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L’avenir du BTP à Mayotte se construit aussi au régiment du service militaire adapté

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Pour la deuxième année consécutive, le régiment du service militaire adapté organisait ce jeudi 24 février 2022 un séminaire autour des métiers du bâtiment et travaux publics (BTP). Les professionnels du secteur sont allés à la rencontre d’une trentaine de jeunes en formation préqualifiante à Combani.

Maçonnerie, menuiserie, métallerie, peinture, plomberie ou encore électricité… Pendant plusieurs mois, les jeunes du régiment du service militaire adapté se forment aux prémisses des métiers du bâtiment. Volontaires et déterminés, ils pourront par la suite réaliser des stages, des formations ou obtenir un contrat en entreprise pour parfaire leurs compétences.

Tandis qu’ils s’affairent dans les ateliers, les professionnels du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) de Mayotte sont de retour sur les bancs de l’école. Après quelques explications et détails sur le travail qu’effectue le RSMA pour l’insertion des jeunes dans le monde professionnel, les employeurs peuvent partir à la rencontre des élèves. Au total, les visiteurs traverseront quatre ateliers. “Nous réalisons au sein de nos locaux des chantiers d’application”, explique l’officier de communication. Monter des murs, les peindre, réparer un cumulus, créer une charpente… Voilà ce qu’apprennent à faire les 18-25 ans durant dix mois.

“Rigueur, discipline, respect de l’autorité et ponctualité”

“Notre plus value c’est la militarité”, affirme le capitaine Raphaël. “Rigueur, discipline, respect de l’autorité et ponctualité”, telles sont les valeurs inculquées par le RSMA. Des acquis dont les jeunes auront bien besoin lorsqu’ils entreront dans le monde du travail. Par ailleurs, lors de leur séjour dans les locaux de Combani, les élèves passeront leur permis de conduire. un avantage non négligeable et une mobilité qu’ils pourront faire valoir sur leur Curriculum Vitae.

Soucieux de l’avenir des jeunes qui passent entre leurs mains, les encadrants du RSMA ont à cœur de travailler en lien avec les entreprises mahoraises. “Avec des journées comme celle-ci, nous souhaitons comprendre comment adapter les compétences du jeune au marché de l’emploi. Mais aussi leur offrir la possibilité d’avoir un premier contact avec le monde du travail”, argumente le capitaine.

Avec plus de 60% de taux d’illettrisme chez les jeunes recrues, la tâche peut sembler ardue. Grâce à leurs professeurs de français et leurs encadrants professionnels, les jeunes apprennent à prendre confiance en eux et à mettre en avant leurs compétences manuelles. Au total sur cette journée, une trentaine d’organismes ont répondu présent. De quoi ouvrir les portes d’un avenir meilleur à ces jeunes mahorais.

État, élus et gendarmerie désemparés à Combani

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Voitures brûlées, affrontements entre jeunes et automobiliste violemment agressé, c’est le triste bilan du dernier week-end vécu à Combani. Ahmed Adam, élu en charge de la sécurité de la mairie de Tsingoni, admet que “tout le monde est débordé”.

La violence est toujours aussi présente à Combani. Dans la nuit de vendredi à samedi, treize véhicules ont été incendiés. Samedi, un jeune homme a été violemment frappé. Admis à l’hôpital de Mamoudzou, il n’est plus dans le coma, mais reste en soins intensifs. Lundi matin, de nouveaux barrages ont été érigés, a confirmé la gendarmerie. Des faits de plus qui entachent l’image de Combani et Miréréni, les deux villages de la commune de Tsingoni. “On n’arrive pas à régler les problèmes”, se désole Ahmed Adam. L’adjoint au maire de Tsingoni chargé de la sécurité enchaîne réunion sur réunion, ces derniers jours… Pour peu de résultats, il l’avoue. “On a eu des échanges avec le préfet*. On a tout fait. Ça ne bouge pas”, déplore-t-il. Le conflit opposant les populations des deux villages ne faiblit pas, alors même qu’un jeune homme de 24 ans a été tué de manière violente, le mercredi 9 février (voir encadré).

“Ils poussent les jeunes à faire des bêtises”

Et contrairement à M’Tsapéré (voir Flash Infos de mardi), il ne faut pas compter sur les plus âgés pour s’occuper du problème. “Ils poussent les jeunes à faire des bêtises. Ils leur donnent de l’argent ou de l’alcool”, fait remarquer Ahmed Adam. Assurant “mettre en place des actions”, l’élu prône la médiation et assure prévenir la gendarmerie dès qu’un événement survient. “Tout le monde est débordé”, constate-il, avant de regretter qu’il n’y ait pas davantage de sanctions “au niveau pénal”.

Ces jours-ci, Ahmed Adam espère l’organisation d’une réunion entre habitants de Combani et de Miréréni pour arranger la situation. Encore faut-il que tout le monde accepte de se parler…

* La préfecture de Mayotte n’a pas donné suite à nos sollicitations.

 

Meurtre à Combani : six personnes placées en détention

Le parquet de Mamoudzou a annoncé que six interpellations ont été effectuées, mardi. Elles sont en lien avec le meurtre d’un homme de 24 ans datant de la nuit du 9 au 10 février. Un acte particulièrement grave, et relayé sur les réseaux sociaux, qui s’est déroulé dans le cadre des affrontements entre villageois de Combani et Miréréni. “Il s’agit de trois majeurs et de trois mineurs. Il ressort des gardes à vue qu’ils sont tous les six impliqués dans les coups mortels donnés à la victime”, indique Yann Le Bris, procureur de la République. Il confirme qu’il s’agit de personnes habitant “le secteur Combani-Miréréni”. Déférées ce mercredi, elles sont maintenues en détention à la prison de Majicavo.

Toujours selon le procureur, les témoignages des habitants ont été cruciaux dans l’avancée de l’enquête. Confiée à la section de recherches de Mamoudzou et diligentée avec le concours de la brigade territoriale autonome de Sada, elle a permis au travers d’investigations techniques et de témoignages d’identifier et de localiser les six mis en cause. Ils ont successivement été interpellés à l’occasion d’une opération de filature ayant mobilisé une trentaine de gendarmes durant 24 heures.

Des blocages à Vahibé pour changer « l’image qui nous colle à la peau »

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Une cinquantaine d'habitants bloquent les allées et venues dans le centre de Vahibé depuis lundi.

Depuis lundi, une cinquantaine d’habitants bloquent les allées et venues à l’intérieur de Vahibé pour éveiller les consciences de la population et des autorités compétentes. Si le maire de Mamoudzou propose des solutions à court terme, le groupe de manifestants veut aller plus loin : décaser les responsables de cette image délétère et relever le défi du vivre-ensemble.

Si M’Tsapéré connaît son lot de barrages depuis lundi, c’est aussi le cas du côté de Vahibé. Moins exposé politiquement et enclavé géographiquement, le village vit pourtant au rythme des blocages. Non pas sur la route départementale, mais à l’intérieur même de la localité. « L’objectif de nous enfermer est d’éveiller les consciences, de discuter et de trouver des solutions », confie Zalifa, la porte-parole du mouvement, dont la décision remonte à dimanche dernier. Rassemblés ce jeudi matin sous un kiosque, une grosse dizaine de manifestants patientent avant de se rendre dans l’une des trois écoles fermées depuis le début de la semaine pour échanger avec des parents d’élèves. « Les enseignants titulaires veulent demander leur mutation à cause de l’insécurité. Cela nous alerte et nous inquiète. »

Professeur, assistant socio-éducatif, conseiller en insertion professionnelle, entrepreneur dans le BTP… Tous en ont plein la casquette de ce sentiment d’impuissance chronique. « Nous sommes tous des jeunes actifs, nous ne sommes pas des voyous comme nous l’attendons par-ci par-là », poursuit la trentenaire, lassée de cette image négative qui leur colle à la peau. « Quand nous disons que nous sommes de Vahibé, le regard change immédiatement ! » Rapidement rejointe par l’une de ses acolytes, agacée quant à elle d’être cataloguée de « sauvage » et de « coupeur de route ».

Mais avant même de pouvoir retrouver un semblant de paix, notamment avec Combani et Passamaïnty, encore faut-il réussir à s’entendre avec son propre voisinnage… « Par rapport à l’histoire de notre village et à nos différents héritages politiques, nous ne devrions pas être réunis aujourd’hui. Et pourtant, nous avons fait le pari du vivre-ensemble de manière intelligente », concède la responsable de projets, en guise d’exemple et de motif d’espoir.

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Les manifestants se désolidarisent des blocages sur la route nationale, comme ce jeudi matin.

Chasser les parents de délinquants

Depuis le début de semaine, les réunions publiques s’enchaînent avec la mairie de la ville chef-lieu. La dernière en date remonte à mercredi, en milieu d’après-midi. « Ils ont proposé l’élagage immédiat des arbres pour empêcher les jeunes de se cacher », relate Zalifa. Un nouvel échange doit se tenir ce samedi pour élaborer un vrai plan de travail et mettre en place des procédures. Une première salve d’annonces pas franchement au goût d’Issouff. « Nous voulons actions concrètes et urgentes. Aujourd’hui, nous nous faisons voler et agresser tous les jours. Ce que nous voulons est à la fois simple et compliqué : que les parents de délinquants soient chassés avec leurs enfants. Nous marquerons enfin les esprits si nous faisons comme les autres, à savoir démolir et dégager », résume l’économiste en bâtiment, pas convaincu par l’application du système judiciaire dans le 101ème département alors qu’il dénombre 13 familles à problèmes sur Vahibé. « Les issues juridiques, c’est un échec à 98%. Si j’ai accepté de perdre mon temps, ce n’est pas pour rien… Trop, c’est trop ! »

Moins vindicative que son compère, Zalifa milite davantage pour des « réponses sociales » sur le long terme, telles que « l’insertion des jeunes », même si elle dénonce « une absence des autorités compétentes » à ce sujet. « Nous voulous mettre nos métiers à profit, mais nous ne pourrons le faire sans stabilité », martèle Yasser. Avant que tout le groupe ne brandisse à l’unanimité sa carte d’électeur pour mettre en garde les responsables politiques. « Vahibé fait partie de Mamoudzou et de Mayotte, que nous le voulions ou non », lâche l’une des manifestantes. « À l’approche des élections, on vient à notre rencontre, puis plus rien. Nous avons le sentiment d’exister tous les cinq-six ans seulement », complète Zalifa. Visiblement, ce temps semble révolu ! Eux en tout cas ont bien l’intension de prendre leur destin en main, une bonne fois pour toute.

Un forum des métiers, liés à la mer

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Ce mercredi 23 février s’est tenu à la Cité des métiers un forum des métiers liés à la mer, intitulé « économie bleue ». Développer l’économie bleue est un projet phare du conseil départemental pour l’essor économique et touristique du territoire, à travers son exceptionnelle biodiversité marine, qui a fait l’objet d’une conférence l’année dernière.

L’objectif de la rencontre était de susciter des vocations auprès des jeunes, de les aiguiller dans leur choix d’orientation vers leur futur parcours.  À cet effet, six classes du lycée Younoussa Bamana ont été reçues en présence de plusieurs professionnels du métier de la mer qui leur ont présenté certaines structures existantes sur le territoire ainsi que les différentes filières de l’économie bleue : la marine marchande, la marine nationale, le transport et la logistique, les activités portuaires, les activités de port de plaisance, le secours en mer, la pêche, l’aquaculture, la plongée professionnelle, le sport nautique, les activités touristique, la formation…

Un jeu de sept familles édité par le conseil départemental autour de l’histoire locale

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Après le succès de la bande dessinée « Mayotte, rencontre de peuples et de civilisations », avec trois éditions (français, shimaoré, kibushi), le conseil départemental récidive, avec un jeu des sept familles visant à populariser la connaissance de l’histoire locale, avec une approche ludique et pédagogique.

Ce jeu inédit intitulé « Kibefte, apprendre l’histoire de Mayotte en s’amusant ! » met en scène des thématiques historiques. Il relate différentes époques de l’histoire de l’île à travers des personnages et des dessins hauts en couleur. Grâce à des illustrations magnifiques et à la fantaisie des personnages, les petits et les grands seront ravis d’apprendre une partie de l’histoire de Mayotte tout en s’amusant. Les cartes sont accompagnées, au verso, d’un court texte explicatif et instructif sur chaque famille. « Nous voulons progressivement, comme c’est le cas avec la bande dessinée, en doter les écoles », indique Zouhourya Mouayad Ben, 4ème vice-présidente en charge de la culture et de la jeunesse. « Cela s’inscrit pleinement dans notre démarche visant à trouver des formes et des outils pour que chacun se familiarise avec son passé. La conscience est un trait d’union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l’avenir. »

Le kibefte est un jeu d’antan qui consiste à deviner le nombre de graines de maïs grillé d’un camarade. Un joueur expose dans sa paume un nombre de graines, dans un laps de temps très court, et charge aux autres de proposer un chiffre selon leurs observations. Celui qui trouve le juste nombre récupère la mise sinon il doit donner à son adversaire l’équivalent en graine du nombre qu’il a énoncé. Son contenu s’adresse à un large public à partir de 8 ans.

Inscriptions scolaires à Bandrélé durant tout le mois de mars

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Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, informe sa population que les inscriptions en maternelle des enfants nés du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2019 auront lieu du 1er au 30 mai 2022. Pour ce faire, le service scolaire de la commune est ouvert du lundi au mercredi, de 8h à 12h.

Les pièces à fournir sont un extrait d’acte de naissance de l’enfant (de moins de trois mois) et deux photos d’identités, une attestation de vaccinations obligatoires délivrée par un médecin, une pièce d’identité du responsable légal, un justificatif de domicile de moins de trois mois (facture d’électricité, eau, ou quittance de loyer), un certificat de radiation si l’enfant a déjà été scolarisé dans un autre établissement hors commune. Si autre responsable légal que les parents, il faut le jugement de tutelle délivré par le tribunal. Si parents hébergés chez une tierce personne, il faut une attestation d’hébergement et une photocopie de la carte nationale d’identité de l’hébergeant. Ce dernier doit obligatoirement se présenter à la mairie le jour de dépôt du dossier, à défaut, celui-ci ne sera pas accepté.

Possibilité de faire préinscrire son enfant par courriel en envoyant les pièces justificatives à l’adresse suzanne.baco@bandrele.yt. Un rendez-vous sera ensuite fixé pour la validation du dossier. Les inscriptions se dérouleront les lundis (Bandrélé et Bambo-Est), les mardis (Mtsamoudou et Dapani) et les mercredis (Nyambadao et Hamouro).

L’organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics étend ses activités à Mayotte

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Dans son plan stratégique quinquennal @Horizon2025, l’organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics prévoit de déployer auprès des entreprises du BTP des départements d’Outre-mer un service équivalent à celui dont bénéficient leurs homologues de métropole.

L’OPPBTP est déjà connu de nombreuses entreprises ultramarines à travers son site Internet PréventionBTP.fr sur lequel elles peuvent gratuitement trouver quantité d’informations (technique, juridique, actualités…) et de solutions de nature technique, humaine, organisationnelle, télécharger de nombreux documents comme le guide Covid qu’elles ont largement utilisé ces deux dernières années, utiliser des outils en ligne tels que MonDocUnique qui leur permet de créer ou mettre à jour leur document unique d’évaluation des risques (DUER), s’inscrire à une formation ou un atelier thématique animé en distanciel, interroger le service PréventionBTP en direct pour obtenir rapidement une réponse à une question de prévention en dialoguant si nécessaire avec un conseiller.

Une première séquence d’actions se déroulera à Mayotte du 21 mars au 1er avril 2022, avec le concours de la fédération mahoraise du bâtiment (FMBTP), de la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) et de la caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM). Elle comprendra des réunions d’information et d’échange sur les outils et services de l’OPPBTP ainsi que sur le travail en hauteur et les moyens de se prémunir du risque de chute, une formation destinée à développer la capacité d’observation, d’analyse et de réaction des équipes face aux risques, des ateliers dédiés à l’élaboration du DUER et des visites pédagogiques de chantier pour apprendre à repérer les principaux risques et trouver des solutions de prévention.

Stigmatisation des agents pénitentiaires mahorais : Kamardine interpelle le Garde des Sceaux

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Dans un courrier en date du 22 février, le député LR Mansour Kamardine a interpellé Éric Dupont-Moretti, le Garde des Sceaux, sur les difficiles conditions de travail et l’environnement professionnel des agents pénitentiaires d’origine mahoraise affectés dans les maisons d’arrêt et les centres de détention en métropole. Une situation que nous avions relaté dans le Flash Infos n°5171 de ce mardi.

Le parlementaire a demandé au ministre de la Justice de diligenter une inspection générale sur le respect des valeurs, des principes et des règles de la fonction publique pénitentiaire vis-à-vis des agents natifs du 101ème département, inspection chargée notamment d’identifier les discriminations et d’émettre des propositions pour y mettre un terme, d’ordonner sans délai une inspection sur site des centres de Fleury-Mérogis et de Bois-d’Arcy, d’étudier une modification des règles d’affection des agents pénitentiaires d’origine ultramarine afin de faciliter, dans leur parcours professionnel, des périodes de service dans les territoires où se situent leurs intérêts moraux et familiaux, et d’examiner, compte-tenu de leur sous-développement et des besoins de renforcement de l’État de droit à Mayotte, ses propositions de renforcement des infrastructures pénitentiaires sur l’île aux parfums.

Insécurité à Mayotte : l’union départementale des affaires familiales alerte sur la situation

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L’institution familiale tire la sonnette d’alarme sur la situation dangereuse et extrêmement préoccupante de la délinquance, des violences et d’insécurité qui touchent le département depuis plusieurs années. Cette crise sécuritaire sans précédent et cette montée de violences d’une extrême sauvagerie inquiètent énormément l’union départementale des affaires familiales de Mayotte.

Depuis plusieurs semaines le constat est alarmant : des affrontements entre bandes rivales à coups de machette, des habitants agressés, terrorisés et assassinés, des forces de l’ordre et des pompiers attaqués, des établissements scolaires transformés en champs de bataille, des bus caillassés et des symboles de la république attaqués sauvagement. « Ces violences touchent malheureusement l’ensemble des localités du département. Les événements de ces derniers jours sur les communes de Mamoudzou, Tsingoni et Koungou relancent de nouveau et plus que jamais, la question de l’insécurité dans notre département. »

À la fin de l’année 2020, l’UDAF avait déjà alerté le gouvernement via l’UNAF son réseau national. À cette époque, elle avait proposé que le sujet de l’insécurité de l’île aux parfums soit abordé au plus haut niveau de l’État en déclarant le territoire comme zone d’urgence sécuritaire. Au cours d’une émission Place Publique, le président Ali Nizary avait proposé que l’état d’urgence sécuritaire soit décrété sur le territoire. L’UDAF avait également demandé que ce sujet soit inscrit à l’ordre du jour au cours d’un conseil des ministres. Pour l’institution familiale, cette démarche permettra tout d’abord de sensibiliser l’ensemble des ministres et parlementaires sur la situation réelle que connaît le 101ème département français en général et sur le sujet de l’insécurité en particulier. Par ailleurs, c’est l’occasion inédite de prendre en considération au plus haut niveau les sujets de Mayotte et de donner par la même occasion, les moyens qui correspondent à la situation réelle du territoire sur plusieurs dossiers. Dans les prochains jours, le président de l’UDAF compte saisir directement le président de la République pour l’alerter et le mettre en garde sur la situation catastrophique de l’insécurité du département.

M’Tsapéré : préfet et manifestants n’arrivent toujours pas à s’entendre

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Plutôt que de bloquer la route nationale, les habitants de M’Tsapéré ont choisi de l’emprunter à pied, en milieu de matinée, ce mercredi. Toujours plus nombreux dans le village, les barrages sont érigés pour dénoncer le sentiment d’insécurité qui y règne. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, s’est rendu à proximité en fin de matinée. S’il n’a pas rencontré de manifestants, il a indiqué que “sa porte leur est toujours ouverte”.

Calmement, le cortège quitte la rocade de M’Tsapéré et se dirige vers Doujani, suivi par des policiers munis de boucliers. Ce mercredi matin, ceux qui manifestent contre l’insécurité ne veulent pas bloquer l’axe reliant Mamoudzou et le sud de Mayotte. Voulant éviter les gaz lacrymogènes, ils s’entendent avec les forces de l’ordre pour remonter la route nationale, du rond-point Baobab à celui de Doujani en milieu de matinée, où le cortège de 200 personnes traverse le village voisin. À sa tête, Taki appelle les habitants à les rejoindre. “Doujani ! Nous n’avons pas à nous battre ! Venez avec nous ! Nous sommes tous musulmans !“, leur crie-t-il.

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Les manifestants se sont rendus sur la rocade de M’Tsapéré sans toutefois la bloquer. Ici, au rond-point de Doujani.

Sur les barrages depuis samedi, le M’Tsapérois avoue être un peu fatigué, mais toujours aussi déterminé ! ”On veut montrer que M’Tsapéré, c’est chez nous. Qu’on peut aller où on veut”, explique Omar, alors que le défilé prend le chemin du retour en direction du village, où le temps semble s’être arrêté… Preuve en est avec la fermeture du centre de consultation ces jeudi et vendredi en raison de « la situation sociale » tendue, informe le centre hospitalier de Mayotte.

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Les polices municipale et nationale sont sollicitées depuis samedi pour empêcher les blocages sur la rocade.

Ce qu’il s’est passé la veille n’a pas calmé la colère des habitants. Mécontents d’avoir été repoussés de la rocade, ils ont en effet boudé la réunion avec la mairie de Mamoudzou, le procureur Yann Le Bris, le cabinet du président du conseil départemental et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet. Ce dernier, justement, décide d’apporter tout son soutien aux fonctionnaires de police ce mercredi matin. “Je suis ici pour trois raisons. La première, c’est pour remercier les forces de l’ordre. Elles sont très sollicitées ces derniers jours. La suivante est pour rétablir la vérité. Il y avait des rumeurs comme quoi Mayotte serait une île morte. Ce n’est pas vrai, on peut circuler [ce mercredi]. Enfin, je voudrais dire aux habitants que je comprends leur colère. Ma porte est toujours ouverte. Il faut se mettre de nouveau autour de la table”, indique-t-il, depuis un terre-plein à l’entrée de M’Tsapéré.

Une visite sans les habitants

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Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, s’est présenté à l’entrée de M’Tsapéré.

Si la visite préfectorale se fait à 200 mètres de Séna, le centre névralgique de la manifestation, aucun habitant ne vient à la rencontre de Thierry Suquet, preuve que le dialogue n’est pas complètement rétabli. “Je suis prêt à les voir au cours d’une audience”, répond-il à la question de savoir s’il compte échanger avec eux. Côté villageois, ce n’est pas forcément à l’ordre du jour ! Ceux-ci attendent des réponses concrètes et rapides concernant la sécurité. “Je vais reprendre les propos du procureur hier (voir Flash Infos de mercredi). Toutes les personnes liées aux cinq meurtres de ce début d’année sont en prison. Concernant les délinquants, on doit régler ce problème tous ensemble. Il faut mobiliser les renseignements, nous dire qui et déposer plainte. Les parents doivent aussi être mis devant leurs responsabilités”, leur répond le délégué du gouvernement.

Derrière lui, les barrages qui s’accumulent ne sont pas sans incidence sur la vie des M’Tsapérois. Des blocages à l’intérieur même du village empêchent les automobilistes de le traverser et pour les habitants de se rendre au travail. Sur cette question, contrairement à la rocade, le préfet laisse la responsabilité aux manifestants “de [les] lever”.

 

Un moment de répit à Pamandzi 

Autour du lycée de Pamandzi, l’atmosphère était moins lourde, ce mercredi matin. Après deux jours de violences, le calme y est enfin revenu. Sur le boulevard Charles de Gaulle, gendarmes et jeunes se sont affrontés à de multiples reprises, lundi et mardi. Les établissements scolaires voisins étant parfois les témoins directs de cette violence.

Mardi par exemple, l’école de Pamandzi 5 a dû être évacuée. Au cours des affrontements, un collégien a perdu sa main en voulant jeter une bombe lacrymogène. Ce mercredi, le préfet de Mayotte a annoncé qu’un lycéen lié aux violences a été déchu de son titre de séjour et renvoyé aux Comores.

Des quartiers sensibles à l’îlot M’Bouzi, un nouvel horizon pour dix jeunes

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Mardi 22 et mercredi 23 février 2022, l’îlot M’Bouzi et ses gardes accueillaient dix mineurs encadrés par les Apprentis d’Auteuil. Au programme : des chantiers éducatifs. L’objectif ? Montrer à ces jeunes issus de secteurs prioritaires et éloignés du circuit scolaire qu’une insertion dans le monde du travail est possible.

Violence, misère, exclusion… Dans certains quartiers de l’île aux parfums, difficile de sortir la tête de l’eau. Portés par la dynamique de groupe, dix jeunes âgés de 16 à 18 ans arpentent l’îlot M’Bouzi. Guidés par les deux gardes de la réserve naturelle nationale, ils découvrent ces mardi 22 et mercredi 23 février un écosystème riche et fragile qu’il faut à tout prix préserver. En français puis en shimaoré, les explications s’enchaînent. “On leur apprend à différencier les plantes endémiques et indigènes des espèces envahissantes”, détaille Halidou Anrif, l’un des gardiens de cet écrin de verdure.

Plus loin son collègue Nicolas Gommichon ajoute : “Le fléau sur l’îlot, c’est le Lantana Camara. Pendant ces deux journées, les jeunes nous aident à arracher ses pouces qui étouffent les autres végétaux de la réserve.” Ni la chaleur ni le soleil ne viennent altérer la détermination des travailleurs. Les bras chargés de mauvaises herbes et le cœur à l’ouvrage, les jeunes de Mamoudzou et ses villages s’activent.

« Ils participent à une activité qui a du sens »

“Ces jeunes ne veulent pas se contenter de vivre dans l’errance. Ils ont envie de faire autre chose et de se construire un avenir meilleur”, explique Lucie Gagnepain, l’une des membres des Apprentis d’Auteuil qui les supervise durant cette immersion grandeur nature. Si leurs conditions de vie sont difficiles, leur situation n’est pas une fatalité. Au travers d’ateliers comme celui-ci, ils partent à la découverte des plantes, de la nature, mais aussi de perspectives en matière d’insertion professionnelle.

“Ils sont contents d’être là, ils participent à une activité qui a du sens, loin des violences de leurs quartiers”, avance l’éducatrice spécialisée. “Ce sont des jeunes que nous avons rencontrés sur le terrain et que l’on accompagne au quotidien.” À la suite de cette opération, les jeunes bénévoles se verront remettre une attestation de participation. Un outil précieux pour montrer leur volonté à s’insérer dans la société. Dans un cadre idyllique et convivial, les adolescents apprennent à voir leur territoire autrement et à fréquenter des jeunes d’autres coins du 101ème département. Une initiative vertueuse pour l’île, ses habitants et son patrimoine naturel.

Piste longue : « C’est plus contraignant avec l’apparition du volcan sous-marin, mais c’est faisable »

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Dans son quatrième dossier de présentation, la direction générale de l’aviation civile revient sur la prise en compte des risques naturels. Sans surprise, l’éruption récente du volcan sous-marin complique quelque peu la construction de la piste longue. Toutefois, Christophe Masson, le délégué à la piste longue de l’aéroport de Mayotte, confirme la faisabilité de ce projet d’aménagement.

Flash Infos : En 2020 et 2021, des études et analyses approfondies sur les risques naturels ont été menées. Quelle information principale en avez-vous tiré ?

Christophe Masson : Nous retenons principalement la prise en compte des conséquences de l’activité volcanique apparue en 2018. C’est assez fondamental par rapport à la définition des caractéristiques de la piste longue… Le site est par conséquent plus contraint sur différents aspects. Premièrement, il y a la stabilité du platier, la plateforme sur laquelle nous allons déposer le remblai. Il faut qu’il tienne dans le temps et qu’il ne s’affaisse pas. En deuxième, il y a la carapace de protection du remblai-digue supportant la piste. Le nouveau volcan peut engendrer des séismes. Et ceux de magnitude supérieure à 6 peuvent entraîner des effondrements sous-marins de matériaux, de l’ordre de 260 millions de mètres cubes. En cas d’effondrement, cela provoque tout naturellement un tsunami. Pour résister à l’action des vagues sur les digues, il faudrait des accropodes (blocs artificiels) de 16 mètres cubes pour le scénario 2. Troisièmement, il y a l’altimétrie (hauteur). Même si c’est plus contraignant, le projet reste faisable, c’est important de le souligner !

FI : À l’horizon 2125, l’hypothèse d’augmentation du niveau des eaux est de 2.28 mètres par rapport à la situation actuelle : 78 centimètres de subsidence, 1.25 mètre dû au changement climatique et 25 centimètres d’incertitude altimétrique. Ces données font froid dans le dos, non ?

C. M. : Rien qu’en 2019, Petite-Terre s’est enfoncée de 19 centimètres à cause du volcan sous-marin. D’ici 100 ans, soit la durée de vie des grandes infrastructures telles que la piste longue, il y aurait l’équivalent de trois fois ce phénomène. Certes, nous parlons d’une perspective sur un siècle, mais nous sommes obligés de regarder sur du long terme. Et toutes ces données sont malheureusement assez réalistes !

La hauteur au-dessus du niveau de la mer de la piste actuelle est au minimum à 2.7 mètres dans la partie nord et au maximum à 7.2 mètres au sud. Dans le projet, cela grimpera à 7.5 et à 8.8 mètres. Cet écart s’impose en raison de l’activité volcanique, dont la conséquence est déjà visible : lorsqu’il y a de gros coefficients de marée, une partie de la piste est inondée…

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FI : La réalisation de la piste longue concerne la hauteur de la piste, la stabilité du platier et la carapace de protection du remblai-digue supportant la piste. En raison des risques cycloniques et tsunamiques, mais aussi de l’évolution du volcan sous-marin, il apparaît désormais impensable d’envisager le scénario 1 qui comporte l’allongement de la piste actuelle à l’extrémité sud….

C. M. : Nous convergeons de plus en plus vers le scénario 2. Mais nous attendons encore les derniers éléments environnementaux. Dans les deux cas, prolonger vers le sud est plus pénalisant pour le fonctionnement du lagon. Par contre, il y a un avantage pour le scénario 1 sur l’extrémité nord car il a moins d’impact visuel. Le dossier sur ce sujet devrait sortir dans les prochaines semaines.

FI : D’un point de vue technique, comment seront pris en compte la réalisation d’un pré-chargement du remblai ? Et quelles seront les conséquences sur le calendrier ?

C. M. : La réalisation d’un pré-chargement se fait couramment dès lors que nous sommes confrontés à des sols argileux. Cela consiste à déposer un premier volume important de matériaux sur l’argile. Nous le laissons se tasser avant d’ajouter une deuxième charge qui sera stabilisée. Ce ne sera pas forcément compliqué puisque nous travaillerons d’une extrémité à une autre, donc cela laisse le temps de sécher. Toutefois, tout dépendra encore une fois de l’approvisionnement en matériaux…

Le chanteur Eliasse revient à Mayotte pour une série de 3 concerts

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Après dix ans d’absence, le chanteur comorien Eliasse revient à Mayotte pour une série de trois concerts : le samedi 26 février prochain au pôle culturel de Chirongui, le 5 mars au 5/5 et le 7 mars au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni. Pour ces trois rendez-vous, Eliasse sera accompagné de deux musiciens bordelais, Fred Girard à la batterie et Jérémy Ortal à la basse.

« C’est avec une grande émotion que je suis de retour à Mayotte pour partager l’expérience que j’ai acquise au fil de toutes ces années passées dans l’Hexagone et autour du monde », affirme Eliasse. S’il a passé les dix dernières années dans la région bordelaise, c’est en effet sur l’île aux parfums que l’artiste a débuté sa carrière musicale, au milieu des années 2000 en jouant pour divers chanteurs locaux comme Maalesh, Baco, M’Toro Chamou ou encore Bo Houss. Toutes ces collaborations ont nourri sa propre inspiration et c’est en 2008 qu’il sort son premier album intitulé « Marahaba ». Auteur-compositeur-interprète, Eliasse se revendique de la tradition musicale d’Abou Chihabi, musicien des années 70 et créateur du « folk comorien » dans lequel se mêlent rythmes traditionnels de l’archipels et influences venues d’ailleurs.

chanteur-eliasse-revient-mayotte-serie-3-concerts« Ma musique est hybride », déclare le chanteur. « J’utilise les rythmes du chigoma ou du m’godro que je mêle au blues et au rock. » Les rythmes ternaires de l’archipel se marient donc aux rythmes binaires occidentaux pour créer une world music typique de la région. « Avec Baco, nous avons surnommé notre type de musique « le zangoma », un mot inventé issu du préfixe « za » qui est la marque du pluriel et de « m’goma » qui désigne les percussions », indique-t-il. Toutefois, Eliasse utilise beaucoup d’autres instruments au sein de sa musique. Les guitares, la basse, mais aussi certains instruments traditionnels comme le gaboussi. Plus insolite, il y mêle les sonorités du merlin, un instrument qu’il a découvert par hasard lors d’un voyage au Canada. « Depuis quelques temps, ma musique prend une autre direction et j’utilise notamment beaucoup la guitare électrique », précise-t-il.

Un retour sous forme de trio

En 2019, il sort un deuxième album intitulé « Amani way ». Installé depuis sept ans dans la région bordelaise, Eliasse y a poursuivi sa carrière musicale en donnant de nombreux concerts dans l’Hexagone, mais également aux quatre coins de l’Europe et du monde. Pour son grand retour à Mayotte, île qui l’a vu naître en tant que musicien, il sera accompagné de deux musiciens bordelais : Fred Girard à la batterie et Jérémy Ortal à la basse. Mais Eliasse a également intégré les machines issues de l’électronique au sein de sa musique. « Jouer avec les sonorités apporte une richesse supplémentaire à ma musique », estime-t-il.

Dans ses textes où se mêlent français, comorien et même anglais, Eliasse parle des problèmes de l’archipel, de sa politique discutable jusqu’aux drame des naufrages de kwassa. L’amour est aussi une thématique qui lui tient à cœur, mais qu’il utilise davantage sous forme de métaphore qu’au sens propre. Enfin, la protection de l’environnement tient aussi une place primordiale dans ses textes. Au cours de ces trois concerts prévus, il interprètera un panel de ses deux albums ainsi que quelques titres inédits. Chanteur engagé dans l’action sociale, Eliasse donnera également deux représentations à la prison de Majicavo et a déjà commencé à animer des ateliers dans les établissements scolaires.

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La Réunion et Mayotte se défient sur le terrain du rugby

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Vainqueur du championnat à dix, le club des Desperados va défier celui du Tampon (La Réunion), samedi.

Les meilleures équipes des deux îles se retrouveront sur le terrain de Cavani, ce samedi, à 17h. Le Desperados rugby club et l’équipe du Tampon (La Réunion) offriront un match de gala pour promouvoir le rugby, en prémices des Jeux des Îles où les deux territoires ultramarins se retrouveront en 2023.

Avant le match, Éric Landmann est confiant quant aux chances des joueurs mahorais de l’emporter. Le président du comité de rugby de Mayotte supervise l’organisation de la rencontre entre le club du Tampon et le Desperados rugby club basé à Mamoudzou. Un duel attendu, ce samedi, au stade de Cavani, à 17h. Sur le papier, cela s’annonce équilibré. Les deux équipes sont les championnes respectives de leur championnat de rugby à dix. ”On s’est appelé et on a décidé d’organiser ça”, explique l’ancien dirigeant du Rugby club Mamoudzou, avant de préciser que le comité mahorais participe financièrement à la venue de la vingtaine de joueurs réunionnais.

Il voit dans cette rencontre une opportunité aussi de promouvoir un sport qui rassemble “entre 600 et 700 licenciés” répartis sur treize clubs. “Au vu du nombre de jeunes sur l’île, c’est une hérésie de ne pas en avoir dix fois plus”, concède le président. Il y voit plusieurs raisons à cela, dont l’obligation d’avoir une licence pour jouer. Pareil, pour pratiquer un sport physique comme le rugby, des tests médicaux sont demandés par la fédération française de rugby. “À cause du manque de médecins, c’est compliqué de dire à un gamin d’aller réaliser ces tests s’il veut jouer”, rappelle Éric Landmann. Afin d’y remédier, un camion de santé a été acheté en 2021 par le comité. Il sillonne l’île avec un médecin pour se rendre directement auprès des clubs. Un gros plus pour les écoles de rugby disséminées sur l’île qui accueille des jeunes entre 4 et 14 ans.

Titiller les Réunionnais” en 2023

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Eric Landmann est président du comité de rugby de Mayotte.

Pour le match de samedi, le format est légèrement modifié par rapport à d’habitude. Les deux équipes joueront quatre mi-temps d’un quart d’heure chacune. Concernant le nombre de joueurs, il est dans les standards des départements ultramarins. “Le rugby à quinze est très gourmand en effectif. Il faudrait 35 joueurs dans chaque équipe. La fédération française de rugby nous encourage depuis une dizaine d’années à jouer plutôt à sept”, révèle le président du comité. Moins collectif, mais davantage tourné vers les qualités individuelles, le rugby à sept a d’ailleurs été retenu pour intégrer les Jeux des îles à Madagascar en 2023.

Une compétition où Mayotte et La Réunion pourraient se retrouver. “On va essayer de les titiller”, prévient Éric Landmann, qui place Madagascar et ses joueurs évoluant en métropole en grand favori de la compétition.

Match Desperados-Le Tampon, ce samedi, à 17h, au stade de Cavani à Mamoudzou. De 14h à 16h, des matchs entre U19 serviront de lever de rideau à cette fête du rugby.

Réservez un vol en ligne chez Corsair avec un bon Ladom

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Depuis décembre dernier, Corsair propose aux voyageurs résidants à Fort-de-France, Pointe-à-Pitre, La Réunion et Mayotte de réserver un vol sur son site Internet (https://www.flycorsair.com/fr) en bénéficiant de la réduction attachée aux bons LADOM. « Désormais, nos clients peuvent effectuer leurs démarches administratives et leurs réservations de billets d’avion sans à avoir à se déplacer ! Une vraie innovation au service de nos clients, et très simple d’utilisation : au moment du paiement sur notre site, il sera proposé le paiement avec un bon Ladom si le dossier respecte les conditions d’utilisation du bon », souligne Jules Perreau, directeur régional océan Indien de la compagnie aérienne.

Pour rappel, en septembre, 2021, Corsair avait signé une convention de partenariat avec L’Agence De l’Outre-mer pour la Mobilité à Mayotte. Ce dispositif spécifique d’aide à la continuité territoriale permet aux résidents mahorais de bénéficier d’une aide financière de l’État d’un montant de 440 euros valable sur un billet d’avion aller/retour en classe économique, au départ de Mayotte et à destination de la France métropolitaine. Cette aide est attribuée sous conditions de ressources (quotient familial du foyer de rattachement inférieur ou égal à 11.991 euros). Pour en bénéficier, il suffit de constituer un dossier en ligne auprès de LADOM sur https://mobilite.ladom.fr/subvention-billet.

Daniel Zaïdani prône l’instauration de l’État d’urgence pour lutter contre l’insécurité

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Dans un communiqué, le conseiller départemental Daniel Zaïdani demande au préfet de Mayotte, qui « est confronté à une crise sécuritaire majeure à ne pas prendre à la légère », de décréter l’état d’urgence sur toute l’île et l’envoi immédiat de forces de l’ordre supplémentaires pour « faire face au désordre qui détruit lentement mais sûrement notre territoire ». Selon lui, « à défaut d’une réponse forte et ferme, les criminels auront la force d’aller encore plus loin ». Par la présente, l’ancien président de la collectivité tient « à condamner fermement le gouvernement actuel et ses représentants à Mayotte pour le laisser-aller, le laisser-faire et le laisser-passer perpétuels ».

Les rapports d’activités des délégations du conseil départemental à portée de clic

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Le conseil départemental de Mayotte est doté de deux délégations extérieures, à La Réunion et à Paris, dont les objectifs sont de disposer d’un lieu d’accueil et d’appui à la communauté mahoraise et de promouvoir Mayotte et ses atouts. Par leur proximité physique et leur organisation, les délégations extérieures sont de véritables atouts pour l’action départementale en faveur des Mahorais établis hors de l’île, mais aussi pour l’attractivité du territoire.

Chaque année, le rapport d’activités de ces services est l’occasion de dresser un bilan des actions et réalisation significatives. À la délégation de Mayotte à La Réunion, ce sont plus de 800 usagers qui ont été accueillis dans les locaux pour des demandes en genre : état civil, bourses et aides étudiantes, démarches administratives … Parmi ceux-ci, on peut noter que 199 familles ont bénéficié d’un accompagnement social, 431 personnes ont été suivies dans le cadre d’une évacuation sanitaire et 192 étudiants ont été aidés dans leurs démarches. Pour la première fois en 2021, le service a lancé un appel à projets à destination des associations mahoraises de La Réunion à hauteur de 40.000 euros, pour lequel cinq projets ont été retenus et financés. La DMR est désormais identifiée dans les réseaux de partenaires économiques et sollicitée en tant qu’experte lors d’événements et webinaires, mais aussi dans les médias.

À la délégation de Mayotte à Paris, les travaux d’aménagement vont permettre de disposer d’un bâtiment plus moderne et mieux adapté aux enjeux du service. Afin de lutter contre l’isolement des étudiants et les aider dans leur insertion, la délégation a mis en place des dispositifs d’accompagnement comme les ateliers de formation, le parrainage d’étudiants (Parrainer c’est gagner) ou la valorisation de jeunes talents (concours d’écriture). Avec la participation de nombreux partenaires (associatifs et institutionnels), ces projets portent leurs fruits. Dans le domaine de l’attractivité territoriale, la DMP, avec le concours d’acteurs locaux, tel que le centre hospitalier de Mayotte ou le Pôle emploi, s’est lancée dans une démarche inédite de promotion des métiers de la santé, des professionnels du médical ou du paramédical.  Avec le projet « Mayotte Jobs », le dispositif doit s’étendre à l’ensemble des filières en tension.

Les rapports d’activités des délégations sont en ligne sur le site du Département : https://publications.cg976.fr/ressources/?id=56 et https://publications.cg976.fr/ressources/?id=57.

17 jeunes mahorais en séjour à La Réunion

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Dans le cadre de sa mission de redynamisation, de remobilisation et d’accompagnement des comités jeunes mahorais, la Ligue de l’enseignement de Mayotte, en partenariat avec la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES) et le conseil départemental, a mis en place des ateliers de type MasterClass thématisés (gestion de projet, budget prévisionnel, évaluation de projet…) pour permettre aux jeunes d’avoir des compétences sur la conduite d’un projet.

Afin de finaliser ces actions, un séjour de onze jours avec 17 jeunes de différents comités de Mayotte est prévu à La Réunion du 25 février au 7 mars pour aller à la rencontre des comités jeunes et des institutions réunionnais et pour échanger sur les projets qu’ils souhaitent mettre en place dans leurs communes. Les ambassadeurs devront à leur retour partager leurs expériences dans leurs comités jeunes respectifs présents dans le territoire.

Remise officielle du rapport sur les cuisines des Outre-mer à Sébastien Lecornu

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Babette de Rozieres chargée d’une mission sur les cuisines des Outre-mer par Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, a officiellement remis, le 21 février à 15h son rapport. Ce rapport dresse un état des lieux sur la situation des acteurs de la filière agroalimentaire ultramarine dans les neuf territoires. Le ministre a manifesté un réel intérêt pour les patrimoines culinaires des Outre-mer, vecteur important de l’économie. Ce secteur englobe le tourisme, la transmission des savoir-faire, la santé, l’éducation, la formation, la culture, et pose les bases de réflexion pour la mise en œuvre d’une politique de soutien aux professionnels de la filière agroalimentaire des territoires d’Outre-mer.

M’tsapéré : “Il ne faut pas rajouter du bordel au bordel”

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Le village de M'tsapéré se retrouve bloqué par ses habitants depuis plusieurs jours maintenant.

Une réunion au sujet de l’insécurité était organisée dans l’après-midi de mardi avec le préfet de Mayotte, le conseil départemental, le procureur et la mairie de Mamoudzou. Toutefois, elle s’est tenue sans représentants des habitants. Ces derniers ont ainsi protesté contre le recours aux gaz lacrymogènes des policiers le matin même, quand ils ont voulu bloquer la rocade de M’tsapéré.

Comme prévu la veille, le mouvement de colère des habitants de M’tsapéré contre l’insécurité s’est encore intensifié, ce mardi. Outre les barrages installés le week-end et lundi, de nouveaux devaient voir le jour, notamment sur la rocade qui relie Mamoudzou au sud de l’île dès 3h du matin. Dix-sept tentatives de blocage ont été recensées par la police de Mamoudzou. Au pont des pêcheurs premièrement, puis à Baobab et au rond-point de Doujani, les manifestants profitant du plateau sportif pour passer de l’un à l’autre. Ces essais sont restés infructueux : la police les chassant à chaque fois, parfois à l’aide de gaz lacrymogènes !

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Le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila a invité habitants et institutions pour une réunion, mardi après-midi. Les premiers ont refusé.

Il était clair pour elle qu’il fallait absolument empêcher cet axe majeur d’être complètement bouché. “Il y a un équilibre à tenir entre maintien de l’ordre et droit de manifester”, a confirmé une source policière. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, s’est montré d’ailleurs plus ferme sur l’utilisation de la rocade, un enjeu pour l’économie de l’île, comme moyen de pression des habitants : “Il ne faut pas rajouter du bordel au bordel”. Selon lui, “les délinquants profitent des bouchons pour racketter les gens dans leur voiture”.

Une réunion sans les principaux concernés

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Les barrages montés au fur et à mesure vont continuer ce mercredi à M’tsapéré

C’est le paradoxe de cette crise. À la demande des habitants, le premier magistrat de la ville chef-lieu, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet (*), le procureur, Yann Le Bris, et le cabinet du directeur départemental se sont bien réunis dans l’après-midi, mais sans les principaux concernés. Seul un représentant, Dayane, est allé porter le message du refus des riverains de se mettre autour de la table. Il en est ressorti furieux. “J’ai l’impression que le préfet ne comprend pas ce qui se passe. Il nous dit que les moyens sont là”, s’est-il emporté, devant les marches de l’Hôtel de ville. “On en a marre de prendre des coups.”

Présent lui aussi, le procureur Yann Le Bris était invité pour parler des réponses pénales apportées à la délinquance. “Je comprends le sentiment d’impunité des habitants. À peine on arrête des auteurs d’acte de délinquance qu’ils apprennent que de nouveaux actes ont eu lieu”, a-t-il fait observer. Défendant le travail du tribunal, il a rappelé que pour tous les meurtres commis depuis le début de l’année, des suspects ont été arrêtés et placés en détention. “Il y a zéro impunité”, a-t-il soutenu. De son côté, le maire de Mamoudzou a indiqué sa volonté “de continuer à discuter”, regrettant que les habitants aient choisi de ne pas venir. Justement, sur les barrages, ces derniers comptent bien participer à un nouveau mouvement de blocage ce mercredi, cette fois à l’échelle de Mamoudzou.

(*) La préfecture de Mayotte n’a pas donné suite à nos questions.

 

Les maires eux aussi mobilisés contre l’insécurité

En assemblée générale extraordinaire, ce mardi, les maires ont tenu à réagir sur la situation actuelle à Mayotte. Ils disent constater « une généralisation d’un climat anxiogène sur l’ensemble de l’île », « une multiplication des violences avec armes, avec l’intention de tuer », « une peur de sortir après 18h », « une multiplication des meurtres avec violence dans un laps de temps très rapproché », « une population exaspérée, qui veut se faire justice elle-même », « une recrudescence des actes de torture et de barbarie », « des jeunes très violents, qui n’ont plus peur de rien et de personne » et « un système judiciaire dépassé par le nombre de faits et d’auteurs de violences très graves, malgré les interpellations, faute peut-être d’effectifs et de places suffisantes en prison ». À la fin de leur communiqué, les maires « en appellent directement au premier ministre ». « Une demande de rencontre est sollicitée dans l’urgence parce que cette situation de peur permanente ne peut plus durer », affirment-ils.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes