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Ana, la première tempête tropicale de la saison, est passée à 300 kilomètres de Mayotte

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Des vents violents et des pluies incessantes se sont succédé toute la semaine dernière, avant de s’intensifier ce week-end lors du passage à 300 kilomètres des côtes mahoraises de la première tempête tropicale de la saison. Retour sur cet épisode avec Laurent Floch, le directeur territorial de Météo France.

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Flash Infos : La saison des pluies s’est considérablement intensifiée au cours depuis une dizaine de jours. Comment analysez-vous la situation ?

Laurent Floch : La semaine dernière, nous étions sur un kashkazi des plus classiques : une rencontre entre des vents de mousson qui proviennent du nord-ouest et des vents d’alizés issues du sud de Madagascar qui remontent le long du canal du Mozambique. Nous appelons cela un thalweg de mousson ! Pour bien comprendre, il faut savoir que la nature a horreur du vide… En d’autres termes, quand elle est pleine, elle monte. Cela crée une élévation de l’atmosphère dans sa globalité et provoque un refroidissement et des précipitations. Ce sont des systèmes bien analysés et documentés qui permettent la recherche des retenus d’eau entre décembre et avril.

Au cours des deux ou trois prochaines semaines, nous risquons de connaître une alternance entre des périodes très humides et d’autres plus sèches. Dans ces conditions, nous nous attendons à subir des temps plutôt instables avec des orages, des passages d’averses très marqués et des cumuls de précipitations importants.

FI : Comment avez-vous procédé pour la surveillance de ce qui vendredi n’était même pas considéré comme une dépression tropicale ?

L.F. : Nous avons commencé à suivre un système qui était en train de naître au nord-est de Madagascar et qui portait le numéro 1. Sur le site meteofrance.yt, nous avons actualisé sa trajectoire moyenne estimée par nos ingénieurs spécialistes toutes les six heures. Nous faisions alors « tourner » les runs pour regarder ce que le modèle numérique nous renvoyait afin de réaliser un seuillage.

En fonction de l’évolution, nous avons trois paramètres de vigilance à notre disposition : « vents forts » ; « fortes pluies/orages » ; « vagues-submersion ». C’est la tempête Xinthia en métropole qui a donné naissance à cette dernière vigilance, qui vient d’être mise en place sur Mayotte et qui a remplacé la forte houle. Les bulletins sont transmis directement au service interministériel de défense et de protection civile et nous avons été en lien permanent avec la préfecture.

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FI : Finalement, nous avons vécu la première tempête tropicale (vents moyens sur dix minutes excédant les 33 nœuds, soit 60km/h) de la saison, qui a été nommée Ana. Comment l’avez-vous gérée et que pouvez-vous nous dire sur ce système ?

 L.F. : Nous ne sommes pas passés volontairement en pré-alerte, qui est habituellement déclenché 72 heures avant l’impact. Nous avons choisi de le traiter avec l’orsec vigilance, ce que nous faisons régulièrement. Pour la simple et bonne raison qu’il n’était pas utile d’affoler la population ! Le centre de la trajectoire a été plutôt bien anticipé par le modèle numérique européen appelé IFS (système de prévision intégré), qui nous a donné de bonnes indications tout au long du week-end.

Cette tempête tropicale a eu une trajectoire ouest tout au long de l’épisode, qui a causé des précipitations très importantes avec des rafales de vent de plus de 100km/h, et a atteint les côtés mozambicaines lundi midi. Ce mardi matin, le vent d’afflux a créé une surcote, une accumulation d’eau de mer qui ne peut s’évacuer du fait du vent, dans la baie de Beira, à l’embouchure du Zambèze, à proximité du sud du Malawi (à un peu plus de 300 kilomètres à l’ouest-nord-ouest de Quelimane).

FI : Plus spécifiquement au 101ème département, quel bilan tirez-vous du passage de ce système à 300 kilomètres des côtes mahoraises ?

 L.F. : En 72 heures, nous avons recueilli 70 millimètres de pluie sur les stations Météo France. Ce n’est un chiffre énormissime, cela reste une valeur que nous pouvons régulièrement constater au cours d’une saison des pluies. Nous avons également recensé des rafales de vent de l’ordre de 84km/h du côté de Pamandzi, ce qui reste inférieur à 90km/h, synonyme de vigilance orange.

La difficulté lorsque nous avons affaire à une trajectoire rectiligne, c’est que les vents tournent ! Ce qui a généré une petite mer du vent, d’une hauteur de 1 mètre 50 dans le lagon. D’où le placement de la côte ouest de Mayotte en vigilance jaune « vagues-submersion » le 23 janvier à 17h14.

Il y a également eu la publication d’une vigilance orange « fortes pluies » le 23 janvier à 8h46 car nous avons craint de plus importantes précipitations. Mais nous sommes rapidement revenus en vigilance jaune. C’était le paroxysme de ce système : même s’il s’éloignait à une vitesse de 15 nœuds, il prenait de la vigueur donc nous avons vécu des petites rafales et des averses toute la journée de dimanche jusqu’à lundi soir. Mais il n’y a pas eu d’inquiétude particulière !

Depuis ce mardi matin, nous sommes sur une nouvelle période d’accalmie, en attendant les prochains épisodes : les vents se cherchent encore avant de prendre une direction académique, c’est-à-dire une orientation nord-ouest, dans les jours à venir.

Lancement de la 5ème édition de l’appel à projets Manger Bouger

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À Mayotte, les femmes sont fortement touchées par le surpoids (1/2 en situation d’obésité), la dénutrition infantile persiste chez 8% des enfants, le diabète sévit chez 13% des adultes, et l’insécurité alimentaire frappe un foyer sur deux. Sept institutions – conseil départemental, direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF), agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES), caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM), direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) et l’agence régionale de santé – s’associent pour le lancement de la 5ème édition de l’appel à projets Manger Bouger.

L’objectif ? Améliorer la santé des populations par la prévention primaire autour de l’alimentation et/ou l’activité physique. Il s’agit ainsi de proposer des actions de prévention qui visent à réduire la survenue des maladies nutritionnelles et qui s’inscrire dans les axes suivants : l’éducation en santé/ l’éducation alimentaire et sur l’activité physique par la promotion de comportements sains, comme la valorisation des métiers de l’agriculture et de l’alimentation, de la production agricole locale, du savoir-faire culinaire traditionnel, des activités physiques traditionnelles, l’adaptation du concept « manger bouger » à Mayotte et l’information du consommateur ; l’amélioration de l’accessibilité à la pratique d’une activité physique, notamment pour les personnes les plus éloignées à tous les âges de la vie ; la lutte contre la précarité alimentaire ; la création d’outils de sensibilisation/promotion sur les deux thématiques, adaptés au territoire et à la population ; les initiatives de développement des circuits courts.

Le projet, en fonction de ses objectifs et de ses priorités, peut cibler différentes populations : enfants et jeunes, parents, étudiants, adultes, femmes enceintes, personnes âgées, personnes en situation de handicap, personnes en situation de précarité, personnes atteintes de maladies chroniques, aidants… Les lieux de vies peuvent ainsi également varier : milieu scolaire, ACM, dans les quartiers, en établissements de santé et médico-sociaux, en entreprises, en crèche, etc.

Pour être retenus et financés, les projets devront répondre à des critères de cohérence avec les besoins identifiés dans le cadre des diagnostics territoriaux et programmes locaux ; de pertinence des objectifs et des actions mises en œuvre ; de ciblage de la zone d’intervention (zones QPV notamment) ; de mise en œuvre de partenariats locaux ; d’ancrage avec les interventions locales déjà existantes ; de méthodologie de pilotage du projet ; de mobilisation adéquate des ressources humaines, matérielles et financières ; d’évaluation du projet à travers la définition d’indicateurs et d’outils. Le projet devra également tenir compte de la crise sanitaire liée au Covid-19 et devra mettre en œuvre l’ensemble des mesures nécessaires (gestes barrières, matériels adéquats, protocoles spécifiques au besoin…) pour la protection et la sécurité aussi bien des agents que de la population cible.

Le projet se déroulera sur une période de 12 mois à compter de la date du début du projet. Cependant, des projets pluriannuels pourront également être soumis, en lien avec la nature des actions proposées (trois années maximum). La demande de subvention doit être présentée sur la base du formulaire Cerfa n°12156*05. Les dossiers doivent être transmis à l’ARS de Mayotte, au plus tard le dimanche 27 février 2022, par voie électronique à anne-marie.aurousseau@ars.sante.fr.

70.000 euros de produits de contrebande saisis

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Le 23 janvier vers 7h, un dispositif de surveillance constitué des militaires du détachement de la légion étrangère de Mayotte (DLEM) et du commandement de la gendarmerie de Mayotte a été déployé dans le secteur de Soulou, sur la commune de M’Tsangamouji. À la vue des militaires, quatre individus se trouvant sur la plage ont immédiatement pris la fuite à bord d’une embarcation.

Le contrôle de zone opéré par les militaires leur a permis de découvrir un important stock de produits de contrebande dont la valeur est estimé à 70.000 euros. Outre les nombreuses cartouches de cigarettes « Coelacanthe », il y avait de la crème éclaircissante et de la cyproheptadine. Parallèlement à l’enquête judiciaire diligentée par la brigade territoriale autonome de M’Tsamboro pour notamment déterminer leur origine et leur destination et conformément aux instructions du magistrat, les produits saisis ont fait l’objet d’une destruction.

Découverte de 48 cartouches de cigarettes à l’aéroport de Pamandzi

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Les agents des douanes de l’aéroport de Pamandzi ont procédé au contrôle des bagages de trois passagers en provenance de La Réunion, qui ont répondu ne détenir aucune marchandise dans leurs bagages. La fouille exhaustive des trois bagages cabine de ces voyageurs a permis la découverte de 48 cartouches contenant chacune 200 cigarettes de marque Marlboro Red non déclarées au service des douanes par les détenteurs de la marchandise.

L’un des passagers a déclaré au service des douanes avoir acheté cette importante quantité de cigarettes dans un magasin duty-free de l’aéroport Roland-Garros, avec sa carte d’embarquement et celles de son épouse et d’une autre passagère au prix de 87 euros les 2 cartouches. La quantité détenue par chacun des passagers est largement supérieure à la franchise autorisée d’une seule cartouche par passager.

La valeur totale de ces cigarettes sur le marché intérieur est de 5.184 euros. Une proposition de règlement transactionnel acceptée par l’acheteur de cette marchandise a été effectuée par le service des douanes , à savoir le paiement des droits et taxes pour un montant global de 2.800 euros ainsi que le paiement d’une amende de 1.000 euros.

L’infracteur disposait d’un délai de trois jours pour en effectuer le règlement intégral, sous peine de poursuites judiciaires. L’administration des douanes prend une part très active et a un rôle prépondérant dans la lutte contre les trafics de cigarettes, avec des affaires marquantes constatées entre autres dans le fret maritime.

Le mouvement des surveillants de prison se poursuit

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Après un premier débrayage d’une heure, mercredi 19 janvier, les agents pénitentiaires de la maison d’arrêt de Majicavo-Koropa ont décidé d’en faire d’autres tant que leurs revendications ne débouchent pas sur une solution. La suspension des paiements des prestations familiales est en la cause principale. En effet, des disparités existent entre la métropole et les collectivités ultramarines.

Malgré des échanges avec le directeur de la prison, qui a fait remonter l’information au ministère des Outre-mer, la situation est toujours bloquée. Ce vendredi, ils ont donc repris leur mouvement et comptent le prolonger chaque jour de cette semaine.

La première Maison de santé mentale de Mayotte ouvre ses portes

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À Combani, lundi 24 janvier, l’association Mlezi Maore et le centre hospitalier de Mayotte, soutenus par l’agence régionale de santé, inauguraient la première Maison de santé mentale du 101ème département. Un projet pilote qui proposera dans un premier temps, un accompagnement médico-social à destination des 0-19 ans et qui sera étendu à l’ensemble de la population dans les mois à venir.

Une équipe de dix-neuf professionnels motivés et compétents au service du bien-être de la population mahoraise, voilà ce que propose la première Maison de santé mentale de l’île. Son point de départ ? L’appel à projets national pour le fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie (FIOP) lancé par le ministère des Solidarités et de la Santé. “Cette structure est soutenue par l’agence régionale de santé de Mayotte et a été identifiée comme l’une des priorités du Projet territorial de santé mentale (PTSM). L’unité permettra de proposer une prise en charge en santé mentale pour les jeunes”, détaille le directeur général de l’association Mlezi Maoré, Dahalani M’Houmadi.

Une équipe pluridisciplinaire

De 0 à 11 ans puis de 12 à 19 ans, les petits Mahorais et leurs familles pourront venir pousser les portes de l’institution nommée “Oupara Makini » qui signifie “trouver la tranquillité”. En un même lieu, les personnes souffrant de problèmes psychologiques et émotionnels pourront rencontrer un panel de professionnels prêts à les aider. Médecins, infirmiers, psychologues, psychiatres, pédopsychiatres, aides-soignants, éducateurs spécialisés, médiateurs culturels, accompagnants éducatif et social, animateurs, assistants sociaux et secrétaires, seront au service des patients en attente d’une prise en charge. “Nous espérons que la population se saisisse de ce dispositif et qu’elle n’hésite pas à venir à la Maison de santé mentale de Combani”, affirme Dahalani M’Houmadi.

Un accueil quantitatif et qualitatif

Le bâtiment à peine inaugurée, les petites mains de la Maison de santé mentale se mettent au travail avec l’admission de leur premier patient dès ce lundi. “Cela fait quelque temps que l’on nous fait remonter un réel besoin d’une structure comme celle-ci à Mayotte”, affirme Alexis Singre, éducateur spécialisé et coordinateur de la Maison de santé mentale de Combani. Avant d’ajouter : “Nous sommes déjà sollicités par de nombreux partenaires comme le rectorat ou encore les centres communaux d’action sociale. Dès cette semaine, nous débuterons la prise en charge d’au moins une quinzaine de jeunes.” Du lundi au vendredi de 8h15 à 17h, la structure sera ouverte à tous. Un projet innovant sur l’île aux parfums, que l’on espère voir se multiplier.

Violences à La Réunion : des Mahorais ont peur de l’amalgame

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Dans cette image transmise par le collectif Ré-MaA, on distingue un homme frappé par une bande de jeunes. Les faits se seraient déroulés samedi soir à Saint-Benoît.

Les communes réunionnaises de Saint-André, Saint-Denis et Saint-Benoît connaissent une flambée de violences depuis quelques mois. Elles sont le fait de bandes de jeunes semant la terreur à la tombée de la nuit. Regroupant plusieurs membres de la communauté mahoraise vivant sur place, le collectif Ré-MaA (Résistance Réunion/Mayotte en action) regrette une stigmatisation.

Le problème est simple pour la communauté mahoraise vivant sur l’île plantée au cœur de l’océan Indien. À chaque nouveau fait divers, la population locale la pointe du doigt en désignant les « Mahorais » comme les fauteurs de trouble. Un sentiment qui s’est développé ces derniers mois, au fur et à mesure que des groupes de jeunes s’en sont pris aux habitants de communes du nord et de l’est de l’île. Ces derniers jours, celles-ci ont été même plus de plus violentes. Saint-Benoît, une commune de l’est, a connu dimanche soir sa cinquième nuit de violences consécutive.

« Chaque soir, il y a des agressions gratuites, des incivilités », raconte Abdou-Roihmane Zoubert, secrétaire général du collectif Ré-MaA (Résistance Réunion/Mayotte en action). « Ce week-end, ils ont frappé un vieil homme de plus de 70 ans et l’ont laissé pour mort. » S’il ne nie pas la présence de Mahorais, il défend l’idée qu’il y ait aussi « des Malgaches et des Comoriens », mais que les Réunionnais ne font pas la différence. Avec le collectif, il appelle l’État « à mettre hors d’état de nuire les auteurs des violences ». « Nous rappelons aussi que la communauté mahoraise n’a pas à être stigmatisée comme toujours de ces actes commis par des malfrats récidivistes », s’inquiète le collectif dans un communiqué.

Des élus locaux dépassés par la situation

À nos confrères de Réunion 1ère, ce lundi, le maire de Saint-Benoît Patrice Selly avouait son impuissance face à cette situation, alors que La Réunion connaît pourtant un couvre-feu en lien avec l’état d’urgence sanitaire. « Bras Fusil est un quartier qui a été communautarisé avec des difficultés d’intégration, des modèles sociaux et familiaux différents, et une démission totale des parents, pour certaines familles », regrette-il. « Ces jeunes et ces parents font du mal à notre ville, à leur propre communauté et à notre vivre ensemble. » Évoquant d’abord un tabou, il a ensuite parlé des « communautés mahoraise et comorienne ». Afin de lutter contre l’insécurité, il a demandé hier le renfort de gendarmes et la possibilité de prononcer des interdictions de territoire contre les personnes interpellées. De son côté, le Ré-MaA a proposé également son aide et doit rencontrer les autorités de l’île. « Nous devons trouver une solution », dit Abdou-Roihmane Zoubert en gardant espoir.

Le Quartier Gourmand, le restaurant marocain qui réveille les papilles

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Vous rêvez d’un bon couscous, d’un tajine ou de pâtisseries maghrébines ? Il n’y a désormais qu’une seule adresse à Mayotte pour satisfaire ces envies. Situé à Mamoudzou, le restaurant marocain Quartier Gourmand propose une série de mets qui vous emmènent au Maroc.

Caché par un arbre, au détour d’une ruelle reliant la rue du commerce et M’gombani, le restaurant Quartier Gourmand, également appelé « Le QG », a tout pour plaire aux plus gourmands. Les différentes odeurs qui émanent de la cuisine laissent deviner les douces saveurs des plats préparés. Couscous, tajine, pain marocain, pâtisseries orientales… C’est une véritable évasion culinaire que propose Amina, la gérante, derrière les fourneaux toute la journée. Originaire du Maroc, elle a voulu faire découvrir les spécialités de son pays, souvent copiées, mais jamais égalées ! « Par exemple pour le couscous, je passe des heures à préparer la semoule et les raisins secs à la vapeur, pour qu’ils soient moelleux », explique-t-elle. On est loin des conseils de préparation donnés sur les boîtes vendues dans la grande distribution.

Et les palets, même les moins exigeants, sentent la différence. Plus tendre, la semoule fond en bouche… Cette façon de cuisiner conquit les clients qui raffolent tous du couscous d’Amina. Il s’agit du plat le plus vendu depuis l’ouverture du restaurant. « Je viens pratiquement tous les jours depuis l’ouverture. J’adore le couscous ! J’en ai déjà mangé ailleurs à Mayotte, mais c’est ici que je retrouve les vraies saveurs », clame Noussra, une habituée. Dans ce restaurant intimiste et chaleureux, il y en a pour tous les goûts. La gérante travaille avec une commis de cuisine mahoraise qui l’aide à préparer les recettes traditionnelles du 101ème département. Mariée à un Mahorais, Amina a souhaité élargir sa clientèle et représenter les deux cultures de ses enfants. « C’est un concept innovant, on peut manger marocain et mahorais à la fois. Cela me permet de découvrir de nouvelles spécialités », se réjouit Djayda, une cliente.

Des ingrédients difficiles à trouver

La gastronomie marocaine requière des exigences auxquelles Amina essaye de répondre à Mayotte, territoire de tous les défis, même en cuisine. « J’ai du mal à trouver des amendes pour le tajine… Avoir des légumes frais est aussi une vraie difficulté », admet-elle. Alors parfois, elle est obligée de cuisiner avec des surgelés. « Je n’aime pas faire ça, mais je n’ai pas le choix. Chez nous, tout est frais. Et les légumes doivent être découpés d’une certaine manière. » Malgré cela, les clients ne lui en veulent pas, ils ne remarquent même pas la différence. « Ce sont des légumes surgelés ? Cela n’a pas le même goût quand je les prépare chez moi ! » s’étonne Siriny, une autre cliente.

Le bouche à oreille et les réseaux sociaux

Ouvert il y a tout juste une semaine, le Quartier Gourmand fait déjà sensation, principalement grâce au bouche à oreille. Une stratégie qui a fait ses preuves depuis des centaines d’années. La grande majorité des clients qui se rendent au QG ont été conseillés par un proche. « On a vu une story sur les réseaux sociaux d’une personne qui était venue et qui a recommandé l’adresse », indique Siriny. « Un ami m’en a parlé et m’a dit de venir manger ici », assure Noussra. Un constat qui pousse les gérants à redoubler d’effort. « Nous sommes en train de créer nos pages sur les réseaux sociaux car c’est comme cela que ça marche maintenant », annonce Nakib Subra, le conjoint d’Amina. Les deux sont confiants, leur affaire a tout pour réussir malgré le contexte sanitaire qui impose des restrictions aux restaurateurs. « Même si les gens mangent sur place, certains préfèrent prendre à emporter, mais cela ne nous inquiète pas. Logiquement, cela devrait fonctionner parce qu’il n’y a pas de restaurant Marocain en Grande-Terre », rappelle Nakib Subra. Cerise sur le gâteau, l’établissement propose également des après-midis gourmands où l’on peut déguster des pâtisseries marocaines, accompagnées de thé marocain pour réchauffer les coeurs et faire oublier la grisaille.

Bandrélé va refaire son réseau d’eaux pluviales

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Le réseau d'eaux pluviales des six communes de Bandrélé va connaître une grande vague de travaux.

La commune au sud de Mayotte va bientôt lancer une série de travaux prioritaires pour remettre en état et moderniser son réseau d’eaux pluviales. Une signature de convention avec le conseil départemental de l’île, jeudi 20 janvier, permet d’ailleurs le déblocage des 2.4 millions d’euros nécessaires à la première tranche.

Les pluies de ces derniers jours mettent en évidence l’ampleur de la tâche pour la commune de Bandrélé. Entre les déchets qui s’accumulent et la boue qui bouche les canalisations, les eaux pluviales sont devenues un vrai problème. Il y a quelques années, la ville a demandé à un cabinet d’études de réaliser un schéma directeur à l’échelle des six villages qui la composent. « Il détermine ce qui va et ce qui ne va pas », explique Jean-Baptiste Bascou, le directeur des services techniques de Bandrélé. Réalisé en 2018 et en 2019, il permet également de dresser un ordre prioritaire des interventions à mener. Et c’est donc au plus urgent que la commune va pouvoir s’atteler dans les mois à venir.

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Jean-Baptiste Bascou, directeur des services techniques de Bandrélé.

Car avec la signature d’une convention avec le Département de Mayotte, jeudi 20 janvier, les choses vont s’accélérer dans les semaines à venir. En effet, le chantier pourrait commencer « début mars ». Trois secteurs, dépendant chacun d’une entreprise, sont concernés : Hamouro et Nyambadao, Bandrélé et Bambo est, M’Tsamoudou et Dapani. Le directeur des services techniques prévient que « les travaux auront lieu en même temps et un peu partout ». Au programme : le curage du réseau et le remplacement des vieilles grilles par des caillebotis en inox. « On retravaille aussi les exutoires », détaille Jean-Baptiste Bascou. « Il y aura également des installations avec des filets pour capter les déchets. »

Une opération à 2,4 millions d’euros

Cette première étape pourrait durer douze mois et coûtera la somme de 2.4 millions d’euros. Mais cela ne veut pas dire que le réseau sera totalement refait, il s’agira pour l’instant de traiter ce qui est prioritaire. Lors de la signature de la convention, jeudi, le maire de Bandrélé Ali Moussa Moussa Ben a rappelé « la nécessité de ces travaux pour la sécurité des administrés et des habitations ». D’autres seront sans doute à engager les années suivantes. Les services de la commune de Bandrélé comptent d’ailleurs lancer très rapidement la recherche de financement pour poursuivre l’opération.

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Élus de Bandrélé et du conseil départemental ont procédé à la signature d’une convention, jeudi dernier, à Mamoudzou.

Le BC M’tsapéré s’incline contre l’US Alfortville dans le Trophée coupe de France

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Les Mahorais n’iront pas plus loin que les seizièmes de finale du Trophée coupe de France. Le BCM a perdu son match, samedi soir, contre l’US Alfortville (106-71). Les ultramarins n’ont pas su résister à l’adresse de l’équipe de région parisienne qui évolue en Nationale 3 (cinquième division française). Ils étaient déjà menés 58-28 à la pause.

Cette défaite marque la fin d’une belle aventure pour le BCM, même si elle s’est un peu compliquée la semaine précédente. La fédération française de basket-ball avait initialement annulé toutes les rencontres impliquant des clubs ultramarins, avant de faire machine arrière. Et même arrivés en métropole en début de semaine, les joueurs du BCM ont dû attendre plusieurs jours que la décision soit prise pour qu’ils puissent jouer samedi.

L’épidémie de bronchiolite montre des signes de faiblesse

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Le taux de passage aux urgences (20) pour bronchiolite chez les moins de deux ans est en diminution pour la deuxième semaine consécutive et se situe au niveau des saisons précédentes en S02, soit un taux d’activité de 19.2% (contre respectivement 21 passages et 17.6% en S01).

Le nombre d’hospitalisations secondaires était de 9 (taux de 45%) contre 10 (52.4%) une semaine plus tôt. L’épidémie est en avance d’environ un mois sur la saisonnalité classique à Mayotte : elle commence généralement en tout début d’année.

Les données de surveillance virologique montrent une baisse du nombre de cas de virus respiratoire syncitial sur les dernières semaines avec un pic en S52-2021 de 19 cas de VRS confirmés  biologiquement.

Les inscriptions aux séjours de cohésion sont ouvertes

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Vous avez entre 15 et 17 ans, vous êtes de nationalité française et vous avez envie de vous engager dans la société ? Inscrivez-vous sur moncompte.snu.gouv.fr/inscription. Le service national universel à Mayotte, ce sont deux séjours de cohésion ouverts pour accueillir 200 jeunes : un premier du 12 au 24 juin 2022 (inscription jusqu’à fin mars), réservé aux classes de secondes générales et professionnelles et aux jeunes non scolarisés ; un second  du 3 au 15 juillet 2022 (inscription jusqu’à fin mars), réservé aux classes de la troisième à la terminale, générales et professionnels, et aux jeunes non scolarisés. .

Le SNU se déroule en trois étapes et propose de découvrir la vie collective au sein d’un centre accueillant environ 100 jeunes venus de toute l’île pour créer des liens nouveaux et développer votre culture de l’engagement. Une fois réalisé, vous vous engagerez dans une mission d’intérêt général,

selon vos centres d’intérêt personnels (sport-santé-défense, etc). À l’issue de celle-ci, vous pourrez effectuer un engagement civil ou militaire sur une durée plus importante.

Rectifications pour l’appel à projets 2022 de la politique de la ville

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Dans le Flash Infos n°5146, nous annoncions le lancement de l’appel à projets 2022 de la politique de la ville de Mamoudzou. Deux erreurs s’étaient glissées dans l’annonce. En effet, les demandes de subventions sont à effectuer via le formulaire CERFA°12156*05 et être envoyées impérativement à f.sidi@mamoudzou.yt ou à h.anlimou@mamoudzou.yt. Par ailleurs, pour télécharger l’appel à projets, rendez-vous sur https://www.mamoudzou.yt/actualites/318-aap2022-contratdeville.

Mamoudzou recherche ses futurs policiers municipaux

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Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, le conseil municipal de Mamoudzou a délibéré pour créer 25 postes de policiers municipaux, dont le recrutement est planifié durant la mandature. Pour cela, il est requis d’être lauréat d’un concours de gardien brigadier ou fonctionnaire d’un autre grade dont les indices de rémunération sont équivalents à ceux du cadre d’emploi des agents de police municipale. Dans ce contexte, le recrutement se fait dans un premier temps par détachement.

Le centre de gestion de la fonction publique territoriale de Mayotte organise pour la première fois le concours de gardien brigadier de police municipale. Ce concours est ouvert aux personnes de nationalité française et aux ressortissants européens ayant au minimum 18 ans.

Les dossiers sont à retirer au siège du centre de gestion, situé au 10 rue de Cavani à Mamoudzou, du lundi au vendredi de 8h à 16h jusqu’au 17 février 2022. La date limite de dépôts des candidatures est prévue le 25 février.

Pour s’inscrire en externe, le candidat doit remplir l’une des conditions suivantes : avoir un diplôme de niveau 3 au minimum (CAP ou BEP), être un sportif de haut niveau ou être père ou mère de trois enfants. En interne, il est ouvert aux agents publics exerçant depuis au moins deux ans en qualité d’agent de surveillance des voies publiques, de gendarme adjoint volontaire de la gendarmerie nationale) ou d’adjoint de sécurité de la police nationale. Pour tout renseignement, veuillez contacter le service concours du CNFPT au 02.69.61.06.02.

Projet de loi Mayotte : quand l’environnement s’en mêle

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Dans un communiqué, l’association des Naturalistes déplore que le projet de loi Mayotte « soit presque totalement muet sur les enjeux environnementaux et démographiques ». Pourtant, les problématiques sont multiples dans le 101ème département : diminution de la ressource en eau, érosion des sols, absence d’une bonne gestion des déchets et d’une active politique d’assainissement, risques naturels d’inondation, de submersion marine, voire de tsunami, préservation négligée de la biodiversité… Face à ce constat, la structure attend une impulsion claire de l’État et insiste pour stopper net les déboisements (autour de 300 hectares par an) et engager une ambitieuse politique de replantation de forêt, pour créer des aires de protection afin de veiller à ce que les espaces naturels de haute valeur patrimoniale puissent être préservés pour leur fonction écologique et dans l’intérêt des générations futures, pour mener une véritable impulsion en matière d’énergies renouvelables (développement du solaire, recherches sur les énergies marines, surtaxation des chauffe-eau électrique…), pour élaborer un programme de protection, voire de replantation, des mangroves et arrières-mangroves ainsi que des récifs coralliens dans le but de protéger les littoraux et les populations qui y vivent, et pour encourager les pratiques et savoir-faire locaux respectueux de l’environnement (bouteilles consignées, construction en brique de terre compressée…).

Gendarme renversé : le conducteur condamné à quatre ans de prison

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Le lundi 17 janvier, un véhicule avec trois personnes à bord a forcé un barrage de gendarmes à Chirongui. Sans titre de séjour ni permis de conduire et en possession de cigarettes de contrebande, le chauffeur de 26 ans a tenté de repartir, blessant un gendarme de 25 ans. Il passera quatre années en prison a décidé le tribunal de ce vendredi, les deux passagers ont été expulsés vers les Comores.

Au moment d’entendre les réquisitions du substitut du procureur, Rouchdi Mohamed Abdou baisse la tête en laissant échapper un souffle. Cinq ans de prison sont demandés contre lui pour les faits survenus quelques jours auparavant, le 17 janvier, à Chirongui. Ce soir-là, les gendarmes ont mis en place un barrage sur la route entre le village et Bouéni, au niveau du collège de Tsimkoura, vers 20h. Leur but est de faire respecter le couvre-feu décidé par la préfecture de Mayotte pour contrôler l’épidémie de coronavirus.

Le contrôle se passe alors calmement, la consigne étant que les cinq gendarmes (deux de Mzouazia, trois gendarmes mobiles de Belfort) fassent de la prévention. À21h, la voiture conduite par Rouchdi Mohamed Abdou arrive en provenance de Chirongui. À son bord, deux autres personnes d’origine comorienne accompagnent la cargaison d’une cinquantaine de cartouches de cigarettes qu’ils doivent livrer à Kani-Kéli. « Le véhicule ralentit, s’arrête presque, puis accélère et emporte un des gendarmes », raconte la présidente du tribunal de Mamoudzou, Chantal Combeau, lors de la comparution immédiate, ce vendredi.

En effet, le gendarme de 25 ans, qui était en train de passer devant la voiture pour se mettre côté conducteur, n’a d’autre choix que de sauter sur le capot. Digne d’un film d’action, il s’accroche pour ne pas tomber. Il parvient même à s’emparer de son arme et a tiré à cinq ou six reprises vers l’habitacle. « Pour sauver ma vie, ma seule solution était de toucher le conducteur », selon ses déclarations. Ce qu’il a fait, blessant le Comorien de 26 ans au niveau du bras. Ce dernier a été interpellé, deux heures plus tard, chez un habitant qui a prévenu les nombreux gendarmes déployés ce soir-là, après avoir abandonné la voiture 200 mètres après le contrôle.

Projeté sur la route par une nouvelle embardée du conducteur, le militaire présente encore un bandage au bras gauche, des séquelles à la tête à cause du choc et une blessure à la jambe. Quatorze jours d’ITT (interruption temporaire de travail) lui ont été donnés. Côté conducteur, un polo jaune vif recouvre l’épaule et le bras bandés. Il indique qu’il préfère garder le silence. Lors des auditions, cet homme marié et père de trois enfants a reconnu que le gendarme lui a bien fait signe de s’arrêter. Ses passagers ont indiqué qu’ils lui ont demandé de s’arrêter, mais qu’il leur a répondu : « Je vais vous montrer ce que je sais faire. »

 « Même un chien, on s’arrête pour le laisser traverser »

Au moment où son avocat prend la parole, le gendarme de 25 ans tapote la pointe de ses pieds nerveusement. Quelques secondes avant, il a exprimé sa colère : « Quel homme peut faire ça ? Même un chien, on s’arrête pour le laisser traverser. » Arrivé à Mayotte en novembre, il fait partie de l’escadron de gendarmerie de Belfort. Une dizaine de ses collègues ont fait le trajet depuis le sud de l’île ce vendredi, dont ceux ayant vu leur collègue se faire renverser.

Son avocat insiste sur le traumatisme subi. « Quand ses collègues lui ont demandé ce qu’il a fait. Il ne se rappelait pas de mesures règlementaires tant il était choqué », relève Yanis Souhaïli. Le substitut du procureur Max Goldminc se fait plus dur envers le conducteur. « Vous vous êtes pris à un gendarme. C’est quelque chose que je ne peux pas cautionner », avant d’ajouter : « Vous avez joué, vous avez perdu ».

Le tribunal judiciaire de Mamoudzou a condamné Rouchdi Mohamed Abdou à quatre ans de prison avec mandat de dépôt et une interdiction de territoire de cinq ans. Ses deux complices ont d’ores et déjà été expulsés vers les Comores.

Génération 2024 : Le sport à l’école, une affaire olympique

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Vendredi 21 janvier, le recteur, Gilles Halbout, a présidé la remise des plaques « École labellisée génération Paris 2024 », aux directrices et directeurs de 12 écoles primaires de l’île aux parfums.

« Objectif bouger plus.” Leitmotive de la campagne “Génération 2024”. À l’approche des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, le ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports s’est donné comme objectif de démocratiser la pratique sportive dès l’école primaire. À Mayotte, cette mise en avant de l’éducation physique passe notamment par la mention « École labellisée génération Paris 2024 » qui sera bientôt apposée sur le fronton d’une dizaine d’établissements scolaires.

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Pour un budget d’environ 700 euros pour chacune d’entre elles, le comité régional olympique et sportif a financé à 100% l’ensemble des plaques attestant de la participation active des écoles dans ce dispositif. “Ce programme permet à tous les établissements scolaires de partager les convictions que le sport change nos vies”, explique le recteur Gilles Halbout. Énergie, savoir-être, vivre ensemble, mais aussi santé… Tels sont les bienfaits de l’activité physique sur notre organisme.

Développer les passerelles entre monde scolaire et sportif

Si la labellisation “Génération 2024” s’affirme comme une récompense pour les écoles partenaires, elle est aussi et surtout un engagement. En effet, le programme promeut trente minutes d’activité physique quotidienne. Un objectif simple que les petits sportifs se devront d’honorer.

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Le rectorat espère voir la création d’un grand nombre de jumelage entre écoles et clubs de sport pour inciter les jeunes à chausser leurs baskets. “Ce dispositif est l’occasion de renforcer l’image positive du sport sur notre territoire”, rappelle Gilles Halbout. Un avis partagé par Ahamed Issmaila Madi, le président de l’union sportive de l’enseignement du premier degré (USEP) Mayotte. “Cette campagne nous a permis d’augmenter le nombre de licenciés”, se réjouit-il. Avant de poursuivre le sourire aux lèvres : “Nous avons labellisé dix-neuf écoles au total et les labellisations continuent.” Le vice-président du CROS, Ahmada Tostao, évoque quant à lui une reconnaissance nationale et rappelle les valeurs prônées par le sport olympique, à savoir “excellence, amitié et respect”.

En devenant des « Écoles labellisées génération Paris 2024”, les établissements scolaires mahorais s’engagent à mettre plus de sport dans le quotidien des jeunes. “Nous souhaitons permettre à un plus grand nombre de vivre l’aventure olympique et paralympique”, assure Gilles Halbout. Un bel objectif, mais pour l’heure les élèves d’écoles primaires devront encore attendre un peu avant de porter haut et fier le drapeau tricolore.

Uelewa : une autre offre en matière de jeux à Mayotte

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Situé à Passamaïnty, Uelewa est un magasin de jeux éducatifs et de société. S’il a ouvert partiellement dès août 2019 en tant que papeterie, c’est grâce au confinement de 2020 que son responsable, Faïz Mohamed, a réellement pu développer son concept. Cloîtrés chez eux, les adultes ont ressenti le besoin de palier le manque de sortie par des jeux de société et d’apporter un complément à la scolarité de leurs enfants en distanciel par des jeux éducatifs.

Si le confinement de 2020 a mis en difficulté beaucoup d’entreprises, d’autres ont su au contraire en tirer parti. C’est le cas du magasin Uelewa. Son nom, qui signifie « tu comprends » en shimaoré, reflète le concept de son créateur, Faïz Mohamed. « Je voulais ouvrir un magasin qui réponde aux nouveaux besoins des élèves en termes de scolarité. La transition numérique est bel et bien en cours et les enfants ont besoin de nouveaux outils pour travailler », explique-t-il. Si le jeune entrepreneur de 31 ans peine encore à se fournir en outils numériques complexes, les parents d’élèves peuvent déjà trouver dans son magasin des claviers aux touches colorées, des souris et de nombreux accessoires liés au numérique. « Désormais les enfants ont de nouvelles façons d’apprendre et mon but est de leur fournir le matériel adapté », précise le jeune homme.

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Les jeux de société : un créneau rare à Mayotte

Parallèlement aux jeux éducatif, Faïz Mohamed a trouvé cohérent de développer également les jeux de société pour adultes. Une aubaine pour les passionnés qui peinent bien souvent à trouver leur bonheur sur l’île aux parfums. Il faut dire que ce concept est peu présent… Certes, quelques jeux de société traditionnels existent et sont encore pratiqués sur le territoire. Ainsi, il n’est pas rare de voir des groupes d’hommes s’adonner au m’ra (jeu d’origine malgache), aux dominos ou tout simplement aux cartes, souvent en fin de journée dans les rues des quartiers des villages. Mais les jeux de société plus « commerciaux » ne sont pas encore passés dans les mœurs de la société mahoraise.

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Peu connus, ils sont également plus chers et font partie d’une offre commerciale qui n’a été que très peu développée dans le 101ème département. Les magasins de jouets « traditionnels » se concentrent essentiellement sur les jeux pour enfants et seuls La Maison des Livres et Jouets Sajou en proposent parfois, mais leur offre reste limitée. « Il est vrai que le marché des jeux de société est une petite « niche » à Mayotte », reconnaît Faïz Mohamed qui confirme également que ses jeux de société pour adultes sont quasi exclusivement achetés par les mzoungous. « En revanche, pour les jeux éducatifs, j’ai une clientèle très mixte », se félicite-il. Une preuve que les nouveaux modes d’éducation des enfants fait mouche sur le territoire.

Un magasin en devenir

En termes de prix, les jeux proposés sont environ 10% plus chers que ceux que l’on peut trouver en métropole, importation oblige. L’offre est toutefois diversifiée et Faïz Mohamed se fie aux quelques passionnés qui vivent sur l’île pour commander les jeux les plus intéressants possible. « Je suis très attentif au feedback client », avoue-t-il tout en précisant que sa communication « passe beaucoup par le bouche-à-oreille et par la page Facebook du magasin ». Si, de son aveu même, le magasin ne fait que « vivoter » pour l’instant, l’entrepreneur espère bien le développer dans les années à venir. Il faut dire qu’Uelewa est la deuxième société du jeune homme qui possède également une entreprise de logistique sur le territoire. « Ce projet me tient à cœur, mais étant donné ma double activité, cela prend du temps. J’essaie de trouver des personnes compétentes pour m’aider, mais ce n’est pas facile à trouver sur le territoire », regrette-t-il. L’emplacement du magasin, situé au fin fond de Passamaïnty sur la route de Vahibé, ne lui offre pas non plus une visibilité immédiate. Pour s’y rendre, il faut dépasser le rond-point du collège, la mairie annexe et Van Auto pour trouver ce petit royaume des jeux sur la gauche (en venant de Mamoudzou).

Un visa pour les gouverner tous

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Le 18 janvier 1995, le visa Balladur, du nom du Premier ministre et candidat à la présidentielle de la même année, redéfinissait les liens entre Mahorais et ressortissants des trois autres îles. D’origine politique, cet acte a permis l’ancrage plus marqué de « Maore » dans le giron de la France. Mais aussi l’isolement des habitants de Ngazidja, Mwali et Ndzuani, au sein de Comores fraîchement indépendantes et économiquement défaillantes.

« Mayotte, aime la ou quitte la », « Touche pas à mon visa », « Respectez votre décision »… Ces phrases, sans concession et parfois violentes, sont tirées des manifestations s’étant déroulées sur l’île il y a quelques années. En 2015, les pancartes fleurissaient suite à une tribune réclamant la fin du visa Balladur, signée par une quarantaine d’associations, de syndicats et de partis politiques. En 2017, les badauds foulaient par deux fois l’asphalte de Mamoudzou. En cause, l’hypothèse d’une gratuité du visa pour les ressortissants comoriens, émise par le Haut conseil paritaire de l’époque. Si ce dernier déclarait que la mesure permettrait de « lutter contre le trafic d’êtres humains, favoriser les mouvements légaux, tarir les passages illégaux et sécuriser les liaisons, aériennes comme maritimes », Annick Girardin, alors ministre des Outre-mer, n’a d’autre choix que le rétropédalage face à la grogne mahoraise. Que l’on y voie la manifestation du désir des habitants de devenir Français, ou une manoeuvre hypocrite ayant mené des milliers de personnes à la mort, le visa Balladur clive, malgré son origine éminemment politique.

La victoire du lobby des visas

Le premier visa demandé à un ressortissant comorien à Mayotte remonte à… 1986. Voilà dix ans que « Maore », ancienne colonie française, est devenue une collectivité territoriale, à la suite de l’indépendance des trois îles comoriennes, et d’un second référendum, le 8 février 1976, ayant vu une pluie de bulletins sauvages réclamant la départementalisation inonder les urnes. Le statut de département, depuis plusieurs années, fait saliver les élus mahorais de l’époque, qui veulent être sécurisés par l’État français et échapper aux réclamations de l’Union des Comores. Au point de sacraliser la départementalisation, comme l’expliquait Bacar Ali Boto, vice-président du conseil général en janvier 2007, date de son interview par le journal Kashkazi : « Quand on est contre, on est banni, c’est un sacrilège. Mieux vaut pécher, Dieu pardonnera, que s’opposer au département. »

C’est cet état d’esprit qui pousse les personnalités politiques locales à faire preuve d’un zèle rare pour devenir pleinement Français, quitte à oublier les racines communes des familles des quatre îles, qui circulaient librement jusqu’ici. Se constitue alors un véritable lobby pour l’instauration de visas entre Mayotte et ses trois cousines comoriennes, dans une volonté de solidification d’une frontière fictive. Au début des années 1990, ce lobby est représenté par trois figures politiques : Henry Jean-Baptiste, député – martiniquais – de Mayotte, Ahmed Attoumani Douchina, président du conseil général, et Zoubert Adinani, maire de Tsingoni et figure du maintien de Mayotte au sein de la France. Leur parti, le MPM (Mouvement populaire mahorais) devenu MDM (Mouvement pour le développement de Mayotte), vise une « coopération régionale » avec l’Union des Comores, pour que cette dernière cesse de considérer l’île au lagon comme sienne. En gros, une aide financière contre la reconnaissance de Mayotte, sous peine de tourner le dos aux Comores pour la plus souple Madagascar.

En 1992, le MDM signe un véritable coup d’éclat lors du référendum portant sur le traité de Maastricht, essentiel dans la constitution de l’Union européenne. Sur les consignes du parti, les électeurs mahorais infligent un exceptionnel 94% d’abstention au référendum.

Le simple fruit d’une ambition politique ?

Le gouvernement français, qui veut garder son pied-à-terre dans le canal du Mozambique, est bien obligé de s’intéresser à la situation de Mayotte. Un homme, en particulier, se rend compte de l’homogénéité du corps électoral mahorais. Il s’agit d’Édouard Balladur, Premier ministre de droite sous le président de la République François Mitterrand, de gauche. Fort d’excellentes intentions de vote selon les sondages de l’époque, Balladur lorgne également sur l’élection présidentielle de 1995, malgré le soutien de l’UDI et du RPR, les partis de droite, à Jacques Chirac. C’est ainsi en qualité de Premier ministre, mais aussi et surtout de candidat à la présidence, qu’Édouard Balladur se déplace sur l’île au lagon en novembre 1994.

Il en était d’autres, qui débarquaient sur les plages mahoraises avant 1995 : les Comoriens. Souvent membres d’une famille éparpillée sur plusieurs îles, comme le sont traditionnellement les habitants d’un archipel, ils voguaient entre Grande Comore, Mohéli, Anjouan et Mayotte. Sur cette dernière, des restrictions légères existaient déjà. En effet, un visa de trois mois maximum était automatiquement accordé à tout ressortissant comorien, et renouvelable à condition de quitter l’île lors de ces trois mois. C’est peu ou prou la situation à laquelle souhaitaient revenir les gouvernements Sarkozy et Hollande, et celle que défendent actuellement des associations locales, arguant que les Comoriens ne resteraient pas autant à Mayotte s’ils pouvaient y revenir régulièrement.

Quoi qu’il en soit, le visa Balladur entre en vigueur le mercredi 18 janvier 1995. Imposant des démarches administratives nouvelles aux habitants des trois autres îles, il matérialise la frontière Mayotte – Comores, née des référendums de 1975 et 1976. Il est aussi une grande promesse faite aux Mahorais, qui voient en ce visa un acquis pour le mouvement de départementalisation. Du côté comorien, il est vécu comme une injustice, et n’aura pas estompé les velléités de certains, revendicant encore et toujours Mayotte. Enfin, du point de vue de ceux qui sont au-dessus des peuples et de leur quotidien, il aura garanti presque 47% des voix de l’île à Édouard Balladur. Celui-ci ne termine néanmoins que troisième de l’élection présidentielle, avec 18,58%, derrière le socialiste Lionel Jospin (23,30%), vers lequel se tourneront d’ailleurs les Mahorais au second tour, et Jacques Chirac (20,84%). C’est ce dernier qui deviendra le président de la République, soutenu par un Balladur répétant le fameux « Je vous demande de vous arrêter » à ses militants, qui huaient Chirac. Et aux Comoriens, dont il ne connaissait sûrement pas grand-chose, leur imposant une frontière mahoraise.

 

Les quatre statuts de Mayotte

1841 – 1975 : colonie française
1976 – 2001 : collectivité territoriale
2001 – 2011 : collectivité départementale d’outre-mer
Depuis 2011 : département français

 

Qui est Édouard Balladur ?

Figure de la droite française des années 1980 à 2000, Édouard Balladur a débuté au cabinet du président Georges Pompidou, avant d’occuper les postes de député de Paris et de ministre de l’Économie et des Finances sous François Mitterrand et Jacques Chirac. Mitterrand le nomme ensuite Premier ministre. Il termine troisième de la présidentielle en 1995, derrière Lionel Jospin et Jacques Chirac, ce dernier étant élu. Ayant conseillé de nombreuses personnalités de droite, Nicolas Sarkozy y compris, Édouard Balladur a actuellement 92 ans.

Comores : Un célèbre coach de football accusé de viol

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Au moment des faits, la victime n’avait que 14 ans. Ce jeune garçon originaire du même village que son présumé violeur vit depuis des années en France. S’il a décidé de briser le silence, c’est pour dit-il éviter que d’autres enfants ne subissent le même calvaire que lui. Un acte qui a valu à ses proches restés au pays une avalanche de menaces.

Sur Facebook, on ne parle que de la vidéo de Khaled Simba. Ce nom ne vous dit rien peut-être. Pourtant, depuis deux semaines, il tourne en boucle sur la toile comorienne. Et pour cause, ce jeune a fait des révélations fracassantes. Il a accusé une grande personnalité du football comorien de « viol ». Fait rarissime pour être souligné. Dans la mesure où les histoires d’agression sexuelle et de viol sont tabou dans la société. Et surtout, parce que non seulement la personne incriminée est un baobab du monde sportif très respecté, mais il est également un enseignant à l’Université des Comores. Aujourd’hui, l’affaire continue à faire grand bruit notamment en raison du statut du présumé violeur qui n’est rien d’autre que Youssouf Ahmada alias Dakota. Ce dernier aurait abusé de Khaled Simba, son neveu alors qu’il était seulement âgé de 14 ans. Son témoignage glaçant et poignant publié sur son mur Fb, suscite indignation et en même temps un élan de solidarité.  » Je sais que des menaces haineuses vont s’abattre sur moi. Mais le plus important, est de le dire. Je ne vais plus me taire. Plus de 20 ans à essayer de me reconstruire, de me taire avec ce fardeau. Je ne veux plus continuer. J’ai essayé d’éviter qu’on ne lui confie pas de responsabilités sans succès« , a lancé, le visage submergé par l’émotion. Selon lui, les faits se seraient produits il y a 20 ans. A cette époque, Dakota qui s’est toujours investi dans le développement du sport de son village, Mitsoudje encadrait les jeunes. Il était à la fois entraineur et éducateur, a confirmé un habitant de la localité. Il fut aussi directeur technique national de la fédération comorienne de Football. Sa mission consistait à planifier les formations des entraineurs selon leurs besoins. Et se chargeait du recrutement des jeunes pépites. Mais il y a une semaine, on l’a nommé entraineur d’Elan Club.

Pas la première fois

Avant d’en devenir coach, il avait dirigé le centre de formation de cette équipe avec laquelle il a gagné pas mal de trophées.  » A chaque fois que je vois des gens lui confier des enfants, ça me rappelle ce que j’ai vécu. Un entraineur censé m’éduquer. C’est mon oncle qui a abusé de moi. Le cousin de ma mère. Au lieu de ça, il a profité de ma faiblesse, quand j’étais en manque de repères. Il vous revient à vous la communauté. Personne ne pourra m’empêcher de parler. J’ai essayé d’éviter qu’on ne lui confie pas de responsabilités sans succès« , a poursuivi Khaled qui a révélé avoir songé à abandonner ses études après cet épisode. Installé en France, Simba reproche à son village de n’avoir rien fait pour le protéger encore moins les autres jeunes victimes des agissements de Dakota. Pour le moment, aucune autorité n’a réagi. Silence radio à l’Université des Comores où enseigne cet expert-comptable encore moins dans le monde sportif. Des coachs ont juste tenu une conférence de presse vendredi pour vanter les qualités humaines, le côté sociable de leur collègue. Le lendemain, un collectif de parents qui soutient Khaled a organisé de son côté un point de presse samedi à Mitsoudjé, qui est aussi le village du président Azali Assoumani. Les conférenciers révèlent que ce n’était pas la première fois que Dakota est visé par des accusations d’agressions sur des mineurs. Ils estiment donc que la vidéo de Khaled peut servir de preuve et invite ainsi sa famille à porter plainte. Selon des témoignes recueillis auprès d’une organisation qui lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, les proches de la victime font déjà l’objet de menace. Le parquet va-t-il s’auto saisir et ouvrir une enquête ? On le saura.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes