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Débat d’orientation budgétaire : les pistes pour optimiser les caisses du Département

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Revalorisation de la dotation globale de fonctionnement (DGF), prise en compte réel du recensement, installation d’une cellule en charge des cofinancements, reconnaissance des compétences régionales… Les élus du conseil départemental de Mayotte ont évoqué ce lundi 28 février en assemblée plénière les solutions pour dégager de nouvelles sources de financement en cette période sanitaire instable.

Si le Département entend maintenir une situation financière « saine », il ne faut pas crier victoire trop vite en raison du contexte sanitaire selon Tahamida Ibrahim, la deuxième vice-présidente en charge des finances et des affaires européennes, à l’occasion du débat d’orientation budgétaire organisé ce lundi 28 février. Pour la partie fonctionnement, le résultat prévisionnel de 2022 est évalué à environ 30 millions d’euros (323 millions d’euros de recettes pour 293 millions d’euros de dépenses), contre 51 millions d’euros un an plus tôt. « Notre budget s’inscrit dans une maîtrise des dépenses, mais des incertitudes peuvent apparaître », concède Ben Issa Ousseni, le président de la collectivité, particulièrement attentif à une éventuelle évolution de la sur-rémunération, qui pourrait passer de 40 à 53%. De quoi provoquer une « inquiétude » et de possibles répercussions de l’ordre de « dizaines de millions ».

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36 millions d’euros de créances douteuses

D’autant plus que le spectre d’une nouvelle baisse de la péréquation des droits de mutation à titre onéreux (manque à gagner de 6.5 millions d’euros entre 2020 et 2021 sur les échanges immobiliers) plane toujours. Comme il ne faut pas oublier les 36 millions d’euros de créances douteuses, dont 14 d’entre eux sont considérés comme complètement irrécouvrables… En ce sens, le chef de l’exécutif joue la carte de la prudence et insiste pour « stabiliser le train de vie du conseil départemental ». À l’instar de la masse salariale du budget principal qui s’élève à 113 millions d’euros depuis deux ans. « Lorsque trois agents de catégorie C nous quittent, nous faisons le choix de créer un poste d’ingénieur territorial pour monter en compétences. »

Une DGF inférieure à hauteur de 50%

Mais ce n’est pas tout : des doutes persistent concernant la dotation globale de fonctionnement, en diminution entre 2018 et 2020, suite à la recentralisation du RSA en 2019. Ainsi, Ben Issa Ousseni continue de demander au gouvernement que les recettes de Mayotte s’inscrivent dans le droit commun. À titre d’exemple, la DGF par Mahorais se chiffre à 125 euros, contre 250 euros en moyenne pour un autre ultramarin. De ce fait, l’élu du canton de Tsingoni milite pour une prise en compte réelle du recensement. « Considérer que nous sommes 270.000 habitants, et non pas 450.000, nous fait au minimum perdre dix millions d’euros chaque année. » Enfin, il exige une reconnaissance à part entière des compétences régionales exercées par le Département pour recevoir des deniers supplémentaires et ainsi permettre de mettre le paquet sur l’insertion professionnelle et l’aménagement du territoire.

160 millions d’euros d’investissements

Pour la partie investissement, le conseil départemental vise une enveloppe de l’ordre de 160 millions d’euros en 2022 (contre 95 en 2021). « Les dépenses d’équipement mobilisées représentent en moyenne 32 millions d’euros sur la période 2014-2021. L’effort reste faible au regard des besoins du territoire. La collectivité s’engage à redéfinir son mode de financement, en vue de planifier son programme d’investissement », indique Tahamida Ibrahim. En ligne de mire : poursuivre la mise à niveau et la professionnalisation de l’administration départementale ; optimiser la cohésion sociale et la prise en charge de l’enfance ; amorcer une dynamique économique ; planifier un aménagement équilibré ; affirmer l’identité mahoraise par la promotion de la culture, de la recherche et du sport ; renforcer l’ancrage régional… « Au-delà d’une gestion rigoureuse, le dynamisme doit être perceptible », insiste l’élue de Sada. Ainsi, la collectivité compte installer une cellule interne qui aura pour mission la recherche de cofinancement (contrat de convergence, financements européens, etc.) en lien avec les partenaires, tels que le rectorat. Et par la même occasion réduire ses risques financiers, comme l’attribution de 400 millions d’euros de subventions accordés aux communes entre 2018 et 2021. Une stratégie assumée dans l’espoir de rattraper « le manque criant d’infrastructures », la priorité de la mandature en cours. Rendez-vous dans deux mois pour le vote du budget de l’année en cours !

 

L’aéroport de Dzaoudzi rebaptisé en l’honneur de Marcel Henry

C’est dans l’air du temps depuis plus de six mois : l’aéroport de Dzaoudzi pourrait bel et bien prendre le nom de Marcel Henry, ancien sénateur (25 septembre 1977 – 30 septembre 2004) décédé le 30 août dernier à l’âge de 94 ans. « Il s’agit de [lui] rendre hommage », concède Ali Omar, troisième vice-président du Département en charge de l’administration général, du transport et de la transition écologique.

Une possibilité déjà évoquée au lendemain de la disparition de l’ancien sénateur par les ministres des Outre-mer et des Transports, Sébastien Lecornu et Jean-Baptiste Djebbari. Pour rappel, le conseil municipal de Pamandzi avait rédigé une motion le 3 décembre 2013, appuyé par le conseil départemental le 6 février 2014. À travers le rapport n°2022-001176, la collectivité espère définitivement convaincre l’État d’aller au bout de ce processus. Membre fondateur du Mouvement populaire mahorais, Marcel Henry « a marqué l’histoire du territoire de part son engagement ».

Le lac Karihani, havre de paix et de biodiversité d’importance internationale

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À l’occasion de la journée mondiale des zones humides, le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (GEPOMAY) proposait samedi 26 février de découvrir le lac Karihani et son résidant emblématique : le crabier blanc.

Jumelles, longue vue, fiche d’identification… Les ornithologues amateurs commencent leur balade direction le Dziani Karihani. Après une centaine de mètres, le petit groupe atteint une clairière luxuriante où la prairie se fond avec l’étendu calme du seul lac naturel d’eau douce de l’île. Dans ce lieu hors du temps, le chant des poules d’eau ou “Kariha”, qui ont donné leur nom à ce bassin naturel, rythme les journées. Avec une superficie de 8.5 hectares, le lac Karihani abrite plus de 57 espèces d’oiseaux recensées par le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (GEPOMAY).

Le crabier blanc star du jour

Plumage brun ou blanc, bec gris-vert ou bleu, le crabier blanc est un as de la mu et sait se faire remarquer pendant la saison des amours. Alors qu’au mois de février cette période se termine, les observateurs du jour ont la chance d’apercevoir des spécimens encore dans leur tenue d’apparat. Dans le lac, le crabier vient se nourrir et se reposer sur les branches des nombreux arbres. Si le spectacle s’avère majestueux, cet animal emblématique de l’océan Indien figure sur la liste rouge de l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et est classé en danger d’extinction au niveau mondial. À Mayotte, on retrouve près de 20% de la population globale de crabier blanc. De plus, depuis 2000 un arrêté préfectoral protège les 280 couples recensés en 2019.

Protection et passion

Derrière sa longue vue, Nadjima Issouffou cherche du regard les oiseaux du lac Karihani. “Regardez là un Drongo ! Et ici un couple de Guêpiers de Madagascar !” Captivés, les visiteurs apprennent à reconnaître les oiseaux qu’ils côtoient parfois tous les jours, mais auxquels ils ne font jamais attention. Originaire de l’île aux parfums et soucieuse de préserver la biodiversité unique de ce territoire, Nadjima a décidé de devenir animatrice nature pour le GEPOMAY. “Au quotidien, je réalise de la sensibilisation auprès du grand public et des scolaires”, explique la guide du jour. Avant d’ajouter : “J’ai décidé de me lancer dans ce projet et de mettre la main à la pâte pour agir en faveur de la biodiversité. À mon sens, le seul moyen de rendre l’île propre est de sensibiliser la population en leur montrant les richesses de celle-ci. Le message passe beaucoup plus facilement lorsque nous voyons les choses et que nous apprenons à connaître la nature qui nous entoure.”

Après plus d’une dizaine d’années en métropole, celle qui étudiait la physique en France métropolitaine s’est rendue compte qu’il manquait une part de nature dans sa vie. “J’ai découvert le métier d’animateur nature à Angers et j’ai adoré. Moi-même je ne m’intéressais pas à la nature lorsque je vivais à Mayotte. Nous n’avons rien à envier au reste du monde et nous devons être fiers et tout mettre en place pour sauvegarder cette biodiversité unique”, confie avec beaucoup de douceur la jeune maman. Un objectif vertueux que poursuit le GEPOMAY au sein du 101ème département en proposant à tous de venir s’immerger dans les océans de nature qu’offre l’île.

 

La labellisation Ramsar

Afin d’accroitre la protection du crabier blanc à Mayotte, le lac Karihani devrait prochainement obtenir la labllisation Ramsar. Chaque année au mois de février, les zones humides sont mises en avant afin de sensibiliser le grand public à leur importance pour l’homme et la biodiversité. Le 2 février 1971, 171 pays ont signé la convention Ramsar, aussi appelée « Convention relative aux zones humides d’importance internationale ». Son objectif est d’assurer la conservation et l’utilisation durable des zones humides, en engageant les pays à enrayer leur dégradation ou disparition. En France, 50 sites ont déjà été labellisés Ramsar.

Relance du conseil départemental de l’habitat et de l’hébergement

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Le conseil départemental de l’habitat et de l’hébergement (CDHH), co-presidé par le 7ème vice-président Madi Moussa Velou et le préfet de Mayotte Thierry Suquet, a été officiellement relancé en ce 25 février. Rappelons qu’il s’agit d’un organe de concertation essentiel dans la construction et la mise en œuvre des politiques publiques de l’habitat et de l’hébergement autour de quatre points : accès au logement social, amélioration de l’habitat, accession à la propriété et rénovation urbaine.

Une présentation a permis un bilan du plan logement Outre-Mer 2, autour des outils de connaissance et de planification notamment, mais aussi des différents opérateurs dans ce domaine, comme Mlézi Maoré… La politique contre la lutte de l’habitat indigne a également été évoquée en lien avec les intercommunalités. Le vice-président du conseil départemental a, de son côté, détaillé les co-financements mobilisés par la collectivité sur tous ses dispositifs comme le FASUL (aide sociale pour le logement d’urgence) ou le FSL (fonds solidarité logement). Prochaine réunion de cette instance dans le second trimestre.

Signature d’une convention de « financement et de partenariat » entre la CSSM et le Département

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Ce jeudi 24 février a eu lieu la signature d’une convention dite de « financement et de partenariat » entre le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, et la directrice de la caisse de sécurité Sociale de Mayotte, Ymane Alihamidi-Chanfi, en présence du 7ème vice-président en charge de la solidarité, de l’action sociale et de la santé, Madi Moussa Velou, et de la 2ème vice-présidente en charge des finances et des affaires européennes, Tahamida Ibrahim.

Cette convention vise à assurer la prise en charge par l’assurance maladie, des prestations, activités de planification et d’éducation familiales réalisées par les services départementaux de protection maternelle et infantile (PMI), destinés aux assurés sociaux et leurs ayants droits. La précédente convention ayant pris fin en 2019, cette situation a donné lieu à une perte de ressources potentielles au niveau du conseil départemental et ces soins étaient entièrement à sa charge.

Cette nouvelle convention a deux objectifs : fixer les conditions de la participation financière de la CSSM aux actions de prévention et de santé publique conduites par le service départemental de protection maternelle et infantile et définies conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur, et de définir des actions de prévention médico-sociale complémentaires à mener conjointement. Le président qui a fait de la santé l’un des axes majeurs de la mandature, concrétise ainsi la volonté du conseil départemental d’offrir à la population mahoraise des services de protection de santé de qualité.

Covid-19 : Mayotte, département avec le plus faible taux d’incidence

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La circulation du virus SARS-COV-2, responsable de la Covid-19, poursuit sa diminution à Mayotte depuis le pic épidémique enregistré lors de la première semaine de janvier. En effet, le nombre de cas enregistrés au cours de la semaine 7 était de 43 cas, soit une incidence de 15.4 cas pour 100.000 habitants. Les derniers résultats de criblage font état d’une circulation évocateurs du variant Omicron à 100%.

Cette baisse des indicateurs épidémiologiques s’observe sur l’île aux parfums depuis six semaines consécutives. Au niveau national, le taux d’incidence était également en baisse en S07 (-39,6%), atteignant 845 cas pour 100.000 habitants. En Outre-mer, le taux d’incidence avait diminué dans l’ensemble des territoires. Mayotte est à ce jour le département avec le plus faible taux d’incidence.

Comme le taux d’incidence, le taux de positivité a continué à diminuer au cours de la semaine 7, pour atteindre 1.39%. Idem pour le taux de dépistage qui a reculé de 4.6% et s’établit à 1.107,1 tests pour 100.000 habitants.

Au 24 février, le nombre d’hospitalisations est aussi en nette diminution avec seulement trois cas au centre hospitalier de Mayotte, dont deux en réanimation. Depuis l’identification du premier cas de Covid-19, le 13 mars 2020, 2.051 patients avec un diagnostic Covid ont été hospitalisés au CHM (toutes causes, toutes durées, sans notion d’imputabilité de l’infection sur l’hospitalisation), dont 325 patients ont été admis en réanimation. À ce jour, Mayotte recense 207 décès de patients infectés (162 au CHM, 13 à domicile, 30 en milieu hospitalier à la suite d’une évacuation sanitaire et 2 sur la voie publique). Le dernier en date remonte au 15 janvier dernier.

Autre information : au 22 février, 158.965 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin tandis que 135.867 en ont bénéficiées de deux et 32.236 d’une dose de rappel, soit des taux de couverture vaccinale en population générale respectifs de 56.9%, 28.6% et 11.5%.

Mayotte, deux fois plus dépressive que la France métropolitaine

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En 2019, à Mayotte, 20% de la population de 15 ans ou plus est concernée par un syndrome dépressif : 14 % par un syndrome modéré, et 6% par un syndrome sévère. L’état dépressif y est deux fois plus répandu qu’en France métropolitaine et qu’à La Réunion, et également un peu plus qu’aux Antilles.

Le statut face à l’emploi est un facteur associé au risque de dépression, toutes choses égales par ailleurs : les syndromes dépressifs affectent moins fréquemment les personnes ayant un emploi que les autres. En effet, si 13% des personnes en emploi sont concernées, c’est le cas de 26% des retraités et des autres inactifs (personnes au foyer). Les étudiants constituent également une population vulnérable, 23% d’entre eux étant concernés par un syndrome dépressif. Le niveau de diplôme est un autre facteur associé à la dépression : les personnes diplômées du supérieur sont bien moins concernées (8%). Cela pourrait être lié au fait que les personnes plus diplômées sont souvent mieux informées et sensibilisées à une certaine hygiène de vie, et aux soins auxquels elles peuvent accéder.

À Mayotte, le recours à des professionnels de la santé mentale (psychologue, psychothérapeute ou psychiatre) est très faible : 2% de sa population en a consulté un dans l’année précédant l’enquête, contre 3% en Guyane, 5% en Guadeloupe, 6% à La Réunion, et 7% en Martinique et dans l’Hexagone.

Le très faible recours aux soins de santé mentale à Mayotte pourrait tout d’abord s’expliquer par le fait que la très grande majorité des personnes souffrant d’un syndrome dépressif n’en ont pas conscience. De plus, le renoncement aux soins est fréquent à Mayotte, notamment pour des questions financières. Ainsi, 12% des habitants ayant eu besoin d’un suivi psychologique dans l’année précédant l’enquête n’ont pas pu se le payer. Une part importante de la population majeure de Mayotte ne bénéficie pas d’une complémentaire santé, ni même de la sécurité sociale, ce qui complique l’accès aux soins. Par ailleurs, il est fréquent à Mayotte de faire appel à des médecins traditionnels, notamment des fundi, afin de soulager des problèmes de santé, y compris ceux de la sphère psychique, plutôt en substitution de la médecine conventionnelle.

Des contrôles renforcés à l’aube des vacances

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La route menant à la prison de Majicavo est un lieu familier des contrôles de gendarmerie.

Gendarmerie et police municipale ont réalisé une série de contrôles sur six points de l’île, ce vendredi. Si les infractions type défaut d’assurance ou de permis de conduire sont relevées, les forces de l’ordre restent attentifs au contenu des véhicules (objets pouvant servir d’armes, contrebande, etc.).

Plusieurs véhicules longent la petite route qui mène à la maison d’arrêt de Majicavo-Koropa. Pas franchement rassurés, les automobilistes tendent leurs papiers à la dizaine de gendarmes ou de policiers municipaux de Koungou qui opèrent, ce vendredi. Ce contrôle, comme ceux faits sur cinq autres axes de l’île, “des passages obligés” dixit les forces de l’ordre, ne se limite pas aux infractions au code de la route. “On les fait contre toutes les formes de délinquance”, prévient le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, présent sur place. Le jour et l’heure, en fin d’après-midi, ne sont pas un hasard non plus. C’est le dernier jour d’école des élèves avant les vacances et la circulation est particulièrement dense à cette heure. “On fait aussi ça pour faire baisser les tensions, montrer qu’on est là”, concède le colonel Olivier Capelle, commandant de la gendarmerie de Mayotte.

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Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, en compagnie du colonel, Olivier Capelle, commandant de la gendarmerie de
Mayotte, et du chef d’escadron, Laurent Seurin.

Des contrôles pas limités aux infractions routières

Lors de la dernière opération similaire, plus de 400 contrôles ont été réalisés, avec 70 infractions repérées. “Je ne fixe pas d’objectifs”, rappelle cependant le militaire. Parmi les voitures arrêtées, s’il dit qu’il n’y a “pas de typologie”, les plus vieillissantes et un peu cabossées sont plus souvent stoppées. Permis de conduire, certificat d’assurance et date du contrôle technique sont vérifiés, mais pas que. “Vous seriez surpris de savoir ce qu’on peut trouver dans les coffres”, confirme le chef des gendarmes. Objets de contrebande ou pouvant être utilisés comme armes sont recherchés. Des contrôles d’identité sont aussi assurés. “Pour ceux qui n’ont pas de légitimité à être sur le territoire, on peut engager une procédure administrative”, explique le colonel.

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Sur ce type de contrôle, gendarmes et policiers municipaux sont régulièrement associés

Ce vendredi, les contrôles se passent relativement bien. Une dame transportant quatre enfants est autorisée à repartir. “Mais tu te moques de moi ! “, s’emporte un gendarme à l’attention d’un des enfants à l’arrière qui n’a pas sa ceinture attachée. On s’en sortira avec une remontrance pour cette fois.

 

Un dernier jour d’école agité sur l’île

Plusieurs incidents ont eu lieu, vendredi dernier, dernier jour avant les vacances. À Chirongui, un lycéen a été agressé à l’arme blanche. Il a été transporté à l’hôpital de Mamoudzou, mais son pronostic vital n’est pas engagé. À Tsimkoura, un autre élève a été blessé. À Tsararano et à Kahani, ce sont des callaissages qui ont émaillé la fin des classes.

À Mamoudzou, la sortie d’école s’est faite sous surveillance policière, en fin d’après-midi. Ce qui a limité, mais pas évité, les affrontements entre jeunes de Doujani et M’Tsapéré. “Les jeunes de Doujani sont partis vers Séna, mais ont été repoussés par les habitants de M’Tsapéré en colère”, a indiqué une source policière. Toujours à Doujani, plusieurs altercations avec la police ont eu lieu, mercredi soir. Deux fonctionnaires ont été blessés, l’un à la cheville, l’autre à la main par un jet de pierre. Sa blessure nécessite 35 jours d’ITT (Interruption de travail temporaire). L’auteur du jet de pierre a été interpellé. Quatre interpellations en tout ont été effectuées à Doujani, cette nuit-là, a confirmé la police.

Mohamed Hamissi lève le voile sur le projet Caribus

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Alors que la pose de la première pierre du terminus sud du Caribus se déroulait enfin le jeudi 10 février dernier, nous avons contacté Mohamed Hamissi, l’ancien chef de projet de l’aménagement urbain au sein de la mairie de Mamoudzou, pour qu’il nous résume les péripéties qu’a subi le projet depuis 2010. Car, si Caribus a été beaucoup fustigé pour son retard, au point que beaucoup n’y croyaient plus, c’est que les circonstances de sa création et de sa mise en place ont loin d’avoir été un long fleuve tranquille. Explications.

« Le projet Caribus est toute ma fierté et, même si je ne travaille plus désormais sur le projet, je suis ravi d’en avoir vu enfin une première concrétisation le jeudi 10 février dernier à l’occasion de la pose de la première pierre », affirme Mohamed Hamissi. Ancien chef de projet aménagement urbain au sein de la mairie de Mamoudzou, l’urbaniste travaille désormais en tant que directeur environnement pour la communauté de communes de Petite-Terre. Cela ne l’empêche toutefois pas de continuer de suivre de près le projet Caribus qu’il a porté pendant plus de dix ans. C’est en effet dès 2010 que la réflexion sur la création d’une ligne de bus dans la commune de Mamoudzou émerge dans l’esprit des élus de l’époque. « Cela faisait 25 ans qu’il n’y avait pas eu de projet d’envergure à Mayotte, à l’exception de celui du port de Longoni », précise Mohamed Hamissi qui s’est tout de suite enthousiasmé pour l’idée. « Je savais aussi que le système français impliquait beaucoup de procédures et que le risque de découragement était grand pour les techniciens mahorais », ajoute-t-il. Toutefois, malgré toutes les difficultés, l’urbaniste n’a jamais cessé de croire en ce projet qu’il juge indispensable pour contribuer à fluidifier la circulation dans les rues de de la ville chef-lieu de Mayotte.

Une prise de conscience des problèmes de circulation dès 1995

Le jeune cadre nous révèle que les premières études sur les difficultés de déplacement à l’intérieur de Mamoudzou datent de 1995. « À cette époque, l’État a commencé à prendre conscience de la croissance exponentielle des voitures individuelles sur des routes non dimensionnées », raconte-il. Ce n’est pourtant qu’en 2005 que le conseil général émet un premier « schéma de déplacement à Mayotte » qui évoquait la mise en place de deux lignes de bus : l’une interurbaine pour circuler entre les villages et l’autre urbaine pour circuler à l’intérieur de Mamoudzou. Le but étant de stopper la mentalité du « tout voiture ». C’est à cette période que le projet Caribus commence à germer, en témoigne son intégration au contrat de plan 2008-2014. Le budget de la mise en place de ces deux lignes s’élève alors à 15 millions d’euros et comporte également l’achat de deux nouveaux ampidromes. Toutefois, comme souvent malheureusement à Mayotte, la volonté politique fait défaut et le projet reste lettre morte.

Mais un courrier de Hubert Derache, ancien préfet de Mayotte, adressée en 2010 au conseil général vient changer la donne. « [Il] demandait où en était le projet de mise en place des deux lignes de bus sur le territoire », précise Mohamed Hamissi. « Cette lettre a mis un coup de pied dans la fourmilière et un cahier des charges étudiant la faisabilité du projet a enfin été rédigé et envoyé en 2011 à un bureau d’études », poursuit-il. Dans cette nouvelle version du projet, validé en mars 2012, il n’est cette fois-ci question que de deux lignes urbaines : l’une reliant Mamoudzou à Passamaïnty et l’autre aux Haut-Vallons.

Toutefois, l’appel à projets Grenelle concernant le développement des transports publics sur le territoire national constitue un nouveau coup de théâtre. « Il fallait revoir le cahier des charges pour le passer sur le plan national », explique l’ancien chef de projet aménagement. Cela engendre alors une augmentation du budget initial. D’un petit projet de collectivité, Caribus passe donc à un grand projet national d’aménagement urbain mené avec l’appui de l’État. Les deux lignes de bus prévues initialement se fondent en une seule grande ligne reliant la RN1 et la RN2, soit allant directement des Hauts-Vallons à Passamaïnty. À laquelle s’ajoutent des lignes secondaires : l’une allant jusqu’à Vahibé et l’autre circulant à l’intérieur de M’Tsapéré. « Il était donc désormais question de trois lignes de bus, ce qui impliquait un aménagement beaucoup plus lourd », confie Mohamed Hamissi.

En 2015, la création de la Cadema bouleverse le projet

En 2014, le nouveau maire de Mamoudzou, Mohamed Majani, obtient une subvention de neuf millions d’euros pour mettre en place le projet Caribus. « D’un budget de 24 millions d’euros en 2012, on est passé à un budget de 90.5 millions d’euros. De quoi pouvoir se constituer une solide ingénierie et recruter un mandataire qui pourrait agir pour le compte de la mairie. C’est Transamo qui a été choisi en 2015 », détaille l’ancien chef de projet. Mais c’est alors que la création de la Cadema la même année remet tout en question. « Depuis 1982, les communautés d’agglomérations ont la compétence obligatoire des transports publics », indique le cadre. La ville de Mamoudzou ne peut donc plus s’occuper de Caribus. Il faut alors signer un avenant de transfert de compétence vers la Cadema. Or Dembéni se trouve lésée puisqu’aucune ligne de bus n’avait été prévue pour desservir ce village. Il faut donc obligatoirement en créer une. « De trois lignes, nous avons donc été obligés de passer à quatre », se souvient Mohamed Hamissi qui précise que le projet « n’a cessé de subir des rebondissements en tout genre ».

La 4ème ligne voit donc le jour en 2016. « À ce moment, le projet était déjà bien sur les rails, sauf pour Dembéni car venaient se poser les habituelles questions du foncier et des nouveaux financements. À cette époque, le technicien que j’étais a subi un gros moment de solitude », se souvient l’ancien chef de projet avec humour. Il faut dire qu’à force d’attendre, plus personne ne croit à ce projet et il reçoit de vives critiques de la part des acteurs économiques. « Porter un projet à Mayotte n’est pas chose facile, il faut beaucoup de courage car les critiques sont souvent acerbes », affirme l’urbaniste. Bon an, mal an… Le projet avance malgré tout avec l’attribution de la déclaration d’utilité Publique en 2019 et le lancement d’une consultation pour recruter les entreprises. Il faut cependant encore attendre que passent les élections intercommunales de 2020 pour pouvoir continuer.

Des retard à cause des problèmes d’allotissements

Un projet d’une telle envergure nécessite obligatoirement de passer par un allotissement (fractionnement du marché en plusieurs « lots », ndlr.). Le marché lancé précédemment pour la première tranche s’annule en 2021 car le précédent ne suffit plus. « On est passé de quatre à huit lots. Il fallait donc casser le marché et relancer des procédures », poursuit Mohamed Hamissi qui se félicite qu’après autant de péripéties, la pose de la première pierre du projet ait enfin pu être faite le 10 février dernier. Si l’urbaniste a quitté la Cadema depuis pour se lancer dans de nouvelles aventures au sein de la communauté de communes de Petite-Terre, il reste très fier d’avoir contribuer à faire naître ce projet sur l’île aux parfums. « J’ai rempli la mission qui m’a été confiée et je suis parti avec fierté. »

Pour Mohamed Hamissi, 70% du chemin a déjà été parcouru. Reste évidemment à effectuer les travaux qui sont prévus sur quatre ans, « si tout va bien ». « La Cadema possède désormais une ingénierie de très haut niveau donc je suis confiant », affirme-t-il, tout en rappelant que le coût total du projet s’élève désormais à 245 millions d’euros. « Les matériaux et l’expertise des entreprises coûtent très cher à Mayotte. Cela en vaut toutefois la peine car Caribus est l’un des rares projets structurant de notre île qui en manque cruellement », conclut-il.

En 2022, la direction des affaires culturelles de Mayotte recense les talents du département

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Vendredi 25 février 2022 avait lieu la troisième journée des ateliers organisés par la direction des affaires culturelles (DAC) de Mayotte, à destination des artistes, des élus, des collectivités et de l’ensemble de la filière du spectacle vivant. En novembre 2021, l’institution avait commandé et initié un diagnostic du spectacle vivant, réalisé par l’agence Troisième pôle sur l’île aux parfums.

Comment sensibiliser à la notion de politique culturelle ? Comment accompagner la définition et la mise en œuvre de celle-ci au niveau local ? Comment faire monter en compétence les acteurs ? Ou encore, comment accompagner la structuration professionnelle du réseau d’artistes ? Telles étaient les questions posées lors de la troisième matinée d’échange autour de la thématique du spectacle vivant à Mayotte. Alors que dans le 101ème département la culture demeure souvent la grande oubliée des budgets et politiques publics, les acteurs du secteur comptent bien faire changer les choses.

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Depuis le mois de novembre 2021, la société Troisième pôle, spécialisée en ingénierie culturelle et mandatée par la direction des affaires culturelles (DAC) de Mayotte, a mené un état des lieux du spectacle vivant sur le territoire. L’objectif ? Discuter mais aussi diagnostiquer les besoins des acteurs et des collectivités pour structurer la filière à Mayotte. Alors que le rapport de ce travail d’étude doit être rendu en mars, les acteurs mahorais ont joué cartes sur table et évoqué leurs différents projets et difficultés.

Un réseau d’acteurs à structurer

“Ce qui nous manque ici, c’est la continuité”, affirme Cécile Bruckert. Avant d’ajouter : “Il y a un tel turnover au sein des institutions qu’il est difficile de monter des projets et de structurer la filière”, argumente celle qui fait vivre le quatrième art depuis une vingtaine d’années grâce son association Musique à Mayotte. Alors que les interlocuteurs changent continuellement, les professionnels dénoncent également une charge administrative lourde à assumer. “Si l’on ne prend pas sur notre temps de sommeil pour remplir tous les papiers qui nous sont demandés, impossible de se structurer”, dénonce le patron du restaurant le Voulé, Paul Tibere. Accompagnement, simplification et communication, voici les maîtres mots des acteurs du spectacle vivant pour permettre à la filière de prendre son envol à Mayotte.

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Une confusion au sein des institutions

“L’une de nos grandes problématiques, ce sont les budgets qui sont éparpillés et le manque de travail en réseau qui ne permettent pas de mener une politique globale », se désole Fatou Chauveau, la directrice jeunesse, culture et politique de la Ville à la mairie de Mamoudzou. En effet, bien souvent ce sont les activités sportives qui raflent toutes les subventions et il ne reste à la culture que les miettes. À la mairie de Sada, l’adjointe au maire chargée de la valorisation de la culture, du patrimoine et du tourisme, Sitti Said, fait le même constat : “Ce n’est qu’en apprenant à connaître le terrain et ses enjeux que nous pourrons faire changer les choses. Chacun doit prendre ses responsabilités et nous devons tous tenter de travailler ensemble selon les fonctions qui nous ont été attribuées.” Un secteur qui a bien besoin d’un coup de pouce donc mais qui compte tout faire pour donner la voix au monde du spectacle vivant qui sommeille à l’ombre des baobabs…

La presqu’île de Bouéni garnie de 2.200 plantes par des salariés en insertion de Nayma

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Durant deux semaines, une cinquantaine de salariés en insertion de l’association Nayma ont participé à une opération de restauration écologique de la presqu’île de Bouéni. Un projet qui leur a permis de se familiariser avec les espèces exotiques envahissantes, mais aussi de planter pas moins de 2.200 plantes et ainsi redonner une seconde jeunesse à cet espace naturel sensible.

« C’était du sport. Pas besoin d’aller dans une salle de gym ! », sourit Fatima Daoud, encadrante technique chez Nayma, quelques jours après la fin de l’opération de restauration écologique de la presqu’île de Bouéni. Il faut dire que la cinquantaine de salariés en insertion de l’association n’a pas chômé pendant les deux semaines d’intervention, entre le défrichage et la plantation. Cette action s’est inscrite dans le cadre d’une concertation entre le conservatoire botanique national des mascarins de Mayotte et la direction de l’environnement, du développement durable et de l’énergie du conseil départemental.

Sur environ trois hectares, les employés ont appris à identifier les multitudes d’espèces exotiques envahissantes et à assimiler différentes techniques de lutte : écorçage pour l’acacia adulte, arrachage pour l’acacia jeune, coupe à la base pour l’avocat marron, coupe puis arrachage pour le choka vert et la corbeille d’or… « De part mes notions, j’ai pu sensibiliser les groupes avec Yohann des Naturalistes sur les mauvaises herbes présentes autour d’eux », se remémore l’agricultrice aguerrie, qui résume ce chantier participatif à « une sacrée aventure » environnementale.

Retourner le pot et pousser

Puis est venu le temps de redonner une seconde jeunesse à ce site exceptionnel. « Il y avait au moins un kilomètre de marche, nous avons dû faire trois ou quatre voyages pour transporter toutes les végétaux jusqu’en haut des montages », détaille la trentenaire, originaire de Miréréni dans la commune de Chirongui. Tandis que certains se sont chargés des trouaisons sur des placettes circulaires de 20 mètres carrés dans lesquels ils réalisaient 20 trous à l’aide d’angades, d’autres se sont occupés de repiquer et de recouvrir la base de matière organique afin de garder l’humidité. « Je leur ai montré ma technique pour enlever les plants en toute délicatesse : il suffit de retourner le pot et de pousser au milieu, ça sort tout seul », confie malicieusement Fatima Daoud, heureuse d’avoir partagé son astuce. « Ils étaient tous impressionnés ! »

Au total, pas moins de 2.200 pieds de tamarin et de nato ont été plantés en trois jours. « Ils ont hâte de voir le résultat d’ici deux ou trois ans. » Le seul regret de ces jardiniers en herbe ? Ne pas voir grandir d’arbres fruitiers dans cet espace naturel sensible ! Qu’importe, l’objectif initial est largement atteint, à savoir leur apporter des connaissances en termes de biodiversité. Mission accomplie.

Subventions 2022 : plus que quelques jours pour faire votre demande en ligne

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Le conseil départemental rappelle aux associations sportives et socio-éducatives que les dossiers de demandes de subventions pour la campagne 2022 sont à retirer et à déposer au moyen des téléservices dédiés du portail dématérialisé du Département à l’adresse https://lecd976soutientmonprojet.fr/. La plateforme ferme le 28 février à 12h. D’ici là, aucun dossier n’est recevable sous le format papier.

 

Il est rappelé aux organismes concernés par les dispositifs d’attribution des subventions sur les thématiques sportives et de jeunesse que la plateforme du Conseil Départemental fermera le 28 février 2022 à 12h00, délai de rigueur et qu’aucun dossier n’est désormais recevable sous le format papier. Cette campagne 2022 ouverte depuis le mois de novembre 2021 dernier correspond à la seule opportunité disponible pour les organismes concernés sur les thématiques sportives et de jeunesse.

Inscriptions aux stages sportifs de Mamoudzou durant les vacances scolaires

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Durant les vacances scolaires, la ville de Mamoudzou organise des stages sportifs pour les enfants âgés de 8 à 15 ans. Ces stages se déroulent du 28 février au 11 mars 2022, de 9h à 12h, aux plateaux couverts de M’Tsapéré et de Kawéni.

Les parents peuvent inscrire leurs enfants en retournant les formulaires d’inscription dûment complétés par email à a.elhad@mamoudzou.yt, auprès de la direction de l’excellence sportive et de la vie associative située place de l’ancien marché ou sur place le jour de l’activité. Les formulaires d’inscription sont disponibles en téléchargement sur le site de la ville www.mamoudzou.yt ou sur la page Facebook Ville de Mamoudzou.

Victoire de la CFE-CGC face au centre communal d’action social de Chirongui

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Dans un jugement en date du 18 février, le tribunal de Mamoudzou annule la décision du président du centre communal d’action sociale de Chirongui portant refus de titularisation d’une fonctionnaire territoriale stagiaire et condamne le CCAS à procéder à la reconstitution de carrière dans un délai d’un mois. Une victoire pour la confédération française de l’encadrement – confédération générale des cadres qui a appuyé le dossier.

Une étude sur les premiers élus de Mayotte française

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Le conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement lance une étude relative à la mise en valeur des premiers élus de Mayotte française. Il s’agit des premiers maires, conseillers généraux, députés et sénateurs entre 1977 et 1983. Le président Madi Vita invite toute personne disposant d’informations, de documents ou de témoignages sur ces élus à bien vouloir se rapprocher du CCEE situé au 3, immeuble Briqueterie, rue du stade de Cavani à Mamoudzou, au premier étage de l’immeuble Crédit Agricole. Vous pouvez également joindre le conseil au 02.69.66.18.18 ou envoyer vos contributions à l’adresse email contact@ccee-mayotte.yt. L’étude sera publiée dans le courant du mois d’avril prochain.

Un appel à projets pour les acteurs locaux œuvrant pour la sécurité routière

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Dans le cadre du plan départemental d’actions de sécurité routière (PDASR), le pôle sécurité routière de la préfecture de Mayotte lance un appel à projets destiné aux acteurs locaux (associations et structures) œuvrant pour la sécurité routière.

Cet appel à projets vise à favoriser des actions de prévention et de sensibilisation en lien avec cette thématique, et au profit des différents usagers de la route (seniors, piétons, cyclistes, usagers d’engins de déplacement personnel motorisés, usagers de deux roues motorisées, prévention des addictions et de la conduite après usage de substances psychoactives à titre d’exemples). Afin de soutenir les initiatives de sécurité routière, le PDASR permet de financer partiellement les actions répondant à ces enjeux.

Vous trouverez le règlement de l’appel à projets 2022 ainsi qu’une fiche synthétique de l’action à remplir sur https://bit.ly/3t2T1Kk. Le dossier de présentation des actions sera adressé avant le vendredi 25 mars 2022 (12H00) à l’unité éducation et sécurité routière – subdivision territoriale de Kawéni de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Informations auprès de Salim Ibrahim à ibrahim.salim@developpement-durable.gouv.fr.

“Gang des coffres-forts” : les douze reconnus coupables

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Les images de l’agression et le cambriolage d’un maraîcher à Ironi Be, près de Tsararano, le 11 mars 2016, avaient défrayé la chronique. Douze hommes d’origine comorienne ont été jugés par la cour d’assises de Mayotte, du lundi 14 au mercredi 23 février. Ce “gang des coffres-forts” est relié à quatorze cambriolages datant de 2016, essentiellement des supérettes ou des entreprises. En nombre, ils se rendaient de nuit sur les lieux et ciblaient le ou les coffres-forts, avant de se rabattre sur la marchandise en cas de difficulté.

Ce mercredi, la cour d’assises de Mayotte les a tous reconnus coupables de “vols en bande organisée” et “vols en bande organisée avec arme”. Pour certains, la violence a été retenue, notamment dans l’agression du maraîcher et de vigiles. Celui qui est présenté comme le chef, Anchridine Abdou, dit “Oasis”, a été condamné à la peine la plus lourde, dix-huit ans de prison. Actuellement aux Comores, l’homme de 38 ans est sous mandat d’arrêt depuis avril 2021. Parmi “ses lieutenants”, Mouhoudoir Ahamadi, dit “Enfant”, hérite de quatorze ans. Tandis que “Solo”, dont le vrai nom est Mosoldine Abdou, se voit attribuer une peine de prison de quinze ans. Les autres, âgés de 23 à 42 ans ont été condamnés à des peines allant de trois à dix-sept années de prison. Tous se sont vus signifier une interdiction de territoire définitive, excepté celui âgé de 23 ans (mineur à l’époque des faits), dont l’ITF est fixée à cinq ans.

550 Mahorais s’installent à La Réunion chaque année, et vice-versa

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Dans une enquête de l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) sur les mouvements de population à La Réunion, on apprend que les arrivées depuis Mayotte comme les départs vers l’île aux parfums sont faibles. Chaque année, entre 2015 et 2019, 550 résidents de Mayotte s’installent à La Réunion et autant de personnes font le chemin inverse. La moitié des arrivants sont nés dans le 101ème département, l’autre moitié en métropole (24%), à La Réunion (17%) ou à l’étranger (13%). Ce sont principalement des personnes jeunes qui quittent Mayotte pour La Réunion : la moitié ont moins de 18 ans. Ceux qui sont majeurs sont souvent diplômés et viennent vraisemblablement poursuivre leurs études supérieures, occuper un emploi qu’ils ont trouvé ou en rechercher un.

Justice : les propositions de Mansour Kamardine à Éric Dupont-Moretti

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Dans un nouveau courrier adressé à Éric Dupont-Moretti, le député LR Mansour Kamardine partage ses propositions pour sortir l’institution judiciaire du sous-développement patent dans laquelle elle est placée au sein du 101ème département. Selon le parlementaire, la situation de la Justice nécessite l’adoption d’un plan quinquennal avec la construction de la cité judiciaire en attente depuis plusieurs décennies, la création d’une cour d’appel de plein exercice ainsi que de trois charges notariales et de trois offices d’huissier possédant leur siège à Mayotte, le renforcement conséquent des ressources humaines du tribunal judiciaire en magistrats expérimentés et en greffiers pour faire face au désordre qui règne actuellement mais aussi en personnels du parquet et de la police judiciaire, l’édification d’un centre pénitentiaire pour mineurs et d’un centre de détention en complément de la maison d’arrêt de Majicavo, le traitement en urgence des milliers d’affaires au civil en instance, la mise en action de la convention franco-comorienne d’entraide judiciaire en matière pénale signée en février 2014 et la création d’une structure innovante sous la forme d’un centre de socialisation de base, avec un encadrement ferme, pour l’insertion des très nombreux jeunes d’origine étrangères dont la seule socialisation est la bande violente et qui ne sont ni à même d’intégrer le RSAM ni ne pourront être en charge par un simple centre éducatif fermé compte tenu de leur nombre.

Les maires autorisés à instaurer des couvre-feux pour les mineurs

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Le préfet de Mayotte Thierry Suquet, l'édile de la ville chef-lieu, Ambdilwahedou Soumaïla, et le président de l'association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, ont échangé un peu plus d'une heure, à l'Hôtel de ville de Mamoudzou.

Au terme d’une réunion entre les maires et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, ce jeudi après-midi, ce dernier a annoncé trois mesures pour lutter contre l’insécurité. Un arrêté en vigueur dès ce vendredi va interdire la vente à emporter d’alcool et sa consommation sur la voie publique, de 18h à 5h. Le délégué du gouvernement autorise aussi les maires à instaurer des couvre-feux pour les mineurs sur leurs communes, tandis que des renforts de gendarmerie et une unité du Raid arrivent sur l’île dès ce week-end.

Les différents édiles sortent contents dans l’ensemble de la réunion, ce jeudi soir, à l’Hôtel de ville de Mamoudzou. Pendant cette rencontre, initiée par les maires, plusieurs mesures ont été annoncées pour lutter contre l’insécurité. En effet, le préfet de Mayotte en a dévoilé trois à court terme. La première est l’interdiction de la vente à emporter d’alcool et sa consommation sur la voie publique. Elle sera en vigueur, dès ce vendredi soir et de 18h à 5h. Deuxièmement, les premiers magistrats ont la possibilité de mettre en place des couvre-feux pour les mineurs sur leurs communes. Ils seront autorisés sur des secteurs en particulier et d’une durée de quinze jours, mais avec la possibilité de les renouveler. Troisième point, le Raid (pour recherche, assistance, intervention, dissuasion) et un escadron de gendarmerie sont attendus sur l’île dès ce week-end. “Nous avons échangé avec des maires autour de solutions pratiques, rapides et urgentes”, souligne le préfet, à la sortie d’une rencontre d’un peu plus d’une heure. Tenant à rappeler “qu’à Mayotte, on circule librement” et “qu’il n’y a pas de barrages”, il se montre ferme : “Aujourd’hui, conformément à la loi républicaine, on assure la liberté de circuler à Mayotte. c’est important de le dire, puisqu’il y a beaucoup de gens qui y sont très attachés.”

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Depuis presque une semaine, les manifestations demandant plus de sécurité se font plus nombreuses sur l’île. Ici, au comité de tourisme de Mayotte, samedi dernier.

Arrivée du Raid avec drones et nouvelles armes

En échangeant à la sortie, la mesure qui enchante le plus les maires est sans contexte le renfort des forces de l’ordre, elles qui sont mises à rude épreuve dernièrement sur le 101ème département. Une douzaine d’hommes du Raid, habitués aux émeutes et à la guérilla urbaine, débarque ainsi ce week-end. “Ils viennent avec des drones et de nouvelles armes”, fait état Madi Madi Souf, président de l’association des maires et premier élu de Pamandzi. Stationné à Dembéni, l’escadron de 72 gendarmes mobiles est aussi une demande à la fois du préfet et des élus locaux. Leur venue est initialement prévue pour “quatre à six semaines”. “Cela va permettre de soulager les gendarmes de l’île et leur donner la possibilité de travailler sur leurs enquêtes”, continue l’élu pamandzien. Selon lui, la lettre transmise au Premier ministre cette semaine a aidé à faire bouger les choses au sujet de ces renforts. Il promet toutefois, que malgré les mesures annoncées, il sollicite toujours un entretien avec Jean Castex et “pas son cabinet”.

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Une dizaine de maires mahorais ont pu se déplacer à Mamoudzou pour évoquer l’insécurité sur l’île.

Concernant l’interdiction de la vente d’alcool le soir et pendant la nuit, les élus semblent satisfaits. “Il y a un lien direct entre les violences et la consommation d’alcool”, fait remarquer le préfet pour justifier cet arrêté. Ces interlocuteurs sont plus partagés sur l’annonce du couvre-feu pour les mineurs. “Je ne sais pas s'[il] sera efficace. Pendant la crise sanitaire, il y avait des jeunes dans la rue malgré celui instauré”, fait remarquer le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo. “Et vers 22h, ils commençaient à caillasser les patrouilles.” Avant de prendre une telle mesure, il compte toutefois en parler avec les autres élus de sa commune. D’autres sont moins sceptiques. À Pamandzi, Madi Madi Souf compte instaurer un dispositif de ce type “le plus rapidement possible”. Et si les habitants de M’Tsapéré ont demandé un couvre-feu ces derniers jours (voir Flash Infos de mardi, mercredi et jeudi), la mairie de Mamoudzou ne nous a pas répondu sur la possibilité de le mettre en place.

“En finir avec les enfants qui se baladent avec les machettes”

D’autres idées ont été proposées par les maires au cours de la réunion, mais n’ont pas été retenues pour le moment. Il s’agit d’encadrer la vente de tôles, qui servent souvent à la construction de logements de fortune, et celle des machettes. “On veut en finir avec les enfants qui se baladent avec les machettes”, déplore le président de l’association des maires. Enfin, il soumet l’idée de réduire la population de chiens errants : “Ce n’est pas normal que les jeunes se baladent avec une dizaine de chiens autour d’eux.” Assis à droite du maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, le préfet a aussi souhaité aborder d’autres sujets liés à l’insécurité au cours des échanges. “On a parlé parentalité, sécurité des transports », raconte Madi Madi Souf. Ces autres problématiques à plus long terme ne seront pas de trop dans la lutte contre l’insécurité. Et seront sans doute une bonne chose pour des Mahorais qui ne veulent plus sentir le gaz lacrymogène sur l’île aux parfums.

Une heure de natation avec le champion olympique Alain Bernard

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Jeudi 24 février 2022, les sixièmes du collège de Sada ont accueilli lors de leur cours de natation hebdomadaire un invité de marque : Alain Bernard, le premier français à avoir remporté un titre olympique sur 100 mètres nage libre. Un honneur pour les petits nageurs, surexcités à l’idée de montrer leurs performances au médaillé des plus grandes compétitions mondiales.

Quoi de mieux que les conseils d’un champion olympique pour apprendre à nager ? Sur le sable de Tahiti Plage ce jeudi matin, soixante jeunes sadois se jettent à l’eau sous l’œil attentif de la star française des Jeux Olympiques 2008 et 2012, Alain Bernard.

« Alors parmi vous, qui sait nager ?” Devant une horde de mains levées, l’ancien athlète très pédagogue se prend rapidement au jeu. “Je veux nager, mais surtout aller vite”, lance Khaleb* qui se voit déjà chanter la marseillaise à l’aune des Jeux olympiques de Paris 2024. “D’abord, on va apprendre à bien nager et après, on nagera vite, d’accord ?!”, s ‘amuse le natif d’Aubagne. Peu à peu, les bavardages cessent. Disciplinés, les élèves conversent joyeusement avec leur intervenant du jour.

Comme un poisson dans l’eau

D’un ton calme et avec beaucoup de douceur, le colosse d’un mètre quatre-vingt-seize répond tour à tour aux demandes des collégiens. “Êtiez-vous stressé quand vous avez appris à nager ?”, “À quel âge avez-vous appris à nager ?”, “Avez-vous appris à nager à la piscine ou dans la mer ?”, “Est-ce que vous en avez déjà eu marre de nager ?”, “À quoi pensez-vous quand vous nagez ?” Un flot de questions déferle sur le nageur.

Habitué aux échanges avec les jeunes, Alain Bernard confie intervenir partout en France pour promouvoir la construction de piscines afin que chacun soit en capacité d’évoluer en toute sécurité en milieu aquatique. À Mayotte l’apprentissage de la natation se pose comme une véritable problématique. En effet, les infrastructures et le personnel qualifié manquent à l’appel. Comme Hugo, Cyril, Guillaume, professeurs d’éducation physique et sportive au collège de Sada, les enseignants font passer aux jeunes la certification du savoir nager. Malheureusement, avec un seul cycle sur l’ensemble de leur scolarité, plus de la moitié des enfants ne peuvent acquérir les compétences nécessaires à la nage en eau libre.

Le lagon, aire de jeu des petits mahorais

Maillot enfilé et lunettes de piscine sur le nez, place aux choses sérieuses. Après quelques minutes à les observer depuis la plage, l’appel de l’océan Indien est plus fort que tout et Alain Bernard rejoint les jeunes et leurs professeurs. Au programme : conseils, jeux et courses pour terminer cette heure de natation. Le lagon met tout le monde d’accord et l’ensemble des nageurs sortent des vagues avec le sourire aux lèvres.

Si pour l’instant, il leur reste encore des progrès à faire avant d’atteindre les 8 à 9 km/heures auxquels nage Alain Bernard, la motivation des jeunes est là. “Au sein du 101ème département, le contexte de crise de l’eau notamment freinent la construction des piscines, ce sont ces enfants volontaires et leur envie d’apprendre qui nous donnent la force de lutter pour développer des infrastructures et leur offrir la possibilité de s’épanouir dans l’eau”, affirme celui qui a parcouru plus de 50.000 kilomètres de bassin à la nage en 15 ans, soit plus les 40.075 kilomètres que mesure la circonférence de la Terre…

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes