, mais aussi d’inconnus. Ça m’a poussé à me surpasser.

FI : Au-delà de l’effervescence, vous avez visité lors de votre venue l’école de Dembéni, labellisée Génération 2024, ou encore rencontré les sections sportives féminine et masculine. Quels messages avez-vous voulu leur adresser ?

H. B. : Tous ces jeunes ont dégagé de l’envie et de la motivation. À travers nos échanges, j’ai essayé de leur transmettre ma « petite » expérience de Mahorais de 25 ans, qui a fait ses cartons pour suivre sa femme qui voulait rentrer en métropole en 2019. Tout est question de détermination : il faut toujours y croire, se donner les moyens de réussir et surtout bien gérer son temps. À Mayotte, il y a énormément d’aléas qui rentrent en jeu. Il faut savoir être exigeant avec soi-même et éviter les mauvaises fréquentations. Sachant cela, l’entraînement est le seul moyen pour atteindre ses objectifs.

J’ai été agréablement surpris par les sections sportives, notamment celle des féminines qui est en train de se structurer. De ce point de vue-là, je suis très fier du travail formidable réalisé par la ligue. D’ailleurs, mes dirigeants qui m’accompagnaient durant ce voyage ont même repéré deux ou trois filles. Cette expérience permet d’acquérir un bagage assez solide pour la suite. Toujours est-il que c’est la répétition du geste qui joue dans la progression.

FI : Justement, pour continuer à progresser, il faut aussi avoir des conditions d’entraînement dignes de ce nom afin d’atteindre le haut niveau…

H. B. : Tout à fait ! Le point négatif dans tout cela, ce sont vraiment les terrains et les infrastructures. Cela laisse un goût de (il se coupe)… À Mayotte, nous sommes vraiment en retard. L’État doit vraiment faire un effort. D’autant plus que le comité régional olympique et sportif et la ligue de football s’investissent et sont à fond derrière les athlètes. Malheureusement, ils n’ont pas la main sur tous ces travaux. C’est un gros frein dans la progression de ces jeunes qui ont un réel talent. Physiquement, ils dégagent quelque chose de plus, quelque chose d’inné. Si nous arrivons à gommer ces problèmes structurants, nous pourrions accélérer leur percée au plus haut niveau…

À nous ensuite, joueurs professionnels et semi-professionnels, de les accompagner lorsqu’ils débarquent en métropole, de les motiver, de leur faire comprendre que nous sommes passés par cet inconnu, de les orienter, de les aider à trouver un club, etc. Pourquoi ne pas créer une association en Hexagone pour les soutenir ? Nous devons faire cette démarche et travailler tous ensemble. Personnellement, je suis prêt à m’investir !

FI : À vous écouter, votre après-carrière semble toute tracée.

H. B. : Disons que cette venue à Mayotte m’a également permis de réfléchir à la suite. J’ai la volonté de passer mes diplômes d’entraîneur dans le but d’amener les jeunes au plus haut niveau. J’ai cette vocation de la transmission. Pour finir, j’aimerais adresser un dernier mot à la population : pour reprendre une pratique sportive, quelle qu’elle soit, j’encourage les jeunes mahorais à se faire vacciner ! La saison a repris, il est l’heure de reprendre une vie normale et sportive le plus rapidement possible.

Les 4.143 artisans de Mayotte appelés à élire leur prochain président

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Le 14 octobre prochain, les 4.143 artisans enregistrés à la chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte devront élire leur potentiel futur président ainsi que leurs vices-présidents pour un mandat de cinq ans. Quatre listes se présentent pour le premier tour et les tractations vont bon train.

Il y a cinq ans, les jeux étaient faits avant-même l’élection de la nouvelle présidence de la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) de Mayotte puisqu’une seule liste s’était présentée. Cette année, l’enjeu est tout autre car quatre listes ont été approuvées par la préfecture. Si chacune d’elle comporte 35 candidats, seulement 25 d’entre eux peuvent siéger à la CMA. Les 10 autres restant constituent la réserve en cas de désistement ou de radiation. Les 4.143 artisans électeurs enregistrés pourront mettre leur bulletin dans les urnes le 14 octobre dans l’un des cinq bureaux de vote de l’île. Ils trouveront leur carte électorale sur place. Et ceux qui ne peuvent pas s’y rendre pourront faire une procuration à un autre artisan, à condition qu’il soit inscrit dans la même commune d’inscription et recensé dans la même catégorie.

Les élections auront lieu de 8h30 à 16h dans l’une des communes de chaque intercommunalité : soit Bandrélé, Dzaoudzi-Labattoir, Koungou, Mamoudzou et Sada. Avec pas moins de 1.400 électeurs, auxquels s’ajoutent ceux de Dembeni, la ville chef-lieu risque de subir quelques encombrements du côté de l’Hôtel de ville où se déroulera le scrutin. De quoi donner des sueurs froides à moins de dix jours de la date fatidique : « il y a peut-être un problème parce que ce sera en semaine, alors on se demande bien où vont se garer les gens… », relève Jean-Denis Larroze, le secrétaire général de la CMA de Mayotte.

Des élections qui ne mobilisent pas

Un casse-tête chinois en théorie qui pourrait bien ne pas se ressentir dans la pratique tant les élections à la chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte ne défraient pas la chronique ! « Généralement, le taux de participation tourne entre 15 et 20% », indique Jean-Denis Larroze. Un taux qui reste assez bas, mais qui n’étonne pas… Le secrétaire général de la CMA accuse l’organisation ministérielle, qui oblige la tenue des élections un jour de travail. Or à Mayotte, les longues distances et le mode de déplacement sont bien souvent un problème.

Se pose alors la question du vote électronique, méthode utilisée dans la plupart des départements français. Mais selon Jean-Denis Larroze, cela ne ferait pas augmenter le taux de participation. « Ce n’est pas la meilleure option pour Mayotte puisqu’on manquerait d’équipement… Seulement 40% des artisans ont un ordinateur. Et puis, il y a aussi la problématique de compréhension du système. Je ne suis pas sûr que les mamas brochettis sachent comment faire », suppose-t-il.

Un titre convoité

À l’issue de ce premier tour, les principaux intéressés connaîtront le nom de la liste gagnante dès le lendemain. S’en suivra ensuite un mois de tractation et de coalition pour choisir le président, les vices-présidents, ainsi que l’intégralité du bureau de la chambre des métiers et de l’artisanat de l’île. Une assemblée générale constitutive est prévue le 12 novembre pour Mayotte. Il s’agit en réalité d’un deuxième tour en interne puisque seuls les 25 élus pourront choisir le président. Si la tête de liste est généralement le grand favori, quelques surprises de dernière minute pourraient chambouler les pronostics. « J’ai déjà vu le numéro deux de la liste se présenter à la présidence », se remémore le secrétaire général de la CMA. L’heureux élu devra ensuite s’envoler pour Paris et participer à l’élection du président de l’organisation nationale. Qui sait ? Peut-être que Mayotte se portera candidate.

Piste longue de Mayotte : inauguration de la Maison du projet à Pamandzi, une “étape historique”

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Comme prévu, la direction générale de l’aviation civile (DGAC) a inauguré ce lundi à Pamandzi la nouvelle Maison du projet pour la piste longue. Un bâtiment dédié, censé permettre à tous d’obtenir des informations et d’échanger sur cette infrastructure majeure pour les habitants de Mayotte.

Le projet de la piste longue a désormais pignon sur rue. C’est à Pamandzi, non loin de l’aéroport et dans les anciens locaux de Mayotte la 1ère qu’a été inaugurée ce lundi la “Maison du projet”, un “lien et une incarnation pour échanger directement avec la maîtrise d’ouvrage”, a décrit Christophe Masson, le délégué de la direction générale de l’aviation civile (DGAC), qui a pris ses fonctions depuis un mois pour suivre les avancées du projet. “Monsieur Piste longue” y tiendra notamment une permanence hebdomadaire et des salles dédiées présenteront les dernières informations relatives à cet aménagement structurant pour le territoire.

La Maison du projet se veut d’abord un signal fort, une première vitrine de la piste longue, qui dès demain (mardi), ouvrira ses portes aux habitants”, a présenté Damien Cazé, le directeur général de l’aviation civile, devant les élus municipaux, les conseillers départementaux, le préfet et des représentants du monde économique. Une façon de rendre le projet “chaque jour plus concret”, alors qu’il est en phase “opérationnelle”, a-t-il assuré. “Il faut abandonner les polémiques stériles”, a complété le préfet Thierry Suquet. Histoire de définitivement clouer le bec aux mauvaises langues qui douteraient de l’engagement de l’État en la matière.

Gages de cette bonne volonté, une équipe d’une centaine de personnes travaille d’ores-et-déjà sur la piste longue, laquelle est chapeautée par un porte-parole et délégué attitré en la personne de Christophe Masson. Enfin, 3.2 millions d’euros sont déjà mobilisés par l’État et le conseil départemental pour la réalisation des travaux préparatoires. “Il n’y a pas besoin de faire un premier coup de pioche pour se persuader que des hommes et des femmes y travaillent”, a insisté le locataire de la Case Rocher.

Une piste longue un peu plus courte

Objectif pour les prochaines semaines : le choix du meilleur scénario, qui doit être acté d’ici à la fin de l’année. Pour rappel, deux possibilités sont sur la table : soit allonger la piste au sud pour rejoindre la piste convergente ; soit construire une piste convergente plus longue, prenant appui directement sur l’extrémité sud de la piste actuelle. À noter qu’à l’issue du troisième comité de pilotage du 30 septembre dernier, les conclusions de l’étude opérationnelle ont démontré que la longueur de la piste pourrait être réduite du fait de l’amélioration des performances des nouvelles générations d’aéronefs. “Il faut prendre en considération l’évolution des flottes”, a confirmé Damien Cazé à l’occasion de l’inauguration.

Un bon point pour le lagon, qui ne manquera pas d’être impacté par ces travaux pharaoniques. “C’est le plus gros projet d’aéroport porté en France et en Europe, il n’y a d’ailleurs pas d’autre exemple de piste que l’on reconstruit, qui plus est sur le domaine maritime”, a souligné le directeur de la DGAC. Outre les performances aéronautiques et l’environnement, ce sont aussi les risques naturels, amplifiés par l’apparition du volcan au large de Mayotte, les disponibilités des ressources et les retombées économiques qu’il s’agit de prendre en compte avant d’entamer le chantier. Le processus d’enquête publique doit être entamé mi-2022 pour un démarrage des travaux en 2023.

Les leçons du passé

D’où l’importance de consulter les riverains, sans quoi “vous allez au devant de grandes difficultés, on le voit dans d’autres projets d’aéroports en métropole ou dans les Outre-mer”, a souligné Damien Cazé. Les précédents de Notre-Dame-des-Landes, et plus récemment du quatrième terminal de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, abandonné en février dernier, auront laissé des traces. Pour autant, si la population est attendue à la Maison du projet, pas sûr qu’elle ait vraiment son mot à dire, notamment quant au scénario de piste à privilégier… “La Maison du projet doit permettre de continuer à donner son avis, mais (le choix de la piste) c’est un objet technique extrêmement complexe et il faut déjà que ce soit réalisable”, a nuancé le préfet Thierry Suquet.

Le lieu dédié accueillera donc chaque jour les curieux, tandis que des réunions publiques et des stands itinérants permettront d’aller à la rencontre des habitants de Petite-Terre comme de Grande-Terre, qui seront eux-même touchés par les activités d’extraction. Une lettre d’information sera par ailleurs publiée tous les deux mois, et un site Internet ainsi qu’une page Facebook transmettent les dernières actualités. Tout cela doit par ailleurs être surveillé de près par une “garante de la concertation”, Renée Aupetit, désignée par la Commission nationale du débat public.

C’est notre fierté de prendre part à ce moment historique”, a salué le maire de Pamandzi et président de l’association des maires Madi Madi Souf qui a rappelé l’enjeu de “cette infrastructure majeure pour le désenclavement aérien de Mayotte”. “La piste à elle seule ne suffit pas, Monsieur le Préfet, et il nous faut notre propre compagnie pour pouvoir jouir de cet ouvrage”, a ajouté dans un appel du pied le conseiller départemental de Labattoir et vice-président chargé de l’administration générale, des transports et de la transition écologique Ali Omar. Soit dit en passant !

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes